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 My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas)

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MessageSujet: My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas)   My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas) EmptyMar 30 Juil - 17:42


My Lord will come
J

e n’ai rien avalé aujourd’hui.  Je me suis fait piquer le peu que j’avais et du coup, il me faut récupérer du blé par un moyen ou par un autre.  Je ne suis pas une voleuse, et encore moins une pute, alors ça réduit les chances, les gens ne sont pas hyper généreux avec ceux qu’ils considèrent comme des rebus de la société.  Je ne leur jette pas la pierre, en quelque sorte j’étais comme eux avant.  Jamais je n’aurais pensé finir comme ça, et pourtant c’est un choix que j’ai fait.  Entre ça et continuer de supporter mon enfoiré de beau-père, y’a pas photo, je préfère la rue.  Au moins ici c’est normal d’être en danger, on sait à quoi s’attendre.  Et puis j’ai la chance de vivre dans une partie du monde où les hivers ne sont pas rudes.  On ne meurt pas de froid ici, et ça c’est un avantage certain.  Ne comptez donc pas sur moi pour me plaindre.  Evidemment que je voudrais en sortir, mais je ne paierai pas n’importe quel prix pour ça, je ne ferai pas de gâteries à un vieux bouc pour qu’il me paie ce que je veux et m’installe dans une belle maison pour être sa pute officielle.  Certains ont pourtant cru pouvoir le faire, mais ils ont été vite remis à leur place.  Je ne suis pas particulièrement farouche, mais je m’octroie le droit de choisir, question de principe.


Del, tu devrais accepter leur offre, c’est pas bon de trainer la nuit dehors.

Arrête de m’appeler comme ça j’ai l’impression d’être un ordinateur !  Tu crois que leurs centres c’est plus sûr ?  Tout le monde sait ce qui se passe là-bas, même si personne ne dit jamais rien.  C’est pas un hasard que tant de sans abris refusent d’aller y dormir !

T’exagères.

Ah ouais ?  Alors pourquoi tu vas pas y dormir, toi ?


Stan avait maugréé dans sa barbe.  Il savait bien que j’avais raison, mais pour ce brave gars de soixante balais qui avait une petite fille de mon âge qui ne le regardait plus parce qu’elle avait honte, c’était difficile de voir une nana comme moi dans la rue.  C’est pas le genre de truc qu’il va m’avouer, mais à force de le voir presque tous les jours, je commence à bien le connaître.

Le soleil va bientôt se coucher, et comme tous les soirs, on part chacun de notre côté rejoindre le lieu où on a décidé de passer la nuit.  Depuis quelques jours, je dors dans un petit endroit encerclé de buissons et d’un petit banc.  Je suis à l’abris du vent, des regards, tranquille.  C’est presque un entrainement à avoir pour trouver où dormir.  Entre les lieux où on est sûrs de se faire choper par la police, ceux déjà squattés par des gens pas commodes, d’autres où le bruit nocturne est tellement présent qu’on ne ferme pas l’oeil, c’est du sport.

Putain mais qu’est-ce que je fous là ?  Je déteste cette vie de merde.  Sérieux... J’ai bossé comme une conne pour entrer à l’université, quitter cette famille de débiles et enfin lancer ma vie.  Et où je me retrouve ?  Dans un parc, derrière un banc, en espérant de me réveiller vivante le lendemain.  C’est pas possible ça, doit y avoir eu un bug quelque part, c’est pas la vie que je devais avoir, je ne suis pas née pour ça !  Sûrement pas... Mais alors pourquoi ?  J’ai même pas un début de réponse, et vu où je suis aujourd’hui, je ne sais pas par où commencer pour trouver.

Enfin là, je suis trop vannée pour chercher de toute façon.  Je saute derrière le banc et me prépare mon petit coin où je pourrai passer, je l’espère, une nuit tranquille.  Le soleil a cédé sa place à la lune, le ciel est dégagé ce qui promet une nuit plutôt fraiche.  Je remonte mon blouson, me place en position foeutale et ferme les yeux, imaginant que je suis dans un bon lit douillet à souhait dans une chambre où un feu de bois crépite joyeusement...

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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 08/03/2013
✤ AGE : 32
✤ OU TU TE TROUVES ? : A la tête d'une armée d'olives
✤ EMPLOI/LOISIRS : Recruter de jeunes olives et de les amener à maturité
✤ HUMEUR : Je dénoyaute sans prétexte

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MessageSujet: Re: My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas)   My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas) EmptyMar 27 Aoû - 21:04

