Toutes les histoires commencent par il était une fois. Cette introduction promet alors une vie semée d’obstacles mais où la fin est idyllique. La femme est heureuse aux côtés d’un mari comblé et de jolies têtes blondes courent autour d’eux, emplissant l’air de rires angéliques. STOP ! Ma vie n’est pas comme ça et ne le sera plus jamais. Je ne pourrais pas avoir d’enfant ni un mari digne de ce nom. La seule personne que j’aime, je la déteste tout autant. Elle est ma prison et elle est mon exil. Cette personne est un vampire. Un homme qui m’a changée et m’a transformée en quelque chose que je ne voulais pas devenir …

Je crains fort que vous soyez condamnée. Me dit-il avec un regard de pitié. Je ne le quittais pas des yeux. Il n’avait pas le droit de me dire ça. Pas à moi. J’avais été capitaine des chearleaders pendant mes années lycées, j’avais eu une conduite exemplaire dans mon boulot de banquière alors quoi ? C’est comme cela que le ciel voulait me remercier de mes bons et loyaux services ? En me traitant comme une moins que rien et en me reprenant la vie comme si rien n’avait commencé ? Comme si je n’attendais pas un enfant au fond de moi. Comme si je n’étais pas l’épouse d’un riche homme d’affaires ? Non, je ne voulais pas l’entendre. Immédiatement, mes mains se posèrent sur mon ventre, des larmes bloquées au fond de mes yeux. Je ne vous crois pas. Lui répondis-je dans un murmure presque inaudible. Son regard compatissant me donnait envie de lui sauter la gorge. Vous avez une leucémie Evelyn. Votre maladie est à un stade bien avancé. Nous ne pouvons plus rien faire à part prier afin que vous viviez le plus longtemps possible. Me récita-t-il, appuyé sur son bureau en chêne massif. Quand vous avez commencé à avoir des malaises, votre ancien médecin n’a vu qu’une extrême fatigue et n’a pas été cherché plus loin. Il a expliqué votre perte de poids par un énorme stress suite aux clients prestigieux que vous accueillez dans votre banque. Il n’a pas fait son travail d’analyse, préférant vous bourrer aux médicaments t vous faire faire des IRM qui, hélas, n’ont servis qu’à alimenter la leucémie, vous exposant à de mauvaises radiations. Je suis désolé mais vos jours sont comptés et le Cancer est bien trop évolué pour tenter quoi que ce soit. Il prit une pause pour continuer mais je levais la main pour l’en empêcher. Arrêtez-vous là, j’ai compris. Ma voix n’avait aucune saveur. Je n’avais pas encore accusé le coup. Mais une question me restait en tête. Et mon bébé ? Cette fois-là, il n’essaya pas de croiser mon regard, préférant baisser les yeux sur ses chaussures venant sûrement d’Italie.Il y a plus de 90% de chances que vous fassiez une fausse couche. Vous en êtes au sixième mois. On ne peut rien faire pour lui non plus. La césarienne serait trop dangereuse pour vous deux. Je me suis levée comme un automate et ai quitté la pièce sans rien dire. J’étais devenue un vrai zombie, sans aucuns sentiments. Rien n’avait d’importance. Même Luke qui m’attendait ne me faisait pas confiance. Ça va ma chérie ? Lâche-moi fut ma seule réponse. Et il resta tétanisé derrière moi tandis que le médecin le rejoignait et que je montais dans la berline noire.

Laisse-moi partir Luke, je n’ai plus rien à faire ici. Mes ses mains m’enserraient toujours le ventre. Je sais qu’il pouvait sentir mes côtes sous ma nuisette et que je n’étais plus aussi jolie qu’avant mais il me pressait contre lui comme si l’univers allait s’écrouler. Evelyn, ne me quitte pas. Sa voix était emplie de trémolos signe qu’il pleurait. D’ailleurs, je sentais ses larmes dans mon cou. Non, je devais rester forte. Quoi qu’il arrive. Je ne veux plus rester ici. C’est trop dur. Mais il ne m’écouta pas, me tournant face à lui et pressant ses lèvres sur les miennes. S’il te plaît, tournons la page ensemble. Il est mort Evelyn. Ça va faire quatre mois maintenant.Ne te laisse pas abattre mon amour. Nous pourrons toujours adopter. Sa phrase me planta un couteau en plein cœur et l gifle qu’il se prit nous étonna tous les deux. Je regardais ma main comme si c’était le Diable en personne qui l’avait guidée. Je suis désolée mais je … Tu sais que je ne pourrais jamais voir cet enfant grandir. Je veux vivre Luke. Vivre avant qu’il ne soit trop tard. Consterné, il resta là à me regarder, sachant qu’il ne pouvait rien faire de plus.
Quelques heures plus tard, je suis redescendue. Habillée et une valise à la main. A deux heures du matin, il regardait les informations, avachi dans le canapé et les yeux rouges. Doucement, je me suis assise à côté de lui avant de le prendre dans mes bras et de le bercer comme un jeune enfant. Je t’aime. N’oublie jamais ça. Ses larmes me serrèrent la gorge mais c’est déterminée que je franchis la porte de la maison direction les Bermudes. La seule chose que je voulais voir avant de mourir.


Evie, je t’en supplie, ne meurs pas ! Mais il était trop tard. Il avait beau me supplier, la fin était arrivée. Je sentais les vagues venir caresser mon visage alors que je m’étais écroulée d’un coup sous le clair de lune. Les mains glacées d’Ethan se posèrent sur mon visage et je pus lire l’inquiétude dans ses prunelles. Non, je t’en prie chérie, bats toi. Mais je ne le pouvais plus. La maladie m’avait rattrapée et c’était trop tard. Bientôt, son visage devint flou et le noir se fit autour de moi. Adieu sexy vampire, lui dis-je avec un sourire triste. C’était la fin de mon aventure. Du moins, je le croyais avant de sentir une fulgurante douleur et de me réveiller dans un lit, l’estomac dans les talons. En me levant, je remarquais immédiatement la lune qui venait éclairer un corps sur une chaise. Il avait les yeux fixés sur moi. Ça a marché ! Sans réfléchir, je savais ce qu’il avait fait et du dégoût se dessina sur mon visage. Pourquoi as-tu fait ça Ethan ?! J’étais prête à accepter la mort ! Tu viens de me plonger dans une éternité sans fin ! Je t’aimais mais là, je ne ressens que de la haine pour toi !