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 Until you see, how could you believe ?

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Tooru D. Kiryu
show no mercy. they aren't people. they're targets.
show no mercy. they aren't people. they're targets.
Tooru D. Kiryu

✤ LETTRES A LA POSTE : 50
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 31/10/2013
✤ OU TU TE TROUVES ? : Tapi dans l'ombre...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Elite de la Garde Royale.
✤ HUMEUR : Changeante.

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MessageSujet: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptyLun 18 Nov - 21:51

Stuck inside my throat, the words won't come out . . .
Naoki ∞ Tooru


Minuit.
La brise, fraîche et légère, caressa son visage, lui faisant parvenir différentes odeurs : celle du sang, qui semblait incrustée dans les pavés des ruelles, mais aussi les fragrances caractéristiques de ses pairs et même d'humains, plus légères, presque éphémères. A l'image de leur courte vie.

Il rouvrit les yeux et se détendit soudainement. Sa main effleura la garde de son katana, qui pendait à sa hanche. Une présence rassurante qui lui conférait un sentiment de sécurité inqualifiable. Parfois, il se demandait comment il avait bien pu se séparer de son arme si longtemps. Il avait tant vécu avec elle à ses côtés. Elle avait été le témoin de nombreuses morts, de sa déchéance, de sa plongée dans la folie... Mais il ne pouvait ignorer qu'elle avait été également sa seule compagne durant quelques décennies. Elle l'avait accompagné et il avait défié tant de fois la mort avec elle... Le lien qui les liait en devenait presque concret, palpable. Pourtant, ce n'était qu'un simple objet. Une possession, rien de plus. Mais pour lui, elle était l'allongement de son bras, une extension de son corps. La seule qui jamais ne faillirait à son devoir et qui lui rappellerait constamment qui il avait été, mais également celui qu'il espérait devenir, le but qu'il s'était fixé. Elle engendrait la mort, faisait couler le sang, véritable miroir de son passé d'assassin. Mais à présent, elle protégeait, tout comme lui. Un bouclier. Il s'était juré de ne plus répandre le sang sans raison et surtout plus sous l'ordre d'un autre.

Il se remit en marche soudainement, le pas vif et l'allure féline. Discret, presque invisible dans l'ombre des hautes habitations, il remontait la rue. Il semblait être fait des ténèbres elles-mêmes. Il faisait corps avec l’obscurité, se fondait en elle, disparaissait dans la pénombre. Il emportait avec lui le secret de la nuit, tel un prédateur silencieux…
Il ralentit le pas à l'abord de la résidence où son appartement se trouvait. Il se glissa à l'intérieur, calme et furtif, et gravit les escaliers sans attendre. Il sentait les vies humaines à travers les murs de béton mais également celles de ses pairs, de façon plus ténue. Son ouïe ne percevait pas grand-chose, le bâtiment étant fait de matériaux qui emprisonnaient et les étouffaient les bruits. C'était une nécessité pour un édifice qui accueillait tant de vampires, aux activités bien diverses et surtout potentiellement bruyantes. Cependant, il trouvait ce calme relatif presque angoissant. Il avait l’habitude de se fier constamment à son ouïe surdéveloppée pour se prémunir contre le danger et pouvoir le percevoir… Et voilà qu’il se retrouvait presque sourd. Trop prudent, voire même paranoïaque ? Peut-être. Il considérait plus cela comme étant la manifestattion de son instinct de survie à vrai dire. Et également une légère déformation professionnelle. Après tout, ne lui avait-on pas appris à protéger les autres d’une menace avant même que celle-ci ne se manifeste ? Il avait été longuement formé à cela et avait fait preuve d’une telle prudence durant des siècles… C’était une habitude ancrée en lui, dont il ne pouvait envisager se détacher.

Il parvint enfin au dernier étage. Personne dans le large couloir. Allongeant sa foulée, il commença à déboutonner sa veste. Il ne se serait jamais permis un tel geste s’il y avait eu quelqu’un mais il était certain que non. Il le sentait. Il se devait d’abord une certaine tenue lorsqu’il était en service. Il représentait l’armée et par son biais, la royauté. Pas question qu’il délaisse son uniforme ainsi, d’une manière presque négligée. Mais ce couloir était vide de présence, il sentait le frottement désagréable et douloureux du tissu rêche sur ses blessures et il était à quelques mètres à peine de la porte de son havre de paix…
Cela faisait trois jours qu’il n’était pas rentré. Tous les membres de sa section avaient été soumis à un long entrainement. Leurs supérieurs voulaient éprouver leur résistance, voir jusqu’où ils pouvaient pousser leurs limites, constater leur endurance à la fatigue, conjuguée à la douleur. Les séances d’entrainement s’étaient enchaînées, durant la nuit et le jour, bien qu'ils fussent à l'abri à l'intérieur des locaux militaires. Forcés à combattre, rester debout, flirter constamment  avec les limites de leurs corps épuisés… Oui, il était possible d’épuiser un vampire. Bien sûr, au début, ils faisaient tous les malins, croyant que leurs supérieurs hiérarchiques se moquaient d’eux. Nous allons tester votre endurance, avaient-ils dit. Ce n’était qu’un test de plus, visant à s'assurer qu’ils restaient les meilleurs, l’élite. On leur en demandait toujours plus. Faire toujours mieux. Et la difficulté de l’exercice était de taille. Il fallait gérer sa fatigue, se connaître assez pour savoir quand on pouvait se donner à fond ou lorsqu’il fallait s’économiser… Mais ils avaient tenu bon. Pas question de montrer une quelconque faiblesse. Une espèce de solidarité s’était même instaurée entre eux, face à l’adversité. Et finalement, leurs supérieurs leur avaient accordé une nuit de repos, avant qu’ils ne reprennent leurs fonctions normalement, comme s’il s’agissait d’un simple entrainement de routine.
Il avait d’ailleurs écopé de plusieurs blessures, bien sûr sans gravité. Lorsqu’il sentait que la lame de son adversaire allait l’atteindre sans qu’il ne puisse l’éviter, il s’arrangeait toujours pour préserver les parties les plus importantes de son corps. Mais ils se battaient avec les lames faites d’argent, et cela laissait forcément des traces…

Il entra dans l’appartement. L’odeur de Naoki l’assaillit, réveillant la Soif. Il en avait presque oublié le jeune être humain… Sûrement devait-il dormir à présent. Il espérait qu’il ne s’était pas laissé mourir de faim en son absence. Il n’avait guère eut le temps de lui expliquer réellement ses fonctions que déjà, il était affecté à une patrouille puis s’absentait quelques jours de suite. Bon, il était certain de lui avoir laissé de quoi se sustenter dans le réfrigérateur mais quand même…
Il soupira. Vraiment, quelle idée avait eu son frère en lui offrant un esclave…

