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 When the soldier meets the white dove [END]

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Caleb N. Grimm
killer & hunter
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Caleb N. Grimm

✤ LETTRES A LA POSTE : 380
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 19/03/2013
✤ AGE : 35
✤ OU TU TE TROUVES ? : Jamais très loin...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Marshal fédéral et Hunter
✤ HUMEUR : Sur mes gardes!

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MessageSujet: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyLun 24 Juin - 20:49



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Caleb avait passé sa journée dehors. Soraya l’avait suivi et aidé à ramasser des provisions, mais au bout de deux heures, sa jeune sœur avait décidé d’explorer des ruines. Bien qu’intrigué lui aussi, il avait repris son chemin. L’endroit était reculé et en plein jour, elle ne risquait rien. Chacun ayant une sacoche, il laissa celle de sa sœur  contenant le reste des provisions car il en aurait besoin tout à l’heure. Après tout, eux aussi avaient besoin de manger pour rester au niveau. Lui en avait déjà une, mais elle n’était pas pour eux, mais pour Lexie. Tous les deux jours, le jeune homme partait faire le plein de provisions pour la jeune femme. Sa sœur et lui avaient pris l’hôtesse de l’air sous leur aile et Caleb mettait un point d’honneur à venir s’enquérir de son état régulièrement. Il ne voulait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Surtout qu’elle ne connaissait rien à cette vie exécrable. Lui-même n’aurait peut-être pas tenu s’il n’avait pas eu la formation et l’endurance pour.  Les journées étaient chaudes, étouffantes, où le moindre effort demandait de la volonté et du courage pour le commun des mortels. Habitué à vivre à la dure, Caleb parvenait à faire abstraction du climat tropical de cette île. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’il aimait cet endroit. Au contraire, il détestait ce trou paumé. S’il pouvait d’un claquement de doigt s’en échapper, il le ferait sans regret. Malheureusement, quitter les lieux s’avéraient plus difficile qu’il ne l’aurait cru. Et qu’il y ait des vampires dans le coin n’arrangeait rien du tout malheureusement.

Le soleil était encore haut dans le ciel, mais Caleb était ici depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’ils étaient plus en fin d’après-midi qu’au début. La lumière n’offrait pas les mêmes couleurs à la végétation environnante. Alors il préférait ne pas trop s’attarder. Il avait marché pendant des heures, faisant des kilomètres, pour trouver de quoi se sustenter.  D’ailleurs, il avait même pris le temps de cuire la viande ce matin. Pourquoi ne pas le faire au moment du dîner ? Simplement pour ne pas attirer les suceurs de sang une fois la nuit tombée. L’odeur de la viande au feu de bois n’aidait en rien les survivors dans leur « retraite » nocturne. Ils ne voulaient pas qu’on leur tombe dessus. Alors pour ne pas être trahi par la fumée, Soraya et lui avaient décidé de cuire les mets nécessaires tôt le matin, ainsi, l’odeur s’évaporait puis disparaissait bien avant que les prédateurs sortent chasser. Et puis manger de la viande froide n’était pas mauvais du tout. Ça le faisait toujours penser au sandwich au poulet qu’il prenait quand il était en planque. La viande était froide mais très bonne.

Il laissa son regard parcourir la végétation luxuriante. Il avait tellement parcouru cette partie de la jungle qu’il en connaissait chaque bosse, chaque trou, chaque racine insidieuse. Il aurait pu courir à toute allure pour fuir un adversaire sans se prendre une branche en plaine face, ou se prendre les pieds dans un quelconque nid de poule. Il avait repéré le terrain à maintes reprises, comme il avait l’habitude dans son job.

Avant de rejoindre Lexie, il passa à la plaque « Grimm » comme il aimait l’appeler, pour prendre la viande cuite qu’il avait mise de côté pour la jeune femme. Il n’allait quand même pas se balader avec toute la journée au risque qu’elle prenne chaud et pourrisse. Il n’était pas là pour intoxiquer Lexie.  Des fruits dans sa sacoche et les morceaux de viande bien enveloppés dans des grandes feuilles propres, il se dirigea vers la planque de la jolie blonde. Il fit de nombreux détours pour fausser les pistes, pataugeant dans la rivière sur son chemin, n’en ressortant que plusieurs kilomètres plus loin, brouillant totalement les pistes. Il était hors de question que son passage puisse mener ses maudits suceurs de sang jusqu’à elle.

Après une bonne heure de marche alors qu’il ne lui en aurait fallu que 20 minutes, il inspecta les lieux, s’assurant que personne ne rôdait dans les parages. Bien que le soleil brille encore, il avait décliné au fur et à mesure de son expédition. Il faisait un peu plus sombre que tout à l’heure. Il ne craignait rien encore. Il ne ferait pas nuit avant deux voire trois heures. Rien de bien dramatique. Il frappa à la porte, selon le code qu’ils avaient mis en place. Deux coups, puis trois coups, puis deux coups. Même si les vampires n’étaient pas de sortis, il faisait toujours comme ça, rassurant la jeune femme qu’il ne s’agissait pas d’un autre humain. Quelque secondes après, il vit la porte s’ouvrir sur de magnifiques yeux verts. C’était sûrement la première chose qu’il avait remarqué chez elle. Excepté qu’elle était hôtesse de l’air, lorsque sa sœur et lui s’étaient rendus sur le lieu du crash.

« Bonjour Lexie. » dit-il d’un mince sourire.

Il nota qu’il n’y avait personne aussi dans  le petit cabanon en bois. On ne sait jamais, au cas où, il préférait s’en assurer.

« Je peux ? » demanda-t-il par correction.


Il ne s’invitait jamais sans l’autorisation de la jeune femme. Elle lui céda le passage. S’engouffrant à l’intérieur, il ne put s’empêcher de jeter un œil par-dessus son épaule, comme s’il se sentait épié. En pleine jungle, le soleil encore parmi les vivants, peu probable. Juste les bonnes vieilles habitudes.

« Comment tu vas ? » s’enquit-il, espérant que malgré la situation, elle n’avait pas rencontré de problèmes.

« Est-ce que tu as rencontré des problèmes dernièrement. Fais des rencontres ? »

Lexie était sur l’île depuis plus d’un mois à présent. Elle se débrouillait plutôt bien d’ailleurs. Mais Caleb avait ce côté protecteur qu’il tentait de maîtriser. Elle avait 24 ans ! Merde, encore plus jeune que sa propre sœur. Normal qu’il veuille la protéger. Dès le début de leur rencontre, il lui avait demandé de passer au tutoiement. Le « vous », ça faisait trop…trop vieux. Depuis, ils se tutoyaient comme s’ils se connaissaient depuis des années. Et c’était quand même plus amical au fond.

Si Caleb posait aussi de telles questions, et Lexie le savait, il avait été franc avec elle, c’était pour s’assurer qu’elle allait bien, qu’aucune ne planait sur elle. Et puis elle n’était pas ici depuis très longtemps, contrairement à lui. Caleb pouvait sentir le danger à des kilomètres à la ronde. C’était peut-être une façon de parler, mais il avait l’instinct du flic et si Lexie lui rapportait des éléments intéressants, il saurait les analyser. Et il avait demandé à la jeune femme d’être honnête avec lui et de ne rien lui cacher parce que ça pouvait sauver leur peau à tous. Sa sœur et lui avaient rencontré tellement de vampires, d’incubes et de succubes qu’ils pouvaient les reconnaître facilement. Malheureusement, Lexie n’avait pas cette expérience-là et elle pouvait tous les mettre en réel danger.




Dernière édition par Caleb N. Grimm le Lun 5 Aoû - 11:09, édité 1 fois
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Lexie O. Thredson
et mes rêves s'accrochent à tes phalanges
et mes rêves s'accrochent à tes phalanges
Lexie O. Thredson

✤ LETTRES A LA POSTE : 138
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 21/04/2013
✤ AGE : 26
✤ OU TU TE TROUVES ? : Chez Samaël
✤ EMPLOI/LOISIRS : autrefois hôtesse de l'air
✤ HUMEUR : terrifiée

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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyVen 19 Juil - 21:10

don't make me sad,
don't make me cry
Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.
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Il n’y a qu’une chose qui ne s’achète pas sur Terre ; Le temps. Peu importe qui vous êtes, votre passé, votre culture, votre religion, votre orientation sexuelle, votre pays… Le temps passe à la même vitesse pour tout le monde, les journées durent vingt-quatre heures, et c’est pareil pour tous. Le temps ne se rattrape pas. On essaye, bien sûr, mais on finit par être nous-mêmes rattrapés par le temps. C’est vicieux. Et pourtant, le temps est précieux. On a besoin de temps pour tout. Tout est une question de temps, si on y réfléchit bien. Le passé, le présent, l’avenir… Nos vies tournent autour du temps qui s’écoule. On vieillit un peu plus au fil des semaines, des mois, des années. On grandit, on mûrit, et on s’aperçoit petit à petit que la vie n’est plus aussi longue que l’on l’avait imaginée, que le temps nous manque. Alors on fonde une famille, on essaye de bâtir quelque chose de solide qui nous survivra et qui laissera une trace de notre passage sur Terre. Car lorsqu’on est à court de temps, qu’on devient vieux et aigri, et qu’on semble avoir vécu trente vies, c’est le signe que le sablier arrive à son terme. Que la Grande Faucheuse se prépare.

Coincée sur cette île, sans repère, et  risquant sa vie à chacune de ses respirations, Lexie savait que son temps lui était compté. Elle ne voulait pas rester là, les bras ballant, à attendre que la mort vienne l’accueillir. Non, elle voulait se battre, elle voulait que sa vie vaille la peine d’être vécue. Ce n’était pas gagné d’avance. Son moral était plus bas que terre. Elle ne pouvait pas accepter d’être condamnée à passer le reste de ses jours sur cette île. Ce n’était même pas envisageable pour elle. Cet endroit n’avait rien de bon à lui apporter, il n’y avait pour rien elle ici. Certes, les lieux étaient vraiment magnifiques et valaient peut-être le coup d’être admirés, mais ce n’était qu’une façade. Les apparences sont souvent trompeuses, et dans ce cas-ci, ce proverbe était bien vrai. Dans l’envers du décor, l’océan bleuté revête sa robe rouge, teintée du sang de toutes ses victimes noyées, broyées, tuées dans un crash ou un naufrage. Les arbres, hauts et feuillus, camouflent les cris et les appels à l’aide. Ne parlons pas du reste de cette végétation, bien souvent venimeuse.

Il devait être aux environs de seize heures, à en juger par la position du soleil, lorsque Lexie retourna à sa cabane. En effet, elle avait passé la journée dehors, après avoir longtemps débattu entre ces deux choix : Rester à l’intérieur et se morfondre, ou sortir et essayer de penser  à autre chose. Elle avait opté pour la seconde solution. Lexie détestait déprimer. Elle détestait tous ces sentiments négatifs. Elle voulait être forte, et ne pas se laisser abattre. Après tout, l’espoir était la seule chose qu’il lui restait. La jeune femme fut sortie de ses pensées en entendant frapper à la porte. Elle reconnut aussitôt Caleb, de par le code qu’ils avaient établi ensemble. Lexie alla donc ouvrir la porte, et esquissa un sourire en voyant le chasseur. S’ils s’étaient rencontrés dans un autre contexte que celui-ci, sans doute ne se seraient-ils jamais intéressés l’un à l’autre. Même s’ils avaient à peu près le même caractère, il y avait une assez grande différence d’âge entre eux. Mais la jeune femme devait bien l’admettre. Dans toute cette horreur, elle avait eu la chance de le rencontrer. Ils se saluèrent, mais Lexie en oublia ses manières. « Je peux ? » La demoiselle haussa les sourcils, surprise qu’elle ait elle-même oublié de l’inviter, et s’écarta pour le laisser passer. « Oh, oui, bien sûr, excuse-moi. »  

Lexie ne put s’empêcher de remarquer que Caleb semblait tendu. Le soleil brillait encore, alors pourquoi s’inquiétait-il ? Les vampires n’allaient pas sortir maintenant, il n’y avait quasiment rien à craindre. Ou peut-être… Peut-être savait-il, pour ses rencontres quelque peu indésirables ? « Comment tu vas ? » Lexie referma la porte et croisa les bras sous sa poitrine. « Bien. Enfin, aussi bien que je pourrais aller ici. » Elle sourit faiblement. « Et toi ? » Lexie ne doutait pas une seconde qu’il allait bien. C’était Caleb ! Pour elle, il était invincible, solide comme le roc. Il avait toujours des idées, des plans auxquels elle n’aurait jamais songés. Sincèrement, il l’impressionnait. « Est-ce que tu as rencontré des problèmes dernièrement. Fais des rencontres ? » Il était sûrement au courant. Mais comment pouvait-il l’être ? Elle n’avait parlé de Christopher et Samaël à personne. Elle savait que Soraya et Caleb désapprouverait ces relations, et elle pouvait parfaitement les comprendre  seulement voilà, le mal était déjà fait. Mais Lexie savait que Christopher ne représentait pas un danger pour eux. Il n’avait pas touché à un seul de ses cheveux ! Il s’était même conduit comme un gentleman, il fallait l’avouer. Quant à Samaël, il était juste humain, et ils ne s’étaient rencontrés qu’une seule fois alors… Pourquoi en parler ? « Non…Non, et toi ? » Lexie lui sourit timidement, espérant que Caleb n’insisterait pas sur ce sujet, et qu’il ne poserait pas plus de question. Elle n’aimait pas lui mentir, elle détestait même. Mais ce n’était pas des informations importantes de toute façon. Il se serait affolé pour rien, et il était déjà bien trop méfiant ainsi. Autant ne pas en rajouter !

