Le Bal... Allongée sur mon immense lit qui pouvait contenir une dizaine de personnes – Oui, j'avais la folie des grandeurs – je fixais mon plafond ornés de peintures du XVIIème siècle, de sculptures gravées dans de l'or et le marbre. Le regard dans le vague, je rêvassais. Je partais loin dans mon monde si utopique, si étrange aux yeux des autres, mais tellement magiques en ce qui me concernait. Il n'y avait rien de plus intense que l'imagination. Elle était grande, puissante. C'était un océan sans fond, un paysage sans horizon. L'imaginaire était incroyablement riches, beaucoup plus riches que la connaissance. Elle permettait de s'évader très loin de la réalité, de se réinventer un monde auquel on s'identifiait, sur lequel on était le propre maître de son destin, le capitaine de son navire. C'était moi et moi seule qui dirigeait ce monde, mon monde. J'étais tantôt une puissante Walkyrie adulée par tous, tantôt une héroïne tragique mourant d'amour pour son prince. Oui, l'imagination n'avait pas de limite, c'était un fait. Aucune limite pour laisser cours à mes rêves et songes les plus fantasques. Je me sentais Reine. Oui, la Reine de ce monde si pure et utopique, si fantasque et étrange. C'était comme un jardin secret dont personne ne pouvait y pénétrer. Moi seule avait les clefs pour y franchir le seuil de ce monde enchanté. La même clef qui pouvait ouvrir aussi la porte de mon cœur. Je laissais échapper un long soupir d'aise, happée par une soudaine nostalgie savoureuse et quelque peu douloureuse. Je tournais mon regard vers ma fenêtre ouverte. Une légère brise s'engouffrait dans mes appartements, soulevant mes fins rideaux dans une délicatesse dont moi-même je ne pourrais faire preuve. La lune brillait de toute sa splendeur. Elle scintillait, éclairait l'île et les âmes égarées. Me redressant doucement pour m'approcher de l'une de mes fenêtres, je franchissait ces dernières pour me rendre sur mon balcon. Grand et imposant, il y avait l'espace pour organiser une petite fête privé. Mains posées sur le rebord en marbre du balcon, je tournais mon regard vers la lune, lui souriant doucement comme si je retrouvais une amie d'enfance. Je liais une complicité avec la lune. Elle était mon amie et je lui parlais souvent. Je considérais qu'elle était apte à parler et à m'écouter quand elle était pleine, car, oui, ce soir, c'était donc la pleine lune. Quand elle n'était pas pleine, ronde et belle, je considérais qu'elle était timide ou gênée, je faisais donc en sorte de la laisser tranquille. Cependant, je doutais fortement être la seule à vouer une amitié sincère pour la lune et même si cette dernière ne me répondait pas, je la sentais quand même réceptive. Les gens me prenaient pour une folle... la folie n'est-elle pas la porte à toutes les audaces ? Le chemin le plus sûr vers la liberté de l'esprit et de l'âme ? La folie est un chemin qui mène tout droit vers le génie, alors quand on me lançait sarcastiquement que je devrais aller voir un médecin, je n'écoutais pas un mot, répondant simplement que leur étroitesse d'esprit les rendait malheureux et qu'au moins, je me sentais bien avec ma folie.

