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 The Ruler and The Killer - Nina

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MessageSujet: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMer 3 Juil - 15:43

    Je les avais vus, sur la plage. Ils étaient revenus. Ils trouvaient les survivants, et ils les emmenaient. La nuit était tombée deux heures plus tôt. Heureusement, le ciel dégagé laissait la lumière sélénite éclairer un minimum ma route. Cela faisait trois jours que j'étais arrivé. Trois jours que je mourrais à moitié de peur, dans l'incertitude de ce qu'il était advenu de ma femme et de mon fils. J'étais retourné sur la plage par désespoir, au cas où le courant avait fini par ramener le corps des êtres qui m'étaient le plus cher sur la grève. Je ne les avais pas trouvés. Au loin, j'avais aperçu leurs silhouettes. Ils passaient parmi les morts que la marée déposait à intervalles réguliers sur le sable, auscultant les corps pour essayer de retrouver les vivants. J'avais repéré leur manège le jour de mon arrivée, mais je m'étais laissé surprendre par le jour qui était tombé très vite. Immédiatement, je m'étais mis à courir vers le couvert de la jungle restant pourtant à proximité de la plage. J'avais mon campement improvisé, fait de débris récupérés du naufrage qui jonchaient la plage, mais je choisissais de me cacher ailleurs ; je ne savais pas pour le moment si l'endroit était toujours sécurisé ou non. Dans l'obscurité, mon visage se mangea plusieurs branches basses, qui me cinglèrent le visage et me firent de petites coupures. Ma chemise grise se déchira un peu plus. Mon pantalon, lui, restait solide. Mes chaussures tenaient le coup aussi. Un miracle que je les ai toujours aux pieds après un naufrage et trois jours de courses dans la jungle. Me dire que j'étais chanceux était pourtant hors de question. J'aurais volontiers sacrifier le peu de confort dont je disposais, le peu de santé qu'il me restait, ma propre vie même, contre la garantie que ma femme et que mon fils en ai réchappé. Saloperie de tempête.


    Je ne faisais aucun bruit. Dans ce genre de moment, où j'étais à bout de nerfs, l'entraînement reprit le dessus. Je redevenais ce que j'avais toujours été ; un fantôme. Je me rappelais de toutes ces patrouilles, de tous ces épisodes meurtriers en Afghanistan, ou au Mali. Je me déplaçais sans le moindre petit bruit et sans rien casser. Je me reprenais, pour éviter les formes sombres des branches basses et évitais de piétiner la végétation. Je me souvenais de ce que me disais autrefois mon adjudant. Le secret pour devenir invisible, c'est de marcher contre le vent, près des couverts, et ne rien déranger dans son environnement. J'appliquais ces vieilles directives pour m'échapper, et la patrouille sur la plage ne sembla pas me remarquer. Je finissais par arriver à ma cachette, cent cinquante mètres plus loin, toujours en lisière de jungle, là où elle était moins touffue qu'à l'intérieur des terres. Je n'allumais pas de feu. Pour devenir invisible, il faut éviter toute forme de confort. Un feu dégage de la fumée, qui est visible, du bruit parfaitement audible, et pire que tout, de la lumière. Je ne voulais pas qu'on me retrouve. Je continuerais les recherches le lendemain ; sachant parfaitement que je ne retrouverais pas Solveig ni Jean par pareille obscurité. Je devais me ménager, même si le fait d'attendre et chercher le repos m'enfonçait un poignard glacé en plein cœur. Savoir que mon petit était peut être seul, perdu voire pire, blessé... Je me remis en route, ne touchant pas aux crustacés que j'avais ramassé dans l'eau.


    Je me remis en route, allant vers le sud. Je n'osais pas appeler de peur d'attirer l'attention des démons qui peuplaient l'île. Je cherchais de tout ; des branches cassées, des traces de pas d'un enfant, ou d'une femme jeune et agile. Rien. Je ne trouvais rien. Soudain, j'entendais un craquement derrière moi. Je me retournais. Utilisant ma peur, j'entendais mieux, retenant mon souffle, et mes pupilles qui se dilataient renforcèrent l'accuité de ma vue. Je sentais une présence, mais sans la voir ou l'entendre. Mes mains se serrèrent autour de la branche pointue qui me servait d'épieux. Deuxième leçon fondamentale d'un fantôme. Quand on nous cherche, rester en mouvement. Je me mis à progresser dans l'obscurité, le plus rapidement et le plus discrètement possible, contournant la position d'où était venue le craquement. Si j'étais toujours aussi bon, peut etre parviendrais je à surprendre mon poursuivant...
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Nina Stark
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyJeu 4 Juil - 14:11

Revenir après ces quelques mois passés dans le froid hivernal de la Russie profonde et trouver cette chaleur tropicale étouffante mettaient les nerfs de la dame à rude épreuve. Elle qui appréciait tant les climats tempérés de l’Europe centrale, elle avait été servie en matière d’extrême, en venant presque à aimer les flocons glacés qui lui gelaient les doigts lorsqu’elle avait l’audace de se balader dans les rues de Nizhnevartovsk. Les dégâts du climat sur son corps étaient moindre comparés à ceux qui pouvaient détruire celui des humains, si fragile.

Et tout ça lui donnait fichtrement faim.