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Caleb N. Grimm
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Caleb N. Grimm

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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptySam 20 Juil - 20:22



Parfois, Caleb avait l’impression de se battre contre des moulins à vent, tel Don Quichotte, partant à l’aventure sans se rendre compte qu’il n’a pas conscience de l’ampleur de la tâche à accomplir. C’est un peu ce qu’il vit sur cette île. Il a la mauvaise impression d’être en mission permanente et ce n’est pas de tout repos. C’est épuisant, parfois lassant. Se dire qu’il n’y a pas que sa peau à sauver est sûrement le plus problématique pour Caleb, dans le sens où sa sœur est à ses côtés. A cause de sa présence, il se bat quotidiennement pour elle, afin de partir d’ici en vie. Mais… On ne peut pas toujours gagner à tous les coups. On ne peut pas sauver tout le monde. C’est impossible ! Et cet ancien agent l’a appris à ses dépens très tôt, lorsqu’il n’était encore qu’un adolescent, en perdant son oncle, tué par balle. Et puis lors de sa formation à l’école de police et durant sa carrière. On perd des collègues, voire pour certains des amis. On n’est pas sur les lieux quand il faut… ou bien on a eu affaire à un adversaire plus vicieux, qui ne nous a laissé aucune chance de s’en sortir indemne. Combien de fois Caleb s’était demandé pourquoi il en ressortait vivant et pas les autres ? Non pas qu’il ne se mouillait pas, bien au contraire. Il ne savait juste pas justifier « ça »…  Ce « ça » qu’il semblait avoir dans le sang depuis toujours, comme un camé en manque d’adrénaline. Mais… Cette bonne fée qui veillait apparemment sur lui ne l’avait pas suivi jusqu’ici.

Sérieusement, il ne rêvait que d’une chose ! S’en aller, retourner à son ancienne vie, en emmenant sa sœur, saine et sauve avec lui. Pourtant, Soraya ne semblait pas…comment dire ? Elle ne semblait pas tellement pressée de partir. Elle aimait vadrouiller dans les environs, libre, sans entrave… A part les suceurs de sang, mais comme elle aimait le danger et qu’elle était parfois totalement inconsciente… Sa jeune sœur avait toujours été une rebelle à sa façon, éprise de liberté, ne supportant pas les contraintes, les ordres et l’autorité. Elle a toujours aimé n’en faire qu’à sa tête. Un peu le contraire de lui, qui représentait l’autorité et qui était habitué à diriger et à donner des ordres à ses hommes. Quelques fois, avec Soraya, il se prenait la tête parce que mademoiselle ne se rendait pas compte qu’elle mettait sa vie en danger ou bien que si les flics lui mettaient la main dessus, elle risquerait gros. Ici, elle s’en allait parfois sans lui dire sa véritable destination, lui faisant croire qu’elle allait à tel endroit…alors que c’était faux. Caleb voyait sa façon de faire d’un très mauvais œil, mais il ne pouvait pas non plus être sur son dos 24/24h. Il n’était pas dupe au fond, et savait que sa sœur ne lui disait pas tout et qu’elle vadrouillait sûrement là il ne faut pas, avec le roi des boulets…ou des blaireaux, au choix.

Ça le ramenait à Lexie, qui encore plus jeune que sa sœur, ne semblait pas enfreindre les règles. Du moins, c’est ce qu’il espérait. Elle semblait plus raisonnable que Soraya, et Caleb l’en remerciait intérieurement de ne pas lui mener la vie dure comme le faisait sa sœur. Plus posée aussi, elle ne paraissait pas courir après le grand frisson, ce qui était rassurant. Déjà qu’il avait parfois des difficultés à veiller sur l’impétueuse Soraya, alors si en plus Lexie s’y mettait, il passerait sûrement à la manière forte. Attacher toutes les deux, dans un coin, ballonner. Pas de déambulation dangereuse, pas de bruit pour attirer les prédateurs… Peut-être qu’il devrait mettre son plan à exécution envers Soraya…même si elle lui en voudra pour les 10 prochaines années.


« Ça pourrait être pire. Donc ça va. » Dit-il en haussant les épaules.

Caleb avait toujours appris à se méfier. D’autant plus depuis qu’il avait été trahi par son coéquipier au cours d’une mission d’infiltration à Miami, lorsqu’ils travaillaient aux Stups’. Ils avaient intégré la mafia portoricaine, l’un des plus grands cartels de drogue du pays. Son coéquipier avait été corrompu… Et s’était retourné contre lui en le faisant tomber dans un guet-apens. Heureusement, par un énorme coup de chance, Caleb s’en était sorti, certes, avec quelques balles dans le corps, mais au moins son ex-coéquipier était en taule à présent. On comprend donc aujourd’hui l’origine de sa méfiance. Caleb voulait la croire. Il ne voyait d’ailleurs pas pourquoi il ne la croirait pas. Mais son instinct de flic ne l’avait jamais trahi. Peut-être qu’elle n’osait pas de peur qu’il ne se mette en colère ? Pourtant, ce n’était pas son genre. Mais il est vrai qu’ils se connaissaient depuis peu et que Lexie ne pouvait pas le savoir. Un doute s’était insinué en lui, mais il se demandait aussi un peu s’il n’était pas en train de virer parano. Cette île n’aidait en rien aussi.

Pourtant, quelque chose dans la réponse de Lexie…l’interpellait. Il n’arrivait pas à savoir si c’était son hésitation ou le fait que son attitude avait comme…changée. Il l’observa quelques secondes, avant de reprendre la parole.


« Peu importe qui tu rencontreras…Fais attention à toi. Ne fait confiance à personne. On rencontre vraiment peu de personne dans le coin. Il y a peu d’humains survivants. Les autres sont des esclaves et ne s’aventurent pas ici. »

Il marqua un temps d’arrêt. Il ne voulait pas se montrer autoritaire, ni passer pour un vieux con, mais il appréciait la jeune femme, les efforts qu’elle faisait pour survivre, continuer à avancer. Il ne voulait pas que tout cela soit réduit à néant parce qu’elle aura placé sa confiance en quelqu’un qui ne lui voulait pas du bien. Surtout jeune comme elle était, et douce, elle risquait de se faire embobiner sans l’imaginer une seule seconde. Il hésita, puis continua.

« Tu sais au début, lorsque Soraya et moi sommes arrivés ici… Dans les premiers temps, on n’arrivait à comprendre ce qui pouvait se passer ici. On n’en avait aucune idée. Une nuit, alors qu’on faisait une ronde, on a entendu des hurlements si horribles qu’ils nous ont tétanisés sur place pendant quelques secondes. Evidemment, Soraya n’a pas pu s’empêcher de se diriger là où il ne faut pas… Et nous sommes tombés sur une scène d’horreur. Des corps humains formaient un tas de membres sans vie…pour la plupart. Les autres qui étaient encore en vie se sont vu brûler… Je te laisse deviner les coupables de cette boucherie. »

Soraya et lui n’avaient plus jamais reparlé de cette nuit-là. Evidemment, ils avaient été repéré rapidement, et ils s’étaient vu contraint de fuir à en perdre haleine… Ils avaient failli y laisser leur peau à plusieurs reprises, mais ils avaient réussi à s’en sortir.

« Et puis parfois, on fait des rencontres tout à fait banales…en apparence. Ils ont l’air inoffensif, certains sont très doués pour ça avec leurs belles paroles. Et puis d’autres sont d’une extrême beauté… Ces créatures ont des capacités hors-normes, elles peuvent nous berner, nous séduire, nous manipuler comme elles l’entendent. Certaines nous ont attaquées sans préavis… D’autres nous ont laissé partir sans rien nous faire. Mais cette dernière catégorie est plutôt rare. Nous sommes considérés comme des humains libres, nous les intriguons beaucoup. Non, nous les amusons. Nous sommes un divertissement jusqu’à ce qu’ils nous tuent ou nous asservissent. »

Il se passa une main sur son visage, comme pour ôter la fatigue accumulée, puis repris tranquillement.

« Je sais bien que je peux paraître…un peu trop autoritaire parfois, mais je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoi que ce soit. Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, ne l’oublie pas. Ça pourrait te sauver la vie. »

Le message de Caleb était clair. Certes, certains pouvaient se montrer polis et courtois, mais cela cachait juste leurs mauvaises intentions. Il tenait vraiment à ce que Lexie prenne soin d’elle et se méfie de la moindre rencontre faite. Il espérait qu’elle comprendrait son inquiétude et sa volonté de la savoir en sécurité.
Quant à la question de la jeune femme, sur le fait s’il avait rencontré des personnes indésirables ou pas, il hésita, puis se montra honnête...en partie.


« Quelques bannis seulement. » avoua-t-il, en évitant de parler d’Opium.

Il ne voulait pas inquiéter Lexie, surtout qu’elle n’avait rien à craindre de la succube étant donné qu’elle semblait obnubilée par lui, ce qui était perturbant et particulier quand même. Mais il la gardait loin de la jeune hôtesse de l’air au cas où. Il ne faudrait pas qu’elle soit prise d’une frénésie meurtrière et s’en prenne à la jolie blonde.
Afin de détendre un peu l’atmosphère qui s’était alourdie sensiblement, Caleb s’assit sur le rebord de la paillasse qui servie de lit à la jeune femme puis ouvrit sa sacoche.


« Je t’ai apporté un peu de nourriture. » dit-il en sortant 2/3 fruits, et un paquet de feuilles, dans lequel Caleb avait enveloppé quelques morceaux de viandes.

Cette dernière avait été cuite ce matin, alors même si elle était froide, elle était mangeable. Ça avait un goût de poulet, et même si ce n’était pas digne d’un restaurant 4 étoiles, c’était mieux que rien. Et puis les protéines étaient une vraie source d’énergie pour les muscles. Ils en avaient besoin. C’est son côté cartésien qui parle ici. Ça permet de garder l’esprit clair parfois lorsqu’on est sur cette île.


« On a cuit la viande ce matin pour ne pas attirer les prédateurs. Mais elle est bonne. Elle a un goût de poulet un peu. »

Il se leva pour poser le tout sur la planche de bois bancale qui servait de table. L’endroit avait été aménagé avec du matériel récupéré autour des crashs. Ce n’était pas l’hôtel, mais c’était rassurant et mieux que rien. Il aurait voulu en ramener plus, sauf que malheureusement, ce n’était pas évident. Il n’était pas seul, Soraya avait aussi besoin de manger et de conserver ses forces. Avec trois bouches à nourrir, il était obligé de s’aventurer de plus en plus loin dans la forêt pour trouver de quoi subvenir à leurs besoins. C’était épuisant, mais il ne voyait pas d’autres moyens. A part peut-être se rendre en ville dans la journée, sauf que les risques encourus étaient bien trop chers payés. Le problème ne semblait pas avoir de solution. Peut-être devrait-il en discuter avec sa sœur pour voir si elle avait une idée… Bien qu’il appréhende sa réponse.

