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Un songe a plus d'impact que la pensée la plus réfléchie du monde. Il s'insinue dans notre conscience et il reste, prend ses positions sans que l'on s'en rend compte, on ne le voit pas. Un microbe lyrique qui s'étale dans une joie intense. Toutes les pensées du monde ne font que passer sur lui, ne l'atteint même pas. C'est plus profond que tout ce qu'on imagine, plus résistant et surtout plus torturant. Le songe nous épuise, nous désarme, on passe notre temps à vouloir s'en souvenir, en ayant la certitude infini qu'il s'agit d'une chose importante pour notre vie. Comme si elle décidait de ce qu'on est, de notre vie. Or, c'est notre réaction cette à ce songe qui fait notre personnalité. Trop de personnes passe leur vie à courir après leur songes et leurs rêves. Usage totalement inutile et épuisant, si les rêves étaient faits pour être décryptés cela ferait longtemps que tout le monde aurait la définition de nos songes, cependant la vie serait bien moins mystérieuse que ce que l'on prétend.. Quel est l'intérêt d'avoir toutes les réponses de la vie sans même se poser les questions. Il y a encore beaucoup de choses que le monde ignore, Die' a vécu beaucoup de choses, trop de choses sans en savoir l'origine ni même le but. Trop de questions tournent dans sa tête et cela le rendrait fou si 116 ans de questionnement dirigeaient sa vie. C'est surement pour cette raison qu'il ne cherche pas plus loin le pourquoi du comment.. Il resterait sans réponses et avec sa folie pour seule maitrise de son corps, à trop chercher les mystères de la pensée on finit par ne plus en avoir et ne plus contrôler le corps que l'on partageait autrefois avec sa conscience. Puis c'est dans des moments où l'on veut s'évanouir dans les bras des rêves et des songes, se laisser transporter dans cet élan de mystères, que l'on nous l'interdit. On devine facilement une punition sadique de ne pas plus y penser, ces rêves sont au final rien de plus que des enfants demandant l'attention des personnes qui les possèdent.

C'est à ce moment précis où Diederik aurait volontiers voulu rester dans les bras de Morphée, qu'elle le cajole encore quelques heures. Qu'elle le garde jalousement pour elle en laissant son enveloppe charnel en paix, dansant avec son esprit et son âme jusqu'au bout de la nuit. Pour qu'il ait le temps de reprendre des forces et de l'énergie, même si la fatigue n'était pas un problème, loin de là la pensée de pouvoir mourir sous le coup de la fatigue. Cela faisait maintenant des années qu'il avait poussé cette idée de son esprit. Sa condition lui avait laissé le champ libre à toutes sortes de nouvelles choses. Il avait moins peur de ce qui pouvait lui arriver, la mort, la vieillesse, toutes les choses inquiétantes qui nous préoccupe l'esprit étant humain, nous paraissent tellement futiles et lointaines qu'on les regarderait de haut, un air méprisant au visage. Dans ces moments-là, c'est tellement facile de se sentir invincible, supérieur et tous les défauts qui vont avec. Peu de vampire après avoir pris conscience de leur destin reste de la même manière qu'avant ou alors il finisse bien mal dans ces cas-là. Puis il y a des instants où on ne voit même plus la différence entre le vampire et l'humain, Diederik se trouvait dans un moment que celui-là.. Inerte dans un lit confortable en regardant le plafond, après s'être réveillé d'un sommeil qui aurait dû se faire réparateur. Là, on se fiche si on est humain ou bien vampire, tout ce que l'on désire c'est dormir plus longtemps. On a toujours du temps pour penser et réfléchir certes, mais à quoi exactement ? Évidemment, son esprit se dirigea vers la source de chaleur à côté de lui, le merveilleux incube qui prenait l'autre part du lit. Après la nuit qu'il venait de passer en sa compagnie, il pouvait difficilement penser à autre chose que lui. Lui et son corps, son sourire et son envie. Il ne faisait que cela, penser à lui, à la nuit qu'il venait de passer et à ce qu'il éprouvait à son égard. Il ne trouvait pas les mots pour définir tout cela, il n'y avait jamais les mots. Le manque de langage pour l'exprimer est presque indécent, l'expression qu'il trouvait à chaque fois, c'était qu'il avait besoin de lui. Comme il avait besoin de sang pour vivre, au fond de lui il détestait cette dépendance pratiquement viscérale de Jude. Il ne voulait pas de tout cela. Diederik ne voulait pas penser à tout