Une porte s'ouvrit derrière-moi, je bougeais à peine la tête, sachant pertinemment qui était la personne qui avait franchi le seuil de ma porte. C'était Roxanne, ma succube, celle que je considérais comme favorite parmi les autres. Elle pouvait entrer dans mes appartements sans forcément être obligée de frapper. Elle pouvait faire comme chez elle dans la limite du respect. Avant de la rejoindre, je jetais un dernier coup d’œil vers le bas. Les invités commençaient à affluer de toute part, assiégeant élégamment le Palais Royal. Un léger sourire se dessinait doucement sur mes lèvres nacrées. Je pensais soudainement au Bal qui était prévue pour ce soir et j'en étais totalement euphorique. L'occasion pour moi de m'amuser et de m'habiller telle une princesse de conte de fée ! Je me dirigeais donc vers ma succube qui s'était prosternée devant moi pour me saluer. Un geste que j'appréciais au plus haut point. Elle était respectueuse et loyale envers moi et rien que pour cela, Roxanne pouvait se vanter d'être privilégiée. J'avais demandé à ce qu'elle vienne me voir avant le Bal. Je voulais qu'on s'habille ensemble, qu'elle m'aide à me préparer comme on préparait une Reine. J'aurais très bien pus demander cela à l'une de mes esclaves, mais non, Roxanne était assurément celle qui faisait tout parfaitement avec plaisir. « Habille-moi pour le Bal. Je vais t'habiller aussi. » disais-je d'une voix mélodieuse, plongée encore dans mes rêveries.
Roxanne se hâta avec toujours cette même joie non dissimulée. Elle n'avait pas besoin de me le dire pour que je le sache. Elle m'aimait et je le savais, mais cela n'empêchait pas qu'elle me le dise quand même. Postée devant mon immense miroir sur pied, Roxanne m'apprêtait délicatement, soucieuse du moindre détail. J'avais choisi une robe bien particulière. Je voulais faire sensation. J'aimais qu'on me regarde, être le centre d'attention. Le Bal était le moment de montrer mes talents dans la mode, de mes goûts si justes et appréciés de tous. J'avais décidé de porter [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] très fluide et légère qu'une douce brise pouvait la soulever facilement dans une langoureuse danse. Elle était de style antique, fluide, presque transparente. Elle jouait avec les lumières dans une subtilité attirante. Je me prenais pour une princesse des Mille et Une Nuits. Les cheveux détachés tombaient en cascade sur mes épaules et mon dos nu. Ils étaient ondulés et volumineux, laissant flotter quelques boucles légères.

A mon tour, j'habillais ma succube. Je lui avais acheté une robe spécialement pour le bal, rien que pour elle. Un privilège rare. C'était une robe de couleur rose bonbon, un peu crème. Ceinturée à la ceinture, la robe descendait jusqu'aux dessous de ses genoux. Elle avait des volants au bas. Faite en mousseline, elle était légère et fluide. Roxanne, même si elle était ma succube, restait pour moi une poupée. Je voulais donc qu'elle ressemble à une poupée ce soir, la plus belle parce qu'elle était à mon service. De plus, en étant blonde, la robe lui sied à merveilles !

Le Bal commençant dans peu de temps, j'arrivais aux côtés de ma succube dans la Grande Salle qui était majestueusement décorée. J'avais participé à la décoration, aux festivités. J'avais exposé mes idées et les organisateurs avaient pris mes choix en comptes. Comme je le raconte si souvent, on me disait rarement non. En avançant avec une curiosité mordante, je me faufilais parmi les invités avec agilité, ma robe se levant à chacun de mes mouvements, laissant une légère traîne derrière mon passage. J'emmenais Roxanne dans mon sillage en la prenant par la main. D'ailleurs, elle n'avait pas le choix. A part la magie du bal, j'en avais presque oublié les responsabilités et les convenances. Je saluais donc un à un les invités, notamment ceux que je connaissais. Roxanne me suivait sans mot dire, saluant que les personnes qu'elle connaissait grâce à moi. Alors que je m'arrêtais devant l'immense buffet, ma succube m'adressa la parole « Vous êtes de loin la plus belle ce soir, vous allez faire tout un tas d’envieuse croyez-moi. » Je lui adressais un sourire tendre en retour. J'aimais les compliments, mais je savais que chez Roxanne, cela était sincère. « C'est vrai ?! » répondis-je d'une voix étonnée avec cette innocence comme à mon habitude. « C'est gentil Roxanne, tu es toujours aussi adorable avec moi... j'apprécie, même si je sais que ma sœur remportera la palme. » Je parlais évidemment de Satyne, ma sœur aînée. Sa beauté n'avait d'égal que sa prestance. J'étais persuadée qu'elle allait porter une robe rouge, voyante pour attirer tous les regards. C'était dans son caractère, elle aimait voler la vedette. Elle le pouvait d'un côté, vu sa beauté. Je pris alors ma succube dans mes bras pour la serrer doucement contre moi, en signe de remerciement. Quand je me détachais d'elle, je lui adressais de nouveau un sourire en disant « Quant à toi, tu es la plus jolie des succubes ! » lançais-je en laissant échapper mon fameux rire cristallin.