« Désolé de ne pas t’avoir apporté un peu plus. Trouver de quoi survivre n’est pas aisé. Mais je reviendrai dans deux jours avec d’autres provisions. »

Il prit sa gourde qui pendait sur sa hanche pour boire un peu. Il ne s’en était pas rendu compte, mais il mourrait de soif. Après trois/quatre gorgées –il se rationnait-, il se souvint que sa sœur lui avait transmis un message.

« Ah oui… Soraya m’a dit de te dire qu’elle passerait te voir demain. »

La conversation se poursuivait normalement. Il était important de continuer à dialoguer, de prendre soin des autres et de soi-même pour conserver les valeurs et les qualités qui font un homme. Ce n'était pas parce qu'ils étaient des humains survivants en pleine jungle qu'il devait se transformer en homme des cavernes...ou en Tarzan.
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Lexie O. Thredson
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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyDim 21 Juil - 12:12

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Il ne la quittait pas des yeux.  Il l’observait, comme s’il attendait qu’elle avoue enfin son mensonge. Lexie détourna le regard, mais elle pouvait encore sentir le regard pesant de Caleb sur elle. Elle se sentait mal de lui avoir caché la vérité, sincèrement. « Peu importe qui tu rencontreras…Fais attention à toi. Ne fait confiance à personne. On rencontre vraiment peu de personne dans le coin. Il y a peu d’humains survivants. Les autres sont des esclaves et ne s’aventurent pas ici. » La jeune femme tourna la tête vers lui, légèrement troublée. Il y avait des sous-entendus dans ses mots. Il ne la croyait pas, il ne lui faisait pas confiance. Lexie se sentit vexée. Certes, elle lui avait menti  mais elle avait pensé qu’il avait confiance en elle. Elle savait ce qu’elle faisait. « …Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? » La plus grande faiblesse de Lexie était sûrement sa naïveté. A cause d’elle, la jeune femme restait toujours pleine d’espoir. Alors même si elle savait que les statistiques indiquaient que peu de personnes survivaient aux crashs et aux naufrages, elle se plaisait à penser que cette fois, ils avaient peut-être eu de la chance, et que la plupart était en  vie. Elle avait encore du mal à accepter l’horreur de cette réalité. « Tu sais au début, lorsque Soraya et moi sommes arrivés ici… Dans les premiers temps, on n’arrivait à comprendre ce qui pouvait se passer ici. On n’en avait aucune idée. Une nuit, alors qu’on faisait une ronde, on a entendu des hurlements si horribles qu’ils nous ont tétanisés sur place pendant quelques secondes. Evidemment, Soraya n’a pas pu s’empêcher de se diriger là où il ne faut pas… Et nous sommes tombés sur une scène d’horreur. Des corps humains formaient un tas de membres sans vie…pour la plupart. Les autres qui étaient encore en vie se sont vu brûler… Je te laisse deviner les coupables de cette boucherie. » Lexie sentait une boule se former dans sa gorge à l’écoute du récit de Caleb. Des histoires ainsi n’existaient que dans les films d’horreur, c’était tellement affreux et cruel. La demoiselle se pinça les lèvres pour ne pas verser de larmes. Elle était consciente de la véracité des propos de Caleb, mais elle ne comprenait pas pourquoi est-ce qu’il lui racontait tout ça. Voulait-il l’effrayer ? Se venger du mensonge qu’elle lui avait fait entendre ? Lexie ne savait pas. Caleb avait beau vouloir la protéger, la demoiselle trouvait parfois qu’il en faisait trop. Et ce soir était une preuve de plus. Elle essayait de ne pas baisser les bras, de trouver un peu de bonheur et de réconfort, et lui il tentait de l’effrayer.

« Et puis parfois, on fait des rencontres tout à fait banales…en apparence. Ils ont l’air inoffensif, certains sont très doués pour ça avec leurs belles paroles. Et puis d’autres sont d’une extrême beauté… Ces créatures ont des capacités hors-normes, elles peuvent nous berner, nous séduire, nous manipuler comme elles l’entendent. Certaines nous ont attaquées sans préavis… D’autres nous ont laissé partir sans rien nous faire. Mais cette dernière catégorie est plutôt rare. Nous sommes considérés comme des humains libres, nous les intriguons beaucoup. Non, nous les amusons. Nous sommes un divertissement jusqu’à ce qu’ils nous tuent ou nous asservissent. » Lexie pensa aussitôt à Christopher, qui l’avait laissée partir et avait même pris un peu soin d’elle. Dans ces cas-là, difficile de penser que ces créatures étaient aussi capables du pire. Mais ce qui la choqua le plus furent les derniers mots de Caleb. Il en parlait comme si c’était inévitable, comme s’il savait qu’ils allaient tous les trois, avec Soraya, finir esclaves ou tués. Lexie n’aimait pas ça du tout. Pourquoi Caleb s’acharnait-il à briser tout espoir en elle ? La jeune femme espérait encore pouvoir quitter l’île et retourner chez elle, et il le savait. Elle ne voulait pas être victime de cette fatalité, elle voulait rester vivante et libre.

Lexie remit quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles et répondit enfin. « J-je sais tout ça, Caleb.  Tu me l’as déjà répété, environ une centaine de fois. Je ne suis pas une enfant, je n’ai pas besoin que l’on me répète cent fois les même choses pour comprendre. » Lexie lui sourit, voulant qu’il sache qu’elle ne lui en voulait pas. Même si elle détestait quand il partait dans ses monologues à propos de la cruauté des créatures de cette île. C’était agaçant et touchant à la fois. « Je sais bien que je peux paraître…un peu trop autoritaire parfois, mais je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoi que ce soit. Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, ne l’oublie pas. Ça pourrait te sauver la vie. » Lexie respectait trop Caleb pour le bouder. Il avait fait tellement de choses pour elle, elle lui en serait éternellement reconnaissante. « Je n’oublierai pas, c’est promis. »

Lexie le questionna ensuite quant aux rencontres qu’il avait fait de son côté. Il sembla hésiter avant de finalement répondre. « Quelques bannis seulement. » Voyant qu’il ne désirait pas s’étendre plus sur le sujet, Lexie ne lui posa pas d’autres questions. Le beau brun alla s’asseoir sur la paillasse, et la jeune femme le suivit aussitôt, s’asseyant à ses côtés. « Je t’ai apporté un peu de nourriture. » Lexie sourit. Il pensait tout le temps à elle et était toujours plein de gentilles attentions à son égard. La jeune femme appréciait beaucoup sa compagnie car même s’ils n’étaient pas toujours du même avis, il était toujours là pour elle. Il s’inquiétait, il la protégeait… C’était vraiment adorable et touchant.  Lexie le regarda sortir la nourriture et sentit son estomac crier famine en voyant les aliments. « C’est gentil, merci. Mais tu as mangé aussi toi, hmm ? Je ne veux pas que tu te prives pour moi. » A force de penser aux autres, Caleb semblait parfois oublier de penser à lui également.

« On a cuit la viande ce matin pour ne pas attirer les prédateurs. Mais elle est bonne. Elle a un goût de poulet un peu. » Lexie esquissa un sourire. Elle ne posa pas de question concernant la provenance de la viande, ne voulant pas être dégoûtée. Enfin, non, dégouté n’était pas le mot approprié. Quand on est affamé sur une île, toute nourriture nous parait délicieuse et exquise. « Ca me donne faim ! »  Caleb posa la nourriture sur la planche servant de table et Lexie retira ensuite délicatement les feuilles recouvrant la viande. Elle en prit un morceau avec les doigts, hé oui pas facile de trouver des fourchettes, et commença à le manger, apaisant sa faim naissante. « Désolé de ne pas t’avoir apporté un peu plus. Trouver de quoi survivre n’est pas aisé. Mais je reviendrai dans deux jours avec d’autres provisions. » Lexie leva les yeux au ciel. « Caleb, tu n’as pas à t’excuser, tu fais ton maximum et puis je… Tu m’as appris à chasser ! Je sais aussi me débrouiller seule tu sais. J’apprécie beaucoup tout ce que tu fais pour moi, mais tu penses pas que tu devrais…te détendre…un peu ? » C’était presque mission impossible. Comment se détendre sur une île déserte infestée de vampires et de bêtes sauvages ? Lexie était peut-être stupide mais elle voulait, ne serait-ce que quelques heures, ignorer ce qu’il se passait à l’extérieur. « Tu n’as pas à porter autant de responsabilité sur tes épaules Caleb, tu n’es pas une machine, tu ne peux pas toujours tout contrôler. » Lexie continua de manger, proprement, histoire de ne pas avoir l’air d’une ogresse mal élevée.

« Ah oui… Soraya m’a dit de te dire qu’elle passerait te voir demain. » La jeune femme sourit, elle appréciait également beaucoup Soraya. Elle était la seule femme qu’elle avait rencontré jusque maintenant et, même si elle se plaisait aussi auprès des hommes, ça faisait du bien de retrouver un peu de féminité dans ce monde de brutes. « Pas de problème. »  Lexie termina de manger, en ayant laissé un peu pour le lendemain puis reprit la parole. « Tu crois qu’on pourra retourner chez nous, un jour … ? »

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Caleb N. Grimm
killer & hunter
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Caleb N. Grimm

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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyLun 22 Juil - 21:07



Si Caleb se comportait ainsi, c’était parce qu’il possédait cette fibre protectrice qui, pour tout avouer, lui bouffait bien la vie parfois. Il aurait aimé être insensible et se foutre royalement du devenir des autres, mais il n’y arrivait pas. Lorsque Soraya et lui étaient tombés sur la jeune femme, Soraya avait tout de suite pris les choses en main. Mais lui, il avait préféré garder ses distances et observer. Il s’était senti obliger d’intervenir lorsque sa sœur se montrait trop dure avec elle. Certes, ils étaient dans la jungle, et ils devaient tous apprendre à survivre. Mais Soraya avait une façon bien à elle, un peu bourrin sur les bords, d’enseigner les choses. Pour arrondir les angles, il avait mis la main à la pâte.

« …Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? »

Il poussa un petit soupir, cherchant ses mots, afin de ne pas vexer Lexie. Il l’aimait bien cette fille, elle avait de nombreuses qualités, mais elle était trop naïve parfois, sûrement due à son jeune âge, et il avait parfois des envies de s’arracher les cheveux. Les doutes qui s’étaient insinués en lui se confirmaient et il n’aimait pas ça. Pour une fois, il aurait aimé se tromper, mais le trouble de la jeune femme était bien visible, surtout pour des yeux aussi experts que les siens. Elle craignait peut-être de le mettre en colère… ? Il préférait l’honnêteté pure et dure, plutôt que le mensonge. Il avait les épaules assez solides pour ça. Ne se rendait-elle pas compte qu’elle n’était pas seule dans cette histoire ? Il voulait autant la protéger que protéger sa sœur et lui-même. Il ne voulait pas qu’ils se retrouvent tous esclaves parce qu’un vampire aurait flairé leurs traces. Ce n’est pas qu’il ne lui faisait pas confiance, mais sa naïveté pouvait les perdre, et c’est surtout ça qu’il redoutait au fond.

« Je… Parce que lorsqu’on va sur les lieux des crashs, il n’y a souvent plus personne à sauver. Et le pire, c’est lorsque l’accident a lieu la nuit. Nous avons du mal à arriver les premiers, avant eux, pour tirer les rescapés de cet enfer. »

Il était agacé, même s’il ne le montrait pas, par le fait qu’il n’arrivait pas à lui dire clairement les choses. Il ne voulait pas qu’elle prenne la mouche et refuse de le voir par la suite. C’était embêtant dans le sens où avec ses hommes ou même avec Soraya, il pouvait se montrer franc et direct, sans risquer de froisser quiconque. Premièrement parce que ses hommes ne discutaient pas ses ordres et que deuxièmement, sa sœur le connaissait depuis toujours et savait que la plupart du temps, elle méritait qu’il se conduise ainsi avec elle. Mais avec Lexie, Caleb devait tourner sept fois la langue dans sa bouche pour ne pas se montrer trop brute de décoffrage. Surtout que s’il se montrait trop dur avec elle, il allait s’en vouloir par la suite.