cela, il n'en avait plus le temps, venait toujours le moment plus ou moins douloureux où il devait s'en aller pour faire son travail de garde qu'il aimait plus que tout. Bizarrement il ressentait encore le besoin de rester contre ce corps et de se blottir contre lui. Mais il ne l'interdisait, Die' regrettait déjà de s'être laissé aller la veille, il se sentait trop impuissant face à lui. Il se leva du lit en prenant bien soin de ne pas faire de bruit, il savait très bien qu'en réveillant Jude, allait s'en suivre des milliers de promesses et il va vouloir qu'il reste avec lui. Die' ne pouvait pas ce le permettre même s'il en avait envie. Il voulait vite partir de là et en même temps.. il ne le voulait pas, ce sentiment paradoxal lui faisait perdre la tête. Un violent frisson traversa son corps et sa peau lorsqu'il sentit venir sur lui les mains de l'incube et son corps se lover tendrement contre son dos. Un sentiment d'apaisement et d'inquiétude entoura son ventre. « Jude.. Je dois aller travailler et tu le sais très bien.. » Sa voix se voulait volontairement un peu froide et distante, il ne voulait pas retomber dans ses bras, du moins pas tout de suite, il fallait qu'il parte sinon il était capable de rester dans ce lit pendant des heures. « Laisse moi partir petit incube.. » Inconsciemment il se laissa aller contre son corps, posa ses mains sur les siennes pour l'empêcher de défaire la ceinture qu'il venait de mettre. Il se retourna pour lui faire face en restant dans ses bras, incapable de se décoller de lui même si son cerveau lui demandait de s'enlever.

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Son esprit et son corps étaient en train de lui envoyer deux messages différents, voulant tous les deux faire des choses tout à fait parallèle et Die' ne savait plus quoi faire. Son cerveau voulait respecter son horloge interne, continuer sa vie comme ça l'était tous les jours depuis maintenant trop d'années, qu'il aille faire son travail de garde, rejoindre Eleazar Bridgestone au port pour y trouver un navire rempli d'humains près à devenir esclave ou bien à se faire vider de leur sang, au choix. Puis son corps, son salaud de corps n'avait envie que d'une seule chose, rester ici dans cette chambre avec l'incube qui était près de lui. Cela aurait pu paraitre simple comme choix, seulement il avait affaire à ce genre de choses pratiquement à chaque fois qu'il voyait Jude. Il lui faisait perdre tous ses moyens et son corps ne bougeait plus à part pour se rapprocher de lui alors que son esprit était ailleurs et essayait de se défaire de son emprise en vain. Si seulement c'était juste son corps qui le voulait, ce serait beaucoup plus simple.. or, ce n'est pas le cas. Tout son être à besoin de lui sans en savoir la raison. Il pourrait très bien prendre son pied et partir comme si de rien n'était sans se retourner, il en était incapable. Tout son corps et son esprit étaient en connexion avec lui, lorsqu'il était présent il sent qu'il ne pense plus à rien d'autre à part lui. Cela le déconcentre totalement dans ses missions, dans ses tâches, c'est pourquoi il s'efforce parfois à ne pas le croiser. Pendant une longue période il a été attaché à sa vie d'humain, à essayer de faire du mieux qu'il pouvait, toujours à prouver à quelqu'un de quoi il était capable. Désormais il ne voulait plus prendre en compte la vie de quelqu'un d'autre par rapport à la sienne, il se voulait libre et indépendant. Avec Jude, il avait l'impression de devenir une poupée de chiffon et qu'il pouvait faire tout ce qui lui plaisait sur son corps et son esprit. Une pauvre marionnette dans les mains d'un homme bien trop tentant pour sa santé mentale, voilà ce qu'il était devenu. Il ne voulait pas de tout cela, mais il s'apercevait bien qu'il était déjà comme cela depuis un bon moment, à l'instant même où il avait posé les yeux sur cet incube il avait perdu la raison. Au début, il pensait que c'était juste sa condition d'incube qui le rendait aussi.. envoutant, seulement par la suite il s'est avéré que Jude était aussi désarmé par la situation.. Il n'avait sans doute pas ce tourment mental dont Diederik faisait preuve, il ne semblait pas se poser autant de questions à ce propos ou du moins il ne le montrait pas. Le garde ne savait plus comment réagir à sa présence, écouter son corps ou son cerveau. Toutes les informations qu'il recevait étaient complètement contradictoires, il allait devenir fou.

