1er juin 1938 à Glasgow en Écosse :
Je n'avais pas dormi depuis des jours, j'étais tellement excitée de pouvoir enfin partir de Glasgow, cette ville qui ne m'apportait que désespoir et infortune. Je voulais fuir cette famille qui ne me méritait tout simplement pas. Entre un père alcoolique et une mère prostitué, je peux vous dire que la vie n'était pas toujours rose. Enfaîte elle ne l'a jamais été pour moi : c'est peut-être pour ça que je suis aussi dure. Bon c'est vrai il faut le dire j'ai un sale caractère (Têtue, capricieuse...) mais je ne méritais pas de tomber chez une famille de barges ?!
J'avais enfin réussie à embarquer sur LE bateau qui m'emmènerait vers cette terre bénie de rêves : la Floride. À 25 ans, je n'avais que très peu d'argent sur moi puisque tout était partie dans le billet d'embarquement. Il fallait donc que j'arrive au plus vite en Floride, afin de pouvoir travailler dans cette troupe qui m'avait gentiment accepté. Une troupe de danseuses m'avait contacté lors de mon séjour aux États-Unis. J'avais été très heureuse de savoir que ma vie allait vraiment commencer. Plus de soucis, de vol, de magouilles en tout genre, de coups et d'engueulades : j'allais enfin être LIBRE.

Après plusieurs jours, semaines, voire mois, de traversée, j'allais enfin poser un pied-à-terre. Malheureusement, mon bateau n'arriva jamais à destination. Il fut embarqué dans un courant qui entraîna sa perte. Tout le bateau fut sans dessus-dessous, je ne savais plus où je me trouvais. La dernière chose que je vis fus des femmes et des enfants en pleurs ainsi que des hurlements. Il faisait noir, je ne voyais plus rien, j'avais du sans doute me cogner la tête et tomber dans les profondeurs de la mort ?
Des bruits sourds me ramenèrent à la réalité. Mes yeux s'ouvrirent d'un coup et je crus être plongée dans une tout autre dimension. Mes oreilles sifflaient, un mal de tête épouvantable s'était installé dans ma tête, j'étais poisseuse et couverte de sang et du sable collaient dans mes cheveux. Je me relevais précipitamment quand je ne vis ... absolument rien.

Des débris de bois flottaient autour de moi et quelques corps étaient échoués sur cette plage qui semblait être abandonnée. Il n'y avait que de l'eau à perte de vue et je n'avais aucune idée d'où je pouvais bien être. Il fallait que je marche, que je me réfugie quelque part, car j'entendais déjà des voix qui se rapprochaient de plus en plus. Je réussis à me lever même si mes jambes étaient vraiment amochées. Je ne les sentais plus trop, mais une voix dans ma tête me disait de courir et c'est que je fis. Une jungle se trouvait non loin de là, je m'enfonçais parmi cette végétation étouffante mais sécurisante à mes yeux. J'entendis des cris d'horreurs provenant de la plage ce qui me fit courir de plus belle. Malheureusement je ne fus pas assez rapide, car je fus arrêtée par une ombre qui me frappa au coin de la tête. Je m'écroulai sur le sol, encore consciente pensant que c'était ma dernière heure quand j'entendis : "Tu penses qu'on peut lui emmener ?". Silence puis une seconde voix répondit "Même si elle est amochée, regarde la, elle l'a réjouira amplement." Puis je sombrais dans les bras de Morphée ou plutôt entre les mains de la famille Bridgestone.



1er juin 1940 à Heartkiller :
Voilà maintenant deux ans que je me trouvais au service de sa majesté Esfir C. Bridgestone. J'avais passé neuf mois à son service en tant qu'esclave et pour me remercier de mes bons et loyaux services, elle me transforma en vampire afin de devenir sa deuxième succube attitrée. J'étais fière de ce choix et c'était un honneur pour moi de faire un peu partie de cette famille si célèbre. Mais revenons au commencement !


Après m'être évanouie dans cette jungle, je me réveillais dans une sorte d'antichambre, posée sur un sofa. Tout tournait autour de moi et je sentais une présence à mes côtés. J'entrouvris les yeux et aperçu une créature de rêve, une femme brune aux yeux envoutant : elle ressemblait à une déesse. Elle m'hypnotisait et je ne pouvais détourner mon regard. Elle m'apprit beaucoup de choses, notamment que dorénavant je travaillais à son service et que je lui devais fidélité et respect. Je ne voulais pas contester ses ordres, de peur de perdre la vie. En effet, cette sublime créature n'était autre qu'une vampire et au sang noble puisqu'elle faisait partie de la famille qui gouvernait l'île où je me trouvais : Heartkiller. C'était une île située à la pointe des Bermudes, voilà qui expliquait toutes ces disparitions.

Dans un premier temps je ne savais pas qui croire, je pensais que j'étais déjà morte et que j'étais tout simplement en enfer. Je menais une vie bien nulle, il faut l'admettre en tant qu'esclave, mais ma beauté me sauva. Un jour, Esfir me donna ce que je rêvais depuis bien trop longtemps ; l'immortalité. Elle me sortit de ce mutisme qu'était l'humanité et tout changea du tout au tout. Je devins encore plus belle qu'auparavant, mais aussi plus forte, plus désirable, plus sadique et plus perverse dans mes actions. J'adorais faire du mal aux pauvres humains, ça m'émoustillait. Il faut l'admettre j'étais devenue une totale psychopathe. La succubattitude était le meilleur présent qu'on ne m'est jamais offert. J'avais une vie de rêve, des partenaires de folie, une maitresse en or....quoi de mieux ?
Je n'étais pas prête de changer pour rien ni personne.


Voilà ce que je vivais au quotidien, rapporter des pauvres petits humains pour dîner, mais aussi pour m'amuser. Les traques dans la jungle était ma partie préférée. Quand je repensais à ma vie d'avant, je riais bien car c'était insignifiant par rapport à ce que je vivais dès à présent.