« En fait, tu n’es pas obligé de me dire qui tu rencontres, je ne suis pas ton père, » dit-il d’un sourire crispé, « mais pense à toi, à Soraya et à moi… Il faut qu’on reste souder si on veut s’en sortir. S’il s’agit d’un humain, je n’y vois aucune objection, mais assure-toi que ce soit bien un humain et pas un loup déguisé en agneau. Ils sont doués pour ça. »

Et en parlant de loup, Caleb faisait référence aux vampires enjôleurs, qui aimaient berner les humains. Parfois, il se demandait s’il ne serait pas mieux que Lexie soit dans la même planque qu’eux. Au moins, ils auraient un œil sur elle, et elle ne mettrait pas sa vie en danger sans s’en rendre compte. Mais eux-mêmes, pour leur sécurité, ils avaient décidé qu’ils ne resteraient qu’à deux, car pour s’enfuir, en cas de pépin, c’était plus rapide et plus pratique aussi. Ça n’empêchait pas Caleb de s’inquiéter pour la sécurité de l’hôtesse de l’air. Il savait parfaitement qu’il se montrait trop protecteur, mais c’était dans sa nature. Nature d’autant plus exacerbée qu’ils se retrouvaient sur une île infestée de vampires et de bêtes sauvages. De quoi bien dormir la nuit ! Quand on est seul, ça passe encore. Mais quand on doit veiller sur autrui, c’est beaucoup plus compliqué. Soraya, même si elle savait se défendre, restait sa petite sœur. Elle était l’être le plus important de sa vie. Il n’imaginait pas un monde sans elle. Alors imaginez ce qu’il peut ressentir quand elle part en vadrouille pendant des heures… Croyez-le, il résiste de toutes ses forces pour ne pas l’attacher et la ballonner. Quand à Lexie, bien malgré lui, il s’était attaché à elle, et il souhaitait vraiment qu’elle quitte l’île saine et sauve. Voilà pourquoi il veillait autant sur elle et qu’il pouvait se montrer « chiant ».

« Je ne cherche pas à te faire peur tu sais… Je veux juste que tu vois ce qui se passe vraiment. Ce que je cherche à te dire, c’est qu’il faut que tu fasses attention et que tu prennes soin de toi. Comment veux-tu quitter cette île s’il t’arrive quoi que ce soit ? Soraya serait sûrement hors d’elle s’il t’arrivait quelque chose et…on ne serait pas trop de deux pour aller te chercher. » Expliqua-t-il, un sourire amusé sur les lèvres en imaginant la tête de Soraya.

Bon, évidemment, ce n’était pas drôle du tout, surtout si une telle chose devait se produire. Il ne voulait pas qu’elle perdre espoir. Après tout, l’espoir est une force. Elle devait la conserver et l’entretenir. Il ne voulait juste pas qu’elle mette ses espoirs en n’importe qui ou n’importe quoi. Lui-même gardait l’espoir de retourner chez lui. C’était même plus que de l’espoir. Il en était convaincu. Il retournerait à son ancienne vie, celle dans laquelle il s’épanouissait, celle qu’il aimait. Il aimait son job, sa ville, son appart’, sa vie quoi. La jungle et ses vampires, très peu pour lui. Et puis, Soraya, il devait la sortir d’ici. C’était vital, il s’en faisait un devoir. Jamais ils ne resteraient ici. Et si Lexie pouvait venir avec eux, alors c’était tout ce qui comptait.


« J-je sais tout ça, Caleb.  Tu me l’as déjà répété, environ une centaine de fois. Je ne suis pas une enfant, je n’ai pas besoin que l’on me répète cent fois les même choses pour comprendre. » « Je n’oublierai pas, c’est promis. »

Une enfant ? Certainement pas ! Sa tenue déchirée d’hôtesse de l’air ne laissait pas beaucoup de place à l’imagination, et ce n’était pas le corps d’une enfant qu’il avait sous les yeux, mais bien celui d’une femme. Mais sa discipline de fer et son éducation n’auraient jamais permis à Caleb de laisser son regard dérivé autre part que sur le visage de la jeune femme. Même s’il en avait eu envie à quelques reprises. Bah quoi ? C’est un homme et Lexie est tout de même une belle femme ! Certes, elle était ravissante et peut-être que dans un autre contexte il l’aurait séduite, mais on ne profite pas de la situation. Il pose sa main sur l’épaule de la jeune femme, « Je sais. N’y pensons plus. » Dit-il en lui offrant un sourire d’excuse.

Il s’en voulait un peu d’avoir été un peu trop autoritaire. Mais il avait eu besoin de la mettre en garde à nouveau. Il le sait, c’est lourd, barbant et terriblement lassant, mais c’était son devoir. Mais il préférait nettement passer à la suite, qui s’annonçait plus intéressante. La nourriture dans cette jungle, c’est le nerf de la guerre. Encore heureux, les survivants ne se battaient pas pour cette maigre pitance. C’était déjà ça. A la question de Lexie s’il avait mangé, il marqua un temps d’arrêt, se rendant compte en fait qu’il n’avait rien avalé depuis ce matin. Ah… Il haussa les épaules, montrant que ça avait peu d’importance.


« Je mangerai un bout quand je serai de retour dans la planque. Ne t’inquiète pas, Soraya est partie chercher quelques provisions pour nous ce soir, et j’en ai laissé là-bas avant de venir au cas où. »

Bon, certes, il n’avait pas laissé grand-chose. En fait, avant de quitter Soraya près des ruines, il lui avait laissé le plus gros de la nourriture au cas où. Sa sœur avait souvent protesté dans les débuts, mais elle ne disait plus rien à présent, sachant qu’il ne servait à rien de discuter avec lui. Il préférait qu’elle en ait toujours plus que lui. Ça le rassurait. Et puis il avait sa petite idée sur les « gains » mystérieux qu’elle rapportait quelques fois. Il commençait à avoir de sérieux doutes sur les destinations de sa sœur. Oserait-elle aller en ville sans rien lui dire ? Avec elle, tout était possible !

Il était content de la voir manger de si bon appétit. Au moins, elle ne mourrait pas de faim. Certes, les Grimm lui avait appris à chasser, à différencier ce qui est comestible de ce qui ne l’est pas. Mais ça n’empêchait pas le frère et la sœur de veiller au grain. Elle mangeait la viande avec soin, prenant garde de ne pas en mettre partout, ce qu’il trouva…comment dire ?... Attendrissant ? Il ne trouvait pas le mot approprié. Il l’observa manger, avant de se rendre compte qu’il faudrait peut-être mieux regarder ailleurs. Il paraît que les femmes n’aiment pas qu’on les regarde manger. Il ne cherchait pas à comprendre pourquoi. Peut-être qu’elles avaient peur de baver et qu’on les trouve tout de suite moins sexy ? Lexie était tout aussi jolie en mangeant. Il porta son regard sur la table où trônaient les fruits et les morceaux de viande. Néanmoins, il aimait regarder son interlocuteur quand il parlait. Du coup, quelques secondes après, son regard se porta à nouveau sur la jeune femme.


« Caleb, tu n’as pas à t’excuser, tu fais ton maximum et puis je… Tu m’as appris à chasser ! Je sais aussi me débrouiller seule tu sais. J’apprécie beaucoup tout ce que tu fais pour moi, mais tu ne penses pas que tu devrais…te détendre…un peu ? » « Tu n’as pas à porter autant de responsabilité sur tes épaules Caleb, tu n’es pas une machine, tu ne peux pas toujours tout contrôler. »

C’était à son tour de lever les yeux au ciel. Mais il le fit le sourire aux lèvres. Depuis qu’il était ici, Caleb avait eu peu d’occasion de sourire. Excepté peut-être Soraya, lorsqu’elle ne le met pas en colère parce qu’elle part vadrouiller avec le boulet. En tout cas, il ne prenait pas mal la remarque de la jolie blonde.
C’était bien la première fois que quelqu’un lui sortait un truc pareil. Il s’était toujours débrouillé par lui-même. Il avait quitté l’Allemagne à l’âge de 17/18 ans pour se rendre aux Etats-Unis y faire ses études, puis intégrer l’école de police de Chicago. Depuis, il avait toujours vécu seul –plus ou moins si on compte ses ex éphémères-, déménageant au gré de ses différentes mutations à travers le pays. Quant à parler de responsabilités… Caleb était le fils aîné, il avait toujours eu sur les épaules la charge de toujours veiller sur sa sœur depuis gamin. Puis à l’école de police, de veiller sur son coéquipier, et lorsqu’il est devenu chef d’équipe, de prendre soin de ses hommes. Depuis toujours, il ne connaissait que le devoir, l’honneur et l’importance du mot « responsabilité ». Tellement qu’il n’avait jamais osé s’engager concrètement avec une de ses ex car il savait qu’en s’engageant, il se devait d’être à la hauteur. Sauf que dans sa vie, il n’avait de la place que pour son boulot. Comment voulez-vous offrir une vie digne de ce nom à la femme que vous aimez lorsque vous n’êtes quasiment jamais là ? Que votre boulot vous bouffe votre vie maritale et familiale ? Il pouvait partir des jours, voire des semaines à cause de son job. La femme qui partagerait sa vie ne le supporterait sûrement pas, et il savait pertinemment qu’il ne quitterait pas son boulot. En tout cas, il n’avait jamais aimé une femme au point de tout vouloir plaquer pour elle. Il ne se voyait pas imposer ça à quiconque. L'impasse était donc posée. Et puis Caleb n’avait jamais été doué quand il s'agissait de sentiments. Il ne les exprime pas facilement, seul l’amour fraternel qu’il porte à sa sœur lui paraît simple à exprimer. Quand on est protecteur envers une personne, c’est qu'on l'aime assez pour veiller sur elle, non ? N’empêche, que quelqu’un, autre que Soraya, lui conseille de se « détendre » le fit sourire. Il n’en avait pas l’habitude, et peut-être qu’inconsciemment, ça lui faisait quelque chose, sans déterminer quoi exactement
.

« J’en suis conscient… Mais tu sais, pour moi c’est normal d’agir ainsi. Ma sœur serait dans ta situation, j’aimerais que quelqu’un prenne soin d’elle, veille sur elle. Et puis j’ai toujours été comme ça. C’est comme une seconde peau. Mon job m’était destiné au fond, mais il ne m’a pas aidé à décompresser. » Finit-il en laissant échapper un rire amusé. « Je suis ravi que tu saches te débrouiller pour la chasse. Vu que tu ne dépéris pas, je peux dire que nous avons fait du bon boulot alors. » Dit-il avec humour, évitant de dire en quoi consistait son travail exactement.

Effectivement, depuis qu’il était sur l’île, il avait rencontré quelques survivants, mais il avait toujours fait en sorte de ne jamais dire quel métier il exerçait. Vieille habitude encrée depuis belle lurette.
Et parler avec Lexie, c’était sa manière à lui de décompresser, d’oublier tout ce qu’il y avait à l’extérieur, en dehors de ce cabanon.


« Tu as raison, je ne peux pas tout contrôler. En tout cas, pas depuis que je suis sur cette île. Quoi que… Soraya, je ne l’ai jamais vraiment contrôlée. » Dit-il amusé. « Mais cela donne un sentiment de sécurité. Qui peut être faux d’ailleurs. »

Non, il n’était pas une machine. Mais en voyant son parcours professionnel et à la vitesse à laquelle il avait grimpé les échelons, il y avait de quoi se poser la question. Caleb marqua un temps d’arrêt, se laissant emporter dans ses souvenirs. Il avait l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en très peu de temps. Il revint à la réalité afin de poursuivre leur conversation. La venue de Soraya lui faisait plaisir et il pouvait comprendre. Elle était la seule femme libre -humaine et pas esclave- dans les environs et pour Lexie, avoir une compagnie féminine devait être très appréciable. C’est sûr que lui, à côté, il ne pouvait rivaliser.

