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 Run from the light (PV. Chris)

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Nikolaj N. Ashter
You are the night time fear.
You are the night time fear.
Nikolaj N. Ashter

✤ LETTRES A LA POSTE : 14
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 20/11/2013

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MessageSujet: Run from the light (PV. Chris)   Run from the light (PV. Chris) EmptyLun 25 Nov - 15:44

Run from the light



You know what it’s dangerous about you? It’s not that you make people take risks, it’s that you make them want to impress you. You make it so they don’t want to let you down. You have no idea how dangerous you make people to themselves when you’re around.
Verrait-il un jour le soleil ? C’était une question récurrente chez le vampire, cette volonté tenace de pouvoir apercevoir un rayon de soleil, de pouvoir sentir cette chaleur qu’on lui avait toujours vantée. Il n’avait jamais été humain, alors il y avait toutes ces choses auxquelles il voulait absolument gouter mais cela n’arriverait jamais. C’est pourquoi il devait se contenter de ce mince filet transperçant sa porte, ricochant contre le miroir qu’il avait installé exprès, juste pour comprendre. Plusieurs fois il avait essayé d’y glisser sa main, tel un enfant ayant parfaitement conscience du danger mais désirant ardemment l’approcher, et à chaque fois la douleur avait été la même ; cuisante. Il arrivait même que la brûlure reste plusieurs jours ; témoin de sa stupidité. Toutefois, il y avait une chose qu’il n’enviait pas aux humains transformés ; c’étaient leurs souvenirs. Il n’aurait jamais accepté de vivre deux vies, d’être à la frontière entre deux mondes. Parvenaient-ils à oublier ce qu’ils avaient été ? Nikolaj ne leur avait jamais posé la question.

Il existait divers endroits sur l’île où il avait élu domicile. Des endroits stratégiques pour être à la fois proche des humains sans que ceux-ci ne ressentent le besoin de venir le brûler dans son sommeil ; puis assez éloigné de ses congénères pour ne pas qu’ils se décident à lui faire payer son statut. Solitude. Il appréciait cela, de ne pas dépendre de quelqu’un, de ne pas avoir la nécessité de prendre soin de quelqu’un – il ne supportait pas l’idée des succubes et incubes. Et pourtant, à de rare moment certains humains l’avait intéressé plus que de mesure. Il n’avait pas uniquement souhaité les voir se faner entre ses bras, il avait voulu plus, une présence, et surtout la possibilité de les posséder, d’en faire de petites marionnettes bien obéissantes mais à chaque fois il s’était ravisé. Si il créait un vampire, resterait-il toujours à ses côtés ? Non, et c’était tout l’avantage qu’il y avait avec les succubes/incubes, ils vous sont entièrement dévoués mais l’esclavage n’était pas ce qu’il désirait – c’était autre chose, une certaine forme de jalousie qui le pousserait à manipuler celui/celle qui saurait se montre digne à ses yeux mais en six cents ans années, il n’y en avait eu que trois et il doutait d’avoir épuisé toutes ses chances.

La nuit était à peine tombée, les sombres rayons de la lune s’étaient faufilés à travers la jungle, avalant peu à peu toute lumière, renfermant un terrible piège que seuls les animaux et les créatures étaient capable de braver.
L’homme avait revêtu l’un de ces nombreux costumes trois-pièces qu’il ne quittait jamais – il appréciait cette seconde peau qui lui donnait l’impression d’être un humain mais il ne comprenait pas que la perfection qu’il y mettait le rendait tout autrement qu’humain. Il apparaissait comme une figure inhumaine, statue bien trop impressionnante ; monstre fabuleux tout droit sorti d’un conte.

Il était cette terrible créature a qui on ne pouvait rien refuser.

Les livres et carnets s’empilaient déjà depuis des dizaines d’années. Il avait pris l’habitude de récupérer les livres que les humains avaient emportés avec eux. Rares étaient les ouvrages qui pouvaient encore être conservés mais c’était toujours une petite victoire lorsqu’il parvenait à en trouver en bon état – et parfois, lorsqu’il jugeait que la couverture était en trop mauvais état, il entreprenait la copie de l’ouvrage, ce qui ne lui demandait que très peu de temps, contrairement à un humain. Ainsi, l’on trouvait des livres portant sur divers sujets, ainsi que des livres dans des langues qu’il un maitrisait pas mais ceci n’avait jamais été un problème. Nikolaj pouvait apprendre une langue si nécessaire mais dès qu’il ne l’utilisait plus, celle-ci sortait de sa mémoire.