Le voyage avait été si long… bien plus long que la première fois. A l’époque, elle n’était pas vraiment impatiente de quitter son chez elle, sa terre d’origine, pour cette destination inconnue où il lui faudrait tout reprendre à zéro. A présent, elle savait que c’était là, son chez elle. Elle rentrait à la maison pour retrouver son patron adoré, son détestable collègue et cette jungle peuplée de gibier où elle adorait tant chasser. Même si la vie auprès de Dmitri n’avait rien de détestable, bien au contraire, cette peur paranoïaque qu’il avait de se faire démasquer l’avait empêché de s’adonner à son sport favori. Et elle s’était assez rapidement lassée des poches de sang toutes prêtes achetées une fortune à l’hôpital du coin. Boire au verre n’avait rien de comparable à prendre cet élixir à sa source, le plus souvent en usant de la force. Encore quelques minutes et elle pourrait enfin se dégourdir les jambes et gambader dans les bois.

Postée devant la ville, son sac de voyage en bandoulière, elle hésita entre rentrer au bar avertir de son arrivée, ou filer tout droit en direction du casse-croûte. Finalement, elle opta pour la jungle et resserra la sangle de son paquetage pour qu’il ne frappe pas trop fort contre sa hanche lorsqu’elle courrait derrière sa future proie. L’odeur parfumée et délicate des arbres centenaires et de la végétation florissante lui monta aux narines, la grisant plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Revigorée, elle se mit en chasse, marchant tranquillement et sereinement en écartant les branches de son passage pour se frayer un chemin plus ou moins praticable.

Tous ses sens en éveil, elle captait le moindre bruissement. La respiration rapide des oiseaux, les tremblements des petits rongeurs planqués dans leurs terriers, le cœur affolé d’une biche surprise à brouter un peu d’herbe fraîche sur une parcelle de terre plus ou moins dégagée. Mais ce qui l’enivrait bien plus que tout le reste, c’était cette odeur de sang omniprésente, partout autour d’elle, dans le ciel, sous la terre, dans chaque arbre, chaque buisson.

Puis un bruit. Celui très caractéristique d’un cœur craintif qui rate un battement, sentant sa dernière heure arrivée. Son odeur lui montait déjà à la tête alors qu’il était encore assez loin pour ne pas pouvoir la repérer. Ralentissant le rythme, faisant ses mouvements plus discrets, elle tâcha de rester à bonne distance, lui tournant autour comme un fauve l’aurait fait autour de sa proie en espérant que l’opportunité de lui bondir dessus sans risque d’échec se présente. Mais l’humain sembla tout de même détecter sa présence et accéléra le pas. Il puait la peur à des kilomètres à la ronde, au point que Nina en vint à craindre que d’autres vampires ne le repère et lui vole son repas sous son nez.

Se plaçant derrière lui, elle accélérant à son tour, se rapprocha, toujours un peu plus, encore et encore jusqu’à enfin apercevoir sa silhouette. Elle aurait bien parié sur une jeune femme vue le peu de bruit qu’il faisait et sa souplesse de déplacement, mais c’était un homme pas si jeune qui tentait naïvement de lui échapper. Peut-être montrerait-il un peu plus de résistance que s’il avait s’agit d’une gamine effarouchée. Il ne se comportait pas comme un crétin perdu dans un milieu hostile inconnu. Méthodique et armé, il avait des aires de professionnel qui sait ce qu’il est bon de faire ou pas en de telles circonstances. Et pourtant ça ne le sauverait pas.

Lasse de jouer à ce petit jeu du chat et de la souris, Nina attendit simplement qu’un rayon de lune baigne de sa lumière bienfaitrice sa proie pour lui montrer le chemin. Aussitôt que son visage lui apparut aussi distinctement que s’il avait été éclairé par les rayons du soleil, elle fondit à toute allure pour se placer juste en face de lui, lui arrachant au passage le morceau de bois qu’il tenait fermement entre ses doigts.


« N’est-il pas un tard pour se balader dans les bois ? »


Brisant en morceaux le pieu qui aurait surement dû servir à la neutraliser, elle afficha un petit sourire en coin qui ne laissait rien présager de bon. Toisant le grand gaillard qui lui faisait face, elle contempla longuement ses traits matures et son allure de combattant. Il n’avait décidément rien avoir avec ses repas habituels.

Un bref instant pourtant, le visage de ce type prit l’apparence de celui du gamin qui lui avait causé tant de tort, l’exilant au fin fond d’un village russe recouvert d’une couche de gèle aussi dure que la roche. Elle ne commettrait pas deux fois la même erreur, elle s’en fit la promesse. Même si la perspective de pouvoir enfin jouer un peu avec sa nourriture après tant de temps d’abstinence sonnait comme une douce mélodie à ses oreilles.


