it's not raining today.
les souvenirs sont autant de caresses sur ta peau.
Il se souvenait en détail de cette soirée. Il se trouvait dans son lit, recroquevillé sous les draps, apeuré par les bruits de l'orage. Des éclairs déchiraient parfois le ciel, le faisant sursauter lorsque le tonnerre grondait. Il n'aimait pas ces orages, il n'aimait pas la pluie, et encore moins lorsqu'il se trouvait seul chez lui. Ses parents étaient partis depuis trois jours, et alors qu'ils auraient du revenir dans la soirée ils n'étaient toujours pas là. L'enfant, alors âgé de cinq ans commençait à angoissé, craignant de ne jamais les revoir. — Allons, calmez vous mon bel enfant. Vos parents vont rentrer, soyez-en assuré ! Jamais je n'ai vu un orage faire peur à un Van Helsing... Dit sa nourrice qui tricotait sur le côté de son lit, dans la pénombre de cette nuit froide. Cette nourrice était une mongole que les parents d'Ambroise payaient et logeaient pour qu'elle s'occupe de leur fils quand ils sortaient. Elle l'élevaient et l'éduquaient afin qu'il devienne quelqu'un de bien, mais elle avait le désespoir de voir Ambroise devenir un petit garçon qui n'avaient pas d'appréhension face au danger. Seul l'orage le terrifiait. Il ferma les yeux et essaya de s'endormir alors que la vieille femme chantaient de comptine de son pays. C'est alors qu'un courant d'air froid vint le sortir de son sommeil. La nourrice n'était plus là, et il avait dormi, d'un sommeil dépourvu de rêves. Il faisait encore nuit dehors mais l'orage semblait s'être calmé. Dans le grand salon il entendit les brides d'une conversations, et des voix qui lui étaient familières. Il s'extirpa de son lit, et alors qu'il voulait retrouver ses parents il fut stopper par sa nourrice. — Ne faites pas de bruit, vous risqueriez de lui faire peur ... Sans comprendre il la suivit alors qu'elle le menait dans le salon. — Nous ne pouvons pas prendre le risque de le garder Chloé. Tu sais comme moi combien cela peut être dangereux... Disait son père, alors qu'il arrivait vers eux. Il avait envie de courir dans ses bras, mais il en était incapable. — Regarde le. Penses-tu vraiment que c'est une erreur ? La seule erreur fut de le priver de sa famille. Nous devons prendre soin de lui à présent... Il ne doit plus avoir à souffrir. Déclara sa mère quand il arriva enfin dans la pièce. Le bruit fit réagir ses parents qui se tournèrent vers lui et lui sourirent. Ils le saluèrent chaleureusement, embrassant son front et sa joue. Mais l'enfant ne faisait pas attention à cela, une silhouette près du feu avait attiré son attention. Frèle, entouré d'un drap de laine, un enfant était installé devant les flammes qu'il regardait bruler. — Il s'appelle Lucian, Ambroise. C'est ton nouveau frère. Il se tourna vers sa mère et sans plus de cérémonie il s'approcha du jeune garçon. Il s'assit à côté de lui et l'observa. Il était triste, et Ambroise savait que lorsque lui-même était triste il n'y avait qu'une chose qui pouvait lui redonnait le sourire. Il mit sa main dans la poche de sa chemise de chambre, et en tira un petit paquet coloré, qui brillait sous l'effet des flammes. — Tiens Lucian, tu veux un bonbon ? Il tendit la sucrerie au nouveau venu qui le regarda enfin dans les yeux. Des yeux pétillants d'une tristesse qui ému Ambroise. Il se promit que jamais plus il ne verrait Lucian pleurer.

