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 Comme une envie d'amusement

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Esfir C. Bridgestone
the demon angel-faced
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Esfir C. Bridgestone

✤ LETTRES A LA POSTE : 2253
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 05/07/2012
✤ OU TU TE TROUVES ? : Là où je me trouverais...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Reine à plein temps & Trésorière de la famille / Manger, dormir, gouverner, rêver, acheter! xD
✤ HUMEUR : Curieuse...

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MessageSujet: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptyJeu 19 Juil - 23:29




~ Comme une envie d'amusement ~


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Esfir Bridgestone & Seth Bridgestone





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Le soir était tombé depuis peu sur l'île d'Heartkiller. Il devait être un peu près vingt-deux heures. J'étais sur l'un des balcons qui donnait directement sur les Jardins du Palais. Je contemplais au loin les fins nuages qui camouflaient les derniers rayons du soleil. Je ne risquais rien pour ma vie, le soleil n'était plus aussi haut dans le ciel et aussi rayonnant. Et même si je me faisais toucher par un rayon, cela ne me ferait rien, à part une petite gêne quelque peu désagréable. Après autant de siècles d'existence, il m'était donc difficile de griller au soleil comme une brochette de bœuf ! Je ne prenais pas feu immédiatement, il fallait du temps avant que je puisse sentir la moindre brûlure sur la blancheur de ma peau. En pensant à cela, je descendais mon regard sur ma main droite, la fixant. Ma peau n'avait encore jamais caressé le moindre rayon du soleil. J'avais toujours vu le même reflet se présenter sous mes yeux : une jeune femme d'une pâleur tellement délicate qu'elle ressemblait à une poupée de porcelaine, sans compter le fait qu'elle avait le visage d'une femme-enfant. C'était ainsi que je me voyais. Je n'étais pas complexée, je me posais simplement la question de savoir comment je serais avec un peu de couleur. Je pouvais constater que les humains, en restant assez longtemps au soleil, développaient quelque chose de particulier. Leur peau se fonçait petit-à-petit, laissant place à une couleur abricot ou beaucoup plus foncé. Cela leur donnait une bonne mine. Je me demandais alors si cela ferait le même effet sur moi... mais pour cela, je ne le saurais jamais. Je resterais pour l'éternité aussi blanche que la neige, aussi fragile que la porcelaine. Non que je regrettais ma condition, jamais cette pensée m'était venue à l'esprit. Seule la curiosité me poussait parfois à vouloir connaître des choses impossibles à atteindre pour moi. Il m'arrivait parfois de penser que cela pouvait être bien d'être dans la peau d'une humaine pour une seule et unique journée. Pouvoir sentir la chaleur du soleil caresser votre peau, sentir le froid mordre cette dernière, faire trembler votre corps, sentir le vent caresser en douceur ou fouetter violemment votre visage. Cela devait être une drôle de sensation, mais très agréable d'après ce que me disaient mes esclaves. Évidement que les vampires pouvaient sentir le vent, sentir les frissons parcourir leur corps. Mais la sensation était bien différente. Elle était même multipliée par mille ! Les sensations étaient amplifiées, mais en aucun cas cela avait un juste milieu, on ressentait tout à l'extrême. Si on s'exposait au soleil, on ne bronzait pas... on brûlait. Si on s'avançait pieds nus dans la neige glacée... on n'attrapait pas froid, seulement cette sensation agréable d'une légère fraîcheur. Ni plus, ni moins. En repensant à mes esclaves, je pouvais même les observer prendre un bain de soleil, le visage en direction de ce dernier, les bras grands ouverts. C'était très étrange comme une sorte de rituel. C'était comme s'ils s'offraient volontairement au soleil, mon pire ennemi, celui de mes cauchemars et de mes maux. Ce qui était l'ami des humains, était l'ennemi des vampires. Le problème, c'est que j'aimerais être ami avec le soleil et non pas seulement la lune. Une envie impossible vu que je finirais par brûler doucement au soleil. Apparemment, ce dernier ne m'aime pas et ne m'aimera jamais. Il n'aimera jamais ma race, ni même mes frères et sœurs. Lorcan me dit parfois que je suis plus forte que le soleil. Que le dieu des civilisations anciennes ne me ferait pas de mal si j'osais lui montrer mon visage. Il me contait cela comme une histoire, pour me faire rêver et apaiser mon chagrin. En réalité, il aimerait que j'ouvre en grand les portes du Palais et que je me jette dans le bain incandescent du soleil. Si je tentais cette action, cela lui prouverait que je lui faisais confiance pour de bon... mais pour ça, je n'étais point au courant.

Je tournais de nouveau mon regard vers le soleil qui n'était plus qu'un mirage au loin. Le regard rêveur et dans le vague, le vent caressant ma peau, soulevant avec douceur ma longue chevelure, je contemplais le Roi disparaître au loin, laissant place à la nuit, Reine des songes et merveilles. L'horizon était d'une couleur rosée. Plus je montais mon regard vers le ciel, plus ce dernier me dévoilait un paysage sombre d'une couleur bleu nuit, laissant apparaître quelques étoiles qui scintillaient. Je fermais les yeux un instant, le temps de respirait lentement et de sentir la légère brise sur ma peau. Soudainement, j'entendis un bruit léger venir des Jardins du Palais. Toujours les yeux fermés, je posais mes deux mains sur le bord du balcon, la tête tournée légèrement sur le côté droit, l'expression calme et paisible. Des bruits de pas assurées se faisaient entendre... une démarche légère, mais brute... une odeur familière me parvenait jusqu'aux narines... Un léger sourire se dessinait lentement sur mes lèvres nacrées. Il était impossible pour moi de ne pas reconnaître l'un de mes frères, cela aurait été aberrant si je vous avais dit le contraire.

J'ouvrais de nouveau les yeux. L'horizon rosée ni était plus et les lumières éclairaient déjà de milles feux les Jardins du Palais. Je m'approchais de plus en plus du bord pour regarder en dessous. Se trouvait le fameux frère en question qui continuait à marcher. Je passais donc une jambe après l'autre sur le bord du balcon pour m'asseoir gentiment sur ce dernier, mains posées sur chaque côtés. Dans un élan léger, je me laissais tomber du haut du balcon qui se trouvait à plus de quinze mètres de hauteur. Même s'il savait que je ne risquais rien, Cesar n'aimait pas que je le fasse. Mais qu'importe ! Ce n'était pas lui pour qui j'avais sauté à l'instant. La sensation du vide ne m'atteignait pas. Je ne sentais pas mon cœur faire un bond, je n'étais pas au bord de la nausée. Toutes ces choses qu'un être humain pouvait ressentir ne me faisait aucun effet. Tout ce que je lisais parlait de sensations inconnues, de choses inaccessibles et pourtant fragiles. En plus de ma force intérieure, je possédais en moi cette force qu'ils ne pourront jamais ressentir un seul jour de leur existence. Le fait d'être un vampire était inné en moi, j'étais née ainsi. Cette force, cette puissance vampirique faisait partie intégrante de mon être, jamais je ne pourrais m'en détacher, jamais je ne pourrais regretter ma vie d'humaine vu que je ne l'ai jamais été ! Je me dis que c'est normal et que le plus beau cadeau est celui de pouvoir jouir d'une vie sans se faner. L'éternité était mienne comme j'étais sienne. Elle était encrée dans ma chaire et dans mon sang. Rien, n'y personne pouvait me le retirer ! Et même si je mourais un jour, on ne pourra jamais m'enlever le fait que j'ai été, que je suis et que je resterais un vampire né !

Après une rapide descente dans les airs, j’atterrissais silencieusement sur la terre ferme. J'avais légèrement fléchit les genoux en touchant la pelouse du jardin, frôlant de peu cette dernière de la pointe de mes cheveux. Le choc ne m'avait rien fait, c'était comme atterrir sur un bon matelas bien moelleux. Je levais légèrement la tête d'un air malicieux en direction de mon frère. Apparemment, il ne m'avait pas entendu. Je m'avançais vers lui naturellement, ne cherchant pas à faire un effet de surprise. J'étais tellement légère que je ne faisais aucun bruit, on avait même du mal à remarquer ma présence si je n'émettais aucun son. Mon frère étant de dos, je m'arrêtais juste derrière lui en tenant mes mains derrière mon dos, balançant légèrement mon buste de droite à gauche.

