« Lily? » « Oui, Matteo? », la douce brise vient caresser le visage du vampire alors qu’il ferme doucement les yeux, inspirant profondément avant de repousser un long et profond soupire, baissant la tête.
« Tu crois qu’ils vont réussir? », confuse, Giulia tourne la tête vers son jumeau qui scelle son regard au sien. Soudainement, les traits du délicat visage de sa jumelle deviennent durs.
« Jamais. Personne ne nous séparera. Ni mère, ni père, ni personne. », satisfait de sa réponse, Matteo regarde de nouveau devant lui, laissant la douce brise envahir son être d’une béatitude sans pareille. Il glisse sa main dans celle de sa jumelle, entremêlant ses doigts aux doigts fins et délicats de Giulia.
« Por siempre… »∆ CHAPITRE PREMIER « ¿Es la verdad? »Est-ce vrai?silencio. « ¡Giulia! Responda me, por favor… Dime que no es la verdad… »Giulia! Réponds-moi, je t'en prie... Dis-moi que ce n'est pas vrai..« Perdona me, Matteo… »Pardonne-moi, Matteo...silencio« ¿Porque..? »Pourquoi..?« Por favor, sólo hay que aceptar esto. No rinde la situación más difícil de lo que ya es. »Je t'en prie, tu dois accepter cela. Ne rends pas cela plus difficile que ce ne l'est déjà. « Rendre la situation plus difficile qu’elle ne l’est déjà?! », répète-t-il, incrédule.
« Elle est difficile, cette situation? Parce que, selon-moi, elle n’est autre que parfaite! Tout le monde en sort gagnant, non? Toi, parce que tu te maries avec un Roi Le Roi parce qu’il va se marier avec la fille d’un des vampires les plus importants de l’Espagne… La famille parce qu’ils vont enfin réussir ce qu’ils désirent depuis des siècles : Nous séparer! Tout le monde gagne! », formule-t-il en haussant le ton, la colère possédant chaque parcelle de son être.
« Tout le monde, sauf moi, bien entendu. » crache-t-il. Son monde s’écroule. Son univers s’arrête complètement. Vont-ils avoir la satisfaction d’avoir réussis à assassiner l’amour qu’ils portent l’un pour l’autre? Fusionnels, mythiques, inséparables. Entremêlés, symbiotique, éternels. Séparez-les et subissez l’atrocité qu’est leur furie.
« Rien ne nous séparera, je te le promet.. », murmure-t-elle en s’approchant de son jumeau, ce dernier frôlant l’hystérie.
« … Tu veux m’abandonner? … Est-ce que je t’ai fait du mal pour que tu me quittes? », libère-t-il, la voix tremblante, les larmes lui montant aux yeux. Il ne quitte sa jumelle des yeux, celle-ci complètement démolie par les propos de son jumeau. Matteo ne peut concevoir que cette union soit de nature indépendante, volontaire. Très franchement, il soupçonne une liaison entre sa famille et celle du Roi… Parce que Giulia ne lui ferait jamais ça. Jamais.
« C’est de ma faute? » « Non », répond Giulia en déposant ses deux mains sur les épaules de Matteo en guise de réconfort. Son regard perçant ne quitte celui de son frère, ce dernier prenant une grande inspiration avant de baisser la tête, complètement abattu.
« Tu sais, depuis le décès de Mère, plus rien n’est pareil… », débute Matteo, haussant les épaules.
« Il ne me reste que toi, Lily. Et tu m’as. », il marque une pause avant de poursuivre, les traits plus que sérieux.
« Por siempre Te souviens-tu? », elle le considère longuement avant de hocher positivement la tête, ses fines lèvres pincées.
