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Nymphe des nuées éternelles, je vous aime.

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La journée était pluvieuse. Le vampire écoutait les gouttes de pluie s'abattre contre les fenêtres du château. Soupirant, il se leva de son lit et regarda la tempête illuminer toute l'île. Il adorait le mauvais temps. Il adorait regarder les éléments se déchainer, il adorait tout simplement tout ce qui pouvait le rapprocher du chaos. Le chaos, qu'y avait-il de plus impressionnant et de plus violent. De plus jouissif. Il aimait le chaos, il aimait la souffrance, surtout chez les autres. Il considérait que lui-même n'avait déjà que trop souffert de situations qui lui avait échappé. Le Chaos... Rien n'avait plus d'importance à ses yeux que cela. Souriant, il claqua des doigts, faisant venir deux de ses esclaves en tenue de soubrette qui s'inclinèrent devant lui. — Nous allons recevoir des invités de marques aujourd'hui. Je veux que vous prépariez la chambre de l'aile Ouest. Sans un bruit de plus, elles se dépêchèrent de sortir. La chambre était la plus proche de la sienne. Il ne laisserait pas son invité loger ailleurs. Il avait besoin qu'elle soit proche. Il avait besoin d'elle comme il n'avait jamais eu besoin de personne d'autre.
Il se fit préparer, mettant un jean noir, et un t-shirt rouge sang, il ne prit pas la peine de se coiffer, et sortie de ses appartements. La nuit était descendue depuis un moment déjà, et il avait sciemment oublié une réunion avec son frère pour pouvoir s'adonner à ses propres activités. C'est un garde du mur qui vint vers lui pour lui annoncer que ses invités avaient passé les barrières de Heartkiller et qu'ils approchaient. D'un hochement de tête, le vampire le remercia, et fit venir l'assemblée d'esclaves pour accueillir les deux vampires princiers qui approchaient. Ce n'était que le début d'une longue nuit, une réception allait être donné toute la journée du lendemain en leur honneur, mais il fallait bien déjà les accueillir une première fois. Et étant chargé des entrées et des sorties sur l'île, qui mieux qu'Eleazar Bridgestone pour leur ouvrir les portes du château ?
Il n'attendit pas longtemps, avant que le carillon ne sonne, et qu'il n'exige des gardes qu'ils n'ouvrent les portes du palais pour laisser entrer deux magnifiques silhouettes, et leur suite. Nikolai et Nymphea Todorov. Si Eleazar Bridgestone avait vécu auprès de ces deux personnes durant plus de dix ans - il avouera facilement n'avait pas vu le temps passé à leurs côtés - il était bien plus proche de la Princesse Russe que de son frère. Nymphea était ... le miroir d'Eleazar, tout deux se comprenait bien mieux que personne d'autres. Ils étaient les deux pièces d'un même puzzle. Elle avait été la seule à pouvoir l'approcher alors qu'il faisait le deuil de Lilith. Elle avait été la seule à savoir trouver les mots pour le réconforter, et le rendre plus fort. Alors, c'est avec une joie sans nom qu'il l'accueillait dans son palais. — Nymphea ! Nikolai ! La joie de vous revoir est immense. Je vous en pries, entrez. Bienvenue à Heartkiller. Il fit signe aux esclaves qui vinrent aider leur cours à prendre leurs affaires et à les monter dans leurs appartements. Se tournant vers Nikolai, Eleazar le prit dans ses bras, une étreinte virile et amicale. — Ma soeur se trouve dans le grand salon, vous devriez allé la saluer ~  Dit-il d'une voix entendu. Dans le dos de SAtyne il l'avait fiancé à cet homme. Le seul aux yeux d'Eleazar qui mérita sa confiance et son amitié. Le seul qui soit à la hauteur de sa petite soeur. Celle qu'il chérissait plus que les autres. Sa favorite. Le prince le salua et partie, laissant Nymphea et Eleazar seuls. Comme bien souvent ils l'avaient été. Ils se regardèrent pendant un temps, avant que le vampire ne se jete dans les bras de celle qu'il considérait comme son âme soeur, comme sa meilleure amie. — Aucun mot ne saurait traduire les sentiments qui m'étreignent à ta vue, Nymphea. Dieu que tu m'as manqué ! Murmura-t-il près de son oreille alors qu'il la serrait contre lui comme si elle allait devenir poussière, comme s'il avait peur de la perdre. Il resta à inspirer son odeur divine pendant un long moment, avant de briser cette étreinte. — le voyage s'est bien passé ?