Au début, je pensais que Lucian et moi ca serait pour la vie. J'étais loin d'imaginer que nous vivrions aussi longtemps. Surtout lui... Il regardait son frère, son ami, son confident, comme s'il le voyait pour la première fois. Il ne pouvait pas croire ce qu'il se passait, ce qu'il était en train de faire. Il restait stupéfait, incapable de dire le fond de sa pensée. Lucian se trouvait dans la cuisine, avec un simple slip blanc, et un tablier de cuisine, et il se dandinait sur une chanson populaire, alors qu'il préparait le petit déjeuner. Ambroise restait sur le pallier de la porte, ne sachant pas s'il devait ... Sauter sur son frère, rire, ou repartir comme s'il n'avait pas été témoin de cette scène atroce. Atrocement séduisante. Il pencha la tête sur le côté et regarda le physique de son frère qui aujourd'hui fêtait ses dix-neuf ans. Attiré comme un aimant par le garçon, Ambroise s'assit à la table du petite déjeuner en essayant de faire le moins de bruit possible. — T'es pas discret Ambre. — T'es sexy Lulu. Répondit le jeune homme, au tac-au-tac. Ce dernier se tourna vers lui, tenant sa spatule à la main comme s'il s'agissait d'une arme. Ambroise l'accueillit avec un sourire pervers, mettant son doigt dans sa bouche pour l'allumer. Un jeu, voila tout. Ils jouaient de la sorte depuis des années déjà, se tournant autour comme des chats en chaleur. Il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. Les seuls instants où ils faisaient mine de rien c'était en présence de leurs parents. Alors ils devenaient beaucoup plus sages, et se contenter de quelques regards lors des repas. Le reste du temps, ils étudiaient à domicile, ayant le droit à un professeur particulier chacun. Et si Lucian était du genre bon élève, Ambroise ne tenait pas en place. Ce qu'il préférait, lui, c'était leurs après-midi d'entrainement au combat, et de sport. Ils allaient dans les forêts environnantes et couraient, se battaient, escaladaient. S'entrainer, simplement. Parce que la famille Van Helsing c'était donné une mission des années auparavant. Parce que la famille Van Helsing était une famille de chasseur. De vampires. C'est pourquoi, le jour des dix-neuf ans de Lucian marqua une rupture dans l'esprit d'Ambroise. Ils étaient dans la forêt comme toujours, lorsqu'en se battant Lucian se retrouva sur Ambroise, sur le sol, attrapant ses deux poignées entre ses mains. — Quelle force ! Tu ... tu as les mains incroyablement froides... Tu veux que je te les réchauffe ? Demanda-t-il avec un sourire moqueur et séducteur. Mais Lucian le regardait sans rire, et cela lui fit peur. Il avait le regard noir, désireux... affamé. Ambroise connaissait ce regard, mais il ne voulait pas y croire. Lucian ne respirait plus, mais cela ne semblait pas le gêner. Une douleur réveilla Ambroise, et regardant sa main il découvrit une blessure profonde. Le sang coulait sur son poignée et la main de Lucian était couverte du liquide rouge. — Tu .... Lucian... tu as soif. Dit-il en le regardant de nouveau droit dans les yeux. Il ne pouvait pas vraiment croire ce qu'il voyait, ce qu'il découvrait. Porutant c'était toujours Lucian, son Lucian. Et il le désirait toujours avec la même force. Il sourit. Il était différent. Il l'avait toujours été, sinon ses parents ne l'auraient pas accueilli. Il devait être une sorte d'ange déchu; un immortel chasseur d'immortel. Un paria. Son petit frère. — Bois. Enfin une réaction. Son cher Lucian sembla choqué, puis simplement ravi, et ... il se pencha sur son cou pour l'embrasser. Je savais que plus rien ne serait comme avant. Je pensais que le plus fort de nous deux ce devait être moi. Je m'étais trompé.
