« L’amour aime imparfaitement », on peut le nier, mais cette citation demeure néanmoins vraie. Oh, il y a toujours l’amour à l’eau de rose... L’amour qui nous plonge tous dans un état de transe. L’amour qui nous fait fermer les yeux d’aise, qui nous fait pousser un soupir de bonheur et de quiétude, qui nous transporte. Bien sûr, il y a cet amour qui est, en quelque sorte, libérateur... Libérateur d’émotions. Libérateur de soi. Libérateur de pulsions. Il fait naître en nous tant d’émotions que, parfois, nous sommes dénués de toute forme de rationalité. Cet amour où on ne voit que l’autre et uniquement l’autre et dont l’univers, aussi imposant et vaste soit-il, n’existe plus. Où le temps n’est qu’une vague théorie qui nous échappe lorsque nos lèvres frôlent les siennes ou lorsque sa peau se colle contre la nôtre. Il y a cet amour tendre, cet amour sincère, cet amour aussi délicat qu’une rose... Mais il faut toujours se méfier des épines. Cet amour est-il chimères? ... « L’amour aime imparfaitement », une phrase qui peut aisément décrire la relation partagée entre William et Cesar. Un amour dangereux. Un amour violent, réprobateur, un amour dénué de toute délicatesse. Un amour qui n’attire pas nos fantasmes, qui ne s’infiltre pas dans nos rêves. Un amour qui n’est pas du tout libérateur mais oppressant. Un amour prêt à détonner... Aussi tranchant qu’une lame de couteau. Aussi blessant que les épines d’une rose...
« L’amour aime imparfaitement » ... Peut-être est-ce exactement la façon dont Cesar aime Liam? ... Il l’aime avec imperfection... Mais il l’aime. Il l’aime plus qu’il n’a jamais aimé un être sur cette fichue terre. Il l’aime plus qu’il ne s’aime lui-même et s’il ne possédait pas un orgueil aussi démesuré, il lui aurait sans doute dit... Hélas. « Autres choses à ajouter, messieurs? », fit Cesar, jetant une brève œillade vers Liam qui, visiblement, l’évite du regard. L’un des conseillers de met à discuter d’un cas qui dépasse l’intérêt de Cesar, ce dernier ne l’écoutant que très peu. Entre vous et moi, il n’a qu’une seule envie : que tous ces hommes déguerpissent. Qu’ils quittent ce bureau et qu’ils retournent à leurs occupations et qu’ils laissent Cesar avec Liam... Seuls. Cela fait plusieurs jours, d’ailleurs, qu’ils n’ont pas profités de la présence de l’autre (quoique l’usage du mot « profiter » est un peu mal choisis... Ils ne profitent que très rarement de la présence de l’autre, le trois quart de leur temps n’est autre que disputes...) et Cesar à la fâcheuse impression que Liam l’évite dernièrement... Bien que Cesar a fait plusieurs bêtises au cours de son existence, le regret ne fait pas du tout partit de ses sentiments lorsqu’il repense à cette nuit où l’acte a été commis, malgré le fait que son Amour voue une haine profonde envers son créateur. Cette transformation serait-elle à refaire si la possibilité de retourner en arrière s’offre à lui?!... Oui. Sans hésiter. Cesar Irving Bridgestone ne peut concevoir son éternité sans Liam à ses côtés... Même si cela veut nécessairement dire que ce dernier sera éternellement malheureux.
