La vies est une succession d'évênements plus illogiques les uns que les autres qui s'enchainent comme des pellicules de photos bien distinctes les unes des autres. On pouvait aussi la comparer à une pièce de théâtre dont les actes auraient été si mal séparés que la reprèsentation aurait perdu tout son sens. Quand on vit depuis plus de 400 ans, il était facile de s'en rendre comte et il fallait toujours voir la réalité en face. Aaron avait toujours été sceptique et réaliste. Avoir des rêves ou des illusions ne servait à rien à part à vous ralentir. Pendant les deux cents dernières années de sa vie, il avait espéré que tout irait mieux bientôt et tout cela par ce que son père avait cette philosophie. Et puis, il était mort et à partir de ce moment là, le jeune homme avait compris: il fallait être terre à terre. Heureusement, pour contrebalancer, il avait réussit à rester conscient des sentiments des autres, il n'était pas non plus un plombeur de moral. Pour faire pâsser tout son défaitisme, il s'était trouvé des Hobbys. Les occupations étaient une activité normale pour un être vivant et celle à laquelle Aaron s'adonnait avec le plus de plaisir était la lecture. Les livres l'avaient toujours intéressés, et il avait passé une grande partie de sa vie à lire. Il trouvait que c'était une manière d'apprendre constructive et sympathique. On pouvait trouver des livres parlant de tout, que ce soit de choses sérieuses ou ludiques, drôles ou déprimantes. C'était pour cette raison, qu'après avoir passer une semaine merdique à essayer de comprendre son nouvel esclave, il avait besoin d'une pause. Ezra lui pompait quand même une bonne partit de son énergie et vivre avec lui dans un petit appartement l'énervait au plus haut point. Il devrait peut être penser à acheter une maison, se serait plus grand, il pourrait enfermer l'humain dans une salle qu'il aurait préalablement insonorisé pour ne pas entendre ses cris ou ses pleurs malheureusement, ce n'était qu'un rêve.
Pour échapper à cette ambiance impossible, il était partit de chez lui en fermant bien tout à clés, il ne manquerait plus que l'autre s'échappe. Ici, sur Heartkiller, pour avoir un livre, l'endroit le plus simple était la bibliothèque du château. Il en était un habitué et aimait se perdre dans les rayons, retourner dans ce rituel qu'il avait put observer toute sa vie. Les bibliothèques étaient immortelles tout comme les livres. Il s'avança dans les couloirs, se dirigeant vers un rayon au hasard quand une petite voix féminine l'arrêta. Il connaissait ce son. Il tourna la tête vers la droite et comme il s'en doutait, la jolie Opium se trouvait là. Il connaissait la jeune femme, une succube un peu particulière. Elle était schyzophrène. Cela n'avait jamais vraiment gêné l'Irlandais, cela l'avait plutôt intrigué d'ailleurs. Il se comportait avec elle comme avec n'importe qui tout en essayant de savoir qui elle était vraiment. L'Opium sans la voix dans sa tête était plutôt farouche, rebelle, jamais il ne l'aurait imaginé dans un endroit aussi calme. Il s'approcha doucement, espèrant ne pas tomber sur la deuxième, celle qui était le plus étrange. Il posa sa main sur son épaule et eut un petit sourire:
-"Bonjour jolie demoiselle? Comment vas-tu?"
Il fallait être sympathique et compréhensif avec tout le monde et puis, elle était gentil la demoiselle et puis, la curiosité arrivait toujours à prendre le dessus sur la possibilité qu'il trouve les gens étrange. Les maladies mentales l'intéressaient et puis, qu'est ce qui pouvait bien se passer dans cette petite tête brune pour qu'elles soient deux? Franchement il adorerait le savoir!