« Mais c’est gentil à toi de te soucier de moi. Mais ne t’inquiète pas, j’arrive de temps en temps à oublier que je suis sur cette île. Pas souvent, mais ça m’arrive. » Avoua-t-il, lui prouvant par-là qu’il prenait ses propos en considération.

« Tu crois qu’on pourra retourner chez nous, un jour … ? »

Avait-elle besoin d’être rassuré ? Voulait-elle la version rose et édulcorée ? Ou bien voulait-elle qu’il soit franc avec elle, comme il l’avait toujours été ? Personnellement, il était déterminé à retourner chez lui, mais entre la détermination et la possibilité, il peut y avoir un vrai gouffre. Cependant, il y croyait. Et dans de tels moments, si difficile à vivre, il fallait garder espoir et remonter le moral des troupes, comme il avait eu l’habitude de le faire avec ses hommes.

« Même si je ne dis pas que ça sera facile, j’y crois vraiment. Il faut y croire, on y arrivera. Ma vie à Phoenix me manque. Mon boulot me manque. Je ferai tout pour quitter cette île et retrouver la vraie vie. Je veux sortir ma sœur de là. Ce n’est pas un endroit pour elle, ni pour personne d’ailleurs. Et si tu veux venir avec nous le jour où on quittera les lieux, tu es la bienvenue. » Dit-il sincère.

Il hésita quelques secondes, jeta un coup d’œil sur la tenue de Lexie, avant de porter son attention au niveau des yeux de la jeune femme et de lui poser une question.


« Lorsque tu rentreras chez toi, tu continueras à être hôtesse de l’air ou tu changeras de job ? » lui demanda-t-il, réellement curieux de sa réponse.

Notez l’expression « lorsque tu rentreras » ! Par-là, il fait comprendre à la jeune femme qu’il faut garder espoir et qu’il y croit réellement. Et puis… Après tout, hôtesse de l’air pouvait s’apparenter à un rêve de gosse, comme lui d’ailleurs. Son rêve avait toujours été de rentrer dans les forces de l’ordre. Il y était parvenu. Peut-être que c’était la même chose pour Lexie ?
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Lexie O. Thredson
et mes rêves s'accrochent à tes phalanges
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Lexie O. Thredson

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✤ EMPLOI/LOISIRS : autrefois hôtesse de l'air
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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyMar 23 Juil - 19:30

don't make me sad,
don't make me cry
Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.
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Lexie avait du mal à comprendre l’attitude de Caleb. Elle appréciait beaucoup le fait qu’il la protège et qu’il l’aide quotidiennement à s’adapter à cette nouvelle vie,  mais elle ne comprenait pas pourquoi il se donnait tant de mal pour elle. Après tout, ils ne se connaissaient pas. Il aurait très bien pu l’aider les tout premiers jours, et ensuite l’envoyer balader en lui disant de se démerder. Mais il ne l’avait pas fait, au contraire. Depuis leur rencontre, il avait toujours été là pour elle. Il lui apportait beaucoup, énormément, tandis qu’elle, de son côté, ne lui offrait rien. Il avait une dizaine d’années en plus qu’elle, il avait plus d’expérience, elle n’avait rien à lui apprendre. Pis elle se trouvait un peu inintéressante à côté de lui. Il avait vécu tant de choses, il devait avoir des tas d’histoires à raconter. Ce n’était pas le cas de Lexie. Dans son ancienne vie, elle n’avait jamais été du genre à prendre des risques. Elle avait longtemps préféré rester dans son coin, en sécurité, sans soucis. Elle n’avait pas laissé beaucoup de place à l’amusement dans sa vie, trouvant qu’il y avait des choses bien plus importantes dans la vie. Et aujourd’hui, elle regrettait.

« Je… Parce que lorsqu’on va sur les lieux des crashs, il n’y a souvent plus personne à sauver. Et le pire, c’est lorsque l’accident a lieu la nuit. Nous avons du mal à arriver les premiers, avant eux, pour tirer les rescapés de cet enfer. » Lexie hocha légèrement la tête, signe qu’elle comprenait. Encore un mensonge. En fait, elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi Caleb et Soraya prenaient tant de risques pour sauver des gens qu’ils ne connaissaient même pas. Elle était très heureuse qu’ils l’aient fait pour elle, mais c’était assez difficile à comprendre. Elle n’était pas vraiment courageuse, alors, pour sa part, elle n’oserait jamais s’aventurer sur les lieux des crashs. Elle y avait pensé. A plusieurs reprises, elle avait entendu les bruits des avions se brisant, explosant, s’écrasant. A plusieurs reprises, elle avait aperçu la haute et épaisse fumée noire s’élevant au-dessus des arbres et semblant rejoindre le ciel.  Parfois même, elle avait entendu leurs appels à l’aide. Mais, toutes ces fois, elle n’avait rien fait. Elle était restée plantée là, sans oser bouger, sans oser s’approcher.

« En fait, tu n’es pas obligé de me dire qui tu rencontres, je ne suis pas ton père, mais pense à toi, à Soraya et à moi… Il faut qu’on reste souder si on veut s’en sortir. S’il s’agit d’un humain, je n’y vois aucune objection, mais assure-toi que ce soit bien un humain et pas un loup déguisé en agneau. Ils sont doués pour ça. » Lexie esquissa un sourire qui se voulait rassurant. « Je ne compte pas vous tourner le dos Caleb, ni maintenant ni plus tard. »

« Je ne cherche pas à te faire peur tu sais… Je veux juste que tu vois ce qui se passe vraiment. Ce que je cherche à te dire, c’est qu’il faut que tu fasses attention et que tu prennes soin de toi. Comment veux-tu quitter cette île s’il t’arrive quoi que ce soit ? Soraya serait sûrement hors d’elle s’il t’arrivait quelque chose et…on ne serait pas trop de deux pour aller te chercher. »  Lexie était d’accord avec lui, et elle imaginait très bien la réaction de Soraya. Seulement, elle était fatiguée. Fatiguée de devoir sans cesse se méfier de tout et tout le monde, fatiguée d’avoir peur, de devoir se battre pour survivre. « Humain libre » Elle était tout sauf libre. Elle devait se plier à beaucoup de règles afin de rester saine et sauve et, ça aussi, c’était épuisant. Lexie lui fit alors remarquer qu’elle n’était pas une enfant, et qu’il n’avait pas à lui répéter sans cesse les mêmes choses pour qu’enfin elle comprenne. Caleb sourit et posa sa main sur l’épaule de la jeune femme. Lexie n’aimait pas trop ce geste. C’était un peu… Masculin ? Ça ressemblait à un geste que l’on fait à un ami de beuverie. « Je sais. N’y pensons plus. » Une fois encore, Lexie ne pouvait qu’approuver. Les vampires n’étaient pas son sujet de discussion préféré.

Que Caleb lui ait apporté de quoi manger était une nouvelle preuve de son infinie gentillesse et de son caractère attentionné. Lexie l’admirait beaucoup. Il avait le cœur sur la main, et pensait bien souvent au bien-être des autres avant même de penser au sien. Il était injuste qu’il soit coincé sur l’île, aux yeux de la demoiselle. Pourquoi était-ce arrivé à quelqu’un d’aussi bon ? Soraya et Caleb n’auraient jamais dû mettre les pieds sur cette l’île. C’était aux criminels que ç’aurait dû arriver. Aux personnes égoïstes, aussi cruelles que ces monstres. Pas à eux. Mais Lexie l’avait appris bien assez vite ; La vie n’est jamais juste. Quand le beau brun disposa la nourriture sur la planche, la jeune femme s’assura alors de lui demander s’il avait déjà mangé. Il faisait déjà énormément de choses pour elle, et elle s’en sentait parfois coupable. Alors si en plus, il se privait pour elle… « Je mangerai un bout quand je serai de retour dans la planque. Ne t’inquiète pas, Soraya est partie chercher quelques provisions pour nous ce soir, et j’en ai laissé là-bas avant de venir au cas où. » Lexie fronça légèrement les sourcils, peu convaincue. « Tu es sûr ? Mange au moins un peu, il y a trop pour moi de toute façon »  La jeune femme ne voulait pas se montrer envahissante au point d’empêcher Caleb de se nourrir. Même s’il semblait solide comme le roc, il était humain et il avait aussi besoin de reprendre des forces.

Lexie commença donc à manger la viande, presque soigneusement. Etre une survivante sur cette île n’était pas une raison pour en oublier ses bonnes manières. Elle mangea donc lentement, mais sûrement, remerciant mentalement Caleb d’avoir préalablement couper la viande. Elle ne s’imaginait pas se jeter dessus et la déchiqueter telle une femme préhistorique. Non, elle savait encore se tenir correctement ! Quand Caleb s’excusa de ne pas avoir ramené plus de nourriture, Lexie lui proposa de se détendre un peu et de cesser de vouloir tout contrôler. A ces mots, il leva les yeux au ciel tout en souriant. La demoiselle ne put s’empêcher de le trouver craquant. Même un peu...Sexy ? Le soleil devait sûrement lui monter à la tête. Lexie était fiancé, bon sang, elle ne pouvait pas avoir de telles pensées pour Caleb. Mais il fallait avouer que lorsqu’on coince un homme et une femme ensemble, sur une île déserte, pendant plusieurs mois… Ca occasionne quelques rapprochements certains. Lexie n’était pas obsédée du sexe mais cela faisait tout de même trois mois et bien… Elle avait aussi des besoins !

« J’en suis conscient… Mais tu sais, pour moi c’est normal d’agir ainsi. Ma sœur serait dans ta situation, j’aimerais que quelqu’un prenne soin d’elle, veille sur elle. Et puis j’ai toujours été comme ça. C’est comme une seconde peau. Mon job m’était destiné au fond, mais il ne m’a pas aidé à décompresser. »  « Je suis ravi que tu saches te débrouiller pour la chasse. Vu que tu ne dépéris pas, je peux dire que nous avons fait du bon boulot alors. » Lexie sourit. C’était bon d’entendre Caleb rire, et elle était heureuse d’y avoir un peu contribué. C’était le moins qu’elle puisse faire, après tous les services qu’il lui avait déjà rendu. Alors si elle pouvait lui apporter un peu de joie, elle le ferait avec plaisir. « Oui, vous êtes formidables ! Surtout que j’étais un cas plutôt désespéré, alors c’est un vrai miracle que je sois encore entière ! » Lexie et Caleb n’avaient jamais vraiment parlé de leurs vies respectives, en dehors de celle qu’ils s’efforçaient de mener sur l’île. Elle savait juste quelques trucs, comme le fait qu’il habitait à Phoenix. Mais ça ne l’avait jamais dérangé de ne pas en savoir plus, et c’était sûrement réciproque. La Lexie de Cleveland était très différente de celle d’Heartkiller, et elle ne désirait pas vraiment mélanger ces deux personnalités d’elle-même. A Cleveland, elle était une sœur, une fiancée, une fille, une hôtesse de l’air et elle devait manquer à beaucoup de gens. Sur Heartkiller, elle n’avait rien de tout ça et son caractère avait même assez changé. Elle avait appris beaucoup de choses sur elle-même durant ces trois mois sur l’île, mais croyez-moi, elle aurait vraiment préféré rester chez elle et ne jamais se découvrir ces nouveaux traits de caractères.

