Sujet: Absynthe Eden DiLaurentis Ven 9 Aoû - 22:18
☇ ABSYNTHE EDEN DILAURENTIS
“« Pour briser la clôture où l'enferme l'homme, la femme doit aussi dénoncer l'image d'elle-même qu'il lui renvoie. » ”
☇ SUCCUBE
FEAT.JESSICA BIEL
PRENOM(S) & NOM : Absynthe Eden DiLaurentis. SURNOM : Aby. DATE & LIEU DE NAISSANCE :Née en 1438, au XVème siècle, à Florence, en Italie. . AGE : 550 ans. MÉTIER : Meneuse aux Plaisirs Coupables. STATUT : Célibataire. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuelle. CARACTÈRE : Franche - Sévère - Fidèle - Sauvage - Charmeuse - Chaleureuse - Entreprenante - Conciliante - Ferme quand il le faut - Loyale - Exigeante - Juste - Autoritaire - Endurante - Perfectionniste - Vive d'esprit - Organisée - Pugnace - Charismatique - Distinguée - Parfois cruelle - Méfiante - Obstinée - Secrète - Rancunière - Protectrice - Distante - Froide aux premiers abords
☇ LE QUESTIONNAIRE HEARTKILLIEN
▬ comment considérez-vous la famille Bridgestone ? avez-vous une relation spéciale avec eux ?
Avec respect et crainte. Je suis une succube et mon créateur, Zéphyr, est l’infant de Lorcan. De plus, Satyne est une très bonne amie de Zéphyr. Obligatoirement, il existe un lien entre cette famille et moi, mais je reste à distance, humble, préférant la compagnie de mon créateur que la leur.
▬ que pensez-vous de la condition des esclaves/humains sur l'ile ? pour ou contre leur traitement ?
Honnêtement, les humains ne représentent rien pour moi, à part une réserve alimentaire non négligeable. Mais je ne suis pas pour autant cruelle avec eux. Pas toujours * * Quand ils ne me sont pas utiles, je les ignore. Ils sont éphémères…et j’en ai vu défiler au fil des siècles. Ils ne sont pas meilleurs que nous. Je ne leur accorde aucune considération. Un esclave doit savoir rester à sa place, un point c’est tout. Je ne supporte pas l’irrespect, et je peux me montrer intransigeante avec eux.
▬ comment trouvez-vous heartkiller ? la ville en elle-même, son organisation, son climat, ses habitants.... ?
Je préfère nettement ma vie ici qu’en Italie. L’île est superbe, entourée d’une végétation luxuriante, au climat si agréable. Les nuits sont toujours de toute beauté car aucune pollution ne vient masquer son ciel étoilé. La hiérarchie est claire et la plupart du temps respectée et cela me va amplement. Je suis satisfaite de ma vie ici, auprès de mon créateur. Je n’ai besoin de rien d’autre.
▬ avant d'arriver sur HK, quelle était votre opinion sur les rumeurs englobant le triangle des bermudes ?
A mon époque, au XVème siècle, cette rumeur n’existait pas. Je n’ai découvert cet endroit qu’en étant au service de Zéphyr.
▬ craignez-vous la furie des derniers levinson ? d'ailleurs, qu'évoque pour vous la chute du roi allan levinson ?
J’ai d’autres choses de plus intéressantes à faire, comme de m’occuper de mes danseuses et de les faire répéter pour le show de ce week-end. Les Levinson ? Peu importe qu’ils soient furieux ou pas, je ne pense pas qu’ils fassent le poids face aux Bridgestone. Ils sont nombreux, puissants… Quant à Allan Levinson… *jette un coup d’œil à Zéphyr qui n’est pas loin*...*hausse les épaules* Je n’étais pas sûre l’île le jour où cela s’est produit, mais en voyage pour le compte de mon créateur, sur le vieux continent. De toute façon, mon opinion ne regarde que moi…et ne doit pas intéresser grand monde.
▬ et enfin, question piège, que pensez-vous des adminettes ? Qui est la plus folle ? La plus sexy ? La plus chieuse ? dites-nous tout...
Euh...il y a eu des changements dernièrement, alors je ne sais plus trop qui fait quoi ^^ Mais je suppose qu'elles sont toujours belles, sexy et bien folles sur les bords
PRÉNOM/SURNOM : Cassandra. AGE : 24 ansi. SEXE : F COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : J'y suis déjà inscrite. ^^ ET COMMENT TU LE TROUVES? J'y suis attachée! Pour preuve : DC EST-CE QUE VOUS SOUHAITEZ ETRE PARRAINE ? Non merci PEUT-ON ON FAIRE UN PREDEFINI DE VOTRE PERSO. SI VOUS ETES SUPPRIME ? OUI, car il ne m'appartient pas. CODE RÈGLEMENT : Ok par John
Dernière édition par Absynthe E. DiLaurentis le Sam 10 Aoû - 14:10, édité 4 fois
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
✤ LETTRES A LA POSTE : 355
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 09/08/2013
✤ OU TU TE TROUVES ? : Aux Plaisirs Coupables
✤ EMPLOI/LOISIRS : Meneuse aux Plaisirs Coupables
✤ HUMEUR : Exigeante...
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Ven 9 Aoû - 22:19
☇ Désillusion de l'enfance
“« L'enfance. L'âge de la vie où tout semble possible, où on imagine qu'il suffira de vouloir pour changer son destin. »”
Je suis née à Florence, au XVème siècle, en 1438 plus exactement, dans la belle ville de Florence. Epoque charnière, j’ai vu le jour entre le Moyen-Age et la Renaissance, passant de l’ombre à la lumière, de l’obscurité et de l’ignorance aux grandes découvertes et à la créativité de l’esprit. Et j’ai donc eu la chance de naître pendant tout ce chamboulement culturel et politique. Enfin…chance est une façon de voir les choses lorsqu’on a du recul sur la situation. Parce que lorsqu’on est dedans, lorsqu’on y vit vraiment, on ne voit pas ça sous le même angle.
Certes, j’ai côtoyée les plus grands contemporains de mon temps tels que Botticelli, De Vinci, et même le prince de Florence, Laurent de Médicis dont j’ai été l’amante. Les décennies et les siècles passant, on ne distingue plus son passé de la même façon. Ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Tout du moins, jusqu’à l’âge de mes douze ans, je n’ai jamais eu à me plaindre. Mais rien ne peut prévoir ce que la vie nous réserve… Laissez-moi vous conter mon histoire.
Mes parents étaient des personnes tout à fait respectables. Ma mère, Marie, française d’origine, était femme au foyer et mon père, Alessandro, italien pure souche, tenait un atelier de menuiserie/ébénisterie. Ils étaient heureux et je l’étais aussi. Mon père était un homme doux et robuste, très aimant avec nous. Ma mère m’apprenait à faire la cuisine, à tenir la maison pour qu’elle soit un lieu propre, accueillant et chaleureux. Elle me montrait comment recoudre des tissus déchirés par l’usure… Nous n’étions pas très riches, mais nous ne manquions de rien. Ma sœur, Elizabeth, de six ans ma cadette, jouait encore avec sa poupée de chiffon et ne s’intéressait guère aux tâches ménagères. Etant donc l’aînée, il était à moi de prendre la relève lorsque le moment serait venu. Je n’aurai jamais pensé que ça arriverait aussi vite.
En 1450, une épidémie de peste ravage l’Europe. Certaines villes d’Europe… et Florence sont malheureusement touchées. Nos parents, de crainte de nous perdre, nous envoie chez notre oncle et notre tante, à la campagne. C’est un endroit sûr apparemment, loin des villes infestées. Quelques mois plus tard, n’ayant toujours pas de leur nouvelle, alors qu’ils avaient promis de nous envoyer chercher lorsque tout serait rentré dans l’ordre, nous leur faisons parvenir une missive. Quelques semaines après, l’angoisse qui me ronge prend tout son sens et je manque de m’effondrer. Ma sœur et moi nous retrouvons orphelines. Elle n’a que six ans, j’en ai douze et je me sens totalement incompétente pour gérer quoi que ce soit. Heureusement, face à notre détresse, notre oncle et notre tante nous propose de nous ramener chez nous et de prendre la succession de mon père. Mon oncle, frère de mon défunt père, a lui aussi appris à modeler le bois sous ses doigts. Et même s’il a préféré l’élevage et l’agriculture, il est prêt à concevoir sa vie autrement. Sans enfant, ils leur aient plus simple aussi de prendre une telle décision. Soulagée et reconnaissante, ma sœur et moi faisons nos bagages et je ne me souviens plus de grand-chose de notre retour à Florence. Juste qu’il planait une aura sombre. Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’odeur. Une véritable infection. Nous habitions, il y a peu encore, une ville lumière, mais il se dégageait d’elle à présent une odeur pestilentielle, un mélange de mort, de pourriture et de chaires brûlées. Pour endiguer la propagation de la maladie, ils avaient brûlés des corps sur des bûchers… Mes parents avaient disparus dans un brasier, sans que nous puissions leur dire au revoir… Nous avions quitté Florence quelques mois auparavant, sans nous imaginer une seule seconde que nous ne les reverrions jamais. Déjà si jeune, je mesurais la rudesse et la fragilité de la vie, si éphémère.
Les années qui suivirent furent plus heureuses. Ma sœur aimait notre oncle et notre tante –Frederico et Ania-, mais visiblement, j’étais devenue sa mère de substitution. Elle me collait continuellement, ne me laissant jamais quitter son champ de vision très longtemps, comme si elle craignait que je disparaisse et que je l’abandonne. Elle avait mal vécu la mort de nos parents et j’avais été obligé de dormir avec elle dans le même lit pendant plusieurs mois. Cela ne m’avait pas particulièrement dérangée. Sa présence aussi m’avait rassuré. Mais il était rare que ses nuits soient exemptées de cauchemars. Elle se réveillait en criant « Maman ! », des sanglots dans la voix, mais elle n’avait que mes bras pour la réconforter.