Tes paupières se lèvent doucement. Tu les refermes. Trente secondes après, tu tentes de les soulever. Tu as du mal à te réveiller ce soir. Tu vois la faible lueur du soleil à travers tes fenêtres. Les rayons sont bas et ils disparaissent soudainement, ne laissant plus rien, seulement ta chambre plongée dans l'obscurité. C'est à ce moment-même que les créatures de la nuit se réveillent, sortant sournoisement de leur sommeil de mort pour errer dans les ténèbres. Le vampire était une âme damnée, qu'importe s'il conservait pour l'éternité son apparence actuelle. Il ne cessera d'exister et durant les nombreux siècles qu'il a vécu et qu'il l'attend encore, il aimera, pleurera, souffrira, dansera, tuera, embrassera, torturera... Jamais il ne connaîtra le repos éternel. C'était un luxe que seul l'être humain possédait et qu'on ne pouvait lui retirer sauf si on l'arrachait à la lumière du jour pour le plonger dans la noirceur de la nuit. Faire de lui une créature de la nuit. Sûrement le pire châtiment pour un humain, sûrement pire que la mort. Le vampire envie et méprise en même temps l'être humain, il y a forcément une explication à cela. Tu penses donc qu'il désire plus que tout l'humanité de l'être humain. Il voulait se sentir humain ou le redevenir. Une créature de la nuit est sans cesse torturée et mélancolique, pour la majorité d'entre eux. Rares sont ceux qui apprécie leur éternité sans mépriser les humains. L'humain a pour lui la mortalité, mais c'est sûrement le plus beau cadeau de la vie. La vie est tout simplement un don de Dieu. Les vampires ne sont qu'une abomination de la nature, une pomme tentatrice pour que l'être humain s'aventure sur les chemins sinueux de la perdition. Les vampires sont vivants et morts en même temps, comme entre deux mondes, emprisonnés des limbes. Ils ne sont d'aucun côté. Ils sont au milieu, sur la corde raide, s'avançant dans une épaisse brume sans repaire que leurs instincts primitifs, dont leur humanité ancienne, laissaient place volontiers à la soif de sang pour la plupart incontrôlable. Sûrement le pire châtiment... sont-ils vivants ou morts ? Ils peuvent parler, aimer, haïr, sauter, danser, chanter, vibrer ! Mais de l'autre côté, ils sont morts de l'intérieur, décomposés, leur cœur ne battant plus, inerte, sans vie. Il n'y a aucune créature sur cette Terre qui peut vivre sans cœur, hormis les vampires. Mais ces derniers sont des damnés, des condamnés. Pire que la mort, ils vivront pour l'éternité ce perpétuel recommencement. Leur âme ne sera jamais en paix, elle ne cessera jamais d'exister, perdu dans les méandres de l'univers. Un vampire était condamné à vivre en subissant pour l'éternité la souffrance de ses propres émotions, son visage figé dans le temps.
Toi qui est allongée dans ton lit et qui a du mal à te lever, tu ressens cela. Pour toi, ta condition est un châtiment divin. Dieu t'a puni de ta folie ! Tout au long de ta vie, tu n'as été que martyre et souffrance. Orpheline dès ta naissance, tu perds ta mère en même temps que tu viens à la vie. Tu nais sans nom, sans identité. Déjà, dès ta naissance, tu n'étais rien, tu n'existais pas. Qu'une poussière insignifiante dans cet univers infini et illogique. Tu es confiée à ton oncle Orlando. Un homme monstrueux, ne pensant qu'à l'argent et méprisant la vie. Il te nomme Opium car, à ses yeux, tu es un véritable poison ! Tu as tué ta mère, tu n'es bonne à rien à part répandre la mort. Tu devais avoir déjà ça dans le sang... la mort... Tu es donc élevée par ton oncle qui te méprise, te bat, te maltraite. Tu deviens une bête de foire dans son cirque. Une période dévastatrice. Tu deviens folle, aussi folle que ta mère selon les propres mots de ton oncle, cet être abject que tu n'as pas hésité à tuer sous l'effet de ton courroux. Lui plantant une lame de couteau dans son cœur, tu le regardes devenir pâle. Son regard devient morne, tu observes la vie s'éteindre, partir en fumée dans un seul regard. Tu t'en ai voulu. Tu as été poussé par Nessie, cette garce qui ne fait que te rendre folle depuis ta naissance. Elle t'as obligé à le faire, à lui sauter à la gorge ! Elle t'as contrôlé, elle t'as poussé au meurtre. Mais d'un côté, si tu ne l'avais pas fait, il t'aurait sûrement achevé. Tu subissais ses coups à répétitions. Tu voyais ta dernière heure arriver, il te battait... encore... encore... encore ! Il ne s'arrêtait pas, tu n'avais pas le choix, tu devais te défendre, jamais il ne cesserait de te traiter de moins que rien, de sale bête, de merde, de salope ! Il te méprisait parce que tu étais la fille de sa sœur... celle que tu avais tué en pointant le bout de ton nez.