∆ CHAPITRE DEUXIÈME « Eres tan hermosa mi Giulianita. »Tu es si jolie ma Giulia.« Gracias. »Merci.silencio.« No es, matteo? Digo a tu hermana que es preciosa. » N'est-ce pas, Matteo? Dites à votre soeur qu'elle est jolie.silencio, suspiro.« Nunca he visto una bella mujer... Salvo tu madre! »Je n'ai jamais vu une aussi belle femme... Hormis ta mère!risas.« Recordare siempre del día de nuestra matrimonio, tu madre y yo. »Je me souviendrai toujours du jour de notre mariage, votre mère et moi.silencio, suspiro.« Sería si orgullosa de ti, Giulia. »Elle serait si fière de toi, Giulia.« Deja de hablar! »Arrête de parler! Incrédule, le patriarche observe son fils sans prononcer la moindre parole. La tension est palpable entre les deux hommes alors que Matteo soutient le regard de son père, dédaigneux et, surtout, las. Matteo en a marre. Il en a marre de jouer le rôle du fils parfait à la quête de l’amour paternel. Il en a marre de voir son père jouer la pauvre victime alors qu’il sait, tout comme le patriarche, que ce dernier est l’ultime cause du décès de sa mère. Il en a marre de pardonner son indifférence, sa négligence et ses paroles tranchantes à son égard et, surtout, il en a marre de préserver le silence pour le « bien être » de la famille et autrui. Aujourd’hui, il craque … Et il était plus que temps.
« Pardon? » articule le père, fusillant son fils du regard suite à une telle insolence.
« Tu n’as pas le droit de parler d’elle et agir comme si elle te manque. Tu n’as pas le droit de parler pour elle et encore moins de formuler les émotions qu’elle aurait pu avoir. Tu n’as aucun droit de prononcer son prénom après ce que tu as fait.. »Il fulminait. Le patriarche aussi, soit dit en passant. Si le cœur de ce dernier pouvait émettre ne serais-ce qu’un battement, le visage du père de Velasco et Tolède serait noyé dans un rouge vif.
« J’espère, du fond de mon être, que tu sois rongé par la culpabilité de tes actes. J’espère qu’un jour, à ton réveil, tu ressentes enfin ce que nous ressentons tous suite à Son départ : le vide. Un vide qui t’emmène droit aux abysses les plus sombres et les plus froides qu’un individu puisse visiter. Un endroit où, seul, tu n’auras plus personne… », il s’avance dangereusement vers son père, ne détournant guère son regard de ce dernier, mais il le maintient plutôt avec une intensité que le patriarche n’a jamais vu briller dans le regard de son fils.
« Éventuellement, la noirceur va t’engloutir jusqu’à t’envahir. La solitude ne sera pas consolatrice comme elle l’a été pour certains, mais te serait une torture. Et j’espère, qu’à la réalisation de tes actes, la culpabilité, la noirceur et l’agonie t’emportent… Te forcent à commettre l'acte qui nous libérera tous de ton être vil et putride. Et, crois-moi, ce jour-là, je serai le premier au dessus de ta tombe à te regarder de haut.. », un sourire sadique étire légèrement les fines lèvres de Matteo alors qu’il susurre
« Un sourire aux lèvres. Soulagé. Satisfait. Libéré. », son visage devient soudainement dur alors qu’il termine
« Ça c’est si ce n’est pas moi qui t’emmène à ta tombe de mes propres mains! » Soudainement, les mains du père s’agrippent au col de la chemise de Matteo alors qu’il le colle violemment contre un mur. Si ce n’était pas de la protestation de Giulia, la confrontation se serait probablement mal terminée. Relâchant son fils, le père recule, mais son regard noir ne perd de son intensité. Matteo, pour sa part, libère un rire incrédule dans un souffle alors qu’il glisse sa main au niveau de sa chevelure châtaine histoire de replacer ses quelques mèches. Sans prononcer le moindre mot, il quitte la pièce, laissant derrière lui sa jumelle, vêtue de sa future robe de mariée, et son père souhaitant silencieusement la mort de son fils.
[…]
Observant la vue de la ville noyée par la noirceur de la nuit, Matteo libère un énième soupir alors qu’il lève enfin les yeux vers le ciel étoilé. Il sent la présence de sa sœur, mais il demeure immobile et, surtout, il fuit son regard qu’il croit fort réprobateur.