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Peu de femmes pouvaient se targuer de trouver grâces aux yeux d'Eleazar Bridgestone, quant bien même il était décrit comme un homme à femmes. En réalité le numéro deux de la famille Bridgestone était l'être le plus dépravé qu'il exista dans ce château. Il ne demandait pas, il prenait : que cela soit esclave, amante, ou femme d'un autre. Eleazar avait souvent le rôle de l'amant. Cet enfoiré qui cassait des couples, et des vies. Et le pire de tout cela c'est qu'il ne ressentait aucun culpabilité à briser des vies. Au contraire, il trouvait une étrange satisfaction à rendre les autres malheureux. Il avait souvent l'impression qu'il n'avait rien à perdre, mais force était de constater qu'il se trompait. Il n'était pas si seul qu'il voulait le faire croire. Il aimait à se poser en victime de son frère, comme un parjure. Le vilain petit canard de la famille. Mais si il se tenait souvent à l'écart, il n'était pas tout à fait seul. Il était entouré de sa soeur, Satyne et des enfants Levinson. Il n'ignorait pas leur héritage, il n'ignorait pas qu'ils pouvaient quémander le trône que César avait volé, et il appréciait cela. Il voulait les aider. Il voulait voir son frère tomber. Mais il n'était pas le seul à le désirer. Et les gens qui l'aidaient dans cette entreprise était devenus sa nouvelle famille.
Nymphea en faisait partie. Plus que sa meilleure amie, elle était littéralement son double au féminin. Personne ne le comprenait mieux qu'elle, et il ne pouvait pas aimer quelqu'un avec autant de force et de conviction. Il la serra dans ses bras avec toute la ferveur de cet amour enivrant qu'il avait pour elle.
— Oh… Toi aussi tu sais… Je me demandais souvent ce que tu devenais, si tu avais fini par être stable avec les femmes.
Il ria à son oreille. Est-ce qu'il était stable avec les femmes ? Il faudrait déjà qu'il soit stable avec lui-même et ce n'était pas gagner. Cependant, il semblait que son frère en ait décidé autrement. En effet... il semblait que le vampire avait beaucoup de chose à dire à sa meilleure amie. Mais avant tout, elle lui avait manqué, et il devait penser à elle avant de penser à quiconque. Quand il disait qu'il l'aimait, cela n'avait rien à voir avec un sentiment amoureux et désirant. Il l'aimait entièrement, elle, pour ce qu'elle était. C'était compliqué à comprendre. Il ne tentait pas de la changer, il arrivait à deviner ses réactions, et il savait que jamais elle ne pourrait le décevoir. Ils n'étaient pas entravés par un désir qui pourrait briser leur amitié. Ils étaient parfaitement honnêtes l'un avec l'autre. Relation rare, qu'ils préservaient depuis des siècles.
— Très bien, mais c’était un peu long… Alors ! Comment tu vas ? J’ai raté quelque chose ?
Vrai, le voyage a dû être long. Il pouvait le concevoir. Il l'invita à entrer dans un des salons intimes, cachés derrière une porte dérobé du château.
— Je t'en pries très chère. Assieds-toi.
Il lui présenta un salon dans un style Renaissance, très bien tenue, où une esclave les attendait avec du sang, habillé en soubrette. Une des esclaves d'Eleazar. Il lui sourit, et s'assit face à elle alors que l'esclave les servait. Il trinqua avec elle et lui sourit.
— Je pense avoir beaucoup de chose à te dire en réalité... comment je vais ? Je ne saurais le dire. Sais-tu que mon frère épouse la fille Harrigton, la princesse Anglaise, Jézabel... une véritable beauté qui a tôt fait de ... me toucher. Je pense dire qu'elle n'est pas insensible à mes charmes non plus...
