AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 Dance With Me.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Jézabel S. Harrington
Sois belle, forte, intelligente, mais souffre en silence.
Sois belle, forte, intelligente, mais souffre en silence.
Jézabel S. Harrington

✤ LETTRES A LA POSTE : 279
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 05/08/2012
✤ OU TU TE TROUVES ? : A Heartkiller, près de mon frère pour nos mariages respectifs! Je dois me marier à l'Empereur Cesar et devenir Reine... quel programme...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Juge Suprême des Vampires & Conseillière politique de mon père pour devenir Reine.
✤ HUMEUR : Secrète

Dance With Me. Empty
MessageSujet: Dance With Me.   Dance With Me. EmptyVen 26 Oct - 2:06




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Dance With Me


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]


Assise dans l'un des nombreux fauteuils du Grand Salon, le regard dans le vide, tenant dans une main une flûte de sang A positive, elle réfléchissait. Son regard était fixé au sol, observant sans observer les détails du somptueux tapis persan. Elle se perdait lentement dans ses pensées, à demi-allongée, jouant avec une mèche de cheveux ondulée. Seule dans cet immense salon, elle se complaisait dans sa torpeur avant qu'une porte au loin, sûrement en-dessous d'elle, se claque, la faisant sortir brusquement de ses songes. Se redressant aussitôt en jetant des regards furtifs autour d'elle comme si elle était coupable de quelque chose, elle se dirigeait vers la grande cheminée en marbre dont les flammes dansaient et crépitaient sous les yeux de la belle. Seule la lumière du feu éclairait une partie de la pièce, Jézabel ayant préféré restée dans la pénombre. Il faisait pourtant nuit dehors, il était habituellement l'heure pour tout vampire de sortir ou de faire quelque chose, mais pas elle. Elle ne voulait pas sortir, ni parler à personne. Jewel aurai pu être le seul, mais il n'était pas présent. Elle laissa échapper un long soupir las alors qu'elle déambulait devant le feu dans une démarche quelque peu étrange, faussement maniérée, ne sachant vraiment quoi faire, à part réfléchir, encore et toujours. Après quelques gorgées de ce fameux nectar, elle observait l'horloge qui trônait au milieu de la cheminée. Datant du XVIIème siècles, on pouvait observer les différents détails somptueux. Étant passionnée d'art, il était clair qu'au Palais, Jézabel était servie en matière d'objets anciens, d’œuvres d'arts et autres trésors. Si vraiment elle était condamnée à vivre ici pour l'éternité, autant vivre parmi des œuvres aussi belles. Elle décida alors de parcourir tout le salon comme si elle ne l'avait jamais vu auparavant, observant avec plaisir les moindres détails de chaque sculptures, chaque tableaux, chaque objets pour ainsi faire passer le temps. A part le crépitement des flammes, on ne pouvait qu'entendre le cliquetis des talons de la Princesse... des talons de huit centimètres, des Louboutin. Après tout, pourquoi se priver de se faire plaisir ? Elle se priver suffisamment ainsi.


Alors que son passe-temps presque futile faisait passer le temps, elle se remémorait l'annonce des fiançailles... En effet, il y a quelques jours à peine, l'Empereur avait enfin annoncé ses fiançailles au bout de deux siècles de cachotteries. Quelques jours après ce qui s'était passé au bal et à ces satanés de roumains. Rien qu'en y repensant, elle eût un léger sourire sadique qui venait se dessiner lentement sur ses lèvres pulpeuses. S'il n'y avait eu aucun contrat de paix entre HeartKiller et la Roumanie et même son propre pays, elle se serait amusée à les massacrer un par un. Malheureusement, ce ne fût point le cas et malgré tout, Jézabel avait dû serrer les dents pour ne pas en étriper un seul ! Elle pris une autre gorgée avant que ces pensées ne dérive vers... Cesar. Oui, Cesar, son futur époux. Non par choix, mais par pure obligation. Pour résumer l'histoire, le père de la jeune femme avait décidé depuis sa naissance de lui choisir lui-même un digne époux. Après des siècles de réceptions, de convenances, de recherches – je dirais même de traques intensives – Calvin, le père, trouva bon de la marier à Cesar ! Après tout, il était un bon partie : Empereur d'HeartKiller, royaume faisant partie des plus puissants et qui ne fait que se renforcer au fil du temps, riche, bel homme... Oui, à vrai dire, son père n'avait pas de mauvais goût en matière d'homme. En effet, elle aurait très bien pu tomber sur l'autre prétendant, ce fameux Si Thami Abdellah El Glaoui, un Sultan Arabe, riche et ayant déjà deux femmes ! Non, même s'il était le plus riche de l'univers, jamais Jézabel n'aurait mis le pied dans son pays pour se retrouver soumise à un misogyne et pervers de service ! De plus, il était aussi poilu qu'un singe ! Non, vraiment, il n'était pas pour elle. A vrai dire, à choisir entre les deux, elle doit avouer que son père à fait un excellent choix. Cependant, Jézabel n'a pas eût son mot à dire, malheureusement. Comme à son habitude, elle a obéit, elle a accepté le jugement sans protester, sans émettre la moindre réflexion, ni même se révolter. Elle était faîte ainsi, à encaisser et à se taire ! Comment voulez-vous qu'elle ne paraisse pas pour une femme de glace tellement elle n'exprime rien ? Impossible ! Cela aurait pu lui devenir insupportable, l'étouffer, lui faire perdre la tête tant de pression et de l'ignorance des gens sur elle-même. Jewel était vraiment le seul à la connaître intégralement. Même si elle avait des amis vraiment proches, rien ne remplaçait l'amour et la complicité d'une frère, jumeau soit dit en passant ! Rien qu'une seule personne sur cette planète suffisait à Jézabel de se sentir mieux. Une seule personne lui suffisait, elle n'avait pas besoin d'être aimée de la terre entière, elle n'en avait pas besoin, la solitude étant sa plus chère et longue compagne.


Il ne manquait plus qu'à savoir comment se passerait l'avenir avec Cesar... mais selon son propre avis, ce n'était pas gagné. Depuis l'annonce des fiançailles, il était devenu distant, voire complètement je-m'en-foutiste au sujet du mariage. La belle avait beau tenter de percer l'abcès, l'Empereur... se comportait comme un Empereur, aussi désobligeant et désespérant que Napoléon ! Au lieu d'insister, Jézabel préférait le laisser seul... après tout, peut-être que pour lui aussi, ce choix n'était pas facile...
Plus elle pensait au mariage arrangé, plus elle sentait la colère monter en elle. Et le fait de penser à son propre mariage, lui faisait penser automatiquement au mariage de son frère, qui est lui aussi arrangé. Qu'on la force à se marier, c'est une chose, elle l'accepte, mais qu'on force à marier son frère, sa chair et son sang, son jumeau, alors qu'il ne le désire pas... non, elle ne pouvait pas ! Certes, elle avait certifié à son père qu'elle était pour et même jusqu'à son arrivée sur HeartKiller, mais plus maintenant. Plus depuis l'annonce de ses propres fiançailles, plus depuis que Jewel souffrait de se sentir emprisonné. Elle ne voulait pas qu'il soit comme lui, qu'il devienne cet être beaucoup trop impassible et docile envers leur paternel, non ! Jézabel voulait que Jewel continu à être celle qu'elle ne sera jamais : une femme libre de ses choix et de ses décisions ! Mais pour sa part, un homme libre. Cependant, elle ne pouvait rien y faire... que faire après tout ? Les contrats étaient présents, le monde entier au courant, les préparatifs déjà organisés depuis des années... Non, il était impossible pour l'un comme pour l'autre de s'en sortir, mais concernant son cas, Jézabel s'en fichait. Quitte à se sacrifier pour son frère, elle le ferait volontiers, même si cela la mènerait à épouser le Sultan Arabe. Elle était ainsi faîte et personne ne pourra la changer. D'ailleurs, elle tente toujours de rassurer son frère, malgré ses propres angoisses.


Toujours en parcourant le Grand Salon, elle ne se rendit pas compte que sa colère intérieur s'était répercuté sur son verre. En une seconde à peine, la flûte de sang explosa dans ses mains, faisant tomber des morceaux de verres devant elle. « Et merde... » chuchotait-elle entre ses dents. Elle regardait rapidement sa main pour voir la plaie à peine entaillé, se refermer aussitôt, ne laissant que le sang de la flûte sur elle. Elle laissa échapper un autre soupir las. A cet instant, elle était vraiment l'archétype même du vampire mélancolique n'aimant pas sa vie d'immortelle. Se baissant pour ramasser, une voix d'homme se fit entendre pas très loin d'elle. « Laisse... les esclaves, ça sert à quoi d'après toi ? » Pas la peine de dire qu'elle reconnue aussitôt cette voix suave et chantante. Malgré elle, se dessinait un léger sourire au coin des lèvres. Elle se redressait doucement, faisant un mouvement de la tête pour placer sa longue chevelure ondulée sur son autre épaule, de sorte à ce qu'elle puisse voir l'intrus convenablement. « Bonsoir à toi aussi cher ami... » disait-elle calmement en s’essuyant la main dans un bout de chiffon. L'homme se tenait debout, dans la pénombre, à quelques mètres de Jézabel. Cette dernière n'eût pas de mal à deviner que ce dernier la dévisageait. A quoi cela servait-il d'être un vampire si on n'avait pas la chance de tout percevoir au loin ? Habillée d'un jean sombre et d'une simple veste cintrée noire – sans rien en-dessous hormis un soutiens-gorge – elle sentait le regard insistant de ce très cher... « Eléazar ! Tu comptes rivaliser avec les statuts ici présentes ou tu comptes venir me voir ? » lançait-elle amusée, mains posées sur ses hanches. C'est alors, qu'avec ce sourire légendaire et plus que charmeur, qu'Eléazar daigna enfin sortir de l'ombre. Arrivant près d'elle, il la salua en lui faisant la révérence « Devrais-je maintenant te saluer ainsi, future Impératrice ? » Son regard bleu perçant fixait la belle avec amusement. Le jeune homme était même au première loge durant l'annonce officielle ! Pas étonnant donc qu'il ne cessait de se conduire un tantinet provoquant. « Cesse donc, t'es bête ! » Amusée, elle l'obligea à se redresser. « Les amis ne se saluent jamais ainsi... » disait-elle en menant le geste à la parole. C'est alors qu'elle le pris dans ses bras, plutôt contente de voir Eléazar. Cela la changeait de sa solitude lugubre. Après cette étreinte amicale, Eléazar pris aussitôt la parole. « Tu fais quelque chose de particulier ? » « Je contemple le salon. » répondait-elle, morne. « Tu comptes faire quelque chose après ? » « Non... rien... pourquoi ? » demandait-elle intriguée. « Hmm... j'ai ma petite idée qui te fera changer les idées ! Suis-moi ! » Automatiquement, il lui proposait gentiment son bras. Après quelques instants, Jézabel passa son bras autour du sien. Même si elle n'avait pas la tête à sortir, elle allait suivre son ami pour lui faire plaisir...


♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣

Après plusieurs minutes entre la voiture officielle et quelques minutes de marches, on pouvait retrouver les deux jeunes gens devant... un bar ! Oui, un bar, le fameux Killer Burger. On pouvait entendre la musique sourde parvenir jusqu'à dehors. Il était réputé sur l'île, mais Jézabel n'avait pas reçu la même version, selon elle, c'était plus un lieu de dépravation qu'un simple bar comme à Belfast. Automatiquement, avant de pénétrer en ces lieux inconnus, la belle s'arrêta nette, obligeant Eléazar à s'arrêter aussi. Lui lâchant doucement le bras pour se mettre en face d'elle, il se posait des questions. « Quelque chose ne va pas ? » Il avait toujours la même douceur quand il lui parlait, comme s'il tentait toujours de la rassurer, même dans les moments propices au calme et à la volupté. « Non, non ! » Elle avait beau faire semblant, le jeune homme n'était pas né de la dernière pluie. « En faite... si ! Pourquoi tu m'emmènes ici ? » demandait-elle à son ami, quelque peu perplexe. « Ce n'est qu'un bar... » Il ne savait pas où elle voulait en venir, beaucoup plus perplexe que la jeune femme. Jézabel tourna alors les talons, n'aimant pas qu'on la prenne pour une candide. Le jeune homme pris le soin de la rattraper par le bras doucement pour la tirer vers lui. « Que se passe-t-il Princesse ? Tu peux parler sereinement, tu sais ! » La belle brune fixait le jeune homme dans les yeux, bras croisés sous sa poitrine, plutôt mécontente. « Pourquoi tu m'emmènes dans un bar de dépravation ? Tu sais très bien que je ne fréquente jamais ce genre d'endroit ! Tu parles d'une façon de me changer les idées ! » On pouvait la sentir énervée. C'est alors qu'Eléazar laissa échapper un rire incontrôlable, trouvant l'attitude de Jézabel injustifiée. « T'es mignonne, mais... ce n'est qu'un bar, un simple bar où tu trouveras des charmantes serveuses en tenue de travaille et non les fesses à l'air ! » disait-il largement amusé, s'étant baisé à la hauteur des yeux de Jézabel pour bien appuyer son regard. A cet instant, elle se sentait un peu gênée, mais au lieu de lui répondre, elle pris son habituel air impassible avant de pénétrer dans le bar accompagnée de la fameuse musique que faisait ses talons, n'attendant pas Eléazar.

Quelques instants après, loin des humains et de la foule, les deux vampires se trouvaient dans le lieu réservé aux nobles et à la famille royale. Seuls à une table, la soirée commençait à débuter et Jézabel se demandait vraiment ce qu'elle allait faire, observant la salle toute entière, paume de main posée sous son menton, l'air dubitatif. C'était sans compter sur Eléazar....
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Dance With Me. Empty
MessageSujet: Re: Dance With Me.   Dance With Me. EmptyLun 29 Oct - 2:11

Est-ce que tu sais où tu te trouve ? Quelque part entre la vie et la mort. Dans un néant incertain. Un pied dans la tombe et le second dans le vide. Tu parle d’une vie immortelle. C’est encore plus ennuyeux que les jeux télévisés… Tu pense que tu es seul ? Tu te trompe. Ils sont partout autour de toi, ils t’attendent… Mais de quoi tu parle bordel ? Des autres vampires ? De ma famille ? ou de ces ombres du passé qui m’entourent et font tout pour me rendre fou. Pour les premiers, ils me voient comme le méchant de l’histoire, et tant mieux. Je ne veux pas qu’ils voient en moi quelqu’un de bien. Pourquoi ? Parce que lorsque les gens voient quelqu’un de bien en toi ils s’attendent à ce que tu fasse le bien, et je ne veux plus rien avoir à prouver à qui que ce soit. Quand à ma famille, qu’elle aille au Diable. Je ferai bruler cette île, détruirait ce château brique par brique. Je ravagerai les jardins et y ferai danser des filles vierges et nues jusqu’à ce que mort s’en suive. Quant au passé, il est bien la dernière chose qui ait encore un sens à mes yeux à présent. Tu es pitoyable… Je ris de ma détresse. Tu es une utopie, rien de plus. Une voix dans ma tête qui me pousse à être quelqu’un que j’exècre. Je t’anéantirais. J’anéantirais toute trace d’humanité qui me reste. Je ne serai plus qu’un monstre… Puisque César le veut ainsi.

Il se souvenait de chaque détail de la scène, et la rejouait encore et encore dans son esprit depuis des jours. Il soupira, et se leva de son lit, aidé par une adorable esclave habillée en soubrette. Toutes ses esclaves étaient toujours habillées en soubrette. Cela faisait partie du décor, de son spectacle incessant. Il y avait cela, les fontaines de sang, et les discours laconiques. Personne ne pouvait se targuer de savoir ce qu’il pensait réellement. Depuis qu’il était revenu à Heartkiller, après son exil en Russie, il restait intouchable, inaccessible. Il ne se laissait plus approcher par personne à présent. Sauf par Satyne, mais elle était une privilégiée. Elle était sa sœur, la seconde Jumelle Bridgestone. Mais Satyne restait Satyne, avec ses névroses et son égoïste exacerbé. S’il l’aimait à la manière d’un frère, il n’était pas aussi aveuglé qu’elle par la haine et le désire de pouvoir. Satyne était soumise à son désire de pouvoir, et cela inquiétait grandement Eleazar. Peut-être ne devrait-il pas s’inquiéter autant pour sa sœur. Peut être ne devrait-il pas se donner des airs de donneurs de leçon, après tout il était sans doute le moins bien placé pour parler de névrose. Cela faisait des jours qu’il n’avait pas bougé de sa chambre, sauf pour aller chasser ou jouer dans les jardins avec ses esclaves. Il ne parlait à personne. Il avait le désire de rester seul. Il rejouait la scène encore et encore dans son esprit et il ne trouvait pas de réponse convenable à son mal être. Pourtant, il devait se douter que les choses se passeraient comme cela. Et malgré tout il avait osé rêver, une fois encore. Parce qu’Eleazar était un homme faible. Malgré tout, il restait un être faible, qui éprouvait des sentiments. Sentiments qui finiront par le détruire. Il était tombé amoureux de la fiancé de son frère. Non … il était tombé amoureux d’une femme, qui était devenue la fiancée de son frère par la suite. Dans la logique des choses, Eleazar avait été le premier à poser un regard tendre sur Jézabel Harrington. Comment en était-il arrivé là – une fois encore - ? Il serra la mâchoire, et dans un geste haineux s’empara d’un verre de sang qu’il envoya valser contre un mur. Sans un bruit. Un geste puissant, hargneux. Il devait passer outre. Être meilleur que son frère. César n’avait pas de cœur, il était un être insensible et incompétent avec les femmes. Eleazar était assez proche de Jézabel pour savoir qu’il n’était pas le plus appréciable des hôtes avec elle, et il ne sera sans doute pas le mari le plus attentionné. A cette pensée un sourire naquit sur les lèvres sur vampire qui trouva son compte dans cette simple pensée : combien de reine se conforte uniquement dans le lit de leur mari ? La fidélité dans un couple royale est un met rare. Pourquoi pensez cela … Roulant les yeux au ciel, il tenta de se convaincre que cela n’avait aucune importance. Il pourrait continuer de la courtiser à sa guise, et d’être là pour elle. Ses fiancailles avec César n’étaient là que pour combler les attentes de la couronne anglaise. C’était une mascarade. Une vanité comme il en existe tant dans le monde…

Il se prit une douche rapide, et s’habilla avec un ensemble gris et blanc. Il était d’une humeur joueuse ce soir, pour la première fois depuis des semaines. Il avait le désire de trouver quelques compagnies. Il sortie de sa chambre en claquant la porte et prit le chemin du salon. Il ne doutait pas qu’il y trouverait quelques compagnes pour une virée en ville. Il avait les cheveux hirsutes, et se promenait dans les couloirs d’une manière nonchalante. Alors seulement il fut happé par son odeur si délicate. Il sourit. Étonnement, l’idée de la trouver en ces lieux le ravit. Une idée commença à prendre forme dans son esprit. Il s’apporcha de la pièce immense, et trouva refuse dans l’ombre d’une immense colonne. Il l’observa pendant un instant sans un bruit. Il ne respirait plus alors qu’il la regardait. Il la connaissait depuis toujours, et pourtant il lui semblait la voir réellement que depuis quelques siècles. Depuis la mort d’… Il secoua la tête et dans un même geste le verre que la jeune femme tenait explosa. « Et merde... » Elle se pencha pour ramasser les morceaux de verre, dans un geste qui sembla absurde à Eleazar. C’est avec un sourire aux lèvres qu’il s’exprima, révélant enfin sa présence. « Laisse... les esclaves, ça sert à quoi d'après toi ? » Sarcastique mais non point cruel, il posait un regard plutôt attendri sur la belle vampire. Il ne bougeait toujours pas, continuant d’observer le manège de la jeune femme. Elle sembla abandonner son projet de ramasser les morceaux de verres au sol, et pendant ce temps Eleazar en profita pour claquer des doigts. Alors deux esclaves se matérialisèrent dans la salle, et se mirent en peine de nettoyer les dégâts causés par la jeune femme. « Bonsoir à toi aussi cher ami... » Elle essuya le sang qui se trouvait sur sa main. Du A positif, son favoris. Pensa Eleazar en inspirant l’odeur du nectar si sucré et doux. Il osa regarder plus en détail la tenue de Jézabel.