« Si tu es venue me dire que j’ai fait usage d’une attitude déplorable et regrettable face au père, je vais t’épargner les minutes que tu risques de perdre, Lily. », elle demeure silencieuse, observant à son tour les étoiles. Enfin, elle brise le silence en prononçant doucement
« Nous quittons pour Heartkiller demain. Toi et moi. Sois prêt. », puis elle tourne les talons, quittant son frère sur la véranda du manoir. Heartkiller? …
∆ CHAPITRE TROISIÈME « Usted está despierto.. Muy bien.. »Vous êtes réveillés.. Très bien..« ... Qu.. Quoi? »« Oh.. Perdone me.. »silence« Je vous ai trouvé près de la cascade.. »silence« Blessé... »silence« Je dois vous garder ici pendant quelques temps, vous avez perdu beaucoup de sang.. »« Pourquoi vous m'aidez? Vous êtes un monstre comme tous les autres! Je n'ai pas besoin de votre aide! » Impulsivement, il s’agrippe contre le bord du lit, sur lequel il était allongé, et tente de se lever. Toutefois, une douleur fulgurante s’empare de son côté droit alors qu’il se tord de douleur, se laissant tomber sur le matelas sous le regard peu surpris de Matteo. Ouvrant les yeux, le patient lève le regard vers Matteo, les sourcils froncés et, les dents serrées, il articule
« Tuez-moi », Matteo glisse les mains dans les poches de son sarreau blanc et maintient son regard fixé dans celui, exprimant l’agonie, de son patient. Le silence pèse dans la pièce et avant que Matteo ne le brise, son patient prend les devants.
« Pourquoi tu m’as sauvé? » baissant le regard, Matteo glisse ses mains au niveau du dossier du patient alors qu’il inscrit quelques mots brièvement. Il se lève ensuite de sa chaise puis s’avance vers son bureau où reposent une seringue ainsi qu’une fiole comportant un liquide transparent. Grâce à la seringue, il extrait une partie de ce liquide et s’avance vers le patient, contorsionné par la douleur qu’il éprouve au niveau de ses côtes, ces dernières fracturées à un degré plutôt inquiétant.
« Ne bougez pas trop… », prononce doucement Matteo, ignorant volontairement la question posée par son patient quelques brèves secondes plus tôt.
« Ceci devrait vous aider avec la douleur… », explique le médecin avant d’insérer l’aiguille dans le bras du patient, voyant l’expression faciale de ce dernier passer de la douleur à l’accalmie.
« Êtes-vous en mesure de me dire quel est votre nom? » demande Matteo tout en reprenant son dossier. Le patient hoche positivement la tête tout en fermant les yeux.
« Maddox. Maddox Hopkins … » « Appartenez-vous à un vampire, Maddox? » … Quelque part en lui, Matteo espère sincèrement que son patient ne soit qu’un simple humain en liberté. Incompréhensiblement, il ressent un certain… Attachement?
Foutaise.
Maddox hoche positivement la tête alors qu’il prononce mollement
« Je me suis enfuis.. », Matteo l’observe longuement avant de se pincer les lèvres.
« Il va me tuer… », murmure le patient, ouvrant à peine les yeux, le regard dardé sur Matteo.
« Mon maître. S’il me trouve, il va me tuer… Il-- », il s’interrompt l’espace de quelques secondes, le regard de Matteo limite terrorisé.
« Il ne faut pas qu’il me trouve… »« Il ne vous trouvera pas.. », prononce Matteo, glissant une main une niveau du bras chaud de son patient. Un contact électrifiant, une chaleur qu'il a cru ne jamais ressentir de son existence. Leurs regards entremêlés, l'un avec désespoir, l'autre avec réconfort, un fin sourire s'esquisse aux lèvres de Matteo alors qu'il murmure doucement
« Je vous le promet » TO BE CONTINUED