·         Nous sommes tous clinomanes, c’est un fait, mais si quelqu’un était digne de prétendre au titre du plus grand clinomane que l’humanité ait jamais connu, c’était très certainement Alastair, je vous le promets. Personne n’a plus de difficulté que lui pour se lever de son lit de bon matin, surtout si c’est après l’avoir partagé avec une charmante demoiselle, ou plus d’une, si vous voyez ce que je veux dire. Mais hélas, oui hélas, il devait se lever de son lit aujourd’hui car son maître, Samaël l’avait convoqué pour une mission de la plus haute importance. D’ailleurs, c’est pour cela qu’Alastair n’avait pas trop dormi hier soir, et comme conséquence, il s’est levé vers dix huit heures de l’après-midi, c’est ce que disait son réveil en tout cas. Cette convocation l’inquiétait en quelques sortes, elle l’avait tracassé durant toute la nuit, surtout qu’il n’avait plus revu son maître depuis deux semaines, bien sûr, Diogène avait l’habitude de disparaître pour telle ou telle raison, mais d’habitude, son absence ne dure que deux trois jours, cinq jours maximum. Son comportement avait beaucoup changé dernièrement, et ce depuis qu’il conta à son Incube sa rencontre avec cette douce demoiselle qui répond au nom de Lexie. Ah il fallait voir l’expression de Baudelaire quand il parlait d’elle, je ne pourrais point vous la décrire avec des mots, disons qu’il était à la fois très excité et très heureux de parler d’elle, il affichait un sourire.. hmm honnête va-t-on dire, et croyez-moi, on ne voit presque jamais Samaël sourire de son plein gré, sauf quand il converse tranquillement avec Mail bien sûr. D’ailleurs, la relation entre ce-dernier et son maître est assez bizarre, d’habitude, les vampires traitent leurs succubes et incubes comme des déchets bons à leur ramener de nouveaux jouets pour diversifier leurs temps libres et tuer l’ennuie, par contre, avec Alastair et Diogène, c’était très différent car même s’ils se refusaient de l’avouer par amour propre, chacun voyait l’autre comme son égal et ils se respectaient mutuellement, quelle drôle de relation entre un Incube et son maître n’est-ce point ? Quoi qu’il en soit, je reviendrais sur ce point un peu plus tard, il y a plus important pour l’instant, c’est en se rappelant de son maître qu’Alastair ouvra brusquement ses yeux, il bailla en allongeant ses bras avant de quitter son lit, tout en se frottant délicatement le crâne avec sa main droite. Direction la salle de bain pour prendre une bonne douche bien chaude afin de se débarrasser de la fatigue qu’il avait accumulé durant toute cette longue semaine. Après avoir prit sa douche, il sécha son beau corps avec sa serviette blanche et ramena ses cheveux en arrière en utilisant sa main droite, et oui, c’est tout ce qu’il fallait pour discipliner les cheveux d’Alastair, juste un tout petit geste qui ne demande point trop d’efforts. Il se lava ensuite les dents, et quitta sa salle de bain pour revenir à sa chambre, il resta figé devant son armoire, qu’allait-il bien pouvoir mettre aujourd’hui, dur choisir quoi porter quand tout vous va à ravir, c’est ainsi que le choix du beau brun s’était porté sur une chemise noir, une veste de costume bleu nuit et un pantalon bleu également, et pour finir, une paire de chaussure classique. Il était d’une élégance à vous couper le souffle, surtout avec sa barbe de deux jours.
 