Alors que je donnais un verre de sang O+ à ma succube et que j'en prenais un pour moi – du AB+ -, une voix familière se fit entendre pas très loin de nous. « Esfir, ma tendre Esfir... que tu es magnifique ma petite sœur, comme toujours ! » disait-elle avec enthousiasme à mon égard. Je tournais donc sur moi-même pour faire face à Satyne qui se trouvait à quelques pas de mon binôme. Dans un réflexe, je pris la main de Roxanne pour m'avancer vers ma sœur. Je ne connaissais pas encore les tensions et les problèmes entre ma succube et ma sœur, alors l'emmenait auprès de cette dernière ne me posait pas de souci. Je souriais d'un large sourire en m'arrêtant devant ma sœur.

« Satyne ! » lançais-je dans un cri aiguë, joyeuse de sa présence. « Tu es venue avec ton incube ? » finissais-je par dire en voyant Jude à quelque pas de Satyne. Je le connaissais, je savais qu'il était l'incube de ma sœur parce qu'il avait failli devenir mon incube avant que je le laisse avec plaisir à ma chère sœur. Il ne ressemblait pas assez à une poupée.
La soirée promettait d'être riche en rebondissements !

Après m'être rapprochée de Satyne pour l'accueillir comme il se devait, je pouvais constater qu'elle était accompagnée par son incube Jude. Un incube que j'avais failli prendre sous ma coupe, mais que j'avais laissé gentiment à Satyne parce qu'il ne faisait pas assez poupée et de plus, cet incube avait l'air de particulièrement plaire à Satyne. Etait-il heureux avec elle ? Avais-je fait le bon choix en le donnant à ma sœur aînée ? Que sais-je ? Les dés étaient lancées et le destin maintenant scellé. Si vraiment il était malheureux, je ne pense pas que Satyne aurait pris le soin de l'emmener avec elle, du moins, cet incube doit beaucoup compter aux yeux de Satyne. J'étais peut-être enfantine, mais très loin d'être naïve sur la nature humaine et les liens complexes qui pouvaient les unir. Je le sentais, le déceler comme une sorte de sixième sens empathique. J'étais sensible à cette forme de parole muette et silencieuse, à ses regards baissés et aux airs innocents. La nature humaine n'avait plus de secret pour moi. J'avais étudié cela avec tant de minutie, de perfectionnisme et souvent avec passion les moindres tréfonds de l'âme humaine – et vampirique au passage – que maintenant, je devinais avec une certaine facilité ce que les gens pouvaient ressentir pour quelque chose ou quelqu'un et à cet instant, alors que mon regard avait dévié sur Jude, le sien était posé sur une toute autre personne ! Légèrement, je tournais la tête vers ma succube, qui avait l'air aussi captivé par ce jeune homme. Enfin, je le supposais sans non plus en tirer des conclusions hâtives, mais je restais attentive à la moindre expression sur le visage de ma succube. Roxanne, doux prénom qui lui allait si bien, emprunt d'affirmation et de douceur. J'aimais beaucoup son prénom, c'était ce qui m'avait charmé en deuxième après sa beauté. Un prénom parfait pour ma poupée. D'ailleurs, je la connaissais tellement bien maintenant que – presque – rien ne pouvait m'échapper. Du moins, si cela était le cas, ça ne durerait jamais longtemps. Comme la fois où j'ai lu dans son esprit pour découvrir le visage d'un jeune homme bien intéressant répondant du doux nom de Matthias. J'avais déceler le lien qui les unissait. Et de là, ce dernier m'avait réellement intéressé. Cependant, je n'allais pas envoyer mes gardes à travers le monde à sa recherche, je n'étais pas une psychopathe ! Je prenais seulement plaisir à lire les pensées de Roxanne ou de mes esclaves. Évidemment, cette dernière à toujours était consentante pour que je m'autorise à lire en elle. Cependant, je ne sais point si elle sait ce que j'ai découvert. Bref, cela ne l'a mettait en aucun cas en danger, pour moi, je lisais son esprit comme on lisait un roman, c'était de la lecture, une sorte d'autobiographie en directe et connexion psychique. Très agréable, vraiment.


