C’est l’histoire d’une jeune femme dont le passé n’est nullement intéressant dont l’avenir est nettement plus intéressant. Ahhhh mon nom de famille vous dit quelque chose? Pas vraiment étonnant, on s’entend! Née à Boston dans le début des années 1900, je suis de la grande famille des Kennedy. En fait, je suis simplement une cousine et rien de plus. Remarque que je les ai côtoyés seulement durant mes jeunes années… Après ça, j’ai été morte dans un accident de bateau par la suite… Seulement héritée du nom sinon, aucune affinité avec leur mentalité de contrôle.

Bref, j’ai eu la merveilleuse chance de grandir dans une famille aisée me permettant un peu de folie… Intrépide, mon enfance a plus ressembler à celle d’un petit garçon qu’une jeune demoiselle en devenir. Je revenais toujours à la maison trempée de haut en bas, plein de boue, de sable, de terre, de plante et en plus toute mouillée. Pas besoin de vous dire que ma mère ne savait plus quoi faire de moi bien rapidement. Faut dire que j’étais la petite dernière d’une famille de cinq enfants dont mes aînés étaient tous des gars. Je voulais m’amuser aussi, ainsi j’embarquais dans leur plan tordu. Évidemment, la belle époque n’a pas vraiment duré. Dès mon seizième anniversaire, il fallait que je pense au mariage… Sérieux? J’ai plutôt pris ça à la blague je dois l’avouer. Toutefois c’était la mentalité de l’époque. Je devais devenir une femme mariée, bientôt une mère et au foyer toute la journée. C’est horrible d’être enfermée de la sorte! Têtue que j’étais, j’avais refusé à chaque fois que mes parents tentaient de me convaincre. Je ne vais quand même pas accepter de me plier seulement pour leur propre plaisir et gâcher ma vie. Étant leur petite dernière, ils repoussèrent leur tentative d’un an puis il me présentait un certain monsieur Brown. Pour vous expliquer, j’avais 17 printemps et lui minimum le double. Le mépris que j’avais envers cet inconnu était si immense que l’unique chose que j’ai fait c’est de m’éloigner. Si je restais dans la même salle que lui, j’étais quasi certaine que mes parents nous auraient fiancés sur le coup et je refusais complètement de leur céder. À mon retour, j’avais eu droits au crie et à l’injure mais au moins Brown ne voulait rien savoir d’une effrontée. Merci seigneur de lui avoir donné une mauvaise impression de moi.

― Emmanuelle soit réaliste tu dois te marier!
― Oui… plus tard pas maintenant!
― SOIS RAISONNABLE POUR UNE FOIS!

Ce fut le même scénario à mainte reprise. Aucun ne me plaisait et l’idée d’être enfermé pour l’éternité avec un mari et des enfants me répugnaient à un tel point… Que j’ai fini par décider de partir pour de bon. C’était plutôt avec le bouche à oreille que j’ai entendu parler du triangle des Bermudes. Pur fantaisie des personnes, je trouvais que l’idée d’une croisière serait un rêve pour moi. Pouvoir passer plusieurs semaines sur un bateau à voir la beauté du paysage, la chaleur du soleil pour enfin revenir chez moi et accepter mon destin. Il fallait bien que je me réveille un jour et comprenne que je ne pourrai pas toujours m’en sorti car de plus en plus je devenais vieille fille! Manipulatrice comme j’étais, j’étais allé voir mon père pour lui faire les beaux yeux. Je lui avais proposé un marché : qu’il me laisse partir en voyant avec Jonathan, un de mes frères, et qu’à mon retour, je courais à la recherche d’un mari que je voulais. Bon la concession était très faible de ma part, mais au moins, j’essayais de faire un pas vers l’avant et non de me sauver encore et encore. Mes parents n’étaient guère enchantés par mon idée… Cependant, avaient-ils vraiment le choix s’ils voulaient faire de quoi avec moi?

― Deux semaines. Avec mon frère rien ne peut arriver! J’en ai marre d’être enfermé entre quatre murs en voyant défiler sans arrêt des prétendants non intéressant qui ont le quadruple de mon âge.
―Pourquoi dépensé de l’argent pour tes sottises?
―Parce qu’après je vais peut-être me résigner à vous écouter?
― Beau mensonge…
― Je tiens parole promis. Ce deux semaines va même vous permettre de me trouver quelqu’un qui a plus d’allure non?

Finalement, et sans surprise, j’avais gagné! Moi et John avions hérité d’une place première sur un immense bateau en direction des Bermudes. Cet endroit qui faisait tant jaser de rumeurs totalement ridicule et enfantine. Dois-je vous dire que j’avais rapidement ravalé ces mots? Lorsque le capitaine nous annonça que nous dérivons, je n’avais pas un bon pressentiment. Puis, la coque avait fini par céder. Crise de panique, comme tout le reste des passagers, je m’étais élancée dans la mer et j’ai nagé jusqu’au rivage. Une belle île tropicale au premier regard… Avec mon frère et 3 autres personnes, nous nous étions mis à la recherche de nourriture dès notre arrivée. J’avais vécu dans la richesse donc je n’avais jamais ressenti la faim et je le redoutais terriblement. Nous nous sommes éloignés de la plage pour finalement tomber sur une belle femme. Une vrai déesse, je vous le garanti. En fait, j’étais seule devant elle car j’avais décidé d’observer ce petit coin plus silencieux. Je m’étais stupidement approcher d’elle pour demander secours et de magnifiques crocs sont abattus dans mon cou. Perte de connaissance immédiate. Je m’étais réveillée encore plus mêlée. Je ne savais plus si je rêvais toujours. Je voulais plutôt me réveiller dans mon lit à Boston pour voir que j’avais tout rêver… Mais non, c’était la réalité. Une faim me tiraillait et me faisait mal me ramenant à la réalité. Malgré mes cries, mes injures ma colère, elle a fini par m’expliquer que j’étais devenu un des leurs… Un vampire. Au début, je fis le lien avec les crocs. Je n’avais donc pas rêvé… La surprise, le questionnement, le renie, le dégoût, la souffrance puis l’acceptation a pris place. À quoi bon se battre quand on est rendu immortel!

Echo, voilà comment s’appelait mon maître. En fait, elle m’avait transformé involontairement. Elle ne le souhaitait pas. Inconsciemment, je lui suis éternellement reconnaissante. Elle m’a transformée en sa succube, mais honnêtement j’adore la servir. La première année a été dure a accepté. John était décédé, je ne verrai plus des gens qui me plais et pourtant... C’est un honneur d’être sous ses ordres car elle me laisse libre. Tant que je lui amène un bon repas et des esclaves talentueux, elle est satisfaite. Je n’aurai pas pu tomber sur mieux je vous le garanti. De plus, j’ai le droit de sortir. AHHHHHHHHH m’amuser m’est enfin permis! Si vous saviez à quel point c’est un plaisir fou ! Vivre le jour même sans se soucier de l’avenir, sans devoir se marier, sans devoir écouter tout le monde et avoir l’air parfait. Décidément, cette île est faite pour moi. J’ai échappé à la vie monotone de Boston me permettant un avenir rempli de mystère!