« Bonjour Seth ! » lançais-je d'une voix enjouée. Il se retourna alors à ma voix. Je continue « Je m'ennuie... tu veux bien rester avec moi ? » demandais-je d'une voix cristalline, le visage enfantin et innocent. Je souriais en même temps. Un sourire doux, simple, calme et apaisant. J'étais ravis de voir Seth – même si je le voyais quasiment tous les jours – parce que j'aimais sa compagnie. Il était drôle et son air sérieux me faisais toujours plus rire qu'autre chose. S'il disait oui, j'aimerais bien jouer avec lui. Comme se poursuivre dans l'immense labyrinthe des Jardins du Palais ou encore se battre en duel. Ou jouer du piano ou n'importe quelle autre activité. Qu'importe, du moment qu'il restait à mes côtés. Cela m'amusait grandement et dévoilait largement ma part enfantine. Je voulais l'avoir pour la journée, enfin, pour la soirée.
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MessageSujet: Re: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptyMer 25 Juil - 18:51

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Ft. Seth & Esfir


L’air s’était rafraîchi depuis quelques heures. Quand le soleil eut disparu de l’horizon, chaque habitant de la capitale put escompter pointer le bout de son nez à l’extérieur, pour humer les arômes du soir et savourer le spectacle quotidien d’un ciel constellé qui surplombait la ville. Sur Heartkiller, le crépuscule était propice aux abandonnés des fraîcheurs nocturnes. Certains se complaisaient dans les promenades, d’autres accomplissaient maintes vices sous l’ombre des bâtiments, d’autres encore préféraient passer du temps à leur passion. Je me plaisais à faire partie de la troisième catégorie. Quand il s’agissait d’elle, je devenais alors fort romantique et sur-protecteur. Je n’avais dieu alors que pour elle, éprit de sa fine silhouette et de son poids en équilibre parfait sur moi. Elle qui étincelait et dont les galbes parfaites de son corps étaient entrecoupées par les minces filets d’un halo lunaire. Alors que nous entrions dans un combat enragé de corps à corps, son gabarit se découpait de l’obscure voile tapissant le ciel. Elle faisait mon honneur et ma fierté. Depuis de longs siècles où j’en prenais soin, pas une seule fois je fus sujet à des infidélités de sa part. Elle qui m’était si fidèle, je la cajolai du bout de mes mains en guise de récompense. Mes doigts dansaient dans une valse langoureuse sur ses courbes plates, mes lèvres, quelques fois, en effleuraient son épiderme au goût amer. Souvent craintif qu’on ne me la prenne, je n’avais pourtant de crainte qu’un membre de ma famille s’en empare. Savoir et s’y risquer, c’est se démontrer suicidaire. Tous le savent. Elle m’appartenait, corps et âme ! Quand je leur lançais cette phrase à la figure, je les voyais rire, hausser des épaules, puis disparaître telles des ombres. Un peu comme si tout cela était une comédie, une relation futile et sans lendemain. Je niai fermement. La simple idée de la délaisser au profit d’une autre, neuve et à la mode, me révulsait à un plus haut point. Ils étaient tous ignorants. Maintes fois elle me délivra d’une mort certaine et me dédia quelques glorieuses victoires.

J’espérai ne jamais la perdre…comme un certain autre vampire d’ailleurs. Sur le moment, le visage d’Elwing apparut dans mon esprit, mais je dus secouer la tête pour reprendre attention sur Asgard, mon épée, ma compagne de toujours. Oui, malheureusement, il s’agissait d’une arme et non d’un être vivant. Au grand désespoir de mes défunts parents, qui escomptait enfin me voir trouver une épouse. J’en ai trouvé une par le passé, rebelle et aimante. Son nom chantait louange avec amour au creux de mes oreilles…mais elle a finit par succomber à la cruauté de l’être vivant. Il y a aussi Elwing, jeune et intrépide amant, poussin pris sous mon aile. Mais peut-on parler vraiment parler d’amour ?

J’étais là, seul, planté au milieu des jardins du domaine, en proie favorite à de nombreuses questions. Vêtu d’un pantalon noir, d’un tee shirt blanc et de sandales, je n’avais franchement pas l’allure d’un gars qui allait s’entraîner toute la soirée. Pourtant, muni de mon épée, je comptai bien me lancer dans quelques assauts solitaires. Seulement, j’allais me hâter à la tâche dans les jardins déserts et non pas dans la caserne comme à mon habitude. Autour de moi, des buissons et des fontaines s’élevaient de leurs silhouettes graciles, silencieuses et contemplatives. Pas un vampire, ni un humain, ni même un succube en vue. J’étais le loup solitaire, laissé à ses dépends dans l’immensité abyssale du soir. Me croyant seul, je commençai à entamer une balade à travers les obstacles feuillus, jusqu’à ce qu’un bruit furtif dans mon dos n’attire mon attention. Il ne m’était nul besoin de me braquer, car l’onctueux parfum qui vint chatouiller mes narines eut sitôt fait de me rassurer. Au lieu de quoi, j’esquissai un sourire sans pour autant me détourner pour accueillir le petit rayon de soleil que je sentais, mais aussi entendait se rapprocher de moi. Ses pas étaient furtifs et j’imaginai aisément sa démarche fluide, tout comme son petit sourire malicieux qui démontrait une envie de me surprendre. Une envie de percer ma bulle de rêve et de voir se peindre sur moi l’expression d’une surprise certaine. Elle avait beau être légère et habile dans ce qui relevait de la discrétion, il en fallait plus pour me tromper, moi, le chef de l’armée.

« Bonjour Seth ! » Douce et joyeuse voix que celle de ma très chère petite sœur. Elle que je chérissais de tout mon cœur, voir surprotégeait un peu trop, était l’une des rares personnes à m’arracher quelques rires sincères. D’un pivotement habile et mesuré, je me retournai vers elle pour l’admirer dans toute sa splendeur. Elle ressemblait à un ange, ou une colombe. Quel que soit l’instant, je ne regrettai jamais sa compagnie. « Je m'ennuie... tu veux bien rester avec moi ? » Un sourire d’autant plus large étira mes lèvres. Sincère et naturelle, douce et bienveillante, joyeuse et innocente, damne, qui pouvait la haïr ? Même le plus crétin des idiots se laisserait bercer par le doux tintement de sa voix. Penchant la tête de côté, je l’observai avec un petit air tendre et amusé. Comment refuser ? « Avec joie petite sœur. Tu as fini par te lasser de la compagnie de César ? Ce dernier deviendrait-il trop pompeux à ton goût ? »lançai-je avec un brin de malice. Il m’était agréable de plaisanter sur mon aîné car il n’y avait jamais rien de bien méchant dans mes dires. Il m’était quasiment impossible de dénigrer sérieusement César, pas avec tout le respect que je lui portais. En tant qu’homme d’honneur et gentleman accompli, cela m’était impraticable ! ? « Souhaiterais-tu enfin que je t’enhardisse au combat ? Devenir aussi costaude que tes frères ? »continuai-je sur ma lancée. Esfir avait le don de délier ma langue sans peut-être le souhaiter. Avec elle, je retrouvai goût à la parole, comme si elle parvenait à desserrer l’étau de mes gorges vocales pour en laisser s’échapper une mélodie d’élocution et de boutades. « Peut-être finirais-tu par me surpasser, petite colombe... » Autant demander à un papillon de battre un aigle, mais je m'amusai à lui lancer de temps à autres des défis qui, au final, nous envoyait manger l'herbe. D'un signe de tête, je l'invitai à marcher à mes côtés, le long des petits sentiers qui serpentaient à travers les immenses jardins et sentir les effluves des fleurs fraîchement plantées dans les parterres.


© Belzébuth
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Esfir C. Bridgestone
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MessageSujet: Re: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptySam 28 Juil - 17:35



Tout en posant ma question, je pouvais constater le grand sourire qui se dessinait lentement sur ses lèvres. J'adorais son sourire parce qu'il était totalement destiné à moi. Il souriait rarement et j'aimais posséder doucement ces instants-là parce qu'ils étaient si rares sur le visage de mon aîné. A part envers moi et de rare personne, Seth ne souriait guère. Quand il souriait devant moi, je l'aimais encore plus. Automatiquement, je ne pus m'empêcher d'étirer le mien en retour. Le sourire d'une personne me faisait toujours du bien et je devais naturellement lui en adresser un en retour, pour lui montrer ma joie d'être en sa compagnie et que son bonheur faisait le mien. D'un côté, Seth me souriait toujours et j'aimais ça. J'aimais cette sensation que je procurais aux gens, mais surtout, je me sentais aimée. J'en avais besoin. L'amour était mon oxygène, mon moteur. Et le fait de se sentir aimé par ses frères et sœurs – dont ici présent Seth – me remplissait de joie. Même mes esclaves m'appréciaient bien. J'ai toujours été entourée d'amour. J'avais l'habitude d'assister à la cruauté des vampires, dont particulièrement celle de mes frères et sœurs. Je les avais vus tuer, démembrer des esclaves, des humains, des vampires et même des succubes ! Mais cela ne me faisait rien tant que cette cruauté et cette violence ne m'étaient pas destinés. Rares sont les personnes qui m'ont adressée un quelconque acte de mépris ou de violence envers moi. Je n'avais pas l'habitude de me faire chambouler, qu'on me crie dessus ou me déteste. Je réagissais donc toujours avec force et impulsivité, sans réussir à contrôler mes mots qui s'écoulaient tels le venin du serpent parcourant lentement le sang dans les veines brûlantes de sa victime. J'aboyais comme un chien, mais je ne mordais pas... en tout cas, j'évitais de commettre un acte que j'allais sûrement regretter.
Et je devais avouer que je trouvais du réconfort dans les bras d'un de mes frères, n'importe lequel, celui qui serait le premier à passer devant moi. Je savais pertinemment me défendre, me montrer cruelle, mais en aucun cas j'étais apte de retenir mes larmes si j'avais été profondément blessée. Mon chagrin s'apaise souvent quand je suis en présence de ma famille. Seule cette dernière me réconforte, m'apaise, me sécurise. Elle est mon seul point de repère, mon pilier, ma raison de vivre. Je suis totalement dépendante de ma famille, j'en ai consciente. Elle est ma force et ma faiblesse. Si un malheur frappait l'un d'entre eux, je saurai d'avance que je serais anéantie. Mon monde si beau et quelque peu idéaliste dans ma bulle de rêve, éclaterait dans un vacarme assourdissant, pressant avec force mon cœur et mon âme.

