Les deux armes se frappaient entre elles sans aucune douceur. Les étincelles volaient face à la violence de leurs coups. Et ils continuaient, s’affrontant ainsi dans la salle d’arme depuis des heures et des heures. Mais jamais l’un ne faiblissait. Cela aurait trop fait plaisir à l’autre. Puis chacun avait ses objectifs. L’un pour garder sa place à la cours, l’autre pour prouver qu’il avait un minimum d’intérêt pour Père. Alors ils continuaient de se débattre, donnant toujours des coups plus forts, cherchant la faille de son adversaire. Le plus jeune des deux fut alors plus rapide dans ses enchaînements. Il semblait montrer un jeu qu’il cachait depuis le début. Et ce fut sûrement ce qui marqua la fin du combat. Dans un bruit strident annonçant la victoire de l’un et la défaite de l’autre, l’épée s’échut au sol. Seth arrêta son geste lorsqu’il mima l’exécution de son adversaire avant de prendre une position droite. Henrik Majken Bridgestone observait du fond de la salle, un sourire plein de fierté crochait ses lèvres. Il ne portait pas d’attention à sa descendance, trouvant la chose des plus ennuyeuses mais il avait ouïe des entraînements qui se révélaient vraiment excellant de son fils, Seth.  Et il voulait voir par lui-même, ce qui au final, fut une grande surprise. Le jeune homme attendait avec réticence les réactions des deux hommes, craignant que père refuse qu’il s’entraîne plus aux jeux des armes par simple perte de temps. Refusant ainsi le contact visuel par crainte et respect, il fut presque surpris en entendant la voix de son père claquer dans l’air : « Mr. Fawkes, entraînez-le, qu’il devienne meilleur que vous ne l’êtes ! » Puis Père prit congé sur ces paroles, n’offrant aucuns regards à son fils. Ce dernier n’en tenait pas compte, relevant un regard déterminé vers son nouvel entraîneur. D’un même mouvement, ils reprirent leurs armes et se lancèrent à nouveau l’un contre l’autre. Les heures passèrent. Les coups continuaient de pleuvoir. Toujours plus de férocité. Les conseils étaient crachés entre deux halètements. Seth continuait à donner tout ce qu’il avait, suivant les recommandations en même temps. Il s’épuisait, mais il continuait. Il avait mal, mais il continuait. Et il répondait toujours la même chose quand son maître lui ordonnait une pause. Il disait, sa voix roque et hachée par sa respiration difficile : « J’arrêterais quand mes muscles me feront tellement mal que la pensée même de les bouger me ferait souffrir. J’arrêterais quand le venin de la fatigue aura empoissonné tous mes membres et que je ne pourrais esquiver un seul mouvement. J’arrêterais quand je serais assez fort pour décimer tous ceux qui oseront me donner l’ordre de faire une pause. J’arrêterais quand je serais enterré, six pieds sous terre. Je ne suis pas encore mort alors je continuerais à tenir mon épée ! »


Elle était belle entre ses mains. Douce et coupante à la fois. Lourde et légère à la fois. Elle glissait entre ses doigts, s’habituant à la main de celui qui la portera jusqu’à sa mort. Elle avait été forgée par le plus brillant des forgerons du royaume. Seth ne pouvait retenir le fin sourire remplit de fierté qui étirait et soulevait la commission de ses lèvres. Il se mit à enchaîner des mouvements dans le vide, s’enthousiasmant du bruit qu’elle faisait quand elle fendait l’air, l’imaginant sans mal couper net la chair qui se retrouverait devant elle. Il avait enfin trouvé sa compagne et en tant que compagne du Chevalier Noir, elle se devait de posséder un nom. Le nom que murmureraient ses ennemis avant de la sentir s’enfoncer en eux. Et cela lui vint comme une évidence. Enfant, il avait toujours aimé la mythologie et plus particulièrement la mythologie scandinave. Ásgard. L’un des neuf royaumes selon les nordiques. Elle portait ainsi si bien son nom, portant celui d’un royaume, le royaume qu’il défendrait jusqu’à sa seconde mort. Elle allait lui tenir compagnie un très long moment, une longue décennie, il en était sûr. C’est pour cela qui lui avait offert une identité. Elle serait sa compagne éternelle, toujours fidèle, toujours à ses côtés. Il serait à elle pour toujours.