Le vampire prit un carnet sans même le regarder, puis il le plaça dans la poche droite de sa veste, toujours du côté droit – il possédait ces légers tics qu’on auraient jurés comme étant propre aux humains mais il avait tellement eu l’habitude de les observer qu’il avait acquis lui aussi des habitudes toutes plus singulières les unes que les autres.

La nuit tombée sur la jungle était une gueule ouverte pour les humains et il avouait volontiers qu’il aurait eu peur à leur place mais au vu de sa condition, il n’avait aucune crainte à avoir. Chaque élément se découpait clairement pour les yeux de celui qui en avait trop vu. Il prit son temps pour traverser la jungle, tentant de faire attention aux bruits, essayant de les reconnaître mais c’était quelque chose qui l’avait toujours handicapé. Nikolaj était incapable d’utiliser son don, incapable de pouvoir identifier ce qu’il entendait et ceci était du à un événement de son enfance – les hurlements qui résonnent dans le château, ce sont les cris de sa mère. Il a tout fait pour annihiler sa capacité à distinguer le moindre bruit, il a tout effacé.

Il s’était instinctivement dirigé vers les ruines, cet endroit si singulier de l’île. Il ne pouvait pas s’approcher du centre sous peine de subir le regard de ses congénères, ce qui n’était pas tant un souci mais il n’avait pas envie qu’un gamin trop orgueilleux manifeste le désir de l’affronter – ce qui était arrivé une fois et Nikolaj avait ravagé l’Orgueil. Il ne voulait pas de ça, affronter les autres.
La créature se tenait debout, immobile, observant les ruines avec un intérêt enfantin. Cela faisait plusieurs heures qu’il dessinait ce qu’il voyait, ne s’occupant pas de son environnement, ignorant la faim qui commençait lentement à s’infiltrer dans chacun de ses organes, drainant le sang restant pour lui permettre de rester ‘’vivant’’. Le monde n’existait plus lorsqu’il dessinait, c’était un avantage qu’il appréciait grandement, et il haïssait tout autant d’être dérangé.

Des bruits de pas. Il se fige, incertain de la nature de son visiteur.
L’air ne comporte aucune odeur, rien qui pourrait justifier de la présence d’un humain.
Un fin sourire étire ses lèvres lorsqu’il comprend ce qui se trouve derrière plus.

« Bonsoir » La voix claqua dans le silence mais il n’y avait aucune animosité, juste une surprise mal déguisée. Il ne se retourna pas vers l’intrus, pas plus qu’il ne cessa ce qu’il était en train de faire - dessiner. « Il est étonnant de voir un incube ici. Votre rôle n’est-il pas de corrompre les humains ? Ou alors votre maitre vous a chassé et vous venez pleurer cette perte près des ruines ; très poétique. » La voix avait changé, prenant alors une intonation malicieuse. Il devenait légèrement sarcastique, sans pour autant être désagréable. Nikolaj parvenait encore à dissocier les vampires de leurs esclaves, mais il était incapable de les reconnaître, incapable de leur associer une odeur ; ils étaient la Mort, des cadavres foulant le sol sans aucun remord – rien ne pouvait le renseigner sur l’identité de celui qui se trouvait derrière, là, encore dissimulé par quelques arbres. « Approchez. »


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Christopher R. Eddison
In the end, all that matters is what you've done.
In the end, all that matters is what you've done.
Christopher R. Eddison

✤ LETTRES A LA POSTE : 146
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 06/09/2013
✤ AGE : 28
✤ OU TU TE TROUVES ? : Chez mon maître.
✤ EMPLOI/LOISIRS : Incube à plein temps !
✤ HUMEUR : Mélancolique...

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MessageSujet: Re: Run from the light (PV. Chris)   Run from the light (PV. Chris) EmptyVen 29 Nov - 21:42