Parce qu'il y a des milliers de choses qu'il voudrait exprimer pour se sentir mieux, se sentir vivant en sa présence. Il a la sensation que s'il ne dit pas tout, il va mourir par un débordement de sentiments contradictoires. Seulement la seule chose qu'il peut faire, c'est fermer sa gueule, rien de ce qu'il dira ou fera changera quelque chose. Il n'a plus qu'une envie, c'est tomber dans les bras de cette être qui lui fait autant de bien que de mal. Pourtant on oublie la douleur et on s'accroche à tout ce qui réchauffe le coeur même quelques secondes de plus, encore un peu plus. On cherche égo¨stement quelque chose qui n'existe surement même pas. Sa voix se voulait dure et sans appel seulement il n'en avait pas la force. Toute son énergie s'en va avec Jude, en espérant qu'il retrouvera sa force dans ses bras. Tue moi. Défais moi tout entier. Je préfère lorsque je te rêve me déchirant la chair de tes doigts clairs, plutôt savourer leur caresse acérée lorsqu'ils feront de ma chair lambeaux que de sentir le vide entre ton corps et le mien. Je ne serai plus que fragments de peau, mon sang sur ta bouche, lacère-moi. Suce mes os. Lorsque tu auras dévoré tout mon corps je serais ta chair et ton sang. Je pourrais enfin être en toi... La seule existence qui valait le coup d'être vécu était avec lui, dans son être. Diederik savait pertinemment que ses paroles et ses pensées n'avaient pas de sens, il se perdait lui-même dans les recoins de son cerveau à faire d'y fouiller à longueur de temps. « Tu vas devoir être beaucoup plus crédible que ça, petit garde.. » Évidemment, il savait bien qu'il n'était pas crédible, pas devant lui qui semblait le connaitre maintenant par coeur. Il savait tout de son corps, mais avait encore beaucoup à apprendre de son esprit malheureusement. Leurs lèvres se frôlent, mais ne se touchent pas, une caresse aérienne qui meurtri le coeur du garde, lui ravage l'estomac brutalement. Le souffle chaud de l'incube butte contre sa bouche, leurs respirations se mélangent avec délice, ne faisant plus qu'un à présent. Il a une envie horrible de coller sauvagement sa bouche contre celle de l'homme en face de lui, mais il se retient usant de toute sa force pour ne pas céder comme un faible. De plus, il essayait d'oublier le corps magnifiquement nu qui est collé à lui, le simple pantalon que portait le garde était une barrière à cette nudité qui l'aurait permis de peut-être accéder à la requête du plus vieux. « Que ferais-tu si je te dis qu'il est hors de question pour toi de quitter ma chambre? Que ferais-tu si je te dis que je ne te laisserai pas sortir d'ici ce soir...? » Diederik ferma les yeux douloureusement pendant un instant, voilà ce qu'il ne voulait qu'il se passe. Jude savait parfaitement comment le faire venir jusqu'à lui. Le faire rester ici jusqu'à ce soir. Si seulement c'était possible, ce n'était plus comme étant humain où l'on pouvait se faire passer pour malade. Il voulait à tout prix sortir et en même temps rester. « Je te dirais qu'on sait très bien toi et moi que je ne peux pas rester, que.. je ne dois pas rester. » Cela ne dépendait pas que de sa volonté, il savait très bien qu'il existait des situations où ils prenaient un risque à chaque fois en se voyant. Après tout Jude "appartenait" déjà à quelqu'un d'autre. C'était l'incube de la belle et dangereuse Satyne Bridgestone en personne et ça il ne pouvait rien faire contre.. il connaissait parfaitement son avenir si jamais elle venait à entrer dans cette chambre et les voyait ainsi.. « Que ferais-tu si je te dis que j'ai envie de toi, là, maintenant? » Diederik leva brusquement son regard dans celui de son homologue, il voyait très bien dans ses yeux que c'était la vérité et pas seulement un moyen de le retenir. Il le regarda droit dans ses yeux brillants et remplis de désir. « Je te dirais que tu es cruel.. » Il détourna la tête et prit les mains de l'incube pour les détacher de son corps, il sentait qu'il n'allait pas se laisser faire et qu'il allait surement l'empêcher de partir une nouvelle fois, mais il fallait que le garde essaye au moins. Il s'écarta de ce corps trop tentant, restant néanmoins devant lui en lui tenant les poignets, seul contact qui existait maintenant entre les deux corps. Laissant de l'espace entre eux pour laisser son âme respirer.