« Princesse.. »
La voix du jeune homme me sortie de mes pensées quand il pris délicatement ma main pour y déposer un baiser. Toujours autant flattée qu'on me fasse part de ces manières distinguées de dandy, l'incube venait de marquer un point. Je retirais doucement ma main et lui fit signe de se remettre droit, gentiment. Cependant, je pus constater que durant ce baise-main, il avait détourné le regard encore vers ma succube. N'avait-il vu aucune succube dans le palais pour autant s'intéresser à la mienne ? Ou ne l'avait-il simplement jamais rencontré ? Qu'importe, ce moment imperceptible si on n'était pas attentif venait de se passer sous mes yeux. Il aurait au moins pu faire grâce de se retenir. Briser le contacte visuel quand on déposer un baiser était un manque de convenances. Cependant, je n'allais pas faire de scandale ou quoi que ce soit d'autre. Ce n'était pas dans mes habitudes et de plus, j'avais l'esprit à la fête. « Tu le sais tout comme moi ma chère que Jude est un Incube exemplaire en qui j'ai entièrement confiance, il mérite donc de sortir pour profiter du faste de nos soirées mondaines, ne crois-tu pas? De plus, je trouve que nous faisons un très beau duo tous les deux. » J'écoutais ma sœur attentivement, observant avec naturelle et sans aucune arrière pensée le rapprochement de deux compères que Satyne tenait gentiment par la main. J'étais quand même quelque peu surprise qu'elle fasse preuve d'un geste aussi anodin pourtant signe de tendresse envers une personne, surtout en public ! Satyne avait une réputation sulfureuse, je ne me voilais pas la face. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi proche physiquement d'une personne, qu'elle le montre en public. Avait-elle décidé de s'assagir et de trouver un compagnon fixe ? Je prenais espoir, quelque peu ravis que ma sœur aînée puisse trouver enfin son bonheur. Il est vrai que si elle se trouvait chaussure à son pied, j'en serais heureuse ! « Vous êtes très charmants, en effet. » répondis-je spontanément, quelque peu étonnée. « Ils arrivent quand ces Roumains? » Je me retenais d'émettre un rire, en mettant délicatement deux doigts sur mes lèvres, baisant légèrement la tête, les joues joliment rondes par l'envie de rire. Cependant, l'effort ne fût pas difficile car je repris vite fait mon sérieux – enfin, mon innocence naturelle plutôt – avant de regarder de nouveau Jude et Satyne. Il était bien affirmé son incube, je le sentais et cela se voyait par sa façon de se mouvoir, de s'exprimer. Satyne arrive-t-elle vraiment à tolérer cela ? Rien que pour ça, je savais pertinemment qu'elle ne laisserait rien passer. La dernière fois qu'un de ses incubes avait osé lui adresser la parole de cette manière ou fit part d'une phrase désobligeante, elle lui avait arraché la tête d'un geste de la main. Il devait vraiment lui tenir à cœur pour qu'elle ne fasse rien... du moins, en apparence parce qu'elle préférait répondre par un simple regard que par les gestes. Cela me faisait légèrement sourire, Satyne ne changeant jamais !