Run from the light.
Nikolaj & Christopher



Son réveil fut violent.
Il eut du mal à débarrasser son esprit des terribles images qui semblaient y être gravées. Des images qui étaient le reflet de son passé d’esclave.
Il n’avait pas fait de tels cauchemars depuis longtemps. Au début de sa vie d’immortel, il se réveillait souvent en pleine journée à cause de ces rêves cruels. Il se trouvait à chaque fois incapable de se rendormir, malgré tout le soin qu’il y consacrait. Mais avec le temps, il en avait fait de moins en moins, au fur et à mesure que Lucius se rapprochait de lui et qu’il apprenait à lui faire confiance à nouveau. Quand ils avaient été violemment séparés par leur maitresse et créatrice, Christopher avait cru que ses cauchemars allaient reprendre. L’autre incube agissait comme un voile protecteur : sa présence semblait repousser tous ses mauvais rêves.
Mais contrairement à ce qu’il avait pensé, ils n’avaient pas repris. Peut-être était-ce dû à l’ambiance confortable qui régnait dans l’appartement d’Aaron… Ou bien avait-il inconsciemment senti que le vampire ne lui ferait pas le mal ? Cela restait un mystère. Mais le retour soudain de tels cauchemars ne présageait rien de bon. Peut-être que son entrevue rapide avec l’un de ses anciens maîtres, quelques jours plus tôt, en était la cause…
Il avait rêvé de Marcus, de son sourire sadique, de ses mains vicieuses et de ses crocs qui perçaient sa chaire. Même après huit ans, le souvenir était toujours aussi net, tranchant. Il se souvenait de chaque détail, chaque gémissement qu’il avait émis, chacune de ses supplications. Et pire encore, il entendait le rire hystérique -complètement fou- de son bourreau raisonner à ses oreilles.

Il avait ressenti le besoin urgent de sortir, s’évader, libérer son esprit. Il se sentait soudainement oppressé, à l’étroit dans ses draps qu’il trouvait pourtant si chaleureux d’ordinaire… Une dizaine de minutes plus tard, habillé de vêtements simples, il parcourait les rues de la ville d’un pas vif. Il n’avait pu s’empêcher de se couvrir du manteau de son maître. L’habit, qui portait l’odeur singulière du vampire, le rassurait étrangement. Il n’avait pas réfléchi plus loin, à vrai dire, il fonçait déjà vers les portes de la cité médiévale.
Il avait besoin d’air, d’espace, de calme et aussi de ne plus sentir l’odeur du sang humain qui paraissait être incrustée dans les pavés. La faim le tiraillait légèrement, il la sentait au fond de lui, sous-jacente. Mais ses pensées le tenait loin d’elle, tourbillonnant dans son esprit perdu, presque désorienté.

Il passa les portes de la ville sans problème et vira tout de suite vers la plage. Pourquoi cette direction ? La question ne le percuta que quelques minutes plus tard, alors qu’il s’enfonçait dans la nature luxuriante.
Et la réponse lui apparut clairement : de l’autre côté se trouvait la jungle, avec tous les humains libres… Un endroit oppressant et dangereux dans lequel il n’aimait guère se rendre, et qui ne lui apporterait pas la paix qu’il recherchait.
Mais… Il y avait autre chose. Derrière cette décision résidait un infime espoir. Un espoir vain, mais qui aurait pu faire battre son cœur mort. La plage était le terrain de chasse de prédilection de Lucius. Peut-être pourrait-il l’y voir ?

Il accéléra le pas, perdu dans ses chaotiques pensées. Effectivement, il savait que l’autre incube saurait le rassurer, l’aider, apaiser ses peurs. Il l’avait toujours fait. Il le faisait même mieux que personne. Mais en trois mois, il n’avait jamais recroisé Lucius. Qu’est-ce qui lui faisait croire que ce soir dérogerait à la règle ? Et il n’oubliait pas les menaces de son ancienne maitresse : il sentait encore les mots froids s’imprimer au fer rouge dans son esprit. Il ne devait plus chercher à voir Lucius. Sinon… Il n’osait pas l’imaginer. Il avait toujours cru que sa créatrice chérissait l’autre incube bien plus que lui. Mais, comme tous les vampires, elle était possessive… Très possessive. Elle considérait que Lucius était sien, qu’il lui appartenait totalement. Et c’était cette possessivité maladive qui l’avait poussée à arracher Christopher à son amant. Elle lui avait même avoué qu’elle préférait voir Lucius mort plutôt qu’entre les bras de quelqu’un d’autre…
C’était assez explicite pour Chris : il ne devait plus chercher à retrouver l’autre incube. Et cela avait été d’autant plus douloureux qu’elle ne l’avait même pas laissé lui dire au moins une dernière parole. Le dernier souvenir qu’il gardait que l’autre homme était de goût de ses lèvres, puis son regard surpris porté vers quelque chose qu’il ne pouvait voir… La suite, il la connaissait par cœur. Sa maîtresse l’avait ramené d’autorité à sa demeure en interdisant à Lucius de les suivre. S’en était suivi un long discours, des menaces, des insultes, des coups… Et le lendemain, il se retrouvait dans une cage pour sa mise en vente.