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Si seulement il n'y avait que la volonté à prendre en compte, cela aurait été beaucoup plus simple, mais Diederik ne pouvait pas s'empêcher de penser à toutes ses obligations. Son travail, ses missions. Même celles de Jude devaient être pris en compte, ce n'était pas aussi simple que s'ils avaient été dans une bulle loin du monde avec juste leurs corps pour survire. Oui, à cet instant là il serait resté avec lui, ne prenant guère la peine de s'habiller. Restant cacher grâce au corps de l'incube. Il ne pouvait arrêter de regarder ce sourire s'étendre sur ses lèvres si parfaites, l'expression de son amusement face au garde. Il aurait aimé pouvoir sourire autant que Jude le faisait, ce n'était pas le genre de personne à sourire tout le temps, à part peut-être des rictus moqueur ou amusé. Pas de vrai sourire qui transpirait le bonheur et la joie. Les seuls instants où il se permettait ce genre de choses, c'était lorsqu'il était en présence de l'incube.. Seul lui avait le pouvoir et l'honneur de voir apparaitre un sourire sur ce visage. « Mais il y a tout de même facteur de la volonté qui entre en jeu, Amour.. » Dieu qu'il était cruel.. Il savait très bien comment emprisonner son cœur en une seule seconde, à l'instant même où il avait prononcé ce surnom il avait été perdu. Die' se détestait pour être aussi faible à cause d'un seul mot, la manière dont il le dit, en un souffle comme si c'était d'une évidence à en crever le plafond. Il n'y avait rien de plus doux que cela, sans prendre en compte sa peau lisse et parfait qui parcourait la sienne. « Alors ?... Veux-tu rester ? » Bien sûr qu'il le voulait, il le voulait plus que tout même, cependant les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche, ils étaient restés coincés dans sa gorge. Il voulait lui dire, le prendre dans ses bras et ne plus jamais quitter le lit qui avait été témoin de leur nuit précédente. Il ne s'attendait pas à ce que Jude réagisse d'une telle manière, c'est Die' qui avait voulu l'éloigner de son corps, mais maintenant celui-ci criait de froid et de vide. Il s'était décollé de lui en pensant pouvoir mieux respirer, mais il étouffait littéralement à présent. Il l'observa de dos, s'habillant légèrement. Il aurait pu en profiter et filer à l'anglaise pour ne pas engager une nouvelle fois une discussion qui le mènerait à sa perte. Encore une fois ses jambes donnaient la sensation qu'elles ne le portaient plus, elles restaient figées devant cet homme. Le pantin était trop loin de celui qui tirait les ficelles de son cœur. Il espérait encore une fois accroché son regard avant qu'il ne parte, n'ayant pas eu le temps d'en profiter pleinement. « Te souviens-tu de notre rencontre, Amour? » Un semblant se sourire amusé était apparu sur le visage de Diederik.. Évidemment, ce souvenir allait rester gravé dans sa mémoire pendant un long moment.. « Bien sûr que je m'en souviens, tu étais tellement... » ..envoutant. Voilà le mot qu'il devait employer pour le qualifier en toutes circonstances. « .. toi-même. » Diederik entama un mouvement en avant pour aller vers l'incube, mais son mouvement s'arrêta, incertain de ce qu'il faisait.

