« Allons Elikan tu n'es qu'un enfant, ta vie sera à l'image de celle de ton père. Droite, rangée, tournée vers la religion c'est ainsi. » L'enfant baissa les yeux comme pris en faute, il ne supportait plus les conseils inutiles de sa mère, ses remontrances. Elle si soumise à son mari, il voulait lui hurler de s'affirmer un peu, de s'imposer. Certes elle ne cautionnait pas les actes de son époux et pourtant elle ne disait rien. C'était comme ça que vivaient les femmes à l'époque. Elikan savait que c'était cette vie qui attendait sa sœur, une vie de soumission, de fatigue causée par des grossesses à répétition. Une innocence volée trop tôt, peut-être de la violence de la part d'un époux se pensant propriétaire de sa femme. Il ne voulait pas cela pour sa sœur il le savait, il voulait la garder jeune et innocence encore longtemps, le plus loin possible. Pourtant il n'allait décider de rien, même s'enfuir avec sa petite perle était impossible. Leur père allait les retrouver et leur faire payer cet affront. Lui, grand pasteur de leur ville, apprécié par tous avait deux enfants. Deux anarchistes tournés vers la décadence comme il le disait si bien. Des enfants tout simplement, pas anarchistes, pas non plus tourné vers le démon. Des petits qui veulent vivre comme ils l'entendent, en évitant les règles strictes d'un père fanatique.
« Je ne veux pas de cette vie, je n'ai pas la vocation ! » L'enfant avait osé lever la voix, trahissant sa colère. Avant qu'il ne puisse ajouter quelque chose il vit son mère s'avancer vers lui avec la ferme intention de lui faire regretter ses paroles. Il vit le bras de son paternel se lever, mais au moment de recevoir une gifle sur sa joue fragile le rêve prit fin.
Ou plutôt le cauchemars. Elikan se réveilla d'un bond et se redressa dans le lit en haletant. Il avait chaud, mal, sa joue semblait le faire souffrir alors qu'il savait qu'il ne sentait rien. Il porta sa main droite à son visage et massa sa joue quelques secondes. Tout ceci avait été réel, trop pour qu'il n'oublie les sensations de brûlure d'une telle correction. Et surtout la honte après que son père ai encore une fois levé la main sur lui. Au fond il se demandait ce qu'il avait pu faire de mal, il voulait rentrer dans l'armée c'était ce qui lui avait toujours plu. Servir son pays, laisser sa vie sur le champ de bataille si il le devait. C'était pour ça qu'il était né il le savait. Elikan était jeune à l'époque, mais il était déjà douer pour la cavalerie et le maniement des armes. Aujourd'hui il était un soldat connu et reconnu, un recruteur pour la garde royale. Élite dans l'infanterie, un des meilleurs combattants. Il était fier de ce qu'il était il devait l'avouer. C'était une fierté immense pour lui de se promener sur l'île avec son uniforme et ses galions, voir les regards envieux ou craintifs, une consécration pour ce jeune vampire qui avait, pendant des années, été l'homme de main de son créateur. Il avait énormément de sang sur les mains et pour cela n'était pas fier, mais en servant dans l'armée il pensait se racheter. Bien-sûr il n'oubliait pas son passé de combattant dans la guerre d'indépendance, il a vu tant d'horreur que cette nuit dans ce lit il en frissonne encore.
Ces rêves... Aussi réaliste et douloureux il en à déjà fait, depuis enfant ses nuits sont peuplés de cauchemars et de prémonitions. C'est pour cela que son père à toujours détesté son fils en silence, il le croyait possédé. Elikan s'assoit au bord de son lit et respire calmement, le temps de calmer l'angoisse dans sa gorge et les tremblements qui secouent son corps. Après chaque illusion il est dans cet état, il sait comment réagir. Dans ses appartements c'est calme, ses esclaves sont debout sans doute mais font attention à ne pas réveiller leur maître. Leur maître... Lui qui à toujours pris soin des êtres humains comme il a pu, il est aujourd'hui propriétaire de deux humains. La situation le fait sourire alors qu'il se lève. Ses appartements sont grands et spaçieux, ils représentent bien sa condition de recruteur. Il a les moyens de s'acheter et de s'occuper de deux esclaves, ses fonctions payent bien après tout. Une position enviable il le sait, il est proche du chevalier noir, le chef de toutes les armées et pour cela il s'attire parfois les regards mauvais. Mais il ne prète pas attention aux jalousies, il fait sa vie.
Encore mal réveillé il appelle d'une voix endormie un de ses esclaves. Il aimerait un verre frais ou quelque chose. Au même moment un petit nouveau entre dans la chambre d'un pas ma assuré. Naoki, un jeune humain qu'Elikan vient d'acheter c'est son prénom d'après ce qu'on à compris. Son air enfantin à tout de suite plu au vampire qui à voulu en faire son serviteur. Un Japonnais d'après ce qu'Elikan à compris. L'immortel le regarde et lui fait un sourire.
« Apporte moi un verre de sang s'il te plaît. » D'après le vendeur il ne parle pas très bien la langue mais tant qu'il comprend les ordres c'est parfait. Enfin faut il qu'il comprenne. Aujourd'hui Elikan est en repos, ses appartements sont proche de la caserne militaire, il marche vers la fenêtre de sa chambre et regarde un instant la nuit baigner l'horizon. La présence de son serviteur le fait se retourner, il fronce les sourcils en le voyant immobile.
« Naoki ? » © Chieuze