A cette époque, tu étais humaine, mais tu ne voulais plus vivre, tu voulais mourir. Tu voulais te laisser aller à la décrépitude de ton être, résignée à ne plus manger et à te pousser volontairement dans le gouffre de la mort. C'est justement cette nuit-ci que tu as pensé tout cela que tu as cru en Dieu. Tu en étais persuadée, il t'avait envoyé un signe pour te sauver. Tu ne doutais en rien, surtout pas en lui. Mais alors que tu croyais que tout allait cesser pour toi et que tu allais trouver enfin le repos éternel, ce Dieu tout puissant t'avait envoyé un être de la nuit, un monstre, comme toi, à l'exception qu'il avait de grandes dents. Il fit de toi l'une des leur. Seulement, il n'a jamais pu assister à ta transformation complète, se faisant tuer par des chasseurs alors qu'il venait de te forcer à boire de son sang. Tu avais couru dans la forêt, tu avais fuit le cirque, les gens, le monde. Pour la toute première fois de ta vie, tu t'étais sentie enfin libre, mais surtout vivante ! Une petite parenthèse dans ta vie minable. Une délectation jouissive et divine ! Mais stoppée nette dans ta liberté tant espérée, tu te brises la nuque sur un rocher en dégringolant une pente sinueuse. Tu venais de t'achever alors que la liberté s'offrait à toi. Dieu avait répondu à tes prières d'une drôle de manière. Depuis cette nuit aussi, Dieu n'existait plus à tes yeux... il t'avait tout simplement trahi.
Ton existence en tant que vampire n'a pas été non plus des plus fantastiques. Comme si tu étais condamnée à souffrir toute ta vie, mais là, c'était pour l'éternité. Pauvre petite martyre qui ne rêvait que d'une chose : mourir ! Mais on t'a arraché son libre arbitre, t'obligeant à devenir une créature de la nuit. Il était encore possible de mourir... les vampires sont éternels, mais non immortels. Il te suffit simplement de te donner au soleil pour qu'elle exauce tes prières. Mais tu n'as rien fait. Premièrement, par lâcheté. Tu n'avais pas le courage de mettre fin à tes jours parce que ton instinct de survie était d'autant plus puissante et féroce qu'auparavant. Comment as-tu fait pour t'en sortir durant toutes ces années sans te coller une balle en pleine tête ?! Parce que tu étais et tu es forte ! Mais tu l'ignores, tu te sous-estimes. Mais cela fait bien longtemps que l'envie de te faire disparaître de ce monde est passé. Ce n'était qu'une période obscure et douloureuse avant que tu ne perçoives la lumière au loin. Depuis que tu as une maîtresse adorable et un entourage, tu as trouvé une raison de vivre. Tu es bien décidé à profiter de l'éternité qu'on t'a offerte. Même si Nessie était encore et toujours présente. D'ailleurs, elle ne tardait pas à se manifester. « Bouges ! Sors du lit, je veux me lever ! » grommelait-elle entre ses dents alors que tu soupirais d'un air las. Tu te levais doucement, descendant de ton lit king size. Qu'importe l'heure, l'instant, le jour, la situation... ton physique ne changeait pas et même au réveil, tu restais hypnotisante. L'avantage d'être un vampire. Tu prenais ton temps, sans un mot, tu te préparais à entamer cette nouvelle nuit. Tu n'avais aucune idée de ce que tu allais faire, la seule chose à quoi tu pensais, c'était à ton lit. Tu décides donc d'aller dans les appartements de celle que tu considères comme ton pilier. Arrivée à l'endroit, tu ne voyais pas ta maîtresse, Rozen. Elle était déjà debout, sûrement partie au travail. Tu soupirais, rien ne te donnait envie pour ce soir. Tu errais donc dans les couloirs du Palais, tentant de chercher une occupation, quelque chose qui pouvait occuper ton esprit. C'est alors que tu passes devant l'immense bibliothèque. Tu t'arrêtes un instant pour l'observer d'un air morne. C'était en quelques