Le bruit de l'eau. Ce bruit avait le don de me calmer, de réguler les battements de mon coeur lorsque j'étais un peu trop excité. Et aujourd'hui j'en avais bien besoin, plus que jamais. C'était la pire période de ma vie. Moi qui avait eu la chance de pouvoir être libre à mon arrivée ici, moi qui pouvait faire ce que bon me semblait, sans rendre de compte à personne, j'allais devoir changer bon nombre de mes habitudes. Cela me déplaisait fortement, être aux ordres de quelqu'un était la dernière chose que je souhaitais. Si c'était ça la vie de nos jours je préférais encore mourir tous de suite. Evidemment je disais cela mais j'étais bien trop lâche pour me donner le coup de grâce. Dans la vie il faut toujours penser aux points positif, le mien était qu'en cessant de me cacher j'avais plus de chance de retrouver mon frère, et pourtant cela ne me rassurait pas. J'avais peur de savoir ce qu'il était devenu, le voir forcé à l'esclavage était pour moi impossible. Et quand je pense à son caractère, je me dis qu'il est incapable d'obéir à qui que ce soit. Ce qui n'est pas mon cas. D'ailleurs je ne savais même pas si j'avais le droit de me trouver ici, oui Cesar m'avait donné du temps de libre, mais il ne m'avait pas dit où aller. C'était une pensée horrible de se dire qu'on appartenait à quelqu'un, même quelqu'un d'aussi puissant que mon maître, ou je ne sais comment l’appeler.

Prenant un cailloux qui traînait prêt de moi, je le jetais au loin au fond de l'eau dans un bruissement d'eau. Pour une fois je n'avais pas ma bonne humeur habituelle. J'allais prendre une autre pierre quand je sentis quelqu'un s’asseoir prêt de moi. Gabriel. Souvent il venait me rejoindre ici quand son maître lui permettait de sortir. Et connaissant Gabriel, heureusement que cela se produisait souvent, ce n'était pas le genre à tenir bien longtemps enfermé entre quatre murs. Le silence s'installa entre nous, sans qu'aucun de nous ne vienne le briser. Du moins pendant un temps, je l'entendis prononcer quelques mots au bout d'un certains temps. " Salut !" Je ne répondis rien, en d'autre circonstance, je lui aurais raconté ma journée, lui aurait répété à quel point j'étais heureux de le voir, mais pas aujourd'hui. Il prit une pierre et fit le même geste que j'avais fait quelques minutes avant. " Tu vas bien ? Rien de neuf pour toi ?" S'il savait. J'avais du neuf, c'était certains, mais ce n'était pas des bonnes nouvelles. Et raconter des mauvaises nouvelles à un amis n'était jamais vraiment simple. Je voulais éviter de lui dire. Je voulais qu'il me pense encore libre, éternellement libre. Sinon il s’inquiéterait et ne ferait qu'empirer les choses. Je voulais lui répondre que tout allait bien, mais tout ce que ma bouche arrivait à articuler était. " J'ai l'air d'aller comment ? " Je regrettais aussitôt mes paroles pourtant. Cela ne me ressemblait pas, j'avais l'habitude d'être tellement, sage, gentil et calme.

Baissant légèrement la tête, je fis tout mon possible pour ne pas fondre en larmes. Pas très courageux comme geste mais je savais qu'en présence de Gabriel je n'avais pas à jouer de jeux, je pouvais être moi même. Lâche ou pas. Je tournais alors la tête vers lui en essayant de mentir du mieux possible, même si je savais pertinemment qu'il verrait clair dans mon jeu. En dehors de mon frère, il était un de ceux qui me connaissait le mieux sur cette planète. " Rien de nouveau, la routine quoi." J'eu même la force de sourire, un gros effort pour le coup. Je m'empressais de changer de sujet préférant me concentrer sur son cas. J'étais fort pour changer de sujet en tant normal, mais là je devais bien avouer que mon humeur ne m'aidait en rien. J'étais au bord du gouffre et je n'avais même pas le courage de le confier à mon ami. " Et de ton côté ?" J'avais peut être peur de son jugement. Il avait sympathisé avec moi en me disant également qu'il appréciait ma liberté, j'étais le seul homme libre de son entourage. Maintenant que j'étais enchaîné, me verrait-il du même oeil ou tout allait changer ? Je me faisais peut être une frayeur pour pas grand chose, mais cela c'était tout moi. Avoir peur pour rien, même quand tout va bien.