Non point extravagante, mais élégante, elle avait le mérite de mettre en valeurs ses formes plus qu’attirante. Elle était très en beauté, en d’autres termes, et cela était parfait pour les plans d’Eleazar. « Eléazar ! Tu comptes rivaliser avec les statuts ici présentes ou tu comptes venir me voir ? » Elle tardait sur lui un regard amusé, alors qu’il sortit de l’ombre dans un ricanement roc. Il s’approcha d’elle et mima une révérence exagérée, burlesque, faisant mine d’ôter un grand chapeau avant de courber son corps en deux devant le sien. « Devrais-je maintenant te saluer ainsi, future Impératrice ? » Il ne put cacher l’ironie cruelle dans sa voix, dévoilant encore l’amertume qui teinté la nouvelle de ses fiançailles avec son frère. Il espéra – en outre – qu’elle ne le prenne pas en considération. Mais cela aurait été trop mal la connaître. Jézabel ne se serait pas rabaissée à cela, et elle passa outre le comportement provocateur d’Eleazar en l’obligeant à se relever et à lui faire face. Est-ce que les choses allaient changer entre eux une fois qu’elle sera mariée à son frère et officiellement sa reine ? Sa gorge se noua à cette idée. Il ne voulait pas que le protocole et les mœurs se mettent en travers de leur bonne entente. Il avait besoin de cette amitié, de cette légèreté. Il avait incroyablement besoin de Jézabel. Plus encore, elle l’obsédait… et il désirait la posséder plus encore que n’importe quelle autre femme. Le désire, encore et toujours, était son ennemi et son tortionnaire. « Cesse donc, t'es bête ! » Comment pouvait-il penser avec cohérence en sa présence ? Être bête était un bon moyen de camoufler son trouble et ce désire brulant… « Les amis ne se saluent jamais ainsi... » Un ami … Cessera-t-elle un jour de le voir comme un simple ami ? Est-ce qu’il prendra l’importance qu’elle avait à ses yeux aujourd’hui ? Cesse d’être bête Eleazar… Il était un être abject. Un homme débauché, qui collectionnait les conquêtes. La bête noire de sa famille. L’enfant maudit. Autant jouer ce rôle qu’il endossait à merveille et lui faire gouter à la liberté dont il jouissait. « Tu fais quelque chose de particulier ? » Demanda-t-il alors, plus pour la forme que par réel intérêt. « Je contemple le salon. » Passionnant, vraimet. Cela doit être d’une richesse intellectuelle folle.… Donc elle était libre comme l’air. « Tu comptes faire quelque chose après ? » Demanda-t-il avec un ton moqueur, qui ne cachait rien de ses pensées concernant la réponse de la jeune femme. « Non... rien... pourquoi ? » Il avait piqué sa curiosité. Il la tenait. « Hmm... j'ai ma petite idée qui te fera changer les idées ! Suis-moi ! » Il se tourna vers la sortie en lui offrant son bras, et elle s’en saisit. Elle ne semblait pas ravie, mais il n’y fit pas attention. Après tout, il avait eu ce qu’il désirait. Jézabel pour la soirée…

Quelques minutes et kilomètres plus tard…


Ils sortirent de la voiture, et il la guida jusqu’au lieu saint. Il aimait à venir ici pour passer ses soirées quand il ne travaillait pas – soit rarement – mais il était un client plutôt fidèle, connu et apprécia par les serveuses. C’était un de ces lieux favoris dans toute la ville. Principalement parce qu’il n’avait aucun souvenir avec elle Ici. Contrairement aux jardins, au château, ou à la plage, ou même au mur d’enceinte. Elle imprégnait toutes les parties de l’île, toutes les parties morcelées de son âme. Mais elle n’était pas ici. C’était sans doute pour cela qu’il venait ici aussi souvent. Il se sentait renaitre dans cet endroit. Il pouvait être qui il voulait. Mais Jézabel ne semblait pas aussi euphorique que lui à cet instant, et elle s’arrêta net devant la devanture du bar. « Quelque chose ne va pas ? » demanda Eleazar en se tourna vers elle, la regardant droit dans les yeux, un air de dire serais-tu une dégonflée ? Autant dire presque trop provocateur. « Non, non ! » Donc oui. Il ne bougea que la tête, la pencha sur le côté d’un air presque sévère, en tout cas pas le moins du monde convaincu par le ton employé par la jeune femme. « En faite... si ! Pourquoi tu m'emmènes ici ? » Il fronça les sourcils. Il lui avait dit pourquoi il la faisait sortir. Pour lui changer les idées. Il l’avait trouvé dans un état morbide et mélancolique tout à fait atroce. Elle devait voir du monde, danser, s’amuser. Être libre, sans doute une dernière fois avant son mariage. La question n’était pas pourquoi, mais mettait l’accent sur ce ici dédaigneux qui prouvait de son dégoût pour le lieu si convoité par tous les habitants de l’île. La réponse d’Eleazar était brève, dédramatisant nettement l’opinion de la princesse. « Ce n'est qu'un bar... » Cela ne plut pas à Jézabel. Fusse le ton moqueur, ou le regard exaspéré d’Eleazar qui la firent tourner les talons ? Il ne sut le dire mais la rattrapa bien assez tôt. « Que se passe-t-il Princesse ? Tu peux parler sereinement, tu sais ! » Il voulait qu’elle ôte ce masque de bourgeoisie pour laisser apercevoir la femme qu’elle pouvait être. Oublier l’étiquette, la bienséance et les mœurs, il ne s’agissait pas de la princesse à présent mais de Jézabel, et elle ne semblait pas décider à se laisser mettre à nue facilement. Il était si simple de se cacher derrière un masque de noblesse… « Pourquoi tu m'emmènes dans un bar de dépravation ? Tu sais très bien que je ne fréquente jamais ce genre d'endroit ! Tu parles d'une façon de me changer les idées ! » Quelle fantastique actrice ! Elle semblait voir le monde extérieur comme un lieu de débauche et de dépravation en tout genre, un monde uniquement régit par les lois du désire et du sexe. C’était peut être le cas, mais pas seulement. Le Killer Burger n’était pas un bar échangiste, mais un lieu de rencontre fort bien tenu par son patron. C’était un lieu agréable et très huppé . « T'es mignonne, mais... ce n'est qu'un bar, un simple bar où tu trouveras des charmantes serveuses en tenue de travaille et non les fesses à l'air ! » Dit-il – une fois encore – sur le ton de la plaisanterie pour la mettre face à ses angoisses. Elle était adorablement ridicule, et il n’eut pas de mal à la faire entrer dans le bar. Une vraie tête de mule.. Mais sans doute la plus belle mule de toute l’île.

Elle trouva une place dans l’espace réservée aux vampires nobles et aux vampires de la famille royale. Elle s’assit à une table seule et pendant ce temps-là Eleazar fit signe à une serveuse pour qu’elle vienne leur servir un verre de sang chacun. Il rejoignit Jézabel en quelques enjambés. « Jézabel ! Tu rivalise avec les statues de notre salon ou tu compte te détendre ? » Demande-t-il en s’asseyant à côté d’elle. Il souriait et posa un regard intrigué à la salle. Les corps se déhanchait déjà au son de la musique, mais ce n’était encore que le début de la soirée, et le lieu n’était pas aussi plein qu’il le sera plus tard. Le temps qu’elle s’habitue à ce nouveau genre d’endroit dans doute. Une serveuse vint leur poser deux verres sur la table, et une bouteille dans une sorte de thermos pour le garder chaud. Dans les verres se trouvaient des parapluies en papier et des pailles toutes colorées et brillantes sous les néons du bar. Il prit les deux verres, et proposa le sien à Jézabel, avant de lever sa coupe vers elle. « A tes fiançailles… et à la liberté. » S’exclama-t-il en faisait sonner son verre contre le sien. Il ne la quitta pas des yeux alors qu’il plongeait ses lèvres dans le liquide juteux. Exquis. Elle n’était pas plus détendue, et il se pencha vers elle, glissant sa main dans ses cheveux pour les placer derrière son oreille et lui murmurer quelques mots. « Oublie tout ce qui te tracasse Jézabel. Libère toi. Profite de ces derniers instants qui te restent pendant lesquels tu peux encore t’offrir au monde. Bientôt tu seras enfermée dans ce château, et les occasions d’en sortir pour profiter de notre liberté se feront rares… » Dit-il d’une voix réellement inquiète, doucereuse, avant de poser un baiser sur sa joue. Il se recula alors et lui offrit sa main. « Peut être désire-tu danser ? Ou préfère-tu… parler ? » Il ne voulait l’obliger à rien, pour le moment, désireux de la voir surtout se détendre et profiter de cette soirée qu’il voulait lui offrir, loin de la mélancolie, de la peur, et du doute. « Et si tu n’étais pas toi pour ce soir ? N’as-tu jamais eu le désire d’être quelqu’un d’autre pour une fois … une seule fois ? Quelqu’un sans réputation à préservée, sans responsabilité, et sans obligations ? » Demanda-t-il, testant sa résistance, et la mettant au défis d’endosser un nouveau rôle pour ce soir. Etait-elle meilleure actrice que lui ? Le mensonge est le nectar des Immortels.
Revenir en haut Aller en bas
Jézabel S. Harrington
Sois belle, forte, intelligente, mais souffre en silence.
Sois belle, forte, intelligente, mais souffre en silence.
Jézabel S. Harrington

✤ LETTRES A LA POSTE : 279
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 05/08/2012
✤ OU TU TE TROUVES ? : A Heartkiller, près de mon frère pour nos mariages respectifs! Je dois me marier à l'Empereur Cesar et devenir Reine... quel programme...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Juge Suprême des Vampires & Conseillière politique de mon père pour devenir Reine.
✤ HUMEUR : Secrète

Dance With Me. Empty
MessageSujet: Re: Dance With Me.   Dance With Me. EmptyLun 29 Oct - 10:24




« Notre société est comme un bal masqué, chacun y cache sa véritable nature, et elle est révélée par le choix de son masque. »