sorte ton repère. Tu étais bibliothécaire du Palais, c'est toi qui tenait cette immense pièce. Tu t'y rendait pratiquement tout les jours, toi qui es tellement amoureuse des livres, tu te sentais réellement heureuse entourée de livres ou en train de peintre un tableau. Car, en plus d'être une littéraire dans l'âme, tu étais aussi une artiste/peintre très douée. Un don que ton oncle avait toujours ignoré, brûlant même tes dessins pour te punir. Tu chassais cette pensée obscure, pénétrant dans la bibliothèque d'un pas décidé. Si tu ne croisais pas Umbrella dans la soirée, tu la passeras dans ce lieu.
Tu flânes alors entre les nombreux rayons aussi gigantesque les uns que les autres par leur taille, mais aussi par leur longueur. C'est une immense bibliothèque à l'architecture baroque dont le plafond était décoré d'une peinture grandiose. Tout était raffiné et silencieux en ce lieu sacré à tes yeux. Tu t'arrêtes donc dans un rayon, perturbée par Nessie qui venait encore d'ouvrir la bouche. « Tu es d'un ennuie ma pauvre... Ohlala t'as rien d'autre à faire de ta nuit qu'à lire des bouquins que tu as déjà feuilleté dix milles fois ?! » rouspétait Nessie, se moquant de toi, comme à son habitude. Tu fermes les yeux, concentrée. « Lâche-moi ! » « Nan et tu sais très bien que j'ai raison ! Alleeeer viens, faisons autre chose ! » se plaignait-elle comme une gamine capricieuse de six ans. Tu devinais aisément que la seule chose que Nessie voulait faire, c'est des bêtises. Tu soupires de nouveau, ta voix devenant un peu plus forte. « T'as qu'à aller dormir le temps que je puisse lire un peu, ça me fera des vacances, au passage. » lances-tu d'un air détaché, tout en feuilletant un livre. « Ne me parles pas comme ça ! » Tu viens de contrarier Nessie. Elle avait une sainte horreur que tu lui répondes. Elle aimait te dominer, alors, te voir oser la contredire l'énervait et l'enrageait plus qu'autre chose. « Arrête de crier dans ma tête ! » Cette fois-ci, tu l'avais prononcé à voix haute, limite si tu ne l'avais pas crié. C'est alors que tu sens une main sur ton épaule. Tu te retournes rapidement, surprise et presque effrayée de cette soudaine entrevue. Tu ne t'attendais pas à ce qu'on vienne te parler. Tu avais en face de toi l'ami proche de John, ton mentor. Tu le connais par son intermédiaire et depuis, tu t'entends bien avec lui même si tu n'aimes pas cette façon dont il fait preuve pour te percer à jour. Tu le sens, tu le sais. Ce qui te rends davantage plus sauvage qu'à l'accoutumé. C'est alors qu'Aron pris la parole. -"Bonjour jolie demoiselle? Comment vas-tu?" Il était toujours aimable avec toi, même gentil. Tu n'avais pas l'habitude qu'on soit ainsi avec toi, habituée aux moqueries incessantes. Un mince sourire se dessinait sur tes lèvres rosées. Tu étais connue pour ta grande beauté. Une fleur sauvage. C'était une caractéristique propre à toi et ton charme avait fait longtemps ses preuves. Tes yeux perçants fixaient Aaron alors que tu t'apprêtais à répondre, quelque peu gênée qu'il te surprenne en train de parler à toi toute seule. « Euuh... ça va bien ! Je... cherche un livre... pour lire. Car oui, une bibliothèque, c'est fait pour ça, logique ! » En effet, il n'y avait rien de plus normal que de lire un livre dans une bibliothèque. Tu remettais alors une mèche de cheveux derrière ton oreille, tenant contre ta poitrine un livre que tu avais pris au hasard. « Vous allez bien ? » Tu ne savais pas quoi dire d'autre, tu étais surprise de le voir ici. De plus, tu avais toujours cette gêne d'employer le tutoiement. Sans compter que Nessie ne s'arrêtait jamais de parler. « Sois plus cool ! Tu vas le faire fuir. » *Tais-toi !* pensais-tu, sans émettre le moindre son.