L’incube soupira et changea de direction. C’était la mélancolie qui s’emparait de tout son être à présent. Il ne pensait même plus à son cauchemar. Il ne voulait pas aller à la plage. Et s’il y croisait vraiment Lucius ? Comment réagir face à lui ? Cela ne leur causerait-il, en fin de compte, pas plus de mal ? Il doutait. Encore.
Et face au doute, il préférait prendre la fuite. Ce soir, il n’avait pas la force de se battre contre lui-même. Il était fatigué de cette lutte sans fin pour essayer de retrouver le Chris qu’il avait été avant d’arriver sur cette île maudite. Cet être joyeux et plein de vie n’existait déjà plus vraiment à l’époque, mais à présent, il lui semblait hors d’atteinte. Un rêve éphémère. Il devait arrêter de lui courir après. Cela ne le mènerait à rien… Il devrait plutôt se concentrer sur la façon dont il pourrait composer avec ce nouveau lui-même. Et peut-être devrait-il commencer par se regarder dans le miroir sans ressentir ce dégoût profond.

Il leva les yeux vers le ciel étoilé. La Lune venait tout juste d’apparaître. D’ici, elle paraissait si proche. Calme et apaisante. Ses rayons découpaient un paysage bien singulier en face de lui : les ruines. Christopher ne s’était pas rendu de nombreuses fois dans cet endroit. Mais il y régnait une atmosphère de perpétuel mystère. Il s’enfonça dans le petit bois, le pas plus lent. Marcher le reposait. Et se retrouver en pleine nature l’éloignait ses négatives pensées.

Il parvint enfin à destination. Son regard se promena sur les édifices en ruines alors qu’il s’apprêtait à sortir de la sommaire forêt quand ses sens s’affolèrent. Une odeur de vampire lui parvint –inconnue. Puis le son qu’il prenait d’abord pour le bruit émis par un animal résonna nettement à ses oreilles : le frottement d’un crayon sur le papier. Ses yeux se posèrent sur la haute silhouette qui se tenait droite, face aux ruines et donc dos à lui.

Cette flagrance lui était inconnue, mais il ne pouvait se fier à cela : il n’avait pas la même perception des odeurs, mais aussi des voix, en tant qu’humain et vampire. Et cette silhouette lui était familière. Ces vêtements aussi. Il se figea, incertain de la conduite à adopter. Le vampire l’avait-il repéré ou non ? Il semblait plongé dans son activité.
Devait-il fuir, rebrousser chemin ? Ou bien s’avancer ?
Il se méfiait. S’il connaissait ce vampire mais était incapable de reconnaître son odeur, cela signifiait qu’il l’avait connu étant esclave. Et ça n’était pas bon du tout.

La voix de l’inconnu brisa le silence.

« Bonsoir. »

Le ton était calme, cachant mal une certaine surprise. Ne l’avait-il pas senti venir ? Il ne semblait pas l’avoir reconnu, en tous cas…
L’individu n’avait rien de vraiment menaçant. Mais Chris avait appris à ses dépens que les apparences les plus innocentes cachaient les pires monstres.

« Il est étonnant de voir un incube ici. Votre rôle n’est-il pas de corrompre les humains ? Ou alors votre maitre vous a chassé et vous venez pleurer cette perte près des ruines ; très poétique. »

L’incube fronça les sourcils, appréciant peu le sarcasme perceptible dans la voix de son interlocuteur, qui restait dos à lui.

« N'est-il pas plus étonnant de croiser un vampire en ces lieux ? souligna-t-il d'un ton presque égal. Dessiner les derniers vestiges du règne du Roi Fou n'est guère courant pour les gens de votre espèce... »

Ce n’était qu’un chuchotement, empreint d'une amère neutralité. La phrase de la créature inconnue n’avait rien de provoquant mais Christopher n’aimait pas qu’on l’associe directement à son statut d’incube. Et encore moins qu’un vampire, un créateur potentiel d’êtres tels que lui, se permette de se montrer presque désobligeant.
Mais son rang restait inférieur à celui de son interlocuteur et la peur ressurgit, vicieuse. Allait-il s’attirer des ennuis en ayant répondu ainsi ?