Ils se disaient tout, sans jamais rien omettre. Elle avait raté des choses, oui, c'était un fait. Soudainement, alors qu'il y réfléchissait il trouva des tonnes de choses à lui dire. Il avait le coeur lourd, et surtout personne avec qui en discuter ici. Il pourrait en parler à Satyne, mais elle avait bien assez à penser avec ses plans pour déshériter César, elle n'avait que faire des histoires de coeur de son frère. Les deux parents étaient proches, mais ils ne parlaient pas de choses aussi intimes. Ils parlaient d'autre chose. Mais la seule personne qui avait conscience du côté sentimental et humain d'Eleazar c'était Nymphea.
— Mon frère eut tôt fait de découvrir mon attirance pour sa sublime fiancé, et sais-tu ce qu'il a décidé pour m'éloigner d'elle ? Il m'a fiancé à mon tour, à la chaste et pure Light Engen, la princesse de Norvège.
Dit-il en buvant d'un trait son verre. Mais ce n'était pas tout en réalité. Il perdit son sourire alors que le visage de Light lui revenait. Il soupira et posa son verre sur la table en bois devant lui. Il plongea sa tête entre ses mains soudainement incroyablement fatigué de tout ce cirque politique.
— Light qui ressemble comme deux gouttes d'eau à ta regrettée cousine.. Elysium ....
Il murmura ce prénom avec tendresse et mélancolie. Le nom de la femme qu'il avait aimé. Le nom de la femme qu'il avait perdu. Le nom de la femme que son frère avait tué.

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Il avait grandit dans l'idée qu'il devait être le frère du Roi, ou de l'Empereur. Le père des Bridgestone était un homme de pouvoir qui se nourrissait de richesses et de beautés. Eleazar était son second fils, et durant des siècles il avait grandit seul aux côtés de César. Ils étaient très proches à l'époque, et Eleazar avait toujours été là pour soutenir son frère, et pour tenter de rendre son fardeau plus supportable. Il l'aimait, comme peu de frère aimé leur ainé. Il le vénérait littéralement à l'époque: César était son grand frère protecteur et beau. Il rêvait de lui ressembler, tout en sachant qu'il ne pourra jamais être lui. Jusqu'à ce que son frère ne tue Elysium ils avaient gardé cette relation. Eleazar était le plus fervent défenseur de César, et il faisait tout pour le rendre fier. A l'époque il était plus doux, et plus sage que son frère. Aujourd'hui il avait une réputation plus sombre. Il était le Bridgestone qui avait trahi ses frères et soeurs, qui était parti après la guerre contre les Levinson, et qui n'avait pas donné signe de vie durant des années. C'était le frère revenu soudainement, et qui avait sa place dans la monarchie sans que personne n'ait confiance en lui. Il était un paria, il l'assumait.
Il avait grandit, donc, dans l'idée qu'il allait être un homme politique. Si au départ, il était évident que c'était la vie de César qui sera entièrement tournée vers la réussite politique, à mesure du temps ses frères et soeurs avaient été touchés par la même malédiction. César était sous le coup d'un mariage arrangé. Maelyss avait fait un mariage d'amour qui avait mal fini. Lorcan avait aimé et perdu. Seth était gay - secret le plus mal gardé de tout Heartkiller - après avoir aussi perdu sa promise. Esfir... avait une vie amoureuse peu remplie - ce qui était expliqué par le fait que ses frères la surprotégeaient sans doute. Satyne avait été la maitresse d'un roi Déchu. Eleazar avait été l'amant de la fille de ce dernier. Eleazar aimait avec passion, et dévotion. Il avait aimé Elysium comme peu de femmes sont aimées. Et il avait vu son frère lui enfoncé une épée dans la poitrine. Il l'avait vue devenir poussière sous le regard hagard de Maelyss qui ne fit rien. Cette scène se jouer dans son esprit depuis.
