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 Sur le bord du gouffre ▬ MALIA

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MessageSujet: Sur le bord du gouffre ▬ MALIA   Sur le bord du gouffre ▬  MALIA EmptyVen 31 Mai - 20:17

Néant,
« Sur le bord du gouffre. »
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Stoïque devant un mur, la capuche rabattu sur la tête, il penche la tête sur le côté. Puis de l'autre. Il attend, fixe, épie. Peut-être qu'en tournant la tête, il comprendra mieux la signification du tableau qui est centré sur le mur de brique. C'est quoi exactement ? Il se le demande bien. A dire vrai, il n'a jamais rien compris à l'art. Trop compliqué. Trop douloureux. Pourquoi, il le regarde alors ? Lui-même ne le sait pas. Il est là, essaye juste de comprendre ce qu'elle représente. Alors, il penche de nouveau la tête de l'autre côté. Il a l'air idiot. Ouais c'est sûrement un truc noir avec du rouge et du blanc. Il ne voit pas très bien. Elle lui rappelle étrangement ce test. Celui avant qu'on lui dise : internement d'office. Avant qu'on ne mette un nom sur sa pseudo maladie. Il se triture les méninges, cherche dans les tiroirs de son cerveau. Rorschach. Oui voilà c'est ça. Le mot résonne dans sa tête, comme un écho, comme le son d'une cloche. Il s'étonne de s'en rappeler, d'habitude il n'y arrive pas. Le temps et les jours semblent loin, effacé, mis de côté par le présent qui lui semble meilleur. Non au fond, il a toujours été comme ça. Sans réel mémoire sur ce qui le fâche, sur ce qui l'inhibe.

Finalement, son attention s’évanouit. Envolé. Il est censé faire quoi déjà ? Il essaye de se rappeler, mais il n’y a rien d’autre que le néant, qu’un gouffre vide. Tête stérile. Tant pis.

Alors il se remet à marcher. Ses doigts touchent la paroi du mur, l'effleurent. C'est froid. Il aime bien. Il se perd sûrement. Il connaît mal l'endroit et ne veut pas vraiment le connaître. S'attacher à un lieu n'est pas dans ses habitudes, ne l'a jamais été. Mais peut-on vraiment être perdu dans ce palais ? Silencieux, il avance, en essayant de mettre un pied dans chaque carreau du sol, sans toucher la ligne imaginaire de l'autre carreau. Stupide jeu. La trace d'un an d'internement. De la liberté sans la camisole psychique. Sans la dépendance aux anxiolytiques. C'est stupide, mais elle l'occupe. Elle l'occupe alors qu'il doit faire autre chose pour Rubis. Mais elle est trop loin de ces pensées. Il est concentré sur son nouveau jeu. Il loupe un carreau. Il ronchonne. Fait demi-tour et retourne jusqu'au tableau.

Il s’apprête à recommencer, mais son regard est attiré par autre chose. Drôle d'oiseau que le Mahé. Il saute d'une chose à une autre, hyperactivité non soigné. Ou peut-être un peu trop. Il a du mal à rester concentrer sur quelque chose de précis plus longtemps qu'il ne le faut, sans avoir l'esprit qui divague, qui lui chuchote à l'oreille. Non, il n'entend pas de voix. C'est juste une présence qui l'agite. Il a besoin de bouger. De faire tout, en ne faisant rien. Oublié le jeu, il essaye maintenant de voir la forme. C'est un truc qui bouge. Pas plus grand que son poing. C’est un rat qui se faufile le long du mur de pierre. Il doit sûrement venir des cachots. Sans réfléchir davantage, Mahé se lance à sa poursuite. Petit, petit. Il ne le perd pas du regard, claque de la langue pour l’appeler, comme on appellerait un stupide moineau.

Le rat continue sa course contre la rainure. Mahé continue sa course contre le rat.