·         Il était fin prêt, il prit les clés de son appartement et quitta les lieux en refermant à double tours derrière lui, il faisait déjà nuit, la lune brillait de toutes ses forces, illuminant ainsi les ruelles de l’île Heartkillienne, des centaines d’étoiles étincelaient dans le ciel, quelle vue magnifique ! La nature avait toujours un don pour apaiser et séduire l’esprit d’Alastair, il souriait bêtement tel un gamin qui allait avoir son premier vélo, et c’est ainsi qu’il prit le chemin pour se rendre chez son maître qui devait sûrement être en train de l’attendre de pieds fermes, et dieu seul sait à quel point Samaël déteste qu’on le fasse attendre, enfin, Mail le savait aussi c’est pour cela qu’il décida d’accélérer le pas un peu et qu’il se retrouva chez lui plus rapidement, il prit la poignet de la porte d’entrée et la tourna légèrement puis entra dans la demeure prestigieuse de Diogène. Il vit ce dernier qui l’attendait devant sa cheminée, tenant un verre de scotch avec sa main droite le regard plongé dans les flammes qui dansaient devant lui, Samaël invita son Incube à s’assoir en face de lui, ce-dernier s’excusa pour son retard, il s’attendait à une petite engueulade de la part de son maître, mais contre toute attente, celui-ci ne lui en voulait point, hé bien, il était de bonne humeur ce soir apparemment, et on le voyait que très rarement dans cet état-là. C’est ainsi que Baudelaire raconta à Alastair qu’il voulait faire de la femme qui monopolise leurs discussions depuis un bon bout de temps maintenant, son esclave pour des raisons qu’il allait partager avec lui plus tard et qu’il le chargeait de le faire ce soir mais surtout, il ne devait pas user de son pouvoir d’hypnose en aucun cas, même si il devait échouer qu’il en soit ainsi. Mais enfin, cela va sans dire, Alastair a une fierté également, jamais Ô grand jamais il ne ferrait usage de quoi que ce soit autre que son charme naturel et ses mots pour séduire telle ou telle demoiselle, c’est pour cela qu’il s’était senti un peu insulté vis-à-vis des paroles de son maître, croyait-il que cette Lexie était une cible bien trop difficile pour son Incube ? Non, bien sûr que non, c’était impossible car Samaël savait parfaitement qu’il n y a pas plus efficace que Mail, c’est pour cela qu’il buvait du scotch ce soir, comme-ci il célébrait déjà la réussite de son Incube, quoi qu’il en soit, Jeevas était plus motivé que jamais et voulait à tout prix satisfaire son maître, c’est ainsi qu’il quitta le domicile luxueux de ce-dernier après avoir mémorisé l’odeur de Lexie à partir d’un bout de tissus que Diogène avait gardé précieusement  après sa rencontre avec elle. Samaël avait briefé son Incube sur Lexie, il avait notamment précisé que celle-ci était assez méfiante, il y avait un truc qui clochait avec l’apparence d’Alastair, il était bien trop habillé pour un naufragé, car oui, il avait déjà en tête un plan assez simple pour s’approcher de sa cible et parvenir à gagner sa confiance, faire comme-ci il était un naufragé qui connût le malheur de s’échouer sur cette île maudite infestée de vampires.
 
·         Mail soupira un grand coup puis se mit à déchirer les manches de sa si belle veste de costume et à enlever des boutons de sa chemise, il salit ensuite son pantalon avec de la boue, et voilà, qui pourrait croire que c’est un Incube en le voyant ? Personne, et c’est exactement ce qu’il voulait. Plus il s’approchait de la forêt, plus la douce et agréable odeur de Lexie devenait de plus en plus forte, sa cible n’était pas loin et Alastair le savait pertinemment, mais merde, il ne savait même pas ce qu’il allait lui dire en la voyant, qu’importe, il improvisera sans problème. Sa cible était maintenant à portée de vue, mon dieu qu’elle était ravissante, on croirait voir une déesse grecque, elle était si élégante, Jeevas comprenait à l’instant pourquoi Samaël semble la désirer à ce point-là, certes elle a tout pour plaire. La jeune blonde était assise sur un tronc d’arbre, elle avait l’air très fatiguée, le beau brun s’approcha délicatement de celle-ci et s’exprima d’une voix moelleuse.