Depuis, il avait été décidé que les mariages des Bridgestone seront arrangés. César avait fiancé son frère à la Princesse de Norvège après avoir été lui-même fiancée à la princesse Anglaise. Satyne était fiancé en cachette au Prince Russe - il faudra qu'Eleazar le lui annonce bientôt. Et il ne doutait pas qu'il en sera bientôt de même des autres membres de sa famille. Les mariages par amour se terminaient mal. Alors il fallait se marier pour le bien du royaume. En théorie. — Ce n’est pas à lui de décider pour toi ! Il faut que tu te battes… Je ne le laisserai pas faire… Nymphea prenait mal la nouvelle, mais cela n'était pas étonnant. Son père désirait si ardemment voir ses enfants sur le trône de Heartkiller après leur oncle qu'il oubliait de les marier. De faire des alliances. De se protéger. — Il est l'Empereur, Nymphea. Il a tous les droits, même sur nous, sa famille... Je ne vais pas me battre avec lui pour cela. Et puis... Light est quelqu'un... d'appréciable. Dit-il avec une voix morne, calme. Non, il n'allait pas se battre contre son frère pour une histoire de mariage. Et que pourrait-il dire de toute façon ? Je refuse la main de la Princesse riche et pure de Norvège, pour te voler ta femme Brother ~  Il n'était pas fou à ce point là. Et il savait que César était fort. Plus fort que lui. Il ne pourra pas le vaincre valeureusement. — Et cela ne m'empêche pas de continuer à être celui que j'ai toujours été : volage, libertin, hypocrite, infidèle... Promit-il en tournant vers elle un regard pervers et cruel.
Il lui avoua ensuite que Light ressemblait à feu Elysium. Cela sembla choquer Nymphea. — Tu es sûr qu’elle lui ressemble vraiment ? Il laissa échapper un rire nerveux, presque moqueur. — J'ai été l'amant d'Elysium durant des siècles, Nymphea, mettrais-tu en doute mon jugement ? demanda-t-il sans la quitter du regard. Il était cruel d'avoir fait venir Light à la cours d'Heartkiller, Eleazar le reconnaissait. Son frère avait fait très fort. Son frère était meilleur que lui une fois encore. — Cependant Light est plus.... douce, et calme que ne l'était Elysium. Plus chaste aussi, on dit qu'elle est encore vierge.

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Ah bon ? Elle avait du mal à accepter la supériorité de César, mais Eleazar n'était pas un fou, bien au contraire. — Tu le sais bien... De tous les Bridgestone il avait été celui qui avait le mieux connu Cesar. Durant des années il n'y avait eut qu'eux deux, et durant des siècles ils avaient formé un duo inséparable et cruel. César était meilleur pour les tueries, l'appel du sang ayant fait de lui un terrible guerrier et un monstre cruel. Mais Eleazar était plus diplomate que son frère, et plus doué pour dialoguer. C'est sans doute pour cela qu'aujourd'hui encore César restait à Heartkiller pour mener à bien les actes, et Eleazar partaita aux quatre coins du monde pour s'assurer de leurs relations diplomatiques. César était le tueur, Eleazar le beau-parleur. Les choses avaient toujours été ainsi. Alors lorsque Eleazar avait appris que sa soeur et son frère avaient ouvert le Club des Damnés il eut peur. Certes, le désire de vengeance fut le plus fort et il revient à Heartkiller pour intégrer le Club. Mais il n'était pas dupe. César ne sera pas facile à détruire, tout simplement parce qu'il était un stratège et un chef doué. Il avait mené une révolte contre Levinson, quasiment seul. Prendre le pouvoir ne sera pas chose simple. Le détruire ne sera pas une chose simple. Certes, ce n'était pas impossible, mais ca ne sera pas facile. Alors pour l'heure, Eleazar acceptait l'idée qu'il devait se pliait aux exigences de son frère. Le convaincre qu'il était l'Empereur, qu'il avait le pouvoir. Le conforter dans cette idée pour endormir ses craintes et ses peurs. Cela prendra du temps, peut être, mais Eleazar avait l'éternité pour mener à bien ses projets.
Alors Eleazar jouait son rôle. Il s'était forgé un personnage dévergondé et libertin, et il le jouait à la perfection. Il trouvait de la chaleur dans des étreintes passagères et jouissait de son rang aristocrate pour mener qui il le voulait dans ses draps. Mais tous ces plaisirs étaient bien éphémères, et il lui semblait que celle la souffrance de César crée chez lui une immense jouissance. Alors pour le moment il avait décidé de jouer ce rôle-là. Et il le fera encore le temps qu'il faudra. Il avait fini par aimer ce personnage si éloigné du vampire éperdue d'amour pour sa princesse, qui lui offrait des roses et lui chantait des poèmes... — J’espère bien ! Ne change pas surtout, tu es parfait. Il sourit, enorgueilli par sa force et son rang. Elle aussi était la perfection faite femme. Ils étaient semblables tous les deux, et se comprenaient mieux que personne.