Mentir à un ami était bien la dernière chose que je devais faire. Surtout pas un ami tel que Gabriel. Cet homme était dans ma tête, il savait tout ce qui s'y passait et lui mentir était totalement impossible. Alors pourquoi avais-je essayé ? Moi même je n'en savais rien, je n'en avais pas la moindre idée. Je savais bien qu'il avait deviné que ça n'allait pas. Je sentais son regard lourd de sens braqué sur moi, il m'observait comme pour scruter mon âme en profondeur. "Moi ? ! Ca allait .... jusqu'à ce que tu me mentes." Et voilà Dean, t'es foutu mon vieux ! Gabriel avait l'air légèrement énervé et c'était bien là la dernière chose que je souhaitais. Gabriel avait toujours été assez colérique avec les gens, je le savais lorsque je le voyais en présence d'autre personne, quand avant je traînais vers les habitations pour m'occuper. Et lorsqu'il était en colère ce n'était pas beau à voir, surtout pour quelqu'un comme moi. J'étais incapable de lui dire quoi que ce soit, hausser le ton avec lui était pour moi impensable.

Alors pourquoi j'agissais ainsi avec lui aujourd'hui ? Étais-je stupide à ce point ? Oui apparemment. Je ne savais même pas vraiment pourquoi je m'étais énervé ainsi contre lui alors qu'il me demandait comment j'allais. La mauvaise humeur n'excuse pas tout. Mais d'un autre côté, que pouvais-je bien lui dire ? Que j'avais été assez con pour me faire prendre ? Que j'avais laissé passé ma chance d'être libre ? Qu'allait-il penser de moi après ça ? Lui qui rêvait d'être à la place que j'avais. Il avait le visage crispé et l'air sévère. Je me sentais comme un enfant punis pour avoir dis un mensonge à son maître d'école. " Tu ne veux pas m'en parler ?" Ce n'était pas cela, j'avais juste peur. Je ne savais pas vraiment d'où venait cette peur ni ce qu'elle signifiait, tout ce que je savais c'est qu'elle était bel et bien présente dans mon coeur. Je pris tous de même une grande inspiration pour reprendre ma bonne humeur habituelle. Peu à peu un sourire sincère réapparut sur mes lèvres alors que je retournais la tête vers mon ami pour tout lui dire. Je n'avais pas de raison de lui cacher. " Je suis foutu Gab... J'ai fais le con et maintenant je suis obligé de suivre les ordres d'un abrutis de vampire. " Je marquais une pause en l'observant afin de voir sa réaction. Je ne savais pas vraiment comment il allait réagir.

De plus mon maître n'était pas un tendre. J'aurais aimé avoir le même que Gabriel. J'aurais eu un ami dans les pire moment, quelqu'un sur qui me reposer. Cela m'aurait beaucoup aider, j'aurais aussi pu passer le plus de temps possible avec lui, le paradis quoi. Mais le destin en avait voulu autrement, je me retrouvais enchaîné sous les ordres d'un sadique sans le moindre amour pour les humains. Autant dire que j'étais mal barré. Puis je devais bien avouer que même si Gabriel ne le savait sûrement pas, j'avais toujours eu un petit faible pour lui, que j'essayais de dissimuler du mieux que je pouvais. " Désolé de t'avoir mentit mais comment veux-tu que je te dise cela dans la bonne humeur ? J'ai déjà du mal à m'y faire." J'avais besoin de réconfort c'était certains. Mais je savais aussi que je n'avais pas beaucoup de temps ici. Je ne devais pas trop tarder si je ne voulais pas subir la colère de mon maître une fois arrivé là-bas.

