J’ouvre les yeux sur un toit en bois bien solide comparé à ce qu’il laisse croire quand on le regarde de l’extérieur. Un bâillement et je m’étire péniblement, ce n’est pas toujours confortable de dormir dans un hamac. Un pied parterre, puis un autre. Le sol est froid et humide mais je commence à m’y habituer, il faut dire que c’est devenu mon quotidien et que ça risque de le rester encore longtemps. Même si les bruits calmes de la forêt pourraient apaiser n’importe qui, je ne suis pas serein. Depuis que j’ai vu cette femme sucer le sang d’un homme je me suis rendu compte que j’étais en perpétuelle menace. Je l’avais d’autant plus ressenti lorsque j’ai remarqué qu’une fille étrange venait souvent m’observer. Je ne me suis pas encore décidé à faire le premier pas, mon instinct m’en empêche, elle ne me dit rien qui vaille. Je ne l’ai pas bien aperçu, elle est très forte pour se cacher donc c’est pour ça que j’en suis venu à la conclusion qu’elle fait partie des vampires vivant dans la cité au centre de l’île. Je passe ma main dans la tignasse qui me sert de cheveux et me lève pour me diriger vers la pièce adjacente. Elle est plus grande, accueillant un coin cuisine primaire et une table ronde en bois avec trois chaises. Je me demande bien qui pouvait vivre ici et surtout ce qu’il est devenu lui et surement sa famille. Mon ventre se tord en pensant qu’ils ont peut-être finis comme le pauvre malheureux de la dernière fois. Je me frotte alors le visage pour penser à autre chose, ici c’est au jour le jour, pas le temps de s’apitoyer sur son sort ou s’enfermer dans la peur de notre avenir.
Je prends une pomme que j’ai cueillis la veille et enlève mon tee-shirt blanc, maintenant déchiré et boueux. Je regarde dans le sac resté à côté de l’entrée et en sort un débardeur marcel noir. Heureusement pour moi certaines de mes affaires avaient survécus au crash, j’avais pu toutes les récupérer pratiquement, même si mes armes à feu sont maintenant inutilisables j’ai pu retrouver ma panoplie de couteaux de chasse. Je croque dans ma pomme et me pose contre le mur, regardant l’extérieur. C’est assez rare que je me pose ainsi, même si on peut penser que je n’ai rien de spécial à faire ici, je peux vous assurer du contraire. Je dois chasser chaque jour pour trouver de la nourriture qui sera déjà périmée le lendemain et surtout éviter les attaques de vampires. Rencontrer Soraya m’avait bien éclairci sur les moyens auxquels je devais recourir pour ne pas me faire tuer ou capturer en seulement quelques jours. Je suis fort aux combats au corps à corps donc je pouvais me défendre mais surtout maintenant j’ai réglé mon sommeil pour ne pas dormir la nuit. Ces créatures craignent le soleil donc ne sortent que la nuit, si je m’endors je ne me réveillerai plus jamais c’est certain. A l’heure où je vous parle, le soleil est déjà dans son ascendance pour laisser place à la lune. Ça ne me laisse pas beaucoup de temps pour me trouver de quoi manger. Je finis ma pomme, garde les pépins pour mon futur projet concernant de me faire un potager et emboite deux couteaux de chasse dans les fourreaux accroché à ma ceinture.
J’engage ma route vers là où se situent mes pièges. Je sais maintenant bien me repérer dans les parages, je n’ai pas encore eu le temps de visiter énormément de l’île, surtout que je ne connais pas sa superficie mais mon petit coin entourant mon cabanon n’a plus de secret. Cependant là, je me dirige vers les falaises, le jour certaines bêtes comme les lapins y font un petit tour. Au bout d’une demi-heure de marche j’y arrive enfin, mais le soleil s’est déjà éteint. Pas grave, je suis prêt, mon sang bouillonne et mon cœur s’est accéléré. Je retrouve le premier piège et comme prévu un lapin s’y est cassé la nuque. Je défais tout le système, prends le lapin et remonte tout comme il faut un peu plus loin, les animaux sentent la mort. Je sors une cordelette de ma poche arrière et attache l’animal mort à un arbre, en hauteur, je reviendrais le chercher une fois que je serais allé vérifier tous les pièges. Je m’avance dans à travers la jungle de cette île et en sort pour me retrouver au bord de la falaise, le bruit des vagues venant se fracasser sur les rochers mortels environ vingt mètres plus bas. Puis une alarme résonne en moi. Mon instinct. Je me retourne vers l’orée de la forêt bien plus sombre vu de l’extérieur. J’ai la sensation que quelque chose est dans le coin, la même fille que les dernières fois ou peut-être un autre vampire prêt à prendre son repas… Ma main droite se repli immédiatement mais doucement vers le fourreau d’un couteau et je reste aux aguets, prêt à réagir, à me défendre et même à tuer. Oui, je suis pas du genre défaitiste à penser à l’alternative de ma mort.