« Oh enfin ! Excusez-moi, est-ce que vous pouvez m’aider s’il vous plaît ? Je vous en prie, ça fait deux semaines que j’ère sans but sur cette île maudite, et vous êtes le premier être humain que je croise ici, dieu merci, je commençais à désespérer ! »

·         Que la partie commence..

La soif de dominer est celle qui s'éteint la dernière dans le coeur de l'homme.

« Asseyez-vous, vous êtes blessé ? Vous voulez de l’eau ? »


• S’exclama la jeune femme d’une voix inquiète à la vue du beau brun qui s’avançait vers elle, puis Jeevas prit place à côté d’elle sur le tronc d’arbre et voilà, Lexie avait d’ores et déjà mordu à l’hameçon, la pauvre, ah si seulement elle savait… Au fait, c’est exactement ce qui amusait tellement Alastair, il pouvait se jouer d’elle comme bon lui souhaitait sans qu’elle ne puisse voir derrière son masque du malheureux naufragé innocent, et découvrir sa véritable identité. Ne voulant éclater de rire devant la belle blonde, il se retint de folâtrer, cependant, si ça continue comme ça, il va craquer à force. La moitié du travail de Jeevas était déjà terminée. Le bel Incube n’avait jamais douté de ses compétences pour manipuler les autres d’ailleurs, de tout les gentils hommes sillonnant les gentils, il est sans contredis l’un des plus brillants. je peux vous affirmer qu’il a déjà fait ses preuves à maintes reprises. Il n’était pourtant pas comme ça avant, par le terme ‘avant’ je veux dire, avant sa transformation, du temps où il n’était qu’un être humain parmi tant d’autres, même si il a gardé quelques traits de son ancienne personnalité, Mail avait certes beaucoup changé. Avant, il n’aurait jamais eu la sombre idée de manipuler telle ou telle personne pour arriver à ses fins, au contraire, il détestait et déteste toujours l’hypocrisie, même si il est hypocrite à son tour désormais, hélas. Mais que pouvait-il bien y faire ? Se morfondre sur sa triste vie ? Mettre fin à ses jours ? Certes quelques temps après sa transformation, et après avoir perdu sa petite famille, Alastair avait déjà pensé à ces deux possibilités et à bien d’autres, mais au fil du temps, il finit par se résigner à l’idée qu’il n’avait guère le choix que d’accepter son destin et de profiter pleinement de sa nouvelle vie, et c’est ce qu’il fit. Quoi qu’il en soit, il avait plus important à faire pour l’instant, réussir à gagner la confiance de Lexie, et selon les paroles de son maître, Samaël, cette tâche allait être très dur car la jeune demoiselle était loin d’être dépourvue de toute intelligence, bien au contraire, elle se méfiait de tout, les apparences seules ne pouvaient point tromper sa vigilance, Alastair avait cependant déjà trouver un moyen, plutôt les paroles pour manipuler psychologiquement la ravissante Lexie, l’Incube décida de s’exclamer d’une voix moelleuse.

« Grazie.. Non non, ne vous inquiétez pas, perdonami de m’être présenté à vous de cette manière, malgré mon état piteux, je ne souffre d’aucune blessure.. Oui s’il vous plaît, merci bien. »

« Je m’appelle Lexie. »

« Enchanté Lexie, je trouve votre prénom très original.. Je m’appelle Alastair.»