Il se débarrassa de sa veste avec un soulagement évident. D’un geste adroit, il la balança sur le canapé et, en quelques enjambées, il parvint jusqu’à la grande baie vitrée de l’appartement. Il aimait beaucoup la vue qu’il avait sur la ville depuis cet endroit. D’ailleurs, c’était un sentiment assez étrange, car il était plutôt du genre à détester les ouvertures sur l’extérieur. En pleine journée, c’était une véritable galère et, en tant que soldat, il trouvait ce genre de configuration peu sécuritaire. Mais il avait fini par s’y habituer…
Il ôta son haut, maudissant les fibres de tissu qui s’accrochaient au sang coagulé de ses blessures et réveillaient la douleur. Il laissa tomber le vêtement à ses pieds et observa son reflet dans le miroir improvisé qu’était devenu la vitre. Visiblement, il n’avait pas de graves blessures qui requéraient des soins particuliers. C’était un point plutôt positif. Une vilaine entaille barrait son ventre plat et s’égarait sur ses abdominaux mais elle commençait à disparaître. La régénération cellulaire était un atout sans précédent pour les soldats.
Finalement, il décida de s’octroyer une petite douche avant d’aller s’offrir un somme bien mérité sur le canapé. Il passa une main lasse dans ses cheveux, récupéra ses vêtements échoués ça et là et gagna la salle d’eau. Comme un réflexe, il laissa son arme, à l’abri dans son fourreau, à portée de main. Douche froide et rapide, comme à son habitude. Il se vêtit du pantalon de toile qui se trouvait plié sur le rebord du lavabo, décidant de ne pas couvrir son torse. De toute façon, le seul autre habitant de l’appartement dormait déjà…
Il récupéra son arme et prit quand même un T-shirt qui trainait là. Quelques minutes plus tard, confortablement blotti dans le canapé un peu trop petit pour ses longues jambes, il s’endormit, son katana sommeillant à ses côtés.

Ses rêves furent étranges, mais finirent par se transformer en ses cauchemars habituels : il levait son arme, tranchant la gorge de son père. Il entendait sa mère hurler et se retournait avec une vivacité peu commune, lui arrachant le cœur. Et sous ses yeux choqués, le visage tant aimé de cette femme se modifiait et prenait les traits de celui de son frère. Ce regard vide qui le hantait… Et le rire de Vlad qui résonnait à ses oreilles, presque hystérique...

Un bruit percuta son ouïe. Il rouvrit brusquement les yeux. Ses sens crièrent au danger. Vif, à fleur de peau, il bondit hors de son lit de fortune et, souple comme un chat, fondit sur sa proie, la plaquant avec autorité contre la cloison. Une main sur la gorge et l’autre brandissant sa lame dont la pointe effleurait la mâchoire de l’inconnu, il tenta s'analyser la situation. Il se sentait oppressé, en danger... Sa prise se raffermit instinctibement sur la garde de son arme alors que sa gorge s'enflammait. La Soif...
Puis il rencontra le regard de son esclave.
Il le relâcha soudainement, s’écartant de lui comme s’il l’avait brûlé. Il regaina l’arme en vitesse, presque coupable de s’être ainsi laissé emporter. Ses instincts les plus primaires l'avaient guidé, comme à chaque fois qu'il sentait le danger tout proche...
Il hésita un instant, peu certain de l’attitude à adopter, puis choisit finalement celle qui lui semblait la plus logique.

« Excuse-moi, laissa-t-il échapper en Japonais. Tu m’as… légèrement surpris. »

Bon, il avait failli lui arracher le cœur mais rien de bien grave en somme…
A nouveau très calme, en pleine possession de ses moyens, il posa son sabre sur le dossier sur canapé, enfila le haut qui trainait là rapidement, soudainement pudique. Il n’aimait guère montrer son corps et c’était encore plus vrai lorsqu’il était en présence de quelqu’un qu’il ne connaissait pas ou peu.

Il se retourna vers l’esclave en soupirant et l’observa d'un oeil critique.

« J’aurais peut-être dû te prévenir qu’il n’était guère prudent de me surprendre dans mon sommeil… Est-ce que je t’ai fait mal ? »

Il ne s’inquiétait pas vraiment… Enfin, un peu quand même. Le Japonais restait un humain et était par conséquent bien plus fragile que lui. Il n’avait pas l’habitude de retenir sa force, comme ses adversaires étaient toujours des vampires. Aussi se sentait-il un peu coupable en voyant dans quel état se trouvait le jeune humain. Il l’avait sûrement effrayé et ce n’était pas vraiment son intention première…

Il jeta un coup d'oeil par la fenêtre, avisant la position de la Lune. Puis son regard se fit plus acéré, alors qu'il se reposait sur Naoki.

"Que comptais-tu faire hors ton lit à presque quatre heures du matin ?"

Son ton s'était fait impérieux, autoritaire, presque glacial. La méfiance guidait ses paroles, il le savait... Mais après tout, quelle menace représentait l'Asiatique pour lui ? A première vue, aucune. Mais n'était-il pas lui-même la preuve vivante que les êtres qui semblaient être les plus innocents étaient ceux qui se révélaient les plus dangereux ?

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Dernière édition par Tooru D. Kiryu le Lun 23 Déc - 0:07, édité 1 fois
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Naoki Shimizu
Puisque tu sais chanter, ami, tu sais pleurer.
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MessageSujet: Re: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptySam 23 Nov - 23:00