Le conseiller ayant terminé son sempiternel monologue (ce conseiller à le don de faire naître en Cesar une pulsion de mort par le simple fait que ses opinions, qui diffèrent grandement de l’opinion publique du conseil, passe dix pieds par dessus la tête de l’Empereur), Cesar ferme les dossiers avant de mettre fin à la réunion. Tous les hommes se dirigent vers la sortie... Tous, même Liam. Fronçant les sourcils d’incompréhension, Cesar n’arrive tout simplement pas à assimiler le fait que Liam... Quitte, tout simplement. La porte du bureau se ferme à l’entrée de l’une de ses cadettes... Sa poupée suédoise. « J’ai vue Liam sortir... », formule-t-elle en s’avançant vers Cesar, prenant place sur la table lui faisant directement face. « Je ne sais pas ce qu’il a... », Maëlyss hausse les épaules tout en levant le regard vers le chandelier. C’est avec nonchalance et un haussement d’épaules qu’elle rétorque presque aussitôt « Tu serais idiot si tu n’allais pas à sa poursuite... » « J’ai à faire, Maëlyss... », le regard noir de sa sœur lui fit froncer les sourcils. Maëlyss saute d’un bond de la table pour finalement se diriger vers la porte de sortie du bureau, les traits peints d’une frustration plus que flagrante. « Je t’aime Cesar... Tu le sais... Mais ne privilégie pas les choses futiles plutôt que la personne que tu aimes... Ce serait fort dommage... »
Les pas rejoignant le long couloir.. Une musique. Une mélodie qui vient agréablement lui chatouiller l’ouïe... Une mélodie qu’il pourrait entendre jouer éternellement si elle venait que d’une seule et unique personne. Lentement, il rejoint la grande Salle et son regard se porte sur Lui. Son seul. Son unique. L’être qui a chaviré son existence. L’être qui a tout transformé. Tout saccagé ce qu’il avait en lui. L’être pour qui il se jetterait dans la mort, même plus encore... S’avançant vers l’ange de ses ténèbres, Cesar écoute attentivement la musique jusqu’à ce qu’elle se fonde en lui. Jusqu’à ce qu’il sent chaque parcelle de son corps renaître de cette mort éternelle qui l’habite. Il y voit les couleurs de la mélodie... Et si son cœur pouvait battre ne serais-ce qu’une dernière fois, c’est Lui qui causerait ce battement. Si son corps pouvait ressentir un dernier frisson, ce serait Lui qui le lui causerait. Si son corps pouvait vivre, ce serait Lui qui le lui soufflerait la vie. S'il pouvait, il vivrait que de Lui. Il ignore sa présence, il le sait. Son pianiste. Son artiste. Son Amour. Soudain... Plus un son... Plus un seul son n’echo dans cette énorme pièce... Plus rien si ce n’était que le bruit de leurs respirations... Le regard fixé sur Liam, Cesar demeure silencieux. Il l’observe. L’admire. Imprègne cette image dans sa mémoire afin qu’elle lui soit éternelle. Ce simple moment de quiétude. D’accalmie avant la tempête. Et bien que son air grave vient en contradiction avec cette atmosphère, son regard baigné d’un amour sincère, d’un amour inconditionnel, ne quitte pas son Autre... « Joue-la moi encore une fois... », demande-t-il, presque suppliant, en un souffle brisé...
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Sujet: Re: Drowning in a sea of promisses || LIASAR Dim 16 Sep - 15:19
« Ne l’épouse pas… » Ce n’est pas la première fois que Liam fait un commentaire du genre à propos de Jezabel, mais aujourd’hui cependant, le ton est différent. On n’y perçoit aucune colère, aucune rancœur… Juste de la douleur, voire même une pointe de désespoir, et de panique… Même s’il a conscience que ce mariage ne serait au fond qu’une formalité pour le bien de leur société, il ne peut concevoir l’image de voir Cesar dire oui à une autre. Il le veut, pour lui seul, pour l’éternité. N’a-t-il pas le droit de l’exiger, par ailleurs? Cesar lui a volé sa vie, n’a-t-il pas le droit en échange de vouloir être son éternel? « … Si tu m’aimes, tu annuleras ce mariage. » Cesar lui adresse un sourire sarcastique, hausse les épaules avec désinvolture. « La jalousie te va à ravir. », dit-il avant de saisir les lèvres de Liam entre les siennes, faisant bien rapidement taire ses inquiétudes…
FLASHBACK
Liam ne peut s’empêcher de repasser cette scène dans son esprit alors que la réunion du conseil s’éternise. Une façon comme une autre de se torturer, il faut dire que le jeune vampire est passé maître dans l’art… De temps à autres, son regard se pose sur Cesar, mais il détourne immédiatement celui-ci pour ne pas se faire surprendre. Il a consciemment fait le choix de s’éloigner de lui, et revenir sur cette décision lui paraît aujourd’hui stupide. De toute manière, Cesar n’a-t-il pas fait son choix? A-t-il seulement assimilé les paroles de Liam, a-t-il réfléchi à la question? Non, bien sûr que non. Liam le sait, nul besoin d’une énième dispute pour s’en laisser convaincre. Parce que Cesar est ainsi fait. Il n’écoute jamais, il se fout éperdument des besoins d’autrui. Si Liam avait autrefois pu croire que Cesar agirait différemment envers lui (après tout, n’est-il pas son infant, et l’homme qu’il aime?), il a aujourd’hui la preuve que c’était un espoir vain. « Autres choses à ajouter, messieurs? » Liam sent le regard de l’être aimé posé sur lui, néanmoins il ne lui accorde aucune attention. Lui-même n’a rien à ajouter, pour la bonne raison que s’il remplit ses fonctions de bras droit du roi avec succès, il déteste cette fonction. Il s’agit là d’un emploi que Cesar lui a imposé, tout comme il lui a imposé sa transformation, tout comme il lui a imposé leur secret… Il n’est, au fond, que la marionnette de cet homme qu’il aime tant, et pour qui il éprouve tant de haine…