« Tu as raison, je ne peux pas tout contrôler. En tout cas, pas depuis que je suis sur cette île. Quoi que… Soraya, je ne l’ai jamais vraiment contrôlée. Mais cela donne un sentiment de sécurité. Qui peut être faux d’ailleurs. » Lexie le comprenait. A chacun sa méthode pour se rassurer ! « Je comprends… Moi c’est toi qui me donne un sentiment de sécurité. » Elle ne s’en cachait pas, elle était bien auprès de Caleb. Même s’il était humain, elle se sentait en sécurité avec lui, et le voyait un peu comme étant invincible. « Mais c’est gentil à toi de te soucier de moi. Mais ne t’inquiète pas, j’arrive de temps en temps à oublier que je suis sur cette île. Pas souvent, mais ça m’arrive. » Elle sourit et prit sa gourde, à côté d’elle, avant d’en boire une gorgée.  « C’est normal que je me soucie de toi, c’est la moindre des choses après tout ce que tu as fait pour moi. »

Elle lui posa alors une question qui lui brûlait les lèvres, à savoir s’il y avait une chance pour qu’ils quittent cette île un jour. Elle voulait y croire, et elle s’accrochait de toutes ses forces à cet espoir, aussi petit soit-il. Elle en avait besoin pour tenir, pour ne pas perdre la tête. « Même si je ne dis pas que ça sera facile, j’y crois vraiment. Il faut y croire, on y arrivera. Ma vie à Phoenix me manque. Mon boulot me manque. Je ferai tout pour quitter cette île et retrouver la vraie vie. Je veux sortir ma sœur de là. Ce n’est pas un endroit pour elle, ni pour personne d’ailleurs. Et si tu veux venir avec nous le jour où on quittera les lieux, tu es la bienvenue. » Lexie esquissa un triste sourire, priant pour que ce jour arrive plus vite que prévu. Son frère lui manquait aussi terriblement et la relation que Caleb entretenait avec Soraya lui rappelait sans cesse Clay, son frère. Elle se posait des tas de questions, se demandait s’il savait qu’elle l’aimait plus que tout, s’il avait abandonné l’espoir de la revoir. Les médias avaient sûrement dû dire que personne n’avait survécu au crash, que les corps n’avaient pas été retrouvés. Sans doute avait-elle à présent une tombe à son nom, avec un cercueil vide. Il lui était arrivé plusieurs fois de se demander ce que sa famille avait fait écrire sur sa tombe. Elle n’avait jamais rien fait d’important ou d’extraordinaire, alors c’était sûrement quelque chose de banal. Mais quand même, elle était curieuse. « Merci… Je sais que ce ne sera pas facile, rien ne l’est ici, mais je n’arrive pas à m’imaginer vivre sur cette île pour toujours. Je donnerais n’importe quoi pour la quitter. »

« Lorsque tu rentreras chez toi, tu continueras à être hôtesse de l’air ou tu changeras de job ? » Lexie tourna la tête vers Caleb, voulant s’assurer qu’il parlait sérieusement. «Je ferai n’importe quoi, mais plus jamais hôtesse de l’air. Je… En fait, c’était mon dernier vol avant que je n’aille vivre en France et je n’avais pas vraiment d’idée sur ce que je comptais faire après ça. J’ai pris cette décision sur un coup de tête, ce n’était pas réellement réfléchi.  Donc non, les avions, c’est fini pour moi ! » Elle rit doucement. Elle n’avait pas parlé d’Alexandre, jugeant que ce n’était pas nécessaire. Caleb ne lui avait jamais posé de question sur sa vie privée, alors pourquoi en parler ? Alexandre était un peu son secret qu’elle voulait garder pour elle toute seule, par peur de le perdre. C’était stupide mais elle craignait que parler de lui changerait le souvenir qu’elle en avait gardé. Elle voulait qu’il reste indemne dans sa mémoire. « Quand tu rentreras à Phoenix, quelle sera la première chose que tu feras ? » Lexie aimait cette conversation. Ca ressemblait à une discussion normale, que n’importe qui aurait pu avoir, et c’était justement ce qui lui plaisait. Pas de vampire, pas de danger, pas de sang et pas de morts. C’était ce dont elle avait besoin. Quelque chose de normal.

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Caleb N. Grimm
killer & hunter
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Caleb N. Grimm

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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 19/03/2013
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✤ OU TU TE TROUVES ? : Jamais très loin...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Marshal fédéral et Hunter
✤ HUMEUR : Sur mes gardes!

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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyMer 24 Juil - 23:26



Si on lui avait demandé, là maintenant, pourquoi il se donnait tant de mal pour elle, il n’aurait su quoi répondre. N’était-ce pas évident ? Caleb est un être humain, il prend en considération les gens qui l’entourent. Et puis comment auriez-vous voulu qu’il se conduise ? Comme un homme sans cœur, qui n’en a rien à battre des autres et qui préfère s’occuper de sa gueule ? Pour être honnête, ce n’était pas dans sa nature d’être un crevard. Il avait toujours été un type chaleureux, bien que distant lorsqu’il ne savait pas à qui il s’adressait. Un peu méfiant sur les bords le Caleb ? Assurément ! Et croyez-le, ça permettait souvent de rester en vie. Mais ne serait-il pas pire que ces vampires s’il l’avait abandonné à son sort, en lui disant de se démerder seule ? C’était la mort assurée pour cette jeune citadine. Et puis il se rendait compte qu’il aimait être à ses côtés, passer du temps avec elle. Certes, il ne l’aurait pas crié sur tous les toits, surtout pas à Soraya. Elle allait soit le taquiner, soit s’amuser à terroriser Lexie. Il faut bien comprendre que lorsque Caleb s’intéresse à quelqu’un du sexe opposé qui n’est pas Mademoiselle Grimm, cette dernière s’amuse à foutre la zizanie. Possessive sa sœur ? Oh oui, beaucoup trop. Combien de fois elle avait débarqué chez lui, à l’aube, pour foutre la merde ? Il ne comptait plus. C’était un de ses petits jeux favoris. Alors qu’il avait passé la nuit avec une femme, il se levait toujours tôt pour aller courir. En était Marshall, vaut mieux s’entretenir. Et bien évidemment, Soraya en profitait pour passer... C’est alors que la sœur et la conquête d’un soir tombent nez à nez. Et alors ? Où est le problème ? Hé bien… Miss Grimm pique une fausse crise de jalousie, se faisant passer pour la fiancée trompée. La conquête n’avait pas de raison de douter étant donné qu’il y avait quelques photos des Grimm un peu partout dans l’appartement. Du coup, la demoiselle ramassait ses affaires en quatrième vitesse, s’excusait, honteuse de s’être fait avoir et s’enfuyait sans demander son reste. Je vous laisse imaginez la réaction de Caleb…

Bref… Caleb n’avait aucune idée de ce que pouvait penser la jeune femme à cet instant. Caleb ne savait pas trop comment il aurait réagi s’il avait su qu’elle ne les comprenait pas. Pourquoi risquaient-ils leur vie ? Justement, leur vie était précieuse sur cette île, car Soraya et lui étaient tout l’un pour l’autre. Mais la vie valait-elle vraiment la peine d’être vécue si on ne la vit pas en suivant son cœur et ses principes ? Soraya était une tête brûlée, lui, un homme d’action du genre réfléchi. Les deux se complétaient. Mais lorsque Soraya fonçait, il fonçait aussi sans se poser de question. Chacun avait de l’instinct. Ils se faisaient une confiance aveugle. Si l’un d'eux disait « COURS ! », l’autre n’hésitait pas une seule seconde. Si l’un était aveugle, l’autre était ses yeux. Ils se comprenaient d’un regard. Ils pouvaient compter l’un sur l’autre sans problème, chacun prêt à mettre sa vie en danger pour se sauver mutuellement. Combien de fois s’étaient-ils sauvé la mise ? Ils ne comptaient plus. Si l’un tombait à terre, l’autre l’aidait à se relever. Tout ça était sûrement ce qui faisait la force des Grimm… Et leur faiblesse. En tout cas, jamais Caleb n’aurait pu se regarder dans un miroir s’il ne faisait pas le maximum pour sauver les rescapés. Il était un homme d’honneur et puis un représentant des forces de l’ordre. Ce n’était pas parce qu’il était ici, sur cette île, qu’il devait oublier pour quoi il se battait depuis des années. Il avait des principes, des valeurs qu’il ne voulait pas renier. Oh, évidemment il lui arrivait d’avoir peur. Le jour, il ne craignait rien. Mais lorsqu’il y avait un crash d’avion ou un naufrage de nuit, il savait que sa sœur et lui devaient faire très vite. D’abord pour se rendre sur les lieux sans se faire choper par des sangsues. Ensuite, ils devaient faire tout aussi vite pour repérer les survivants et se dépêcher de déguerpir avec eux pour ne pas faire de mauvaises rencontres. Malheureusement, soit ils arrivaient trop tard, soit ils étaient surpris en plein sauvetage par des vampires. Soraya et lui se retrouvaient alors dans l’obligation de se battre pour sauver leur peau, soit de battre en retraite à cause du nombre de leurs assaillants. Combien de fois Caleb s’en était voulu de ne pas avoir été assez rapide, pas assez fort, pas assez… ? Ce sont surtout les cris et les supplications des blessés qui lui restaient en mémoire.

Heureusement, Lexie ne voyait pas tout ça. Elle en serait horrifiée. De toute façon, il la préférait ici, en « sécurité », loin de tout ça, car cela rameutait automatiquement les vampires du coin. En plus de veiller sur Soraya, il n’avait vraiment pas envie de s’inquiéter pour Lexie. Certes, sa sœur savait se battre, ça n’empêchait pas Caleb de flipper comme un malade dans certaines situations plus que dangereuses. Chacun réagissait différemment face à la peur. Lui, il gardait la tête froide, comme toujours. Mais d’autres perdaient le contrôle, paniquaient, restaient tétanisés…et du coup se mettaient en danger ainsi que les autres. Tout le monde ne peut pas affronter de telles horreurs. Ce n’était pas une tare. Après tout, chacun est doué dans un domaine. Certains sont des As pour réussir pour se stabiliser, épouser une femme et avoir des enfants, lui, ce n’était pas son cas. Chacun ses points forts et ses points faibles. C’est comme au boulot. Certains sont fait pour le terrain, d’autres pour les bureaux.

Rassuré par les propos de la jeune femme, et voulant se montrer…comment dire ? Concerné ? Affectueux ? Bref, avoir un contact physique, même succinct avec elle, il avait posé sa main sur son épaule. Sauf que son geste était réfléchi. Dans le sens où il avait failli la poser sur sa joue, mais il craignait de se sentir trop intrusif et que Lexie n’apprécie pas ce signe d’affection. Alors au dernier moment, il avait posé sa main sur son épaule. Il avait l’impression de passer pour un crétin comme ça. Il aurait pu essayer le bras au moins. Il s’était attaché à elle, et certains de ses actes en étaient la preuve. Le problème était qu’il devait se contrôler. Elle ne semblait  pas s’intéresser à lui. Peut-être se trompait-il, mais elle était réservée. Peut-être l’impressionnait-il ? Il espérait que non, il n’était pas là pour ça. La jeune hôtesse de l’air était vraiment une belle femme. Autant être honnête, elle lui plaisait. Mais ses principes faisaient qu’on ne profitait jamais de la situation. Il avait eu envie de sentir sa peau sous ses doigts, mais s’en était abstenu. Il le regrettait à présent.

Tous les deux semblaient vouloir changer de sujet. Les vampires leur pourrissaient déjà assez la vie comme ça. Autant ne pas en rajouter. Et puis ils avaient besoin de penser à autre chose. La nouvelle tentative de Lexie pour lui proposer de la nourriture le fit sourire. N’empêche, c’était la preuve que c’était une femme attentionnée. En avait-elle vraiment trop ? Il jeta un œil sur les provisions qu’il avait apporté, et sur celle…les autres. Caleb lui rendait visite tous les deux jours, et il ne venait jamais les mains vides. Visiblement, il lui en restait encore de la dernière fois. Il aurait pu décliner, c’est ce qu’il s’apprêtait à faire d’ailleurs, mais au final, manger un morceau ensemble, c’était peut-être pas plus mal. C’était plus convivial aussi. Il tendit le bras pour attraper un des fruits, puis croqua dedans. Il avait pioché dans les anciennes provisions par principe. Mieux vaut dans l’estomac plutôt que ça termine à la poubelle. Et puis les denrées fraîches étaient pour Lexie, pas pour lui. Dieu, que c’était bon. C’était sucré, et ça faisait un bien fou. Il ferma les yeux l’espace d’un instant, savourant l’arôme, avant de porter son attention sur la jolie blonde.


« Merci. » dit-il tout simplement, souriant.

C’est vrai qu’il n’avait rien avalé depuis des heures et pour le chemin du retour, en sachant qu’il allait faire de nombreux détours pour rentrer à la planque, il risquait de se faire repérer rien qu’avec son estomac gargouillant.