Assise seule autour d'une table, elle observait la salle d'un air distrait, sans vraiment porter attention à ce qui se passait. A première vue, elle ne connaissait personne, une bonne chose. Non qu'elle ait honte de pénétrer en ces lieux, mais plus par le fait qu'elle ne voulait croiser aucune connaissance et subir cet éternel et perpétuel protocole qui exigeait qu'on salue tout vampires de sang royal. Sans compter le fait que Jézabel aurait été obligée de donner un peu de sa personne à chacun, histoire de les faire sentir important et de montrer qu'ils avaient au moins un certain intérêt aux yeux de la Princesse. Des situations qui fatiguaient Jézabel plus qu'autre chose et lui faisait parfois regretter d'être une Princesse. Elle rêvait, parfois, d'être une inconnue parmi la foule. Pouvoir la traverser sans se faire arrêter, accoster, appeler. Pouvoir se sentir libre et déchargée de tout ce poids qu'était les responsabilités. En aucun cas elle n'avait eu la chance de connaître cela, très tôt exposée aux yeux affamés. Sa vie n'était rien, qu'une simple partition de musique dont chaque note était déjà écrite. Sa vie avait été tracée par son père depuis sa naissance. Pourtant, la vie est bien une garce ! Elle vous joue des tours et vous rie au nez ! Jézabel n'était pas destinée à devenir Reine d'Angleterre, loin de là. C'était son frère jumeau, Jewel, qui devait succéder au trône, remplacer au pied levé leur paternel et devenir ainsi Roi d'Angleterre, diriger le Royaume d'une main de maître. Mais hélas, rien ne s'était passé comme prévu. Après avoir constaté que leur fils aîné était un peu trop fougueux et têtu, Calvin, leur père, décidait de changer la couronne de tête pour la placer sur celle de Jézabel, la si douce et docile enfant... parfaite pour écouter sans contester. Et il avait eût raison... il avait trouvé en Jézabel une fille exemplaire, ne contestant aucune décision. Prenant exemple son père, ne levant la voix sous aucun prétexte et écoutant soigneusement les précieux conseils de son père. En aucun cas elle avait tenté de fuir loin de cette pression insoutenable à vous en faire exploser la boîte crânienne ! En aucun cas elle est partie rejoindre cette amie si chère, mais si utopique qu'était la liberté. Elle était restée... restée pour subir... restée pour encaisser... restée pour son frère... elle ne voulait pas qu'il endosse cette responsabilité, qu'il porte sur ses épaules ce fardeau. Si elle disparaissait, elle perdait son frère, mais elle le condamnait à reprendre la couronne et à vivre cet enfer. Non, jamais elle avait pensé à elle une seule seconde. Aucunement elle avait été égoïste. Jamais elle n'aurait pu faire cela à son frère, jamais elle se serait dépourvue de cette charge pour la lui donner avec plaisir. Non, cette liberté qu'avait acquéri son frère depuis sa destitution du trône, Jézabel voulait qu'il la garde, qu'il la chérisse telle la prunelle de ses yeux, tel le trésor de Toutankhamon, tel les sept merveilles du monde ! Elle ne serait qu'un monstre à ses yeux si elle avait osé se débarrasser de ce fardeau. Tel Jésus avec sa croix, Jézabel portait tout l'avenir d'un peuple et la promesse de jours heureux sur ses frêles épaules. Quelle triste vie, quelle monde pathétique dans lequel elle tente de survivre. Masque de complaisance, elle ne faisait que mentir pour mieux se cacher. Mieux s'exposer pour moins en dévoiler. Tout était un jeu de convenances, une danse au milieu des mœurs, du protocole. Elle dansait sur un immense échiquier qui ne finissait sans cesse. Les yeux bandés, elle se laissait guider par la vie... cette garce... Elle n'était que la marionnette de ce monde illusoire, se faisant soulever et tirer à droite à gauche par des fils invisibles. Elle avait appris à avancer seule sans pourtant être maîtresse de ses décisions. Bien que paradoxale, elle devait jouer sur ces deux tableaux, montrer qu'elle contrôlait tout alors qu'elle ne contrôlait rien. La seule chose qu'elle possédait encore était ce masque... masque d'argile qu'elle n'enlevait jamais... masque blanc, sans vie, sans expression. A travers ce masque, elle ne montrait rien et c'est ce qui lui plaisait. Tout le monde connaissait sa vie ? Certes, mais personne ne connaîtrait jamais ce qu'elle enfouie bien profondément au fond d'elle-même. Une femme enchaînée par des siècles d’asservissements et de soumissions, ne rêvant que d'une chose : la liberté ! Cette femme gorgée de passion et emprise d'une puissante révolte, n'attendait qu'une seule chose : se réveiller et enfin briser ses chaînes ! Celle, que Jézabel sentait battre en elle, la réconfortait autant qu'elle lui faisait peur. Cette douce partie d'elle-même, cet être si familier qu'elle chérissait, qui la réconfortait... elle ne pouvait pourtant s'empêcher de la faire taire, de lui broyer le cou et d'étouffer ses cris ! Qui avait réellement le dessus ? La Princesse ou Jézabel ? N'étaient-elles pas, à elles deux, victimes du monde ? Jézabel n'est qu'un pantin désarticulé ! Elle qui pense tout contrôler, a tort. Certes, elle contrôle à la perfection son image... mais en aucun cas elle a sût contrôler sa vie. Se révolter ? Doux euphémisme... Jézabel avance en eau trouble, baignée dans un monde de rêves et de chimères. Prisonnière d'une vie qu'elle ne désirait pas. Le masque est la seule véritable gagnante... que c'est pathétique, car, le masque n'est rien. Il est sans vie, sans pensée, sans envie, sans désir. Ce n'est qu'un masque, une façade, un mensonge. Tout est faux... Jézabel baigne dans un monde d'hypocrites et elle en fait partie. En continuant à porter ce masque, elle continue à faire tourner le monde dans le mauvais sens. Mais surtout à satisfaire le monde, ses habitants et ce très cher paternel, source de ses chagrins et de ses maux. Si seulement elle n'était qu'une inconnue... une simple fille de fermier... une simple mortelle... ou même une simple personne n'ayant jamais existé...


Le regard dans le vide, plongée dans cette mélancolie lugubre qui la dévore de l'intérieure, malgré le brouhaha incessant de la foule, seule la voix d'Eléazar est parvenue à l'extirper de sa torpeur affligeante ! On aurait pu avoir affaire à une condamnée à la pendaison ! « Jézabel ! Tu rivalise avec les statues de notre salon ou tu compte te détendre ? » Elle relevait la tête en sa direction, posant son regard dans le sien sans vraiment le soutenir. Elle était encore dans le vague et son regard peignait avec exactitude l'état émotionnel dans lequel elle était plongée. Le fait qu'il vienne la rejoindre et s'asseoir à côté d'elle la rassurait quelque peu. Outre d'être satisfaite de ne connaître personne, c'est cette même satisfaction qui se transformait en angoisse : celle de ne connaître justement personne et de se retrouver livrée à elle-même dans un lieu inconnu. En plus, vu l'état dans lequel elle se trouvait, on pouvait se demander si elle savait encore où elle habitait. Elle laissa se dessiner un léger sourire sur ses lèvres quand Eléazar lui tendit sa coupe de sang. Un fin sourire, triste. Alors qu'Eléazar avait déjà commencé à se délecter de ce fameux nectar, Jézabel observait les petits objets dans le verre. Objets de décorations qu'elle n'avait pas l'habitude de voir. Mais d'où sortait-elle ? De sa bonne vieille terre natale, Belfast, où on faisait dans la simplicité et que le superflu n'était souvent pas présent. N'allez pas croire que cela était le trou paumé, mais en tant que Princesse, rare étaient les fois où elle pouvait se permettre la moindre fantaisie et fréquenter ce genre d'endroit. Elle pris alors le parapluie du bout des doigts et le montra à Eléazar d'un air intrigué « C'est commun ici ? Enfin... c'est coloré... ça donne envie de donner soif les parapluies miniatures ? » demandait-elle tout simplement, quelque peu perplexe en observant l'objet. Pour sa part, elle ne prenait pas la peine de décorer ses verres ou alors, quand elle était dans des bâtiments huppés et chics, on ne trouvait pas de parapluies, mais des perles au fond du verre ou encore, une rondelle de citron. Elle n'était vraiment pas dans son état normal. Se rendant compte qu'elle était complètement hors-sujet et dans son délire d'une nouvelle découverte, se rendant bien compte qu'elle passait pour une demeurée, elle posait le parapluie sur la table et leva son verre en même temps qu'Eléazar pour fêter... « A tes fiançailles… et à la liberté. » Heureusement qu'elle ne buvait pas, elle se serrait étranglée ! Elle qui souhaitait penser à autre chose, son cher ami prenait le soin de lui rappeler subtilement ce qu'elle tentait de fuir en vain, même le temps d'une soirée. D'ailleurs, le fait de placer dans la même phrase les fiançailles et la liberté était assez culotté. Tout simplement parce que la liberté, elle ne connaissait que de nom et que les fiançailles concluait forcément à un mariage... donc question de liberté, on repassera. Au lieu de répliquer quoique ce soit, elle leva légèrement un sourcil, perplexe. Posant délicatement ses lèvres sur le bord de la coupe de sang, elle pris une seule gorgée de ce fameux liquide pourpre alors qu'elle sentait le regard d'Eléazar sur elle. Elle ne pris pas la peine de tourner la tête vers lui quand elle le sentie se rapprocher d'elle pour déplacer délicatement ses cheveux derrière son oreille. Tandis qu'il lui parlait à son oreille, sentant son souffle chaud caressait sa peau pour se loger quelque peu dans son cou, elle posa la coupe de sang sur la table, fixant la foule en face d'elle, ne bougeant plus. « Oublie tout ce qui te tracasse Jézabel. Libère toi. Profite de ces derniers instants qui te restent pendant lesquels tu peux encore t’offrir au monde. Bientôt tu seras enfermée dans ce château, et les occasions d’en sortir pour profiter de notre liberté se feront rares… » Elle écoutait son ami attentivement, mais quand il parti sur ce qui pouvait la toucher, elle ferma automatiquement la porte, faisant croire qu'elle prenait en compte ses propos, ne laissant plus place à cette envie de se détendre. Tendue... certes, elle était beaucoup trop tendue. Et ce n'est pas les paroles d'Eléazar qui allait lui procurer calme et volupté absolue. Elle allait répliquait quand il déposa un baiser sur sa joue, fermant les yeux au même moment. Surprise, certes, par cette délicate attention peu commune entre les deux jeunes gens. Elle avait pu sentir toute cette tendresse en deux secondes à peine et c'est ce qui l'a troublait quelque peu. Tant d'attention, en plus d'un rapprochement dangereux sur le mal-être de la belle rendait cette dernière plus que tendue. Cette liberté dont il parlait tant avec amour et passion, elle ne l'avait jamais connu... cette liberté ne lui manquerait donc pas... Elle tourna alors la tête vers Eléazar, soutenant cette fois-ci son regard, reprenant de nouveau sa coupe. « On dirait que le mariage est une prison dorée à tes yeux ! » lançait-elle amusée avant de reprendre « Ce n'est que le commencement d'une nouvelle vie et non la fin... je pourrais autant profiter de tout même après le mariage... » finissait-elle par dire, un léger sourire malicieux aux lèvres, alors qu'elle reprenait une nouvelle gorgée, détournant son regard d'Eléazar. Elle voulait lui montrer qu'il avait tort et qu'elle s'en sortirait très bien. Même si elle le pensait fortement. A ses yeux, le mariage était une véritable prison ! Pour le moment, telle était sa vision de la chose. Fataliste et résignée, Jézabel ne sera plus que l'ombre d'elle-même à force de continuer ainsi.