Sans savoir comment, il arrive à l’attraper. Dans son élan, le rat essaye de le mordre. Il n’est pas vraiment content de finir dans la main de l’anglais. Du tout. Il doit sûrement savoir ce qui l’attend. Deux secondes. Deux secondes et une douleur vive se répand dans sa main. Mahé fronce des sourcils. Son visage se fige, se ferme. Les petites dents du rat percent sa peau entre le pouce et l’index. Il jure en secouant plus vivement l’animal, alors que l’infime douleur lui engourdi la main. Enfoiré. Salopard. Fumier. Il l’insulte en silence. Un ridicule filet de sang s’échappe de la blessure, coule le long de sa main. Quelques gouttes. Rien de plus. Le pyromane la regarde, cette trace de dents plongée dans sa chair. Étrangement, il sourit devant la vue, avant de se rendre compte du rictus qui abrite ses lèvres. Ce n’est pas la première fois qu’il voit son propre sang. Ses poignets ont les marques d’anciennes entailles. Des appels à la détresse. Des soulagements à la souffrance. Des débilités. Des marques de son instabilité pour les uns. Des marques de sa psychose pour d’autre. Toute ont fait couler son propre sang. Toute sont des fascinations. Il soupire, secoue la tête, fébrile. Il ne veut pas y penser. Il veut juste oublier. Mais parce que le rat le rappelle à ces heures qu’il veut effacer, il doit payer. Le calme se dissipe. La colère monte, se propage, s’enracine en lui. Elle arrive au galop, comme si elle avait toujours été là, tapit dans l’ombre à attendre le moment propice pour sortir de son antre. Il le déteste. Ce rat. Ce fichu rat.

Il l'attrape alors par la queue. Secoue davantage l'animal qui gesticule, qui couine. Putain qu'il est chiant à gueuler comme un porc. C'est un rat ? Oui et alors ? « Arrête de couiner ! » gronde-t-il. Il le soulève à la hauteur de sa vue, tandis qu'il s'assoit par terre, le dos collé à la paroi. Il est moche. Tout poilu. Et il pue les égouts. « Tu sais que t'es moche toi ! » souffle-t-il à l'animal, en le secouant comme un vulgaire chiffon. Encore. Encore. Et encore. C'est qu'un animal après tout. Ce n'est qu'un jeu pour Mahé. De l'autre main, il empoigne son briquet, sagement rangé dans son pantalon. Il l'allume. Habile. C'est facile pour lui. L'odeur du gaz l'excite aussitôt, pourtant elle est presque insignifiante. C'est toujours comme ça qu'elle commence.

Joueur, le regard sombre, les yeux fascinés, il approche la flamme. Le rat couine. Mahé rigole.

Lentement, sans échappatoire, le feu brûle le ventre du rat qui se débat. Le pyromane resserre sa prise. Il a juste besoin de voir ce que ça fait. De sentir l'odeur du cramer pour se calmer. Drôle de façon d'approcher la sérénité. Il est sûr de lui, comme à chaque fois qu'il joue avec le feu. Il a le contrôle, c'est lui qui domine. Soulagement. Au fond, sa présence en ces lieux n'augure rien de bon. Elle ne fait qu'accentuer ses pulsions, la noirceur de son âme. Il ne se débat pas. Il aime bien sentir qu'il est normal. Si tant est que la normalité puisse lui être attaché. Le normal brûle-t-il le rat ? Il en doute, mais il s'en fout. Il se fout de tout. D'être là. D'être étiqueté comme taré. De jouer avec ce rat. Il est juste lui et ça lui suffit amplement pour en apprécier chaque seconde. Nul besoin de se dissimuler. Nul besoin de se cacher. Qui lui dira que c'est mal ? Personne. La liberté d'être, sans avoir peur de finir à l'isolement. Oui, personne ne viendra lui dire que c'est mal. Surtout Rubis. Rubis. Il pense à elle, mais secoue aussi vite la tête pour la chasser de ces pensées. C'est à cause d'elle. Ou grâce. Il ne sait pas trop. Il sait juste que plus elle est là, plus ses pulsions resurgissent. Comme des démons trop longtemps bridés. La haine amenant la haine.

Et pourtant dans l'ombre quelqu'un le regarde. Fascination ou non, elle le voit élaborer ces diaboliques manœuvres censés l'apaiser, ramener le calme, ce gouffre vide. Mahé ne l'a pas vu. Il joue avec le rat, continue à laisser la flamme roussir le ventre grisonnant du rongeur. Il a arrêté de couiner. Le silence est revenu. C'est mieux. Il préfère le silence.

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Dernière édition par Mahé Flemming le Ven 7 Juin - 14:47, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Sur le bord du gouffre ▬ MALIA   Sur le bord du gouffre ▬  MALIA EmptyLun 3 Juin - 17:18