Je lui avais finalement tout avoué. Après tout, pourquoi lui cacher ? Il était lui-même un esclave et pourrait même me donner des conseils. Peut-être connaissait-il Cesar et il pourrait me dire comment me faire apprécier. Gabriel avait toujours été là pour moi, alors pourquoi tout lui cacher ? « Pardon ? Qu'est-ce que tu as dis ? » Je savais bien qu'il avait entendu, il avait tout à fait bien compris ce que je lui avais dit, il avait peut-être simplement du mal à y croire. Je ne pris pas la peine de le répéter, il s'y ferait de lui-même. Il me regardait droit dans les yeux comme s'il cherchait à comprendre, à savoir si c'était une mauvaise plaisanterie ou non. Il pensait peut être avoir mal compris, ou du moins il l’espérait. Mais non. « Pourquoi voulais-tu me cacher que tu étais devenu esclave ? Bien sûr que tu ne peux pas le dire avec bonne humeur, humour et enthousiasme !!! Mais qui te l'as demandé ? Moi ? » Je devais bien avouer qu'il n'avait pas tort. Il ne m'avait pas demandé d'être heureux en lui annonçant la couleur, ni même de sourire. Simplement de lui dire la vérité. Mais ce n'était pas mon genre de faire une tête d'enterrement ou même d'être triste. J'ai passé toute ma vie à sourire, même lors de la mort de mes parents j'avais essayé de garder le sourire pour rattraper la mine que tirait mon frère. Au plus loin que je me souvienne, Gabriel m'avait toujours vu ainsi. C'est moi qui lui remontait le moral quand ça n’allait pas fort et non l'inverse.

Quelque chose changeait dans le comportement de Gabriel. Il avait l’air triste mais aussi en colère. Il ne s’était encore jamais énervé contre moi, jamais un mot plus haut que l’autre et bien au contraire j’étais toujours heureux lorsque j’arrivais à lui arracher un sourire ou un rire. Venant de Gabriel, un sourire était une belle récompense, il n’en adressait pas à tout le monde et j’en étais bien conscient. J’étais aussi conscient que l’avoir avec moi de si bonne humeur était une chance pour moi. Même si son humeur n’était pas bien joyeuse aujourd’hui, par ma faute je le savais, mais tous de même. « Tu crois que je viens te voir parce que tu es un fantastique clown qui m'amuse ? Pourquoi me mentir à ce sujet ? Pourquoi ne pas le partagez avec moi ... j'suis trop con pour comprendre ... Je te ferais remarquer que je suis esclave moi aussi ... alors je suis un des mieux placé pour comprendre. » Il marquait un point sur ce coup-là aussi. Il était bien placé pour comprendre le calvaire que j’endurais en ce moment. Mais c’était différent. Gabriel avait un caractère de fer et savait comment ne pas se laisser faire. Ce n’était vraiment pas mon cas. J’étais bien trop naïf et peureux. J’allais faire comment moi pour m’en sortir au milieu de tous ces vampires ? L’idée de servir un homme ne me plaisait pas mais si en plus il s’agissait de la famille royale c’était encore pire. Autant me pendre tous de suite.

Cela n’expliquait pas que je veuille le cacher à mon ami. Bien au contraire, cela constituait une bonne raison de tous lui dire, pour enfin lui demander de l’aide. Gabriel était toujours là pour m’aider, à chaque problème je savais bien que je pouvais m’en remettre à lui et inversement. J’avais été là lorsqu’il s’était échoué sur l’île, qu’il avait besoin de soin et d’aide pour se remettre. J’avais aimé l’aider, puis il était de très bonne compagnie. Je regrettais qu’il ne puisse pas rester ici avec moi, libre. Mais maintenant c’était à mon tour de perdre cette liberté. « Je sais pas trop. Tu m’as tellement dit que ce qui me différenciait des autres était ma liberté et que c’est ce qui te plaisait chez moi. Le fait que je n’ai aucun lien avec ses sangsue que maintenant… » J’haussais les épaules sans trop savoir comment finir ma phrase. Ma logique était assez spéciale mais j’avais toujours été ainsi. Je me remis alors à regarder Gabriel sans rien dire de plus. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes que je me mis à rire. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je ne pouvais pas m’arrêter de rire. La situation dans laquelle nous vous trouvions peut être. Sans cesser de rire je regardais Gabriel. « Tu sais que t’es mignon quand t’es en colère ? » Je continuais de rire. Il était devenu presque rouge sur le coup de la colère et sa tristesse ne se voyait presque plus. Ma manie de rire pour un rien énervait souvent les gens, il ne restait plus qu’à espérer que ça ait l’effet inverse sur Gabriel. Certain défaut pouvait parfois avoir au moins le mérite de détendre l’atmosphère.