Naoki était sur l’ile depuis un peu plus d’un mois et depuis quelques mois il au service de son maitre, un certain Tooru  Kiryu, un vampire ! Oui, un vampire ! Le jeune homme n’en revenait pas que ces créatures existaient, et il avait du mal à l’accepter leur existence et en plus qu’il devait obéir à l’un d’entre eux. Il devait obéir à ses moindres désirs, le laisser se nourrir de son sang. Ça c’était vraiment un truc qu’il avait du mal à accepter laissé cet homme planter ses crocs dans son cou même s’il était très séduisant. Nao ne pouvait pas le nier Tooru était séduisant, très séduisant, mais c’était un vampire, une putain de vampire et il était à ses ordres dans ce foutu appartement qu’il avait rarement quitté depuis son le frère de son maitre l’avait offert à lui. Nao avait beau être bien élevé, il n’était pas du genre à obéir sans rien demander.
Pied nu dans l’appartement et vêtu d’un simple pantalon noir et d’un sweat, il déambulait dans ce foutu appartement. Une des choses qu’il appréciait avec Tooru c’est que celui-ci parlait la même langue que lui pas besoins de faire des efforts pour être compris contrairement aux fois il avait dû parler anglais. L’anglais était une véritable plais pour le jeune homme, il ne parlait pas et le comprenait mal… Bref, une chance qu’il soit tombé sur Tooru mais pour le moment son maitre l’avait laissé depuis plusieurs jours, il ne lui avait pas dit où allait. Enfin en même temps c’est normal, il n’avait compte à rendre au jeune humain. Noa aurait put s’en fuir mais il ne l’a pas fais, il ne sait pas pourquoi mais il ne sait pas enfuis et il se dit que c’est parce qu’il ne survivrais pas dehors avec toute ses créature assoiffée de sang… Il avait essayait d’aller dehors seuls dans les rues de cette ville, mais il se sentait regarder comme un regard un morceau de viande et franchement ça ne l’a pas rassuré. Bref, la journée touchait à sa fin et le jeune homme n’avais pas vus réapparaitre son maitre et ce n’était pas pour lui déplaire, au moins, il n’avait pas lui offrir son cou.
Il se dirigea vers la cuisine, et ouvrit le frigo pour sortir de quoi se faire manger… Il adorait se faire à manger, et ça grâce à sa mère et s’installa dans le canapé pour manger… Il aimait cette vue sur la ville, elle lui rappelait la vue qu’il avait dans son appartement à Tokyo… Il porta son bol de soupe à ses lèvres en ce demandant ce que pouvait faire son maitre en ce moment, il ne savait pas grand-chose de lui et ne savait pas non plus ce qu’il attendait vraiment de lui… Il regardait cette ville s’illuminer peu à peu, il avait toujours aimé cette vue et s’imaginer ce que faisait les gens : était-il encore au travail, aidait-il leur enfant à faire leur devoir. C’était ce qu’il se disait lorsqu’il était encore à Tokyo. Son regard se perdit dans le vague en pensant à Tokyo, ses parents comment allait-il ? Est-ce qu’ils gardaient encore espoir ou pas ? Parfois, il se demandait comment aurait été sa vie s’il n’était pas monté sur ce bateau, la musique lui manquait. Les heures défilaient sans qu’il s’en rende compte perdus dans ses pensées, lorsqu’il reprit ses esprits il était 23h et toujours pas signe de Tooru. Le jeune homme glissa sa main dans ses cheveux avant d’aller déposa son bol dans l’évier et de se diriger vers sa chambre. Le japonais laissa tomber son sweat et son pantalon avant de se glisser sous la couette chaude…  Encore une nuit où le jeune n’arrivait pas à dormir, c’était de plus en fréquent depuis qu’il était sur l’île…
Il entendit la porte s’ouvrit, ça devait Tooru mais le jeune homme ne prit pas la peine de se lever. C’était la nuit, et il devait dormir, et pas servir Tooru. Les yeux fermés, le jeune homme écoutaient les déplacements de son maitre dans l’appartement. Les heures finirent par défiler. Il fixait ce foutu réveil et les minutes qui défilent… Il ne voulait pas se lever tant qu’il n’était pas sûr que Tooru dorme.
Il se redressa et attrapa un petit carnet et un crayon, autant que la nuit soit utile. Il avait toujours aimé dessiner, même s’il n’était pas exceptionnellement doué il se débrouillait plutôt bien. Discrètement sur la pointe des pieds il se dirigea vers la baie vitrée. Il pénétra dans le salon et avant qu’il ne comprenne pourquoi il se retrouva plaquer contre un mur une main enserrait sa gorge et une lame contre sa mâchoire, son carnet s’écrasa au sol. Ça aurait un humain, il lui aurait déjà retourné un coup de poids. Nao leva les yeux alors que son maitre resserra sa prise, son souffle commençait à lui manquer. Il suffoquait, il cherchait le regard de son maitre, il ne comprenait pas ce qui se passait… Il finit par capter son regard et le vampire le relâcha, Nao se laissa aller contre le mur et repris sa respiration… Il s’excusait, ce qui fit doucement sourire l’humain.  Ce vampire était bizarre quelques secondes avait suffi pour que le vampire passe de violent, à hésitant puis calme.
Nao n’avait pas bougé, il était resté contre le mur… Il avait peur de se faire déchiqueter s’il faisait un mouvement. Le vampire lui demanda s’il allait bien, s’il lui avait fait mal Nao eu envie de rire… Bien sûr tout va bien, il avait failli se faire égorger, mais à part ça tout va bien.

-Ça vas… lança-t-il dans un souffle

Il était toujours contre le mur, il n’avait pas bougé. Il avait pris conscience que son maitre n’était pas un petit vampire, mais un qui pouvait lui briser le cou d’une simple main… Il suivait ses moindres mouvements et sentit ce regard acéré, une voix glaciale, autoritaire… Nao se baissa pour ramasser son carnet et son crayon.

-Si vous étiez jeté dans un monde que vous ne connaissez pas, vous arriveriez a dormir ? Eh bien pas moi ! Alors, je suis venu dessiner la vue… Il lui montra le carnet et se dirigea vers le canapé…
Son regard se posa sur le vampire torse nus, il était quand même très sexy comme ça. Le jeune homme repéra quelque blessure avant que celui-ci ne remette son t-shirt.

-Vous êtes-blesser ?
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Tooru D. Kiryu
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MessageSujet: Re: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptyDim 24 Nov - 10:11

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Naoki ∞ Tooru


Il observa le jeune humain se laisser aller contre le mur alors qu’il l’avait relâché. Sa respiration était hachée et difficile et son cœur battait vite, sous le coup de la peur certainement. Pour Tooru, il était presque étrange d’observer si clairement de telles réactions chez ses proies. Il était important de noter que ceux qui étaient victimes de ses coups étaient toujours des vampires… Généralement, ceux-ci ne laissait échapper aucun signe de faiblesse, à peine un grognement de douleur.
Et pouvoir voir si distinctement les conséquences de ses actes sur un être aussi fragile ne faisait que renforcer sa culpabilité.

Sa réaction avait été instinctive. Il avait senti le danger et cela avait réveillé ses plus primaires instincts : la survie, à tout prix. On lui avait appris à être constamment sur ses gardes, à l’écoute, même dans son sommeil, et le moindre petit bruit parvenait à le réveiller en sursaut et le mettre sur le pied de guerre.
Il se souvenait encore de la première fois qu’il avait été surpris dans son sommeil… Et ce n’était pas un souvenir agréable du tout. A cette époque, il logeait dans une chambre située dans une aile quasiment déserte du château possédé par les Vladescu. Après un énième entrainement, il s’était profondément endormi, profitant d’un sommeil réparateur et mérité. Et tout à coup, les coups avaient plu sur lui, lui infligeant une cruelle douleur et le réveillant de la pire des manières qui soient. Il se souviendrait toujours de cette nuit où il s’était défendu comme jamais alors qu’ils étaient si nombreux contre de lui… Cette nuit avait signé le début de sa vie de soldat et assassin.
Il n’avait plus jamais été capable de dormir profondément et surtout, sans interruption. Alors quand il avait entendu les pas de Naoki sur le carrelage froid, son sang n’avait fait qu’un tour. Sans même réfléchir, il avait bondi, ne laissant aucune chance à l’humain de s’échapper. Il avait senti la vie vibrer dans ses doigts lorsque sa main s’était refermée sur la gorge fragile du Japonais. Une pression un peu plus forte et déjà sa proie suffoquait. Il ne suffisait que d’un peu plus de force pour briser sa nuque et mettre fin à son éphémère existence…

Prendre conscience qu’il avait failli tuer un être sans défense le replongeait dans ses pires cauchemars. Que ce serait-il passé si l’esclave n’avait pas cherché son regard ? L’aurait-il brisé, lui arrachant la vie sans même s’en rendre compte ? Sûrement.
En fin de compte, il était toujours aussi instable qu’avant…
Son regard s’assombrit. Sauf que maintenant, il se devait de protéger également Naoki de lui. Il retrouva son sang-froid en rengainant son arme, enfermant avec elle l’être dangereux qu’il était.

Il s’excusa et vit l’humain sourire. Que devait-il penser de lui ? Sa réaction l’intriguait… Mais pourquoi se souciait-il de l’opinion que son esclave pouvait nourrir à son égard ?
Il pouvait lire la peur et la prudence dans l’attitude étrangement figée du Japonais. Avait-il peur qu’il bondisse à nouveau sur lui pour lui arracher le cœur ? Certainement… Après tout, c’était une réaction tout à fait normale et prévisible, même s’il n’avait pas voulu l’effrayer. Mais comment lui expliquer ? N’était-ce pas mieux, d’un certain côté, que Naoki le craigne et prenne donc ses distances ? N’était-ce pas ce qu’il voulait ?
C’était sûrement ce qui était le plus sûr pour l’esclave. Alors Tooru se devait de garder ses distances… Juste pour s’assurer qu’il ne dérape pas à nouveau.