Ils en vinrent à parler de la fiancé d'Eleazar, Light Engen, une princesse Norvégienne chaste et pure, qui ressemblant à feu Elysium Levinson. Eleazar ne le croyait toujours pas. Il ne pouvait pas l'accepter. Il ne pouvait pas croire qu'une telle chose lui arrivait. Nymphea ne semblait pas le croire non plus. — Oh non pas du tout… C’est juste… Surprenant. Eleazar sourit. — Le loto génétique... Soupira-t-il presque avec une forme de fatalisme. Une telle chose ne pouvait pas être possible, il le savait. Ce n'était pas dans la logique des choses. Et pourtant c'était sa vie. Une fois encore il avait l'impression que le destin le prenait pour son jouet, et qu'il ne pouvait rien faire contre cela. Comme souvent il l'accepta tout simplement. Il en avait assez de fuir le destin, à présent il l'acceptait simplement puisqu'il ne pouvait pas encore le combattre. Il tenta cependant d'expliquer les différences entre Light et Elysium, comme la chasteté de la première. — Chaste ? Elle n’est vraiment pas comme toi alors ! Nymphea semblait trouver l'idée amusant, et c'est d'une voix moqueuse qu'elle lui répondit. Il but un gorgée de sang qui se trouvait dans un verre près de lui et sourit. — Le bon côté c'est que je pourrais... la former à ma tailler. Dit-il, pervers, en imaginer déjà dévirginiser la jeune femme. Il n'avait pas de pitié pour elle, elle était un outil que César utilisait pour se venger de son frère. Rien de plus. Elle avait un rôle personnel, non point politique. Eleazar ne comprenait pas encore quel rôle elle pourra jouer dans tout cela. — Mais dis moi, comment va ton père ? Et ton frère aime-t-il l'idée d'épouser ma soeur ? Quant à toi, n'es-tu pas attiré par l'idée de te marier aussi ?

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Eleazar était tombé amoureux d'Elysium Levinson sans même s'en rendre compte. Il avait été invité à la Cour par le roi suite à une demande de son père et de son grand frère - César - lorsqu'il eut l'âge de se faire une place dans le monde. Lorsqu'il vit Elysium pour la première fois il se trouva comme perdu dans une spirale infernale et magnifique. Dés lors, il n'y eut plus que son nom et son visage pour le faire sourire. Elle ne quittait jamais ses pensées, et il cherchait toutes les raisons du monde pour se trouver en sa présence. Il eut l'impression de indifférenciée tout d'abord, et durant des mois. Il se trouvait stupide et insignifiant face à elle, et n'osait dire un mot à la Princesse au-delà de Chère Princesse, je souhaite une belle nuit. La courtoisie l'exigeait. Mais un jour, l'esclave de la Princesse vint le trouver pour lui annoncer qu'Elysium désirait s'entretenir avec lui. Seul à seule. Jamais il n'aurait osé l'espérer. Jamais il n'aurait cru une telle chose possible. Il la rejoint, elle lui demanda alors de lui faire part de ses sentiments à son écart, et jamais il ne fit une déclaration plus douce et fervente pour une femme. Elle rit, et répondit à ses attentes. Le bonheur alors commença.