Vers l’âge de seize ans, Frederico et Ania acceptèrent que j’aille seule au marché faire des provisions. Evidemment, je n’avais pas imaginé que leur décision reposait sur le fait qu’ils voulaient que je me « montre » dans l’objectif de me marier quelques temps après. Elizabeth restait à la maison, mais ça l’inquiétait toujours lorsque je ne rentrais pas rapidement. J’aimais les rues de Florence, l’atmosphère joviale qui s’en dégageait. Les parfums fleuries qui m’accompagnaient sur ma route, embaumant l’air d’un doux parfum de jasmin et de d’orchidées. Les bruits du fer des chevaux sur les pavés, des cris enthousiastes des enfants jouant dans la rue, du chien qui aboyait sur le passage du poissonnier, de la mégère d’en face qui houspillait son mari parce qu’il était rentré ivre… Toutes ces sonorités me berçaient et me rassuraient aussi. J’étais du genre économe et je prenais garde à ne pas me faire entourlouper par les vendeurs. Le plus « requin » se trouvait être le boucher, qui faisait souvent grimper ses prix. Je réussissais à m’en sortir par trop mal parce que je savais que je ne le laissais pas indifférent. Même si je savais qu’il n’obtiendrait rien de moi, un simple sourire et il m’offrait toujours un morceau de viande en plus. Il ne semblait pas se rendre compte qu’il ne se passerait jamais rien, mais cela ne m’empêchait pas de dormir. Je ne voyais pas le mal. Même si Frederico et Ania commençait à me soumettre quelques propositions de mariage, je ne me sentais pas capable de quitter mon foyer pour entretenir un homme, qui ne me connaissait même pas et qui était soit disant tombé sous mon charme parce que j’étais… J’étais quoi déjà ? Ah oui, une fleur parmi les fleurs, de toute beauté et qui ferait une ravissante épouse ! Je trouvais ça ridicule, et de toute façon, Elizabeth qui n’avait que dix ans n’était pas prête à me voir partir non plus. Ainsi, l’affaire était réglée. Je ne traînais jamais sur le marché, car je savais que ma sœur tournait en rond tel un fauve en cage et je ne voulais pas qu’elle s’inquiète plus qu’il ne faut. Ainsi, le panier bien garni, je rentrais à la maison, où ma tante m’attendait pour préparer le déjeuner, pendant que mon oncle travaillait le bois dans l’atelier d’à côté.
A l’aube de mes vingt ans, mon oncle et ma tante me pressaient à présent de prendre un époux rapidement, sinon, selon leur propre terme, j’allais finir « vieille fille » ! Oui, à l’époque, ne pas être marié à vingt ans était déjà les prémices de la mort pour une femme. Il y avait bien le fils du maréchal ferrant qui me faisait une cour assidue. Il avait du charme, mais je le trouvais… Trop pressant, et un peu idiot sur les bords. Le fils du notaire aussi me faisait parvenir des orchidées tous les jours. Lorsque j’apparaissais au marché d’ailleurs, il avait toujours le bon goût de se trouver sur mon chemin. Il était courtois, galant, bien élevé et puis il était plein d’esprit. Un homme qui me plaisait je dois dire, mais il avait beau me faire la cour, il ne me proposait pas ce que je désirais… Des fiançailles. D’après ma tante, il n’en voulait qu’à…qu’à mon corps. C’était blessant et flatteur à la fois. Je décidais donc de ne plus le revoir. C’est durant mes histoires de cœur que mon oncle tomba malade. Ma tante fit venir le médecin de notre quartier. Malheureusement, la sciure de bois avait gravement abîmée ses poumons selon lui, et il ne lui restait plus longtemps à vivre. Les jours passaient et le médecin revenait quotidiennement, au grand étonnement d’Ania. Il venait à l’improviste, et je sentais souvent son regard azur sur moi. C’était perturbant, un peu agaçant aussi. Je compris bien vite qu’il ne venait plus pour mon oncle qui était condamné, mais pour moi. Je restais insensible à ses demandes, trouvant honteux sa façon de faire alors que Frederico était à deux doigts de rejoindre mes parents. Il aurait pu se montrer un peu plus délicat et avoir un minimum de considération pour mon oncle et mon chagrin. Il comprit bien vite qu’il n’était plus le bienvenue et ne revint que pour constater le décès de Frederico que deux semaines plus tard.
La mort de mon oncle marque un véritable tournant dans ma vie. C’est là que je me rends compte que j’aurai dû écouter mes « parents » adoptifs. Pour mon bien et pour celui de ma sœur, jamais je n’aurai dû repousser autant les propositions de certains hommes de cette ville. Parce qu’à la mort de mon oncle qui faisait office de protecteur, Ania a décidé qu’elle ne pouvait plus rester ici. Elle prend la décision de nous quitter précipitamment, nous laissant sans le sou, ma sœur et moi, sans personne pour veiller sur nous. Je me retrouve alors, sans l’avoir voulu, livré à moi-même.
L'ENFANCE ❖ JACQUES BREL
☇LA DURE ENTRÉE DANS L'AGE ADULTE
“« Quand on est petit, on pleure alors que rien ne nous fait vraiment mal. Quand on est grand on sourit alors qu'en vrai tout va mal... » ”
La suite de mon histoire est moins…est plus difficile pour moi à vous relater. Je préfère donc passer la main et laisser cette partie de mon passée derrière moi. Certes, ces évènements ont fait de moi la femme que je suis aujourd’hui et m’ont mené vers lui, mon créateur… Néanmoins, quand vous voyagez à l'intérieur de vous-même, les courants vous entraînent fatalement vers votre enfance et vous risquez fort de retrouver des souvenirs qui vous feront perdre le chemin du retour. Je veux oublier parce que même après tous ces siècles, la douleur est toujours là, quelque part, qui n’attend qu’une petite étincelle pour rallumer le feu qui m’a ravagé cette nuit-là.
Que faire lorsque vous êtes une jeune femme sans le sou, que vous n’avez aucune compétence particulière et que vous risquez de mourir de faim d’un jour à l’autre ?
Surtout qu’elle n’était pas seule. Elizabeth qui n’avait que 14 ans n’était encore qu’une enfant. Elle ne se permettrait jamais de la faire travailler, ses parents ne lui auraient jamais pardonné. Alors, elle décide donc de démarcher les petits commerçants du quartier, leur expliquant sa situation et son besoin de travailler. La plupart n’était pas intéressé. Trop jeune, pas d’expérience,… Non, ils n’avaient pas besoin d’elle. A contre cœur, Absynthe se rend chez le boucher. Elle sait qu’il recherche de l’aide pour vendre de la viande sur les marchés. Elle n’est pas très enchantée, car elle sait qu’il n’a pas des intentions très louables à son égard, mais tant pis. Du moment qu’elle lui montre qu’elle n’est pas intéressée, elle ne risque rien. Naïve ? Plutôt pleine d’espoir, car elle sait ce que veut le boucher. Sans être trop étonnée, il accepte presque aussitôt, sans ne lui poser aucune question et sans ne lui imposer aucune condition. Soulagée, elle retourne chez elle prévenir Elizabeth, qui se ronge les sangs. A 14 ans, elle a toujours aussi peur de voir sa sœur aînée disparaître et Aby en est consciente. Elle lui annonce la bonne nouvelle et lui fait promettre de ne pas s’inquiéter et de bien s’occuper de la maison pendant son absence. Elle lui dit qu’elle ne doit pas s’en faire pour elle, qu’elle est adulte à présent, et qu’elle saura toujours retrouver le chemin. Même si Elizabeth n’est pas très sereine pour autant, elle est plus rassurée.
Les jours passent, les semaines…les mois… et un peu train-train quotidien se met en place. Elle gagne sa vie honnêtement. Bien évidemment, elle ne gagne pas une fortune, mais assez pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa sœur. Absynthe se lève à 5h du matin, six jours sur sept. Elle prépare le petit déjeuner pour elle et laisse quelques douceurs pour sa sœur. Elle fait un brin de toilette, prend un panier en osier, puis quitte la maison où dort encore sa sœur pour se rendre à la boucherie se situant à deux kilomètres. En été, il fait déjà jours, mais en hiver, le trajet est plus difficile. Les pavés sont verglacés, il neige, le froid n’aide pas et puis que ce soit à l’aller ou au retour, il fait nuit, ce qui n’a rien de rassurant. Elle commence à six heures le matin, et fini le soir à 20h à peu près, juste après la fermeture de la boucherie. Le matin, elle est sur les marchés, l’après-midi, elle aide à la vente dans la boutique, ou derrière à l’atelier pour nettoyer et ranger. Au début, son patron –Ignacio- ne lui disait trop rien. Elle avait gagné en confiance et se montrait très utile. Ce dernier ne regrettait pas de l’avoir embauché. Elle était en plus très jolie et elle attirait bizarrement plus de client. D’ailleurs, tous les soirs, il lui donnait une partie de la viande qui n’avait pas été vendu dans la journée. Et peu importe qu’il s’agisse de bœuf, de canard, de poulet ou de porc, Absynthe ne refusait jamais car elle savait que cette nourriture était vraiment un bienfait pour sa sœur et elle. Mais cette générosité cachait quelque chose.
Ignacio avait toujours eu des vues sur elle. Depuis ses seize ans, depuis qu’elle venait au marché. Sa chevelure ébène, ses yeux émeraude et l’éclat délicat de sa peau l’avait toujours attiré comme une luciole vers la lumière. Malheureusement pour lui, Aby n’avait jamais eu de vu sur lui. Il était trop vieux pour elle -45 ans d’après ce qu’elle avait pu entendre-, il se montrait souvent grossier avec ses employés, il n’était pas spécialement beau, ni très honnête non plus avec ses clients. Il revendait la viande à un prix parfois exorbitant, ce qu’elle trouvait injuste car beaucoup de gens pauvres ne pouvaient pas se permettre le luxe de dépenser autant d’argent pour se nourrir. Un soir, alors qu’il restait quelques morceaux de viandes invendus, une petite fille, qui ne devait pas avoir plus de huit ans, était venue à la boutique pour acheter, selon ses dires « un petit morceau de volaille ». Il était bien connu que la volaille était bien moins chère que le bœuf ou le porc. Mais même avec ses maigres économies, elle n’avait pas l’argent nécessaire pour acquérir le moindre morceau restant. Prise d’affection pour cette enfant, Aby fit une chose inconsciente. Elle jeta un regard autour d’elle pour s’assurer que personne ne la regardait, puis enveloppa rapidement deux belles grosses tranches de dinde, avant de le tendre à la fillette. Elle lui fit signe de filer… C’est alors que l’enfant ouvrit des yeux horrifiés, puis quitta la boutique comme une dératée. Aby se crispa, puis se retourna lentement…vers Ignacio qui la fusillait d’un œil noir. Il semblait écumer de rage, et elle s’attendait à voir de la fumée sortir de ses oreilles. Sans qu’elle s’y attende, il se rua sur elle, l’insulta, puis la frappa à plusieurs reprises, en lui criant qu’ici il n’y avait pas de place pour la mendicité. Que si tout le monde faisait comme elle, il n’y aurait plus aucun commerce, qu’ils mettraient tous la clef sous la porte. Heureusement, un des apprentis bouchers d’Ignacio intervint pour qu’il cesse ses coups. Il faut dire qu’il était grand, robuste, et qu’à côté, elle ne faisait pas le poids. Il lui ordonna donc de partir et de revenir demain travailler. Mais que la viande donnée serait prélevée de son salaire et que ce soir, elle n’aurait rien.