FLASH-BACK

Diederik regardait avec des yeux étonnés l'homme devant lui, Eleazar Bridgestone. Il était toujours honoré de lui à chaque fois qu'il travaillait ensemble au port lorsqu'il y avait des navires d'humains qui arrivaient, mais avec ce qu'il était en train de lui dire, il ne s'y attendait pas du tout. « ..et donc je tiens à ce que tu participes à cet évènement pour y assurer la sécurité. Je veux que tu y viennes comme si tu étais un invité pour plus de discrétion. » Il savait bien dans sa voix que ce n'était pas une demande, mais plus un ordre qu'autre chose. C'était la première fois qu'il allait assister à un bal des Bridgestone, évidemment il n'allait pas s'amuser comme tous les invités et qu'il devait bien garder un œil ouvert sur ce qu'il se passait. Pourtant il en était ravie. « Bien sûr monsieur Bridgestone.. » Il faisait comme si c'était totalement normal pour lui ce genre de situation alors qu'il en était tout retourné, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre. Un humain qui descendait du navire le bouscula un instant et il ne prit même pas la peine de le reprendre, alors qu'entant normal il n'aurait pas résisté à l'envie de l'attraper et de même lui arracha la gorge en un instant. Il était trop dans ses pensées pour réfléchir à quoi que ce soit d'autre. Peut-être qu'il s'attendait à trop de choses de la part de ce bal, pour les nobles c'était une chose totalement habituelle et même ennuyeux pour certains. Lui n'avait jamais assisté à un évènement du genre, c'était tout nouveau et il sentait une euphorie inconnue pénétrer en lui. L'étrange impression de redevenir un enfant curieux face à quelque chose d'inédit et d'excitant.

Maintenant qu'il était dans cet endroit, entouré de personnes qu'il ne connaissait pas ou bien peu, il se sentait définitivement de trop. Diederik se sentait comme un microbe au milieu de nombreuses personnes qui pouvaient l'écraser d'un seul coup de pied, mais ils ne lui prêtaient même pas attention. Il savait très bien se faire discret apparemment, personne ne remarquait sa présence, cela en devenait presque vexant, mais il essayait de se persuader que c'était mieux pour lui. Il ne pourrait pas se concentrer sur sa tâche s'il était en train de parler avec quelqu'un d'autre. Il jetait des coups d'oeil un peu partout pour voir ce que tout le monde faisait. Ils parlaient, riaient et buvaient. Cela faisait maintenant quelques heures qu'il restait sans rien faire alors il décida qu'il avait bien mérité un verre de sang. Puisqu'il était là et qu'il devait se fondre dans la masse, autant en profiter pour une petite coupe, non ? Il n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'il se fit bousculer pour la deuxième fois de la journée, seulement cette fois-ci il n'avait même pas envie de dire quoi que ce soit contre la personne. « Pardonnez-moi.. » A peine le temps de lever le regard et de le croiser à celui qui l'avait bousculé que son estomac se serrait affreusement. Ne sachant dire si c'était de faim, de peur ou même.. d'une autre chose non identifier encore. Diederik était figé sur place, se laissant tomber dans des yeux trop beaux, trop profonds. Puis il détourna le regard, sortant de sa transe en reprenant contenance. Il avait la certitude de passer pour un imbécile devant cette beauté. « Il n'y a pas de mal, vous.. n'y êtes pour rien. » Il ne savait quoi dire de plus, il se sentait impuissant face à ce regard trop puissant. Pourtant il ne voulait pas voir partir le bel inconnu, il savait bien qu'il n'était pas là pour cela, mais il ne pouvait pas s'empêcher. « Je.. heum.. » Pathétique.