« Peut être désire-tu danser ? Ou préfère-tu… parler ? » C'est alors qu'il lui proposait sa main si gentiment. Jézabel fixait tour à tour Eléazar, puis sa main, se demandait ce qu'elle devait faire et si cela était bien raisonnable. Elle était maintenant connue à Heartkiller, du moins, officiellement. Car, même si elle ne connaissait personne, des gens pouvaient la reconnaître. La fiancée de l'Empereur ne peut en aucun cas passer inaperçue, à moins d'avoir vécu au fond d'une grotte durant ces dernières semaines. Les journaux ne faisaient que parler du mariage ! Si elle commettait la moindre incartade, elle pourrait causer du tort à sa futur belle-famille et elle ne le souhaitait sincèrement pas. Perdue, c'était le cas de le dire, elle regardait Eléazar. « Je ne sais pas... ce n'est pas une bonne idée... mais va danser toi... » disait-elle en l'encourageant maladroitement, en désignant la piste de danse d'un geste de la main. Aussitôt, face à cette réponse, son ami de toujours ne perdit pas une seconde pour répliquer. Jézabel s'accrochait à son verre comme si ce dernier pesait une tonne et qu'il arriverait à la tenir même durant le passage d'un ouragan. A cet instant, son verre était tout pour elle. « Et si tu n’étais pas toi pour ce soir ? N’as-tu jamais eu le désire d’être quelqu’un d’autre pour une fois … une seule fois ? Quelqu’un sans réputation à préservée, sans responsabilité, et sans obligations ? » Ces dernières paroles ont eu l'effet d'une flèche en plein cœur. « Justement Eléa ! C'est ça le problème ! » commençait-elle à répliquait, plus sèchement dans ses propos. Quand elle surnommait son ami Eléa, c'était comme une sorte de rapprochement invisible, Jézabel se confiant plus facilement et appelant à ses côtés cet Eléazar sensible et sincère qu'elle a toujours connu. « J'ai une réputation à tenir, c'est mon rôle, mon devoir. » Elle s'arrêta une seconde, finissant d'une traite son verre avant de rependre « Et qui te dis que j'ai envie d'être quelqu'un d'autre ? Qui est assez perturbé pour s'inventer une nouvelle personnalité ? Non, je n'ai jamais rêvé de me prendre pour quelqu'un d'autre.» ni de me déhancher parmi une foule en délire ! Elle fit une nouvelle pause, détournant son regard d'Eléazar pour observer la foule qui commençait à devenir plus imposante. Les clients arrivaient en masse et Jézabel pouvait sentir l'angoisse surgir de nouveau en elle. Elle chuchota alors d'une voix douce emprunte de mélancolie, défaitiste « Tu sais que c'est impossible... » Une façon de lui montrer qu'elle ne pouvait pas le faire... alors que c'était tout le contraire. Pourquoi avait-elle tant peur de s'abandonner ainsi aux confidences ? Eléazar était un très cher ami sur qui elle pouvait toujours compter, mais non, ce soir, elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas s'ouvrir ainsi.


Mais à choisir entre parler et danser, elle prenait la deuxième option. Elle ne voulait pas parler, ni se confier, ni quoi que ce soit. Elle voulait garder ce mal-être en elle, ne le faire partager avec personne. Que personne ne sache qui elle tentait de cacher au fond d'elle-même. C'était son jardin secret, c'était une partie d'elle-même, c'était elle... Jézabel se levait donc de son siège pour se placer à l'autre bout de la table. Elle fit un signe de la tête à Eléazar de la rejoindre. On pouvait dire qu'elle n'avait pas la grande motivation, mais elle allait essayer. Elle se plaça alors sur la piste de danse, quelque peu hésitante. Ce qui était assez comique vu que Jézabel était danseuse. Elle avait pratiqué le classique, les danses de salon... Bref, elle était passée par toutes les danses et avait assurément le rythme dans la peau. Mais l'image qu'elle renvoyait été tout autre... Quand son ami arriva près d'elle, Jézabel se mit dans une position bien particulière. Bras levés de chaque côté, elle positionnait sa main gauche à hauteur de l'épaule d'Eléazar et sa main droite ouverte en direction de lui, de sorte à ce que sa paume de main trouve refuge dans celle de son ami. Droite, élégante, gracieuse, elle s'était mise en sorte de pouvoir... danser la valse ! Non, sincèrement, Jézabel devrait beaucoup plus sortir de chez elle, c'est important... Et ne doutez pas qu'Eléazar allait lui apprendre autre chose que la valse...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Dance With Me. Empty
MessageSujet: Re: Dance With Me.   Dance With Me. EmptyLun 5 Nov - 18:07

Tout n’est qu’un rêve. Comment pouvait-on penser une chose pareille dans un instant d’euphorie aussi intense. Eleazar se sentait impuissant face au déroulement des évènements, pourtant il n’en laissait rien paraître. Il était depuis longtemps convaincu que la majorité des évènements qui se déroulent dans une vie échappent à la volonté. Les évènements sont, comme ils auraient pu ne pas être. Eleazar aurait pu ne pas être né frère de César, il aurait pu être le fils d’une simple famille de nobles vampiriques, et ne jamais accéder au pouvoir. Il aurait pu aussi avoir le courage de demander la main de sa fille au Roi Levinson. Alors peut être Elysium serait-elle toujours en vie. Mais il ne pensait jamais à faire preuve de courage ou de témérité quand cela été vitale. Il ne jouait pas sa vie sur un plateau d’échec. Il laissait aux autres le coin d’abattre les cartes pour lui. Il était bien trop dangereux que de prendre en main son propre destin. Alors la majorité du temps il vivait son existence à la manière d’un rêve. Tout cela était bien trop irréaliste. Tu ne prends rien au sérieux. Un jour tu le regretteras amèrement… alors tu seras seul pour sécher les larmes qui de dévoreront. Personne ne t’aimera plus. Il souriait, un rictus mauvais étira ses lèvres. Il était déjà affreusement seul. Il s’était éloigné de sa famille et il lui semblait que rien ne pourra plus jamais lui permettre de revenir vers eux. Jamais il ne sera en mesure de pardonner César et Maélyss. Il pouvait certes comptait sur Satyne et Lorcan, mais ces deux là ne semblaient pas prendre en compte le danger dans lequel ils se trouvaient tous les trois. Ils avaient une bombe enflammée entre les mains, et un jour où l’autre elle allait exploser. Ils ne savaient pas encore les dégâts que cela allait causer et Eleazar n’avait pas vraiment hâte de le savoir. Il voulait sa vengeance, c’était un fait, mais à quel prix ? Qu’as-tu à perdre en réalité ? Il réfléchit un instant. Il observa la vampire qui se trouvait à ses côtés. Et la mélancolie s’empara de lui presque aussitôt. Non, il n’avait en réalité rien à perdre. Il savait que SAtyne et Lorcan se débrouilleront bien sans lui, se soutenant l’un l’autre. César et Maelyss seront sans doute mieux sans lui, et Esfir et Seth… n’étaient pas des acteurs principaux sur la scène de sa vie. Peut être que son adorable petite sœur lui fera faire une pierre tombale pour y déposer des fleurs une fois par an. Elle pleurera sans doute. Mais elle continuera à avancer. Esfir était assez forte pour cela. Et après ? La femme qu’il aimait été morte depuis longtemps. La femme qu’il désirait aujourd’hui était fiancée à son frère. Il avait plus de connaissances et d’amantes que d’amis et de confident. Il était simplement profondément seul. Il pouvait vivre sans se soucier – dés lors – des conséquences de ses actes. Tu as enfin compris où se trouvait ta force… Il était un homme libre. Il n’avait rien à perdre et il ne devait de compte à personne. Tant qu’il restait dans les règles, officiellement, il pouvait bien faire sa vie, et il ne se dérangeait pas pour le faire. Il salissait peut-être le nom de sa famille avec ses activités, mais il s’en fichait. Il était un vampire connu et respecté à travers le monde. Les gens avaient peur de lui, et prenait sa perversion pour de la cruauté. C’était une preuve qu’il n’avait pas de limite, et c’était sans doute le cas. Il n’avait pas de réelle morale, il se donnait ses propres règles de conduite et il les détournait parfois quand ca l’arrangeait. Il lui semblait de plus en plus évident que le monde n’avait pas de sens.

Egoïste. Il posa les deux verres sur la table et présentât le sien à Jézabel. Oui, il était un égoïste, c’était un fait. Depuis longtemps son seul plaisir était la seule chose qui l’intéressait réellement. Mais pouvait-on l’en blâmer ? C’est pour cela qu’il n’avait pas de scrupule à amener Jézabel dans un lieux aussi fréquenté que le Killer Burger. Après tout, la pire chose qui pouvait arriver pour la réputation de la jeune femme, c’est qu’un espion de César soit présent dans l’assemblée. Et quant bien même, que pouvait faire l’Empereur ? Interdire sa futur femme de sortir ? C’était une utopie à laquelle même César ne pouvait pas croire. Il n’aviat pas ce pouvoir là, Eleazar ne savait parfaitement. Jézabel était bien libre de faire ce qu’elle voulait, et sortir avec Eleazar ne la compromettait pas autant qu’elle pouvait le croire. Après tout, ils étaient amis de longue date, c’était une chose connue à travers le monde entier. Les Harrington et les Bridgestone avaient quasiment grandit ensemble. Pourquoi n’auraient pas le droit de se voir en dehors de la prison dorée qu’était le château des Bridgestone, sous prétexte qu’elle sera bientôt l’impératrice de l’Amérique ? Eleazar ne voulait pas se priver de la présence plus qu’agréable de la belle vampire. Et il ne doutait pas qu’elle appréciât aussi grandement sa présence. Il pouvait jouir de sa beauté autant qu’il le voulait donc, il n’y avait pas de mal à cela. Elle observait son verrre avec une sorte d’intérêt étrange, un peu surpris. Eleazar lai regardait, ayant l’impression qu’elle découvrait parfaitement ce monde si particulier des discothèques et des bars. Un monde nouveau apparu avec la modernité et la libération des mœurs. « C'est commun ici ? Enfin... c'est coloré... ça donne envie de donner soif les parapluies miniatures ? » Il se mit à rire alors qu’il buvait son verre par petite gorgée. Il prit le parapluie qui se trouvait dans le verre de la jeune femme et le déposa sur la table. « L’invention d’un humain en manque de pouvoir et de richesse sans doute. Je trouve cela d’une simplicité et d’une originalité étonnante. » Dit-il à la fois moqueur et joueur. Il adorait ces petites attentions des humains. Il ne pouvait plus s’en passer à présent, et serait du genre à exiger son parapluie si par malheur on l’oubliait. C’était amusant tout cela. Des petits objets tout à fait inutiles, juste présent pour … faire joli, quand bien même ils n’auraient en réalité rien d’esthétiques en eux-mêmes. Après tout, un parapluie miniature en papier, c’est profondément hideux. On était loin du faste des réceptions de la Cour. Les grands verres à champagne, avec de fines paillettes, et du sucre glacé sur le rebord du verre. Tout cela n’était que pure vanité. Il y avait dans la décoration des humains une candeur qu’Eleazar ne trouvait nul part ailleurs. Il fallait jouer, revenir à l’enfance, à cette période bénie, féerique, où rien n’était impossible. Il se souvenait de son enfance. Elle avait été calme, douce. Il avait aimé son enfance. Il avait pu profiter des jeux, des plaisanteries, des erreurs, et de l’amour des siens. Il avait grandit dans une famille nombreuse et unie. A présent, il avait l’impression que l’enfant qui présentait ses dessins à son grand frère, et faisait tout pour le faire sourire, ce n’était pas lui. Il avait l’impression d’être devenue un autre, de s’être perdu sur le chemin de la vie dans une foret sombre et d’être incapable de retrouver son chemin. Alors il marchait en tâtonnant, espérant retrouver la lumière. Peut être Jézabel était-elle la solution. Peut être allait-elle éveillée en lui cette humanité qu’il avait perdu. Mais il en doutait fortement, parfois. Aveuglé par le désir puissant qu’il avait de la posséder parfaitement. Être libre. « On dirait que le mariage est une prison dorée à tes yeux ! » Il haussa un sourcil en l’observant. Elle riait la fourbe ! mais c’était le cas. Depuis longtemps déjà les Bridgestone étaient préparé à l’idée de se marier. Satyne le refusait absolument, Eleazar n’avait pas encore trouvé sa promise. Mais le mariage d’amour n’était pas pour eux, sans doute. Le pouvoir avait toute chose, et la sécurité de Heartkiller. Tout comme le mariage de César et de Jézabel, celui d’Eleazar sera arrangé. Il espérait simplement que son frère ne sera pas assez stupide pour croire que cela se fera facilement. « Ce n'est que le commencement d'une nouvelle vie et non la fin... je pourrais autant profiter de tout même après le mariage... » Il la regardait à présent avec une sorte de compassion dans le regard. Comme s’il s’agissait d’une enfant qui espérait encore pouvoir croire à la magie de Noël après avoir découvert que le Père Noël n’existait pas. C’était faux. Une fois que le voile est tombée sur la vérité que le mensonge est dévoilé, on ne peut plus revenir en arrière. Jézabel est vouée un mariage sans amour cela n’allait pas devenir plus brillant plus fois ses vœux prononcés. « Le plus important est sans doute d’y croire. Mais ne te berce pas d’illusions Jézabel, après ton mariage tout cela sans doute bien pire encore. Le poids sur tes épaules sera conséquent… mais tu pourras compter sur moi pour te décharger un peu parfois. Certaines choses ne changeront pas… » Dit-il à la manière d’une promesse en la regardant dans les yeux avec un sérieux qui lui était peu accoutumé. Il ne voulait pas la perdre, la voir s’éloigner à cause des impératifs liés à son futur rang d’impératrice aux côtés de César. Il savait, pourtant, lui aussi que c’était inévitable. « Je ne vois pas le mariage comme une prison dorée… C’est une prison simple. C’est une promesse d’éternité au service du pouvoir. Qu’y a-t-il de réjouissant là-dedans ? » Se reprit-il d’une voix bien plus mauvaise, sarcastique, qui montrait sans peine ses regrets. Il aurait dû demander la main d’Elysium. Alors il aurait eu autant le pouvoir que l’amour de sa femme. L’amour… voilà ce qui allait lui manquer à présent et jusqu’à la fin des temps. L’amour est une chimère. Non. Elle est un miracle.