Courbaturée par les coups, elle quitta les lieux rapidement, honteuse et en colère en même temps. Cet homme était ignoble et elle n’avait qu’une envie, lui dire ses quatre vérités. Malheureusement, elle avait besoin de ce travail. Alors elle ne dit rien et revint travailler comme si de rien n’était à la boutique. En fin de semaine par contre, alors que son patron venait de lui payer son mois de travail, il lui demanda de rester un peu plus longtemps pour terminer de ranger. Il ne restait qu’elle. Aldo –l’apprenti- était sur le point de partir d’une minute à l’autre, mais il avait encore le nez dans la comptabilité. Absynthe n’aurait su dire si c’était son instinct ou bien si elle l’avait toujours su au fond d’elle, mais elle ne se sentait pas en sécurité tout à coup. Elle avait peur de rester seule avec lui. Elle prétexta que sa sœur l’attendait, qu’elle devait rentrer rapidement car il faisait déjà nuit… Mais Ignacio ne semblait pas l’entendre. Il la fixait d’un œil…concupiscent, une lueur de vice dans le regard. Effrayée, elle commença à reculer vers la sortie, mais il anticipa sa manœuvre, lui bouchant le passage. Clairement apeurée, elle voulut se rendre à l’entrée de la boutique, mais elle était fermée. Elle le supplia de la laisser tranquille, de ne pas lui faire de mal, mais il n’en avait rien à faire. Alors qu’il la plaquait contre le mur, ses sales pates sur sa poitrine, l’autre sur sa cuisse, sa bouche tentant de forcer ses lèvres, elle tentait par tous les moyens possibles et inimaginables de se débattre. On aurait dit une tigresse…mais qui n’avait aucune chance face à un tel ogre. Elle le suppliait, puis l’insultait ensuite, avant de le frapper de ses poings, de le griffer au visage. Il lui décocha une gifle brûlante, qui la sonna. Alors qu’elle pensait qu’elle ne s’en sortirait pas, l’apprenti fit son entrée, tel un cheveu sur la soupe. Ignacio se désintéressa d’elle quelques secondes. Mais Absynthe ne chercha pas à comprendre. Elle ramassa rapidement la bourse qui était par terre et qui contenait son salaire du mois, puis s’enfuit à toute jambe, courant à perdre haleine jusqu’à la maison, sans se retourner. Jamais elle n’avait couru aussi vite de toute sa vie. Son cœur était en train de battre la chamade de manière si intense qu’elle avait l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine et exploser. Peu importe si on la voyait telle une voleuse cherchant à fuir les autorités. Elle cherchait surtout à fuir un monstre.
Arrivée chez elle, sa sœur était dans la pièce à côté, leur chambre. Dieu merci, elle ne la voyait pas dans un tel état. Lorsqu’il l’avait giflé, elle n’y avait pas fait attention, mais il lui avait fendu la lèvre, et du sang s’échappait de sa blessure. Elle se rua dans le jardinet derrière la maison. Personne ne pourrait la voir car les lieux étaient entourés de murs sans fenêtre. Elle tira de l’eau du puits, ne chercha même pas à chauffer l’eau sur le feu, versa cette dernière, froide, dans la bassine qui leur servait de baignoire, puis s’y plongea après s’être rapidement déshabillée. Elle se tenait recroquevillée, les mains jointes, en train de prier. Malgré qu’elle vive dans un pays pratiquant, elle n’avait jamais été croyante, encore moins pratiquante. De toute façon, la vie lui avait fait assez de misère comme ça pour qu’elle croit qu’un Dieu d’amour et bienveillant les protégeait. Mais ce soir, elle avait besoin de prier, de se confier, de remercier quelqu’un pour l’avoir sauver. Elle avait réussi à s’en tirer à temps. Il n’avait pas réussi à obtenir ce qu’il voulait d’elle. Tremblante, elle ne savait pas si c’était à cause du froid ou dû à l’état de choc. Elle réalisa qu’il fallait qu’elle sorte de la bassine lorsqu’elle entendit la voix inquiète de sa sœur l’appeler. Elle reprit brusquement contact avec la réalité. Elle ne parla jamais de cet incident à quiconque, encore moins à sa jeune sœur. Elle tenait à la protéger de tout ça. Evidemment, Absynthe ne retourna jamais plus travailler pour Ignacio, et lorsqu’elle avait besoin de viande, elle se rendait dans un autre quartier. Cela lui faisait plus de marche, mais ce n’était pas le plus important.
Absynthe, par la suite, fût obligée d’enchaîner les petits boulots. Mais c’était du travail ingrat, difficile physiquement, et elle n’en avait pas la force. Psychologiquement, elle aurait pu déplacer des montages. Mais le fait d’être une femme avec sa corpulence ne lui offrait pas l’occasion de soulever des tonnes non plus. Pour travailler dans les champs, elle devait se lever en pleine nuit, marcher pendant des kilomètres et passer ses journées entières à moissonner, à ramasser le blé, à le trier et à le ficeler pour le ranger ensuite dans les granges des agriculteurs. Elle n’était pas seule à faire ce travail de forcené, mais elle n’en avait tout simplement pas la carrure. Absynthe, où elle allait, se faisait remarquer pour sa silhouette plus que ravissante, sa taille de guêpe, ses bonnes manières… Beaucoup lui disait qu’elle n’avait rien à faire dans un champ, à se casser le dos, mais plutôt dans un salon, à se faire entretenir par des domestiques. Cependant, elle ne faisait pas partie de ce monde, et elle avait besoin d’argent pour vivre.
A 22 ans, la jeune femme ne s’imaginait pas il y a quelques années qu’elle aurait une telle vie. En train de se tuer à la tâche pour quelques pièces. A peine digne de s’offrir un repas pour deux. Un soir, en rentrant, totalement exténuée, elle trouve sa sœur au lit, livide, grelottante. Inquiète, elle reste avec elle et lui prépare une soupe pour la réchauffer. Elizabeth s’endort paisiblement. Mais le lendemain matin, elle tousse bruyamment et souffre d’une forte fièvre. Craignant pour sa sœur, elle part quémander au médecin –celui qui s’était occupé de son oncle- de l’aide. Ce dernier accepte, mais seulement si elle paie. Elle n’a presque rien, mais lui promet de lui donner le peu d’économie qu’elle a. Il accepte, et se rend au chevet de la jeune adolescente. Il lui annonce alors qu’elle souffre de la tuberculose et qu’elle a besoin d’un bon traitement pour obtenir une parfaite guérison. Avant de s’en aller, Aby le paye en lui donnant ses maigres économies. Apparemment, ce n’est pas assez, mais il ne discute pas. C’est en se rendant chez l’apothicaire qu’elle réalise qu’elle n’a plus rien. Plus un sou. Qu’elle ne peut même pas acheter les remèdes nécessaire à la guérison de sa sœur. Elle manque de s’effondrer sur les pavés pour pleurer comme une gamine, fatiguée de ce combat incessant qu’elle mène depuis le départ de sa tante. Elle a l’impression de ne pas avoir les épaules assez solides. Que dès qu’elle fait quelque chose, le moindre coup de vent réduit tout à néant. Mais elle ne peut pas se permettre de flancher ainsi, pas comme ça, pas maintenant. Sa sœur compte sur elle et Aby ne compte pas lui faire faux bon. Elle se pressa chez le médecin le lendemain pour le prier de faire preuve de bonté et de lui avancer les plantes pour soigner Elizabeth, et qu’elle le rembourserait après. Malheureusement, il refuse… Excepté à une condition. Il fait ce qu’elle lui demande si elle se donne à lui. Horrifiée et outrée par une telle proposition, elle décline l’offre et retourne chez elle. Néanmoins, les choses ne vont pas mieux. Au petit matin, Sa jeune sœur délire à cause de la fièvre. Craignant de la perdre à tout jamais, elle se rend chez le médecin, et en désespoir de cause, accepte le marché. Cependant, elle veut qu’il la soigne d’abord et après, elle honorera le contrat. Au fil des jours, Elizabeth reprend des couleurs et des forces. Elle se remet petit-à-petit, au fil des semaines. Mais la maladie l’a fragilisée. Elle reste frêle, se fatigue vite, ne supporte pas le froid ou la chaleur. Il lui arrive d’avoir des accès de fièvre, puis de se sentir bien pendant plusieurs jours d’affilés…
Quant à Absynthe… Contre son gré, elle a offert sa vertu à ce médecin pour sauver sa sœur. Elle n’a pas aimé la première, ni la deuxième d’ailleurs, encore moins les autres fois. Elle aurait pu s’en tirer si la maladie de sa sœur n’avait pas été aussi tenace. Elle avait besoin régulièrement des visites du médecin et de plantes pour la soigner et renforcer son organisme. Parfois, elle se demandait si le médecin ne le faisait pas exprès, mais en voyant l’état de sa sœur, elle ne pouvait y croire.
Du coup, Absynthe continua à vendre son corps pour sauver sa sœur. Que pouvait-elle faire pour gagner honnêtement sa vie ? Elle avait fait tellement de petits boulots. Elle n’en savait rien. Elle avait été protégée par ses parents et les avait perdus si soudainement. Elizabeth était le seul être cher qu’il lui restait. Elle l’aimait et il était de son devoir de prendre soin d’elle. Mais un matin, en rentrant avec des provisions et des plantes médicinales qu’elle a acheté avec l’argent gagné la nuit dernière, sa sœur ne l’attend pas comme d’habitude, assise à la table de la cuisine. Son instinct lui dit que ce n’est pas normal. Même quand elle ne va pas bien, Elizabeth mettait toujours un point d’honneur à attendre le retour de sa grande sœur. Cette dernière n’était pas dupe et savait très bien ce que faisait Aby pour elle. Mais toutes les deux n’en parlaient jamais. C’était comme un accord tacite entre elles, même si Elizabeth n’avait jamais voulu que sa sœur se sacrifie ainsi. Si leurs parents savaient… Inquiète de son absence, elle l’appelle, mais pas de réponse. Elle pose le tout sur la table et s’avance d’un pas rapide jusque dans la chambre… C’est alors qu’elle tombe à genoux, au chevet de la jeune fille, caressant le front glacial de cette dernière, totalement perdue. Là, étendue sur son lit, le visage pâle, les yeux mi-clos, un bras pendant dans le vide, Absynthe retrouve sa sœur morte.
CHILD OF THE TROUBLES ❖ ROY TODD
Dernière édition par Absynthe E. DiLaurentis le Sam 10 Aoû - 9:42, édité 3 fois
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Ven 9 Aoû - 22:19
☇ LOVE, LUST, FAITH + DREAMS
“« Les illusions tombent l'une après l'autre, comme les écorces d'un fruit, et le fruit, c'est l'expérience. Sa saveur est amère.»”