En pensant à cela, mon sourire changea quelque peu. Ce dernier devenait plus tendre, plus triste aussi, laissant apparaître une petite bouille attendrissante sur mon visage. Je les aimais tous d'un amour indéfinissable, incommensurable. C'était un fait.
« Avec joie petite sœur. Tu as fini par te lasser de la compagnie de César ? Ce dernier deviendrait-il trop pompeux à ton goût ? »
A sa voix – mais surtout à sa réponse – les pensées négatives s'envolèrent par enchantement, ne ressentant plus les prémices d'une tristesse douloureuse. Je lui adressais un nouveau sourire resplendissant, les yeux pétillants de mille feux, en laissant échapper un « oui » aiguë. J'étais excitée comme une gamine qui venait de trouver son jouet sous le sapin de Noël. Le simple fait de vouloir m'accorder du temps, qu'on puisse vouloir ma compagnie avec plaisir, me faisait plus que du bien. Oui, je n'avais pas l'habitude qu'on me refuse mes désirs et mes envies, surtout avec Seth et Cesar. Et même si je pouvais clairement deviner leur réponse, la gaieté s'accaparait toujours de moi, affichant cette expression tant caractéristique de ma personnalité. Je laissais échapper un petit rire cristallin quand il me parla de Cesar, notre frère aîné. Je ne le prenais pas mal, je ne prenais jamais rien de mal venant de Seth... parce que je ne voyais pas où était le mal, tout simplement. A part si cela serait venu d'un vampire lambda, là oui, je l'aurais mal pris.

« J'irais le dire à Cesar ! » plaisantais-je en riant malicieusement. Je reprenais en étant un peu plus sérieuse « Il est occupé avec sa secrétaire. » répondis-je naturellement, tout en restant franche et spontanée, comme à mon habitude. Les esprits tordus penseraient forcément à des choses pas très catholiques... pas moi. « Mais il est vrai qu'il n'est pas très drôle ces derniers temps... Il a l'esprit ailleurs et ne s'occupe pas de moi, sauf quand il s'agit de me trouver un époux ! » L'éternel sujet de discussion de Cesar ! Vouloir à tout prix me trouver un mari digne de m'épouser selon les critères précis et durs de mon ainé. Bien sûr, je n'en faisais qu'à ma tête et je ne voulais pas qu'il décide pour moi. Seth au moins, il me comprenait et était de mon côté. Je devais faire ma vie comme je l'entendais. « Toi, t'es plus marrant ! » Et patatras ! Seth ? Marrant ? Avec moi en tout cas, même si lui devait pouffer de rire intérieurement, mais que voulez-vous ? Je n'y pouvais rien. Oui, on ne pouvait pas me reprocher d'être franche et directe, sans jamais émettre la moindre méchanceté envers mes frères et sœurs. Je ne les blasphémais jamais, je faisais leur éloge. C'était tout moi.
« Souhaiterais-tu enfin que je t’enhardisse au combat ? Devenir aussi costaude que tes frères ? »

Quand il parla de combat, j’eus soudainement un petit cri euphorique à en percer les tympans de n'importe quel mortel. J'aimais, non, j'adorais littéralement quand mon frère me proposait un petit combat. Que ce soit face à un vampire lambda ou face à Seth, je m'amusais à tenter de mettre mon adversaire à terre avec ruse et malice, même si le plus grand des amusements était de me battre contre Seth. Il était pour moi le chef de l'armée et sans aucun doute le plus doué au combat. J'aimais défier les gros biceps, les plus forts, cela m'excitait intérieurement avec joie et euphorie. Casse-cou et têtue comme j'étais, je ne disais jamais non pour défier mon grand-frère. Même si je savais qu'à la fin, je finirais par éclater de rire et à lui jouer des gentils tours au lieu de continuer l'entraînement. J'affichais une expression de surprise faussement outrée, la bouche en forme de « O » et les yeux grands ouverts. « Comment ça ? Je suis tout aussi costaude que vous, regarde ! » lui lançais-je comme une évidence tout en levant mon bras droit pour contracter mes muscles... enfin, le peu que je possédais. J'affichais une légère grimace voyant que la forme de mon bras n'avait pas tellement changé, qu'il n'y avait aucun muscle saillant digne de pointer le bout de son nez. Je jetais légèrement un regard en direction des bras de mon frère. Lui, c'était Terminator ! Ou Conan, Le Barbare ! Il était musclé à souhait et n'avait vraiment pas besoin de contracter ces muscles pour que n'importe qui se rend compte qu'il était assurément bien bâti. J'étais fière de mon frère, il était beau et fort.

En voyant le contraste flagrant entre nos deux gabarits, je baissais aussitôt mon bras comme si de rien n'était en affichant un air légèrement gêné et amusé, un grand sourire innocent sur mes lèvres. Limite si je ne cachais pas mes bras derrière mon dos avant de déclarer sûre de moi avec une grande sagesse « La force ne réside pas forcément dans les muscles, mais dans la tête... » lançais-je en évitant de rajouter mon fameux « Na » à chaque fin de phrase quand je voulais démontrer quelque chose. « Peut-être finirais-tu par me surpasser, petite colombe... » Je l'écoutais alors me surnommer « petite colombe ». Il aimait bien me donner des surnoms... souvent d'animaux, mais bon, c'était Seth. N'empêche que cela me faisait plaisir et sourire. C'était une marque d'affection, j'aimais ça. Je rajoutais donc : « L'esprit domine la matière, je peux largement gagner... jeune louveteau ! » disais-je d'une telle sagesse que cela apparaissait forcément comme une évidence. Sans oublier d'émettre un léger rire amusé qui pouvait laisser planer le doute, si je croyais vraiment à ce que je disais. J'avais fini ma phrase en le surnommant de jeune louveteau, ce qui me faisait rire d'avance parce que cela le réduisait à un jeune chiot inexpérimenté... alors qu'il était tout le contraire, tout le monde le savait, moi la première. Mais ça m'amusait de le taquiner.

Il me faisait donc signe de la tête de le suivre dans l'immense Jardin du Palais. Chouette ! Une promenade ! J'aimais flâner le long des petits sentiers, respirant le doux parfum des fleurs. C'était calme et reposant. Les nuits au jardin devenaient presque magiques avec ce ciel étoilé et le précieux écoulement des fontaines qu'on entendait au loin. Alors qu'il avait commencé à avancer, je le rattrapais pour me mettre devant lui. « Attends... » disais-je avant de me blottir dans ses bras. Tête posée sur son torse et bras entourant – presque – entièrement sa taille, je me laissais aller. Oui, il fallait automatiquement que j'ai mon câlin de la journée. Un câlin pour dire « bonjour », un autre pour dire « au revoir », encore un autre pour réconforter, encourager, se reposer etc... Bref, avec moi, tout était prétexte aux câlins. Je devais avoir des câlins ! Je ne pouvais vivre sans ! Etant très câline, mes frères et sœurs croulaient sous les marques de tendresse, certains en avaient plus que d'autres... ou encore, les câlins n'étaient pas les mêmes pour chacun.
Après de longues secondes, je me détachais de Seth, assez pour qu'il puisse voir le sourire que je lui adressais avant de me mettre sur sa gauche. Je passais mon bras autour du sien, me serrant contre lui. Tout en marchant, je repris la parole : « Comment va Asgard aujourd'hui ? » demandais-je amusée, en lançant un petit coup d’œil sur l'épée que tenait mon frère dans sa main droite. Je savais que l'épée de mon frère était tout pour lui, il était donc évident que je m'intéresse à cette dernière. Tout ce qui comptait pour ma famille, comptait aussi pour moi. Donc Asgard comptant pour Seth, je devais d'aimer cette dernière. Je la voyais un peu comme un animal de compagnie... Je ne l'avais jamais dit, cependant. D'ailleurs, je ne m'étais jamais moquée de lui à ce sujet car, si on regardait de mon côté, ce n'était pas mieux. Par exemple, si j'osais perdre un de mes objets... je me mettais a pleurer comme une madeleine... comme si j'avais perdu ma mère... Oui, pas de commentaire, merci.
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MessageSujet: Re: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptyVen 3 Aoû - 13:34

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Ft. Seth & Esfir


Une qualité que j’accordai à ma petite sœur est sa joie de vivre. Elle qui respire le bonheur, la simplicité et l’enthousiasme, qui ne se prend pas la tête pour des stupidités et profite de l’immortalité pour savourer les mille et une saveurs que la vie nous offre. Tel l’oiseau du matin, elle s’envole pour une nouvelle et même quête : capturer des câlins et offrir des sourires. Celui qui aurait déjà tenté de lui résister en se montrant impassible aura vite déchanté lorsque le blanc de sa pupille se sera posé dans le bleu verdoyant de ses prunelles. C’est peut-être ce qui fait que tout le monde – à peu de chose près – aime Esfir. Contrairement à ses frères et sœurs, elle semble s’épanouir comme le bourgeon d’une fleur au printemps, elle étincelle comme le rayon d’un levé de soleil. Quoiqu’on en dise, il est impossible de haïr ce bel ange, même avec toute la volonté du monde, quand bien même vous seriez bêtes jusqu’aux pieds. Bref, ce qui n’était pas mon cas, je l’avoue sans vergogne. Je dois être sans aucun doute le membre des Bridgestone le moins accessible à cet éclatement d’émotions jouissives. Plutôt réservé au bonheur, il ne m’est pourtant pas rare d’en sortir lorsque, par exemple, Esfir vient à ma rencontre de sa démarche légère, le visage empreint de cette enfance lointaine. Ou plutôt, elle m’en arrache avec un naturel saisissant.