L’humain lui assura, dans un léger souffle, qu’il allait bien, mais le vampire ne le crut pas. Comment pouvait-il, alors qu’il entendait la respiration rapide et sifflante du jeune homme et son cœur tambouriner dans sa poitrine ? Son attitude, et même son odeur, trahissaient sa peur évidente.

Puis sa voix claqua dans l’air, alors que son esclave ramassait un carnet et un crayon, qu’il avait dû faire tomber lorsque Tooru l’avait attaqué. L’être de la nuit avait soudainement adopté une attitude méfiante. Décidément, il passait par tous les états d’esprit ce soir…
Mais il ne pouvait accorder sa confiance. C’était au-dessus de ses forces.
La réponse du jeune humain lui donna envie de grogner. Son ton n’avait rien de très respectueux et même s’il comprenait sa réaction, tenir de tels propos en face de lui n’était vraiment pas approprié ! Et sa question rhétorique lui évoquait une partie de sa vie qu’il aurait bien voulu oublier. Lui aussi avait été lâché dans un monde qui lui était inconnu. Celui du sang et de la douleur, du meurtre et de la tromperie…
Bien sûr, il ne pouvait comparer sa situation à celle de Naoki. Mais son regard se fit un instant bien plus sombre, lançant un avertissement silencieux. Le jeune humain s’aventurait sur une pente glissante…
Cependant, sa réponse était sincère. Le vampire choisit donc de laisser passer l’affront et observa le jeune homme s’installer sur le canapé, le privant de son lit de fortune. De toute façon, il ne serait pas parvenu à se rendormir et la présence du Japonais l’aurait empêché de se détendre. Alors autant s’occuper à autres choses.

Il haussa un sourcil à la question du plus jeune. Effectivement, ses blessures n’étaient pas totalement refermées et sûrement avait-il dû les entrapercevoir avant qu’il mette un T-shirt.

« Ce n’est rien, répondit-il d’un ton égal, presque indifférent. Rien qui ne puisse guérir, en tous cas. »

Le jeune homme s’inquiétait-il ou était-ce juste par curiosité ?
Cela rappelait la Soif à son bon souvenir. La brûlure dans sa gorge, presque rendue obsolète par les violents sentiments qui le secouaient depuis quelques minutes, se fit à nouveau sentir. Et l’odeur envoutante de son esclave qui saturait l’air…
Il avait besoin de sang. Combien de temps cela faisait-il qu’il n’avait pas bu de ce liquide vital ? Depuis le début de son entrainement, trois jours plus tôt… La fatigue et les blessures qu’il avait subies expliquaient l’embrasement dans sa gorge et son inhabituelle hypersensibilité à l’attirante flagrance que dégageait le sang du Japonais.

Le pas calme mais les muscles néanmoins tendus, il contourna le canapé et s’assit sur la table basse, en face de son esclave. Il n’allait pas tergiverser pendant trois heures. De toute façon, son frère ne lui avait-il pas offert ce petit humain pour qu’il puisse avoir une réserve de sang frais ? Il aurait certainement pu boire du sang en bouteille, même s’il détestait ça. Mais la Soif devenait de plus en plus pressante.
Il savait se contrôler. Il avait été habitué à de longues périodes de diète. Combien de fois Vlad l’avait-il enfermé dans un cachot et l’avait laissé là pour l’affamer, l’entrainer à résister aux pires situations de manque ?
Mais là, il avait un humain à sa disposition et il n’allait certainement pas se priver. Fut un temps où les humains mis à la disposition des soldats offraient d’eux-mêmes leur sang… Un humain était offert à chaque garde et devenait sa propriété exclusive. Souvent, il s’agissait de familles entières, assujetties aux vampires, qui les servaient depuis des siècles et dont les descendants étaient familiarisés, dès le plus jeune âge, avec l’idée qu’ils allaient un jour devoir donner leur sang à un vampire.
Yuan ne lui avait jamais refusé son poignet. Il avait conscience de servir à cela… Et Tooru ne s’était jamais montré violent avec lui, ne l’avait jamais sciemment blessé.

Mais quelque chose lui disait que Naoki était d’un tout autre genre. Jusque-là, Tooru n’avait jamais insisté pour qu’il lui donne son sang. Il avait bien conscience que l’humain avait besoin d’une petite période d’adaptation… Mais lui n’allait pas attendre des siècles. Il était d’une nature patiente, certes. Mais sa patience avait des limites.

Son regard plongea dans celui de l’humain, sombre et sérieux. Cette fois-ci, le Japonais n’allait pas pouvoir se défiler.
La posture droite et tendue, il dévisagea calmement son interlocuteur. Puis finalement, sa langue se délia et il décida de lui exposer clairement la situation. Pas d’ambiguïté entre eux.

« Je sais que cette idée ne semble pas te plaire, mais tu vas devoir m’offrir ton sang, Naoki. »

Son ton était posé, mais la tournure de son affirmation était autoritaire, il le savait. Néanmoins, s’il voulait que l’humain accepte, il allait devoir faire preuve de patience, il le sentait…

« Qu’est-ce qui te dérange le plus ? lui demanda-t-il avec un brin de curiosité. La douleur ? tenta-t-il. Elle n’est que passagère, et tu auras moins mal si je mords ton poignet. Le souvenir que tu en garderas ? Je peux aisément manipuler ta mémoire, te persuader que ce n’était qu’un rêve… »

Son regard se fit plus acéré. Il n’était pas un enfant de cœur. Il ne l’avait jamais été. La vie lui avait appris à être dur, direct.

« Ou bien est-ce qu’accepter de m’offrir ton sang brisera tes illusions, que tu prendras vraiment conscience que les vampires existent et que cela t’effraie ? » asséna-t-il avec plus de dureté.

Il devait cesser d’épargner le jeune homme. Plus vite il aurait accepté sa condition, plus vite il apprendrait à connaître ce monde nouveau dans lequel il avait été si soudainement plongé.