« Sais-tu l'heure à laquelle les souverains Roumains arrivent? J'ai questionné Cesar ainsi qu'Eleazar à ce sujet il y a quelques heures et ces derniers n'ont pas pus me répondre. » Je levais les yeux au ciel, réfléchissant quelque peu, regardant ensuite à droite à gauche si je ne percevais pas un visage inconnu qui pouvait ressembler à un roumain... mais non. Je remarquais cependant mon frère Cesar au loin. Un large sourire se dessinait doucement sur mes lèvres rosées, impossible de retenir cet élan d'amour visible à trente-mille kilomètres ! J'aurais voulu le rejoindre, mais il était occupé et ce genre de soirée ne devait pas tomber à l'eau par quelque chose de futile. Cesar avait des responsabilités et même si cela me chagrinait quelque peu de ne pas me poster à ses côtés, c'était pour son bien. A coup sûr, je le ferais distraire. Aux côtés de mon cher frère, je remarquais Echoe-Alice et Rozen. Je souriais encore de plus bel ! Voir des visages familiers me faisaient du baume au cœur. Après une poignée de secondes, je tournais de nouveau mon regard sur Satyne pour lui répondre, mais Roxanne pris la parole avant moi, me coupant dans mon élan. « C’est étonnant que vous ne soyez pas au courant, moi qui pensait que vous étiez toujours la première avertie concernant ce genre d’événements…. » Je tournais mon regard vers Roxanne, surprise par son intervention. Non qu'elle n'avait pas le droit de s'exprimer, mais elle l'avait fait d'une façon bien particulière. J'avais pu sentir de l'ironie, de la rancœur même dans ses mots. Je ne comprenais plus rien ! Qu'avaient donc Satyne et Roxanne ce soir ? Leurs sempiternels pics à tout-va se faisaient de moins en moins discrets. J'aimerais connaître les raisons d'un tel comportement. « Pardon… » Ma succube venait de s'excuser hâtivement. Je l'observais sans mot dire. Que pouvais-je lui faire après tout ? Certes, parler à ma sœur de cette façon n'était pas des plus plaisantes, mais je n'avais jamais vu Roxanne ainsi. Il devait probablement avoir une raison. De ce fait, je lui tenais la main pour la presser doucement. Je lui montrais que ce n'était rien, que tout allait bien. Alors que Roxanne répondait à Jude, je prenais le soin de répondre à Satyne « Les Roumains ne vont certainement pas tarder... faisons comme si c'était nous qui étions en avance ! » finissais-je par dire dans un sourire amusée, levant ma flûte de sang AB+ avant de la porter délicatement à mes lèvres. Si je n'avais pas 1183 années d'existence derrière moi, je n'aurais pu me contrôler face à un tel nectar ! C'est ce qui m'amusait chez les nouveaux-nés. Cette immaturité comme des bébés qui venaient de naître et qui découvraient le monde extérieur. Ils devaient apprendre à se contrôler, à réprimer leur soif, à faire taire leurs pulsions meurtrières ou mêmes sexuelles. J'aimais les étudier comme un divertissement. Je sortie de mes pensées volontairement, je n'étais pas ici présente pour penser à la vie d'un nouveau-né !


Cependant, j'avais remarqué le silence pesant de ma succube, ainsi que les regards assez hostile de ma sœur aînée envers cette dernière. Ne comprenant pas ce qui se passait, je posais la question : « Satyne ? Pourquoi fixes-tu ma succube avec insistance en laissant couler ces quelques mots de ta bouche ? Y a-t-il un problème que je peux résoudre ? » demandais-je d'une magnifique courtoisie, étonnée par les paroles de ma sœur. Il n'y avait aucune hostilité. Je m'exprimais toujours naturellement sans jamais voir le mal dans ce que je pouvais dire ou pas. Élever le ton fasse à Satyne était une chose rare, cela ne m'arrivait jamais et pour cause ! Toutes les deux, on se fâchait très rarement. Et puis, là n'était pas la question d'un chagrinement, simplement une mise au point. Je sentais l’hostilité que faisait preuve ma sœur à l'égard de ma succube et cette dernière avait confirmé mes doutes par la manière de répondre. Je devais avouer que Satyne ne pouvait pas aimer touts mes incubes, succubes et esclaves à mon service, mais en aucun cas elle ne devait leur montrer aucun respect, parce qu'en les attaquant, elle m'attaquait de même. Le respect, une valeur primordiale dans ma vie d'immortelle ! Je souhaitais qu'il n'y ait aucun malentendu et que tout se passe bien, comme à mon habitude, je voulais la paix dans les cœurs des gens. Mais il est vrai que j'avais l'habitude d'observer Satyne agir de la sorte et avec n'importe qui. Cela ne me choquait pas, j'étais simplement quelque peu perdue par son attitude. Je sentais la tension entre les trois protagonistes. Et pour ma part, j'avais l'impression d'être une sorte de bouclier à boucles d'or !