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Sujet: Re: Enfin on se rencontre... ♠ Sapphira & Logan Jeu 14 Mar - 3:33
Enfin on se rencontre... Ft. Logan Spencer & Sapphira H. Vasilis
La nuit, meilleure période de la journée pour nous, vampires d'Heartkiller. Non pas que la journée nous faisons dégoût, bien au contraire. Encore aujourd'hui, malgré les siècles qui se sont écoulés depuis, je me souviens de la sensation des rayons du soleil contre ma peau d'humaine. Seulement, aujourd'hui, la douce caresse du soleil ne me serait très certainement plus aussi clémente. Je faisais certes partie des vampires les plus âgés de l'île, mais ce n'est pas pour autant que les rayons lumineux ne m'étaient pas néfastes. Quoi qu'il en soit, je m'étais, au fil des siècles, habituée à la vie nocturne. Les rayons de la lune étaient devenus mes amis les plus proches, & je ne me serais jamais lassée de la vie que je menais. Faire partie des êtres les plus puissants à n'avoir jamais frôlés la terre me donnait une satisfaction que je ne savais décrire. Rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Je faisais comme bon me semblait. Je savais comment me débrouiller & comment me distraire. Pour cela, il y avait deux choses qui me passionnaient plus particulièrement. Il y avait avant tout la chasse. Plusieurs des petits humains de l'île avaient beau avoir été capturés & nous servaient aujourd'hui d'esclaves ou de repas, il n'en demeurait pas moins que certains d'entre eux étaient toujours en liberté au beau milieu de notre île. Or, cela nous permettait de les chasser un peu, que ce soit pour les effrayer ou pour en faire nos repas. J'étais passée maître dans cet art. J'adorais les sentir apeurés, voir terrifiés à tout moment de la nuit. Et puis, je n'y pouvais rien. La chasse était dans ma nature, tout comme mon obligation de m'alimenter. Mon deuxième passe-temps était cependant assez étrange, du moins pour un vampire de mon âge. Je dois admettre que je n'avais jamais accordée de réelle attention aux petits humains de notre île mis à part mes propres esclaves & Anastasia. Cependant, cet humain était différent. Débrouillard, fascinant, il n'était en rien comme les autres jeunes hommes de l'île qui jouaient simplement les braves pour cacher leurs peurs enfouis. Lui ne semblait craindre absolument rien. Au contraire, il adorait aller au devant du danger, sans se soucier réellement de ce qui pourrait lui arriver. C'est pour cette raison que j'avais développée un léger intérêt à son égard. Il n'était en rien le genre d'hommes pour lequel j'aurais pu avoir de réels sentiments, du moins pas pour le moment, mais il n'en demeurait pas moins l'un de mes principaux objets de convoitises. Je rêvais de lui mettre la main dessus & de planter mes crocs dans son cou pour en faire un suceur de sang. Avec son courage & sa force, il ferait un vampire réellement exceptionnel.