• Généralement, enfin plutôt par bon sens, on ne donne jamais une information quelle conque à un étranger, et Lexie lui révèle son prénom aussi aisément ? Etait-ce pour lui montrer qu’elle a foi en lui ? Mais non voyons, cela serait trop bien facile, elle était sincère avec l’Incube pourtant, et elle voulait réellement l’aider alors qu’elle le connaît à peine, jamais de toute sa longue vie n’avait-il rencontré un être capable de faire preuve d’une telle compassion, décidemment, cette douce Lexie ne cessera point de surprendre Alastair.  n’importe qui pourrait déceler cela en le regardant droit dans ses magnifiques yeux marrons, c’est évident qu’elle ne pourrait jamais mentir à qui que ce soit de son plein gré. Le beau brun afficha un faux sourire qui donnait un peu de sérénité à son visage, il bu une gorgée d’eau fraîche qui était dans la gourde que Lexie venait de lui offrir si gentiment, Jeevas la déposa ensuite près de lui sur le tronc d’arbre avant de pousser un long soupir et enleva en suite sa veste, qu’il allongea délicatement par terre, à sa gauche. Le bel Incube avait belle et bien l’intention de continuer sur sa lancée et de profiter du mémento qu’il venait de créer pour atteindre son objectif, mais que pouvait-il bien raconter à Lexie pour que celle-ci sois plus en confiance ? Étant un homme confiant, Alastair sut qu’il parviendrait à improviser au fur et à mesure, à vrai dire, c’est très probablement ce qui fait le succès de Mail, il ne doute jamais de son potentiel et réussit parfaitement tout ce qu’il entreprend, c’est à celui qui prend l’initiative que revient la victoire. Il décida donc de prendre la parole avant que le lourd silence qui s’est imposé dans leur conversation ne devient plus important.

« Grazie signora..  Où sommes-nous très exactement ? Sommes-nous seuls ici ? Pardonnez-moi ma curiosité mais cela fait deux semaines que je me suis échoué sur cette île maudite, et je suis sans réponse depuis, je commençais à désespérer. En vous voyant, j’ai tout de suite senti l’espoir regagner Il Mio Cuore, j’ose espérer que vous avez quelques réponses à me donner ? N’importe lesquelles per favore!»

• Ah lala, décidément, quel comédien ce cher Alastair ! Il put se mettre dans le rôle du malheureux naufragé si aisément ! En plus de laisser échapper quelques mots Italiens, juste pour que son interlocutrice cède à sa curiosité et lui pose plus de questions sur ses origines et lui demande aussi de lui raconter son arrivée sur l’île heartkillienne et de son passé en prime ! Il n y avait rien à dire, voir même à redire,  le beau brun s’y prenait comme un dieu ! Du grand art ! Va-t-il accomplir sa mission avec une telle facilité ?

"La santé de nos yeux exige de voir l'horizon. Tant que nous pouvons voir assez loin, notre regard ne se fatigue pas." -Ralph Waldo Emerson

« Je suis désolée, je n’en sais pas vraiment plus que vous. Je crois que nous sommes proches de la Floride, et de Porto Rico mais où exactement…Bonne question ! »

• Elle a bien deviné, c’est bel et bien l’emplacement exact de l’île heartkillienne, près du triangle de Bermudes. Pour tout vous dire, Alastair ne connaissait pas vraiment cette humaine, sauf ce que Samaël lui avait raconté à son sujet, c’est-à-dire, qu’elle était hôtesse de l’air et qu’elle s’était retrouvée sur cette île maudite car l’avion où elle travaillait s’était crashé ici, et Lexie avait l’air d’être la seule survivante, enfin je dis cela mais je n’en sais rien à mon tour, peut-être qu’il y avait d’autres survivants, surtout que selon Baudelaire, l’hôtesse elle-même n’est pas sûre d’être la seule rescapée .Enfin bref, qu’importe, la question reste, comment a-t-elle pu survivre dans cet environnement hostile jusqu’à maintenant ? Pas toute seule, en tout cas, ça c’est sûr. Elle est naïve et un peu trop.. Insouciante ? Oui, c’est le mot juste. Mais ne vous méprenez point ! Ce sont là deux belles qualités que l’Incube appréciait grandement chez une femme, elle était loin d’être parfaite la jeune blonde, mais justement, c’est ce qui faisait son charme ! Lexie est tombée dans le piège du beau brun bien trop facilement, mais ce n’est pas vraiment de sa faute, il faut dire que Jeevas savait exactement comment s’y prendre pour se voir accordé la confiance des autres, bien qu’il n’aimait vraiment pas manipuler une personne pour lui faire du mal ainsi car lui aussi a eu sa dose de trahison dans le passé. C’est pour cela que ça lui faisait presque mal au cœur de devoir l’endoctriner comme il le faisait en ce moment pour qu’au final, la belle Lexie devienne l’esclave du cruel Baudelaire. Quoi qu’il en soit, Alastair ne pensait plus vraiment à sa mission, préférant profiter pleinement de la compagnie de cette charmante demoiselle en cette magnifique nuit de pleine lune. L’interlocutrice de ce dernier prit la parole pour répondre à ses questions, il était bien curieux de savoir ce qu’elle allait lui déclarer.

