Tout a commencé il y a tellement longtemps, il y a environ 980 années. J'aurais tellement aimé terminer comme la plupart des bébés à cette époque : mort né. Tout ça aurait beaucoup plus simple de plus, les conditions de vie étaient tellement merdiques. Mon père était chasseur et faisait de son mieux pour que l'on puisse survivre dans notre petite cabane créée par mon grand-père. Ma mère, elle, faisait comme toutes les femmes de l'époque... Elle faisait à manger, lavait notre linge et écoutait mon père au doigt et à l'oeil. C'était quelque chose d'idiot, elle était complètement soumise à lui et à Dieu, l'homme qui nous avait tous créés et que nous étions supposés vénérer. J'y croyais, oh oui j'y croyais, j'aurais pu mourir pour tout simplement respecté sa mémoire et ce qu'il avait fait pour nous. Tout était difficile, tout le monde en faisait trop et pourtant, personne ne se plaignait. Tout a changé lorsque j'eus mes vingt trois ans...

C'était une partie de chasse comme les autres, rien de différent à comparé des jours précédents. J'étais dans les bois, à la recherche de n'importe quel animal pour lequel je pourrais avoir de la viande et survivre quelques jours de plus... ma famille entière était décédée dans un incendie et j'étais maintenant pauvre, livré à moi-même. Il y avait un homme qui se tenait dans un arbre, il était étrange, je dois l'avouer. Et de plus, il me fixait avec ses yeux d'un rouge sang. J'avais entendu parler de ces légendes, les buveurs de sang. Mais je n'y croyais pas, j'aurais dû y croire et avoir peur ce jour-là, me sauver et ne jamais revenir, mourir dix années plus tard... vivre comme un humain. Mais au lieu de ça... « Monsieur? Est-ce que ça va? Qu'est-ce que vous faites là? » Un sourire se pointa sur ses lèvres et je pu tout de suite voir ses dents. Je crois que c'est à ce moment précis que j'ai eu peur et ce, pour de vrai. Je me mis à courir, tout entendant autour de moi des bruits de pas, de sauts dans les vampires et de petits rires étouffés de cet homme inconnu. Je regardai derrière moi ne serait-ce qu'une seconde, il n'était plus là. Cette disparition me prit au dépourvu et je me coinçai un pied dans une racine et me ramassa au sol. À peine une seconde plus tard, l'homme était sur moi et me metta sur le dos pour ensuite se pencher vers mon visage. « Vous, les humains, vous êtes tellement idiots. Les buveurs de sang, c'est un nom tellement pathétique pour ce que nous sommes vraiment! » Et il me mordit. Cette douleur, c'est inexpliquable. C'est quelque chose de trop fort, je suis tombé directement sans connaissance et à mon réveil, j'étais dans une grange et ma gorge me brûlait. L'homme était assis devant moi, toujours avec ce sourire fou. Il prit tout simplement un sceau métallique et le plaça devant moi, je pu alors voir parfaitement mon reflet. Ma peau était plus pâle, mes yeux étaient du même rouge que lui et mes dents ressemblaient à celles d'un animal. Je me reculai d'un bond en lâchant un petit cri, ce qui fit rire l'inconnu en face de moi. « Bienvenue dans la famille. » Il me lança alors un lapin fraîchement tué, l'odeur de cet animal m'attira aussitôt, éveillant en moi une appétit nouvelle : le sang. Je me lançai sur le lapin et bu tout le sang en quelques secondes à peine. Relevant la tête lentement, l'homme me dit : « Je m'appelle Baptiste, je suis ton nouveau maître. » - « Mon maître? je lançai le lapin au bout de la pièce, sans aucun effort, et vous allez m'apprendre quoi, hein? » - « Tout ce que tu dois apprendre sur nous, les vampires, les buveurs de sang, les sangsues, les immortels ou peu importe le surnom que vous nous avez attribué. Maintenant, vous êtes des nôtres. Quel est votre nom? » - Je n'en revenais pas, étais-je vraiment devenu l'une de ces créatures? Je venais tout juste de me nourrir d'un lapin, non pas pour sa viande mais pour son sang. Je venais de voir mes dents, mes yeux, ma peau. Je devais me rendre à l'évidence, j'étais une de ces créatures de la nuit, il fallait que j'apprenne à vivre avec, et apprendre à vivre avec. « Je me nomme Cristobald Luckaël Hale. » Baptiste s'approcha de moi, et commença à m'examiner. Qu'est-ce qu'il cherchait au juste? Il prit mon visage entre ses mains et l'examina, il examina ensuite mon corps. « Nous ne pouvons pas vous appelez par votre prénom, les humains risqueraient de vous reconnaître facilement... Nous devons vous trouver un surnom. »  Alors que Baptiste tournait en rond dans la pièce, j'examinai chaque fente de chaque mur, chaque bruit venant de n'importe où, chaque odeur émanuant de tous les endroits possibles, et puis il se retourna d'un coup en riant comme un con. « Cristobald... Cristo, non c'est trop commun. Luckaël... LUCKY! C'est cela, votre surnom sera Lucky! Cela vous va comme un gant, avec votre musculature vous pourrez facilement survivre dans notre monde et vous m'avez comme mentor alors ce sera encore plus facile. Venez mon petit Lucky, votre entraînement commence dès maintenant. »  Il me prit alors par le bras et m'amena pour mon "entraînement". Ce qui signifie : apprendre à tuer un humain sans se faire repérer, comment transformer une personne, avoir de l'argent facilement... beaucoup d'argent, devenir populaire afin de faciliter notre envoi de nourriture et puis le plus important, comment rester discret et ne pas se faire repérer.