Je l’écoutai d’une oreille attentive, amusé par ses petites boutades volontaires, ses critiques vis-à-vis de César qui me faisaient toujours autant sourire, ses phrases spontanées qui à l’oreille d’un autre pourrait sonner d’une toute autre façon. La petite remarque au sujet de la secrétaire de mon frère, Rozen, une vampire au charme que je trouve sincèrement prenant, pourrait paraître bourrée de sous-entendus. Et pourtant, venant d’Esfir, il n’en était rien. Cette fois, lorsqu’elle bouda au sujet de l’éternelle occupation de Cesar, autrement dit, de dégoter enfin un époux au bel oiseau, je ne pus me retenir. Je partis dans un esclaffement qui me faisait rire à gorge déployée. Rire rauque mais sincère. Oh Dieu, s’il y avait bien une chose dont j’étais sur, c’est qu’Esfir ne trouverait pas chaussure à son pieds, du moins, pas tout de suite. Si elle le pouvait et je n’en doutais pas, elle épouserait d’abord tous ses frères et sœurs, ensuite tous les autres pour qui elle nourrissait un tant soi peu d’amour. Elle était ainsi faite et on ne la changerait pas. Moi, plus marrant ? Il n’y avait qu’Esfir pour lâcher une telle énormité, car ce n’est pas les autres de mon entourage qui allaient confirmer ces dires. On ne peut pas dire que je sois ‘marrant’ et ‘d’un naturel joyeux’, loin de là. « Alors épouse moi jolie souris, comme ça César cessera de t’ennuyer »lançai-ce avec malice, en prenant soin de lui faire une bise légère sur la main, comme un courtisan en pleine tentative de ‘séduction’. Le regard pétillant de malice, je finis par libérer sa délicate main pour me remettre droit, de toute ma hauteur. Je surpassai d’une bonne tête et demi ma sœur cadette, qui se lança dans une tentative de me prouver sa force. Costaude ? Histoire de l’ennuyer, je lui jetai un regard sceptique, comme peu assuré de ses dires. Pour finir, je lâchai un soupir qui se voulait moqueur, mais qui au fond, ne souhaitait qu’arracher une énième boutade à celle-ci. « Peut-être que tu aurais une chance contre l’un de mes nouveaux poulains…enfin…poussins plutôt, ils me désespèrent de jour en jour, arf ! » Alias mes nouvelles recrues, au sommet de la faiblesse assurée. Mais je ne m’avouai pas vaincu pour autant ! Trop fier pour abandonner, je comptais bien faire de ces lavettes des durs à cuire ! L’esprit domine ? A nouveau, je fus interloqué par les paroles de la jolie demoiselle, qui venait de m’arracher à mes pensées désespérées. L’esprit domine ? Je la regarde avec une dérision presque attendrissante. « Mais l’esprit va de paire avec le corps. Avoir l’un de fort, c’est bien, mais avoir les deux en harmonie, c’est encore mieux petite sœur. » Fort dans la tête, fort dans les bras. Il faut habilement associer les deux pour pouvoir s’en sortir dans une bataille, c’est grâce à cela que j’ai survécu jusqu’à aujourd’hui.

Alors que nous entamions une promenade sur le chemin dallé qui sillonne à travers les buissons et arbres parfaitement taillés, ainsi que des fontaines clinquantes, un mot d’Esfir suffit à me stopper, me rendant aussi immobile qu’une armoire à glace. Le ‘attends’, presque suppliant, auquel je me suis vite accoutumé. Je savais bien ce qu’elle réclamait, aussi ouvris-je spontanément les bras au moment où elle avait prononcé ce petit mot court mais si important. Quand je sentis la petite frimousse venir se blottir contre mon torse, je refermai alors mes deux bras puissants autour d’elle, dans un élan protecteur, comme pour la protéger du monde extérieur. Elle paraissait si fragile, si délicate, que j’éprouvai ce besoin intensif de la couver. Son parfum sucré venait me chatouiller l’odorat alors que j’enserrai délicatement ce petit brin de vampire dans une étreinte aimante et fraternelle. Quand Esfir mit un terme à la pause câlin, je lui rendis son sourire, toujours aussi attendri par son attitude. Elle était la seule à me faire réagir de la sorte. Oh…autrefois, Adélaide aussi…autrefois, alors qu’elle était encore de ce monde. Un élan de nostalgie s’empara de moi alors que l’image d’Elwing venait brusquement balayer celle du défunt vampire. Pourquoi n’arrivai-je pas à me comporter aussi tendrement avec mon infant ? Une question qui semble vouloir rester dans l’ombre, à mon grand damne.

A nouveau, je remercie intérieurement ma jeune sœur de m’extirper hors de ces brumeuses pensées. Elle s’enquiert de ma fidèle compagne, je souris. Elle devait être la seule à porter un réel respect, comme il se doit, à Asgard. Je lui en étais très reconnaissant pour cette formule de politesse. Ce n’était pas comme César qui s’évertuait à me rire au nez lorsque je faisais mention de mon épée. Quel bourrin celui-là ! Mais comment une arme peut-elle rester intacte après un millénaire d’utilisation ? Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce qu’elle a été forgé dans un métal extraterrestre, extrait d’une météorite échouée sur terre à la même époque. Un matériau qui semble vivant, sans vraiment l’être. « Je l’ai un peu éprouvée aujourd’hui, mais après une bonne séance de soin et de limage, elle se porte à merveille » D’une main, je brandissais l’épée au-dessus de nos têtes. Sa silhouette gris bleutée perforait le noir du ciel. Puis lorsque je l’eus suffisamment admirée, je la remis dans son fourreau, celui qui était accroché par une bandoulière à mon dos, avant de reprendre la marche. « A croire que je suis plus habile avec les armes qu’avec les gens… » Bien sûr, il n’était pas difficile pour Esfir de savoir de quoi je parlais. Ni à qui je pensais. Une petite frimousse avec qui je me querellai jour et nuit, sans trouver la source du problème. En fait si, je savais quelle était la raison de cette tension continue, mais je ne parvenais pas à arranger les choses. C’est auprès d’oreilles confiantes et attentives, comme Seyonne et Esfir, que je trouvais conseil. Pourtant, j’avais beau savoir, je ne parvenais pas à faire le pas. Et un jour, il sera trop tard pour faire marche arrière. Un jour, je le sais, si je continue dans cette voie, il s’en ira voir un autre, définitivement. Sur cette pensée, je sentis une vague d’amertume me tordre les entrailles. Pourtant, c’est moi qui le poussais à aller voir ailleurs, mais je ne l’acceptai pas. Ma raison et mon cœur se querellait pour trouver un juste accord, en vain. « J’ai beau essayer, je n’arrive pas à lui apporter ce dont il a besoin. Je n’arrive pas à être comme avec Adelaide…et, j’ai beau chercher, je ne comprends pas pourquoi. Il me fait sortir de mes gonds si facilement, j’ai ce besoin de l’avoir sous mon contrôle, toujours et sans cesse, de l’écraser, comme pour mieux le protéger…. » Un long murmure tortueux qui reflétait le chaos qui régnait dans mon esprit. Pourtant, ce n’est certainement pas pour écouter mes problèmes que Esfir était venu se régaler de ma présence, mais c’est toujours chez elle que je trouvais conseil et réponse. « Je…désolé, je t’embête toujours avec mes problèmes »

© Belzébuth
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Esfir C. Bridgestone
the demon angel-faced
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Esfir C. Bridgestone

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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 05/07/2012
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MessageSujet: Re: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptyMer 8 Aoû - 0:05




A l'instant où je lui avais parlé du futur époux que tentait de me trouver Cesar avec toutes ses forces, Seth se mit soudainement à rire à gorge déployée. Je le regardais surprise, quelque peu sceptique, me demandant ce que j'avais bien pu dire pour le faire rire. « Il n'y a rien de drôle Seth ! » lançais-je quelque peu agacée d'un air plaintif. Je ne voyais vraiment pas ce qu'il y avait de drôle parce qu'à chaque fois que Cesar me parlait toujours et encore de mariage, je ne pouvais m'empêcher de me sentir agacée. De ce fait, je refusais catégoriquement ce qu'il me proposait et je changeais rapidement de sujet. Quelque fois, cela m'arrivait même de gentiment l'ignorer, faisant comme si je ne l'avais pas entendu. Ce qui agaçait à son tour Cesar. Mais cependant, il ne continuait pas sur sa lancée si je commençais à lui tenir tête. Sûrement parce qu'il ne voulait pas se disputer pour une simple question de mariage ou que tout simplement, il devinait que c'était peine perdue. Pourtant, je ne me fiais pas à sa soudaine douceur. Cela était une stratégie pour m'amadouer ! D'ailleurs, je me demande bien d'où vient cette obsession de me trouver un époux... il a peur que je reste seule toute ma vie ? J'ai l'éternité pour trouver chaussure à mon pied ! Et puis, ce n'est pas parce que personne ne veut de moi que je suis seule en ce moment, mais la vérité, c'est que personne ne me plaît, c'est un fait et je n'y peux rien ! Je ne vais pas me jeter dans les bras du premier homme qui passerait sur mon chemin, par prétexte qu'il serait peut-être temps que je me trouve un époux ! J'ai le droit de diriger ma vie comme je l'entends ! C'était à moi de décider.