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Pourquoi c'est toujours après avoir fait quelque chose qu'on se rend compte alors qu'on aurait dû faire le contraire ou du moins faire autre chose ? Réagir autrement ou prendre une autre décision pour notre bien. Maintenant il était dans cette situation là, dès que Jude avait émit le souvenir de leur rencontre, il avait su qu'il ne pourrait jamais partir de cette chambre. Sa mémoire avait fait passer ce souvenir en premier, chaque chose de sa vie lui faisait penser à ce moment précis sans savoir pourquoi. Une odeur, le lieu ou une parole, tout revenait à cet évènement. Si cela avait été un mauvais souvenir, évidemment que cela aurait été éprouvant pour lui de s'en rappeler, mais là c'était leur souvenir, leur moment. Il s'en souvenait parfaitement bien malheureusement et rien que d'y penser à chaque fois il ressentait une joie immense qui lui réchauffait tout le corps sans même une explication. Cela représentait tout ce qu'il aimait chez Jude et il était comme cela rien qu'avec lui, son côté maladroit, un peu perdu, mais en même temps affichait une capacité de contrôle sur la situation même s'il était pas du tout sûr de lui. Il aurait pu lui dévorer la bouche pour effacer ce sourire amusé de ses lèvres, le garde détestait se savoir faible devant lui, qu'il sache qu'il aurait pu tout lui faire, même le tuer seulement parce qu'il était sous son emprise complète. Il savait très bien que le souvenir de leur rencontre était aussi pour lui un moment important. « Et toi.. Toi, tu m'as coupé le souffle... » Comment pouvait-il dire des choses comme cela.. Die' essayait de contrôler ses paroles en permanence et lui n'avait qu'à ouvrir la bouche pour exprimer le plus simplement du monde ce qu'il ressentait, sans que cela paraisse ridicule. Pourtant lui aussi avait le regard fuyant, il ne voulait pas se montrer impuissant face à Die', c'est dans ces instants-là où il s'aperçoit qu'ils ne sont pas si différents l'un de l'autre. Jude donne l'impression d'avoir toujours la situation mentalement, qu'il sait ce qu'il fait tout le temps. Die' quant à lui, c'est plus sa force physique qu'il expose, comme s'il pouvait soulever des montagnes et vous tuer sans suer même pas une goutte. Puis, dans leur relation, ils inversaient les rôles, Jude savait très bien comment se comporter avec Die' pour qu'il lâche toutes résistances et que son corps se laisse transporter par lui. Évidemment, en contrepartie le garde essayait tant bien que mal de rester distant mentalement de lui, ne pas se laisser affecter par le virus d'amour que propageait Jude même s'il savait déjà qu'il était malade jusqu'au fond du coeur depuis trop longtemps. « As-tu déjà pensé qu'on en serait ici ? Qu'on s'abandonnerait nuit après nuit l'un à l'autre, sans limites, sans frontières... Juste nous ? As-tu déjà imaginé, jadis, où nous serions tous les deux ? » Il n'en avait aucune idée c'est vrai, il s'était porté pas les évènements sans même comprendre où ça les menait. Son regard s'accrocha enfin à celui de l'incube, il adorait voir ses yeux profonds lire en lui comme dans un livre ouvert. « Je n'osais même y rêver tellement cela aurait été improbable.. J'avais beau me faire des films dans ma tête, je croyais qu'aucun d'eux ne seraient réalisables. Pourtant si... » Cette rencontre l'avait bouleversé, complètement et c'était la première fois qu'il lui avouait qu'il avait rêvé de tout cela, sans vraiment y croire.Pour lui, cela n'était qu'imagination, un fantasme de se retrouver encore et encore dans ses bras et maintenant qu'il y était, il voulait... partir ? Il ne pensait pas qu'il serait autant sous son emprise, mais finalement il adore cela. « Regrettes-tu, Diederik ? » Le dénommé crispa sa mâchoire tellement fort et rapidement qu'un craquement aurait surement été entendu s'il avait été humain. Il était passé où le "Amour" d'il y a même pas quelques minutes ? Il redoutait tous les moments où il l'appelait avec ce surnom, mais maintenant il se demandait avec panique pourquoi il ne l'avait pas employé. Il se posait des questions sur ses sentiments ? Même si le garde paraissait distant, il revenait à chaque fois n'est-ce pas ? Alors pourquoi. Sans pouvoir y résister une seule seconde, l'officier avança de quelques pas pour se retrouver agripper au corps de Jude, passant ses mains dans son dos et le serrant fort, peut-être même trop fort. Pour lui montrer qu'il était là avec lui, il lui faisait peut-être mal, mais il n'en avait que faire.. « Tu n'as pas le droit de me demander ça.. » Sa bouche frôlait doucement l'épaule de l'incube comme si c'était à elle qu'il murmurait ces paroles. « Tu es à moi, comme moi je suis à toi. On s'appartient, d'accord.. ? Ose dire le contraire. » Tout ce qui le voulait, c'est qu'il le retienne encore et encore. Il ne pouvait s'empêcher de le serrer contre lui, comme s'il pouvait se fondre avec son corps. Son nez trop occupé à humer encore son odeur et sa bouche à se poser contre son épaule, la frôlant sans cesse.