Ils changèrent de sujet, lui proposant d’aller danser ou de rester à discuter. Après tout, il lui semblait que Jézabel découvrait cet endroit pour la première fois alors autant fêter comme il se doit la fin de sa liberté. Il lui proposa sa main pour la mener sur le piste de danse, et elle le regardait avec une sorte de crainte et d’envie mêlés. « Je ne sais pas... ce n'est pas une bonne idée... mais va danser toi... » Dit-elle en lui désignant la piste de danse. Il ne prit pas même la peine de tourner le visage, étant plus qu’habitué au spectacle des corps s’entremêlant et de frôlant. Il l’observait elle plutôt et lui sourit avec un mélange de moquerie et de désespoir feint. Il se rassit à ses côtés et termina son verre de sang. « Tu me laisserais aller danser seul ? C’est d’une tristesse. Je préfère encore restée à me lamenter avec toi sur notre misérable existence ~ » Il se tourna vers elle, et eut l’impression que voir une autre femme. Celle-ci n’était pas à sa place dans la foule populaire, elle était faite pour vivre à la Cour, se tenant bien droite sur le trône aux côtés de César. Son sourire serait tout aussi faux que son bonheur. Elle s’éteindra sous les yeux qui l’observeraient constamment, surveillant ses moindres faits et gestes. Cette femme n’avait plus de folie, ou de désire. Elle serait la parfaite femme pour César, sans doute. Mais Eleazar se souvenait aussi de la vampire qui lui avait fait visiter l’Angleterre, les yeux brillants quand elle regardait un fleuve, la mer, ou un couple amoureux. Une princesse, une vraie, qui pouvait rêver à une vie parfaite. La peur la rendait fade. Et il ne voulait pas qu’elle se cache derrière un rictus. Elle était si belle quand elle souriait vraiment. Quand elle dansait. Jamais il n’avait tant aimé une femme en la faisant danser. Il voulait sentir cela une fois encore. La danse est la célébration que nous faisons de l’univers. Il voulait la tenir aussi intimement que lors d’un tango ou d’une valse. Avec passion ou douceur. Il voulait la faire virevolter, qu’elle oublie son visage de Cour et se laisser aller à être la femme qu’elle voulait être : libérée. Elle voulait voir son vrai visage, la découvrir elle, plutôt que la futur Impératrice d’Heartkiller. Lui permettre de se laisser aller à danser une dernière fois. Pour le plaisir, non point par obligation. Quand avait-elle fait quelque chose pour elle, pour le plaisir pour la dernière fois ? Les occasions se feront de plus en plus rares, et cela elle ne semblait pas vouloir y croire. La seule chose qui pourrait la sauver serait de voir l’amour entre elle et César éclore soudainement comme les derniers bourgeons de raison au début de l’hiver. Mais Eleazar ne voulait pas y croire. Il voulait être le seul à pouvoir la libérer. « Justement Eléa ! C'est ça le problème ! » Elle était sèche. Il avait touché son point faible et il en était ravi. Il voulait lui ouvrir les yeux, la pousser dans ses derniers retranchements, parce qu’il saviat qu’elle fonctionnait comme cela. Il voulait éveiller un peu de passion en elle. « Quel problème ? » Demanda-t-il en supportant son regard avec tout autant de sévérité. Elle s’emporta alors et il fut plus que ravi du volume incroyable de la musique autour d’eux. Cependant, il n’eut aucun mal à comprendre ce qu’elle disait. « J'ai une réputation à tenir, c'est mon rôle, mon devoir. » Il se mit à rire. Elle n’était pas encore au bout de ses peines en ce qui concernait son rang et son rôle. Elle termina son verre d’une traite et le posa plutôt bruyamment sur la table en verre. « Et qui te dis que j'ai envie d'être quelqu'un d'autre ? Qui est assez perturbé pour s'inventer une nouvelle personnalité ? Non, je n'ai jamais rêvé de me prendre pour quelqu'un d'autre.» il se pencha vers elle alors qu’elle regardait la foule. Les corps ivres de désire qui s’échauffaient sur la piste de danse. Sans retenue, sans limite. Libre, et parfaitement honnête. Non, elle n’était pas honnête, qu’importe ce qu’elle prétendait, il n’était pas dupe. Elle n’était pas honnête. Elle avait décidé d’être quelqu’un d’autre, pour pouvoir tenir son rang. « Nous portons tous un masque Jézabel. Pour nous protéger des autres. Ce masque que tu endosse est bien plus lourd que tous les autres. Il te rendra folle. Je te propose de t’en libérer ce soir. Je te protègerai. Laisse toi aller… Je sais que tu meurs d’envie d’aller danser. » Dit-il en observant la salle. Elle répondit, et il sut alors qu’il l’avait vaincu. « Tu sais que c'est impossible... » Elle ne voulait pas parler. Tant mieux. Eleazar préférait de loin la faire danser que l’entendre parler de sa peur d’épouser son frère, ou de se retrouver jeter dans la cour d’Heartkiller sans bouclier.

Elle partie alors sur la piste de danse, et il la suivit de près. Elle se plaça dans une partie un peu à l’écart, dans l’ombre et se positionna de manière à danser la valse. Eleazar accepta la danse en se positionnant devant elle, prenant sa main droite dans la sienne et posant la seconde sur la hanche de la vampire. Elle se mit à suivre le rythme sans réellement y arriver. Il était bien difficile de danser la valse sur une musique de discothèque, et ils se trouvèrent rapidement hors des comptes. Il souriait en la regardant faire et en prenant plus violemment la main droite de la jeune femme dans la sienne, il la fit tourner de sorte qu’elle se retrouve le dos contre son torse. Ses mains entouraient le corps de la jeune femme et il se pencha vers son oreille. « Essayons plutôt le tango ma chère voulez-vous ? » Demanda-t-il en la faisant revenir face à lui. Il se tenait fier comme un paon, et lui présenta ses mains. Le tango est une danse bestiale, plus violente et plus forte que la valse. C’est un langage des corps, un mouvement d’avant en arrière. Une véritable expression que de l’amour charnel. Le tango est une manière de faire l’amour. C’était une évidence dans l’esprit d’Eleazar. C’était l’expression des corps dans sa pure simplicité. Il regardait Jézabel avec un air de défis. Il ne s’agissait pas seulement de dominer l’autre, mais de l’inviter à se libérer, à se laisser aller à la danse. Il voulait la faire danser, à présent plus que jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Jézabel S. Harrington
Sois belle, forte, intelligente, mais souffre en silence.
Sois belle, forte, intelligente, mais souffre en silence.
Jézabel S. Harrington

✤ LETTRES A LA POSTE : 279
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 05/08/2012
✤ OU TU TE TROUVES ? : A Heartkiller, près de mon frère pour nos mariages respectifs! Je dois me marier à l'Empereur Cesar et devenir Reine... quel programme...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Juge Suprême des Vampires & Conseillière politique de mon père pour devenir Reine.
✤ HUMEUR : Secrète

Dance With Me. Empty
MessageSujet: Re: Dance With Me.   Dance With Me. EmptyMer 7 Nov - 4:22






« His eyes upon your face... His hand upon your hand...
His lips caress your skin... It's more than I can stand... »




« L’invention d’un humain en manque de pouvoir et de richesse sans doute. Je trouve cela d’une simplicité et d’une originalité étonnante. » Jézabel levait légèrement un sourcil, perplexe par ce que disait Eléazar. Elle qui n'avait rien trouvé de fascinant chez les humains, voilà qu'il en faisant l'éloge sur leurs inventions. Certes, il n'avait pas totalement tort, car, sans les humains et leur génie, on pouvait se demander dans quel monde vivraient les vampires sans nouvelles technologies et autres bien matériel servant au confort de ses congénères. Elle observait quelques instants le parapluie sur la table... étrangement, elle pensait à sa succube, Umbrella. Inutile de vous faire une petite traduction, mais cette simple pensée la fit sourire. En ce moment, sa succube devait encore lire l'un de ses contes préférés. Elle pris une autre gorgée de son verre, avant de répondre à l'intérêt d'Eléazar pour ce genre d'invention. « Il en faut peu aux humains pour faire fortune alors... comment un si petit objet insignifiant peut-il intéresser autant le Monde ? » demandait-elle sans vraiment attendre de réponse en retour, c'était plus une question qu'elle se posait à elle-même, cherchant une explication logique, presque philosophique à la cause de cet engouement si futile à ses yeux. « Je trouve cela... assez étrange... inventer des objets en papier pour combler le vide de leur existence... » finissait-elle par déclarer d'un ton neutre, le visage pensif. Elle pouvait faire preuve d'une grande bonté comme elle pouvait faire preuve d'une indifférence et d'une cruauté monstre en matière de jugement, surtout envers les humains. Elle est une vampire née, elle a toujours baigné dans un monde à part auprès d'un père tyrannique et sanguinaire, mais pourtant sage et juste quand il le fallait. A croire qu'elle avait hérité de lui à ce niveau-ci, même si elle avait plus de la douceur de sa mère, ne gardant en elle aucune forme de brutalité sauvage. « Bref, oubli ! » fit-elle en menant le geste à la parole, d'un geste de la main.