J'écoutais donc Seth me répondre après qu'il ait fini de rire tout seul, bras croisées sous la poitrine, une mine mécontente sur mon visage.
« Alors épouse moi jolie souris, comme ça César cessera de t’ennuyer » J'ouvris de grands yeux, complètement surprise par ce qu'il venait de me dire. L'épouser ? Lui ? Seth ? Mon frère ? Sans vraiment analyser jusqu'au bout le sens de sa phrase – à savoir si c'est bien ou mal – j'affichais une mine radieuse sur mon visage, excitée comme une enfant. Je trouvais l'idée de Seth tout simplement adorable et formidable parce que Cesar cessera enfin de m'embêter si je me mariais au Chef de l'armée, qui plus est, était mon frère ! Au même moment, Seth me pris la main pour me déposer un baiser. Si j'avais été humaine, j'aurais sûrement rougi face à une telle attitude si chevaleresque. Seth était tout droit sortie d'un roman d'aventure et de romance, que l'histoire se passait en Irlande ou au Moyen-Orient, l'amour triomphait toujours ! Il était un peu mon chevalier à moi. Je trépignais alors légèrement sur place, le regard attendrit et un sourire radieux dessiné sur mes lèvres. « C'est vrai ? Moi aussi je veux t'épouser Seth comme ça, Cesar me laissera tranquille, tu as raison ! » lançais-je à Seth dans un élan d'amour non moins dissimulé avec cette complicité qui nous liait tout les deux, persuadée qu'il avait trouvé l'idée du siècle ! Soudainement, j’eus comme un moment d'absence tout en fixant Seth – cela m'arrivait souvent – Cela voulait signifiait que mon légendaire regard dans le vague était annonciateur d'un sentiment nouveau. Ce regard qui faisait dire que je réfléchissais. Ce regard qui montrait aussi que je n'avais pas bien capté l'information ou que j'étais encore dans mes rêveries. Ce regard qui voulait désigner de même la surprise, l'étonnement, la tristesse. Car à travers ce regard si innocent, venait supplanter un autre, celui dont je ressentais au moment-même. J'ouvrais donc de nouveau la bouche pour laisser échapper un léger « Aah » empreint d'une vérité que je venais de réaliser. De grands yeux ronds étonnés en direction de Seth, je repris la parole quelque peu hésitante et gênée : « Mais... ce n'est pas comparé... à de l'inceste ? » demandais-je d'une petite voix pas très rassurée comme si j'avais peur d'apprendre la vérité de la bouche de mon frère, que mon rêve d'épouser ce dernier qui a duré deux minutes à peine puisse prendre fin dans une lente agonie. Non, vous ne rêvez pas, je venais à peine de percuter que cela était mal aux yeux « des autres », même si, pour ma part, je ne voyais que l'amour pur, la beauté du sentiment originel. On pouvait aimer sans arrières pensées. On pouvait aimer sans pulsion et désir charnel. Ainsi, je savais très bien que Seth plaisantait et dans un élan mesuré, mais difficilement contrôlable, je me mis à rire légèrement, laissant échapper ce fameux son cristallin. « On ne peut pas se marier, on est de la même famille ! - même si je le voulais, ce serait marrant, mais ce n'est pas possible - Tu te moques de moi, t'es méchant ! » lançais-je en posant mes deux mains sur son torse pour le pousser, amusée et faussement rancunière de ne pas avoir compris tout de suite. Quoique, j'avais beau le pousser, il n'avait pas bougé d'un seul millimètre. Peut-être devrais-je essayer avec un bélier ? Mon rêve d'échapper aux désirs de Cesar était anéantie...

Tout en montrant fièrement mon bras avant de me rendre compte que je n'avais pas un seul muscle développé, Seth fit preuve d'ironie à mon égard, se montrant légèrement moqueur avec son air sceptique. Je fronçais les sourcils, les yeux plissés et la bouche légèrement en cœur, déterminée à montrer que je n'allais pas me laisser faire. « Peut-être que tu aurais une chance contre l’un de mes nouveaux poulains…enfin…poussins plutôt, ils me désespèrent de jour en jour, arf ! » J'ouvris de nouveau de grands yeux, la bouche en forme de « o », cette fois-ci, quelque peu outrée par ses propos ! Non mais ! Il me réduisait à quoi ? A un simple papillon ?

Je répliquais « Arrête de te moquer de moi ! D'abord, c'est mignon un poussin et je me battrais jamais contre ! Et puis aussi, un poulain, c'est mignon aussi et sans défense ! » Je me perdais dans les méandres de mon esprit quelque peu loufoque avant de trouver un brin de lumière de lucidité « Et je peux très bien les battre, j'ai déjà fait ça ! Et puis, un jour, j'aurais des muscles ! » lançais-je en levant mes bras de chaque côté comme ceux qui voulaient prouver leur force. Je sentais bien qu'il se moquait gentiment de moi et j'en profitais pour faire celle qui y plonger la tête la première. Quoique, j'avais tendance à croire ce que je disais. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de lâcher un rire joyeux et amusé. Je ne pouvais jamais rester bien longtemps sérieuse parce que si cela pouvait parfois m'agacer qu'on me prenne pour un petit être fragile, cela me faisait toujours rire aussi, parce que d'un côté, ma famille n'était pas totalement dans le mensonge. Tout d'abord parce que je n'ai pas le gabarie digne d'une guerrière et deuxièmement, je soupçonnais secrètement Seth de demander à ses soldats d'être doux avec moi durant les entraînements. C'est pour ça que je gagnais souvent, sans vraiment déceler une once de difficulté ? Ou était-ce que j'étais vraiment douée ? En y pensant, je m'étais mes propres capacités en doute. J'étais perdue. Cependant, je ne disais rien à Seth, peur de sa réponse. « Mais l’esprit va de paire avec le corps. Avoir l’un de fort, c’est bien, mais avoir les deux en harmonie, c’est encore mieux petite sœur. » L'esprit va de paire avec le corps ? Maintenant, c'était finit, je me posais sérieusement des questions sur ma force physique. Et si je n'étais pas aussi « costaude » que je le pensais ? Mes rêves de devenir une Walkyrie un jour partiraient en néant ! Oui, j'avais plein de rêves dont plus de la moitié étaient bien étranges. « Et si on est agile ? Et souple ? Et rapide ? Ca compte ? » demandais-je sincèrement à Seth. J'attendais qu'il me rassure et même s'il ne disait rien pour le moment, je tentais de me rassurer toute seule. Si je n'étais pas forte physiquement... comment ferais-je pour aider ma famille et mes proches s'ils ont un problème ? Oui, mon principal but de savoir si j'étais forte, c'était pour utiliser cette capacité pour défendre ceux que j'aimais et non moi personnellement. J'observais alors mon frère. « Je suis donc le cerveau et toi, tu es les bras ! Nous sommes ainsi en harmonie... » disais-je sagement, sans vague, sans rire, sans moquerie avant de me blottir dans ses bras dans un soupir d'éther enlacé d'un toujours. Un jour, je serais costaude, je me le promettais.

Marchant tranquillement dans les jardins du Palais, j'avais si gentiment demandé comment se portait Asgard aujourd'hui. Oui, l'épée de Seth, sa fidèle compagne de toujours et moi, sa fidèle sœur ! Bref, passons. Il s'empressa donc d'exposer Asgard aux yeux de tous – enfin, de nous deux – pour la contempler comme il se devait. J'observais l'épée avec des yeux d'enfants, toujours un peu émerveillée à chaque fois que je la voyais. J'avais pourtant l'habitude de la rencontrer au bout d'un couloir, délicatement perchée sur les épaules de mon frère ou tenue dans l'une de ses mains, ou encore posée sur son lit alors qu'elle venait fraîchement d'être nettoyée et limée. Oui, Asgard vivait au quotidien avec Seth comme avec un animal de compagnie. Alors forcément, je ne pouvais pas passer une semaine sans au moins apercevoir la pointe de son épée. Tandis que Seth contemplait fièrement son épée, pour ma part, je contemplais fièrement mon frère. Une épée pouvait-il autant rendre heureux ? Un être non-vivant pouvait-il apporter autant d'amour et de chaleur qu'un être humain ? Oui, tout était possible dès le moment qu'on avait un cœur. Tout objets ne sont jamais exempt de souffrances et de joies parce qu'ils sont les gardiens de souvenirs d’antan, de nos rêves et chimères oubliés. Pour Seth, son épée le rattachait à la vie, à un souvenir, à une personne, à un moment de sa vie. Un objet précieux sur lequel on ne pourrait pas s'en séparer. Et même si certains trouvaient cela dérisoire, il y avait tout un chant de mélodies poétiques qui nous appelaient et nous berçaient dès l'instant où on posait les yeux sur l'objet. Pour ma part, parmi mes nombreux objets et en observant Seth fière de son épée, je pensais automatiquement à un seul et unique objet : la boîte à musique de ma défunte mère. L'un des seuls souvenirs que je gardais d'elle. De temps en temps, pour me sentir proche d'elle ou du moins, tenter de sentir un quelconque lien avec elle, j'ouvrais délicatement le couvercle pour laisser s'écouler le doux flottement enlacer délicatement mon âme. Ces souvenirs remontaient tellement loin que parfois, pour percevoir la moindre bribe de son visage, je devais écouter la musique que conservait cette boîte, rien que pour l'espace d'un instant, me rappeler qui elle était vraiment. Oui, l'éternité m'avait séparé d'elle sans que j'en éprouve le moindre chagrin. Cela faisait si longtemps aussi et ma famille, c'était mes frères et sœurs, maintenant.

Seth cessa donc d'admirer son épée pour la ranger, ce qui me fit sortir de mes pensées. « A croire que je suis plus habile avec les armes qu’avec les gens… » Je levais légèrement mon arcade sourcilière, perplexe. Automatiquement, je pensais à Elwing surnommait si tendrement Canari par mes soins. Je pouvais deviner assez aisément que cette phrase - dite sans forcément le vouloir - était toute destinée à Elwing. Je connaissais la nature du lien de mon frère avec le tout jeune vampire. Je connaissais aussi les sentiments forts et intenses que ressentait Elwing à l'égard de mon cher frère. Et je pouvais douter aussi que ce dernier devait ressentir la même chose, sinon, il ne m'en parlerait pas, ou du moins, ne serait pas chagriné ou dur rien qu'à la prononciation du prénom de son infant. Et pourquoi je ne trouve pas cela étrange ? Pourquoi je ne suis pas choquée ? Après tout, je pourrais l'être aisément face à une telle relation entre deux hommes ! Mais non, loin de là, parce que ce que je voyais avant tout, c'était l'amour et qu'importe si cela concernait deux femmes ou deux hommes ! Le plus important était la nature des sentiments et tant qu'il y avait de l'amour, il n'y avait pas de tabou à mes yeux, ni de barrière, ni de préjugé. J'acceptais mes frères et sœurs tels qu'ils étaient, avec leurs qualités et leurs défauts, sans – presque – jamais les juger. Tant qu'ils étaient heureux, je l'étais aussi. Alors, en voyant sur le visage si fermé de Seth une parcelle de sensibilité, voire, de fragilité, je ne pouvais m'empêchais d'être peinée pour lui. Si mon cœur avait une seule fois put être vivant, il se serait serré à ce moment-même. C'est assez étonnant de voir que quand une personne chère à mon cœur n'était pas sereine, ni en paix, mon amour pour elle se décuplait, voulant l'entourer d'amour et de câlins pour qu'elle s'en imprègne totalement telle une énergie. On me disait complexe, pourtant, j'avais l'impression d'être clair avec moi-même, mes principes, mes valeurs, mes désirs, mes envies.