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Dernière édition par Tooru D. Kiryu le Lun 23 Déc - 0:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptyDim 22 Déc - 19:01

Nao venait de faire plaquer par son maitre contre le mur, il avait senti une main se refermer sur gorge. Sa respiration commençait doucement à lui manquer, il avait peur… Oui, pour la première fois de sa vie, il sentait que celle-ci pouvait le quitter dans quelques secondes si le vampire resserrait un tantinet sa prise… Son cœur s’était brusquement accéléré, et il avait beau essayer de se defaire de cette prise, il n’avait pas assez de force alors dans un dernier espoir, il chercha le regard de son maitre. Peut-être qu’il ne voulait pas le tué ou peut-être pas, mais il voulait le voir dans ses yeux et lorsque son regard tomba dans celui du vampire, celui-ci le relâcha immédiatement. Nao ferma les yeux, et essayait de calmer son cœur et de reprendre sa respiration… Tooru s’excusa, Nao l’avais surpris. Le jeune fut étonné, il ne s’imaginait pas qu’on lui pouvait surprendre un vampire, pour ces créatures avaient les sens plus développés que les humains… Nao n’osait pas bouger, il resta contre le mur un petit moment et observa son maitre. Il ne savait plus quelle réaction pouvait avoir l’homme en face de lui, alors il préférait ne pas bouger pour le moment et observer les moindres de geste de celui-ci… Il voulait être prêt si jamais son maitre décida de se jeter de nouveau sur lui, mais ce n’est pas ce qui se passa. La question du vampire claqua, elle était froide, méfiante et ça ne plus pas Nao… Maintenant ça allait être de sa faute, s’il faillit se faire tuer… Nao n’avait pas l’habitude se faire marcher sur les pieds et encore moins qu’on lui parle sur ce ton et ce n’était pas parce que Tooru est censé être son maitre que ça changera quelque chose. Le respect et la confiance ça allait dans les deux sens pour le jeune homme, c’était, donnant donnant, ou ce n’était rien. Un avis qui lui avait posé quelques problèmes avec certains professeurs lors qu’il était lycéen et étudiant, mais maintenant il n’était plus à Tokyo, il n’allait plus jamais y retourner et ça lui manquait. Sa vie d’avant lui manquait et celle de maintenant ne lui plaisait pas – du moins pas encore -.
Le regard du vampire lui fit froid dans le dos, il ne savait pas ce qui s’était passé dans la vie de son maitre, mais son regard en disait long. Le japonais était de nature curieuse, mais là, vu son regard, il filait mieux pas trop poser de question… Ses yeux passèrent sur le corps de Tooru lorsqu’il remit son t-shirt, il était quand même très sexy, vraiment sexy, mais il était blessé. L’humain ne put s’empêcher de s’inquiéter pour son maitre, même si celui-ci n’avait pas été des plus gentils avec lui ce soir, c’était comme ça… Il était comme ça Nao…

L’humain s’était posé dans le canapé et observa le vampire venir s’asseoir en face de lui. Nao sentait que cette nuit n’allait pas être de tout repos et qu’il aurait dû resté dans son lit. Le silence s’installa et il sentait le regard du vampire sur lui… Il ne savait pas trop ce qui allait se passer, mais le regard de celui-ci ne lui disait rien qui vaille, mais Nao ne détourna pas le regard. Tooru finit par lui dire ce qu’il attendait de lui : son sang… Nao se referma sur lui, il ramena ses genoux contre son torse comme pour se protéger même si c’était peine perdue… Tooru lui demanda alors ce qui le dérangeait dans le fait de lui donner son sang et Nao avait envie de lui balancer à la figure qu’il n’était son garde-manger, mais au vu de la réaction du vampire il y a quelques minutes, le jeune humain se tus et lança un regard noir au vampire… Il ne voulait pas que le vampire boive son sang, il ne voulait pas sentir ses cross dans son cou.. Il avait peur de ce qui allait se passer après, il avait encore du mal à accepter que les vampires existaient… Il préférait vivre dans l’illusion encore quelques jours, il n’était pas prés pour l’accepter… Mais ce que Tooru venait de dire le fit sursauter et le fit se redresser…

-Vous pouvez manipuler ma mémoire ? Vous l’avez déjà fais depuis que…que je suis ici ?
Ça, c’était vraiment un truc qui faisait flipper le jeune homme, ça voulait dire que Tooru pouvait lui faire n’importe quoi, et lui faire croise que c’était un rêve.

-Un peu des deux… Et je n’aime pas vraiment la vue du sang et l’idée de servir de repas ne me plait pas vraiment…
Il se leva et s’éloigna du vampire et se rapprocha de la baie vitrée. Mais de toute manière quoique je dise vous vous en foutez…

Oui, il savait que tout manière le vampire pouvait l’obliger et il l’avait prouvé il y a quelques minutes en le planqua contre le mur et l’avais presque tué… Nao avait peur aussi que le vampire le vide de son sang, il avait peur de ce qui lui était inconnus... Il n'aimait pas ça...
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Tooru D. Kiryu
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MessageSujet: Re: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptyLun 23 Déc - 1:21

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Naoki ∞ Tooru

L’humain ne détournait pas le regard du sien. Décidément, ce petit être insignifiant avait du cran. Oser le regarder droit dans les yeux… Soit cela révélait un certain courage, soit une complète inconscience. Mais Tooru pourrait ainsi mieux asseoir des paroles. Il aimait le contact visuel direct, qu’il trouvait bien plus honnête et naturel. Mais l’humain semblait un peu perdu… Le vampire ne pouvait le blâmer pour cela. Ses propres réactions étaient imprévisibles. Il était capable de passer de l’attitude la plus violente à une bien plus calme en quelques secondes à peine. Bipolaire ? Non. Instable par contre… Il l’était très certainement. Et cela le rendait dangereux, très dangereux. Surtout pour l’esclave, qui ne pouvait se prémunir contre ses éclats soudains.

La réaction de Naoki à l’écoute de ses paroles fut explicite. Il se referma complètement sur lui-même, repliant ses jambes contre son torse pour les entourer de ses maigres bras. Attitude défensive. Il refusait clairement de lui donner son sang, mais Tooru s’y était préparé. Il ne s’attendait pas à le voir se réjouir à cette idée, mais il avait préféré lui exposer clairement la situation, pour qu’il n’y ait aucun malentendu. De toute façon, le vampire finirait par goûter à son sang. Si ce n’était pas dans une dizaine de minutes, ce serait dans une heure, ou bien demain ou encore la semaine prochaine… Mais ils n’allaient pas continuer comme ça, ce n’était plus possible. Ce sang lui faisait bien trop envie : il restait une créature de la nuit malgré tout. Il avait beau exercer un contrôle total sur sa soif et être capable de résister des jours voire des semaines sans se nourrir, il voulait le sang de Naoki. Alors autant que l’humain s’habitue dès maintenant à l’idée qu’il allait devoir le lui offrir un jour ou l’autre… car il se refusait à lui prendre par la force. Il n’obligeait pas ses proies.Jamais. C’était un de ses inébranlables principes, qu’il avait toujours suivi.

Le regard noir qu’il récolta quand il osa lui demander ce qui le dérangeait tant dans l’idée de lui donner son sang traduisait bien les pensées que l’humain n’osait prononcer à voix haute. Lui qui semblait capable de lui dire ses quatre vérités quelques minutes auparavant… Il paraissait avoir pris conscience de la menace que le vampire représentait pour lui. La créature sentait la peur, latente, du jeune homme. Sûrement redoutait-il qu’il le force à lui obéir. C’était bien mal le connaître mais à nouveau, il ne pouvait blâmer Naoki pour nourrir de telles pensées à son égard. Ses actions n’avaient guère été très rassurantes, de même que son ton autoritaire et catégorique. Mais Tooru désirait lui faire comprendre qu’il ne le laisserait pas se défiler à nouveau. Cela pouvait très bien se passer s’il coopérait.

L’humain se redressa soudainement, visiblement surpris par ses paroles. Cela se confirma lorsqu’il formula son inquiétude à voix haute, arrachant un sourire légèrement amusé au vampire. Bien sûr, il comprenait son inquiétude… Mais avait-il seulement l’air de le manipuler depuis le début ? S’il l’avait fait, jamais ils n’auraient eu cette conversation.