« Nous ne sommes pas seuls, mais l’île est vraiment grande alors c’est ce n’est pas évident de trouver d’autres rescapés. C’est votre jour de chance, il faut croire. »

• Miséricorde, quel mensonge ! Bien évidemment si Alastair était vraiment celui qu’il prétendait être, un naufragé malchanceux et non pas une créature surnaturelle, il aurait tout de suite cru Lexie sur parole. Mais hélas, ce n’était point le cas et cela allait être dur de faire semblant d’y croire. Par contre, le beau brun ne put s’empêcher de laisser échapper un petit sourire sadique quand il entendit Lexie prononcer ces mots, surtout pour la dernière phase de son petit speech « C’est votre jour de chance, il faut croire » Exactement, c’était son jour de chance, par contre, pour Lexie, c’était surtout la pire journée de toute sa vie, après celle où elle fit la rencontre de Samaël bien sûr. Ensuite, l’interlocutrice de Mail lui confirma que sa curiosité était parfaitement justifiée en affichant un sourire qui ferrait fondre le cœur de glace de n’importe qui, ce dernier donnait une telle beauté et sérénité à son visage, rester insensible à tant de charme était tout bonnement impossible, même pour le beau brun ténébreux.

« Euhm, il commence à faire froid, on devrait peut-être… Aller ailleurs ? J’ai une sorte de cabane, vous pourriez vous y reposer. »

« Oui, volentieri. Encore une fois, je vous remercie pour votre clémence, on trouve rarement des personnes aussi gentilles que vous de nos jours, j’espère pouvoir un jour vous rendre la pareil »

• Alastair se leva du tronc d’arbre en premier, puis prit et embrassa délicatement la main de Lexie, et l’aida à se mettre sur ses pieds, ils marchèrent ensemble pendant un bon moment, il faut dire que la cabane était un peu loin, mais cette petite promenade était loin de déplaire à l’Incube, bien au contraire, il comptait bien en profiter pour en apprendre plus sur sa cible, sur son passé essentiellement.

« Dites moi cara signora, j’ose espérer que ça ne vous dérange pas si je vous pose quelques questions ? J’aimerais bien savoir comment vous êtes arrivée ici et surtout, depuis quand vous êtes vous retrouvée dans cette isola maledetta. Bien entendu, je partagerais avec vous mon histoire également, je sais que vous êtes aussi angoissée que moi, c’est pour ça que je pense que ça pourrait vous aider de parler de vos soucis à quelqu’un. »

• La température changeait peu à peu, le vent se levait doucement mais sûrement, la forêt était très calme ce soir, Alastair n’avait repéré aucune forme de vie dans les parages, même pas les animaux qui vivent en ces lieux, bizarre, eux qui sont toujours en train de s’entretuer. Enfin bref, Mail et Lexie s’étaient retrouvés devant la cabane en question en un rien de temps, sûrement car ils avaient eu le temps de converser tranquillement dans le chemin, l’Incube ouvra la porte de la cabane et invita Lexie à entrer en premier, il était sûr qu’elle allait apprécier sa gentleman attitude, en même temps, qui n’apprécierait pas qu’on le respecte et qu’on le flatte continuellement ? Une fois à l’intérieur, Alastair lança une remarque à voix haute.