La colère qui émanait de Gabriel n’était pas rassurante. Dean n’avait pas peur qu’il explose, juste qu’il ne reprenne plus la bonne humeur habituelle qu’il avait en sa présence. Dean aimait le voir sourire, c’était le signe qu’il allait bien et qu’il était heureux. Il détestait savoir que quelque chose n’allait pas pur lui, au-delà du fait qu’il soit un esclave. Dans ces moments-là Dean faisait tout son possible pour remonter le moral de son ami, lui dire qu’au moins il était en vie et c’était le principal. Il aurait pu périr à son arrivée sur île, il aurait pu aussi ne jamais naître. Dans toutes situations, l’humain ne voyait que le côté positif des choses, c’était le secret pour rester heureux et toujours de bonne humeur. Et il essayait de le faire comprendre à Gabriel, lui faire voir que s’il y mettait du sien il ne s’énerverait même plus, contre qui que ce soit. Bien sûr ce n’était pas aussi simple que cela. Gabriel avait le caractère de quelqu’un de colérique et impulsif, alors que Dean au contraire était bien incapable d’hausser le ton. Et pourtant ces deux extrêmes s’attiraient et étaient maintenant ami. Qui l’aurait cru. Le rire de Dean se faisait encore entendre quand il annonça à son ami qu’il était mignon lorsqu’il s’énervait. Evidemment il avait dit cela pour détendre l’atmosphère, mais pas seulement. Même s’il ne lui avait jamais avoué, Dean avait toujours été attiré par son ami. « Tu trouves ? » Hochant la tête, Dean lui adressa un sourire en lui donnant une tape sur l’épaule pour rire. « Oui mais pas la peine de rougir, prends pas la grosse tête. » Il aimait le taquiner et savait que ça ne dérangeait en rien Gabriel. Alors pourquoi s’en priver.

Peu à peu Dean retrouvait sa bonne humeur de tous les jours. Il redevenait celui qu’il avait toujours été en présence de Gabriel. Il avait repris le sourire qui le caractérisait en temps normal et regardait son ami en attendant une réponse de sa part après lui avoir dit pourquoi il avait préféré lui mentir. Sa réaction était sûrement puérile mais Dean s’en moquait, il tenait à Gabriel et c’est le seul moyen qu’il avait trouvé pour que rien ne change entre eux. « Bien sûr j'aimais ta liberté ... parce que lorsque j'étais avec toi j'avais l'impression d'être moi aussi à nouveau libre ... Mais ce que j'aimais surtout dans ta condition d'homme libre était que tu restais loin de ces buveurs de sang et qu'aucun d'eux ne pouvaient t'atteindre. Ça ne change rien à ce que je pense de toi ... que tu sois un homme libre ou un esclave ... tu restes mon ami.» Ce n’est pas la réponse à laquelle Dean s’attendait. Il avait toujours cru que si son ami l’aimait ainsi c’était parce qu’il pouvait se sentir libre aussi à ses côtés, et pas pour la protection de Dean. Il ne put s’empêcher d’en être touché. Oui il était beaucoup moins en sécurité maintenant qu’il était un esclave qu’avant lorsqu’il n’était qu’un humain perdu dans la jungle. Mais Dean ne pouvait rien y faire. Il espérait seulement tenir le coup assez longtemps. « Ne t’en fais pas pour moi, je n’ai pas peur de ces sangsues. » En réalité c’était tout le contraire, il était terrifié. Rien que l’idée de devoir ensuite retourner auprès de son maître le mettait dans un état de terreur. Il sentit un frisson de peur le parcourir à cette pensée. Dean adressa un nouveau sourire à son ami en enchainant. « Puis si tu arrives à survivre à ça, je pense pouvoir m’en sortir » Puis la question fatale arriva. « Qui est ton maître ? » Dean savait que cette question ne tarderait pas à arriver. Cesar Bridgestone… Un empereur… Un roi… Sûrement le pire maître que j’aurais pu avoir. Je ne le connaissais que peu, mais il n’avait pas l’air d’être un tendre et savoir que j’étais tombé entre les mains d’un type comme ça me faisait peur. Mais je pouvais me tromper, peut-être n’était-il pas un si mauvais maître que ça. « Cesar Bridgestone, j’imagine que tu en as déjà entendu parlé » Bien sûr qu’il le connaissait, comme tous le monde ici d’ailleurs.