Ensuite, la vie fut simple, s'adapter aux différentes technologies et guerres... c'était difficile. Nommez une guerre et c'est sûr que je l'ai faite. J'ai fait toutes les guerres, c'était le seul moment où je pouvais me sentir un minimum humain. J'ai même suivi ces français lorsqu'ils ont découverts l'Amérique... Même si tout le monde sait que ce sont les Vikings qui ont découverts ce continent en premier. Mais bref ça, on s'en fiche. Le seul point important est de savoir que toute ma vie, j'ai tenté d'aider les humains du mieux que je le pouvais. À l'époque des fous furieux comme Adolf Hitler, j'avais seulement envie d'exterminer tous ces tyrans. Après une centaine d'années de vie, les vampires me chassèrent de leur famille car je tenais trop à aider leurs repas. J'étais toujours le premier à prendre leur défense au péril de mes frères et soeurs. Mes semblables ont donc décidés de me lancer à l'extérieur des terres dans lesquelles j'étais admises, je suis donc repartit vers l'Europe dans les années 1940 si je me rappelle bien. À cette époque, il y avait ce stupide Adolf Hitler. Je ne me rappelle plus le nombre de fois où j'aurais pu l'assassiner, lui faire bouffer ses tripes, le démembrer et encore pire, mais je ne l'ai jamais fait. Les humains savaient déjà que ce qu'il faisait n'était pas bien, des millions de gens sont morts mais plusieurs autres ont décidés de lui enlever son pouvoir et tout fut rentré dans l'ordre. C'est la seule époque de ma vie que j'ai détesté car je ne pouvais rien faire pour aider les humains, rien du tout.

Aujourd'hui, bah j'ai tué quelques vampires qui massacraient des humains et je me suis encore fait bannir. L'Amérique, le Canada... Je ne savais plus où aller, je ne voulais pas aller en Australie avec ces fichus kangourous, en Afrique avec tous ces pauvres enfants pleurant ou encore en Russie où tout le monde prend tout le monde pour de terroristes. Il ne me restait qu'un seul endroit : Heartkiller. J'en avais vaguement entendu parler par d'autres vampires mais je me disais que ça ne servait à rien d'aller là où des humains sont exploités comme des esclaves. Mais il ne me restait seulement que là. Je savais que les Bridgestone auraient probablement entendus parler de moi et de ma rébellion contre ma propre espèce mais j'étais maintenant un sans abris si on veut dire. C'est pourquoi je suis maintenant ici, à Heartkiller, en tentant de rester le plus transparant possible.