Son regard parcourait la salle de long en large, presque inquisiteur. Comme si elle avait senti une présence, ou du moins, cherchait quelque chose. La foule se déhanchait scandaleusement sous ses yeux, certains se laissant aller à s'entrelacer sur la musique, d'autres, plus sur la réserve, ne faisaient que danser normalement. Alors que son regard était sévère, ce dernier se posa sur un couple de vampires. Ils étaient jeunes d'après leur aura, peut-être des amis vu leur comportement. Ils dansaient comme des enfants, faisant des grimaces à tour de rôle, dansant en toute innocence, n'ayant que pour seule optique de s'amuser et qu'importe le ridicule. A cet instant, Jézabel les trouvait mignons alors qu'habituellement, elle aurait affiché un rictus tellement elle aurait trouvé la scène pathétique. Oui, ces temps-ci, tout était pathétique aux yeux de la belle. Plus rien n'avait de goût, ni de saveur. Tout était fade, terne, triste... comme elle... Jézabel est une rose qui se fane et meurt à petit feu... et depuis son arrivée sur cette île, c'était comme si le processus de destruction s'était accélérée, tentant au plus vite d'achever le peu de passion qui lui restait au fond d'elle-même. Une sorte de course contre la montre... Une course perdue d'avance, Jézabel ne voulant plus se battre, ne voulant pas se battre. Fataliste et défaitiste, elle avait accepté son destin sans rechigner, sans émettre un seul son, ni afficher le moindre air grave sur son visage au teint diaphane. Elle faisait partie de ces beautés froides qui fascinaient, contrastant étonnamment avec cette chaleur qu'elle possédait. Jézabel était de feu et de glace. Deux femmes dans un seul corps. Un caméléon se fondant sans peine dans le paysage. S'il fallait qu'elle soit dur, froide, obéissante, elle le serait. L'impassibilité, sûrement l'expression la mieux représentative de Jézabel... c'est-à-dire aucune... quelle tristesse gorgée de mélancolie et de rêves perdues. Elle tournait alors le regard vers Eléazar alors qu'il émettait sa propre opinion concernant les liens du mariage. Elle avait pu remarquer cette forme de compassion dans le regard comme une sorte d'attendrissement. Un tel sentiment dans le regard d'Eléazar la surprenait quelque peu, ne montrant rien cependant. Il avait l'air de compatir à la douleur de Jézabel, du moins, cette dernière avait la sensation qu'elle se jetait tout droit dans la gueule du loup rien que par le regard que lui avait lancé son ami. Etait-ce si horrible que cela ? Jézabel se posait des questions et durant quelques secondes, Eléazar avait réussi à lui faire quelque peu peur, remettant en cause les droits qu'elle garderait après mariage... et ceux dont elle ne pourra plus jouir jusqu'à la nuit des temps. Pensées effrayantes qu'elle chassa rapidement en fermant les yeux, alors qu'Eléazar pris la parole. A cet instant, elle souleva ses paupières pour poser son regard dans celui de son ami de toujours. « Le plus important est sans doute d’y croire. Mais ne te berce pas d’illusions Jézabel, après ton mariage tout cela sans doute bien pire encore. Le poids sur tes épaules sera conséquent… mais tu pourras compter sur moi pour te décharger un peu parfois. Certaines choses ne changeront pas… » Son regard la troublait. Elle y voyait cette sincérité si longtemps oubliée. Cela faisait des siècles qu'elle ne l'avait pas senti aussi sincère, du moins, aussi attentionné. Sa réputation sulfureuse laissait à désirer, c'était le cas de le dire. Le voir aussi proche d'elle, attentif, cela faisait du bien à la belle. Car, même si Eléazar n'était pas l'exemple même de la vertu, il restait son ami, celui qu'elle a toujours connu. Qu'importe les remarques acides et les préjugés féroces sur son compte, Jézabel n'allait pas cesser de voir Eléazar. Après tout, il avait tout d'un gentleman avec elle et cela lui suffisait amplement. Quand il lui fit la promesse de ne pas la laisser tomber, c'était comme si son cœur s'était pincé à cet instant. Le regard peiné, elle posa sa paume de main sur celle d'Eléazar, délicatement. Elle savait que cela était impossible. Elle voulait y croire, mais elle avait tendance à plus croire que le mariage ne lui poserait aucun problème après que de croire qu'Eléazar serait là pour l'aider. Surtout pour assumer une telle responsabilité. Pourtant, elle le croyait... mais jamais elle se déchargerait d'une partie de son fardeau pour la mettre sur les épaules de son ami, jamais ! En aucun cas elle s'était déchargée de cela sur quiconque, même pas sur son frère. Alors, que son cher et tendre ami ne rêve pas trop, jamais Jézabel ne se pardonnerait de lui faire subir un tel châtiment. Déjà qu'il avait ses propres problèmes, autant ne pas lui en rajouter. « Tu es bien bon mon ami, mais je me débrouillerais seule... sois serein, j'ai passé ma vie à me préparer au pire, je suis apte à affronter l'adversité. » Elle parlait doucement comme si elle voulait apaiser une certaine douleur en son ami, calmement, baissant le regard sur sa main, caressant légèrement du pouce celle d'Eléazar. Jézabel savait pertinemment qu'aucune autre femme dans ce bas monde serait capable de la remplacer sur le trône. Personne n'avait été élevée à la dure dans l'optique fatidique de faire une bonne Reine. Sa vie était ainsi et elle continuerait sur cette voie là.

Mais alors qu'elle se laissait aller, se détendait par ce contact physique, la réplique d'Eléazar avait eu le chic de la refroidir. Son ami était amer comme s'il avait des regrets qui refaisaient surfaces. « Je ne vois pas le mariage comme une prison dorée… C’est une prison simple. C’est une promesse d’éternité au service du pouvoir. Qu’y a-t-il de réjouissant là-dedans ? » Une prison... Jézabel le pensait aussi, mais ne voulait l'admettre. Elle savait qu'elle avait les épaules solides pour encaisser ce qui l'attendait. Du moins, elle s'en persuadait tellement fort qu'elle doutait peu d'elle-même. Elle retira d'un geste sec sa main de celle d'Eléazar. Le ton mauvais dont il avait fait preuve l'avait déplu, faisant retomber la sérénité qu'elle avait tant de mal à garder. Elle ne pris même pas la peine de répondre, cela ne servait à rien à part énerver la belle.


Ainsi donc, Eléazar avait proposé à Jézabel de danser ou de parler. Son ami reçu un refus. Ce qui pouvait déplaire à ce dernier, ne tâchant pas à répliquer avec son habituel air faussement dramatique. « Tu me laisserais aller danser seul ? C’est d’une tristesse. Je préfère encore restée à me lamenter avec toi sur notre misérable existence ~ » Elle riait intérieurement. Ils étaient beaux comme ça, dans leur coin à se lamenter sur leur sort. A croire qu'ils étaient fait dans le même bois qu'on faisait les héros tragiques de l'Histoire. Cependant, il n'avait pas tort... l'existence de Jézabel était misérable et pourtant, elle tentait de se convaincre du contraire. En totale désaccord avec elle-même, il fallait le faire ! Une femme remplit de contradictions et de paradoxes. Plus compliquée que la belle, cela n'existait pas. Du moins, cela ne courait pas les rues. Mais alors qu'elle tentait de calmer la colère qui montait en elle, Eléazar fit mouche. En une seconde, la belle libéra cette animosité qu'elle avait en elle, n'aimant pas les dires de son ami, ni ses sous-entendus, ni ses envies et ses désirs pensant qu'ils étaient les siennes aussi. Comment pouvait-il savoir qu'elle partageait les mêmes désirs que lui ? Qui disait que ses désirs étaient les mêmes que lui ? Personne ! Il avait la prétention de se prétendre la connaître mieux que quiconque... ce qu'elle n'aimait pas, tout simplement par peur qu'il réussisse à la percer totalement à jour. Il était un ami de longue date, un ami qui avait perduré à travers les siècles sans aucune fêlure, ni aucun nuage venu recouvrir leur amitié. Il était donc évident, que d'un côté, il puisse connaître la jeune femme. Mais tant d'années les avaient séparés par tellement de péripéties, tout cela depuis la chute des Levinson, suite à la disparition d'Eléazar depuis des années. Jézabel lui en avait voulu. Aucune nouvelle, aucune visite, aucun signe de vie en vingt ans. Son retour avait été comme une bouffée d'oxygène, un mirage. Le fait de le retrouver dans un couloir de son château lui avait rendu le sourire. Eléazar était sain et sauf, qu'importe ce qui s'était passé durant ses vingt longues années. Alors qu'elle regardait la foule, ses songes se mêlant à la colère, Eléazar se penchait sur elle. « Nous portons tous un masque Jézabel. Pour nous protéger des autres. Ce masque que tu endosse est bien plus lourd que tous les autres. Il te rendra folle. Je te propose de t’en libérer ce soir. Je te protègerai. Laisse toi aller… Je sais que tu meurs d’envie d’aller danser. » Et voilà qu'il parlait de masque... mais bon sang ! Lisait-il en elle comme dans un livre ouvert ? Elle qui était tant impassible ne supportait pas cette si soudaine transparence aux yeux d'un individu. Elle se sentait comme nue, dévoilée aux yeux du monde. Limite si elle ne prenait pas cette intrusion pour un viol ! Ce masque qu'elle arborait avec tant de fierté, elle s'obligeait à le garder. Elle y était tant habituée, mais non pas attachée. Que deviendrait-elle sans ce masque ? Qui montrerait-elle sans cet ami d'argile ? Elle n'en savait rien et à peine elle imaginait enlever ce masque, elle chavirait. Elle ne voyait que le néant. Elle ne voyait que sa propre destruction. Ainsi donc, ce masque, elle allait le garder et pour toujours ! Et pour ce qui est de la folie... elle verra bien. Elle fixait alors Eléazar dans les yeux. La protéger ? Jézabel avait vraiment l'impression que son ami pensait sincèrement qu'elle était condamnée à la pendaison tellement il lui rabâchait sans cesse le mot « liberté ». Mais soit... La décision fût vite prise, elle se levait donc pour rejoindre la piste de danse.



