I WANNA DO BAD THINGS WITH YOU

▽ Offre moi dès ce soir ta brune et tes lèvres mauves, tes seins, tes reins, tes cheveux bruns et qu'on se noie dans les nuits fauves.

Six mois, six mois que j’étais devenu un putain de suceur de sang. Ma vie avait basculée en un rien de temps. Tout allait bien pourtant, je partais pour Kaboul ce jour là, je serais peut-être mort sur le terrain, lors d’un assaut. J’aurai pu recevoir une balle en pleine tête, ce qui m’aurait fait exploser le cerveau et je serais mort sur le coup, on aurait rapatrié mon corps aux Etats-Unis et m’aurait enterré avec les honneurs et les coups de fusils. Tout aurait pu se passer comme ça, beaucoup plus simplement, j’aurai préféré finir comme ça, j’étais prédestiné à mourir, un jour ou l’autre, à la guerre.
Mais au lieu de ça, j’avais atterri sur une île de merde, refuge des suceurs de sang. Si un jour on m’avait dit que j’allais rencontrer ces êtres surnaturels et qu’en plus de ça j’allais en devenir un, je lui aurai ris au nez. Mais évidemment, mon avion s’était crashé, me laissant pratiquement mort au milieu de la jungle. Lorsque je m’étais réveillé, quelques temps plus tard, j’étais comme neuf mais bizarrement je me sentais à l’étroit dans ma peau, comme si mon être, mon esprit étaient bien trop gros pour mon enveloppe corporelle. La puissance, elle aussi je la sentais circuler en moi, animant mon corps. Mais quelque chose primait par-dessus tout ça. Une envie qui me tuait de l’intérieur. Un besoin qui me procurait une douleur insoutenable. J’avais l’impression qu’on me brulait la gorge au fer blanc. Je mourais tout en ayant une force herculéenne qui me donnait envie de courir sans jamais plus m’arrêter.

Voilà comment avait commencé ma nouvelle vie, ma vie vampirique, mon éternité. Je ne savais pas qui m’avait transformé, mon géniteur avait disparu juste après m’avoir insufflé la vie. La garde royale m’avait trouvé, puis conduit jusqu’au palais où on m’avait « embauché » en tant que garde privé d’un prince anglais ou je ne sais quoi. Jewel. Jewel était devenu mon maître, mais me donnait que très rarement des ordres. Il savait que je n’étais pas adepte de l’esclavagisme. De plus il était le chef de l’armée, et moi j’étais soldat – enfin Capitaine. Bref, nous étions presque « amis », enfin c’était bien grand mot. J’avais appris à le « protéger » et à servir l’Empereur également. En étant au service de Jewel, j’avais rencontré Isalyss, une femme à la beauté surnaturelle. Elle m’avait envoutée, littéralement. C’est elle qui m’avait sauvé, la seconde fois où j’avais essayé de me suicider. Oui ne supportant pas ma condition de vampire, j’avais voulu mettre fin à mes jours en m’exposant à cette énorme boule de feu que l’on appelle Soleil. Je ne sais pourquoi, ni comment, mais elle avait réussi à me sauver de ma propre connerie. Elle n’avait pas hésité un seul instant, me sautant dessus, m’attirant dans l’obscurité. Depuis ce jour, je lui en étais reconnaissant, parce qu’après tout je tenais un tant soit peu à ma vie.

Isalyss et moi étions devenus proche. Avec elle je n’étais pas obligé de me forcer à être un pur produit du surnaturel, je n’étais pas obligé de jouer mon rôle de vampire, je pouvais être celui que j’avais toujours été : un humain. Parfois nous passions même des heures à parler de nos vies passées. Après tout, elle était comme moi, jeune et contre toute cette violence. Mais depuis quelques temps, il se passe quelque chose entre nous, je le sais, je le sens. Chaque terminaisons nerveuses de mon être captent les signaux que m’envoi son corps. Cette tension … physique et surtout sexuelle, me rend nerveux. Au début j’arrivais à contenir mon désir dans une petite case au fond de mon cerveau. Mais plus je côtoie Isalyss, plus je suis près d’elle et moins je peux me contenir. On m’avait dit que le vampirisme avait tendance à décupler les sentiments, les sensations, et je commençais vraiment à y croire. Le désir que j’éprouvais pour Isalyss, mon envie d’elle, le besoin de la prendre où que nous soyons … tout ça devenait douloureux. Ca devenait insoutenable, je ne pouvais plus me contenir et je savais que si je me jetais sur elle, je risquais de ne plus pouvoir me contrôler et de déchiqueter tout ce qui se trouverait entre mes mains et ma plus grande peur était de faire du mal à Isalyss, à cette créature si douce et attentionnée.