Peu de personne furent mis au courant de leur idylle à l'époque. Light, la cousine et confidente d'Elysium. Satyne, la soeur et la confidente d'Eleazar. Et Maelyss qui les aperçurent dans les jardins un jour. Mais personne d'autre. Ils gardaient ce secret et durant des siècles ils se retrouvaient en secret, et jouaient comme des enfants. Puis vint la guerre, et la vengeance de César. Levinson avait tué le père des Bridgestone, selon le frère d'Eleazar, il devait être puni. Il le punie... mais sa fille se mit entre l'épée et la chair et fut tuée à la place de son roi. Eleazar, jamais, je comprendra parfaitement ce qu'il s'était passé ce jour-là. Jamais il ne pardonnera son frère. Jamais il n'arrivera à faire son deuil alors qu'il était encore persuadé qu'elle aurait dû être encore en vie. Il aurait dû rester avec elle. Il aurait dû la protéger et rien de plus. Il se détestait pour cela. Depuis, il n'était pas retombé amoureux. Les sentiments qu'il avait eu pour Elysium avait été si tendres et si glorieux qu'il doutait pouvoir ressentir cela à nouveau. Mais avec l'arrivée de Light il sentait ses barrières tomber à nouveau. — Tu penses que tu t’attacheras à elle ? Elle l'avait dit. La question qui les torturait sans doute tous les deux à présent. Est-ce qu'il s'attachera à elle ? C'était une excellente question. A elle, ou au souvenir d'Elysium qui l'accompagnait ? Est-ce que cela serait juste ? Sans doute pas. Il allait encore passer pour un enfoiré de première. — A elle ? Ou au souvenir d'Elysium qui l'accompagne... Je suis perdu Nymphea, je ne sais pas ce qu'il va se passer. Mais elle ne m'est pas indifférent, même si... je ne comprends pas encore ce sentiment. Avoua-t-il. Il ne pouvait pas lui cacher la terrible vérité. Pas à Nymphea. La jeune femme ressentait sans doute la même crainte que lui, et la même haine pour Light. Ce n'était pas de son fait, certes, mais sa ressemblance avec Elysium faisait sans doute son plus grand charme.

Eleazar préféra rapidement changer de sujet. Il demanda plutôt des nouvelles de ma famille de Nymphea qui avait été la sienne durant des années quand il s'était réfugié en Russie. Il avait très bien accueilli par le père de Nymphea, qui le considérait presque comme un second fils. Eleazar n'avait pas eu de mal dés lors à engager un mariage entre les deux familles, par le biais de Nikolai et Satyne. Mais sa soeur n'était pas encore au courant. Plus qu'un mariage, c'était l'alliance et l'assurance d'une armée au service du Club des Damnes. Eleazar espérait dés lors que sa soeur le comprendrait. — Ça va bien, aux dernières nouvelles. Merci. Eleazar sourit et acquiesça, en réalité, sa question - même si elle traduisait vraiment un intérêt pour l'état du Roi - devait l'amener à autre chose. — Il n'a pas oublié notre accord ? Il offrira bien une armée au Club quand il sera temps ? Demanda-t-il en regardant la Princesse. Une armée... l'armée de Russie n'était pas la plus fournie du monde, mais c'était une des mieux entrainées, et plus féroce. Cela était connue, et personne n'avait engagé de guerre contre la Russie depuis longtemps, de peur de cela. Si le Club pouvait s'offrir ce luxe alors peut être que les choses seront plus équilibrées.
Alors, Eleazar demanda si ce mariage était toujours d'actualité et ravissait le frère de Nymphea. Celle-ci traduisit une véritable joie à l'idée que les deux familles se rejoignent enfin officiellement. —  Oh tu t’en doutes bien ! Il est vraiment ravi ! J’ai hâte aussi de les voir ensemble. Eleazar gardait ce beau sourire sur ses lèvres. — Espérons que Satyne soit tout aussi enthousiaste de fait... Dit-il. Un mariage arrangé... encore un. Mais l'amour n'était pas une chose qui avait été enseigné à la famille Bridgestone. Les enfants Bridgestone avaient été élevés dans l'idée de devenir des chefs, dés lors ils devaient penser stratégiquement, laissant de côté leurs attentes personnelles et leurs désirs égoistes. Parfois ils avaient de la chance et épouser quelqu'un dont ils tombaient amoureux. Parfois, ils voyaient leurs amants mourir sous leurs yeux sans pouvoir rien y faire. L'amour était une malédiction chez les Bridgestone. Alors, Eleazar demanda ce qu'il en était pour Nymphea. Est-ce qu'elle, elle pensait mariage ou amour ? — Hm… Je ne sais pas trop. Je n’ai pas envie de m’engager, j’aime ma liberté tu vois ? Mais un jour, oui, pourquoi pas. Tant que j’apprécie le dit-mari un minimum… Il se pencha vers elle et se saisit de ses deux mains. Il aimait garder un contact physique avec elle. Cela le calmait, le rendait serein et sur de lui.