Comme à chaque soir, je comptais bien aller faire ma petite promenade nocturne. Je m'étais vêtue d'un jeans, de ma paire de bottes adorées, d'un simple T-shirt blanc & de ma veste de cuir, comme à chacune de mes parties de chasse. Ce genre de tenue me rendait non seulement plus agile, mais me permettait également de me fondre dans la masse. Qui allait soupçonner une simple petite blondinette perdue en plein bois ? Laissant libre cours à tous mes sens les plus aiguiser, j'explorais les falaises à la recherche de quelque chose à me mettre sous la dent. C'est précisément à ce moment que j'ai sentie sa présence. Au fil du temps, j'avais appris à reconnaître son odeur. Il était dans les parages, ça ne faisait pas le moindre doute. Alors que je me penchais légèrement de ma cachette, je réussie à l'apercevoir, quelques mètres en bas de moi. Il semblait avoir deviner ma présence, ou du moins, le fait qu'il se faisait observer. Qu'à cela ne tienne, ce n'était pas ce qui allait m'empêcher de le pister. À pas furtifs, je le suivis silencieusement sur son chemin. Je le vis soudainement sortir un petit lapin mort d'un piège, puis l'attacher à un arbre afin de le garder en sécurité à une certaine hauteur pendant qu'il s'éloignait de là pour poursuivre son chemin en direction du bord de la falaise. J'en profitai donc pour descendre de mon point d'observation d'un bond, touchant rapidement terre. Avec une légère moue déçue, je bondi une nouvelle fois pour m'emparer du petit lapin qui était attacher là. Non mais, tuer une si fragile petite bête... Ayant vu où ma pièce de résistance s'était dirigée, je choisie de lui emboîter le pas. Il était au bord de la falaise, prit à mon piège, sans la moindre chance de m'échapper. C'était du moins ce que je me serais dit pour n'importe quel être humain. Cela dit, celui-ci était loin d'être comme tout les autres. Il me fallait user de ruse pour l'attirer dans mes filets. J'élus comme point d'observation la branche d'un arbre non loin du bord de la falaise. Encore une fois, ce jeune homme semblait avoir flairé ma présence, sa main s'étant doucement glissé vers le fourreau où il gardait son couteau. J'en avais marre de jouer. Maintenant, il était temps de réellement s'amuser. D'un geste vif, je bondi silencieusement derrière lui, tenant toujours à la main ce petit lapin qu'il comptait sans doute déguster pour son repas.
« Dis donc, ça ne se fait pas de s'attaquer à de si petite créature ? On ne t'a pas appris qu'il ne faut jamais s'attaquer à moins fort que soit ? »
J'attendis qu'il me fasse enfin face pour la toute première fois de mon existence, affichant aussitôt un sourire victorieux. Si tout se passait bien, mon charme risquait d'opérer au cours des prochaines secondes. Il ne pouvait pas me résister aussi facilement. Pas un fragile petit humain. Doucement, mon regard se posa sur sa main, toujours placée sur le fourreau de son couteau.
« Est-ce que tu aurais l'intention de me tuer avec cette petite lame ? »
Je lui désignai son couteau du doigt, faisant un pas en avant. Il était prit à mon piège. Il n'y avait pas d'autres solutions possibles.
Je le sentais, j’avais décidément un sixième sens bien développé depuis la guerre. En guettant la pénombre de la jungle face à moi, des bribes de souvenirs datant de plusieurs années maintenant refont surfaces. J’étais en Irak pour une mission spécial visant à protéger certaines personnes et en tuer d’autres. J’avais été assigné avec un peloton de soldats et parmi eux, un avec qui j’ai tissé un lien, il sortait du lot et me sauva la vie. Quelques jours plus tard j’avais pu lui rendre la même et du coup s’en est né une amitié certaine. Je ne l’ai plus revu depuis bien longtemps, je ne sais même pas ce qu’il est devenu depuis mais je suis bien certain qu’il doit encore être en vie. Ce gars-là n’était pas du genre à mourir aussi facilement. J’ai vu d’horribles choses, j’ai vu l’atrocité humaine et y ai même participé dans toute ma splendeur. Je déteste les bureaucrates, je déteste les riches qui envoient des sbires se sacrifier pour quelques sous et la gloire. Pourtant j’ai été l’un de ses sbires, j’ai aidé, j’ai sauvé ses riches et ses bureaucrates. Tout ça parce que je pensais que j’étais du côté de la justice. Mais fuck la justice, elle est pourrie de l’intérieur, la seule justice c’est celle que l’on accomplie soit même. Depuis la perte d’Amanda j’avais bien compris ça, puis j’ai revu cet homme ou plutôt ce vampire ici, je dois en apprendre plus, je dois savoir qui il est et pourquoi il est rentré en contact avec ma femme peu de temps avant sa mort. C’est un signe si je me retrouve ici, sur cette maudite île et qu’il y soit aussi, je dois donc tout faire pour en apprendre plus et connaître la vérité, quitte à finir par en mourir.