« Non, bien sûr que non, lui répondit-il en plantant son regard dans le sien, désirant lui faire comprendre qu’il disait la vérité. Je me suis peut-être mal exprimé. Je ne peux agir directement sur ta mémoire. Persuader est une chose bien différente. Tu en garderas le souvenir, mais tu auras l’intime conviction que ce n’était qu’un rêve. Si j’arrivais à te convaincre que tu as rêvé cette conversation, tu t’en souviendras demain matin de manière bien plus nette que le rêve que tu auras fait dans la nuit. »

Il soupira légèrement, sentant sa gorge le démanger désagréablement. Il avait soif.

« Tu vas devoir me faire confiance concernant cela, lui annonça-t-il de but en blanc. Car concrètement, tu n’as pas les moyens de savoir si ce que je t’affirme est vrai. Sache juste que si un jour je devais manipuler ta mémoire, je le ferai avec ton consentement. Sauf si bien sûr c’est une question de vie ou de mort mais nous n’en sommes encore à telles extrémités. »

Avait-il tendance à toujours imaginer le pire ? Certainement. Mais il fallait toujours s’y préparer. Y faire face était toujours une épreuve déstabilisante, quoi qu’il arrive, mais c’était un peu moins violent quand on y avait songé auparavant…

Il devint bien plus sombre lorsqu’il formula sa troisième proposition. Il se doutait que la réponse de son esclave engloberait tout ce qu’il venait de dire. Mais il se fichait éperdument de briser ses illusions. Il était temps pour l’humain d’ouvrir les yeux, car se voiler ainsi la face finirait par lui attirer des problèmes… Pire, s’il arrivait à se persuader que les vampires n’existaient vraiment pas, il finirait certainement par plonger dans la folie.

Ainsi, la vue du sang le dérangeait ? Il haussa un sourcil. L’idée de servir de repas ne lui plaisait pas ? Tooru dût retenir sa remarque cinglante. A quoi l’humain s’attendait-il, franchement ? Il n’allait pas continuer à lui offrir le gîte et le couvert sans contrepartie, alors même qu’il était son esclave. Naoki avait décidément bien du mal à accepter son statut et comprendre toutes les conséquences que cela engendrait.
Il observa se lever et se diriger vers la baie vitrée, échappant ainsi à son regard perçant. Il se leva à son tour, toujours tendu mais calme. Il luttait à chaque instant contre la Soif, toujours plus pressante. Mais il était loin d’avoir atteint ses limites.

« Je ne tenterais pas de comprendre ce qui te bloque si je me fichais totalement de ton avis. » lui lança-t-il d’une voix polaire.

Il n’aimait pas qu’on affirme ainsi ses pensées. Naoki ne pouvait comprendre son point de vue, pas plus qu’il ne pouvait comprendre le sien. Mais au moins, il essayait de trouver un compromis, il cherchait à comprendre… Il faisait un effort, se montrait patient, espérant que cela finirait par payer. Il était conscient que même si l’humain lui donnait son sang, il ne ferait pas non plus avec joie, mais au moins, le geste serait consenti…

La démarche silencieuse, féline, il s’approcha lentement de l’humain pour venir s’arrêter à quelques centimètres de son dos. S’il avait écouté son instinct, il l’aurait certainement emprisonné dans ses bras pour pouvoir le mordre dans le cou… Mais il n’en fit rien.
Il jeta un regard perçant à leur reflet qui se dessinait sur la vitre. Bon sang, ils semblaient avoir quasiment le même âge… La seule chose qui permettait le doute était certainement son propre regard, bien plus sombre et mature que celui de Naoki, qui pétillait de jeunesse.

« Tu ne peux continuer à réfuter l’existence des vampires. Te mentir ne te sera d’aucun secours. Si la vue du sang te dérange tant, tu n’es pas obligé de regarder. Je ne compte pas te saigner, si cela peut te rassurer… »

Peut-être ses paroles étaient-elles un peu brutales… Mais il n’avait pas l’habitude de parler avec des humains de la Morsure. Ou même de parler à des humains tout court… Mais il espérait qu’effacer les mystères qui trainaient autour de tout cela rassurerait Naoki d’une certaine manière.

« Quant à l’idée de servir de repas… Dis comme ça, même moi je trouve cela vulgaire, émit-il avec un air légèrement dégouté. C’est bien plus que ça. Disons… un échange de bons procédés, d’une certaine manière, proposa-t-il avec naturel. Mais tu devrais t’habituer à l’idée dès à présent. Si tu ne veux pas en garder de souvenir précis, ça peut s’arranger. Si tu crains la douleur, encore une fois, il y a des moyens de t’en distraire ou de l’atténuer. Mais tu dois prendre conscience que tu finiras par me donner ce que je veux… »

Son regard glissa sur la nuque de l’humain, cachée derrière une épaisse chevelure noire. Un instant, la Soif se fit encore plus forte. Mais il détourna le regard pour fixer celui de Naoki dans le reflet, guettant sa réaction, sérieux et impitoyable.


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Dernière édition par Tooru D. Kiryu le Sam 11 Jan - 16:09, édité 1 fois
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Naoki Shimizu
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MessageSujet: Re: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptyMar 31 Déc - 11:58

Nao était complètement retissant à l’idée d’offrir son sang au vampire, il avait peur… Oui, il était complètement effrayé et perdu depuis qu’il était arrivé ici même s’il refusait de l’admettre et qu’il préférait jouer au petit rebelle plutôt que de l’avouer. Mais là, maintenant ce qui l’effrayait, c’est que son maitre venait de lui avouer qu’il pouvait manipuler sa mémoire et pour ça il ne cacha pas sa peur. La mémoire était une chose très importante, et même primordiale depuis son arrivée ici. Il avait peur d’oublier ses amis, sa famille, et à la longue de plus se rappeler leur visage, de leur voix. Il ne voulait rien oublier même ce qui lui arrivait en ce moment, et quelque chose de terrible lui vint à l’esprit et si Tooru le manipulait depuis le début… Et s’il avait déjà bu son sang, mais qu’il avait fait en sorte que le jeune homme oublie, ou si… si… Nao laissa son inquiétude s’exprimer en lui demanda s’il l’avait déjà fais et releva les yeux pour croiser ceux de son maitre. Il était un poil rassuré de savoir que celui-ci ne l’avait pas fait, mais comment pouvait-il en être sur ? Oui, le jeune japonais était en proies d’un énorme doute… Comment lui faire confiance ? La réponse arriva bien vite lorsque celui-ci lui expliqua comment fonctionnait ce pouvoir, il se souviendrait de tout, mais il serait persuadé que c’était un rêve et qu’il ne le ferait qu’avec son consentement « Même si c’est une question de vie ou de mort, ne manipuler pas ma mémoire s’il vous plait… » Son ton était suppliant, il ne voulait pas se souvenir de certaines choses comme si c’était un rêve, et même si c’était quelque chose d’horrible. Il voulait se souvenir de tout ce qu’il avait vécu.