— Je tuerai l'homme qui oserait te faire le moindre mal. Ton mari devra te mériter, être à la hauteur de ta noblesse... Et qui sait, avec tous les aristocrates qui vivent dans ce château tu pourrais bien trouver chaussure à ton pied ~  Termina-t-il avec plus de moquerie et de joie.

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Eleazar doutait d'être un homme de bien. Cela faisait des années qu'il jouissait de la souffrance et de la mort des autres. Il n'arrivera sans doute à devenir quelqu'un de respectable à nouveau. Se les autres familles royales étaient courtoises à son écart c'était surtout parce qu'il était un beau-parleur. Il savait manipuler les autres sans doute mieux que la majorité de ses frères et soeurs. Au point d'avoir faire venir les héritiers Levinson à Heartkiller sous le nez de César. Il avait longuement parlé avec son frère à ce sujet, sans jamais mentionner le nom Levinson. C'est pour cela qu'il présentait Nymphea et Nikolai comme des Todorov le nom de leur mère - sans doute - qui leur permettait de rester cacher et de se protéger depuis la mort d'Allan Levinson. Mais à présent qu'ils se trouvaient sur Heartkiller il allait pouvoir mettre son plan à exécution et les choses dans le Club allaient peut être avancer. Cela ne déplaira pas à Satyne et Lorcan.
Mais autour du Club, les choses pour le vampire devenaient de plus en plus compliqués de tel sorte qu'il n'arrivait pas à rester concentrer. Il n'arrivait pas à voir comment se sortir de ces situations. Comment sortir de ce tourbillon de sentiment qui l'étreignaient. — Je sais bien… Je ne peux pas dire que je suis dans la même situation que toi, mais ça ne me laisse pas pour autant indifférente… Si tu savais à quel point j’en veux à César ! Il sourit. Est-ce que lui en voulait à son frère ? Il avait une telle haine envers César depuis des années que ce mariage n'y changeait pas grand chose au final. Cela faisait parti du personnage de l'empereur à ses yeux. Ce frère qui avait pourtant était son modèle depuis des années. Ce frère qu'il avait aimé plus que n'importe quel autre Bridgestone. — Nous le lui ferons payer. promit-il en la regardant dans les yeux.
Pour continuer il lui demanda si son père allait tenir sa promesse d'une armée pour le Club. Il ne doutait pas de la foi du roi de Russie, mais il ne voulait pas avoir une mauvaise surprise une fois que son fils sera mariée à l'une des héritières d'Heartkiller. — Bien sûr que non, tu sais, mon père tient toujours sa parole. Si tu savais à quel point il t’adore… ! Acquiesçant Eleazar fut rassurer de voir que la tendresse du roi à son écart était toujours de mise. Il pensa à aller le voir un de ces jours en Russie. Il adorait ce pays, et avait beaucoup de tendresse envers la famille royale.

— J’espère aussi… Souffla-t-elle quand il parla du mariage entre Satyne et Nikolai. Il devra en parler à sa soeur bientôt. Il choisira l'instant le plus inopportun pour ne pas donner l'occasion à l'Impératrice de lui arracher la tête. Quand bien même il était plus fort qu'elle, Eleazar savait que sa soeur était une vraie sauvage quand elle était en colère ou déçue par quelqu'un. On ne comptait plus les cadavres qu'elle avait laissé derrière elle.
Cela l'amena à parler du possible amour que Nymphea pourrait rencontrer sur Heartkiller. Une touche plus douce pour terminer cette conversation qui marquait les retrouvailles entre les deux vampires. —  Oui, merci ! Ne t’en fais pas pour moi, ça ne me manque pas. Mais bon, il faudrait bien que je fasse honneur à ma famille un jour ! Light aussi a intérêt de te mériter, princesse de Norvège ou pas. Il se leva dans le même mouvement qu'elle, et la prit dans ses bras. Le temps s'était écoulé, et il s'en rendait compte à présent. Elle aussi. Elle lui annonça qu'elle devrait prendre conger. — Une succube t'attend dehors, c'est Amanda, elle est mienne depuis peu, et te montrera ta chambre. Dit-il en l'accompagnant hors du salon dérobé. Elle l'étreignit une dernière fois il la laissa partir. Il était plus qu'heureux de la retrouver. Il se sentait complet.

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