« J’ai beau essayer, je n’arrive pas à lui apporter ce dont il a besoin. Je n’arrive pas à être comme avec Adelaide…et, j’ai beau chercher, je ne comprends pas pourquoi. Il me fait sortir de mes gonds si facilement, j’ai ce besoin de l’avoir sous mon contrôle, toujours et sans cesse, de l’écraser, comme pour mieux le protéger…. » Je l'écoutais attentivement, sans mot dire. J'écoutais, je capturais et j'analysais la moindre information pour pouvoir ensuite retranscrire du mieux que je pouvais mes pensées pour pouvoir l'aider par la suite. J’eus mal pour mon frère quand il parla d'Adélaïde. Elle était tout pour lui et jamais je ne l'ai vu aussi tendre et aimant avec une personne depuis qu'elle a quitté ce monde. Enfin si, moi, mais ce n'était pas la même chose. « Je…désolé, je t’embête toujours avec mes problèmes » Je m'arrêtais à cette phrase, serrant un peu plus le bras de Seth pour qu'il s'arrête.
« Non... ça ne me dérange pas... » disais-je spontanément. C'est alors que je le pris par la main pour le guider vers un endroit que j'aimais bien : la fontaine qui se situait en plein milieu des Jardins. Elle était la plus grande, la plus belle et la plus majestueuse de toutes ! J'aimais me ressourcer ici, entre autres. Arrivée devant la fontaine, je l'invitais à s'asseoir à côté de moi sur le rebord en marbre de cette dernière – enfin, le forçait doucement à venir s'installer à mes côtés vu que je le tirais par la main. Maintenant que je trouvais qu'on était fin prêt pour discuter tranquillement, je repris la conversation, gardant toujours la main de mon frère dans la mienne. Enfin, elle était tellement grande que c'était plutôt l'inverse.
« Tu as peur qu'il te quitte ? Ou du moins, quitte ce monde... le fait de vouloir le garder près de toi, le dominer, le briser pour mieux le contrôler est une manière douloureuse de vouloir le protéger... Mais la peur n'évite pas le danger Seth... Tu as peur de souffir, mais il peut partir du jour au lendemain... comme Adélaïde... » Je savais que parler d'Adélaïde était un sujet délicat, mais il fallait que je lui donne un exemple concret. Je parlais doucement en utilisant cet air calme quand j'expliquais quelque chose de censée, de vraie, de délicat. J'étais concentrée, un peu dans mon monde, tentant de retranscrire du mieux que je pouvais mes pensées pour qu'elles soient comprises avec facilité. Étonnement que cela puisse paraître, sous cet aspect enfantin et rêveur, je faisais preuve d'une grande maturité et d'une certaine sagesse qui étonnaient toujours mes interlocuteurs. Ne pensant pas forcément que je pouvais faire preuve d'autres choses que de coiffer mes esclaves...
« Lui as-tu déjà dit 'Je t'aime'? » demandais-je toujours avec ce naturel déconcertant mais qui se voulait bienveillant même si cela pouvait paraître déplacé ou du moins, gênant. « Du moins, l'as-tu montré à travers tes gestes ? Peut-être que Canari... » Remarquant que je venais d'appeler Elwing par son surnom, je repris pour me corriger « Enfin, Elwing. Peut-être qu'Elwing ne la ressent pas... cette tendresse... » disais-je hésitante. Je ne voulais pas le brusquer et je tentais de choisir mes mots avec subtilité, ce que je n'avais pas l'habitude de faire. Je disais toujours tout avec spontanéité. Ce qui sortait de ma bouche venait naturellement, sans vraiment réfléchir, j'utilisais mon propre langage et le résultat donnait l'effet qu'il devait donner d'être : soit loufoque ou complètement mature. Je disais « peut-être », mais ce n'était pas le cas. Je savais très bien qu'Elwing en souffrait, il n'hésitait pas à se confier à moi, à parler de sa relation avec Seth. J'étais donc – presque – au courant de tout et notamment de la souffrance de mon ami, même si au fond, je savais que rien que la présence de Seth suffisait à le rendre heureux. Mais quand même ! « Même si on est éternel Seth, on n'a qu'une seule et unique vie pour en profiter... » finissais-je en lui adressant un tendre sourire. Je l'aimais. Je l'aimais d'un amour fraternel et c'était un fait. Je le montrais dès que j'en avais la possibilité parce que s'il le savait pertinemment, rien n'était plus aimant que de le montrer et de le dire. « Prend exemple sur moi ! » lançais-je d'une voix aiguë et joyeuse. Je laissais échapper un léger rire.
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MessageSujet: Re: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptyJeu 23 Aoû - 12:55



Elle était mon ange, ma colombe, mon petit poussin. Je me sentais toujours en de voir de la protéger de tout le monde. Sûrement plus que tous les autres Bridgestone. Malgré son caractère fort, Esfir était d’apparence fragile et délicate et incitait sans le vouloir le monde à la protéger. Sa réflexion masquée sous une candeur attendrissante m’émerveillait autant qu’elle m’inquiétait, car je redoutai qu’un malotru ne joue avec ce défaut pour faire du mal à ma petite sœur. Aussi la surveillais-je avec attention, inquiet et aimant. Un amour sincère et fraternel. Certes, il m’arrivait de me montrer un peu surprotecteur de temps à autre, comme la louve qui protège ses petits, mais je n’en avais pas honte. Protéger ma sœur des dangers aussi bien intérieurs qu’extérieurs était un devoir que je me complaisais à appliquer. Esfir, Elwing et Echo, les trois personnes qui comblaient ma vie d’une once de douceur et d’émotions déchirantes. Je les aimais tous trois et l’idée de les perdre était à mon compte une éventualité déchirante. Les perdre ? Non ! Je ne voulais pas replonger dans cette période de dépression, du temps où j’avais perdu Adélaïde. Je ne sais pas si je pourrai surmonter une seconde fois cette douloureuse épreuve. La simple idée me nouait les entrailles jusqu’à ce qu’un rictus difforme n’étrangle mon visage.

« Je suis donc le cerveau et toi, tu es les bras ! Nous sommes ainsi en harmonie... » Elle avait raison. Pas que j’étais bête, bien du contraire, mais Esfir était plus habile d’esprit, plus forte que je ne l’étais. Il ne suffit pas de battre un adversaire à coup d’épées pour se démontrer fort d’esprit. Non, ce n’est qu’un aspect physique, voir rustre de nous-mêmes. J’étais bien loin de valoir la force mentale de ma petite sœur. Toujours enjouée sans perdre de pieds à la réalité, lucide et compréhensive, toujours à tempérer les disputes et favoriser les ententes. Parfois, je me sentais bien bête à ses côtés, peu adroit dans les relations sociales. Au lieu de quoi, je fuyais le beau monde au profit d’un peu de plénitude aux côtés des personnes que je chérissais. Accrochée à mon bras, la jolie blonde pressait son petit corps contre le mien tout en muscle. J’avais l’impression d’avoir un poussin dans mes bras. Du bout de mon autre main, je venais remettre une mèche rebelle derrière son oreille, tout en délicatesse. « Et j’espère que nous le seront toujours…» Que rien ne nous séparera. Oui, je pouvais paraître un peu fleur bleu sur le coup, mais j’étais tellement attachée à ma petite sœur adorée que je ne pouvais imaginer qu’on soit séparé à jamais.

« Non... ça ne me dérange pas... » Sa spontanéité m’allait toujours droit au cœur. Esfir était l’oreille attentive, la personne vers qui on pouvait demander conseil lorsqu’on se sentait englouti dans l’abysse, perdu, sans espoir de retrouver son chemin. Elle empoigna avec sa douceur habituelle ma main pour m’attirer jusqu’auprès de la fontaine depuis laquelle jaillissaient des crachats d’eau miroitante. Nous prîmes place sur les rebords en marbre de l’imposante structure, bâtie quelques siècles plus tôt et toujours aussi majestueuse. Nous étions seuls dans les immenses jardins, un peu comme si l’atmosphère que notre duo dégageait imposait le respect et la désertion. « Tu as peur qu'il te quitte ? Ou du moins, quitte ce monde... le fait de vouloir le garder près de toi, le dominer, le briser pour mieux le contrôler est une manière douloureuse de vouloir le protéger... Mais la peur n'évite pas le danger Seth... Tu as peur de souffrir, mais il peut partir du jour au lendemain... comme Adélaïde... » Elle avait parfaitement ciblée mes craintes. A croire que c’était un donc chez elle de déceler le problème des gens sans tergiverser. Sur le coup, je ne pus qu’acquiescer, me sentant bête d’être aussi vite percé à jour. J’avais l’impression d’être un enfant qui écoutait les conseils de sa mère. Pourtant, je ne décrochai pas mon regard du sien. « S’il part…je ne sais pas si je pourrai le surmonter… » Non, je ne le pourrai pas, je le savais au moment depuis le jour où je l’avais emmené sur Heart Killer, vingt années plus tôt.