Constatant que la réunion a naturellement pris fin, Liam se lève, s’empresse de quitter la pièce. La dernière chose qu’il voudrait, c’est de se retrouver seul à seul avec Cesar et devoir affronter celui-ci. Il se doute bien que Cesar a perçu son éloignement volontaire, simplement il ne ressent ni l’envie, ni l’intention de répondre aux éventuels questionnements du roi. S’il y a une chose que Cesar n’a pas encore pu lui prendre de force, c’est sa liberté de réfléchir librement, de pouvoir conserver certaines choses secrètes. Il s’éclipse donc, mais ne se sauve pas très loin. Volonté de rester proche de l’être aimé, désir enfoui qu’il vienne le trouver? Sans doute. Cette faiblesse le dégoûte et, pourtant, il n’y peut rien. À chaque fois, c’est le même scénario…
C’est tout naturellement que ses mains viennent prendre place sur le clavier blanc et noir, et immédiatement une mélodie découle de l’instrument. Lorsqu’il était humain, jamais Liam n’avait manifesté d’intérêt particulier pour la musique, c’était plutôt sa sœur qui était considérée comme la virtuose de sa famille alors qu’il ne pianotait que de temps à autres, histoire de rendre hommage aux cours onéreux qu’il avait été contraint de suivre suite aux ordres de son père. Depuis sa transformation, toutefois, il s’était découvert un véritable talent, et la passion avait pris place, effaçant toutes traces de l’ennui profond qu’il avait pu autrefois ressentir face à un piano. Aujourd’hui, c’est du pareil du même, une fois ses mains positionnées sur le clavier, la mélodie coule naturellement, provoquant chez lui une sorte de transe qui lui est étrangement bénéfique. Il anticipe chaque note, et pourtant, celles-ci ne sont qu’une longue improvisation. Jamais Liam ne joue-t-il les compositions d’artistes plus grands que lui, jamais n’écrit-il ses propres mélodies. Malgré sa passion pour l’instrument, il ne lui accorde que très rarement du temps, et à chaque fois cela l’affecte outre mesure. Il sent la présence de Cesar, et pourtant, il n’agit pas en conséquence. Liam déteste normalement jouer en public, mais aujourd’hui, il continue l’enchaînement de ses notes, il garde les yeux clos, ignorant doucement la présence de son unique… Il lui semble tellement bon, de le savoir proche, et de ne pas entendre de cris, de ne pas ressentir de haine… Pourquoi agissent-ils ainsi, l’un envers l’autre? Chaque fois que Liam monte le ton face à Cesar, il ressent par la suite une forme de remord qu’il déteste. Et pourtant, il lui semble totalement impossible d’agir différemment, pour la bonne raison que chaque fois qu’il passe du temps en sa compagnie, il finit tôt ou tard par ressentir un sentiment proche de la haine à son égard, que ce soit par sa manière d’agir, ou par les souvenirs du passé… Il voudrait pouvoir se libérer de lui, oh oui! Mais comment? Est-il seulement possible, d’aimer autant une seule et même personne? Et de la haïr, avec autant de force?
« Joue-la moi encore une fois... » Liam lève finalement le regard vers Cesar. Son regard se pose sur lui, l’observe longuement, détaillant avec plaisir et envie chacun des traits constituant son visage parfait. Inconsciemment, il laisse l’ombre d’un sourire se dessiner sur ses lèvres, et d’un geste de la main il invite Cesar à venir le rejoindre sur ce banc où il est présentement installé. L’envie d’être près de lui, de répondre à chacun de ses désirs, de faire perdurer cette lueur qu’il aperçoit présentement dans le regard de son aimé… Et, aussitôt, ses mains retrouvent le clavier, répondant naturellement à la demande de Cesar, non pas par envie d’exaucer chacun de ses caprices, mais bien par désir de faire perdurer cette fascination qu’il perçoit de sa part…
« Jure-moi que c’est faux... », comment lui jurer que c’est faux? Comment ne serais-ce que le prétendre alors que ce n’est autre qu’encré dans la vérité? La porte venant de heurter le mur de par la force avec laquelle elle a été ouverte, Cesar se serre les mâchoires alors que son regard se scelle à celui de Liam, le regard de ce dernier n’illustrant autre qu’un désespoir que seul Cesar pouvait lire... Il aimerait tellement, tellement, pouvoir le rassurer... Il aimerait pouvoir le serrer dans ses bras et lui murmurer que rien de tout cela n’est vrai, qu’il n’y aura pas de mariage... Qu’il est entièrement à lui. Plus que tout, il voudrait pouvoir glisser ces mots d’entre ses lèvres et, croyez-moi, il le ferait s’il le pouvait!... Mais plutôt que de le rassurer, Cesar baisse de nouveau son regard sur ses feuilles, ignorant entièrement les paroles de Liam, mais ressentant un tremblement hors pairs à l’intérieur de son être. « Cesar... », un appel suppliant mêlé à un soupir désespéré alors que Cesar ferme les yeux l’espace de quelques secondes. Portant son regard sur Liam, derechef, Cesar hausse les épaules avec indifférence alors qu’il prononce « Comment l’as-tu su? », Liam pousse un rire incrédule en masquant son visage « Et tu comptais me le dire quand? Le jour de votre mariage?! », Cesar pousse un bref soupire avant de se lever , cherchant les mots mais ces mots ne justifient pas du tout son silence par rapport à cette situation. « Je n’ai pas eu le choix... » « Ouais!.. », rétorque aussitôt Liam, le foudroyant du regard « Tout comme je n’ai jamais eu le choix... », venin craché entre ses dents serrées avant de claquer violemment la porte derrière lui.