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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyVen 5 Juil - 11:39

[HJ je me suis permis d'agir, je sais que tu es plus forte donc ne t'en fais pas ; Philippe va essayer de résister mais je ferais en sorte que ce soit le plus cohérent possible, il n'a d'ailleurs pas beaucoup d'espoirs d'en réchapper]


    La chose que j'avais entendu semblait tourner autour de moi. Sans un bruit, je passais au travers de la végétation, me coulant dans l'obscurité comme le fantôme que j'étais toujours au fond de moi. Comet aurait pu être fier de moi. J'avais retenu ses leçons à la lettre, même si je n'arriverais jamais à la cheville de mon sergent chef. Lui, était un véritable fantôme, le meilleur soldat que j'avais jamais rencontré. Il était bon en tout, dangereux comme pas un. Je l'avais vu s'infiltrer des dizaines de fois au nez et à la barbe de l'ennemi. Comment aurait il réussit ce test devant lequel je me trouvais positionné ? Il aurait réussi à s'enfuir. Je le savais, je le sentais. Je devais essayer d'imiter l'exemple de mon subordonné le plus talentueux. Je continuais de progresser, évitant autant que possible les rayons lunaires qui risquaient de dévoiler ma position trop tôt. Je ne voulais pas me retrouver dans une position encore plus intenable que la mienne l'était déjà. Je devais reprendre la main aussi vite que possible. Ce qui me semblait étrange, c'était le sentiment d'être observé, couplé à celui d'être désiré. J'avais véritablement l'impression de n'être qu'une proie, et que la chose qui me suivait était un prédateur. Avais je eu tord en pensant qu'il s'agissait peut être des gens qui peuplaient cette île ? Est ce qu'il n'y avait pas dans le coin des bêtes sauvages qui feraient bien un dîner d'humains ? Je n'en savais rien. Je continuais de contrôler ma peur pour m'en servir, soucieux de ne rater aucun son ou aucun mouvement dans l'obscurité qui pourraient me renseigner sur la nature de mon poursuivant. Ne pouvant rentrer dans un buisson sans faire trop de bruit, je prenais le risque de le contourner en passant dans la lumière dégagée par la lune. Je sus d'instinct que quelque chose clochait. Un mouvement trop rapide pour l'oeil nu. Un léger souffle d'air, déplacée par la vitesse du déplacement. Et d'un seul coup, une grande femme brune devant moi. Elle avait mon épieux entre les mains, qu'elle tenait comme s'il ne s'agissait que d'une vulgaire brindille. Je restais immobile, stupéfait par l'hallucination que je venais d'avoir.


    Que s'était il au juste passé ? Une aura de puissance émaner de cette inconnue. Elle semblait parfaitement maîtresse d'elle même, sûre d'elle. Elle était ici à dessein. Elle n'avait pas peur. Je sentais que le prédateur, c'était elle. Séduisante, elle l'était assurément. Il y avait une grande sensualité dans sa façon de se tenir, de regarder. Quelque chose de terrible aussi. J'avais l'impression qu'elle était un lion, et moi son repas. Je réprimais un frisson alors que l'inconnue me lança une pointe, qui renforça un peu plus mon mauvais pressentiment. La femme brisa mon épieux, toujours comme si ce n'était rien entre ses mains. Un véritable démon. Je le sus maintenant avec certitude. Elle faisait partie des gens malsains qui peuplaient cette île et qui capturaient les naufragés. J'avais toujours peur, mais j'avas appris depuis des années à la dompter et à m'en servir. Je réprimais mon instinct de m'enfuir pour le remplacer par un autre. L'instinct de me battre, et de survivre envers et contre tout. Sans crier gare et sans lui répondre, obéissant purement et simplement à une réaction dictée par mon instinct guerrier, je lui balançais mon poing dans la figure.


    Le démon à visage humain était peut être une femme, mais je n'allais pas mourir pour ne pas avoir su passer outre mes impératifs culturels. J'avais de toute façon fait bien pire dans ma vie que cogner une jolie fille.



    | N'est il pas un peu trop tard pour une femme de traîner seule dans les bois? |


    Une petite bravade, ça aide à garder le contrôle et ça ne fait jamais de mal. De toutes façons, il y a de grandes chances que je sois cuit. Je ne renonçais pas pour autant.


    | Tu vas me dire qui tu es et pourquoi tu m'as pris en chasse. Et tu vas le faire tout de suite. |


    Rester sûr et confiant, pousser à la destabilisation. J'étais un soldat, et je me battrais s'il le fallait. J'espérais déjà que mon coup de semonce m'avait permis de prendre l'ascendant.
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyVen 5 Juil - 16:01

A cet instant précis, elle se félicita d’avoir été bien campée sur ses deux pieds, car le coup qu’elle venait de se prendre en pleine face, elle ne s’y était pas le moins du monde attendu. Il était déjà rare que ses victimes songent à se défendre, alors attaquer... c’était une grande première qui la réjouissait d’autant plus.

Reculant de quelques pas sous la violence du choc, elle porta ses doigts à sa lèvre inférieure éclatée. Quelques gouttes de sang s’en échappaient, contrastant avec la peau si pâle de son visage. Des tâches écarlates sur une toile parfaitement vierge qu’elle observa longuement, avant de replonger son regard perçant dans celui de l’humain. Amusée, elle ne dissimulait pas son sourire joueur à peine contrasté par l’excitation qui montait en elle. La perspective enivrante qu’on lui résiste rendait les choses encore plus intéressantes.