« Approchez. »

Il n’avait pas à le faire. Il le savait. Mais la curiosité fut plus forte. Et aussi parce qu'au fond, la présence de cet individu le distrayait, accaparait assez son attention pour qu'il oublie tout le reste...
Le pas prudent, sa mémoire marchant à toute allure, il s’approcha de la silhouette immobile. Les branchages morts craquèrent sous ses pieds. Il tentait vainement de se souvenir...
Et il réalisa.

« N… Nikolaj ? »

La surprise était totale et lui fit l’effet d’une claque en plein visage. Mais il n’avait pas l’ombre d’un doute. Il contourna la créature pour pouvoir bien la regarder, le choc clairement visible sur ses traits. Il n’avait jamais su cacher ses sentiments et encore moins lorsque ceux-ci étaient d’une telle violence.
Il aurait reconnu ce visage entre mille. Gravé dans le marbre, sombre et calme. Si charismatique. Son premier maître se tenait devant lui, et il ne semblait pas l’avoir reconnu.
L'incube n’aurait su définir les émotions qui l’agitaient en ce moment même. Le chaos. Il garda une certaine distance, sur la défensive.

« Est-ce que vous vous souvenez de moi ? » demanda-t-il finalement, tendu et méfiant.

Pure curiosité ? Peut-être. Mais de la réponse du vampire allait dépendre beaucoup des réactions de l’incube…


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Nikolaj N. Ashter
You are the night time fear.
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Nikolaj N. Ashter

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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 20/11/2013

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MessageSujet: Re: Run from the light (PV. Chris)   Run from the light (PV. Chris) EmptyMar 24 Déc - 8:51


Il ne comprendrait jamais pourquoi il était incapable d’attribuer une odeur aux vampires et à leurs esclaves, c’était quelque chose qui lui échappait et cela le rendait furieux - cette incapacité à ne pas pouvoir distinguer ceux de son espèce. Il ne s’était pas retourné vers le visiteur et cela pouvait être perçu comme une marque d’impolitesse, ce qui contrastait grandement avec son comportement habituel mais si Nikolaj s’était retrouvé ici, c’était pour y être seul et non pas pour être dérangé dès la première heure. Il aurait pu chasser l’inconnu d’un simple mot mais ce n’était pas son intention. Un peu de compagnie lui ferrait du bien. Cela faisait des années qu’il n’avait pas adressé la parole à une autre créature. Il se cachait d’eux, préférant les observer plutôt que de se lier à eux.

« N'est-il pas plus étonnant de croiser un vampire en ces lieux ? Dessiner les derniers vestiges du règne du Roi Fou n'est guère courant pour les gens de votre espèce... »
« Un simple dessin n’engage à rien. Imaginez que chaque peintre, artiste ait uniquement dessiné ce qui était permis, les humains ne posséderaient pas un tiers de leur art. » Le dessin était un moyen pour lui de garder sa mémoire éveillée afin que jamais aucun souvenir ne lui échappe. Et en plus de six cent années, il aurait pu oublier des événements, des paroles mais il était quasiment certain de se souvenir de tout et c’était là un trait de caractère qu’il cultivait avec soin – cette perfection jusque dans les moindres détails, une envie toujours plus importante de conserver les éléments, de les ordonner. On l’avait nommé le Collectionneur pendant un moment, parce qu’il volait les visages de ses victimes, qu’il les peignait et ils avaient eu raison de lui donner ce surnom car la peinture lui avait permis d’arracher ces âmes pour mieux les avaler mais tout cela, ce n’était que du passé. A présent, il avait perdu cet appétit grandissant pour la beauté humaine. Nikolaj avait calmé le monstre… pour le moment.

« Votre statut ne vous octroie pas l’immunité. » Il était si certain, et pourtant, les mots étaient prononcés avec calme, sans aucune animosité, rien. Il faisait un simple constat. L’arrogance précédente ne lui avait pas plu. Alors il jouait un peu de son statut, écrasant légèrement l’imprudent avec ses mots. « Vous êtes bien entendu protégé par votre maitre, mais le temps que celui-ci accourt à vos côtés, j’aurai trois fois le temps de vous tuer si je le souhaite » La voix est devenue plus rauque, comme si le simple fait d’évoquer un meurtre faisait surgir la bête, mais ce n’était qu’un effet – une supercherie qu’il usait avec connaissance. « Vous l’aimez ? Ou vous a t-il transformé contre votre gré ? » On ne pose pas ce genre de question, c’est indécent, surtout en sachant que la plupart des incubes ne sont que des esclaves, des jouets qu’on jette sans aucun regret mais la curiosité de Nikolaj l’a emporté car ces créatures lui sont toujours étrangères.