« Lui as-tu déjà dit 'Je t'aime'? » Je tiquai à sa question. Ma réaction suffisait à lui répondre, mais je pris la peine d’hocher négativement de la tête. J’avais cette crainte de le lier à moi sans qu’il ne le veuille, de l’obliger à agir contre son grès. « Du moins, l'as-tu montré à travers tes gestes ? Peut-être que Canari... Enfin, Elwing. Peut-être qu'Elwing ne la ressent pas... cette tendresse... » C’est d’ailleurs la raison de nos nombreuses disputes, son insatisfaction éternelle. Il souffrait d’un manque de tendresse et je le savais. Pourtant, je doutai de ses sentiments, de son réel désir. « Si je commence à lui montrer la même affection qu’avec Adé’, je crains de l’enchaîner à moi à vie et je ne sais pas ce qu’il souhaite vraiment. Il est encore jeune et j’ai toujours cette horrible persuasion qu’il mérite quelqu’un de mieux que moi, que si je fais le pas, si je franchis la limite, qu’il ne le regrette un jour, autant que moi-même. J’ai ce doute persistant qui me dévore l’âme, comme si je ne faisais jamais le bon choix. La crainte me stoppe dans mon élan de tendresse et le désir de possession m’oblige à me comporter brutalement avec lui…» J’étais aussi doué dans le combat que dans les ébats charnels, mais question sentiments à l’eau de rose, j’étais coté -40 et ça, Esfir le savait.

« Même si on est éternel Seth, on n'a qu'une seule et unique vie pour en profiter... Prend exemple sur moi ! » Ah, sacrée Esfir ! Sur le coup, je ne pus que sourire. « Je crains qu’une guimauve toute en muscle ne fasse fuir tout le monde…mais je sais, rien n’est éternel, mais…je suis, enfin, tu le sais, je suis tellement maladroit pour ce genre d’émotions. Je ne sais jamais comment agir…on devrait m’offrir le guide de l’amour pour les nuls, que je crains que ça ne suffirait pas. » Derrière nuit, le bruit de l’eau ruisselant ajouter un peu de musique à notre conversation. Un oiseau posté sur le haut de la fontaine nous toisait d’un œil curieux. Son odeur de volaille vivante enrobait l’air, mais je n’y prêtais guère plus d’attention. Au lieu de quoi, j’entremêlai mes doigts longs et musclés dans ceux fins et graciles de ma cadette. Sa peau était d’une douceur incomparable…un peu comme celle d’Elwing. « Je crois que je l’aime encore plus qu’Adé… »avais-je lâché avec une spontanéité qui ne m’était pas coutumière…alors là, loin de là ! D’abord parce que j’avais dit ‘aimer’, mais en présence d’Esfir, ça n’avait rien d’étonnant à vrai dire, mais surtout parce que j’osais avouer mon amour encore plus déchirant qu’avec Adé’, autrefois. « Ma propre maladresse me fait autant souffrir qu’à lui…si je ne change pas…je vais le perdre, je le sais et cette idée me révulse. D’un côté, je le pousse à se trouver quelqu’un de meilleur…d’ailleurs il s’entête à flirter avec les rares et seules personnes qui me dérangent »ruminai-je en pensant à Lesther, un rival qui appréciait me narguer et bécoter Elwing en ma présence. Impudent ! « D’un autre côté, j’ai le besoin de lui montrer qu’il m’appartient…alors que je n’ai aucun droit sur lui… » Mon dieu, qu’est-ce que j’étais compliqué ! « Si seulement je possédai ton aisance… tout serait bien moins compliqué !»lachâis-je dans un soupir fatigué, sans arrêter de flatter ses doigts, jouant avec, comme une sorte de distraction relaxante.



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Esfir C. Bridgestone
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Esfir C. Bridgestone

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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 05/07/2012
✤ OU TU TE TROUVES ? : Là où je me trouverais...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Reine à plein temps & Trésorière de la famille / Manger, dormir, gouverner, rêver, acheter! xD
✤ HUMEUR : Curieuse...

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MessageSujet: Re: Comme une envie d'amusement   Comme une envie d'amusement EmptyMer 5 Sep - 0:46





Je repensais aux douces paroles que je venais de prononcer. Il était clair que je ne considérais pas mon frère pour un mollusque, bien au contraire. A travers cette phrase, je voulais lui montrer qu'en alliant nos forces, on pouvait devenir invincible, que l'alliance de l'esprit et du corps pouvait parfaitement combiner, s'emboîter d'une harmonie déconcertante. Trop de gens laissaient de côté l'un ou l'autre. Les plus simplets diront que la force réside essentiellement dans les muscles. Qu'il est bien plus aisé de battre facilement son adversaire si on était doué au combat, jouant finement avec les lames et les poings. Les plus rusés diront tout simplement qu'on peut battre son adversaire par l'intelligence et la ruse ! Et qu'une bonne partie d'échec bien maîtrisé démontrait aisément de quoi on était capable sur le terrain en tant que stratège ! Cependant, il leur manquera toujours une partie. L'esprit a besoin du corps, tout comme ce dernier a besoin de l'esprit. L'un ne va pas sans l'autre et c'est une évidence irrévocable ! C'est pourquoi qu'on ne part jamais seul pour mener de front une bataille. On apporte l'esprit à travers des hommes hauts placés, capables de commander, de diriger et de faire preuve de stratégie. Sans oublier d'emmener les soldats, hommes qui sont des pions sur l’échiquier ! Les muscles, les plus forts, les plus rapides. Combinez cela ensemble et vous obtiendrez une armée ! C'est ainsi que je le signalais à mon frère, ne cherchant pas forcément à ce qu'il le comprenne dans ce sens là. Tout simplement pour dire que si on unissait nos forces, on devenait harmonieux et indispensable l'un à l'autre, tout comme la Terre avec le ciel, ils ne font qu'un. Je voyais donc en Seth la force physique – je n'avais qu'à observer sa musculature – et je me définissais donc comme l'esprit. N'étant pas dotée de muscles saillants, je me rabattais sur mon esprit logique et percutant. Et contrairement à ceux qui ne restent que dans cette catégorie, je voulais aussi me diriger vers la force physique, allier les deux. Mais le temps que j'y arrive, ce n'est pas demain la veille ! Quoique, j'étais plutôt rapide dans mon genre...

En même temps que je pensais, laissant vagabonder mon esprit au gré du vent, le contact physique avec mon frère me sortie de mes pensées. Il posa délicatement sa paume de main sur mon front pour dégager mon visage et ainsi, mettre une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Et j’espère que nous le seront toujours…» Je lui souriais en retour, d'un sourire tendre, émue et dans mon regard, je lui promettais que rien ne pourrait nous séparer. Sûrement une promesse impossible à tenir, mais j'y croyais fortement. J'étais convaincue que l'éternité n'avait pas de fin pour nous, pour ma famille, pour les gens que j'aimais. Si j'avais vécue autant de siècles auprès d'eux... pourquoi cela ne continuerait-il pas ? C'était une évidence.

Assit tout les deux sur le rebord de la fontaine, je posais mes questions avec douceur, ne voulant pas le brusquer, le choquer ou le plonger dans un mutisme énervant. Je prenais mon temps entre mes questions et ses réponses, je ne voulais pas paraître insistante ou faire preuve d'une bien trop grande curiosité... ce qui était mon cas, j'étais d'une curiosité dévorante ! Au plus grand damne de certains qui n'arrivent jamais à me faire changer d'avis ou à me faire intéresser à autre chose. Tout en lui parlant de la peur de l'abandon qu'il pourrait ressentir, il réagissait sans mot dire. Je pouvais lire en lui comme dans un livre ouvert. C'était mon frère après tout, je le connaissais bien dans le moindre de ses travers. Observatrice et attentive, j'ai appris à connaître mes frères et sœurs chacun à tour de rôle. Il était donc difficile aujourd'hui qu'un élément puisse m'échapper, j'en étais même persuadée. Mais, le problème, ce n'est pas du fait que je ne les connais pas, bien au contraire ! Le problème vient du seul fait que ma naïveté et mon amour pour eux me voilent les yeux. Je les connais, mais je ne doute pas un seul instant de l'hostilité qui peut régner au sein de cette famille. Je ne peux me douter de la haine, de la méfiance, de la souffrance qui règnent dans leur cœur à l'égard d'un d'entre eux, les Bridgestone. Je perçois tout en eux, même la souffrance ! Mais en aucun cas je n'arrive à déceler la souffrance et la haine dirigeaient entre eux. Dans mon esprit, ils sont ma famille... il est impossible pour moi d'imaginer une seule seconde qu'on puisse se haïr entre nous, se déchirer au point de se faire du mal. Nous sommes une famille... je ne croyais qu'en cela. Évidemment, j'étais dans l'ignorance la plus totale concernant les complots et autres stratégies pour se déchirer. J’espérais ne jamais être au courant, mais impossible ! Un jour ou l'autre, cela éclatera telle une bombe en plein visage, emportant avec elle mon monde si parfait... Pour l'instant, j'étais épargnée.