Comme une alliée, la lune refusait de s’en aller, les baignant toujours de sa lumière, éclairant la scène comme si l’on y avait braqué un spot intentionnellement. Nina se redressa, ses gestes toujours lents, sans aucune précipitation. Ils avaient toute la nuit.

| N'est il pas un peu trop tard pour une femme de traîner seule dans les bois? |

Les quelques mots de l’humain à son attention claquait comme un fouet qu’on agite pour mieux se rassurer face au danger. Il avait peur, elle le sentait.

| Tu vas me dire qui tu es et pourquoi tu m'as pris en chasse. Et tu vas le faire tout de suite. |

Et maintenant c’était lui qui donnait les ordres ! Il ne manquait décidément pas de courage, inconscient qu’il était. Il ne semblait pas encore avoir compris à qui il avait affaire, ou plutôt à quoi. Savait-il seulement qu’elle pouvait le briser en deux comme la brindille dont elle s’était débarrassée quelques minutes plus tôt ? Vu son état physique et son apparence, il ne devait pas encore être là depuis longtemps. Généralement les humains libres qui parcouraient cette forêt depuis des lustres ressemblaient d’avantage à des animaux sauvages qu’à des humains civilisés, s’adaptant à de nouvelles règles. Celles décidées par les vampires maîtres de l’île.

Se rapprochant à nouveau, nonchalamment et la garde baissée, elle se demanda s’il oserait à nouveau la frapper, s’il aurait le cran de recommencer, ou même pire.

« Les femmes sont-elles trop faibles et fragiles pour pouvoir se balader en pleine nuit dans la jungle ? N’est-ce pas un peu macho comme raisonnement jeune homme ? »

Oui jeune… même s’il avait tout d’un homme d’âge mûr, il n’était qu’un gamin parmi tant d’autres, qu’un vulgaire éphémère qui ne vivrait pas le dixième de ce qu’elle avait vécu.

« Au moins tu es assez malin pour comprendre que tu es une proie parmi les fauves. Et tu as bien deviné que je n’étais pas de ton côté. »

A quelques centimètres de lui, elle attrapa la main qui venait de s’écraser sur son beau visage et la serra dans sa paume, similaire à un étau que l’on referme un peu trop. Elle n’avait cependant pas l’intention de le briser, pas encore. Elle avait attendu ça depuis tellement longtemps qu’elle préférait le tester un peu, jouer de ses réactions, de sa violence. Peut-être même ne le tuerait-elle pas cette nuit. Il était encore si innocent, transpirant une certaine naïveté causée par une trop grande méconnaissance de son environnement.

« Et pourquoi penses-tu que les gens comme moi chasse les gens comme toi ? »

Allait-il encore frapper ? Plus fort ? Plus vaillamment ? Ou allait-il se dégonfler comme un ballon de baudruche que l’on vient de percer ?

Elle ne lui prit pas la deuxième main, attendant sa réaction, scrutant le moindre de ses gestes, volontaires ou pas, espérant presque qu’il laisse exploser sa colère et sa frustration.


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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyVen 5 Juil - 17:37

    Je l'avais totalement prise par surprise. Elle ne s'était pas attendue à de la résistance, et probablement encore moins à une résistance aussi agressive que celle dont je venais de faire preuve. Je ne l'avais pas loupée... Mon poing était légèrement douloureux, mais j'en avais connu d'autres. La faible lumière lunaire me permettait de constater la puissance de mon coup ; l'inconnue avait les lèvres bien amochées et le sang commençait à maculer le pourtour de sa bouche et son menton. Je restais cependant plus que jamais sur mes gardes, puisque malgré toute ma force, elle était restée bien debout, et elle ne semblait ni assommée, ni en colère. En fait, je ne pouvais lire sur son visage aucune des émotions habituelles d'une personne en pleine bagarre. Elle ne semblait pas apeurée, pas plus qu'elle ne semblait avoir peur, et je ne voyais pas non plus la moindre once de colère dans le fond de ses yeux. Comment était ce possible ? Je n'avais jamais rencontré qui que ce soit qui sache rester stoïque face à un coup aussi féroce. Je n'avais finalement l'impression qu'elle ne ressentait que de l'étonnement face à la situation. Comme si j'avais éveillé son intérêt, sa curiosité même. Elle ne réagissait pas du tout comme si je venais de lui mettre mon poing dans la gueule d'une manière particulièrement brutale. Se redressant lentement, on aurait dit que mon coup l'avait à peine ralentie. Là, j'étais inquiet. Comment survivre si ces gens étaient à ce point insensibles à la douleur ? Certes, ils saignaient. Tout ce qui saigne peut être tué, le cas échéant. Mais je n'étais pas dans l'optique de mener un combat à mort, pas encore. Je ne savais pas qui étaient ces gens, ni ce qu'ils pouvaient bien nous vouloir. Peut être même qu'ils avaient des informations sur Solveig et sur Jean. Je me devais donc de modérer cet instinct qui me poussait à me débarrasser d'elle. J'étais curieux, moi aussi. Cela me perdrait peut être mais je ne pouvais pas faire autrement. Revenant vers moi comme si de rien n'était, la jeune femme ne semblait pas vouloir mettre de distance entre nous. Je détaillais un peu plus du regard ma vis à vis. Jeune, peut être la trentaine. Un peu plus jeune que moi ? Elle était très belle, mais quelque chose me dérangeait dans son apparence, quelque chose qui me mettait mal à l'aise. Je ne savais pas quoi, et je me forçais à le cacher. Le fait qu'elle m'appelle jeune homme me semblait tout aussi étrange...


    | Ca l'est peut être. Mais jusqu'à ce que je rencontre une femme qui ne s'émeut pas d'être agressée, je sais que d'ordinaire cela peut friser l'inconscience. Fragile, je ne pense pas que vous l'êtes. Comment vous avez fait pour encaisser ce coup comme ça? |