Il n’avait toujours pas levé les yeux vers le plus jeune, trop concentré sur les ruines qui lui faisaient face. Les pupilles glacées se fracassèrent contre des yeux qu’il connaissait, une couleur qui avait légèrement changé mais il l’a reconnaissait et plus encore, c’est le visage qui lui permit de remettre un nom sur ce jeune homme. Un humain aurait perdu l’équilibre, son cœur aurait manqué deux battements mais Nikolaj était resté droit, son visage ne trahissant aucune surprise alors que chacun de ses muscles s’était tendu sous l’étonnement. « N… Nikolaj ? » Le crayon qu’il tenait dans sa main se brisa en une multitude de morceaux. « Est-ce que vous vous souvenez de moi ? » Il garda le contact visuel quelques secondes de plus, suffisamment pour que toutes les images reviennent – que les souvenirs affluent en nombre, avec violence.

Des insultes fusèrent. Crétin. Lâche. Elles n’étaient que silence. Un murmure dans son esprit, un écho de son comportement envers celui qui n’était plus humain. Celui qui s’était perdu. POURQUOI. Comment était-ce possible ? QUI. Il l’avait laissé partir en pensant qu’il s’en sortirait, en pensant que l’Autre prendrait soin de lui mais il était devenu un monstre, lui aussi. Et cette si belle odeur qui avait disparu à jamais. Il se surprit à humer l’air, essayant d’y retrouver une trace, même infime mais il n’y avait rien, juste la mort qui les entourait. Le vampire fit un pas en avant, bousculant ses propres conventions pour se rapprocher de celui qu’il n’avait pas vu depuis des années. Sept ans ? Peut-être moins, ou alors plus, le temps était devenu un problème pour lui – incapable de se rendre compte de l’impact d’une année sur un humain. Il prit quelques secondes pour observer le visage de celui qu’il avait abandonné, de longues secondes pendant lesquelles il enregistra chaque trait. « Je me souviens de chaque visage. Tes yeux ont changés. » Ils prennent toujours un éclat plus mystérieux après la transformation, comme pour vous avertir du danger mais au contraire, les yeux d’un vampire ou d’un incube attirent les humains. « Tu aimes ta nouvelle condition de serviteur ? » Il y avait quelque chose de singulier dans sa voix, un éclat de jalousie qu’il n’était pas parvenu à masquer et de la colère aussi, parce que Nikolaj refusait l’évidence. Accusateur.
Il ne retournait pas le vouvoiement, ne voulait pas de cette distance.
L’homme eut envie de toucher le visage, de voir si la peau était aussi glacée que la sienne, aussi morte mais il stoppa net son geste. Ce n’était pas approprié. « J’aurais du te garder auprès de moi… » Un murmure, presque une prière.

A aucun moment il n’avait prononcé son prénom, parce que c’était trop difficile et que le mot se perdait sur ses lèvres avant même de les franchir. Nikolaj connaissait l’impact d’un prénom, son importance pour la mémoire, alors il s’était tû, ne voulant pas à nouveau ressentir tout cela – ce flux d’émotions qu’il était parvenu à éradiquer avec le temps.
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Christopher R. Eddison
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Christopher R. Eddison

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MessageSujet: Re: Run from the light (PV. Chris)   Run from the light (PV. Chris) EmptyDim 5 Jan - 17:49

Run from the light.
Nikolaj & Christopher



La remarque du vampire était pertinente. D’ailleurs, elle surprenait quelque peu Chris, en un sens. Il ne s’attendait pas vraiment à ce que cet inconnu à l’aspect tellement familier mentionne les humains d’une manière presque égale. Il était rare d’en entendre parler dans la bouche de telles créatures, pour la simple et bonne raison que pour la plupart des vampires, les humains s’apparentaient soit à des poches de sang, soit à des êtres inférieurs qui méritaient d’être traités comme de la vermine. Bon, peut-être exagérait-il un peu…
Mais il regrettait d’avoir répondu à l’étranger. De quoi ce dernier était-il capable ? Allait-il lui faire payer cette insolence ? Il savait les vampires capricieux et souvent lunatiques. Ils souriaient, riaient, et vous tranchaient la gorge trois secondes plus tard. Alors si cet inconnu se révélait être de cette tempe et considérait sa déclaration comme la preuve verbale de son impertinence…
Christopher n’oubliait pas sa place. Il était un vampire, certes, mais un vampire esclave d’autres vampires. Et en ce sens, il n’avait pas les mêmes droits, ni les mêmes limites. Il avait déjà vu des maîtres corriger leurs incubes ou succubes de manière violente et il pouvait être heureux de ne pas faire partie de cette part de la population. Mais cela n’empêchait rien au fait qu’il devait soumission et respect à tous les vampires, même si cela était bien plus vrai pour son maître.