Alors pour m’éviter toutes tentations, pour ne pas succomber comme Eve dans le jardon d’Eden, j’avais décidé de m’éloigner de la source de mes maux. A chaque fois que la belle entrait dans une pièce, je quittais rapidement cette dernière. Lorsque Jewel était flanqué la succube, je faisais tout pour venir lorsqu’elle n’était pas dans les parages et je savais qu’elle avait remarqué que je l’évitais. Je n’étais pas le genre d’homme à fuir, bien au contraire, on aurait pu dire que j’étais plus à foncer dans le tas mais là … je souffrais, et dès qu’elle était près de moi, je voyais rouge, comme si une bête féroce prenait possession de mon corps, m’obligeant à penser, à dire ou à agir d’une certaine manière, me faisant faire des choses que je n’aurai jamais faites. J’étais en rute. Véritablement. J’aurai pu me permettre de me jeter sur une femelle, mais là c’était différent, elle était bien trop fragile, je le savais et je ne pouvais pas. Alors chaque jours je priais pour qu’elle ne prenne pas l’envie de me courir après, de me rattraper pour me demander ce qu’il m’arrivait … et pour l’instant tout se passait à merveille, sauf en moi.

Mais alors que je sortais de ma chambre, tranquillement et légèrement à crans, la fatalité me tomba dessus et mon démon s’agita soudainement. Je flairais cette délicieuse odeur me mettait dans tous mes états. Isalyss se trouvait juste derrière moi. Immobile, telle une statut de marbre, je m’empêchais de me tourner, de la plaquer au mur et de la baiser comme jamais. Peut-être croyais-je qu’en restant là, sans bouger, elle ne me verrait pas … bien sur. Ma raison et mon démon se battaient comme des lions en moi, m’obligeant à serrer les poings, si fort que j’en eu mal. La douleur, peut-être la douleur passerait au dessus du désir … peut-être … mais je savais pertinemment que le désir allait gagner cette bataille haut la main.

(c) AMIANTE

La vie est belle. Quoi qu'en dise les gens qui vivent sur cette île, la vie est un cadeau du ciel. C'est ce qu'Isalyss aime se répéter continuellement. Cela lui permet de n'avoir aucun regret. Elle avait peur de regretter tout ce qui l'avait amené jusqu'ici. Si elle n'avait pas eu l'envie d'aller jusqu'en Angleterre pour s'inspirer de la mode anglaise, elle n'aurait jamais connue cette île et elle ne serait pas un vampire. Mais parallèlement elle n'aurait pas retrouvé le'usage de sa voix, elle serait encore victime du lourd silence qui pesait sur elle depuis tant d'années. Elle en était aujourd'hui libéré et c'est sûrement ce qui lui prouvait concrètement qu'arriver sur cette île était au final une très bonne chose pour elle. Peut-être la meilleure qui lui soit arrivé dans sa vie. Le seul problème ? Le manque de sa soeur, le manque que son absence provoque est assez insupportable. Elles étaient tellement proche que s'en était terrifiant. Alors oui elle avait envie de la revoir, de pouvoir reprendre leur jeux d'enfant, de pouvoir lui confier tout ses soucis, mais peut-être qu'un jour elle pourra la revoir, c'était sûrement cela qui l'aidait à tenir. Cette chose magique que l'on appelle espoir. Puis ce n'est pas comme si elle était seule dans cette affaire. Elle était bien entourée, un maître avec qui elle avait une bonne entente, et des personnes qu'elle affectionnait tout particulièrement. Ce n'était pas le cas pour tout le monde ici, la plupart des gens se plaignaient de leur vie et priaient pour en changer un jour. Et même si ce n'était pas le paradis sur terre, elle se devait de rester là pour servir son maître.

Celui-ci lui avait demandé une tâche assez importante à ses yeux et cela lui plaisait beaucoup. Elle aimait penser qu'elle était utile à Jewel et qu'en cas de mort subite, il aurait du mal à la remplacer. Quoi de mieux que de se sentir indispensable ne serait-ce que pour une personne ? Isalyss aimait cela. Mais s'il y a une chose qu'elle aimait encore plus, c'était se balader dans tout les coins et recoins de l'île. Chaque petits bouts de terre de ce paradis était pour elle merveilleux. Tout sur cette terre n'était qu'émerveillement à ses yeux. C'était bien là sa plus grande qualité. Avec elle, rien n'était jamais noir, il y avait toujours une bonne chose dans chaque création faite par Dieu. Même en chaque personne se trouve un zeste de bonté, elle en était convaincue et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il était pour elle impossible de détester qui que ce soit. Même l'homme qui était la cause de sa transformation ne lui provoquait aucun sentiment de dégoût. Seulement de la peur, une peur bleue. Mais là où elle se trouvait, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre, elle était en sécurité. C'était le genre de lieu où Isalyss était la bienvenue et pouvait sans problème rester. Et si elle y était c'est parce qu'elle n'avait pas le choix. Ce qui la retenait était le soleil qui envahissait les rues d'Heartkiller. Seul les humains pouvaient sortir par un temps pareil et c'était dans ces jours-là que les esclaves étaient le plus demandés. Ils avaient beaucoup de travail puisqu'ils étaient les seuls à avoir la capacité de circuler en plein soleil. Cela ne gênait pas Isalyss, elle était très patiente et s'il fallait qu'elle reste ici pendant plusieurs heures alors soit. Elle attendrait patiemment sans broncher.