    J'étais clairement sur la défensive et cela s'entendait à mon ton. Je m'inquiétais de savoir tout ce que cela pouvait cacher, tout en me demandant si j'allais apprécier la réponse. Elle se rapprocha encore, et je me crispais, prêt à frapper. C'est alors qu'elle se saisit de ma main, et commença à serrer. Mes yeux s'écarquillèrent, tandis que je laissais échapper un grognement de surprise mêlée de douleur. Ses paroles ne firent rien pour me rassurer. Qu'est ce qu'il se passait bordel ? Je n'avais jamais senti pareille poigne, je sentais qu'elle pouvait me broyer la main sans effort. Je serrais les dents pour m'empêcher de laisser transparaître ma douleur, mais je ne pus que me plier en deux, contraint par cet incroyable étau qui m'enserrait la main. Je l'écoutais toujours me tester, mais prit les devants. Tirant mon bras où la main restait captive, j'amenais la femme plus près de moi, pour lui envoyer mon front en plein visage de toutes mes forces. De petites fleurs de sang éclatèrent dans mon champ de vision, mais ce que j'avais pris était moins rude que pour elle. Enfin, normalement... Ne prenant pas le temps de réfléchir, j'enchaînais avec un coup de mon autre poing, qui me permit de gagner de la distance, et de libérer ma main endolorie. J'étais destabilisé par la force du choc contre mon crâne, et je me forçais à camper fermement sur mes deux jambes.


    | Pas si facile à chopper, la « proie », hein ? Je ne sais pas qui vous êtes, ni pourquoi vous faites ça, mais vous ne m'aurez pas aussi facilement que tous les autres. Dis moi qui tu es, et ce qu'il se passe ici, ou je te jure que je vais te casser en deux. |


    Je devenais hargneux, parce que je sentais que malgré mes bravades et mes coups, la situation m'échappait. Et surtout, je commençais à paniquer à l'idée que Jean et Solveig avaient peut être déjà été capturés...
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyDim 7 Juil - 21:45

| Ca l'est peut être. Mais jusqu'à ce que je rencontre une femme qui ne s'émeut pas d'être agressée, je sais que d'ordinaire cela peut friser l'inconscience. Fragile, je ne pense pas que vous l'êtes. Comment vous avez fait pour encaisser ce coup comme ça? |


Il n’avait toujours pas compris. Elle le voyait dans son regard quand il s’adressait à elle, mais il avait tout de même saisi que les choses s’annonçaient plutôt mal pour lui. Qu’il frappe tant qu’il voudrait, ce n’était pas ça qui risquerait de faire vaciller la dame de fer qui se tenait face à lui. Le sang qui maculait ses lèvres ne témoignait en rien de ses potentielles faiblesses. Par contre, il avait tendance à attiser encore d’avantage la faim qui lui tiraillait les entrailles. Ce parfum délicat, cette douce chaleur sur sa peau. Ses yeux brillaient d’excitation à chaque fois qu’ils se posaient sur ce repas royal qui s’offrait à elle. Pas comme une biche apeurée coincée dans coin sombre sans issue, mais comme un vrai combattant prêt à tout pour sa survie. Restait à savoir combien de temps elle tiendrait avait de lui déchirer la peau comme s’il n’avait s’agit que d’un vulgaire morceau de papier de soie.  

Sa petite démonstration de force, cependant, eut l’effet escompté. La douleur virulente qui lui vrilla méchamment les doigts au point de faire craquer ses articulations le ramena à la dure réalité. S’il était encore libre de ses mouvements, c’est parce qu’elle l’y autorisait. S’il était encore capable de respirer, c’est parce qu’elle y consentait… encore un bref moment. Pourtant il ne semblait ne rien vouloir lâcher, prêt à se battre jusqu’à son dernier souffle. Attentive, elle redouta son prochain coup d’éclat, s’attendant à tout. Tout sauf à ça.

Lorsqu’elle se sentit tirée en avant, elle ne s’attendit pas à ce que l’humain en profite pour la molester si durement, d’abord avec sa jolie petite gueule, puis ensuite avec le poing qu’elle lui avait laissé libre, presque comme une invitation à la brutaliser d’avantage. Invitation qu’il avait parfaitement comprise et dont il avait grandement profité. Pliée en avant, sa tête lui faisait un mal de chien, ses tympans sifflant comme si elle était restée trop de temps au milieu d’un concert sans limitation de décibels. Ses yeux refusèrent de voir l’espace de quelques secondes et elle sentait que son nez avait pris un mauvais coup et se mettait aussi à saigner.

Mais le choc passé, elle reprit lentement ses esprits. Toujours sur ses deux pieds par on ne sait quel miracle, elle se redressa enfin. Passant un doigt sur ses plaies, comme pour examiner les dégâts, elle le fit glisser lentement sur les pourtours de son front, puis descendre sur l’arrête de son nez, son geste venant enfin mourir sur la commissure de ses lèvres. Il ne l’avait décidément pas ratée. Entre la colère et la surprise, son cerveau ne semblait pas vouloir se décider, ne sachant si elle devait exploser et le réduire en bouillie sans même prendre le temps de le goûter, ou simplement rire de sa bêtise.

| Pas si facile à chopper, la « proie », hein ? Je ne sais pas qui vous êtes, ni pourquoi vous faites ça, mais vous ne m'aurez pas aussi facilement que tous les autres. Dis moi qui tu es, et ce qu'il se passe ici, ou je te jure que je vais te casser en deux. |

Et le rire l’emporta lorsque l’humain ouvrit sa grande bouche pour faire claquer ses quelques mots se voulant provocant alors qu’ils étaient surtout destinés à le rassurer dans son égo et ses chances de se sortir de là.