« Bon, je vais vous l’avouer honnêtement, cette cabane est mieux que mon petit appartement merdique, je ne pensais pas trouver un tel luxe sur cette île, c’est vraiment mon jour de chance.»

« La mémoire est la tourmenteuse des jaloux. »

«  Je n’ose imaginer l’état de votre appartement, alors ! Je suis désolée, ça ne ressemble pas à grand-chose et ce n’est certainement pas ce qu’il y a de plus confortable. »

« Ne vous en faites pas signora, je ne pouvais sincèrement pas demander mieux que cette cabane, et puis le confort, c’est pas un lit qui coûte la peau des fesses, prenez donc mon cas, c’est votre présence qui me procure du confort en ce moment. Permettez-moi juste de vous remercier une dernière fois pour votre hospitalité, je saurais vous rendre la pareil un de ses jours, vous avez ma parole.»

• L’esprit d’Alastair inspirait toujours à la simplicité, cette cabane aussi simple et ennuyante qu’elle n’en avait l’air lui convenait amplement, mais en plus de ça, il était en compagnie d’une charmante demoiselle,  franchement, que demander de plus ? Peut-être bien une cheminée, tout serait perfecto alors, il fait un peu froid quand même. Cependant, le beau brun était un peu déçu, il s’en voulait pour ne pas avoir pu trouver les mots pour que Lexie lui parle un peu plus de son passé douloureux,  il avait raté une belle occasion, elle serait beaucoup plus en confiance avec lui si il avait réussi son coup, mais apparemment, le bel Incube avait vu juste, la jeune femme refusait de baisser sa garde, ce qui allait compliquer encore plus la tâche, malgré tout, manipuler une personne qui est déjà sur la défensive n’effrayait point Jeevas, au contraire, ayant une confiance absolue en lui et en ses capacités, il savait d’ores et déjà comment il allait s’y prendre pour briser le bouclier de sa cible, Mail avait déjà dessiné un plan dans sa tête, un plan qu’il allait mettre à exécution à l’instant même, dès qu’il apercevra une ouverture, et c’est exactement ce que Lexie venait de lui offrir en prenant la parole.

« Alors… Vous n’avez rencontré personne à part moi, depuis que vous êtes…ici ? »

• Et voilà, l’opportunité qu’Alastair attendait si impatiemment venait de se présenter à lui, il afficha un petit sourire sadique aux coins de ses lèvres, puis baissa légèrement sa tête et  soupira faiblement. Le jeune homme marcha lentement vers le lit qui était devant lui, tout en gardant ses épaules bien détendues prenant ainsi soin de ne pas laisser son langage corporel trahir l’image de l’homme viril et confiant qu’il voulait donner à Lexie. Mail s’était assis et invita la jeune femme à prendre place près de lui en tapotant délicatement le lit tout en souriant, quand celle-ci avait accepté, il regarda le plafond de la cabane puis s’exclama d’une voix moelleuse.

« Je suis désolé, je dois vous avouer que je n’ai pas été honnête avec vous, enfin pas entièrement. Laissez-moi donc vous raconter mon histoire..»