FASHBACK
L’individu a-t-il simplement conscience de la douleur qu’il puisse infliger aux gens qu’il aime et qui l’aiment? ... L’individu ressent-il des remords face à cette souffrance qu’il provoque chez autrui? C’est lorsqu’il ne ressent pas de remords face aux êtres aimés que la dangerosité de son être devient tellement grande, tellement importante, que la noirceur qui l’entoure n’est pas uniquement une idée ou même un état d’âme, mais elle possède son âme faisant de celle-ci sa propriété. Cesar a-t-il seulement conscience de ce qu’il fait subir à Liam? De ce qu’il lui a fait subir pendant toutes ces années partagées ensembles? Il le sait, oui. Et ce sont ces mêmes remords qui l’animent suite à une énième dispute... Ce sont ces mêmes remords qui le rongent lorsque Liam, possédé par la colère et la haine, le quitte... Mais il est impossible pour lui de le retenir... Il est impossible pour Cesar de verbaliser ne serais-ce qu’un centième de l’amour qu’il lui porte. La faiblesse est un sentiment qui révulse l’Empereur... Même si cette faiblesse n’a que l’homme qu’il aime pour source.
Leurs regards se croisent. Se scellent pour ne plus se lâcher... Et le sourire qui anime que très subtilement les lèvres Ô si envoûtantes de Liam est contagieux, venant étirer les lèvres de l’Empereur en un fin sourire alors qu’il retrouve la motricité au niveau de ses jambes afin de, finalement, prendre place aux côtés de son amour. Cesar ne s’est jamais sentis aussi puissant que lorsqu’il est en sa présence... Et, étrangement, il ne s’est jamais senti aussi faible. Aussi vulnérable que lors de leurs éternels moments de silence, comme celui-ci. Ce moment où Cesar le caresse du regard... Où il détaille chaque parcelle de ce corps qu’il connaît par cœur et, malgré ce fait, qu’il a l’impression de découvrir à toutes les fois qu’il pose son regard sur lui. C’est sans prononcer le moindre mot que la musique démarre de nouveau.. La mélodie inonde la Grande Salle et, par la même occasion, possède l’esprit de l’Empereur... Il aime le regarder jouer.... Il aime observer chacun de ses traits captivés par la musique, autant qu’il est captivé par Lui. Il aime lorsqu’il frôle les clés du piano avec une délicatesse qui lui rappelle ces caresses sur son propre corps... Il est fasciné par ce qui émane de cet instrument et cette capacité naturelle et aisée pour Liam de créer quelque chose d’aussi... Beau.
Soudainement, avant même que Liam n’en soit qu’à la moitié de la mélodie, Cesar glisse une main sur la sienne, interrompant ainsi sa prochaine note. Le silence emplit de nouveau la pièce... Un silence qui leur est propre. Un silence qui les caractérise que trop bien. « Regardes-moi dans les yeux... », demande Cesar en un souffle alors qu’il ne quitte Liam du regard, sa main toujours positionnée par dessus la sienne. Je veux me sentir vivre à travers ton regard... Je veux pouvoir sentir en moi cet espoir qui ne m’a jamais habité que lorsque nous sommes ensembles... Ne vois-tu pas qu’avec toi, je suis quelqu’un d’autre? Ne vois-tu pas ce que tu fais de moi? ... Cesar dévie son regard alors qu’il se lève du banc qu’il partage avec Liam. Proximité mise à sa fin. Mots qui n’osent traverser le seuil de ses lèvres... L’Empereur fait dos à l’être qu’il aime afin de prononcer simplement.. « Je refuse que ce soit ainsi entre nous... », il marque une pause, pivotant face à Liam... C’est d’un air grave qu’il reprend. « Pourquoi, Liam? Pourquoi doit-on agir de la sorte?... »
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Drowning in a sea of promisses || LIASAR
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