Les jours qui suivirent, la jeune femme ne s’en souvient pas. Ou du moins, faisait semblant de ne pas s’en souvenir. Elizabeth, sa seule famille, l’être le plus important de sa vie… A 16 ans, elle avait rejoint leurs parents et oncle Frederico. Elle n’avait rien vu, rien vécu, pas le temps de déployer ses ailes qu’on les lui avait arrachées. Absynthe était en colère contre le monde entier. Elle s’était tellement battue. Elle avait lutté. Tellement lutté pour prendre soin de sa sœur. Elle s’en voulait horriblement de n’avoir pas su être à la hauteur. De n’avoir pas pu la soigner comme il faut. De ne pas avoir été à ses côtés lors de ses dernières heures. La culpabilité n’aidait pas, et puis ayant besoin de…survivre ? Elle avait juste continué à se prostituer. Telle une fatalité !
Elle n’avait pas eu beaucoup d’effort à faire. Certains de ses clients lui avaient dit au départ qu’ils ne pensaient pas qu’elle était une prostituée. Il se dégageait d’elle un charme et une prestance digne des dames de ce monde. Elle était belle. Enfin…ça se que lui répétait les hommes avec qui elle couchait. Aby n’y faisait guère attention. A ses yeux, leurs belles paroles étaient un moyen de l’amadouer et de parvenir à leur fin. Une sorte de préliminaire.
Dans son malheur, Absynthe avait eu de la chance… Si on peut appeler ça ainsi. Elle a certes vendu ses charmes pour gagner sa vie et payer des soins médicaux à sa sœur, mais au moins, elle n’était pas à la rue. Les hommes à qui elle offrait ses « services » étaient tous des gentlemans, riches et de bonnes familles. Elle s’était refusé à arpenter les bas-fonds de la ville. Même si elle avait l’impression de ne plus être grand-chose, elle conservait en elle un minimum d’amour propre. Et il était hors de question qu’elle se vende à de la vermine, qui la paierait en plus une misère. Ainsi, chaque soir –ou presque-, elle s’apprêtait de la meilleure façon possible, puis se rendait dans les beaux quartiers de Florence. Elle avait eu un peu de mal au début à s’imposer. Elle n’était pas la seule. Et il y avait quelques bordels –genre de maisons closes-, mais Aby n’avait jamais voulu en arriver jusque-là. Elle tenait à sa liberté et au plaisir –aussi maigre soit-il- de rentrer chez elle le matin. Avec le temps, et en mettant ses charmes en valeur, elle avait attiré l’attention de quelques nobles de la ville. Et elle gagna assez vite de l’argent, assez pour ne plus se prostituer tous les soirs, mais un soir sur deux. Ils payaient bien. Elle avait même été l’amante du prince de Florence, Laurent de Médicis. Mais ce n’était pas lui qui s’était entichée d’elle, mais un comte qui s’intéressa à elle plus que nécessaire. Un soir, alors qu’ils étaient au lit tous les deux, il lui proposa de devenir sa maîtresse officielle. Elle serait logée dans une belle résidence, elle aurait des domestiques, une rente,… Méfiante, Absynthe refusa d’abord, puis il lui fit promettre qu’elle y réfléchirait. De retour chez elle, dans sa chambre, elle se laissa tomber sur la chaise en bois que son père avait sculptée de ses mains. Elle laissa son regard vagabonder sur la pièce, sur la vieille poupée de chiffon de sa sœur qu’elle avait récupéré pour l’avoir près d’elle, sur les vieux dessins que Elizabeth et elle avaient fait quand elles étaient enfants et qui étaient accrochés au mur, sur la couverture rapiécée que sa mère avait raccommodée un nombre incalculable de fois… Puis pour la première depuis la mort de sa sœur, depuis le décès de son oncle, depuis la disparition de ses parents, elle se permit enfin de laisser libre court à son chagrin et de pleurer. Elle avait été forte si longtemps pour tout le monde, qu’elle s’en était oubliée elle-même. Elle ne voulait plus se prostituer. Elle avait horreur de ça. Chez les nobles, il n’y a pas que des gentlemans. Certes, ils paient généreusement, mais ça n’efface pas tout.
Qu’avait-elle à perdre ? Elle ne possédait plus rien. Plus personne à qui se raccrocher. Elle ne voulait plus que les hommes profitent d’elle. Et puis ce comte, il était plutôt charmant. De beaux yeux gris-bleus, des cheveux châtain, grand et lorsqu’il souriant, elle pouvait voir deux fossettes apparaître, ce qu’elle trouvait très séduisant. En acceptant sa proposition, elle serait en sécurité au moins. Ainsi, la nuit suivante, elle lui donna son accord.
Au départ, être autant entouré, chouchouté, traité comme une princesse l’intimida. Elle n’avait pas l’habitude qu’on s’occupe d’elle. Plus depuis longtemps hélas. Mais comme toutes les bonnes choses, elle y prit vite goût. La vie avec César –le comte- se révéla agréable, pleine de surprises. Il était attentionné, aimant, s’intéressant à elle. Contre toute attente, deux mois après être devenue sa maîtresse attitrée, elle lui fit part qu’elle attendait un heureux évènement. Elle avait craint de lui annoncer, de peur qu’il ne la mette à la porte. Mais contrairement à ses peurs, il se révéla fou de joie, l’attrapant par la taille pour la faire tournoyer. Il semblait aux anges et lui promettait déjà des fiançailles dès l’arrivée au monde de leur enfant. Sa vie ne pouvait pas s’annoncer plus belle. Après tant de pertes et de souffrance, elle trouvait un homme digne de ce nom à aimer et qui prendrait soin d’elle. Les mois s’écoulant jusqu’au terme de sa grossesse se passèrent sans problème particulier. César se montrait parfois inquiet, tantôt distant, tantôt prévenant. Il la rassurait en disant que ses affaires le préoccupaient, ce qu’elle croyait. Elle n’avait aucun doute à avoir.
Néanmoins, le destin ou la fatalité peut se révéler bien traître. Elle qui avait retrouvé l’espoir, le bonheur, un homme qu’elle avait appris à aimer…la joie que peut procurer la venue au monde d’un enfant… Elle allait en être privée, par celui-là même qui lui avait tout offert… Avant de tout lui reprendre. Aux premières contractions douloureuses, elle avait fait demander César. Mais il n’était pas là, mais en ville, pour s’occuper d’une affaire de propriété. Celle qu’il comptait lui offrir en cadeau de fiançailles, lui avait-il révélé. Ses cris résonnaient dans la demeure, faisant s’affoler les domestiques, qui fébriles, avaient demandé à une accoucheuse de venir expressément. Mais elle ne voulait pas d’une accoucheuse ou de qui se soit d’autre. Elle voulait César ! L’homme qu’elle aimait ! Si elle avait su avant, jamais elle n’aurait tant prié pour qu’il soit là. La douleur était insoutenable. Comment sa mère avait pu mener deux grossesses et accoucher DEUX FOIS ? Après plusieurs heures de travail, l’enfant aussi bien que le père n’étaient toujours pas là. Absynthe était épuisée, mais elle ne pouvait abandonner. Elle donnerait tout ce qu’elle a pour que son bébé vienne au monde. L’accoucheuse lui disait que c’était normal, pour une première grossesse, que le travail était plus long. Mais en tant que future maman, elle s’inquiétait quand même. Y avait-il un problème ?
Assemblant le peu de force qui lui restait et après des longues poussées, elle fut enfin libérée. Un cri bien strident se fit entendre et Absynthe retomba sur ses oreillers, épuisée, mais heureuse d’y être parvenue. Elle avait réussi quelque chose dans sa vie, et c’était son fils, son miracle, sa merveille. Quand l’accoucheuse l’eût essuyé, elle l’enveloppa d’un linge et le lui déposa sur le sein. Dieu Tout-Puissant ! Il était magnifique ! Une bouille à croquer ! Jamais elle n’aurait cru ressentir un tel amour un jour, si fort, si intense. Rien n’était comparable avec ce sentiment qui venait de dérober son âme et son cœur. Elle savait déjà qu’elle l’aimerait toujours et qu’elle ferait tout pour qu’il soit heureux. Elle le protégerait. Son fils au creux de son sein, bien que fatiguée, elle ne pouvait s’empêcher de le regarder, le toucher, lui parler. Elle avait du mal à croire qu’elle avait pu mettre au monde une si belle petite personne. Le couple avait choisi pour nom, Alessandro –le prénom de son père, à qui elle tenait à rendre hommage-, César, Comte de Florence.
Absynthe s’est assoupie, son Alessandro fermement contre elle. Mais elle se réveille lorsqu’elle sent quelqu’un lui ôter son fils de ses bras. Inquiète, elle sourit lorsqu’elle constate qu’il s’agit de César. Il contemple son fils, rempli de fierté. Puis soudainement, sans l’avoir vu venir, le masque tombe. La seule chose qui l’intéressait, c’était son futur héritier. Ainsi, quelques heures après la naissance, l’enfant lui ait retiré par son père. Et alors qu’elle se remet à peine de l’accouchement, elle est mise à la rue. Désemparée, sous le choc, elle n’a qu’une envie, en finir. Mais elle espère revoir son fils. Elle a eu le temps de l’avoir dans ses bras durant ses premières heures de vie. Elle a ressenti un amour tellement intense lorsqu’elle l’avait contre son sein qu’elle ne peut imaginer ne plus l’avoir auprès d’elle. Elle retourne dans son ancienne maison (limite taudis), et n’ayant pour vivre que la bourse qu’il lui a laissée, elle se retrouve confrontée à la triste réalité. Retourner faire le trottoir comme avant. Mais pas tout de suite, pas maintenant. Elle doit se remettre de son accouchement. Il y a des règles à respecter. Elle espère ainsi, avec cet argent qu’elle aura gagné, reprendre son fils. Sauf qu’elle sait au fond qu’elle ne pourra jamais lui offrir la vie que son père lui offrira et que de toute façon, cet homme sans cœur n’acceptera jamais qu’elle l’élève, il lui a bien dit. La seule chose qu’il lui a cédé, c’est qu’elle l’appelle Alessandro.
A BEAUTIFUL LIE ❖ 30 SECONDS TO MARS
☇ LE FEU RAVAGE MÊME LES COEURS.