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❝ La peur est un cri, la terreur est un murmure. ❞
Aujourd’hui j’étais livrée à moi-même, seule au château alors qu’Isaac était allé rendre visite à l’un des membres de la famille royale. Il m’avait imposé cette visite, sans me laisser le choix. Aussi gentil que pouvait être votre maître, vous ne pouvez changer une décision qu’il a prise pour vous. Aussi concilient qu’il peut être, vous restez leur jouet. Ô douce damnation. On choisit pour vous, vous donnant la liberté de ne plus prendre la moindre décision. On vous libère d’un poids de toute une vie, la pression d’échouer ne vous revient plus, vous ne faisiez qu’exécuter des ordres, vous être libre de vous-même. Voilà ce qui fait la beauté de la relation maître-esclave. Vous.ne.choisisez.plus. Malgré le fait que j’aurais préféré être n’importe où ailleurs plutôt qu’ici, je me tais et j’exécute ses ordres. Je le suis dans l’antre du mal. Je m’y engouffre toujours un peu plus, jusqu’à me perdre. Loin d’Isaac, loin de tous ceux que je connais, je m’égare en me disant que plus jamais je ne révérais la lumière du jour. Tout est sombre, tout est lugubre, je ne me m’y sens pas à ma place. Plus je descends loin dans le château, plus j’étouffe. Mais s’il y a une seule chose que je refuse de faire, est de me laisser abattre. Je souris, malgré le fait que je meurs de trouille, que l’angoisse me déchire le ventre, me lacère les tripes, un sourire est toujours accroché sur mes lèvres. Car je sais rien faire d’autre. Je n’ai ni échappatoire ni excuse, je suis simplement perdue dans le lieu le plus horrible qui puisse exister pour moi. Seulement, je sais qu’un jour Isaac va se demander où je suis passée et viendra me rechercher, du moins je l’espère. Alors je garde le sourire. Je descends des escaliers au hasard, ne sachant pas si je me perds un peu plus où si enfin, je retrouve la liberté. Mais qu’importe, je ne peux quitter cette endroit tant qu’Isaac n’y a pas décidé, alors je continue de descendre. L’air commence à empester, la chaleur du soleil ne se fait pas sentir ici et on ne sent que la moisissure et l’humidité. Mes pas accélères, pour peu que je ne me mettre à courir, car je sais qu’ici je ne trouverais rien d’amical où même gentil. Jamais je ne me suis aventurée aussi loin dans le château et tout dans ces couloirs m’est inconnu. Je voudrais à tout pris rentrer chez-moi, mais c’est impossible. Je ravale mes larmes, me disant que pleurer ne me servirait à rien, sinon m’humilier encore plus. Je serre les points, ralentis le pas et relève le menton. Julia, tu n’es pas perdue… tu explores le château... Je me rattache à cette phrase, me la répétant en boucle dans mon esprit, allant jusqu’à croire ce mensonge. Tel un mantra, je me la cris en boucle dans mon esprit, me le murmurant jusqu’à ce que je connaisse les paroles par cœur pour que la peur me quitte enfin. Mais rien n’y fais. Je sais que même si je le voudrais, je ne trouverais pas la sortie par mes propres moyens. Je tourne le coin du couloir et la première chose que je remarque, c’est l’odeur. Étouffante, toxique, empoissonnée. Cette odeur de fumé, de chair brûlé mélangé à cette empestassions de moisissure qui ne quitte jamais l’air. Mélange copieux, abusif, excessif jusqu’à l’excès pour en devenir nauséabonde, c’est l’odeur de brûlé. Différenciable entre tous, à la fois rassurant et agressante. Je plaque mes mais sur mon nez, tentant d’atténué l’odeur qui me donne la nausée. Je ne sais pas ce qui brûle mais avec ce qui s’en dégage, ça ne doit pas être agréable à voir. Je me décide de tourner les talons, me disant qu’il vaut mieux que je ne quitte cet endroit lugubre avant de me retrouver asphyxié. Je commence à marcher d’où j’étais venue jusqu’à ce que j’entende un bruit. Un couinement, où du moins, quelque chose