Enfin, je prenais la route pour Heart Killer, accompagnée d’un des hommes de ma vie : mon frère aîné, Nikolaï. Ahlala… Si seulement vous saviez à quel point je l’aime… Puis c’est vraiment la meilleure partie de moi, j’ai souvent l’impression qu’on est une seule personne, c’est étrange mais compréhensible étant donné qu’on vit ensemble depuis des siècles et qu’on s’aime toujours autant. A vrai dire, on se complète, autant pour les bons côtés que pour les mauvais. Un peu comme avec Eleazar en fait. Il faut dire que j’avais vraiment hâte d’arriver au royaume des Brigestone ! Non seulement je reverrai mon meilleur ami, mais en plus je pourrais retrouver sa sœur qui était une très bonne amie. J’avais revêtu une robe noire de couturier, qui affinait encore plus ma silhouette de rêve, ainsi qu’une paire d’escarpins assortis, ma chevelure quant à elle, volait derrière moi. J’arrivais au bras de mon frère dans l’immense salle de réception, suivis par des esclaves et quelques gardes. J’apercevais la famille de Satyne au complet, que c’était bon de les revoir ! Surtout elle et Eleazar car on ne peut pas dire que j’apprécie énormément César… Heureusement, j’allais les saluer en premiers. Ils étaient toujours aussi accueillants vis-à-vis de moi, comme mon meilleur ami qui s’empressa de me dire :

« Très chère Nymphea, c'est un plaisir de vous revoir aussi belle que la lune en cette splendide soirée, vous êtes aussi resplendissante qu'il y a quelques siècles.»

Il avait toujours un mot gentil envers moi, j’appréciais vraiment ça ! Je le remerciais avec un sourire radieux. Et il fallait bien l’avouer, je n’en pensais pas moins de lui ! Toujours aussi beau et à son avantage, je me demandais d’ailleurs combien de filles il avait mis dans son lit depuis tout ce temps… ! Je vis que Satyne était jalouse du compliment plus qu’élogieux que son frère venait de me faire, je n’en étais pas pour autant gênée mais plutôt fière à vrai dire. Pourtant je trouvais que la jalousie qu’elle éprouvait envers les autres femmes que fréquentait son frère était assez touchante, pour l’importance qu’elle accordait aux sentiments d’Eleazar à son égard. Mon frère, éperdument amoureux de Satyne depuis des siècles se dépêchait de dire :

« Voyons mon cher ami, l'on peut dire que tu n'es pas en reste, contemple cette sublime et charmante créature qu'est ta sœur, toujours aussi époustouflante et radieuse! »

Cette fois, c’était moi qui étais jalouse ! Je n’aimais pas du tout que mon frère fasse des compliments pareils aux autres devant moi ! Finalement, je comprenais mon amie… Enfin, ça ce n’est pas grave, ce soir c’était la fête ! Bien qu’à chaque fois que je crois le regard de César, que j’ai des envies de meurtre, bien plus violentes que des meurtres habituels.

Entre temps, je dansais avec Eleazar et nous profitions de ce « bal de retrouvailles » pour discuter, tenter de rattraper le temps perdu bien que nous ayons encore l’éternité à vivre… Je commençais à me lasser du brouhaha de la fête. J’avais envie d’être au calme, je ne voulais pas aller dehors. Je me demandais où était Satyne, ça faisait longtemps que nous n’avions pas discuté, je la faisais demander à un esclave qui m’indiquait qu’elle se trouvait dans le Grand Salon. J’insistais pour y aller mais monsieur le larbin me refusait l’accès, dommage que je ne puisse pas le tuer, comme ça, on n’en parlerait plus… Je lui disais donc, le plus aimablement possible d’aller avertir mon amie que je souhaitais la rejoindre et avoir droit à un accès spécial. Après être allé s’assurer que je pouvais rentrer et bénéficier de l’accès privilégié, je pénétrais dans la salle alors que celle que je considérais comme ma sœur venait m’accueillir chaleureusement.

« Satyne ! ça fait si longtemps… Je suis heureuse de te revoir ! »

Avais-je dit aimablement avec un immense sourire, qui n’était pas du tout exagéré.