Mon attention fut attirée par un mouvement. Je ne vois pas vraiment bien, c’est tout de même bien handicapant de devoir se battre ou encore se cacher de nuit, ils ont une bien meilleurs vue que nous dans l’obscurité. J’en ai ras le bol qu’ils soient tant avantagés, il faut que je trouve quelque chose qui pourrait nous aider, nous les humains et enfin faire tourner cette fichue roue. Puis un courant d’air froid frôla ma peau et me fit virevolter quelques mèches de cheveux. Je me retourne vivement et comme je le pensais, un vampire se tient face à moi. Une femme, une très belle femme en tenue souple, surement pour chasser se tient droite avec un lapin dans une de ses mains. Si elle se laisse voir c’est qu’elle ne compte pas me tuer, pas de suite. « Dis donc, ça ne se fait pas de s'attaquer à de si petite créature ? On ne t'a pas appris qu'il ne faut jamais s'attaquer à moins fort que soit ? » Je reste plus que jamais sur mes gardes mais ma mains ne se place non plus sur le couteau mais sur le pieu derrière moi. Ma tête se penche sur le côté comme si je sondais cette femme du mieux que je pouvais, comme si je regardais une bête de foire que je n’avais jamais vu avant. « Tu es assez mal placée pour faire la morale… Succube. » Je suis peut-être ici depuis seulement deux semaines mais ma fréquentation avec les Grimm m’a appris pas mal de choses et surtout sur les classes de vampires. Il est très rare de voir des vampires nobles sortir ainsi, pour la plus part ce sont des humains qu’ils ont changés pour en faire des sortes de chiens de chasse. Ils les lâchent le soir pour apporter la nourriture ou bien trouver des esclaves. Je compte être ni l’un, ni l’autre.
Je l’observe un peu plus, m’arrêtant à de petits détails, le tour de sa poitrine, ses yeux rouges sang, ses cheveux blonds ou encore sa taille fine et pas très grande. Je ne sais pas si c’est elle qui me suit depuis plusieurs nuits, il faut dire que je ne l’ai qu’entraperçu mais il me semble que sa familiarité doit être la cause de sa connaissance envers moi. « Est-ce que tu aurais l'intention de me tuer avec cette petite lame ? » D’où elle est, elle ne peut pas voir le pieu dans mon dos même si elle l’a surement déjà remarqué plus tôt mais c’est vrai que le couteau que je comptais utiliser plus tôt ne lui aurait rien fait de méchant. J’arque un sourcil et hausse nonchalamment mes épaules. « Qui parle de tuer ? Même si j’ai de quoi le faire, tant que tu ne tenteras rien, je ne ferais rien… Ce soir je m’en sens pas l’envie et ne le prend pas pour toi, je n’ai aucune compassion pour ceux de ta race. » Oui, je ne risque pas de faire le lèche-bottes non plus. En ce qui concerne de la tuer, c’est vrai je n’en vois pas l’utilité pour l’instant, en fait elle m’intrigue plus qu’autre chose et je voudrai bien savoir déjà pourquoi elle me suit, ensuite si je peux tirer quelques informations sur le vampire que je cherche, Eleazar et bien ça me fera d’une pierre deux coups. Par contre une succube a beau être une soumise pour son maître, ça n’en reste pas moins une créature à la force décuplée et peut-être à une intelligence non négociable, si elle est maline je ne pourrai pas avoir tout ce que je veux sans en payer le prix. Je lève alors mes mains en signe de reddition et étire un sourire en coin avant de détendre partiellement ma masse de muscle courbaturée. « Alors c’est toi qui me suis depuis plusieurs jours ? C’est flatteur de voir un tel intérêt, que veux-tu de moi ? » J’imagine bien qu’elle ne m’observe pas pour simplement se rincer l’œil ou bien passer le temps. Elle doit surement avoir une idée derrière la tête et selon ce que c’est je pourrai peut-être en tirer profit.
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Sujet: Re: Enfin on se rencontre... ♠ Sapphira & Logan