La folie était une création de la nature fascinante, une apparition étonnante qui poussait à la curiosité. C’était une maladie qui se répandait aussi facilement que la peste particulièrement chez les vampires. C’était une constatation qu’il avait été forcé de faire quand cette folie avait décimé sa famille à sa façon. Il avait longtemps eut peur qu’elle le gagne à son tour, qu’elle s’insinue sournoisement dans son esprit pour y planter une graine qui mettrait une centaine d’années à germer. Il avait eu peur de voir sa sœur à son tour prise dans cet engrenage maléfique mais, elle avait toujours sue être calme et sa tête tenait indéniablement bien sur ses épaules. Opium était un fascinant spécimen de folie. Il était sur et certain qu’elle cachait quelque chose d’intéressant, de puissant, quelque chose qu’il aimerait apprendre à mieux connaître et peut être exploité ce filon de folie à son avantage. Bien cultivé, il pouvait donner un véritable trésor. Et puis, douer comme il était Aaron pourrait en faire un atout formidable. La jeune femme semblait un peu perdue, étonné qu’il lui adresse la parole pourtant, il s’entendait plutôt bien en temps normal. Pourquoi cela changerait-il? Enfin, à quoi bon chercher une raison à tout cela, il ne pouvait pas savoir ce qui risquait vraimentd'arriver:
bien ! Je... cherche un livre... pour lire. Car oui, une bibliothèque, c'est fait pour ça, logique ! Vous allez bien ?»
Cela le fit sourire tranquillement et il prit un des livres sur l'étagère en le feuilletant. Il s'agissait de poêmes en rapport avec la préciosité. La préciosité quelle période, quel genre formidable et si bien organisé. Il avait aimé cette période après tout, il était né en plein dedans. L'un de ses premiers souvenirs se passait dans un salon de la grande demeure des Lewis. Sa mère était assise sur un fauteuil, en train de lire un livre quelconque quand son père était entré dans la pièce, un bouquet de roses à la main. Il s'était approché de l'humaine lui tendant les fleurs, tout en déclamant ce blason d'Isaac de Benserade: Eloge de la Bouche. Il se souvenait parfaitement de l'air surpris mais complétement charmé de sa mère, un des rares instants de bonheur qu'il avait vue entre eux. Son visage se teinta d'une touche de mélancolie qui faisait toujours son apparition lorsqu'il pensait à ses parents disparus. Il n'avait malheureusement connu sa mère que les 60 première années de sa longue existance, l'humaine ayant refusé de devenir une enfant de la nuit. Il aimait revoir dans sa mémoire la main de son père caressant amoureusement la joue ridée et flétri de cette femme qu'il aimait tant tandis qu'Aaron pleurait à ses côtés. Elle était morte dans la nuit, simplement, calmement, sans souffrir. Elle avait eut une longue et belle vie, aux côtés de sa famille et de l'homme qu'elle aimait mais, les humains étaient tellement éphémères..Il pris le livre sur l'étagère et le tendit vers la jeune femme avec un beau sourire:
-"Tu devrais lire cela, c'est vraiment très beau et très intéressant. Je suis sure que ça te plaira, cette période et tout ce qui a été fait était merveilleux, juste adapté à la finesse féminine!"