Alors, quand je vis l'expression de mon frère, je souriais intérieurement. Il ressemblait à un enfant ayant fait une bêtise ou ne sachant quoi répondre à une question rhétorique. Il était tellement mignon dans ces moments-là. Vulnérable et touchant, il ouvrait son cœur d'une manière bien maladroite et j'accueillais cela tel un cadeau. Vous ne verrez jamais de ma part la moindre moquerie ou une once de préjugés. Non, je n'étais pas faite ainsi et je ne le serais jamais. « S’il part…je ne sais pas si je pourrai le surmonter… » Je l'écoutais attentivement. Je ne voulais pas l'interrompre. En signe de bienveillance, je lui serrais légèrement la main pour montrer ma compassion. J'avais deviné que le problème résidait dans la perte de l'être chère. J'avais déjà assisté au désarroi de mon frère pour la perte d'Adélaïde. Le gouffre dans lequel il s'y était plongé pour purger sa peine et souffrir en silence m'avait déchiré les entrailles. Assister impuissante à la souffrance de mon frère était au-delà de la limite du supportable. J'avais donc tenté de soulager sa peine en restant moi-même et tentant de répandre le bonheur autour de moi. Il a fallu du temps pour qu'il arrive à s'en sortir. Et pourtant, il restait encore des failles, des traces de cet amour passé. Il avait gardé en lui cette peur de la mort, celle qui pourrait toucher ceux qu'il aimait, dont Elwing qui était notre sujet de discussion. Seth avait été marqué. Et comme on le dit si souvent « Le temps passe, mais on n'oublie jamais rien ».

Au moment où je lui demandais s'il avait dit à Elwing qu'il l'aimait, il hocha la tête négativement, surpris par ce que je venais de dire. Certes, je n'allais pas par quatre chemins, ce qui facilite le trajet.
« Si je commence à lui montrer la même affection qu’avec Adé’, je crains de l’enchaîner à moi à vie et je ne sais pas ce qu’il souhaite vraiment. Il est encore jeune et j’ai toujours cette horrible persuasion qu’il mérite quelqu’un de mieux que moi, que si je fais le pas, si je franchis la limite, qu’il ne le regrette un jour, autant que moi-même. J’ai ce doute persistant qui me dévore l’âme, comme si je ne faisais jamais le bon choix. La crainte me stoppe dans mon élan de tendresse et le désir de possession m’oblige à me comporter brutalement avec lui…» Je l'écoutais attentivement tout en levant légèrement mon arcade sourcilière, perplexe. J'avais en face de mon un cas que je connaissais bien. Mon frère était un être contradictoire et assez maladroit. Il fallait de la patience et de la sagesse pour réussir à le conseiller au mieux et que cela fonctionne. Mais c'est ce qui faisait son charme, il restait mon frère, peu importe s'il n'était pas doué avec les sentiments. « Tu as vraiment le quotient émotionnel d'une petite cuillère mon cher frère ! » lançais-je en riant de mon rire cristallin. Je voulais détendre l'atmosphère, sentant bien que Seth partait dans ses tourments. « Tu es mon patient le plus complexe, je dois l'avouer. » rajoutais-je sur le ton de la plaisanterie. De toute façon, Seth savait pertinemment qu'il n'y avait jamais rien de méchant de ma part.

Je me concentrais donc de nouveau, tentant de répondre avec douceur. « Tu veux vraiment mon avis ? » Je laissais un court silence, reprenant rapidement. Je n'attendais pas forcément de réponse « Je pense qu'il ne demande que ça, justement... ne crois-tu pas qu'il serait partie depuis longtemps s'il ne voulait pas être à tes côtés ? J'en connais plein des infants qui sont parties loin de leur créateur... » lançais-je songeuse, me remémorant ceux que j'avais pu croiser durant mon existence. « Et puis, la jeunesse n'est pas un frein à l'amour... tu sais... quand on a trouvé le bon, on le sait. Pas besoin d'avoir 1000 ans pour le vérifier! » finissais-je par dire en laissant échapper un léger rire. Cela me paraissait tellement logique, tellement évident qu'il n'y avait pas à réfléchir, ni à tenter d'expliquer plus. « Je comprends tes craintes, elles sont justifiées... mais... » Je marquais un temps d'arrêt « Fais-moi confiance... » chuchotais-je en me penchant vers lui comme pour lui confier un secret. Je disais toujours la vérité et même si je n'étais pas au courant de tout, je visais quasiment juste. Et puis, j'ai passé suffisamment de temps avec Canari pour être au courant de ses réelles attentes. Il me disait tout le jeune chiot !

Je venais donc de lui faire part de mon éternel sagesse – c'était le cas de le dire – quand Seth répondit à mon intervention. « Je crains qu’une guimauve toute en muscle ne fasse fuir tout le monde…mais je sais, rien n’est éternel, mais…je suis, enfin, tu le sais, je suis tellement maladroit pour ce genre d’émotions. Je ne sais jamais comment agir…on devrait m’offrir le guide de l’amour pour les nuls, que je crains que ça ne suffirait pas. » Je riais de plus bel quand il se compara à une guimauve ! D'habitude, il m'affublait toujours de ce drôle de surnom dans ses moments les plus tendres « Ce sont souvent les gens tout en muscles qui sont de vrais nounours à l'intérieur ! » lançais-je un grand sourire aux lèvre, convaincue de ce que je disais. La preuve ! J'en avais un en face de moi de ces gros nounours musclés et même s'il affichait une façade neutre et impassible, il avait un cœur tendre. « Oui, je te connais... » répondis-je d'une grande douceur dans ma voix, ressemblant presque à une pommade pour calmer la douleur. « Et c'est pour ça que je suis là, à t'écouter et à te conseiller. Je ne veux que ton bien mon frère... » finissais-je par déclarer en lui souriant tendrement, le regard ému par ce soudain élan de tendresse que je ressentais pour Seth. Si mon cœur battait, je serais morte d'une surdose d'amour et d'émotions. Un cœur humain ne pourrait pas supporter une telle charge de sentiments, il en mourait.

Au même moment, il entremêlait ses doigts dans les miens. Je trouvais cela amusant et je considérais cela comme une nouvelle marque de tendresse, ce qui ravissait mon cœur. Je me laissais donc faire, aimant bien ces caresses subtiles sur ma peau. « Je crois que je l’aime encore plus qu’Adé… » Je levais soudainement la tête, les yeux grands ouverts, une expression agréablement surprise sur mon visage. Il l'aimait plus qu'Adélaïde ?! Alors où était le problème ? Il aimait encore plus fort un être qui était encore en vie ! Je voyais donc cela comme un véritable gâchis ! « Ma propre maladresse me fait autant souffrir qu’à lui…si je ne change pas…je vais le perdre, je le sais et cette idée me révulse. D’un côté, je le pousse à se trouver quelqu’un de meilleur…d’ailleurs il s’entête à flirter avec les rares et seules personnes qui me dérangent » Je souriais amusée à ce qu'il disait concernant ces « rares et seules personnes » qui le dérangeait. Il devait forcément faire allusion à Lesther. Canari m'en avait parlé, je savais donc de qui il faisait allusion. « Le comportement typique de la personne en manque d'amour ! » lançais-je comme une évidence « Il utilise la carte de la provocation pour que tu t'intéresses à lui et que tu puisses entendre ses appels incessants ! » « D’un autre côté, j’ai le besoin de lui montrer qu’il m’appartient…alors que je n’ai aucun droit sur lui… » « Et ça... » rajoutais-je amusée « C'est le comportement typique du mâle dominant, possessif et maladroit qui montre peu son affection et laisse place à la brutalité ! » Je voulais lui faire comprendre à travers cela qu'il devait réagir et le plus tôt serait le mieux. D'ailleurs, je disais cela d'une manière tellement tendre et amusée que cela pouvait ne pas être pris au sérieux. Mais justement, là était l'erreur, car, avec moi, quand il s'agissait de poser cartes sur table, j'étais toujours sérieuse même si parfois, mon attitude ne suivait pas forcément. Je m'arrêtais un instant, repensant à ce que je venais de dire. Je devrais peut-être changer de métier ? Je chassais rapidement cette idée de mon esprit, là n'était pas la question.

« Si seulement je possédai ton aisance… tout serait bien moins compliqué !» Je souriais légèrement. Il se torturait tout seul et se faisait du mal. Je le voyais fatigué par ce qu'il tentait d'avouer comme si parlait à cœur ouvert l'épuisait beaucoup plus rapidement qu'un combat contre un titan ! Il n'avait pas l'habitude de s'exprimer ainsi, il était forcément logique qu'il se fatigue sur la durée et ne trouve aucune solution à ses problèmes. Pourtant, j'y voyais clair et j'avais ma solution, mais Seth n'était pas moi et moi, je n'étais pas Seth. Je m'approchais donc de lui, ne défaisant pas mes doigts entrelacés dans les siens, pour le serrer contre moi, passant mon bras gauche derrière son omoplate pour poser mon menton sur son épaule. Ma main frottait doucement la chemise de mon frère dans un mouvement lent de haut en bas.
Je revenais donc à un point important qui ne m'avait pas échappé : l'amour qu'il portait à Elwing. « Qu'attends-tu alors ? Qu'il te passe sous le nez et qu'il soit trop tard ? Sache une chose Seth 'Qui ne tente rien, n'a rien' et tu devrais le savoir... » chuchotais-je doucement à l'oreille de mon frère, comme une caresse. Je ne voulais que son bonheur ainsi que celui d'Elwing. Deux âmes torturées et malheureuses qui se font du mal alors qu'elles pourraient s'aimer ! Simplement s'aimer pour l'éternité... « Ca va mieux ? » finissais-je par lui chuchoter en fermant les yeux et laissant échapper un soupir, toujours entourant mon frère. Je voulais qu'il aille mieux, vraiment. Même si je savais que je n'avais pas de baguette magique pour arranger tout cela, je tentais au mieux avec mes propres armes d'aider mes proches, de les réconforter, de les soutenir. J'espérais que mes conseils serviraient à Seth.
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