C'est ainsi qu'Eléazar pris délicatement la main de la Princesse pour danser une valse. Une valse pas comme les autres étant donné le fond de musique sonore sur laquelle tout deux tentaient d'enchaîner les pas en rythme. Une cadence difficile à tenir vu que cela ne ressemblait plus à rien. Pourtant, Jézabel insistait, persévérait. Il était dur de lui faire changer d'avis quand elle s'y mettait et maintenant, elle s'était obstinée à finir de danser la valse, la variation qu'elle avait en tête... en vain. Premièrement parce que cela ne servait à rien. Deuxièmement parce qu'Eléazar avait pris l'initiative de cesser cette danse ridicule ! Dans un mouvement rapide, il la plaqua dos contre lui, l'entourant de ses bras musclés, la serrant comme un homme ne l'avait jamais serré depuis... des années ? Elle retenue sa respiration à cet instant. Cette fougue soudaine, longtemps elle l'avait oublié, ni ressentit. Elle avait même presque oublié qu'Eléazar possédait cette fougue, cette passion qu'elle a toujours envié sans jamais demandé. Et à quoi bon demander ? Elle aurait eut pour seule désillusion cette passion s'évanouir dès qu'il quitterait la pièce. Jézabel ne pensait pas avoir cela en elle, du moins, elle ne la possédait plus et elle le pensait sincèrement. Cette proximité entre les deux corps l'a troublait quelque peu. Certes, elle avait une sainte horreur qu'on puisse briser ainsi son espace d'intimité sans son autorisation, mais elle devait avouer que ce contact physique la réchauffait quelque peu. Elle manquait cruellement de chaleur humaine – façon de parler – de tendresse outre celle de son frère. La tendresse d'un frère et celle d'un homme lambda était tout autre, différente, moins innocente que la première. Et Jézabel n'avait pas ressenti ça depuis si longtemps qu'elle se refusait de compter les années. Ne croyait pas non plus qu'elle est restée None... mais sans plus. Si l'homme en question n'aurait pas été Eléazar, elle l'aurait plaqué au sol violemment, sans ménagement. Il était vraiment suicidaire d'oser ne serait-ce que l'effleurer si elle ne le souhaitait pas. Pourtant tactile, elle n'aimait pas qu'on la touche, elle. Il fallait vraiment qu'elle vous apprécie et voire plus. Prisonnière des bras d'Eléazar, elle ne pris pas la peine de se débattre, l'idée ne lui venant même pas à l'esprit... hormis le fait d'avoir un léger goût amer au fond de la gorge pour l'avoir plaqué contre lui. « Essayons plutôt le tango ma chère voulez-vous ? » Sa voix chantonnait doucement à son oreille, ses paroles venant titiller la belle. Le tango... cette seule pensée la fit sourire, amusée alors qu'Eléazar lâchait son emprise pour la remettre devant lui. Le tango était la danse de la passion, des plaisirs charnels, du perpétuel combat entre l'homme et la femme. Le tango n'était pas danse qui faisait place aux sentiments, mais bien à la frénésie des corps s'entrelaçant furieusement. C'était la danse de l'amour à l'état pur, de l'amour charnel. L'homme désireux de posséder la femme, la dirige jusqu'à temps qu'elle cède. Cette danse était la parfaite représentation d'Eléazar ! D'un mouvement mécanique et d'un air calme, elle remettait sa veste bien droite, frottait de ses deux mains son jean sombre pour ensuite passer ses cheveux en arrière, les mettant sur son épaule droite. Comme une sorte de rituelle avant d'engager la discussion. Après une poignée de secondes, elle daigna enfin regarder Eléazar dans les yeux. Cet air de défi qui le caractérisait si bien, combien de fois l'avait-elle vu dans son regard ? Impossible de compter hormis que Jézabel aimait se frotter à lui dans le passé. La Princesse était une femme de défis qui aimait les relever, mais surtout les gagner. Elle se souvient de l'époque où les deux jeunes gens s'amusaient, insouciants. Leur jeux à tout les deux était de se lancer à chacun un défi qu'il devait relever. C'était très amusant et Jézabel donnait toujours des défis tout aussi ridicule qu'irréalisable ! Du genre, faire le tour du monde en 80 Jours en courant... certes, peut-être réalisable, mais Jézabel savait pertinemment que le grand blond ne partirait pas de si tôt... ce qui faisait qu'elle gagnait souvent. Cependant, elle n'était pas en reste concernant les propres gages qu'elle devait faire. Elle se souvient, qu'un jour, elle devait aller voler les pommes chez la Fermière d'à côté. Une vieille dame toute grincheuse et aigrie. Mais le problème, c'est qu'Eléazar l'avait obligé à passé par dessus la rivière, sans utiliser ses facultés vampiriques. Quel drôle de jeu, c'était hilarant ! En sachant que Jézabel avait fini par tomber d'une branche d'arbre, atterrissant dans la rivière qui bordait la ferme. Ils avaient ri comme des gamins...






A cette seule pensée, Jézabel dévoila un mince sourire emprunt de nostalgie et de tendresse. Le regard de nouveau baissé, elle fixait les mains d'Eléazar. Elle savait qu'elle ne devait pas le faire, mais le fait de repenser à son passé sans compter cet air de défi totalement volontaire sur le visage de son ami, l'a poussait à suivre ce chemin sinueux de la folie. Oui, de la folie, c'était tout simplement et bonnement de la pure folie ! Jézabel danser le tango avec Eléazar ? Fallait le voir pour y croire ! Sans compter que cette danse était pleine de sens et de perpétuel contacts physiques. Pourtant, Jézabel voyait le tango comme une danse, loin de là cette idée de montrer à travers cette danse le désir brûlant de conquérir le partenaire. Une danse... une simple danse technique et artistique où elle se livrera simplement sans donner intégralement de sa personne. Jézabel n'allait pas faire l'amour ce soir, elle allait tout simplement danser et se lâcher à travers cette danse sensuelle, du moins, c'est ce qu'elle espérait. Levant de nouveau son regard dans celui de son ami, elle pris donc la parole. « Tu sais danser le tango ? Toi ? » répliquait-elle amusée, un brin moqueur tout en croisant les bras sous sa poitrine, un léger sourire au coin des lèvres, quelque peu déhanchée sur le côté. « Non... sérieusement... danser un tango sur une musique aussi... assourdissante, ce n'est pas possible ! » lançait-elle plaintive, pas du tout satisfaite. « Et puis, ce n'est même pas de la musique cette... » finissait-elle par dire en grimaçant légèrement, levant le bras en direction de la foule par dépit. Elle était exaspérée qu'on puisse écouter un son aussi bruyant, sans paroles compréhensibles et des instruments criards ! Non, vraiment, c'était impossible pour Jézabel. Toujours bras croisés sous la poitrine, elle fixait Eléazar avec attention du coin de l’œil, ce dernier toujours dans la même position. Comme si elle surveillait ses faits et gestes, l'air interrogateur. Après quelques minutes, elle pris enfin la parole. « Soit... mais c'est moi qui guide ! » lançait-elle tout à fait convaincue en appuyant son regard dans celui du grand blond, amusée. Mais au lieu de se diriger vers Eléazar... elle se faufila entre les gens, disparaissant en quelques secondes. Son ami devait fortement se poser des questions avant que celles-ci ne soient résolus par une douce musique envahissant l'espace dans une enveloppe chaleureuse. Quelques secondes après, Jézabel fit de nouveau son apparition, la satisfaction sérieuse sur son visage. « C'est mieux ainsi... » Elle pris alors les mains d'Eléazar alors que le tempo argentin raisonnait magistralement dans toute la pièce, déstabilisant même certaines personnes qui dansaient sur la techno. Mais elles aussi furent happées par cette musique exotique, oubliant même leur mécontentement. Dans les bras d'Eléazar, Jézabel se laissait quelque peu aller, quoique, toujours sur la réserve. Elle faisait de légers mouvements, prenant son ami pour cobaye, histoire de se remémorer en tête les pas et deux ou trois variations de tango argentin. Entre toutes les danses de salon, il était certain qu'il fallait s'y connaître pour s'y retrouver. C'est quand elle passa sa jambe d'un geste sec derrière la cuisse de son ami, enchaînant ainsi un ensemble de quelques pas rapides, qu'elle conclu qu'ils pouvaient commencer à danser. Le regard amusé, elle ne pouvait s'empêcher de rire intérieurement. Eléazar... danser le tango c'était comme donner à manger un fruit à un vampire ! C'était incompatible ! Enfin, aux yeux de Jézabel, ne se doutant pas forcément qu'il avait progressé depuis leur dernière danse enflammée d'il y a des siècles, il fallait l'avouer. « On peut y aller... » Puis, elle entreprit d'onduler légèrement son corps, le temps de se préparer, de réveiller ce corps si longtemps mit en sommeil. Cela faisait bien longtemps et cette sensation était tout à fait étrange, quoique familière. Ondulant quelque peu, elle s'attaqua à ses hanches qu'elle avait fortement du mal à décoincer. La pauvre avait fini par se rouiller. « Je suis désespérée... » soufflait-elle d'un ton las, avant d'en rire légèrement, amusée et se trouvant ridicule. Pourtant, elle exécutait bien les mouvements. Plongée dans ses pensées, elle exécutait les pas dans une danse lascive, tantôt sec dans le mouvement, tantôt plus douce. Le seul problème, c'est qu'elle n'était pas encore dans l'ambiance, la sensualité pure que pouvait apporter le tango. Elle enfouit son visage dans le haut d'Eléazar, se collant à lui comme une jeune fille honteuse de ne pas réussir quelque chose. Au fond d'elle-même, elle lui demandait juste un petit peu d'aide, même si elle n'osait l'avouer. Par fierté, sûrement, comme à son habitude.





Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Dance With Me. Empty
MessageSujet: Re: Dance With Me.   Dance With Me. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Dance With Me.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: ✤ UNE AUTRE VIE ✤ :: Archives du forum :: archives rps-