FLASH-BACK

« Je.. heum.. » « Vous.. Ehm.. » Diedrik voyait bien que désormais il n'était pas le seul à ne pas savoir quoi dire ni quoi faire. Un sourire s'afficha sur ses lèvres avant de réaliser ce qu'il était en train de faire. Il n'était pas là pour parler aux gens, pas là pour être captiver par un être aussi magnifique, pourtant. Le rire qui s'échappe de la gorge du brun en face de lui, fait frissonner Diederik de la tête au pied et espère bien que cela ne s'est pas vu. Ses yeux ne se décrochaient pas des lèvres de son homologue, il lisait plus sur ses lèvres que d'entendre ses paroles. Tous ses gestes semblent au ralentis, ses dents qui mordillent sa lèvre inférieure pendant un instant qui lui parait une éternité. Puis cette main qui vient lisser ses cheveux sensuellement, est-ce qu'il se rend au moins compte que tout ce qu'il fait met les sens du garde en éveille. Surement pas. « Vous faites quoi ici ? » Sa voix fit revenir Diedrik a la réalité, dans la salle de bal des Bridgestone, entouré de vampires plus nobles les uns que les autres. Il se sentait tellement perdu en cet instant qu'il oubliant pendant quelques secondes le véritable but de sa venue ici. « Je.. Je veux dire, vous appartenez à qui ? Enfin, vous êtes incube? Je veux dire, vous... Vous êtes à un Bridgestone? .... » Cette fois-ci c'est un froncement de sourcils perplexe qui lui répondit, mais de quoi parlait-il ? Apparemment son étonnement dût se lire sur son visage puisque l'homme en face de lui émit un rire gêné et se reprit sur ses paroles.. Il le prenait vraiment pour un incube, Die' ne savait pas s'il devait se sentir heureux de cette demande ou bien.. étonné. Il essaya d'ouvrir la boche pour tenter de dire quelque chose qui lui prouverait le contraire, mais rien ne sortait. « Pardonnez-moi... Je parle un peu trop. Ce que je voulais dire c'est que je.. Je ne vous ai jamais vus au sein du royaume de la famille Bridgestone... Est-ce la première fois que vous assistez à une telle soirée ? » Diederik soupira discrètement en réalisant que c'était la première fois qu'il entendait une question des plus banales, il n'aurait pas su quoi dire sinon. Il se dit que c'était enfin sa chance pour lui dire qu'il était un vampire des plus simple, mais si le fait en lui-même d'être un vampire n'est pas simple.. « Non, je n'appartiens à personne, je.. je ne suis pas un incube. Je ne suis qu'un vampire, c'est la première fois qu'on m'invite à ce genre de choses c'est vrai. Je me demande bien moi-même ce que je fais ici.. Pourquoi, j'ai l'air si peu noble que ça ? » C'est vrai qu'il n'était pas trop dans son élément ici, mais il s'efforçait à rester normal pour être discret, mais apparemment cela ne marchait pas très bien. Il pencha la tête de côté en attendant la réponse de l'homme dont il ne connaissait même pas le nom. « Je.. Je m'appelle Diederik, Diederik Tenneth.. » Le garde se demandait d'où venait son ton si formel vu que la conversation avait commencé assez bizarrement.