“« Il fut un temps où rien n'était éteint, Où seul l'or de mon cœur donnait l'heure. Et alors j'étais forte, mais j'ai perdu la fleur et l'innocence. Dans ce décor qui n'a pas de sens, je n'ai plus rien. » ”
Ne sachant où aller, elle a regagné son ancienne maison, qui se révèle être plus un taudis qu’autre chose. Le cœur meurtri, elle garde le maigre espoir de retrouver son fils. D’ailleurs, chaque jour, elle ne peut s’empêcher de se rendre devant leur demeure, plantée pendant des heures, en espérant y voir son petit Alessandro. En vain ! Elle rôde, telle une âme en peine. Six mois après le drame, elle recommence à se prostituer. Elle a vécu plusieurs semaines sur les florins que César lui a laissés. Mais elle ne peut continuer éternellement cette vie de misère. Alors qu’elle arpente les beaux quartiers, Absynthe rencontre celui qui changera sa vie. Au détour d’une rue, elle se cogne contre un torse dur. Elle manque de tomber, mais une main froide la rattrape au poignet. Elle relevant la tête, elle arrive à distinguer son visage grâce à la lumière s’échappant d’une des maisons sur leur droite. Et ce qu’elle voit lui coupe lui souffle. C’est le plus bel homme qu’elle ait jamais vu. Elle reprend contact avec la réalité lorsqu’un mince sourire apparaît sur les lèvres de ce dernier. Elle s’excuse, confuse de l’avoir bousculé, quoi que c’est plutôt elle qu’il a failli envoyer sur les pavés, monsieur n’ayant pas bougé d’un pouce. La suite… On la connaît ! Qui aurait pu imaginer un destin pareil ? Certainement pas elle ! Pourquoi avoir accepté un tel sort ? Sérieusement, que vouliez-vous qu’elle fasse ? Premièrement, elle n’avait rien à perdre, et deuxièmement, elle n’avait pas trop le choix non plus. En entrant au service de Zéphyr, elle ne m’y pas longtemps à comprendre qui ou plutôt ce qu’il était et dans quel guêpier elle s’était mise.
Sa vie à ses côtés en tant qu’esclave n’a pas toujours été rose. Mais elle ne s’est jamais plainte. De quoi se plaindrait-elle de toute façon ? Elle avait tout perdu et les hommes –humains- lui avaient fait plus de mal que ce vampire. Oh, il pouvait se révéler très cruel, là n’était pas la question. Mais la plupart du temps, elle était comme anesthésiée. Surtout depuis…depuis cette nuit-là. Son espoir de vengeance était la seule chose qui lui permettait de survivre.
Son maître, à cette époque, aimait bien en faire baver à ses esclaves. A ce jour, il n’a plus d’esclave, mais ça n’empêche pas Zéphyr de malmener les mortels. Mais Aby ne se sent plus concernée par le sort des humains depuis qu’elle est succube. Son créateur est un homme qui aime jouer avec les nerfs de ses « petits jouets ». Néanmoins, Absynthe s’était toujours montrée tenace et respectueuse. Elle restait calme et n’élevait jamais la voix. Son grand atout avait sûrement été de cerner son maître et du coup, de faire en sorte de ne pas le fâcher. Son expérience avec les hommes avaient dû l’aider. Comme quoi… Tout sert dans la vie, même les expériences les plus ingrates. Ainsi, en restant posée et humble, il s’est toujours montré correct avec elle, gagnant le respect de la jeune femme. D’ailleurs, il ne s’était jamais montré violent avec Aby, dans le sens où il ne l’a jamais frappé.
Trois ans après être entrée au service de Zéphyr, ce dernier envisage de quitter prochainement l’Italie, et donc Florence. Prise de panique de s’éloigner de son petit bout, elle réussit à s’éclipser quelques heures pour tenter d’apercevoir son fils, chose qu’elle n’avait pas pu faire depuis. N’allez pas croire que cela n’a jamais été une torture pour elle de ne pas le voir. Elle a toujours pensé à lui, jour et nuit. Il lui arrivait même d’avoir des absences, ou de se réveiller en sursaut. Miracle, il fait beau ce jour-là, et son fils est dehors, dans le jardin, avec une femme. Une blonde aux yeux bleus. Mais Aby ne lui accorde que peu d’importance. Seul son fils prend toute la place dans son champ de vision. Il est tout pour elle. Le revoir, si longtemps après lui donne l’impression qu’elle peut enfin respirer. Alessandro gambade un peu partout, ses boucles brunes offrant un contraste saisissant avec son teint de pêche et ses yeux verts. Il est son portrait craché. La même couleur de cheveux, les mêmes yeux. Absynthe est saisie, ébranlée… Elle voudrait tellement le prendre dans ses bras. C’est alors qu’il appelle la femme blonde « Maman ! ». Tout de suite, celle qu’elle avait ignorée au début semble envahir son espace vital, manquant de l’étouffer. Aby manque de tomber, se rattrapant à la grille entourant la demeure. Elle a mal, tellement mal. Le souffle lui manque, elle n’arrive plus à ordonner ses pensées. Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Elle veut juste crier, hurler que c’est ELLE sa mère, pas cette bonne femme. Ils n’y avaient aucune ressemblance entre les deux, c’était tellement flagrant. C’est Absynthe sa mère, elle qui l’a porté pendant 9 mois, elle qui lui chantait des berceuses lorsqu’il était dans son ventre, elle qui l’a mis au monde dans la douleur et les pleurs. Elle qui l’aime comme une mère aime son enfant.
Avant que ses jambes ne se dérobent totalement, elle fuit, se retenant de vomir. Son cœur qui ne tient qu’à un fil bat si vite dans sa poitrine qu’elle a l’impression qu’il va exploser. Blessée, impuissante de se voir volé son rôle de maman, elle n’arrive plus à faire bonne figure. Du coup, la nuit suivante, Zéphyr se rend compte que quelque chose ne va pas et que son esclave semble au bord du précipice. C'est là qu'elle se confie à lui, dans un moment de faiblesse. Et parce qu’elle a assez confiance en lui pour lui dire la vérité sur l’existence de son fils. Il a trois ans et demi, mais il est si mignon, si petit. Zéphyr lui propose alors, après quelques temps de réflexion, de l’aider à le récupérer. Après tout, elle est une bonne servante… Aby n’en croit pas ses oreilles. A-t-elle bien compris ? Va-t-elle pouvoir l’avoir avec elle ? Pourra-t-il vivre à ses côtés ? L’appellera-t-il, elle, maman ? Si elle pouvait, elle sauterait au cou de son maître, mais elle sait que ce n’est pas possible. En signe de gratitude, elle s’autorise à prendre sa main, à la serrer avec ferveur, et à l’embrasser. Tel l’acte d’allégeance d’un vassal envers son souverain.
Quelques jours plus tard, un soir, ils se rendent alors jusqu’à la demeure de César. Apparemment, Zéphyr compte monnayer le retour d’Alessandro. Et Absynthe sait que son maître est plus riche qu’on ne peut l’imaginer. Même César ne refuserait pas, n’est-ce pas ? Quoi que, elle craignait qu’il ne refuse. Après tout, c’était son héritier. Et d’après ses sources, il n’avait pas d’autres enfants. Au final, même si elle avait confiance en son sauveur et maître, elle avait des doutes sur la réaction de César. Toute à ses pensées, elle ne s’attendait malheureusement pas à ce qui allait suivre. Arrivés devant l'habitation, ce qu’elle voit la tétanise. Ils découvrent une bâtisse en flamme. Elle se rend compte qu’elle a retenu sa respiration lorsqu’elle voit une silhouette sortir des lieux, paniquée, exténuée et rampant vers le trottoir. Elle s’avance vers elle, mais se rend compte qu’il s’agit de César… et qu’Alessandro n’est pas avec lui. Horrifiée, elle se rue sur lui, l’attrapant par le col de sa chemise déchirée, le secouant comme un prunier, lui hurlant de lui dire où est son fils. Contre toute attente, le comte la reconnaît de suite. Ses yeux hagards se portent sur la porte d’entrée d’où s’échappe une fumée épaisse et étouffante. C’est alors qu’Absynthe perd le contrôle d’elle-même. Elle se détourne de ce lâche, puis s’élance à toute vitesse vers la demeure, prête à risquer sa vie pour sauver son fils. Rien ne vaut plus la peine d’être vécu si son bébé disparaît. Par malheur, elle n’a pas le temps d’atteindre la première marche du perron que Zéphyr l’attrape par la taille pour l’empêcher d’y aller. Il lui expliquera plus tard que la charpente n’aurait pas tenu et se serait écroulé sur elle. A cette révélation, elle avait haussé les épaules, et alors ? Elle aurait préféré mourir avec plutôt que de lui survivre.
Absynthe se débat, mais ses bras de fers ne la lâchent pas d’un iota. Elle ne sait plus si elle doit hurler ou pleurer. Les deux à la fois sans doute. « Mon bébé ! Mon bébé ! Mon dieu, pas ça ! Prenez-moi à sa place, mais pas lui ! » Répétait-elle sans cesse, sa vision rendue floue par les larmes. Alessandro n’avait pas survécu. Totalement brisée ! Sans plus aucun espoir ! Anéantie ! Son fils mort, elle n’a plus aucun but. Il avait 3 ans et demi. Il était si petit. Toute la vie devant lui. Plus aucun moyen de pouvoir le serrer contre elle, de l'embrasser. Mais la douleur est trop forte pour la jeune femme. Elle est sur le point de plonger. Elle n’arrive pas penser, à réfléchir… Alors sans qu’elle en soit consciente, la colère, la haine prend le dessus. Aby a dépassé sa dose de souffrance pour toute une vie. Elle n’arrive plus à faire face. Elle se noie. Elle se tourne alors vers César, son visage a totalement changé. Elle est presque effrayante avec son visage impassible et son regard meurtrier. On peut même y déceler une lueur de folie, ce qui fait reculer le comte. Toujours affalé par terre comme une larve, elle s’avance vers lui. Elle va le tuer ! Oui, c’est ça ! Tout est de sa faute ! Il a tué son fils ! Il l’a laissé dans les flammes ! Il ne l’a pas sauvé ! Elle espérait qu’avec lui, il aurait une meilleure vie… Il avait tué SON bébé ! Elle était sur le point de le retrouver enfin, de pouvoir être pleinement sa maman… Et cet enfoiré lui avait à nouveau enlevé son Alessandro de la pire manière qui soit. Elle le détestait ! Elle le haïssait. Elle voulait le faire souffrir, l’écorcher vif. Lui faire ressentir la douleur et la terreur qu’elle avait ressentie… Que son fils avait dû vivre durant les derniers instants de sa vie en voyant ce feu l’engloutir et son papa ne pas venir le sauver. A cette image, elle se jeta sur lui, presque démente. Bizarrement, César ne ripostait pas. Il était lui aussi sous le choc. Tant mieux, ça permettait à Aby de le défigurer… Enfin… Jusqu’à ce que Zéphyr intervienne et ne la soulève comme si elle était aussi légère qu’une plume. En même temps, c’est un vampire… Pas d’effort à faire.