L'envie d'aller prendre l'air avait beau être grande, elle ne prendrait jamais le risque de sortir par un temps aussi magnifique. Magnifique mais mortel. Elle fit alors des allers retour dans le couloir en saluant tout ceux qu'elle croisait. Elle ne devait sûrement pas être la seule dans son cas. C'est donc presque en sautillant qu'elle attendait. Isalyss a toujours était une pile vivante, depuis sa plus tendre enfance elle était montée sur ressort. Mais une odeur vint la sortir de son ennui. Elle pourrait reconnaître cette odeur entre mille. Maddox n'était pas loin. A cette pensée, le coin de sa lèvre supérieur se souleva pour laisser un sourire prendre place sur ses lèvres charnues. Ce sourire ne la quittait jamais lorsqu'elle était en présence de cette homme. Pourquoi ? Elle ne saurait l'expliquer, c'était comme expliquer pourquoi la terre tourne. Elle n'en avait pas la moindre idée, la relation qu'elle avait avec le vampire était pour le moins étrange. Surtout ces temps-ci. Sans que la succube ne sache pourquoi, il la fuyait. Au départ, Isalyss pensait que ce n'était que de la paranoïa, que son esprit lui jouait des tours, mais avec le temps elle avait bien compris qu'il ne voulait plus la voir pour de bon. Mais elle n'en était pas vexée. Elle savait que s'il agissait ainsi c'est qu'il avait de bonnes raisons de le faire. Puis, qui était-elle pour oser le juger. Elle ne savait pas si le problème venait d'elle, peut-être avait-elle fait quelque chose pour le contrarier sans s'en rendre compte. Mais ce qui la terrifier était de penser qu'il pouvait aller mal. Et s'il faisait une bêtise ? Elle savait bien qu'il avait retrouvé le moral, ne serait-ce que très légèrement mais tout de même. Elle avait peur qu'il soit dans une mauvaise passe et qu'elle n'ai aucun moyen de l'aider. Elle n'aimait pas se sentir impuissante face aux mal être de ses amis, surtout lorsqu'il s'agissait de Maddox. Elle voulait donc lui poser des questions, savoir pourquoi il agissait ainsi et s'il avait besoin des conseils de la belle.

C'était son jour de chance. Le soleil à l’extérieur empêchait l'homme de sortir, il ne pourrait pas s'échapper. Elle alla donc derrière son amie avec un immense sourire. Elle savait qu'il allait sentir sa présence, mais elle aimait le prendre par surprise. Bien sûr, surprendre un vampire, il n'y a rien de plus compliqué, mais Isalyss s'en moquait. Son âme d'enfant lui dicté l'inverse. En un rien de temps, elle se retrouva ensuite devant lui. « J'ai droit à des explications ? » Elle ne l'obligeait à rien, elle voulait simplement ne plus être dans le secret et connaître la vérité. En posant cette question, elle se rendit compte du peu d'espace qui les séparait alors. Elle était bien trop proche de lui, c'est donc avec grâce qu'elle fit un pas en arrière. Elle était gênait. En temps normal, elle n'avait aucun problème avec cela, au contraire, elle aimait être proche des gens quand elle leur parlait. Elle aimait pouvoir même les toucher. Mais avec Maddox cela était différent. Elle avait peur de faire une bêtise, le genre qu'elle pourrait amèrement regretter. Comme par exemple ne pas retenir ses pulsions et l'embrasser. Le prendre contre lui pour presser con corps contre le sien. Sentir sa peau contre la sienne et sa langue nouée à la sienne. Mais même lorsqu'elle était assez loin de lui elle avait du mal à se contrôler. Elle avait sans cesse cette envie de le toucher, de goûter à sa peau. Mais elle ne le pouvait pas. Que deviendrait leur relation ? Plus rien ne serait comme avant entre eux et Isalyss n'avait aucune envie que tout cela change. Elle restait donc en retrait en essayant de ne pas le déshabiller du regard. Mais il ne l'aidait jamais. Maddox était très séduisant et il le savait, Isalyss le soupçonnait même d'en profiter parfois pour obtenir satisfaction. Il n'était donc pas le genre à s'habiller comme un sac à patate mais plutôt avec des vêtements qui mettaient ses beaux muscles en valeur. Au plus grand plaisir de toutes ces dames qui suivent Maddox du regard partout où il passe. Et aussi au plaisir d'Isalyss. Elle était elle-même en petite tenue. Une robe qui n'aurait pas du coûter très chers à en juger par le peu de tissu présent sur le vêtement. Etant une succube, elle se devait de rester toujours belle pour son maître. Lui prouver qu'il avait fait le bon choix en la gardant à ses côtés. C'est donc en s'efforçant de garder son regard planté dans celui de son interlocuteur qu'Isalyss attendait sa réponse.