Parfois, Caleb et Lexie n’avaient pas besoin de discourir 107 ans. Les silences entre eux n’étaient jamais gênants. Mais ce qu’il appréciait le plus lorsqu’il était avec elle, c’est de la voir sourire. La première fois qu’elle lui avait sourie, il avait marqué un temps d’arrêt en plein milieu d’une phrase. Il avait avalé sa salive, perturbé, avant de reprendre comme si de rien n’était. C’était bien la première fois qu’une telle chose lui arrivait. Peut-être du fait qu’il était sûr l’île depuis trop longtemps et que le simple sourire d’une femme le troublait. Oh… Rien que pour ça, il avait intérêt à vite retourner à Phoenix.


« Nous sommes formidables ! » la reprit-il, amusé, lui offrant un rapide clin d’œil.

Bah quoi c’est vrai ! Elle aussi avait appris, y avait mis du sien et mettait en pratique leur enseignement. Elle aussi était donc par la même occasion formidable.


« Si tu n’y avais pas mis du tien, nous n’aurions rien pu faire pour toi. Le fait que tu saches te débrouiller,  prouve que tu es une battante. Tu n’es pas un cas désespéré. Après tout, on ne nous apprend pas à l’école à survivre en pleine jungle, sans eau, sans électricité, ni nourriture. Je trouve que tu t’en sors très bien. »

Et il le pensait sincèrement. Combien se serait laissé gagner par le désespoir avant de se laisser dépérir ? Un bon nombre sûrement. Echouer ici, au milieu de nulle part, entouré de prédateurs, ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler un rêve. L’insécurité était omniprésente. C’était dur à vivre pour le commun des mortels. Il pouvait comprendre que Lexie soit épuisée par cette épée de Damoclès.

« Je comprends… Moi c’est toi qui me donne un sentiment de sécurité. »

Caleb retint sa respiration l’espace de deux/trois secondes, touché par ses propos. Visiblement, il ne s’attendait pas à ça. Il aurait été plus à ses yeux, il l’aurait sûrement embrassé. Mais repoussant son envie, il ne bougea pas. Il devenait limite frustré et vraiment, il n’aimait pas ça. Il ne savait que dire. Il était rare qu'on lui dise une telle chose. Enfin,dans le cadre de son boulot, auprès de certains témoins femmes mis sous protection par le bureau fédéral. Mais pas comme ça... Bref, il se comprenait. C'était professionnel quoi!

« C’est normal que je me soucie de toi, c’est la moindre des choses après tout ce que tu as fait pour moi. »

Alors comme ça elle ne souciait de lui juste parce qu’il s’était montré « généreux » avec elle ? Bizarrement, la réponse ne lui plaisait pas vraiment. Il aurait préféré entendre qu’elle se souciait de lui parce que c’est qu’elle tenait à lui. Mais vu leur relation, il était normal qu’elle ne tienne pas ce discours, n’est-ce pas ? Il était un maître du contrôle d’habitude. Fallait mieux l’être lorsque vous étiez chef d’équipe. Mais face à Lexie, il se laissait trop souvent distraire. Heureusement qu’elle n’était pas sa coéquipière car il aurait mal fait son boulot et aurait mal assuré ses arrières.

« Merci… Je sais que ce ne sera pas facile, rien ne l’est ici, mais je n’arrive pas à m’imaginer vivre sur cette île pour toujours. Je donnerais n’importe quoi pour la quitter. »

Il n’avait pas fait grand-chose. Juste essayé de la rassurer et de lui expliquer qu’il fallait garder espoir. D'ailleurs lui non plus ne se voyait pas vivre ici éternellement. Alors spontanément, sans réfléchir pour une fois à ce qu’il devait faire ou pas, il porta sa main au visage de Lexie, caressant de son pouce la joue de la jeune femme. Il avait repris son sérieux, mais son geste était tendre et affectueux.  

« Je te promets que je ferai mon possible pour nous sortir de là. »

Sentant que pour la deuxième fois en moins de 10 minutes, il avait encore envie de l’embrasser, il laissa tomber sa main, la reposant sur sa cuisse  -à lui-. Etre assis à côté d’elle ne l’aidait pas. Son propre comportement l’agaçait. Jamais il ne se conduisait ainsi. A croire que quelques mois loin de toute compagnie féminine n’arrangeaient en rien ses bas-instincts masculins.

La suite de la conversation s’annonçait plus légère. Et la réponse de Lexie ne faisait que confirmer ce qu’il supposait déjà. Elle ne comptait pas reprendre son boulot d’hôtesse de l’air. En même temps, elle lui aurait dit le contraire, il aurait été réellement surpris. Son dernier vol avant d’aller vivre en France ? Cela l’intriguait. Elle était américaine. Qu’allait-elle faire là-bas ? Son questionnement s’étiola quand il la vit rire. Un son ravissant à entendre.

Lexie, c’était un peu sa bouffée d’air pure. Elle était un peu naïve. Ce n’était pas une critique. Il avait tellement l’habitude de vivre dans un monde dur, discipliné, où toute illusion qu’on a pu se faire jeune disparait bien vite. Et même si parfois sa naïveté lui donnait envie de s’arracher les cheveux, c’était rafraichissant. Elle voulait voir le meilleur en chacun d’eux, ne se rendant pas toujours compte que le mal se tapit souvent là où on ne l’attend pas. Lui qui était habitué à toujours être sur ses gardes, à toujours avoir un œil derrière le dos de peur de se faire poignarder, de veiller sur chacun de ses pas… Avec Lexie, il pouvait respirer un peu. Même s’il craignait toujours qu’il lui arrive quelque chose, il pouvait entamer des discussions sur tout et n’importe quoi, oublier le temps qui passe… Etre normaux tous les deux, le temps de quelques heures. Et aussi bien à l’un qu’à l’autre, cela leur faisait du bien.


« Quand tu rentreras à Phoenix, quelle sera la première chose que tu feras ? »

Il ne s’attendait pas à cette question. Il prit son temps avant de répondre. Il croqua de nouveau dans le fruit, puis avala avant de lui répondre enfin.

« Je ne saurai pas par où commencer. Je retournerai dans mon appart’, je me prendrais sûrement une bonne bière… Je me baladerai dans Phoenix et j’irai au premier fast-food du coin… Si tu savais à quel point ça me manque. J’organiserai un barbecue pour rassembler mes collègues. Mais surtout, je crois que je préviendrai mes supérieurs de me retour. Ils me poseront sûrement des tas de questions et ils voudront s’assurer que je suis apte à reprendre le service avant de me remettre à la tête de mon équipe. Je n'ai qu’une hâte, c’est repartir sur le terrain avec mes hommes. Mais la première chose à faire… Non, je ne saurai pas. Ah oui! Et peut-être appeler mes parents pour leur faire part que nous sommes en vie.» dit-il en finissant par sa dernièrement remarque par un sourire, parce qu'il imaginait surtout la tête de sa mère. «  Et toi ? » S’enquit-il curieux.

Puis il se rappela la question qu’il voulait lui poser.


« Au fait, ça me fait penser… Mais toi, qu’est-ce que tu vas faire en France ? Tu n’as pas ta famille aux Etats-Unis ? »

Ainsi, la conversation se poursuivait normalement, comme si rien d'autre n'existait.
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Lexie O. Thredson
et mes rêves s'accrochent à tes phalanges
et mes rêves s'accrochent à tes phalanges
Lexie O. Thredson

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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 21/04/2013
✤ AGE : 26
✤ OU TU TE TROUVES ? : Chez Samaël
✤ EMPLOI/LOISIRS : autrefois hôtesse de l'air
✤ HUMEUR : terrifiée

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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptySam 3 Aoû - 19:46

don't make me sad,
don't make me cry
Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.
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Malgré sa gentillesse, Lexie avait toujours eu un peu de mal à aller vers les autres. Ce n’était pas dans ses habitudes, elle avait longtemps préféré rester dans son petit monde, à attendre que les choses viennent à elle. C’était sans doute une des raisons pour laquelle elle n’avait jamais été une fille très populaire. Elle ne s’ouvrait pas beaucoup aux inconnus, elle avait la prétentieuse impression de n’avoir rien à apprendre d’eux. C’était vraiment stupide, et elle avait tort, évidemment. A vingt-quatre ans, elle avait encore tout à apprendre. Et heureusement pour elle –ou malheureusement, ça dépend du point de vue, elle s’en était rendue compte en arrivant sur l’île. Elle s’était aperçue qu’elle ne connaissait quasiment rien du monde qui l’entourait et que, tout seule, elle ne pourrait jamais s’en sortir. Et en quelques mois, elle avait appris plus de choses qu’en vingt-quatre ans de vie. Elle avait appris à être plus ouverte d’esprit, plus sociable aussi. Elle avait changé, c’était certain, mais elle restait toujours elle-même. Elle était toujours aussi peu bavarde et aussi renfermée. A part quand elle montait dans une colère noire, Lexie n’exprimait pas beaucoup ce qu’elle ressentait. Elle trouvait que c’était quelque chose de personnel, et que ça ne regardait qu’elle-même. Les gens n’avaient pas à savoir si elle était triste, blessée, déçue, jalouse, émue  ou que sais-je encore. Elle avait effectivement tendance à considérer chacune de ses émotions comme étant une faiblesse, plutôt qu’une force.

« Merci. » Lexie était heureuse et soulagée de le voir manger, ne serait-ce qu’un peu. Elle était toujours un peu mal à l’aise quand il lui apportait de la nourriture, car elle savait que c’était des denrées dont Soraya et lui se privaient pour elle. Caleb semblait parfois oublier qu’il était avant tout humain et que, malgré sa force et son courage, il avait toujours besoin de se nourrir et de se reposer. « Y’a pas de quoi. » lui dit-elle simplement. C’était vrai, il n’y avait pas de quoi la remercier. C’était lui qui avait trouvé les fruits et la viande, il ne fallait pas l’oublier. « Nous sommes formidables ! «Si tu n’y avais pas mis du tien, nous n’aurions rien pu faire pour toi. Le fait que tu saches te débrouiller,  prouve que tu es une battante. Tu n’es pas un cas désespéré. Après tout, on ne nous apprend pas à l’école à survivre en pleine jungle, sans eau, sans électricité, ni nourriture. Je trouve que tu t’en sors très bien. » Lexie sourit, touchée par les mots de Caleb. C’était stupide, il n’avait rien dit de très poétique non plus, mais elle était tout de même touchée. Il avait l’air sincère. Finalement, elle n’était peut-être pas aussi nulle qu’elle avait pu le penser jusqu’à présent. Il était certain que comparé à Caleb et Soraya, elle se sentait ridicule. Elle les admirait beaucoup tous les deux, et entendre ces compliments de la part de Caleb la rassurèrent. « C’est gentil… Merci. Et, j’aurais bien aimé qu’on nous l’apprenne à l’école moi ! » Elle rit doucement, avec néanmoins une pointe d’amertume. C’est sûr que si elle avait su depuis toujours qu’elle était destinée à se crasher sur cette île ou à arriver contre son gré, elle se serait bien préparée. Elle aurait appris à se priver de nourriture et d’eau pendant plusieurs jours, elle aurait pris des cours de combats, et puis surtout, elle ne serait jamais devenue hôtesse de l’air.

Lexie lui fit alors part du sentiment de sécurité qu’elle éprouvait en sa présence. Elle était sincère, ce n’était pas des paroles en l’air. Elle se sentait apaisée auprès lui, et c’était un sentiment qu’elle n’avait pas ressenti depuis un bon bout de temps maintenant. Elle s’était attendue à ce que Caleb comprenne tout ce qui cachait derrière cette phrase pourtant innocent mais, malheureusement pour elle, ce ne fut vraisemblablement pas le cas. Il ne s’en était sûrement pas rendu compte mais elle avait dû faire un énorme effort pour lui avouer ça. Elle venait de faire un pas vers lui en lui révélant une partie de ce qu’elle ressentait, mais il ne réagit pas. Il ne bougea pas, ne répondit pas. Il fit simplement comme s’il n’avait rien entendu. Lexie en fut un peu blessée et vexée. Avait-il compris qu’elle sous-entendait également qu’elle l’appréciait un peu plus que ce qu’elle laissait voir ? En était-il mal à l’aise, ou même dégoûté qu’elle puisse imaginer la moindre petite chose entre eux ? Il fit donc comme si elle n’avait jamais prononcé ces mots, et Lexie s’efforça de masquer sa déception.