Absynthe se calme rapidement. Aussi étrange que cela soit, dans les bras de son maître, elle se sent en sécurité. S’apaisant petit-à-petit, son regard ne quitte pas César une seule seconde. Zéphyr lui demande d’attendre son heure pour se venger. Il lui promet qu’elle aura sa vengeance et qu’elle pourra faire durer le plaisir et le torturer selon son bon vouloir, mais pas maintenant, pas ici, pas comme ça. La jeune femme semble comprendre l’idée, mais en fait, elle est très très loin de se douter un seul instant qu’il a pris une décision…irréversible.
VENGEANCE IS MINE ❖ EPICA
Dernière édition par Absynthe E. DiLaurentis le Sam 10 Aoû - 11:14, édité 2 fois
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
✤ LETTRES A LA POSTE : 355
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 09/08/2013
✤ OU TU TE TROUVES ? : Aux Plaisirs Coupables
✤ EMPLOI/LOISIRS : Meneuse aux Plaisirs Coupables
✤ HUMEUR : Exigeante...
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Ven 9 Aoû - 22:20
☇ In the blood and the suffering...
“« Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l'homme. » ”
Eclatée en mille morceaux, Absynthe continue de servir Zéphyr. Auprès de lui, elle est à la maison. Depuis ce drame, il est devenu plus que tout son refuge. Aussi étonnant que ce soit, cet évènement dramatique les a rapprochés. Certes, elle restait une esclave et lui son maître, ça ne changeait rien à ce niveau-là.
Zéphyr lui révélera peu de temps après sa transformation que c’est cet évènement qui l’a poussé à la transformer, dans l’espoir de lui offrir sa vengeance, mais aussi une nouvelle vie. Peut-être avait-il aussi voulu apaiser ses souffrances. De toute façon, sa nouvelle vie ne pouvait pas être pire que la première. Peut-être savait-il…qu’elle resterait toujours à ses côtés. En tout cas, peu importe la raison. A ce jour encore, elle lui en est éternellement reconnaissante. Il lui a offert un cadeau. Il aurait pu se révéler empoisonné à vrai dire, mais Absynthe avait su en tirer le meilleur.
Ainsi, en 1464, à l’âge de 26 ans, Aby devint une succube. Quelques mois après la mort de son fils, elle avait définitivement changé de statut. Et tout d’abord, il avait fallu s’acclimater à sa nouvelle condition... Ce qui s’est révélé… Difficile d’un point de vue émotionnel. Il ne faut pas oublier que les sentiments, les émotions sont décuplés lorsqu’on est un vampire. Et la jeune femme a déjà eu une bonne dose d’émotions dernièrement. Elle avait eu une plutôt bonne maîtrise de ses instincts de tueur… Disons qu’elle ne sautait pas sur le premier humain passant à proximité dès qu’elle avait faim. Elle savait se tenir et réfréner ses pulsions.
Ce qui motivait Absynthe à s’imposer une discipline de fer, c’était qu’elle avait un objectif très concret à l’esprit. Elle avait beau avoir changé, être moins sensible et bien plus cruelle qu’elle ne l’avait jamais été en tant qu’humaine, elle n’oubliait pas sa vengeance. Jamais ! Zéphyr l’a même aidé à traquer ce pourri et lui a laissé tout le loisir de le faire souffrir. Certes, cela s’était révélé long d’attendre, mais elle comprenait à présent pourquoi. Malgré toute sa haine, jamais elle n’aurait pu aller au bout. Alors qu’en tant que succube, elle n’avait aucun scrupule à le torturer jusqu’à ce qu’il en crève. Oh, mais attendez… Elle avait fait durer le plaisir des nuits et des nuits… Il la suppliait d’arrêter, mais elle recommençait encore et encore. Il priait dieu de le laisser mourir, mais même ici-bas, il ne pouvait rien pour lui. Aby avait été claire avec lui. Il ne s’en sortirait pas, il était condamné. Elle prenait un réel plaisir à le torturer, à l’entendre hurler et même pleurer… Jusqu’à ce qu’il s’évanouisse sous le coup de la douleur. Mais elle ne lui laissait pas de répit. Elle le réveillait, un grand saut d’eau en plein visage. Le sang coulait régulièrement… Mais aucune goutte n’avait franchi ses lèvres. Elle ne voulait pas se souiller. Elle utilisait un peu tout ce qui lui passait sous la main. Des lames… Hum, quel délice ces ruisseaux sanguinolents ; elle l’avait même cloué au mur une fois, et l’avait laissé là, suspendu, des gros clous enfoncés dans les mains et les poignets. Il s’était évanoui. Mais il n’était pas mort… Robuste, mais ça l’arrangeait. Ainsi, elle faisait durer son plaisir.
Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était d’utiliser le feu. Elle le terrorisait… Les flammes léchaient ses mains, ses pieds… Elle pouvait encore entendre ses hurlements. Une véritable symphonie. Parfois la colère prenait le dessus, et elle le ruait de coups, tout en prenant garde à ne pas l’achever. Il aurait été dommage qui meurt, sans souffrir assez. Puis au bout de la quatorzième nuit, elle décida qu’il était temps que ça s’arrête. Oh non, elle n’avait aucune pitié pour cet homme. Aucun remord non plus. Mais il ne fallait pas oublier qu’il s’agissait d’un humain et qu’il ne pouvait pas tenir indéfiniment face à de telles conditions de vie. Chaque nuit, il était battu, charcuté, écorché, brûlé à vif jusqu’à l’aube. Il dormait tout le jour pour se remettre… Mais au bout de la quatorzième nuit, Absynthe avait senti qu’il ne verrait pas le soleil se lever. Accroché à une chaîne, les bras joints, tendus au-dessus de sa tête, ses pieds touchaient à peine le sol. Alors sans crier gare, après lui avoir asséné à nouveau quelques brutalités, elle plongea son bras dans le torse de César. Il la fixa, horrifié et soulagé à la fois. Elle ne quittait pas ses yeux. Elle voulait voir la lueur s’estomper et s’éteindre enfin. Elle lui murmura alors, assez fort pour qu’il puisse entendre « Pour moi… Et mon fils ! ». Puis sans hésitation, elle lui arracha le cœur. Elle le sera entre ses doigts, puis le jeta sur le sol du cachot, l’abandonnant aux rats. La cage thoracique béante, le cœur explosé, ainsi prenait fin son calvaire.
« Je me permets de reprendre la parole. Merci à la narratrice, qui a su retranscrire ce que je n’aurai pu dire. »
Etre succube, cela a des avantages, comme des inconvénients. Comme chaque boulot. Je n’en connais aucun qui soit merveilleux et sans côté sombre. Je dois dire que cela m’a fait bizarre au début. Je ne m’attendais pas à attirer autant de regards. Bon, j’avais eu l’habitude étant humaine des attentions de certains hommes. Mais en étant succube, je me rendais compte que ma condition d’humaine ne me permettait pas de tout discerner, de tout comprendre. J’ai mis un peu de temps à comprendre l’impact que je pouvais avoir… Mais croyez-moi, quand Zéphyr m’ a démontré ce que je possédais, j’ai su manier mon pouvoir de séduction avec une habilité redoutable. J’aime piéger ces hommes qui m’ont blessé…et à qui j’aime rendre la monnaie de leur pièce en les faisant prisonniers. Bon, en tant que succube, je n’ai pas le droit de tuer… Dommage, j’aurai bien aimé en faire souffrir quelques-uns. L’inconvénient ? J’attire les regards concupiscents sans le vouloir, et parfois, même si c’est flatteur, cela m’exaspère. Au point que dans mes mauvais jours, je peux devenir très…cruelle. Cela réveille peut-être en moi des souvenirs pas très reluisants de ma vie passée, quand j’étais humaine. Néanmoins, aujourd’hui, je ne suis plus atteint par tout cela. Oui, les décennies ont au moins ce miracle de nous faire oublier certaines choses… Mais pas tout malheureusement.
NIGHT OF THE HUNTER ❖ 30 SECONDS TO MARS
☇ Au goût de l'Absynthe...
“« Peu importe le nombre d'années que l'on a ; quand la nuit tombe, elle apporte avec elle des peurs cachées dans notre âme depuis l'enfance. » ”
Ma vie à présent ? C’est toujours Zéphyr ! Je suis toujours succube. Oui oui, à 550 ans, je n’ai jamais ressenti le besoin de m’émanciper contrairement à la plupart de mes congénères. Qui sait pourtant si un jour, je ne voudrais pas m’affranchir ? Pour le moment, même si Zéph’ me « libérait », je n’irai nulle part. Je suis très bien là où je suis déjà. Pourtant je suis bien différente de l’humaine que j’étais avant. Je suis forte, indépendante, je sais ce que je veux et je me sens libre. Auprès de mon créateur, je me sens vivante, et c’est surtout parce qu’avec lui, j’ai une certaine liberté de manœuvre. Oh, je vous arrête tout de suite ! Entre Zéph’ et moi, il n’y a rien d’autre qu’une réelle et tendre complicité. Bon, certes, je ne vous cacherai pas que dans les premières années en tant que succube, Zéphyr et moi avons été amants. Il m’a réellement fait prendre conscience de ma beauté et de mon pouvoir de séduction. Je n’y avais jamais vraiment cru avant, comme vous pouvez vous en douter. Grâce à lui, je me suis rendue compte que tous les hommes ne sont pas tous pareils et que certains savent respecter les envie et les désirs des femmes. Il m’a redonné confiance, me montrant qu’il ne tenait qu’à moi de pouvoir dire oui ou non. Un réel lien de confiance s’est noué durant cette période de ma vie et il est indéfectible encore aujourd’hui. C’est durant cette période que je suis tombée amoureuse de mon créateur. Notre relation a duré quelques années… Et puis, le temps faisant son œuvre, l’amour ne dure pas éternellement à mes yeux. Je suis plutôt philosophe à ce niveau-là. Après tout, je suis une ancienne prostituée et mes illusions d’enfant sur l’amour ont vite été brisées. Pour moi, amour ne rime pas avec toujours. Sûrement la cause qui fait que je n’ai personne dans ma vie et que je n’en ressens pas le besoin… Du moins pour une relation sur la durée. Du coup, cet amour que porte une femme à un homme s’est transformé en quelque chose de bien plus puissant, de beaucoup moins éphémère. L’amour qui relie deux êtres d’une même famille, ampli d’affection, de tendresse et de respect. Entre nous, il n’y a aucune relation ambiguë. Il est mon créateur, je suis son infant, il est mon père, je suis sa fille, il est mon sauveur, je suis son éternelle obligée.