• Et c’est ainsi qu’Alastair lui conta son passé en générale, il avait déclaré qu’il était médecin et qu’il avait une femme et une petite fille, et que sa vie avait bousculé soudainement alors qu’il rentrait avec sa famille chez lui après avoir assisté à une magnifique projection d’un film Disney. Il conduisait sa voiture dans la bonne humeur, sa fille s’était endormie, il conversait tranquillement avec sa femme quand un camion les avait percuté violemment, tuant ainsi sa petite famille. Vous l’aurez compris, le beau brun disait la vérité mais il a juste changé le temps des évènements et quelques détails,  il n’allait quand même pas dire que tout ceci était arrivé il y a plus de deux siècles maintenant, cela serait vraiment idiot de sa part. Mail avait dit à la jeune blonde que tout ceci s’était déroulé il y a deux mois de cela et que sous le conseil de son meilleur ami, il a décidé de prendre des vacances en Floride, cela ne pouvait que lui faire du bien, mais il était loin de s’en douter que cette petite virée allait lui être fatale, il avait décidé d’y aller à bord d’un avion, et malheureusement, il  y a eu des ‘complications’ en plein vol, l’avion s’était retrouvé dans un orage, et la foudre avait eu raison de l’aile gauche, provoquant ainsi le crash de l’engin qui a piqué tout droit vers les profondeurs de l’océan. Mail était le seul survivant, mais il n’était pas encore tiré d’affaire, il devait affronter les grandes vagues qui naquirent à cause de l’orage et qui ont finalement eu raison de lui, il avait bu la tasse et perdu conscience. Puis en se réveillant, il s’est retrouvé sur la plage de cette île maudite, il y a maintenant deux semaines.

« Voilà, c’est comme ça que je me suis retrouvé ici.. Mais ce n’est pas tout, pour répondre à votre question, oui j’ai bel et bien rencontré quelqu’un d’autre avant de vous rencontrer vous, Lexie. J’ai peur de passer pour un psychopathe si je vous en parle, et je ne voudrais pas vraiment vous effrayer avec cela, vous risquerez de ne pas me croire.»

• Oh il s’en rappelait de cette fameuse rencontre, il avait continué à parler de lui, Alastair n’était pas en train de mentir cette fois aussi, tout ceci lui était vraiment arrivé, après s’être retrouvé sur cette île, il ne savait vraiment pas quoi faire, il ne voulait pas paniquer car cela n’aurait servi à rien, mais que pouvait-il bien faire ? Il ne parvenait même pas à raisonner correctement, il avait déclaré ceci ‘comme si la perte de sa famille n’était pas assez, il aurait fallu que je m’échoue sur cette île maudite’ Et qui était probablement déserte. Et c’est ainsi qu’il aira sans but en ces lieux pendant quatre longs jours avant de faire cette fameuse rencontre, qui a eu lieu à la forêt. En se promenant tranquillement, Mail aperçut au loin une très belle femme qui était allongée par terre, les yeux fermés. Il s’avança avec précaution vers celle-ci, il était bien content de voir qu’il n’était pas tout seul ici. Jeevas a voulu vérifier son activité cardiaque, son cœur ne battait plus, elle devait sûrement être morte.. et voilà, la petite lueur d’espoir qu’il avait s’était complètement éteinte après cela. Il continua de fixer son visage radieux, une telle sérénité s’émanait de celui-ci, on aurait dit qu’elle était aux anges. C’est au moment où Alastair s’était allongé près d’elle que celle-ci s’était réveillée. La jeune femme bailla et allonge ses bras comme si elle venait de se réveiller d’une petite sieste du Dimanche, Lorsqu’elle le vit, elle sourit au jeune brun avant de l’embrasser tendrement, ce baiser si passionnée ne manqua pas d’exciter l’Incube, qui en a profité pour glisser sa langue dans la bouche de sa partenaire. Celle-ci s’était retiré délicatement et avait repris sa route en glissant un petit ‘A bientôt’ à Mail.

« Vous savez tout maintenant, le plus étonnant, c’est que sa peau était tellement froide, je suis sûr que son cœur ne battait plus, j’en jurerais presque. Pourtant elle était belle et bien vivante, j’ai senti sa vitalité quand on s’était embrassé. Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé.. Cela m’effraye, je ne vous le cacherais pas.»

• Au fait, le jeune homme savait exactement ce qui se tramait, il ne voulait juste pas l’avouer. Impossible qu’elle ne ressente pas de la tristesse pour le jeune homme désormais, elle allait sûrement essayer de le consoler, et donc, elle allait très certainement baiser sa garde maintenant.