Arrête de m’appeler comme ça j’ai l’impression d’être un ordinateur !  Tu crois que leurs centres c’est plus sûr ?  Tout le monde sait ce … Une voix au moment opportun, n'est ce pas si extraordinaire de penser qu'à cet instant là, la communion de plusieurs facteurs indépendants les uns des autres avaient pu mettre ce vampire millénaire sur la route de cette jeune femme, Delila Rose Butler. La brise camouflant l'écho lointain de la circulation routière par le frottement des branches entre elles. A travers ce déferlement de la nature, une voix avait su briser cette harmonie avec tant de tempérament qu'on n'écoutait plus qu'elle, comme si la nature s'était raviser de tout caractère. Qui avait osé rompre cette symphonie? Qui allait regretter d'avoir ouvert la bouche quand le grand méchant loup rodait si prêt.
Les voilà. A travers le bois, le vampire les attendait à travers la pénombre. A présent il perdait de vue le vieillard qui disparaissait progressivement du coin de l'œil, laissant l'entière attention à l'humaine.  Le vampire réussissait parfaitement à percevoir la pulsation  de l'humaine mais plus encore il la ressentait depuis sa place. Hormis l'odeur peu gracieuse que dégageait ses vêtements, l'être de nuit décelait une quantité suggestive de sérotonine de la famille des corticoïdes, autrement appelées les hormones de stress. Un fait qui ne lui échappa et qui ne l'empêchera certainement pas de passer à l'acte.

A présent les lieux étaient désert à l'exception de deux êtres, l'un chassant la nuit, l'autre fuyant le crépuscule. Pourtant il ne se passait rien comme si le prédateur attendait quelque chose, quelque chose propre à son âme, le plaisir de la chasse, et cela devait se faire progressivement, à différentes étapes. Pour l'instant il analysait sa proie, se délectant déjà de l'odeur sanguine qu'elle dégageait. C'était le moment où il planifiait ses actions, comment il comptait adopter le jeu. Un plaisir contrôlé est d'autant plus ravageur qu'un plaisir assouvit sans maitrise. Son instinct de chasseur parlait et si sa victime était toujours en vie c'est qu'il avait envie de s'amuser et de faire durer le plaisir de la traque. Des bruits suspects, des bruissements aléatoires, l'absence soudaine de vie nocturne, la sensation d'être épié, tout était orchestrait de façon à faire travailler psychologiquement sa proie et lui faire jaillir son instinct de survie. Un corbeau se posa derrière le banc. Il coissa tellement fort que son cris pouvait être entendu de l'autre côté du bois. Son bec pointé dans la direction de la jeune femme rendait cette situation plus qu'étrange. Ce n'était pas par hasard qu'il s'était posé à moins de trois mètre  de celle-ci et son comportement n'avait rien d'une éventualité.

« -On dirait qu'il ne vous apprécie pas tellement. » Un homme d'une taille assez imposante faisait face à la vagabonde, relâchant ainsi son attention sur le corbeau, qui disparu. L'itinérant n'avait rien de menaçant et ne comportait pas une attitude sujette à la violence et à la méfiance, pourtant il y avait de quoi de poser quelques questions. Il avait débarqué comme ça de nul part, il se tenait à moins de 3 mètre également de la bohémienne et il n'y avait personne à part lui à plus de 300 m à la ronde dans un parc. Les mains dans les poches, la barbe entièrement rasée, il avait presque l'air enfantin et ne semble pas dépassé les 25 ans. Son sourire lui donnait l'air d'être un peu niais et naïf. Sa main se referma à présent sur l'un des deux bras de son sac qu'il tenait sur une épaule. Le jeune homme semblait plus perdu à vrai dire que cherchant les emmerdes. Malgré son entrain sympathique, il montrait tous les signes d'une personne hésitante et peu imposante, malgré sa stature bien tracée.  Le vagabond se pinça les lèvres avant d'admettre d'une voix tout à fait sincère et gênée. « Écoutez, je suis désolé je ne voulais pas vous importuner. Je tourne depuis environ une heure à la recherche d'un coin pour me poser, et ... » La vue d'un banc vide à côté du sien semblait avoir été la motivation des cette démarche. Seulement les mots lui manquèrent quand il comprit que sa requête n'avait probablement pas vraiment de chance d'aboutir, tout simplement parce que ce lieu était déjà pris par la demoiselle et séjourner ici même à plusieurs mètres, signifierait s'imposer. Il avait eu un aperçu de comment cela  marchait ici depuis environ une heure, essuyant les insultes et les invitations à se trouver un autre coin s'il voulait garder ses affaires intacts. Et déloger la demoiselle de force n'était pas vraiment une option même s'il en avait la capacité. Après avoir littéralement « bugué » pendant plusieurs secondes, il finit par accoucher enfin de quelques mots. Excusez-moi... Il sembla tenté d'ajouter quelques mots, mais finit par se résigner à mettre les voiles, agitant brevètent les mains pour témoigner de nouveau son « ma coulpa ». Il tourna le dos à la demoiselle, et s'orienta vers l'un des chemins souhaitant secrètement se faire interpellé et invité.
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MessageSujet: Re: My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas)   My Lord will come - PV Seth (Parc au Texas) EmptyMer 28 Aoû - 15:26