Bon, certes, il est parfois lunatique, mais à force, on s’y habitue. Et j’ai eu tout le temps de m’y faire, croyez-moi. Je ne le prends pas personnellement. J’ai pu voir au cours des siècles nombre de ses facettes. L’homme qu’il est. Certes, c’est un vampire, mais il reste avant tout un homme. Comme moi-même je reste une femme. Il peut être doux et tendre comme j’ai pu le constater –si si, je vous jure que je ne fabule pas, mais il est vrai que c’est une facette de sa personnalité qu’il ne montre pas à grand monde-, mais aussi coléreux et sanguinaire. Tyrannique comme protecteur, faisant preuve d’une loyauté à toute épreuve. Il peut se révéler joueur parfois… faisant preuve d’humour. Mais j’ai aussi assisté à des moments plus difficiles pour lui, de détresses –peu nombreuses néanmoins-, de rage, de haine… Dans certaines situations, il peut faire preuve d’une grande patience, s’amuser un peu avec vous, vous faire tourner un peu en bourrique pour son bon plaisir…puis la seconde suivante, sans que vous ne l’ayez vu venir, il ne joue plus du tout et vous vous retrouvé alors à sa merci, condamné. J’ai un créateur puissant, et je sais que ses ennemis n’ont pas intérêt à le chercher d’un peu trop prêt. Mais ne dit-on pas qu’il existe toujours plus puissant ?
Sur certains points, je suis un peu comme lui. J’ai des valeurs et je n’accepte pas qu’on les bafoue. Je suis un brin autoritaire et l’irrespect m’insupporte au plus haut point. Si on me manque de respect, vous pouvez être sûr que vous allez le regretter. J’ai des phases comme ça où il m’arrive de laisser mes bas instincts prendre le dessus, et je n’hésite ni à torturer, ni à bouffer les humains. De toute façon, comme toutes les femmes, qu’elles soient humaines ou vampires, j’ai mes humeurs. C’est comme mes cheveux. J’aime, selon mon bon plaisir, changer de couleur. On pourra vous le dire, je peux me montrer intraitable, mais seulement lorsque je ne me sens pas bien (colère, désespoir, haine), ou lorsqu’un esclave se montre insolent avec moi. Mais je suis plus mesurée aussi en règle générale, plus modérée. Comme je l’ai déjà mentionné, le manque de respect est rédhibitoire, mais il m’arrive à quelques occasions de faire preuve d’un minimum de magnanimité (si si, ça existe, promis) lorsqu’il le faut. La torture, je peux l’employer, mais je l’utilise en dernier recours. Je ne pense pas être trop cruelle. S’il le faut, je peux m’y mettre par contre, mais ce n’est pas ce que je préfère.
Et la seule chose qui pourrait me faire sortir de mes gonds, c’est que quelqu’un, peu importe de qui il s’agit, si c’est un simple quidam ou un roi, s’en prenne à Zéphyr. Je pourrais entrer dans une rage folle et meurtrière. Ceux que j’aime sont sacrés pour moi. Il est hors de question d’y toucher.
Je suis totalement dévouée à mon créateur. Je n’imagine pas ma vie loin de lui trop longtemps. Certes, parfois je suis obligée de quitter HeartKiller pour inspecter les autres clubs que Zéphyr possèdent, mais je n’aime pas trop m’attarder. Il m’a offert une autre vie, bien meilleure à mes yeux que celle que j’aurai pu avoir si je n’avais pas croisé sa route. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Ainsi, pour moi, il est normal et naturel en fait d’être à ses côtés, de le servir et de lui être fidèle. Je serai prête à me sacrifier pour le sauver, peu importe le contexte ou la raison. Par exemple, je suis au courant du petit secret que mon créateur cache jalousement. Cette relation avec Anastasia, une de mes danseuses… Ce qui se passe entre eux provoque en moi une certaine angoisse, même si je n’en laisse rien paraître. Oh, n’allez pas vous imaginez une seconde que je suis jalouse, pas du tout. Je suis bien loin de ce stade. Je suis seulement très inquiète pour Zéphyr. Anastasia n’est pas n’importe qui. Il s’agit de l’esclave de César –un prénom que j’abhorre vous vous en doutez -, ennemi de Lorcan…et donc ennemi de mon créateur par la même occasion. S’il se faisait prendre… Je n’ose imaginer l’horreur et le désespoir de la situation. Je suis loyale et il est impossible pour moi de le trahir ou de le déshonorer. S’il fallait mourir pour préserver son secret, je le ferai sans aucun regret.
Après, ce n’est pas parce que je suis dévouée que je suis stupide. J’ai un minimum de jugeote. Sévère, franche et ferme, j’ai aussi du caractère, même si je suis facile à vivre la plupart du temps. J’ai beau être du côté de Zéphyr et avoir les mêmes ennemis que mon créateur, j’aime aussi me faire ma propre opinion avant de me positionner. Bon, sauf pour César, lui on va éviter d’aller s’en rendre compte par soi-moi, c’est l’ennemi public n°1. Néanmoins, ce que je cherche à vous faire comprendre, c’est que je n’agis pas ou n’obéis pas non plus aveuglément. Je ne dis pas « Amen » à tout ce qu’il peut dire. Je sais discerner le bien du mal et ce qui se fait de ce qui ne se fait pas. Bien sûr, je ferai ce que Zéphyr me demande, mais je saurai toujours si c’est bien ou pas.
Ce qui n’arrange rien, c’est que je suis une femme protectrice avec les personnes que j’aime…qui ne sont pas nombreuses, je vous l’accorde. En même temps, je n’aime pas m’investir auprès de gens qui n’en valent pas la peine. Ça demande bien trop de temps et d’énergie, et ça ne m’intéresse pas. Evidemment, vous vous imaginez tout de suite vers qui se tourne ce sentiment protecteur. Je sais pertinemment que Zéphyr est parfaitement assez grand et tout à fait capable de se protéger tout seul et de gérer ce qu’il faut comme il faut. Cependant, même si j’apprécie Anastasia, et que j’espère voir Zéphyr heureux, je ne peux s’empêcher d’avoir peur pour lui. Je suis consciente qu’elle est sa première relation plus ou moins sérieuse depuis notre histoire. Oh, il ne faut pas se leurrer. Monsieur Romanov aime les femmes et les nombreuses conquêtes qui se sont succédé sous mes yeux parlent pour moi. Je ne suis pas aveugle, je le connais bien. Je voudrais tellement le voir heureux avec quelqu’un qui en vaut la peine. Son sourire, même s’il n’est pas toujours au rendez-vous, est la plus belle démonstration qui soit. Le sourire de Zéphyr a toujours eu un impact sur moi. Quand nous étions amants, il avait le pouvoir de me faire chavirer corps et âme. Aujourd’hui, les choses ont changées. Il me rassure et m’apaise. Et si Anastasia peut être une des sources de ce fameux sourire, alors oui, pourquoi pas… J’espère juste qu’ils seront discrets… Sinon je serai dévastée s’il devait arriver quoi que ce soit à celui à qui je dois tout.
Je suis aussi protectrice envers Logan, l’autre infant de Zéphyr. Le dernier né, le petit nouveau quoi. Je me considère comme sa grande sœur, et comme toute grande sœur qui se respecte, face à un petit frère insupportable, je rêve de lui botter les fesses. Mais je préfère la patience à la violence. Il est jeune encore. Son nouveau statut est perturbant pour lui, comme cela l’a été pour moi. Il semble juste mettre un peu plus de temps que moi je trouve. Mais le but que je m’étais fixée –la vengeance- m’a sûrement aussi beaucoup aidé à me contrôler. Je garde toujours un œil sur lui, même s’il nous mène parfois la vie dure avec ses caprices et se montre parfois odieux pour attirer l’attention de son entourage. Ce que je veux, c’est le protéger de ses incartades, de crainte qu’il ne s’en prenne à la mauvaise personne. Je veille donc à ce qu’il ne lui arrive rien de regrettable. Nina, une vampire au sacré tempérament est là et sait le remettre à sa place. On n’est pas de trop quand il s’agit d’éduquer un incube aussi jeune. Il est tout de même dommage de savoir que ce jeune homme ne supporte pas de ne pas être le seul infant de Zéphyr. Après tout, il a la chance d’avoir une sœur et un frère. Une nouvelle famille. Il devrait s’estimer chanceux. J’évite donc de trop compter sur lui, de peur qu’il s’amuse à me faire une crasse ou à foutre le merdier.
Ma vie, c’est aussi le « Plaisirs coupables ». Tout comme Zéphyr, je tiens énormément au club dans lequel je travaille. J’y suis meneuse et c’est moi qui m’occupe des danseuses. Elles sont un peu comme mes filles. Je suis exigeante avec elles. Un peu dure et autoritaire aussi, mais toujours juste. Elles savent qu’elles doivent bien se conduire et faire leur boulot correctement. Si tout est correct, il n’y aura pas de représailles. Je m’occupe de les former, de leur apprendre le métier, de choisir leur tenue, de veiller à leur sécurité et à leur confort. C’est mon boulot, et je suis très minutieuse.
Le recrutement, en tant que succube, il m’arrive de m’en occuper, bien que Shane, mon frère, s’en charge en priorité. Je sais ce que je recherche et je suis souvent mieux placée que lui –ce n’est que mon avis-. Quoi que lui aussi fasse du bon boulot la plupart du temps. Mais de toute façon, celui qui a le dernier mot rester le patron, Zéphyr.
Aux « Plaisirs Coupables », j’y passe énormément de temps. C’est ma deuxième maison. D’ailleurs, il m’arrive parfois encore de monter sur scène pour danser. Mais vraiment de manière très occasionnelle. Comme je l’ai dit, Zéphyr me laisse totalement libre à ce niveau-là. Je danse pour mon bon plaisir. J’ai une certaine expérience dans ce domaine après tout. On m’a même surnommé « l’Etoile filante ». D’après les échos relevés à droite et à gauche, quand je danse, je brille telle une étoile. Et mes apparitions restant exceptionnelles,… d’où le terme d’étoile filante. Au fond, ils n’ont pas tort. Une étoile filante, quand elle passe dans le ciel, tu attends toujours son passage avec impatience parce que c'est rare, que tu en vois si peu dans ta vie d’humain. Et puis lorsqu'elle apparaît enfin, c'est court mais magique. C’est comme retenir ta respiration et lorsqu’elle disparaît à l’horizon, tu te dis qu'il te faudra attendre peut-être des années avoir de pouvoir en contempler une autre. Mes shows occasionnent un véritable raz-de-marée, au point qu’on est obligé de refuser du monde. Mais le club n’a pas besoin de moi pour faire venir des clients. Il marche très bien sans que j’apparaisse. Par contre, tout le monde sait que je suis l’infant de Zéphyr, du moins chez les habitués. Personne n’ose m’importuné, car je ne vends mes charmes à personne. Je ne veux plus me retrouver dans le lit d’un homme parce que celui-ci l’a décidé. C’est moi qui décide, et je n’ai aucune envie qu’un homme me force à quoi que ce soit. De toute façon, ma priorité reste la formation de mes danseuses.