La créature de la nuit, d’habitude si élégante et mystérieuse comme sa réputation l’exige, fut prise d’un véritable fou rire, qui lui aurait presque donné d’avantage l’air d’une humaine si elle n’avait pas eu le visage recouvert de sang. Plus elle le regardait, plus elle avait envie de rire, relâchant toute la pression qu’elle avait pu mettre sur ses épaules dès qu’elle avait su qu’elle pouvait enfin retrouver cette île qu’elle chérissait tant. Elle n’avait plus le droit à l’erreur et savait qu’au moindre faux pas, ce n’était pas dans le trou du cul du monde qu’elle finirait mais au fond d’une urne funéraire. Pourtant elle était là, à jouer à nouveau avec sa nourriture comme son boss adoré lui avait pourtant interdit de le faire !

Reprenant ses esprits, son sourire si paisible se mua en une grimace terrifiante qui révélait enfin sa véritable nature. Comme un courant d’air, elle se saisit du jeune homme et le plaqua contre un arbre sans aucun ménagement. Le tenant fermement par le cou, elle ne prit même pas la peine de lui entraver les membres, sûre de sa force et de sa supériorité. Son regard perçant planté dans celui de sa proie, d’une voix grave mais douce, elle lui murmura à l’oreille, espérant ainsi multiplier encore ses angoisses et ses craintes. Il était inutile de crier lorsque l’on voulait terrifier, la douceur rendant les choses bien plus  effrayantes car plus imprévisibles.

« Tu n’as toujours pas deviné mon petit chéri ? Tu n’as toujours pas compris ce qui t’attends en te baladant innocemment dans ces bois ? Peut-être qu’une démonstration pourrait te permettre d’y voir plus clair… »

De sa main libre, elle passa un doigt sur son visage de la même manière dont elle avait procédé pour examiner ses blessures quelques instants plus tôt, étudiant de cette façon les traits de Philippe comme s’il avait s’agit d’un soupirant. Mais son geste ne mourut pas sur ses lèvres cette fois-ci, se prolongeant jusqu’à la veine qui palpitait au creux de son cou.

« Il n’y a rien de plus délectable que les battements d’un cœur, tu ne trouves pas ? J’aime le bruit qui résonne dans ta poitrine et dont ton corps tout entier se fait l’écho. Si rapide et si fort… le sens-tu qui accélère encore d’avantage ? »

Nina resserra encore un peu plus sa prise, sachant pertinemment qu’elle l’empêcherait bientôt de d’inspirer la moindre particule d’air.

« Alors… on ne se défend plus ? Pourquoi se battre lorsque la fin est inéluctable ? Qu’est-ce qui vous pousse à rejeter ainsi votre destin ? Accepte le, et je serai peut-être plus clémente avec toi que tu ne l’as été avec moi.»

Sentant son cœur poussé dans ses derniers retranchements, elle relâcha un peu sa main, tout en gardant son emprise sur sa proie, son corps collé au sien, afin de l’empêcher de se défaire et de s’enfuir. Il était à peine plus grand qu’elle, plus fort et plus robuste. Face à une frêle jeune femme comme elle, il n’aurait dû avoir aucun mal à la repousser. Mais les apparences sont si trompeuses et la nature si bien faite, offrant à certains des qualités supplémentaires afin que la chaine alimentaire soit respectée, et ainsi l’équilibre du monde.

Lorsque ses victimes se laissaient faire acceptant leur sort, les choses étaient plus faciles bien que moins attrayantes. Pourtant Nina ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi certains s’évertuaient à survivre dans un monde aussi hostile. Ils n’avaient aucune chance, ça ne faisait aucun doute. Ne restait que trois choix, le suicide, se rendre ou accepter l’esclavage. Mais cet homme avait préféré choisir la lutte et la résistance, malgré que son combat soit voué à l’échec. Au fond, elle le plaignait sincèrement, sans pour autant être encore décidée sur la fin qu’elle consentirait à lui accorder.
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyLun 8 Juil - 13:32