Il se leva comme pour échapper au regard du vampire et à son emprise… Il était hors de question qu’il lui serve de repas. Il ne s’imaginait pas combien c’était dur pour le vampire de se retenir, de contrôler la Soif qu’il devait ressentir en sa présence. Il ne savait pas qu’il avait de la chance d’être tombé sur un vampire qui s’est se retenir, se contrôler et être à l’écoute de son esclave. Il ne savait pas qu’avec plus d’un vampire, il se serait déjà retrouvé bloquer contre le canapé et les canines de celui-ci planter dans cou… Non, il ne savait rien de tout cela, mais même temps c’était normal vus que c’était le premier vrai vampire qu’il rencontrait. Bien sûr qu’il avait vus certain film comme Nosferatu ou encore Dracula , et pour lui c’était ça des vampires… Pour lui –pour le moment- et comme pour la plupart des humains, les vampires n’étaient que des êtres assoiffés de sang…. Tooru lui répondit par une voix polaire que s’il s’en fichait, il ne lui aurait pas demandé ce qui était logique quand on y réfléchissait et le japonais l’admit en hocha la tête « Je…Oui..C’est pas faux… Excusez-moi » Grande première depuis son arrivée sur l’ile, le petit brun s’excusait… Et c’était une bonne chose, il commençait doucement à évoluer, à comprendre que Tooru n’était peut-être pas si cruel que laisser penser son attaque de tout à l’heure. Il ne l’entendit pas se rapprocher, le vampire était si silencieux… Il sursauta lorsqu’il vit le reflet dans la vitre et le souffle contre sa nuque, il n’avait vraiment rien vu venir… Il ne bougea pas d’un centimètre même si la proximité du vampire lui faisait un petit quelque chose. Il resta immobile à fixer la ville qui s’étendait devant eux et il écoutait son maitre lui expliquer à nouveau comme ça allait se passer, le rassurer comme il le pouvait. Que son maitre essayait de le rassurer c’était bien une choses que le jeune ne pouvait pas nié, et il était plutôt heureux que ça se passe ainsi, mais il y avait une chose qu’il n’avait pas encore exprimer : le pourquoi il était si retissant à accepter que les vampires existaient… Pour le moment il se tut, laissant le vampire parler… Le fait d’avoir dit “servir de repas“ ne semblait plaire au vampire, et c’était vrai que c’était une façon plutôt vulgaire de le dire, mais c’était un peu comme ça que le voyait le plus jeune. Il secoua la tête, non , il ne voulait pas que Tooru manipule sa mémoire…

« Il n’y a pas que ça… Accepter que les vampires existent, c’est aussi accepter que je ne quitte plus jamais cette ile… Ce que… Je… C’est ne plus jamais remettre les pieds à Tokyo, ne plus jamais revoir ma famille… » Son cœur se serra brutalement à cette parole « Ne jamais pouvoir dire à ma mère que je suis en vie, elle qui est déjà si fragile…»

Le dire aux hautes voix lui fit prendre conscience que ses parents étaient en train faire le deuil de leur enfant alors que celui-ci était toujours en vie, qu’il ne pourrait plus jamais leur parler, les voir et ça lui fit vraiment de la peine. Ils étaient tellement soudés dans sa famille, et même avec ses cousins. Il ne pourrait plus jamais les voir, plus jamais assister a leur repas familial dans le mois de juin… Il ferma un instant les yeux, pour chasser toutes ces pensées. Il se retourna pour faire face au vampire, et une nouvelle fois la proximité avec le vampire lui fit un petit quelque chose… Un petit bouffé de chaleur le prit… Tooru était séduisant, mais il y avait surement le fait que les vampires avaient une certaine emprise sur les humains de ce côté-là et c’était aussi une chose que le jeune japonais ignorait… Il se laissa aller contre la vitre et lacha un soupire... Le vampire avait dit qu’il n’avait pas le choix...

« Je n’ai pas le choix de toute manière… C’est quoi les techniques pour avoir moins mal ?… Mais.. J’y pense quand vous n’avez pas d’humain vous vous nourrissez bien, alors pourquoi pas continue comme ça ? »

Il attendait les réponses à ses questions et après il aviserait ce qu’il ferait… Nao ne bougea pas d’un poil, il avait bien compris que ça ne servirait rien et que Tooru serait sur lui quelque instant plus tard, mais il chercha le regard de son maitre… Il avait toujours préféré parler à quelqu’un en le regardant dans les yeux…
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MessageSujet: Re: Until you see, how could you believe ?   Until you see, how could you believe ? EmptySam 11 Jan - 18:00

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Tooru resta de marbre à l’écoute de la supplique de Naoki, et choisit délibérément de ne rien y répondre. Il avait l’intime conviction que sa réponse ne plairait guère à son interlocuteur. Et s’il voulait instaurer une sorte de confiance relative entre eux, il savait que mentir n’était pas la bonne solution. Il était très doué pour ça -n’avait-il pas passé des décennies entières à mentir constamment ?- mais il n’en avait pas envie.
Donc ne pas répondre lui apparaissait comme la bonne chose à faire. S’il le faisait, le mensonge serait total. Il n’allait certainement pas attendre le consentement du Japonais pour manipuler sa mémoire, en cas d’extrêmes dangers. Il n’y avait aucune raison précise pour que ce genre d’événements arrive, mais la prudence était de mise dans la vie du vampire. Il n’hésiterait pas une seule seconde à hypnotiser son esclave s cela pouvait leur éviter bien des malheurs. Et il se doutait bien que cette réponse n’était pas celle qu’attendait l’être humain…

Finalement, ils se retrouvèrent debout, en face de la grande baie vitrée qui donnait sur la ville. Le vampire, d’une voix froide et l’air sombre, laissa échapper quelques paroles et son interlocuteur finit par reconnaître, en s’excusant, qu’il n’avait pas tort. Effectivement, pourquoi tenterait-il d’engager la conversation ainsi, pour, en définitive, lui prendre son sang sans lui donner son avis ?
Au moins, le Japonais s’excusait… Ils étaient donc sur la bonne voie.
Bien sûr, rien n’empêchait Tooru d’avoir ce qu’il désirait. L’humain ne pouvait rien contre lui ; il était bien trop fragile et faible face à lui. Il aurait pu le soumettre à sa volonté sans le moindre problème, ou même le plaquer contre la grande vitre pour se repaître de son sang à même sa gorge… De même qu’il était capable de le tuer en quelques secondes à peine. Mais il n’avait jamais été un sauvage sans éducation, bien qu’il y eut une époque où il ne faisait pas grand cas du consentement de ses victimes…
Mais c’était une époque bien lointaine, quand il était encore jeune et bien trop dépendant du sang humain. Ses périodes de diète imposées le mettaient dans état de manque tel qu’il se contrôlait à peine en présence d’en proie. Mais à présent, son contrôle sur la Soif était total. Bien sûr, il y avait toujours un risque, quelque part, s’il atteignait ses limites. Mais il les connaissaient et cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas flirté avec.
Et même si en ce moment même, sa gorge le démangeait désagréablement et que ses muscles se tendaient sous l’effet de la Soif, il était loin d’avoir atteint un point de non-retour. Très, très loin. Après tout, ne l’avait-on pas entrainé à survivre dans les conditions les plus extrêmes ? Il avait vécu bien pire qu’une séance d’entrainement de trois jours sans avoir bu la moindre goutte de sang.