My Lord will come
E

ncore une nuit à passer dehors.  C’est toujours mieux que de dormir chez moi, mais forcément c’est loin d’être l’idéal.  Pendant que je prépare l’endroit où je vais dormir, je pence à ce lieu où je devrais être en ce moment, à l’université de Dallas ou d’ailleurs, à étudier dans ma chambre sur le campus.  C’est ce qui était prévu, et j’avais bossé dur pour ça.  Mais les A+ que j’ai collectionnés à l’époque du lycée ne m’auront finalement servi à rien, la bourse offerte n’était pas suffisante.  Cette ordure m’aura vraiment tout pris, jusqu’au dernier centime et je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher.  A cause de lui, je ne crois plus en rien.  J’étais pas comme ça avant, parce que je me disais que ce n’était qu’une mauvaise période de ma vie, qu’une fois le lycée terminé j’allais pouvoir voler de mes propres ailes, faire des études pour ensuite trouver un bon boulot et laisser ces années noires dernière moi.  Il me reste quoi aujourd’hui ?  Je suis jeune, en bonne santé, intelligente et jolie...  Mais le système fait que je ne peux pas trouver de travail.  Pour pouvoir prétendre à un boulot, il faut être domicilié quelque part, c’est à dire continuer de vivre chez mes parents.  Dans mon cas plutôt ma mère et mon beau-père.  Hors de question, plutôt crever que de laisser ce vieux dégueulasse me toucher à nouveau.  Alors c’est la rue, sans véritable espoir d’en sortir pour l’instant.  

Je suis combattive, c’est déjà ça.  Ca aide à tenir le coup, et surtout ne pas me laisser aller.  Ca serait la pire des choses, ça voudrait dire que je me perds totalement.  Je suis une vraie fille, j’aime porter de jolies choses qui me mettent en valeur, me maquiller, lisser mes cheveux ou jouer avec leurs boucles... Alors cette situation est difficile pour moi.  Tous les matins je vais à la gare, dans les toilettes publiques, et je tente de me laver au mieux que je peux.  Mais mes vêtements, c’est plus compliqué.  Je dois rassembler assez d’argent pour les jetons à la laverie.  On ne se rend pas compte de tous les petits problèmes qui surviennent, de tous ces détails auxquels il faut penser...

Un bruit me fait sursauter.  Je lève les yeux et découvre le corbeau posé non loin de moi.  Ses yeux me fixent et me font frissonner.  Dans la croyance populaire, cet oiseau est directement et intimement lié à la mort.  On dit que les corbeaux se posent sur le rebord de la fenêtre des mourants peu avant leur dernier souffle.  Je ne suis pas du tout superstitieuse, je dirais même que je trouve ça absurde, mais cette façon qu’il a de me fixer ne me plaît pas, tout comme la visite impromptue de cet inconnu.  Là par contre, j’ai de bonnes raisons de me méfier.  C’est le soir, il est plutôt grand et imposant...  Que fait-il là ?  Je ne lui réponds pas, me contente de le toiser.  Je refuse de lui montrer la moindre peur, ça serait lui permettre de prendre l’ascendant sur moi trop facilement.  Je me dis que j’en ai vu d’autres, je sais me défendre et il est clair que s’il tente quoique ce soit, il devra se battre contre une lionne, même si je n’ai aucune chance face à lui.  Voyant que je ne lui réponds pas, l’inconnu semble se rendre compte qu’il n’est pas le bienvenu et prend un air gêné.  Le voilà qui s’excuse à présent et prétend chercher un endroit où se poser  Un vagabond ?  Difficile à dire... Ou bien il a pu faire sa lessive et prendre une douche aujourd’hui, ou bien ses soucis sont très récents.


Y’a des bancs là-bas plus loin, il faut voir s’il en reste un de libre.


J’avais désigné un chemin qui serpentait non loin de là et disparaissait à travers la végétation.  Les bancs étaient à l’autre bout du parc, à environ un demi mile de l’endroit où nous nous trouvions.  Hors de question que je lui dise de rester là, je ne le connaissais pas et il n’y avait aucune raison pour que je lui fasse confiance.  Les places étaient toujours difficiles à trouver, les bonnes avaient tendance à être prises d’assaut.  C’est un milieu difficile où les plus forts et les plus malins s’en sortent mieux.  Cruel ?  Non, réaliste, et plutôt logique.  C’est comme ça que ça se passe dans la nature, celle-ci n’a aucune pitié pour les faibles.  Chacun sa merde comme on dit, quand on est trop gentil, on ne survit pas longtemps.  C’est la première chose que j’ai apprise quand je suis devenue sans domicile fixe.

Je suis restée un long moment à fixer l’endroit où j’ai vu l’inconnu disparaître.  Méfiance, je n’étais pas tranquille, et j’avais peur qu’il ne finisse par revenir.  J’ai même songé à lever le camp, mais après réflexion, je me suis dit qu’il pouvait toujours me suivre.  Advienne que pourra, donc, chaque nuit est de toute façon un enfer à traverser, jamais on ne peut prédire avec certitude qu’on reverra le jour se lever.  Je finis donc d’installer mon campement de fortune pour la nuit, bois une grande lampée d’eau que j’ai récoltée dans une bouteille en plastique à la fontaine publique, puis je me couche derrière le banc, utilisant mon sac à dos comme substitut d’oreiller.

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