    Je l'avais sévèrement amochée, c'était un fait. Je vis très clairement la marque du coup sur son visage se découper sur sa peau diaphane, et plus encore autour de son nez qui devint très vite écarlate alors que son sang couler. Voyant ses pupilles se dilater partiellement, je me rendais compte que le choc l'avait perturbée. Mais elle se remit très vite sur ses jambes, s'y campant fermement. Je la sentais aussi nerveuse qu'une bête sauvage, sans doute hésitait elle à la conduite à adopter. Je sentais une lueur d'amusement dans ce regard qui ressortait toujours autant malgré la pénombre. Pis, je sentais une incroyable … faim. Elle avait faim. Elle me voulait. Elle me regardait comme un prédateur regarde un morceau de viande bien juteux. Je n'avais jamais été confronté à ce genre de situation, d'adversaire. Je sentais que sous son apparence séduisante et futile, la jeune femme cachait quelque chose de bien pire. Des démons. Je le savais. Je l'avais senti. Mes poings se serrèrent alors que je l'entendais rire. Que devais je faire, courir ? Courir où ? Elle courrait plus vite que moi, elle était même apparue juste devant mes yeux comme par magie. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus. Peut être étais je mort et que cet endroit était réservé aux meurtriers ? Ou alors, en train de me noyer et cet horrible songe signifiait ma mort à venir ? Le vent me caressa le visage, et je ressentais la peur et la colère. J'étais seul et démuni, désespéré. Je n'abandonnerais pas Solveig ni Jean. Jamais. Je ne pouvais pas me laisser abattre par des pensées défaitistes. Son rire résonna sous la combe encore un moment avant de s'arrêter pour de bon, et de se muer en une grimace terrifiante, qui n'avait plus rien d'humain. Je fus désarmé et maîtrisé avant même d'avoir pu dire un mot. L'inconnue me tenait par le cou, et me plaquait contre un arbre. Comme était ce possible ? Me menaçant, elle en vint à poser son doigt sur ma peau et à la parcourir, comme si elle jaugeait de la qualité et de la douceur d'une friandise avant de la croquer. Je réprimais un frisson de dégoût.


    | Lâches moi, vires tes sales pattes de là! | lui crachais je au visage



    Ses paroles suivantes me laissèrent silencieux. Je commençais à comprendre, tout en refusant la vérité qui s'imposait à moi. Non, ce n'était pas possible, e nageais en plein cauchemar, cela ne se pouvait!


    | Vampires... C'est ce que vous êtes. C'est pour ça que vous prenez les naufragés.... |


    J'avais parlé dans un souffle, brutalisé psychiquement par l'ampleur de la réalité qui s'imposait à mes yeux, qui éclatait dans mon esprit, soufflant mes convictions inébranlables sur ce monde et ce qui le composait. Je déglutissais douloureusement alors que son emprise se raffermit encore un peu plus sur moi. La beauté terrifible collait son corps contre moi, qui en une autre occasion aurait pu m'apporter bien plus de sensations qu'actuellement. J'allais mourir ; c'était maintenant une certitude. La noirceur de mon âme, cachée depuis mon retour de guerre, refaisais surface. Je regardais mon ennemi d'un regard haineux, mon visage rougissant sous l'effet de la rage autant que du manque d'air. Elle deserra finalement son emprise.


    | Vas te faire foutre, sale garce. Je te buterais s'il le faut, je retrouverais les miens et les emmènerais loin d'ici. |


    Je poussais de toutes mes forces pour me libérer, mais je sentais que ce ne serait jamais suffisant. Cela ne m'empêchait pas de continuer.


    | Jamais je ne me rendrais, tues moi, ou c'est moi qui te tue. Dis moi ce que vous avez fait de ma femme et de mon fils, et j'arrête de résister. |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyLun 8 Juil - 17:26



| Lâches moi, vires tes sales pattes de là! |

Farouche, sa prise semblait prête à tout afin de montrer son mécontentement. Mais la vampire n’en avait plus grand-chose à faire, sourde à toute supplication, à toute provocation. Seule la finalité de cette scène semblait désormais l’intéresser. Le moment clef où elle planterait ses crocs dans la peau tendre et ferme de sa victime, se délectant du fluide vitale qui se déverserait enfin entre ses lèvres. Jusqu’à la fin ? Seule cette question méritait encore réflexion. Il était plutôt robuste, pas top moche et pourrait éventuellement servir en d’autres occasions. Malgré sa déconvenue avec le précédent humain qu’elle avait eu entre les pattes, elle ne pouvait s’empêcher de chercher les emmerdes, de s’imaginer qu’un de ces mécréants puissent au moins une fois dans sa longue existence, lui servir à autre chose qu’à casser la croûte.

| Vampires... C'est ce que vous êtes. C'est pour ça que vous prenez les naufragés.... |

Deux petites canines pointèrent leurs nez et brillèrent comme des diamants sous la lumière de la lune, lorsqu’il mit enfin des mots sur ses craintes, ne lui laissant plus aucun doute. Visiblement il avait déjà eu l’occasion de voir certains de ses congénères passer à l’action sur la plage. La noblesse avait le chic pour se payer des succubes ou incubes très efficaces, de véritables vautours avides de chair fraîche. De parfaits crétins surtout qui rendaient le jeu moins intéressant et réduisait à l’état d’esclaves inutiles de la nourriture qui aurait pu servir à d’autres.

| Vas te faire foutre, sale garce. Je te buterais s'il le faut, je retrouverais les miens et les emmènerais loin d'ici. |

Voilà qui devenait intéressant. Elle qui souhaitait mieux comprendre cette espèce et sa folle motivation à vouloir survivre, même lorsque la situation était désespérée, elle ne pouvait passer sur une occasion pareille. Décidément trop curieuse, elle relâcha encore un peu plus sa prise afin de reculer d’un pas et laissa l’humain brasser de l’air et gesticuler dans tous les sens, pendant qu’elle réfléchissait. Qu’il continue tant qu’il voudrait, à par s’épuiser, cela ne servirait à rien, la Dame ayant décidé qu’il l’avait assez amoché pour la soirée.

| Jamais je ne me rendrais, tues moi, ou c'est moi qui te tue. Dis moi ce que vous avez fait de ma femme et de mon fils, et j'arrête de résister. |

Jugeant qu’il était temps de lui donner une bonne leçon, elle lui envoya la gifle de sa vie qui laisserait à coup sûr une belle marque sur sa joue pâlichonne, manquant presque de lui décrocher la mâchoire.