Le jeune homme sursauta quand il aperçut enfin leurs deux reflets dans la vitre. Sûrement ne l’avait-il pas entendu se déplacer, ce qui, quelque part, n’était guère surprenant. Avancer de manière furtive et totalement silencieuse tait comme une seconde nature chez lui. Mais il songea avec un brin d’amusement qu’une telle attitude finirait par épuiser le cœur de Naoki, à la longue…
Il était près de l’humain. Assez près pour pouvoir apprécier pleinement l’odeur divine de son sang. La nuque du Japonais était à moins d’une cinquantaine de centimètres de ses crocs. Il aurait été si aisé de les plonger dans sa gorge et d’enfin accéder à ce précieux nectar… Mais il choisit de continuer à parler, scrutant le visage de son esclave dans le reflet.
Un instant, il songea que n’importe quel être humain aurait pu croire qu’ils avaient le même âge. Mais Naoki était jeune, alors que Tooru semblait l’être. Cette apparence de jeune adulte, innocente et inoffensive, avait toujours été un atout pour lui. Qui se méfiait d’une personne au visage presque angélique ? Personne. Cependant, tout le monde apprenait un jour à ses dépens qu’un visage pouvait tromper aussi bien que des mensonges.

Mais ses pensées s’écartaient du sujet. Il vit Naoki secouer la tête à sa proposition. Sûrement était-il toujours contre l’idée que sa mémoire soit manipulée. Pourtant, selon Tooru, c’était la solution la plus simple et certainement la moins douloureuse. Il avait déjà réussi à persuader certaines de ses proies que la douleur n’était que psychologique et qu’elle n’existait pas. Il trouvait que c’était un bon compromis. Mais si l’esclave voulait garder sa mémoire intacte… Il respecterait son choix.
Il fronça légèrement les sourcils aux paroles de son interlocuteur. Effectivement, le vampire n’avait pas vraiment songé à la famille de l’humain. Il sentait bien que le sujet était sensible pour ce dernier et qu’il n’était pas encore prêt à accepter tous ces sacrifices.
Tooru soupira légèrement. Qu’y pouvait-il ?

« Je pense que tu sais depuis longtemps que tu ne quitteras plus cette île. » assena-t-il d’une voix posée.

Son regard s’égara un instant sur la ville.

« Si tu la quittes un jour… Ce sera certainement en tant que vampire. Mais si cela devait arriver alors que tu es encore esclave… Revoir ta famille ne sera que plus douloureux, car tu ne pourras pas rester. Ne serait-ce pas les faire souffrir encore plus ? Il vaut mieux qu’ils te pensent mort plutôt qu’ils apprennent comment tu vis aujourd’hui. »

Sûrement ses paroles étaient-elles dures… Mais il ne pouvait pas lui mentir. Pas sur ça, en tous cas. Cependant il se sentit un peu comme… un kidnappeur. A la manière dont Vlad l’avait arraché à sa « famille », il arrachait maintenant Naoki à la sienne. A la seule différence que ce dernier aurait certainement une bien meilleure existence que la sienne et qu’il s’agissait de sa vraie famille.

« Je ne peux pas te dire que tu les reverras, ou même te promettre que tu remettras un jour les pieds à Tokyô. Te donner ce genre d’espoirs futiles ne te servirait à rien et ne t’aiderait en rien non plus. De même que se bercer d’illusions n’est pas la solution. »

Le Japonais se retourna et ils se retrouvèrent finalement face à face. Et proches. Extrêmement proches. Mais cette proximité ne dérangeait pas Tooru. Qu’aurait-il eu à redouter ? Il ne craignait pas le contact avec les humains, mais s’il n’était pas d’une nature très tactile. La situation ne le mettait pas mal à l’aise, même s’il devait avouer qu’ils étaient peut-être un peu trop proches. D’ailleurs, cela sembla incommoder Naoki, qui recula d’un pas pour s’adosser contre la vitre. Avait-il peur de lui ? Il ne l’avait pas senti… Ou bien était-il gêné, ce qui expliquait le léger afflux de sang dans ses joues rosies ?
Mais finalement, l’humain soupira et finit par parler à nouveau, cherchant son regard, complètement immobile. A l’écoute de sa question, un rictus amusé déforma les lèvres de Tooru. Sourire qui détonait totalement avec ses iris bien plus sombres.

« Comme tu l’as souligné, tu n’as guère le choix… »

Il recula d’un pas sans quitter l’humain des yeux et s’adossa contre le côté du canapé.

« As-tu déjà mangé des rations militaires ? Je ne pense pas… Ou bien quelque chose d’extrêmement fade ? C’est à ça que s’apparente le sang en bouteille. Le groupe sanguin peut être aussi rare que savoureux, mais jamais cela n’égale le vrai sang. Alors, peut-être pourrais-je mordre d’autres humains mais… »

Il faut bien que tu serves à quelque chose.
Une seconde plus tard, il se trouvait à quelques centimètres à peine de l’humain. Beaucoup plus décontracté mais quelque peu assoiffé, il appuya avec calme sa main droite contre la vitre, à côté du visage de son interlocuteur. Ses yeux ne lâchèrent pas les siens.

« Peut-être n’ai-je pas été assez clair. C’est ton sang que je désire. »

Son ton était posé mais ferme. Aucun doute. Aucune incertitude.
Son regard effleura le cou de l’humain, puis remonta vivement vers son visage.

« Quant aux moyens d’atténuer la douleur… Ils sont multiples. »

Mais il choisit sciemment de ne pas en dire plus. Le plus efficace était la manipulation mentale, bien entendu. Le second était certainement la distraction. Et dans ce domaine-là, tout était possible…
Il se recula soudainement. Les souvenirs qui remontaient n’étaient pas désagréables, loin de là… Mais ils le faisaient souffrir, le torturaient. Combien de fois avait-il caressé la peau de Yuan pour le distraire de la douleur ? Combien de fois l’avait-il mordu pendant l’acte ? Combien de fois encore avait-il choisi de boire son sang alors l’humain sombrait dans les affres du plaisir ?
Il se renferma encore plus. Il ne voulait plus penser à Yuan. La mélancolie n’était pas bonne compagne. Et ses pensées finissaient toujours par se diriger vers Vlad, qu’il avait une fois confondu avec son jeune esclave de l’époque…

Il s’assit sur l’accoudoir du canapé et croisa ses jambes, jugeant Naoki du regard.

« Nous existons. C’est une réalité que tu ne peux ignorer, malgré tout le soin que tu peux y mettre et tout ce que cela implique. Tu peux faire le choix de l’accepter, ou bien de continuer à te voiler la face, asséna-t-il durement. Mais tu ne t’aideras pas en faisant cela. Ignorer l’inconnu ne calmera jamais ta peur. »

Puis d’un geste adroit guidé par l’habitude, il saisit le sabre qui reposait sur le dossier du canapé. Ses doigts suivirent les arabesques gravées sur la partie non tranchante de la lame, dans une caresse. Puis il récupéra le fourreau à terre et rengaina l’arme, pour finalement la poser sur ses cuisses. Puis son regard se planta dans celui de son esclave.

« Est-ce que tu sais ce qu’être un esclave signifie sur cette île, Naoki ? »

La question pouvait paraître brutale, incorrecte, voire même sadique. Mais avait-on seulement expliqué à cette fragile créature quelle était sa place à présent ?


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