Aussi sentait-il la peur tordre petit à petit des entrailles, alors qu’il prenait conscience de ce qu’il avait dit. Elle gronda au fond de lui, raidissant ses muscles. Vicieuse, infernale. Incontrôlable. Les mots de l’étranger le figèrent. Effectivement, son statut ne lui octroyait pas l’immunité, et son interlocuteur se faisait une joie de lui faire remarquer. Pourtant, il ne semblait y avoir aucune animosité dans son ton. Mais était-ce là une nouvelle ruse, propre à ceux de son espèce ? Tromper avec les mots, pour mieux asservir par les gestes…
Mais la voix raisonna à nouveau, déchirant une nouvelle fois le silence tendu. Plus rauque. Et plus menaçante de par les mots utilisés. Ce n’était bien entendu qu’une éventualité mais… La menace était réelle, cachée. Aaron n’aurait jamais le temps de venir le trouver. Et il n’échapperait pas à son bourreau si ce dernier décidait de le tuer.
Mais les questions qui suivirent balayèrent la peur que ressentait Christopher. La surprise le cloua sur place, tout de suite suivie par une certaine indignation et du dégout. Pouvait-on seulement oser poser de telles questions ? Cela ne le regardait pas, mais l’incube se garda bien de le dire. S’il aimait son maître ? Quelle définition prenait le verbe « aimer » dans la bouche de ce vampire ? Et avait-il été transformé contre son gré ? Non. Mais il n’avait pas eu le choix alors cela revenait au même…

Il s’obstina dans son silence, s’approchant finalement de l’inconnu pour le reconnaître. Le choc fut violent. S’il attendait à cela… Mais quelque part, les paroles du vampire correspondaient bien à Nikolaj. Ce dernier n’avait guère changé. Toujours aussi magnétique et énigmatique.
Le visage du vampire ne traduisit aucune surprise. Il se contenta juste de le fixer, à son instar. Le crayon que tenait son interlocuteur muet éclata en mille morceaux, complètement brisé, faisant presque sursauter Christopher. Sur la défensive, méfiant, ce dernier recula légèrement, osant enfin demander à la créature qui lui faisait face si elle le reconnaissait. Il avait toujours plus ou moins craint Nikolaj étant humain. C’était le genre de peur latente dont on avait constamment conscience mais qui n’était pas assez forte pour motiver la fuite, car contrecarrée par autre chose, une sorte de fascination.
Aussi se méfiait-il du vampire, surtout si ce dernier ne le reconnaissait pas. Après tout, qu’avait-il été dans sa longue existence ? Une poussière. Un humain un peu trop désespéré qui avait partagé sa vie durant un mois. Et qu’était un simple mois dans une vie comme celle de Nikolaj ? Rien du tout. Alors que pour Chris… Ce mois avait représenté beaucoup de choses. Il s’y était passé beaucoup de choses, qui, d’une certaine manière, l’avaient marqué, assez pour qu’il s’en souvienne encore très bien aujourd’hui malgré tout le temps écoulé…

Le vampire s’avança soudainement d’un pas. Christopher ne parvenait pas à savoir ce que ce rapprochement annonçait. Nikolaj avait toujours été un mystère pour lui. Ce visage lisse qui ne trahissait aucune émotion, ces yeux sombres qui ne reflétaient rien d’autre que sa propre peur… Il n’avait jamais réussi à comprendre ses motivations étant humain, et il remarquait à présent que son statut de vampire n’y changeait rien. Cet être semblait tout cachet à l’intérieur de lui, n’offrant au monde qu’un seul et unique visage.
Mais étrangement, l’incube ne recula pas. Aux aguets, attentif au moindre geste trop brusque, un peu effrayé, mais pas terrifié. C’était le chaos total dans ses sentiments mais il attendit juste que le vampire s’exprime enfin.
Et les paroles eurent pour effet de le surprendre. La créature de la nuit l’avait reconnu. Mais pourquoi une telle remarque sur ses yeux ? Un peu perdu et légèrement moins méfiant, Christopher ne put s’empêcher de répliquer, le ton légèrement amer :