Dès que l’occasion s’en présentait, il partait sur les flots pour découvrir les pays lointain, la terre nouvelle. Il était, de ses frères et sœurs celui qui avait l’âme aventurière la plus poussé. Il n’aimait pas rester chez lui alors que le monde l’attendait. Apprendre, toujours plus encore que cela était possible. Ce n’était point ennuyeux pour lui. Il avait toujours soif de savoir. Et cette envie qui le titillait tout le temps lui fit découvrir le bonheur, l’amour qui se dictait avec un ‘a’ majuscule. C’était sur l’île Puerto Rico, baignant dans la mer des Caraïbes et où une fête du roi légitime de l’île y était organisée. Il avait été cordialement invité et n’avait pour un rien manqué cet événement qui l’envoyait découvrir un coin qu’il n’avait encore jamais eu le temps de connaître. Cette nuit-là il faisait une ronde pour s’aérer la tête, le repas l’ayant rompu, autant gastronomiquement que psychologiquement. Seth s’arrêtait près d’une fontaine, se penchant sur l’eau agitée mais dû arrêter son mouvement car un bruit l’alerta. Sa main, par automatisme se posait sur l’étui de son épée, prêt à la dégager en cas de besoin mais la forme aux courbes féminines lui fit baisser sa garde. Elle semblait autant se méfier de lui qu’il se méfiait de sa venue ici. Et ils s’affrontèrent du regard dans un silence bercé par le bruit de la fontaine derrière lui. Ce fut elle qui brisa cet échange visuel et qui prit la parole la première. « Vous fuyez la fête ? » Il fronçait les sourcils, d’abord légèrement perturbé par sa voix. Elle semblait être une descendante directe d’une sirène marine. Pourtant, son visage ne laissa rien paraître sur son trouble. « Vous semblez la fuir autant que moi. » Elle analysait sa réponse avant de partir dans un rire cristalline. S’approchant de la fontaine tout en restant à une distance de sécurité avec le vampire, elle levait ses yeux vers lui et Seth fut frapper à nouveau par la beauté son regard, aussi bleu que la mer qui entourait cette île. « Je me nomme Adélaide, fille du roi Veweri. » Elle lui tendit sa main, prise dans les présentations intimes de deux personnes qui fuient la population. Et ce fut là qu’il fit le rapprochement entre la dénommée Adélaide Veweri et le roi de cette île qui portait le même nom. Il comprenait donc pourquoi son exotisme ait bousculé ses sens et sa raison. Se saisissant de sa main, il appliquait un baise main dans les règles avant de relever le regard vers la princesse. « Seth Bridgestone. » Il n’en disait pas plus. Elle avait juste à savoir cela pour le moment. Etait-il en train d’émettre la possibilité d’un avenir proche où il la reverrait ? Fronçant les sourcils, il fut tenté de confirmer l’idée qu’elle était vraiment une sirène. Ils prirent le temps de cette soirée pour se découvrir, d’abord sur un plan psychologique avant de se découvrir physiquement. Seth n’avait pas prévu ce déroulement de situation mais n’essayait pas de faire de prévoir, profitant seulement de l’instant, de sa chair qui frottait contre la sienne, des lèvres qu’il dévorait et des gémissements qu’il croquait. Il ne cherchait pas à savoir ce qu’il y aura ensuite, ce qu’il allait devoir faire ensuite. Il pensait seulement à elle, qu’il essayait de combler. Ce fut quand le plaisir fut au summum, fut tellement haut qu’il en oubliait son environnement, qu’il en oubliait ses problèmes quotidiens. Il ne pensait plus qu’à elle, oubliant même sa propre existence. Dans les draps défait de leurs amours naissant, ils s’endormirent, serrés l’un contre l’autre, le cœur palpitant.


Un amour qui grandissait en lui à chaque instant. Il était si bien dans ce cocon de dévotion. Il était si bien qu’il se retrouvait souvent ailleurs et pas dans les réunions qu’il enchaînait. Un amour qui allait le détruire, détruire ce qu’il était à l’instant. Cette tragédie s’était déroulée lors d’un voyage maritime. Il avait pris une avance considérable sur sa mission et n’était pas pressé, ayant le droit de prendre du temps avant de rentrer chez lui. Laissant son équipage prendre du bon temps sur terre, il prit le bateau pour entrer dans les mers des Caraïbes, pas très loin de son point de mission. Il était si heureux d’aller la rejoindre que certaines de ses connaissances passées ne le reconnaissaient point, son aura semblait totalement avoir changé pour devenir quelque chose de lumineux et pulsant d’ardeur pour elle. Après avoir demandé le droit d’accoster, Seth marchait dans les couloirs qui le mèneraient à cette chambre où il fut consommé pour la première fois à un amour pleins de tendresse et de vérité. Ses pas étaient pressés alors qu’il reprenait son masque d’indifférence dès qu’une personne passait dans les mêmes couloirs qu’il empruntait. Les bruits dans le silence de la chambre d’Adélaide attiraient son attention et il fut coincé devant sa porte, n’arrivant pas à passer le seuil. Il sentait son cœur se faire bien plus bruyant que sa respiration, il pulsait sous sa peau, douloureusement. Seth savait ce qui se passait, il le savait et pourtant ce fut avec le goût amer de la trahison dans la bouche qu’il ouvrit la porte. La douleur lancinant se fit plus violence dans son cœur. Il n’avait même pas besoin de confirmation pour savoir que ces reins qui dépassaient de la couverture étaient ceux à sa compagne et il n’arrivait même pas à parler, sa gorge s’étant verrouillé pour pas que les sanglots le prennent en traitre. Alors il claquait la porte de la chambre, refermant son cœur souffrant sous son mur de protection et quittait l’île pour toujours. Plus jamais. Plus jamais il n’ouvrirait son cœur à quelqu’un.