Quant au fait que je n’ai pas d’homme dans ma vie, disons que c’est plus par choix qu’autre chose. Non pas que je n’aimerais pas trouver l’amour de ma vie, qui n’aimerait pas ? Mais je pense que je n’ai pas la tête à ça. Ce n’est pas ma priorité. J’aime ma vie telle qu’elle est ! M’occuper de mes danseuses, gérer le club si besoin quand Zéphyr me le confie, ça me convient parfaitement. Une aventure d’une nuit, oui, après tout, j’ai des envies, des besoins comme tout le monde. Après tout je reste une femme –succube de surcroit-, et j’aime séduire, plaire aux hommes. Mais m’investir, je n’y pense pas. Et je n’ai rencontré personne qui pourrait faire chavirer mon cœur, mon corps et mon âme. Et puis il ne faut pas oublier que je suis une ancienne prostituée. Pendant un temps, j’avais une mauvaise image de moi-même...et des hommes. C’est petit-à-petit, en étant au service de Zéphyr, que j’ai appris à me voir autrement. Telle que je suis. Une femme, avec ses forces et ses faiblesses. J’étais un objet bon à assouvir les besoins primitifs des hommes. J’ai bien changé depuis. Je suis une femme forte et je me suis promise de ne plus jamais être utilisé comme un mouchoir qu’on utilise et qu’on jette juste après.
Je souris… Mais je ne ris pas souvent. Enfin si, j’aime rire et m’amuser. Ce n’est pas parce que j’ai un passé qui me hante encore que je ne profite pas de la nouvelle vie que Zéphyr m’a accordé. Ça serait quand même trop bête, vous en conviendrez. Je vous assure, je reste une femme chaleureuse la plupart du temps. Mais si je ris et m’amuse, ce n’est pas en n’importe quelle compagnie. Le rire est une porte ouverte vers les émotions, et je ne me permets pas ce genre de futilité devant le petit personnel. En réalité, je ne suis vraiment moi-même qu’en présence de Zéphyr. Je lui fais entièrement confiance et je me sens assez en sécurité pour m’autoriser à être celle que je suis vraiment. J’ai l’air froide et distante en général, et je le suis. Mais parce qu’il s’agit pour moi de garder les autres à plusieurs kilomètres de moi. Et comme j’ai déjà quelques décennies derrière moi, que je suis sous la protection de Zéphyr, peu de personnes osent m’aborder. Ce qui m’arrange parfaitement. Je me laisse aussi aller en compagnie de Shane. Après tout, depuis le temps que nous nous connaissons, je le considère comme le frère que je n’ai jamais eu. Il m’arrive de me reposer sur lui car je sais qu’il ne se passera jamais rien entre nous.
Enfin, mon passé est quelque chose dont je ne parle jamais. Zéphyr est la seule et unique personne à connaître mon histoire. Quand on me pose des questions, je ne réponds pas ou bien de manière très vague. De toute façon, je n’ai pas à répondre à quiconque, encore moins aux curiosités mal placées. Je ne dois obéissance qu’à mon créateur et cela me convient amplement. Je n’aime pas parler de ce qui m’a fait souffrir, de ce qui m’a détruite. Les blessures sont toujours là, quelque part, et je ne cherche pas à les raviver. La dernière perte que j’ai subie m’a fait presque faite sombrer dans la folie. Il n’est pas sage pour un vampire aux émotions décuplées de réveiller de tels souvenirs… Ils risqueraient de se ruer sur moi tel un tsunami, m’emportant au large, sa force implacable m’empêchant de regagner la rive rassurante de ma raison. Au final, je finirai par me noyer. Et ce n’est pas ce que je veux.
FEMME D'AUJOURD'HUI ❖ SOFIA ESSAIDI
Dernière édition par Absynthe E. DiLaurentis le Sam 10 Aoû - 20:19, édité 3 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Ven 9 Aoû - 22:31
Bienvenue ! :cute :
Tu dispose de 7 jours pour terminer ta fiche, n'hésite pas à demander un délais au staff si tu as besoin. Nous te l'accorderons avec plaisir
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Ven 9 Aoû - 23:13
Merci pour toutes ces informations
J'ai hâte d'avoir tout posté
Zéphyr E. Romanov « The last thing I want to do is hurt you. But it’s still on the list...»
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 0:45
Je te fais un post de ouf demain huhu mais je suis trop heureux de te voir mon aaaaaaaabyyyyyyyyyyyyyy je te love déjà tout plein et trop hâte que tu postes tout et de rpppppp!!!!
Invité Invité
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 8:51
CE N'EST PAS LE BON CODE REGLEMENT Tu vas être pendu
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 8:59
Oups! Pardon pardon! Pas le fouet, j'suis trop jeune pour mourir! Bon, je vais voir ça de plus près et changer le tout rapidement. Désolée
Zéph'-> Oui, moi aussi, mais je dois être plus attentive tu vois XD
Invité Invité
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 9:02
Je fais peur Niark niark REBIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE SUR HK Tu connais déjà la maison
Si tu as la moindre question n'hésite pas à nous mporner On ne mord pas toujours
Et je te re-offre une licorne Pour fêter ton second perso (à quand le troisième ? )
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 9:08
Oui, tu fais peur Mais au lieu de lire le règlement en transversale, je l'ai lu en entier! Et j'ai changé le code du coup ^^ Ça remet les brebis égarées sur le bon chemin
Merci pour la licorne, elle est trop belle Mais euh...3ème perso, euh...c'est pas prévu au programme. Déjà que Aby ne l'était pas Après qui sait? J'aurai peut-être un nouveau coup de foudre
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 9:09
Oups...double post inutile
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Nina Stark I’M YOUR OWN PERSONNAL JESUS
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 9:28
Hiiiiiiiii
Contente de te voir enfin belle Aby! Depuis le temps que zeph me promet qu'on pourra bientôt se crêper le chignon (ou pas :D)
Zéphyr E. Romanov « The last thing I want to do is hurt you. But it’s still on the list...»
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 9:36
Tu me fais honte Aby, je suis sûr c'est Caleb qui te fait faire des choses pareilles
Je pense pas être conscient du bordel dans lequel je m'enfonce avec tous ces persos fracassés du bocal desquels j'ai une fâcheuse tendanxe masichiste à m'entourer
T'as 7 jours pour faire ta fiche, tu le sais ça? Mais vas falloir te bouger, parce que moi je veux pas attendre aussi longtemps, tu le sais aussi ça n'est-ce pas?
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 9:52
Nina-> Rooh, tout de suite se crêper le chignon! Comme si deux filles ne pouvaient pas rester dans la même pièce sans se taper dessus... On n'est pas des bourrins quand même! Faut leur montrer aux mecs qu'ils ont tort!!! Merci pour l'accueil en tout cas, ça fait plaisir :D
Zéph'-> Ayé, monsieur est pas content! Ça commence! Masichiste? Masochiste tu veux dire... Bien fait pour toi! Tu l'as voulu! En fait, ma fiche est faite tu le sais ça Mais tu vois, ce qui me prend du temps, c'est les gifs, les musiques, etc...les finitions quoi. Mais peut-être que d'ici ce soir, tout sera posté, qui sait?
Nina Stark I’M YOUR OWN PERSONNAL JESUS
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 10:05
Lundi t'as intérêt à être validée parce que ça va y aller le rp hahahaha
J'suis en manque de fourberies les enfants! On fera plein de bêtises hein Aby dis dis dis? Juste pour embêter zeph :p
Absynthe E. DiLaurentis Au goût de l'Absynthe...
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 10:25
J'ai l'impression que tu es une sacrée petite coquine Alors comme ça on aime foutre le bordel?? Je sens que ça va me plaire. On parlera du lien qui les unit par mp si tu veux?
D'ici lundi, je devrais avoir fini de poster ma fiche ^^
Invité Invité
Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 13:41
C'est parfait, j'attends l'aval de Zephyr pour te valider
Zéphyr E. Romanov « The last thing I want to do is hurt you. But it’s still on the list...»
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 15:15
Mon abyyyyyyyyyy viens dans mes bras
Oui oui je suis entièrement d'accord pour sa validation!!!! Désolé avec le tél j'ai pas encore pu t'accuillir comme il se doit... je pense que demain je te mpotte concernant une idée pour un premier rp
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Sam 10 Aoû - 16:29
Aaah moi aussi je suis sur mon phone. Pas évident de répondre, je comprend.
John - Oooh merci
Zeph' - Zephouneeeeet *in his arms* Merci merci merci Ça veut dire que la fiche t'a plu? J'attends ton mp avec impatience
Zéphyr E. Romanov « The last thing I want to do is hurt you. But it’s still on the list...»
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Lun 12 Aoû - 10:27
Mais ouiii tu crois quoi! Enfin j'ai pu lire son histoire :cute:J'adore ton profil, les gifs tout ça! Moi aussi faut que je te rajoute!!! Bon comme on t'a laissée à l'abandon suffisamment longtemps...
Spoiler:
- bienvenue parmi nous ! -
THE HARDEST THING IN THIS WORLD, IS TO LIVE THERE
→ Félicitation! Les membres du staff sont heureux de t'apprendre que tu es validé(e)! Nous te souhaitons donc la bienvenue parmi nous et sommes heureux de te compter parmi nos membres!
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→ Surtout, n'oublie pas de souhaiter la bienvenue aux nouveaux, c'est important pour une bonne intégration! Et pourquoi pas faire des demandes de liens et de RPs après?
→ Et pour finir, toute l'équipe espère que tu t'amuseras bien sur HeartKiller :)
UNE NOUVELLE AVENTURE COMMENCE POUR TOI
✤✤✤
Oui juste pour la frime, et parce que c'est toi
Aaaaah, et maintenant que je suis sur le pc :
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Sujet: Re: Absynthe Eden DiLaurentis Lun 12 Aoû - 13:54
Wahououou! Tous ces smilies, c'est intense! J'aaaiiiime!
Je suis sur mon tel, du coup je suis restreinte. J'aime le «parce que c'est toi» Je suis contente que la fiche te plaise Comme quoi ça a bouillonné...fusionné lool.
Merciiiiii :nounours:Aby est validée, je vais pouvoir m'éclater...On va pouvoir s'éclater
EDIT : Et je suis contente que la sign' et le profil te plaisent aussi