27 Novembre, Hopital du Texas.
Une première respiration, mon dieu que ça fait mal. L’air qui remplit mes poumons pour la première fois, cette température si basse qui me fait frissonner. Je veux retourner d’où je viens, je veux retrouver la tiédeur du ventre de ma mère, la sécurité de son corps si pur, si doux. On me pose contre elle, je reconnaitrais son odeur parmi mille. Elle murmure de douces paroles à mon oreille, je ne comprends pas tout, après tout, je viens juste de naître. Mais déjà, mes pleures cessent et j’ouvre les yeux. Les premiers rayons de lumières me font mal aux yeux, pourtant, je ne cligne pas des paupières. La première chose que je vois c’est ses yeux, ils sont aussi bleus que l’océan, même si à première vue je ne sais pas ce qu’est l’océan. Ses cheveux sont blonds, brillants et magnifiques. J’aurais aimé sourire, mais mes lèvres ne bougèrent pas, j’étais si bien contre elle. Une main caressa doucement ma joue, cette fois, la peau de cette personne était plus rude, plus abimée. Mon père… Son regard était fatigué mais doux, il était heureux et c’était le principal. Déjà, je savais que j’allais être aimé et gâtée. Déjà, je savais que ma vie ne serait pas comme celle des autres, car je serais entourée d’amour et de tendresse. « Désirée, ma si belle Désirée. » C’est ainsi que je me nomme ? J’aime bien mon prénom, il est joli et original. Mon ventre semble gronder, une sensation étrange me prend et je me remets à pleurer. J’ai faim…je n’aime pas ça, c’est désagréable. Elle me porta à son sein, comme si elle avait été mère toute sa vie. Un liquide délicieux coula dans ma gorge, que c’est bon, que c’est agréable. Merci maman.

Quinze ans plus tard, Texas Ranch des Summer.

Cet étalon était magnifique, déjà, ses jambes étaient puissantes et sa croupe élégante. J’étais heureuse de mon cadeau d’anniversaire, même si j’avais déjà trois chevaux à mon nom, celui-ci était le plus beau de tous. Caressant son encolure, flattant son chanfrein, je souris rêveuse sous le regard attendri et fière de mes parents. Je ne trouvais pas les mots pour déclarer ma joie, je n’avais qu’une envie, monter sur son dos puissant et partir au galop. Posant un pied dans l’étrier, j’enfourche ma monture et sans un mot pour mes parents, démarre au galop le sourire aux lèvres. J’étais devenue une jeune fille comme les autres, pas si différente de mes amies. Pleine de vie, j’avais néanmoins tendance à avoir une certaine peur envers la gente masculine. La cause ? Je n’en avais aucune idée, disons que cela faisait partie de moi. Des petits amis ? Je n’en avais jamais eu, non pas que les demandes manquaient loin de là, disons simplement que je préférais nettement me consacrer à mes études et à mes chevaux. Le vent caressait mes cheveux blonds comme ceux de ma mère, mes yeux bleus vaguaient dans l’horizon pointant un point fixe ou aller. J’aimais cette sensation de liberté, de solitude en quelque sorte. C’est alors qu’un deuxième cheval vient me rejoindre, monté par un jeune homme à la chevelure noire ébène…Michael. Ce garçon semblait vouloir absolument sortir avec moi, m’avoir dans sa liste de chasse. Pas de chance pour lui, je ne cessais de repousser ses avances. Je souris aimablement. « Désirée, joli ton étalon, aussi beau que sa cavalière. » Je rougis et baissais les yeux, donnant un coup de talon pour le faire accélérer, disant dans le vent en direction du jeune homme. « Tu désires ce que tu ne peux obtenir, abandonne Michael, je ne suis pas faite pour toi. »

Onze ans plus tard, Texas Aéroport.

Ma mère caresse mon visage et me prend dans ses bras, elle semble peureuse de me voir quitter le nid si jeune. Je n’avais jamais quitté le Texas, je n’étais jamais partie en vacance, mais il fallait un début à tout. Pour mes vingt sept un an j’avais décidé de m’offrir des vacances de rêves, quitter mes chevaux et ma famille pour me donner quelques jours de repos. Montant dans l’avion, je prends place dans mon siège, quelque peu anxieuse. Durant vingt et un ans je m’étais consacré à mon ranch, mes chevaux et mes études. Je n’avais jamais eu de petit ami, je n’avais jamais eu de relations sexuelles également. Oui, j’étais toujours vierge. L’avion décolle et je finis par me calmer. C’est alors que tout se passa rapidement. L’avion sembla perdre de l’altitude, des cris, des pleurs et enfin un crash qui me fit atterrir dans cet enfer en tans que esclave.