qui s’y rapproche. Puis une voix s’élève au loin. Ça voix. Agressif, furieuse, mais reconnaissable d’entre tous. Mahé. Il parle si peu, mais assurément, il a une voix qui ne s’oublie pas. Distinctif d’entre tous, il n’y a aucun doute, c’est lui qui est là, brûlant je ne sais quoi. En fait, je n’ai pas envie de savoir. Je me retourne et je m’avance de quelque pas, distinguant sa silhouette au loin. Caché dans l’ombre, je vois cette lumière rougeâtre apparaître dans l’obscurité, s’approchant à nouveau de cette forme qui jusqu’à tout récemment couinait encore. La lumière du feu déchire la noirceur du couloir et j’aperçois parfaitement le rat que Mahé commence à brûler. L’odeur revient, cette fois encore plus forte que la dernière fois. Le pauvre rat. Une larme se mets à couler lentement sur ma joue, pensant au pauvre animal que Mahé torture volontairement. Je ne connaissais pas réellement Mahé, mais probablement que je m’étais dit que jamais il n’aurait pu volontairement faire du mal à quelqu’un. Malgré les fais sous les yeux, je tente de me convainque que jamais il ne me ferait le moindre mal. Mes yeux sont hypnotisés par la flamme au loin qui semble me promette qu’une chose. La prochaine ça sera moi. Les larmes coulent de plus belle sur mes yeux, me promettant que Mahé était quelqu’un de bien, que tout le monde brulait des rats, du moins tout le monde sauf moi. Que le problème n’était peut-être pas Mahé, mais moi qui vivait dans un monde aussi dangereux que HeartKiller et que je n’étais même pas capable d’écraser une mouche sans m’excuser de mon geste et de verser quelques larmes pour la blessure que j’aurais probablement causé à la mouche. Je serais probablement la seule fille qu’on violerait et qui s’excuserais de ne pas être meilleure… Faire du mal à quelqu’un n’est simplement pas dans mon gène, problème lorsqu’on vit avec des vampires, mais jusqu'alors, je m'en étais relativement bien sortie. Le silence était revenu tout comme l’obscurité. Je n’arrivais pas à choisir entre retourner sur mes pas et faire comme si je n’avais rien vu ou bien aller vers Mahé. Retournée seule dans des lieux louches et peu rassurant ou bien aller tenir compagnie à Mahé avec probablement quelques brûlure comme dommage collatéraux ? Mieux vaut les brûlures que la peur de pas savoir ce qui va vous arriver. Tranquillement, je m’avançais vers lui, me demandant comment j’allais bien pouvoir l’aborder. Avec Mahé, rien n’était jamais simple. Je ne savais jamais comment il allait réagir, mais ça présence me rassurait aussi paradoxale que ça pouvait l’être. Il était le premier ami que je m’étais fait sur l’île, premier ami qu’on ne m’avait pas arraché de force soit par mon défunt père ou par qui que ce soit. La lumière surgit à nouveau et je m’aperçus qu’il était bien plus près à quoi je m’étais attendue. Il ne restait que quelques mètres avant que je ne sois à ses côtés. « Mahé » murmurais-je timidement, le regard toujours fixé sur le rat inconscient qu’il faisait toujours brûler. Je m’assis à ses côtés, essayant d’être ni trop proche ni trop loin. « Ça ne sent pas très bon » dis-je, la nausée encore plus prononcé par l’odeur de mort et de chair calciné que dégageait le rat. Je mis ma main devant mon nez alors que je fus pris d’un haut le cœur à cause de l’odeur, me retenant juste à temps pour ne pas vomir. Une larme coula à nouveau le long de ma joue mais je n’y fis pas attention. Tout ce que je voulais, était que ce fichu rat parte de ma vue, me dégoutant à chaque coup d’œil que je jetais en sa direction. « Peux-tu arrêter de brûler le rat s’il te plait ? Je ne voudrais pas que tu te brûles… » Pitié, faites que cette odeur cesse.
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MessageSujet: Re: Sur le bord du gouffre ▬ MALIA   Sur le bord du gouffre ▬  MALIA EmptyLun 10 Juin - 17:14