Il n'essayait pas vraiment d'être galant, c'était un naturel chez lui, quelque chose qui au fur et à mesure du temps s'était accentué. Il draguait et jouait le gentleman avec toutes les demoiselle qui passaient devant lui. C'était tellement simple de les faire craquer même si Opium n'était pas du tout dans sa ligne de mire malgré le fait qu'elle soit extrêmement belle. Certaines se méprenaient souvent sur ses ations et tentaient toujours d'aller plus loin. En réalité, cette fois si, peut être que son comportement avait un but. Il sentait que quelque chose se tramait sous l'air innocent de la brune.
-"Alors, cela te tenterait de passer un petit bout de temps avec moi?"
Il voulait profiter de l'avoir sous la main pour découvrir ce qui le tracassait depuis qu'il l'avait rencontré. Il était certain d'avoir mis le doigt sur quelque chose de vrai!
Tu ne disais plus rien, observant le vampire s'avancer vers toi le sourire au coin. Tu venais de répondre à sa question spontanément, à la hâte, sans réfléchir comme à ton habitude. Nessie n'avait pas tardé à te lancer une vanne, pour changer. Tu t'agrippais férocement à l'ouvrage que tu avais dans les mains comme si ce dernier allait s'envoler ou qu'il était encore un trésor d'une valeur inestimable. Tu avais pris l'ouvrage au hasard sans même te demander ce que tu avais au creux des mains, mais qu'importe. La présence du vampire t'avait surprise, te faisant faire littéralement n'importe quoi. Alors que tu tentais de rester le plus naturellement possible, Nessie continuait à parler toute seule. Tu affichais un léger sourire crispé. « Il a une belle gueule... » lançait-elle songeuse. Tu soupirais légèrement, détournant la tête d'Aaron. Tu voulais paraître la plus normale possible malgré cette voix incessante qui te perçait les tympans et te donnait des migraines atroces ! Il était d'ailleurs étrange qu'un vampire puisse ressentir des symptômes typiquement humain, c'était seulement une manière d'imager ce qu'on pouvait ressentir. Ton regard fixant une étagère au hasard, faisant tout pour fuir le regard du vampire, tu vois alors son bras passer devant toi pour s'emparer d'un livre. Naturellement, tu suis le mouvement de son bras pour reposer de nouveau ton regard sur lui. Il feuilletait le livre. Quant à toi, tu n'avais toujours pas lâché le tiens. Avec curiosité, tu te penchais légèrement pour lire le titre qui était gravée dans la reliure. Concentrée, tu fronçais même les sourcils.
-"Tu devrais lire cela, c'est vraiment très beau et très intéressant. Je suis sure que ça te plaira, cette période et tout ce qui a été fait était merveilleux, juste adapté à la finesse féminine!"