Ils continuèrent leur conversation comme si rien ne s’était passé, et ils parlèrent notamment de leur désir de quitter l’île. C’est cet instant que Caleb choisit pour venir caresser de son pouce la joue de Lexie. La jeune femme fut agréablement surprise, c’était bien la première fois que Caleb avait un geste affectueux envers elle. « Je te promets que je ferai mon possible pour nous sortir de là. » La promesse de Caleb réchauffa le cœur de Lexie, et lui redonna encore un peu plus d’espoir.

Elle lui demanda alors la première chose qu’il comptait faire lorsqu’il rentrerait à Phoenix. Lexie avait besoin d’avoir une conversation à propos d’un avenir ailleurs que sur l’île. Elle avait besoin d’entendre que ce n’était que temporaires, et que tout rentrerait bientôt dans l’ordre. « Je ne saurai pas par où commencer. Je retournerai dans mon appart’, je me prendrais sûrement une bonne bière… Je me baladerai dans Phoenix et j’irai au premier fast-food du coin… Si tu savais à quel point ça me manque. J’organiserai un barbecue pour rassembler mes collègues. Mais surtout, je crois que je préviendrai mes supérieurs de me retour. Ils me poseront sûrement des tas de questions et ils voudront s’assurer que je suis apte à reprendre le service avant de me remettre à la tête de mon équipe. Je n'ai qu’une hâte, c’est repartir sur le terrain avec mes hommes. Mais la première chose à faire… Non, je ne saurai pas. Ah oui! Et peut-être appeler mes parents pour leur faire part que nous sommes en vie.» Lexie esquissa un sourire en imaginant chacune de ces actions. Elle n’avait pas connu Caleb en dehors de l’île, alors il lui était assez difficile de l’imaginer manger au fastfood mais c’était une idée qui lui plaisait assez. Même si elle n’avait jamais fan des fastfoods, elle aurait donné n’importe quoi aujourd’hui pour pouvoir manger des frites et un hamburger ! «  Et toi ? » Lexie réfléchit quelques instants. Il y avait tellement de choses qu’elle aimerait faire une fois rentrée à Cleveland, mais elle ne savait pas laquelle serait chronologiquement première. «  J’irai voir mes parents et mon frère, et je crois que je emménagerai à nouveau chez eux » Elle sourit. C’était idiot à vingt-quatre ans de revenir vivre chez ses parents mais bon Dieu, qu’est-ce qu’ils lui manquaient ! Surtout son frère. Et lorsqu’elle rentrerait, elle profiterait de chaque seconde passée avec eux. « Ensuite je sais pas, on commandera des pizzas et on mangera devant la télé où on regardera une émission de télé-réalité débile. »  Une fois encore, elle ne parlera pas d’Alexandre. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle ne parlait pas de lui à Caleb, en fait.

« Au fait, ça me fait penser… Mais toi, qu’est-ce que tu vas faire en France ? Tu n’as pas ta famille aux Etats-Unis ? » On y était. Cette fois, il allait bien falloir qu’elle parle d’Alexandre, elle ne pouvait plus éviter le sujet. Elle craignait de pleurer en répondant à sa question, c’est pourquoi elle y alla doucement, et n’entra pas dans les détails. « Si, ma famille vit aux Etats-Unis. Mais je… Je comptais me marier et ensuite emménager chez lui, en France… »  Elle n’en ajouta pas plus. Elle n’en avait pas envie, elle sentait déjà sa gorge se serrer en y pensant. Elle était supposée être mariée depuis plus de deux mois aujourd’hui.

Lexie se rendit alors compte que ça faisait déjà quelques heures que Caleb était là, bien qu’elle ne sache pas dire combien précisément. « Le soleil va bientôt se coucher, tu ferais mieux de partir avant qu’il ne fasse complètement nuit. » Elle ne voulait pas le chasser, loin de là, elle disait cela pour lui. Elle ne voulait pas qu’il risque de se faire attaquer par un vampire. Elle se leva, et dépoussiéra sa tenue déjà bien abimée. « Merci encore, pour tout… Et sois prudent. »

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Caleb N. Grimm
killer & hunter
killer & hunter
Caleb N. Grimm

✤ LETTRES A LA POSTE : 380
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 19/03/2013
✤ AGE : 35
✤ OU TU TE TROUVES ? : Jamais très loin...
✤ EMPLOI/LOISIRS : Marshal fédéral et Hunter
✤ HUMEUR : Sur mes gardes!

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MessageSujet: Re: When the soldier meets the white dove [END]   When the soldier meets the white dove [END] EmptyLun 5 Aoû - 11:09



Caleb était un homme plutôt avenant quand il ne se méfiait pas. Bien que secret, il n’en restait pas moins sociable et communicatif. Evidemment, son boulot l’avait rendu suspicieux et prudent lorsqu’il rencontrait quelqu’un pour la première fois. Il avait appris à ses dépens qu’on ne pouvait pas faire confiance à qui que ce soit, même quand on pensait connaître cette personne, sous peine de se retrouver avec un couteau dans le dos… Et d’être déçu. Ou à la morgue. Après, il possédait un instinct certain et savait dans la majorité des cas reconnaître qui en valait la peine ou pas. Néanmoins, même s’il excellait dans ce domaine-là, ce n’était pas le cas quand le domaine des émotions. Exprimer ses sentiments n’était pas dans ses compétences. Il se définissait lui-même comme un handicapé des sentiments. Il agissait comme s’il s’interdisait d’éprouver de fortes émotions qui pourraient le rendre esclave. Certes, son job l’avait endurci, mais ça n’expliquait pas tout.

Alors lorsque Lexie avait fait part de son sentiment de sécurité qu’elle éprouvait en sa présence, il n’avait pas su quoi dire. Que voulez-vous, il ne s’y attendait pas. C’était peut-être dû au fait que de tels propos venaient d’une femme qui lui plaisait. Comment aurait-il pu réagir de toute façon ? Il n’en avait aucune idée. Il avait des envies de la toucher. Alors ce que lui disait la jeune femme ne l’aidait pas. Il aurait dû réagir, il le savait, mais il ne l’avait pas fait simplement parce qu’il ne savait pas comment faire. Et tant pis s’il passait pour un imbécile. Il aurait pu lui répondre en l’embrassant, mais il se serait peut-être pris une belle baffe. Et Caleb était loin d’être un goujat. Il était dommage qu’il n’ait pas compris le message que Lexie tentait de lui transmettre. Mais bon, c’est un homme, et il ne pige pas toujours tout du premier coup. La prochaine fois peut-être ?

Mais la conversation se poursuivit, sans anicroche, permettant aux deux protagonistes d’échanger, de nourrir leur espoir d’avenir, loin de Heartkiller, cette île maudite. Citer ce qu’il ferait quand il retournerait à Phoenix était vraiment quelque chose dont il avait besoin. Lexie ne s’en rendait peut-être pas compte, mais ça faisait un bien fou. C’était la preuve que leur vie d’avant était toujours là, qu’elle existait bien. Ils ne devaient donc pas baisser les bras et se battre pour la retrouver. Certes, c’était difficile pour eux à ce jour, mais en gardant espoir et en travaillant ensemble, ils pouvaient y arriver.


«  J’irai voir mes parents et mon frère, et je crois que je emménagerai à nouveau chez eux »

Ainsi donc elle avait un frère ! C’est vrai que Lexie ne parlait pas beaucoup d’elle, et il pouvait le comprendre. Ils ne se connaissaient pas vraiment au fond. Mais il était content qu’au fil du temps, elle se confie à lui petit-à-petit. Lui, il avait la chance…ou la malchance d’avoir sa sœur avec lui. La chance parce qu’il n’était pas seul. Il l’avait, à ses côtés, la personne la plus importante au monde pour lui. Et justement, ce qui au fond, était une malchance. Il l’aurait voulu loin d’ici, en sécurité. Il aurait préféré être seul ici, à risquer sa vie, plutôt que d’avoir la peur au ventre à chaque fois que Soraya sortait de leur planque. Quant au fait pour Lexie d’emménager de nouveau chez ses parents, c’était sûrement un moyen, après toutes ses épreuves, de retourner aux sources, de se sentir protéger et aimer comme elle l’avait été étant enfant. Mais bon, il extrapolait peut-être aussi. Il n’était pas dans sa tête. Mais il ne trouvait pas ça stupide pour autant. Chacun avait sa propre façon de se rassurer, de se reconstruire.

]A l’évocation d’une bonne pizza devant la télé, il ne put s’empêcher de sourire. Rien qu’à cette idée, il aurait tout donné pour vivre un tel moment. Un instant normal, loin de tout danger. Quand Caleb lui demanda ce qu’elle allait faire en France, il sentit tout de suite qu’il avait touché un endroit sensible. Il aurait peut-être dû se taire sur ce coup-là. Surtout quand il en apprit la raison. En fait, il aurait mieux fait de ne rien demander du tout. Il ne s’attendait pas du tout à la réponse de la jeune femme et il venait de se prendre une baffe dans la tronche. Non, une enclume en fait ! Il était limite sonné, et il avait du mal à enregistrer ce qu’elle venait de lui révéler. Il fut déstabilisé l’espace d’une seconde avait de reprendre contenance, comme si de rien n’était. Visiblement, elle aussi était fragilisée d’aborder le sujet. Ce qu’il pouvait comprendre. Elle était… Elle devait… Merde alors, elle était supposée se marier. Elle était donc fiancée… Elle aurait déjà dû être mariée, non ? Elle était promise à un autre… C’était dur à encaisser pour Caleb, surtout que Lexie ne le laissait pas indifférent. Le temps qu’il reprenne conscience avec la réalité, la jolie blonde était déjà passé à autre chose
.

« Le soleil va bientôt se coucher, tu ferais mieux de partir avant qu’il ne fasse complètement nuit. »

Comme s’il sortait d’un profond sommeil, il leva la tête pour regarder par une des fenêtres. Effectivement, Caleb n’avait pas prêté attention à ce qui l’entourait et il n’avait pas vu le soleil décliné. Les ombres commençaient à se faire menaçantes, et il lui restait peu de temps avant qu’il fasse nuit noire. Complètement absorbé par sa discussion avec la jeune hôtesse de l’air, il n’avait pas vu le temps passé. Pour la première fois qu’il était sur cette île, il s’était montré imprudent. C’était totalement irresponsable de sa part et il s’en voulait. Heureusement, il ne sortait jamais sans être armé, ce qui vu l’heure bien avancée, était une très bonne chose.

« Oui, tu as raison. Je ferai mieux d’y aller. »

Il se leva alors à sa suite, observant la jeune femme. Il savait qu’elle ne le virait pas par plaisir. Elle voulait qu’il soit en sécurité avant que les prédateurs sortent. N’empêche, il serait bien resté un peu plus. Caleb jeta un œil dehors. Il savait qu’il ne devait pas traîner. Il s’avança jusqu’à la porte, puis l’ouvrit. Il sentait Lexie juste derrière lui. Il observa les alentours, par précaution. Puis il se tourna vers la jeune femme, posant son regard vert-noisette sur elle.

« Je n’aime pas te savoir seule ici. » avoua-t-il, posant sa main sur la joue de la jolie blonde.

Il hésita, puis se décida enfin, avant de déposer un baiser sur l’autre joue,  laissant sa main s’attarder sur son visage
.

« Soraya passera demain. » répéta-t-il, plus pour se rassurer lui que Lexie.

« Fais attention à toi ! Ne sors pas cette nuit. »

Puis il s’éloigna d’elle. Cependant, avant de s’enfoncer dans la jungle, il s’assura qu’elle avait bien fermé la porte après son départ. Sur ce, la conscience pas très tranquille (c’est très français XD), il fit le trajet qui le ramenait, il l’espérait, vers sa sœur, saine et sauve.


[The End]
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