Un honneur. C’était simplement un honneur de se voir attitré de l’entraînement de l’armée. Il avait pour rôle de les rendre plus fort, de les soumettre sous ses ordres, de les accueillir dans la garde royale.  C’était un honneur et une lourde tâche à la fois. Le roi Levinson semblait avoir donné sa confiance à Seth pour ce qui concernait l’armée et tous ce qui s’y rattachait. Il ne fit même pas attention que d’avoir donné les forces d’Heartkiller aux Bridgestone leurs donnaient ainsi une pression supplémentaire sur la fin de son règne. Lui et César mirent en place la prise de pouvoir et Seth réussit en peu de temps à amener l’armée de leurs côtés.  Et le jour où fut déclaré la prise de pouvoir prit sa forme que Seth montra à tous que ses faits de guerre n’avait pas été embellit. A chaque opposant devant lui, son épée sifflait dans l’air, arrachant un dernier cri à sa victime avant de plonger la pièce dans le silence. Il n’avait jamais été vu comme une bête assoiffé de sang, ou du moins, l’hypothèse n’en fut jamais confirmée mais à cet instant, il prouvait parfaitement qu’il n’était pas humain, que la mort était une de ses amies, de ses alliées et qu’il n’avait pitié pour personne. Même si ses principes chevaleresques dont il avait été inculqué étant jeune ne lui permettaient pas de faire tous ce qu’il avait envie de faire. Il n’avait en aucun droit d’achever un ennemi à terre ou désarmé, le combat se devait d’être loyal. Alors Seth attendait que son adversaire se redresse, reprenne ses esprits pour le tuer et abréger des souffrances futures. Le sang coula ce jour-là, il s’en rappellerait à tout jamais mais un nouveau règne avait pris le pouvoir, remplaçant celui, malade de l’ancien.  Seth put ainsi retourner s’occuper de son armée, les entraînant selon ses envies, leurs apprenant ce qu’il désirait. Il était la force d’HK et faisait respecter les lois dans les rues.


A côté de ses passions pour l’armement et le combat, il est aussi éprit d’amour pour la musique. Certes dernière à un effet apaisant sur lui et il a juste besoin de faire glisser les doigts sur le piano qu’il affectionne du même grand amour que son épée pour que tous ses soucis partent le temps d’une mélodie. Seth n’aime pourtant pas qu’on le dérange pendant ce seul moment d’égarement qu’il s’accorde. Et encore à aujourd’hui, il y a toujours quelqu’un qui viendra troubler les notes qu’il écoute d’une oreille discrète mais attentive à la fois. Et lorsqu’il ne joue pas, pour se changer les idées, il s’assoit sur un siège, mains entrelacer sur son torse, yeux clos et aucun froncement de sourcils n’est t’as admirent ici. Il écoute les mélodies qui sortent d’une boite à musique, d’un musicien ou tout ce qui s’en rapproche. C’est un délice pour ses oreilles et ça lui permet de faire plus facilement le plan dans ses pensées. Réfléchir à un avancement militaire, à un voyage futur ou même à sa famille. Ses pensées s’égarent rapidement et une voix le ramène à l’ordre, le ramène durement à la réalité. « Monsieur Bridgestone, vous avez de la visite. » Il sait déjà qui cela est. Toujours les mêmes qui viennent le voir et encore, ils n’attendent pas souvent son autorisation pour rentrer. Malgré tout, il ne peut retenir un sourire, imperceptible pour ceux qui ne le connaissait pas naquire sur la commission de ses lèvres. Prenant congé de sa salle préférée, il se dirigeait d’un pas leste vers sa famille, vers ceux qu’il nommerait amis un jour, vers la vie après sa mort.