Dean ne savait pas vraiment pourquoi il lui avait dit qu'il le trouvait mignon. Oui c'était en premier lieu pour le taquiner, pour faire baisser la tension et détendre l'atmosphère du mieux possible. Il avait été froid avec son ami et il voulait à présent réparer cette lamentable erreur. Mais c'était aussi parce qu'au fond il le pensait. Depuis qu'il connaissait Gabriel il se mentait à lui même en se disant qu'il le considérait juste comme un ami, sans rien de plus. Il agissait ainsi sûrement pour ne pas qu'il y ait de complication entre lui et son ami, pour ne pas perdre cette amitié qui comptait beaucoup pour lui. Mais au fur à mesure du temps il voyait bien qu'il ressentait plus pour son ami qu'il ne le montrait. Mais ça, jamais il ne pourrait lui avouer. Il savait bien que tout cela n'était pas réciproque et il ne voulait pas qu'une telle révélation chamboule le lien qu'il entretenait avec Gabriel. " T'as fini de t'payer ma tête" La voix de son ami le fis sursauter le sortant de ses rêveries. " Tu vas voir qui aura la grosse tête si tu continues !" Un nouveau sourire apparut sur le visage de Dean. Bah voyons... Gabriel avait toujours voulu protéger Dean, à chaque fois qu'il avait un souci Gabriel était toujours le premier à vouloir le défendre. Alors l'idée qu'un jour il puisse s'en prendre à lui lui parut d'un seul coup absurde. Bien sûr il ne le ferait jamais pour si peu. Il avait un bon sens de l'humour et Dean savait qu'il comprenait la plaisanterie et qu'il pouvait se permettre de le taquiner. "Si tu me touches j'appelle SOS homme battu et tu vas avoir les flics devant ta porte dès demain." Dean ne pu s'empêcher de rire à nouveau. Les flics... Quels flics ? Il n'y avait aucune autorité de ce genre sur cette foutu île. Puis le fait d'imaginer les flics débarquer chez Gabriel sous prétexte qu'il l'aurait frappé faisait beaucoup rire Dean.

Cette manière qu'avait Gabriel de vouloir protéger Dean lui faisait plaisir, ça lui montrait qu'il tenait tous de même à lui, qu'il le considérait au moins comme un ami. Il lui arrivait même d'en rougir parfois en y pensant, mais certainement pas devant lui, pas question. "Parfait ! Mais si jamais tu as besoin ou si tu as un soucis n'importe lequel ... oublie pas que je suis là ! " Comment oublier qu'il était là... ? Gabriel était l'une des personne à qui Dean penserait en premier en cas de souci. Parce qu'il savait qu'il pouvait lui demander n'importe quoi, n'importe quand. Dean savait que son ami viendrait l'aider quoi qu'il arrive. C'était ça la vrai amitié. "Pas de souci, si j'ai du mal même à faire mes lacets je t’appellerais pour que tu viennes m'aider. " Dean ébouriffa les cheveux de son ami en souriant.