C'est alors qu'il te tendait le livre en question en te conseillant de le feuilleter. Surprise, tu te redressas rapidement comme si de rien n'était. Tu restas quelque peu pantoise, ne sachant quoi dire, ni quoi faire. Tu avais lâché au même moment le livre que tu tenais fermement en main. Tu étais tellement concentrée à lire ce qui était écrit sur l'ouvrage que tu avais été surprise quand Aaron avait repris la parole. Tu te baissa alors rapidement, ramassant le bouquin à la hâte et le jetant littéralement sur une étagère, au hasard. Tes mouvements étaient brusques, vives, ta gestuelle désordonnée. Tu passais alors rapidement tes mèches derrière les oreilles, nerveuse. Une poignée de secondes plus tard – ce qui pouvait paraître une éternité -, tu décidais enfin de reposer ton regard sur Aaron. Tu paraissais de plus en plus stupide et si tu avais été encore humaine, tu aurai eu le rouge aux joues. « Je me demande ce que je fais dans ta tête, t'es vraiment stupide ma belle ! » se moqua allègrement Nessie. Tu voulais lui rétorquer une phrase bien tranchante, mais tu ne voulais pas, surtout devant le vampire. Déjà qu'il devait te prendre pour une personne étrange et ridicule, tu n'allais pas rajouter une couche en parlant toute seule à voix haute. Tu prenais alors l'ouvrage délicatement entre tes mains, quelque peu gênée. Tu le feuilletais rapidement. Tu appréciais son geste, tu trouvais cela gentil. Tu n'avais pas l'habitude qu'on le soit avec toi, mais concernant Aaron, c'était tout le contraire. Il était une personne qui la respectait. Jamais il n'avait été désobligeant avec elle, ni même méchant, ni sarcastique. Bref, il ne faisait pas partie de ces gens qui se croyaient tout permis. Aaron était différent, classe et posé, tu n'avais pas l'habitude. De plus, même s'il était très charmant et naturellement charmeur, tu savais pertinemment qu'il ne tentait rien avec toi. Cela ne te dérangeait pas, bien au contraire ! Enfin un homme qui ne souhaitait pas la mettre dans sa couche... Ce qui désolait la pauvre Nessie qui ne pensait qu'à une seule chose. Celle de mettre justement Aaron dans son lit, mais vu qu'elle n'était qu'une voix et qu'elle ne prenait pas souvent ton corps pour faire ce qui lui plaisait, elle avait vraiment du mal à assouvir ses désirs. D'où cet harcèlement moral qu'elle te faisait. « C'est quand que tu conclus ? » *Tu vas te taire !* Tu l'avais pensé pour éviter de te faire remarquer. « Merci... » fis-tu poliment avant de fermer délicatement le livre pour le poser contre ta poitrine. « C'est un très joli ouvrage. » Tu avais été sincère. Amoureuse des livres et des histoires qu'ils pouvaient raconter, tu pouvais rester des heures entières à la bibliothèque pour profiter de toutes ses richesses. Tu t'évadais, songeais à d'autres choses de moins banale, mais surtout, tu évitais de penser et d'écouter Nessie. Il t'arrivait parfois de ne pas l'attendre du tout quand tu étais véritablement concentrée. Les livres te permettaient de l'être, tu en profitais donc à chaque fois.
-"Alors, cela te tenterait de passer un petit bout de temps avec moi?"
Tu le regardais un instant, sans répondre. Tu te demandais justement ce que tu allais dire. Tu avais prévu de rester seule pour la nuit, passant le reste de ton temps à la bibliothèque pour lire. Tu hésitais, te mordillant légèrement la lèvre inférieur. Après quelques instants, tu poussa un léger sourpir. « Pourquoi pas ? Je veux bien. » Tu avais répondu positivement. Après tout, tu n'avais rien à perdre et passer un peu de temps en sa compagnie n'allait pas te faire du mal. Tu prenais donc la décision de lui tourner le dos pour te diriger vers le centre de la bibliothèque. Livre toujours en main, tu traversais les immenses rayons un par un, jetant quelques fois un regard derrière toi pour voir si Aaron te suivait. Ainsi donc, arrivée à destination, tu t'asseyais à une table ronde, posant le livre sur cette dernière sculptée dans du chêne. Se trouvait quelques personnes qui lisaient tranquillement. D'autres discutaient. Tu invitais donc le noble à savoir dans un sourire amical. La seule chose que tu souhaitais, c'était qu'il ne te pose pas de questions trop personnelles, qu'il s'amuse à vouloir te percer à jour comme il avait l'habitude de le faire. Tu n'aimais pas cela. Sauvage et réservée comme tu étais, tu te refermais sur toi-même, imprenable telle une tour en pierre.