Néant,
« Sur le bord du gouffre. »
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Il continue à brûler le rat inconscient. Ce n’est plus aussi drôle mais il persiste quand même. Plus les flammes s’emparent de la chair du rongeur, plus il continue à le rosir comme un rôti, en ayant la sensation que son geste l’apaise et le calme. Il ne peut pas l’expliquer, il ne l’a jamais su. Faire du mal aux animaux est pour lui un loisir comme un autre, une habitude, comme un gosse qui joue avec ses petites voitures préférées.

Plongé dans ses actes malveillants et qui le rends taré aux yeux des autres, il ne remarque pas la personne qui s'approche doucement de lui, caché dans la pénombre du couloir. Ses pas sont lent, étouffés bien que le silence règne en maître. Il aurait pu entendre son souffle, sa respiration saccadée s'il l'avait voulu, mais rien ne perturbe l'adolescent qui s'exprime par ses gestes méthodiques et minutieux. Son repos semble être de courtes durées. Des mots transpercent la nuit. Un simple prénom. «  Mahé  » Il connait bien cette voix qui perturbe le silence qu'il a longuement cherché. Mahé relève doucement les yeux. Il la voit, Julia. Cette rousse qu'il connait depuis peu, mais qui est la seule amie qu'il n'a jamais eu. Ses lèvres s'étirent en un rictus semblable à un sourire, même si être doué pour ça n'a jamais fait partie de son cas. Tous les séparent, mais pourtant l'anglais l'accepte à ses côtés. C'est la première fois. Elle est calme, là où il est agité et nerveux. Elle est optimiste, alors qu'il est mélancolique. Elle n'aime pas la violence, tandis qu'il ne vit que pour ça. Leurs caractères diffères, mais sans savoir comment, Mahé s'est laissé approcher, la laissant pénétrer un peu cette carapace de violence qui fait front à ses souffrances. Pourtant, il est incapable de définir leur relation. Incapable de savoir comment agir avec elle. Doit-il attendre quelque chose ? Attends-t-elle quelque chose de lui ? Elle est devenue une habitude. Assez pour que parfois, il se retrouve à la chercher dans les pièces du palais. Il en a honte. Il en a peur. Mais il l'aime bien quand même. Elle s'assoit à ses côtés, il la laisse faire.

Sans mal, il remarque que ses yeux naviguent entre le rat et lui. Les questions fusent. Pourtant, il sait que Julia ne vas pas lui hurler dessus à cause de la violence dont il fait preuve envers l’animal sans défense. Mais quelque chose semble la tracasser et Mahé en est bien conscient. Ses yeux sont faciles à lire. « Ça ne sent pas très bon » Il lâche les yeux de l’esclave et fixe avec intensité le rat, en écoutant Julia d’une oreille. Ses mots lui paraissent saugrenus. Comment ne pas aimer cette odeur âpre et puissante. Alors il cherche à identifier l’effluve qui perturbe Julia. L’odeur du cramer n’est peut-être pas ce qui la gêne. Mais rien. Seul l’odeur de la chair noircie se dégage du rat. Il secoue la tête, continuant de faire brûler le rat. Il ne prend pas en considération les paroles de Julia. Elles sont stupides. Lui, il l’aime … cette odeur. Il aurait pu le lui expliquer mais Mahé préfère rester silencieux de tous propos. Elle sait très bien qu’il n’aime pas s’étendre en parole. C’est pour cette raison que l’anglais l’aime bien. Elle parle beaucoup, mais jamais pour lui poser de question. Ni sur lui, ni sur sa vie, ni sur le pourquoi. Elle ne cherche pas à le comprendre, elle est juste là. Et il aime bien. C’est doux et silencieux, imperceptible à l’œil nu et cela suffit à l’anglais qui n’en a pas l’habitude. « Peux-tu arrêter de brûler le rat s’il te plait ? Je ne voudrais pas que tu te brûles… » Il hausse un sourcil, dubitatif et plonge de nouveau ses yeux bleus océans dans ceux de son amie. Il hésite entre être surpris ou être énerver. Inconsciemment, elle le remet en cause. Inconsciemment, elle le frappe là où il refuse d’être touché. Il a envie de lui crier dessus, mais c’est Julia. Il n’a pas envie de lui faire peur. C’est son amie. Alors il se met à marteler le sol avec son pied droit à une cadence régulière. Comme il le fait souvent pour contenir les émotions qui se mêlent en lui et qu’il est incapable de contrôler. « Je ne vais pas me brûler… C’est qu'un rat. » Soupire-t-il, en haussant des épaules. « Mais regarde.. » Il lui tend la main, pour qu’elle voit la morsure du rat. C'est un trophée, une marque de guerre. « C’est pour ça qu’il brûle. Il m’a mordu. » Pour lui, c’est clair, simple, net et précis. Le rat mérite sa punition, comme lui quand Rubis apprendra qu’il  joue avec un rat au lieu de faire ce qu'elle lui a demandé. Il y pense mais il s’en fiche. L’idée le fait juste frémir.

Comme une berceuse, ses pensées voguent vers cette punition qui l’attend, quand en regardant bien les yeux de Julia, il s’aperçoit qu’ils sont bien plus brillant que d’habitude. Il fronce des sourcils. «  Mais tu pleures ? » demande-t-il, fixant ses yeux humides. Les questions se répandent de nouveau dans son esprit tourmenté. Il ne voit qu’une solution : quelqu’un lui a fait du mal. Il ne saurait dire qui. Il ne connait le maitre de Julia qu’à travers les mots de son amie. Jamais, elle ne lui avait parler de douleur et de souffrance. Ou alors, c’est le rat. Mais pourquoi serait-elle triste pour un rat ? « Pourquoi tu pleures ? » lui demande-t-il finalement, pour être sûr. Il n’est pas inquiet pour  autant. L’inquiétude ne fait pas partie de sa palette d’émotion.

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