Puis vint le sujet délicat, le maître. Cesar Bridgestone n'était pas le maître que Dean aurait espéré. " Effectivement ... mais qui n'a pas entendu parlé de M'sieur le roi de cette fichu ville ... mais tu sais parfois les rumeurs ... Et toi qu'est-ce que tu en penses ? Tu as bien du le rencontrer ? " Oui il l'avait rencontré, et ça n'avait pas été une rencontre des plus tendre Dean devait bien l'avouer. dCesar était étrange, Dean avait du mal à voir quel genre de maître il était, tout ce qu'il avait compris c'est qu'il n'aimait pas les humains, même au delà de cela il les détestait. Puis il avait ce regard... le genre de regard qui vous met mal à l'aise. " Oui je l'ai rencontré..." Dean aurait aimé pouvoir dire à son ami qu'il ne craignait rien, que Cesar ne lui faisait absolument pas peur et qu'il allait être heureux à ses services. Mais ce n'était pas le cas, et Dean ne voulait pas avoir à mentir à nouveau à son ami. "... et franchement il me fait assez peur."

Dean ne pouvait s'empêcher de sourire en voyant le rire de son ami. Il lui avait paru tellement stressé et énervé quelque minutes avant qu'il était bien heureux de le revoir rire un peu. Il savait bien que sa mauvaise humeur venait de lui, et il s'en voulait beaucoup de ne pas avoir été honnête dès le début avec son ami. Cela aurait rendu indifférent la plupart des gens, un demi-mensonge n'était jamais bien grave. Mais pour Dean c'était différent, il ne mentait jamais, ne cachait jamais rien et était toujours franc en toute circonstance, surtout avec Gabriel, il ne supportait pas de lui faire de la peine. C'est aussi pour cela qu'il avait essayé de se rattraper en le faisant rire, il ne pouvait rien faire de plus pour se faire pardonner. Il lui avait ébouriffé les cheveux pour le taquiner. " grrrrr ... arrête !" Plutôt mignon son petit grognement. " T'es pas possible !! ... faut toujours que tu fasses l'idiot et que tu me cherche ... tu sais qu'un jour j'vais te le faire payer !! " Mais bien sûr. Oui Dean aimait faire l'idiot et tout prendre à la rigolade. Il avait beau prétendre que c'était à cause de son tempérament, Dieu savait que c'était aussi et surtout pour ne pas se montrer faible. Si il s'était laissé aller, Dean serait sûrement en train de se plaindre dans les bras de son ami et de pleurer sur son sort. Il préférait en rire pour ne pas plonger dans une dépression sans fin. Il ne voulait pas que Gabriel ai cette vision de lui. "Je suis si insupportable que ça ?" Dean fit les yeux de biches en rigolant pour faire son pauvre petit garçon.

Dean aurait tout fait pour pouvoir esquiver le sujet de son maître. Il ne voulait pas en parler à Gabriel, il ne voulait pas lui dire ce qui était arrivé. Il avait pourtant avoué à Gabriel qu'il en avait peur, très peur. Il pensait pouvoir parler d'autre chose pour ne pas avoir à lui confier ses craintes. Il pensait qu'il aurait le temps de partir avec une excuse toute faite. Mais c'était sans compter sur Gabriel, toujours aussi protecteur avec son ami. Il s'assis en face de Dean " Pourquoi ? Il a dit ou fait quelque chose ? " Dean s'y attendait, il savait bien que son ami ne laisserait pas tomber et qu'il voudrait tout savoir en détails. Il sentait le regard du bel homme dans son cou et il en fut gêné. Sentant les doigts de son ami sur son menton pour lui tourner légèrement la tête, Dean se recula brusquement. Il ne voulait pas que Gabriel sache, il ne voulait pas lui infliger cette peine. "C'est pas important ce qu'il a pu faire ou dire" Pour se reprendre, Dean chercha longuement une vanne dans sa tête. Quelque chose à dire pour que cela passe sans casse. Car il savait pertinemment que Gabriel allait s’inquiéter dans le cas contraire. Malheureusement pour lui il ne trouva rien, rien qui puisse le sortir de cette situation avec humour. Car dans ce cas, il n'y avait rien de drôle. Tout ce qui s'était passé lors de sa première rencontre avec Cesar n'avait rien de drôle, au contraire. Il adressa tous de même un sourire d'excuse à son ami.