« C’est ce qui arrive lorsqu’on est transformé. »

Pourtant, il ne ressentait aucune rancune envers le vampire. A l’époque, il était celui qui avait voulu fuir, Nikolaj n’avait fait qu’accéder à son désir de liberté. Il en avait chèrement payé le prix et il lui arrivait de se demander ce qu’il se serait passé s’il était resté à ses côtés…

La seconde question du vampire le glaça. Sa voix avait pris un autre ton, sans qu’il ne puisse identifier la raison d’un tel changement. Il hésita un instant à répondre, avant de décider qu’il ne courrait aucun risque à se montrer sincère. Nikolaj n’avait sûrement pas envie de le tuer. Mais il se devait quand même de garder une certaine distance entre leurs deux corps. Juste par sécurité…

« Est-ce que vous aimeriez être soumis à quelqu’un de votre propre espèce et être employé à faire esclaves ceux qui étaient auparavant vos pairs? Être un serviteur n’a rien de plaisant, souffla-t-il avec un rictus douloureux. Mais être un incube permet au moins de ne pas être traité comme de la vermine… »

Et encore. La vermine avait parfois plus de valeur. Lorsqu’il avait été un esclave, ses maîtres avaient fait de lui leur chose, leur animal de compagnie. Deux ans de soumission, de sévices, d’humiliations. Aussi ne pouvait-il s’empêcher d’en vouloir un peu au vampire de poser une telle question. Mais il le savait curieux de tout…

« Vous n’avez guère changé en dix ans… » ne pût-il s’empêcher de remarquer à voix haute, néanmoins conscient que sa remarque n’avait pas de sens : Nikolaj ne vieillissait pas et ne pouvait donc pas évoluer physiquement parlant.

La main du vampire s’anima soudainement, s’élevant dans les airs pour s’approcher du visage de l’incube. Ce dernier ne retint pas son mouvement de recul, effrayé. Simple de réflexe d’autoprotection. Mais Nikolaj figea son geste avant de murmurer quelque chose que même son ouïe sensible eut du mal à percevoir. Cela provoqua un plus grand chaos encore dans les sentiments qui agitaient Christopher. Troublé, il referma ses bras autour de son corps, comme pour se protéger. Mais se protéger de quoi ? Si le vampire avait voulu le tuer, il l’aurait déjà fait. Et s’il voulait vraiment lui faire du mal, même lui ne pourrait rien y faire.
Mais ces mots, prononcés dans un murmure… Etait-ce un nouveau jeu ? Exprimer son regret pour mieux l’amadouer, lui faire baisser sa garde ? Nikolaj était un tel manipulateur, l’incube avait eu le temps de s’en rendre compte en un mois passé avec lui. A cette époque, il n’avait vraiment aucun moyen de lui échapper, sa nature d’humain le rendait si vulnérable... Cependant, il n’oubliait pas non plus que le vampire lui avait offert un refuge, une présence et une certaine protection également. Il avait été son protecteur et son bourreau, mais à bien moindre mesure que ces maîtres suivants… Si seulement ces derniers s’étaient contentés de l’hypnotiser pour boire son sang…

« J’étais celui qui avait décidé de partir, murmura-t-il juste d’une voix blanche, incertain des paroles adéquates à prononcer. Vous n’avez fait que me laisser faire. »

Il prit une inspiration inutile, plongeant son regard troublé dans celui de Nikolaj. Il ne comprenait pas les regrets que ce dernier semblait exprimer… Si ces derniers étaient sincères. Lorsqu’il l’avait quitté, Christopher n’était qu’un humain parmi tant d’autres et maintenant, ils se rencontraient après dix années de séparation et il était devenu un incube…

« Est-ce que le fait que je ne sois plus humain vous dérange ? » tenta-t-il finalement en fronçant un peu les sourcils.

Il n’était pas certain que sa question soit bien reçue mais qu’importe. Nikolaj était sûrement le seul être –avec Lucius- qui le reliait à son passé d’esclave humain et qu’il ne détestait pas. Son avis lui importait, sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi. Il avait besoin de connaître les raisons qui avaient motivé de tels mots dans la bouche du vampire. L’incube se souvenait bien que son interlocuteur n’était guère friand des confessions et cultivait un certain mystère autour de sa personne. Alors pourquoi exprimer à voix haute ses regrets ?

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