Il y avait dans ton esprit, dans ton coeur une curiosité dévorante pour tout ce que tu croisais et la jeune femme n'avait pas fait exception à la règle. Chacunes de ses réactions, chacunes de ses expressions était un mystère qu'il se devait de percer. En face de cette incube, il se prenait pour Sherlock Holmes et avait pour Watson son seul esprit logique qui n'était d'ailleurs pas très développé. Conan Doyle, voilà un auteur qui valait le détour! Peut être relirait il pour la centième fois sa saga. Enfin, là n'était pas la question. Un livre par terre, un autre entre ses mains, la situation était des plus comiques mais, il se retenait de rire pour ne pas la mettre mal à l'aise. Il la savait sauvage, presque trop pour avoir été ammenée dans un monde civilisé. Elle aurait sans doute été mieux dans une de ses tribus vampiriques d'Amazonie, qui se terraient dans les bois et ne sortaient que la nuit pour chasser les rares humains qui s'y trouvait. Comment connaissait-il leur existence? Cette bibliothèque regorgait d'ouvrages rares et précieux parlant de tous et de rien et parfois même de sujet si complexe que seul des personnes à l'intelligence supérieure pouvait les comprendre. Ici, il avait appris beaucoup, ouvrant son esprit à des connaissances parfois trop étrange pour être répétés. Elle se baissa pour ramasser ce qu'il y avait par terre avant de l'envoyer valser sur une étagère pour prendre ce que lui tendait l'Irlandais. Machinalement, il reprit celui qu'elle avait mal ranger pour le mettre à sa place. Il n'était pas maniaque mais pour lui, ce lieu devait respirer l'ordre et la sérénité, que chaque chose soit à sa place. Heureusement, ce que tu lui avais proposé lui plaisait, ainsi, tu ne passais pas pour un lourdingue. Le jeune homme avait envie d'en savoir plus sur elle, d'apprendre à la connaître par ce qu'elle méritait que quelqu'un se penche sur son cas, que quelqu'un la voit comme une véritable personne et peut être l'aider à s'intégrer d'avantage. Lorsquelle accepta de passer un moment avec lui, Aaron eut un petit sourire victorieux. Il savait qu'elle se méfiait de lui et de sa fâcheuse tendance à poser des questions déconcertantes. C'est pourquoi, il la suivit en silence à travers les rangées majestueuses. Il avait l'impression de sentir chaque personne qui avait put passer par ici, sentir les histoires dont regorgaient chaque silence. Si ces murs pouvaient parler, que raconteraient-ils? Peut-être des bagarres et des amours, enfin, tout ce dont était fait la vie de nos jours et autrefois. Lorsqu'elle s'assit à une table, le brun se plaçat en face d'elle, la regardant sourire pour la première fois qu'il la connaissait. Avait-il réussit à faire mouche? Il aimait ce qui était différent, ce qui lui rappelait qu'il y avait encore plus étrange que lui. Le jeune homme fit tambouriner ses doigts sur le bois de chêne avant de se décider à parler:
-"Alors, quand as tu vu John pour la dernière fois?"
Il ne voulait pas la brusquer alors commencer à discuter de ce qui les a rapproché, de ce qui leurs a permis d'être amis était un bon moyen de détendre l'atmosphère. John était d'ailleurs l'initiateur des nombreuses relations qu'il avait noué sur cette île. Qu'aurait-il fait sans lui, il ne savait pas... Sans doute serait-il retourné en Irlande pourrir en tant qu'ambassadeur... Ici, il avait réussit à se reconstruire une vie de ses propres mains, elle ne lui avait pas été offerte sur un plateau par sa condition.
-"J'espère qu'il n'est pas trop sévère avec toi!"
Il se souvenait lorsque ce dernier lui avait appris toutes les ficelles de leur métier commun et combien il prenait un malin plaisir à le mettre en difficulté. Combien de fois aurait-il aimé lui rendre la monnaie de sa pièce mais, il avait vite compris que c'était pour son bien.
![Reading is good for health! [PV Opium] 140119021334958684](https://2img.net/h/nsa31.casimages.com/img/2014/01/19/140119021334958684.png)
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