— Ne fais pas ca. Il le disait pour la quatrième fois, mais Ambroise ne semblait plus l'écouter. Déjà il était partie, le pieux et l'ail à la main, comme un fou. Roulant des yeux vers le ciel Lucian le suivit. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient cela. Tuer, chasser, exterminer. Exterminer, c'est ainsi qu'aimer en parler Ambroise. Exterminer la vermine . Il adorait cela. Il avait grandi dans l'idée de tuer des vampires, comme ses parents. Son père et sa mère avaient été ses modèles. Jusqu'à ca soir de Novembre. Un mois pile avant son anniversaire, alors qu'ils se trouvaient tous les quatre autour d'un lac près de chez eux, dans la neige. Les deux garçons s'étaient échappés pour regarder les étoiles du point le plus culminant du parc. Quand ils étaient revenus, ils avaient été accueilli par des cris. Les cris atroces de ses parents. Des cris de morts. Il ne voulait pas y penser. C'est pour cela qu'il se battait aujourd'hui. Parce que ce suceur de sang était peut être l'assassin de ses parents. — Prépare toi Mec ! On va bouffer du cadavre au diner ! Dit-il en s'élançant dans les bois. Des cris, des larmes, et une fille en détresse qui se recroqueville au pied d'un arbre alors qu'il commençait à se battre. — SALETE DE AAOEIZOPIEPOAZ DE VAMPS !! S'exclamait-il alors que ce dernier lui pris les deux mains et le retourna comme un petit singe. Il lui fit un croche-patte, attrapa ses cheveux, et lui mordit l'oreille. Mais la peau d'un vampire est beaucoup trop dure, et il dût rapidement trouver une autre tactique. Il fut à deux doigts de partir en pleurant quand il fut retenu par une étreinte qui l'envoya s'écraser contre un arbre. Il saignait. Le vampire alors devint fou. Il vint droit vers lui et il lui planta un pieu dans le coeur. *pouf* — Hou ! AIEUH ! Il voulu se relever mais la tête lui tournait. Il resta assis un peu, et la fille face à lui n'osait plus bouger. Elle bredouilla des sortes de remerciements. — Ouais, ca va, c'est bon. Mais éviter les lieux sombres la nuit quand vous êtes seule hein ?! Vous pouvez pas être stupide à ce point. Peut être si. Effarouchée, la demoiselle partie en l'invectivant. Il se releva une heure plus tard, quand son étourdissement fut passé. Il retrouva Lucian près de la voiture, qui l'attendait en lisant un livre. Ambroise revint, couvert de sang, la tête à l'envers, sa coupe de cheveux flinguée et les vêtements déchirés. Il arriva devant Lucian et le foudroya du regard. — C'est utile que je le dise ou... — Non, surtout ne dit rien. Répondit Ambroise, mauvais. Mais cela ne semblait pas faire peur à son frère de coeur qui se mit à rire. — J'vais le dire quand même parce que ca m'fait plaisir : Je te l'avais dit. Un grognement, voila tout ce qu'il reçut comme réponse. Ambroise entra dans la voiture et ils retournèrent à l'hôtel. Là, Ambroise eut le droit à des soins spéciaux de son cher médecin. Il aurait aimer le voir dans sa tenue de médecin, mais Lucian ne semblait pas vouloir lui faire plaisir. Il préférait le soigner en riant quand Ambroise frissonnait ou grinçait des dents à cause de la douleur. A moitié nu, il était assis sur le lit et les pansements emplis de sang jonchaient le sol. — Comment tu arrives à supporter l'odeur ? Demanda-t-il en regardant Lucian alors qu'il terminait de le réparer... Il n'eut pas de réponse. Il ne saura jamais. Il ne comprendra jamais en quoi Lucian était différent, et c'est sans doute ce mystère qu'il aimait plus que tout.

Nous sommes arrivés à Heartkille clandestinement. Avec l'aide d'Eros, notre protecteur. Nous nous sommes intégrés dans la vie de la citée, trouvant chacun une place favorable à nos activités anti-vampires. Gardin du mur d'enceinte le jour, je peux jouir de relations privilégiés avec les humains de la ville et les vampires non-nobles qui sont méprisés. Quant à Lucian, mieux intégré encore, il est médecin, reconnu dans toute la ville. Souvent, il est appelé pour venir en aide aux esclaves de ces enfoirés de sangsues. Cela fait maintenant cinq ans que nous vivons ici. Nous avons réussi à nous insérer dans la population, nous nous sommes faits oubliés, et dans l'ombre nous murmurons des mots doux que les morts ne peuvent pas entendre. Révolution. Meurtre. Vie.