« Silence ! »

Elle en avait assez de l’entendre brailler comme un marmot immature. A présent, ils parleraient sérieusement, comme deux adultes, et s’il se montrait assez docile pour la convaincre, il gagnerait le droit de vivre un jour de plus. Il semblait prêt à tout pour récupérer sa famille qui avait dû être victime du même naufrage. Même à passer un marcher avec une créature démoniaque qui d’ordinaire, l’aurait vidé comme une poche de sang avant même qu’il n’ait le temps de réaliser ce qui lui arrivait.

« C’est un marché que tu me proposes ? Ne me dis pas que tu essaies de négocier… »

Refermant sa main sur sa nuque, elle l’empoigna violemment et le souleva de terre, avant de le jeter au sol à quelques mètres de là comme s’il n’avait pas pesé d’avantage qu’une plume. Ne rigolant plus du tout, elle le retourna pour le mettre sur le ventre et vint se placer sur lui, faisant pression de tout son poids, l’entravant complètement pour qu’il ne tente même pas de filer ou se débattre. Il l’avait faite saigner, ce serait bientôt son tour. Mais avant, elle voulait en savoir plus sur ce qui comptait plus que sa propre vie. Elle voulait savoir jusqu’où il était prêt à aller pour gagner une chance infime de les retrouver. Lui empoignant les cheveux, elle tira un peu pour venir lui murmurer à l’oreille, son visage à quelques centimètres du sien.

« Et si je parviens à te dire où se trouve ta famille, que proposes-tu ? Attention à ce que tu vas répondre… car si ça ne me plait pas, je ne t’offrirai pas ta seule et unique chance de les revoir une dernière fois. »

Lui faire croire que son souhait complètement absurde se réaliserait était bien cruel, mais elle s’en fichait comme d’une guigne. Le dévorer ne lui suffisait plus, elle voulait qu’il soit à sa merci, qu’il la supplie et lui offre volontairement son sang. Elle voulait régner sur le petit monde de sa proie, qui s’étiolait au gré des minutes, sur sa réalité cauchemardesque qu’il commençait à peine à accepter.

« Fais moi rêver et tu ne mourras pas ce soir. »

Ses doigts quittèrent ses cheveux pour venir se placer sur le haut de sa nuque, l’obligeant à maintenir sa joue, encore endolorie par le précédent choc, contre le sol. En le regardant si vulnérable, presque soumis, la conversation qu’elle avait eue avant son retour sur l’île avec Zéphyr lui revint en tête. Il s’était gentiment moqué de ses travers et défauts, mais il était persuadé d’avoir trouvé la solution. Un projet qui rendrait fou de joie son employée préférée. Une embrouille qui impliquerait des humains libres comme celui qu’elle chevauchait en ce moment même. Lentement un plan commençait à se dessiner clairement.

Non c’était sûr, il ne mourrait pas encore, car il serait le parfait sujet d’expériences peu avouables de vampires dégénérés.
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMar 9 Juil - 12:39

    J'avais la confirmation de ce que j'avais découvert en voyant deux petites canines émerger plus franchement de la mâchoire de la vampire. Des vampires... Je me sentais perdu, en plein cauchemar. Tout ce que j'avais pu penser, apprendre ou ressentir, tout ce que je savais du monde, de la vie... Tout était faux. On avait chamboulé mon univers aussi sûrement que si on venait de me révéler Dieu... Sauf que la révélation était terrible, douloureuse. Elle était bouleversante. Tout ce que j'avais fait dans ma vie perdait son sens maintenant que j'apprenais l'existence de cette espèce qui se nourrissait de la mienne. Quelle importance avait pu avoir toutes ces années passées à commettre des atrocités cachées du grand public, au nom de mon pays, de ma famille, de la protection de tout ce qui m'était cher. Je m'étais trompé d'ennemi, ma vision du monde était entièrement fausse. Je n'avais pas su défendre ma famille ou mon pays contre les véritables ennemis de l'Humanité, contre les seuls adversaires qui comptaient vraiment. C'était une catastrophe, c'était la fin de tout. Je n'avais pas su protéger ma famille contre les prédateurs de l'espèce humaine. Je ferais tout pour y remédier, mais comment faire ? La jeune femme, ou plutôt la vampire, me maintenait fermement et j'avais bien vu que si j'étais capable de la blesser, elle était terriblement plus forte et plus résistante que moi. Son corps avait déjà arrêté de saigner. Pourtant, une lueur d'espoir habitait malgré tout mon cœur : si ça saigne, ça peut mourir. Premier leçon de mon adjudant quand je faisais encore mes classes. Il fallait juste que je trouve le moyen de provoquer une blessure mortelle, quelque chose qui serait susceptible d'en finir une fois pour toutes. Devais je croire les contes et les légendes ? Mes points n'étaient ni bénis, ni en argent, ni en bois, et lui avaient occasionné des dommages... Je n'eus pas le temps de réfléchir plus avant ; l'esprit tactique du militaire fut balayé par un coup monumental reçu en plein visage, qui m'engourdit tout le côté gauche de celui ci. La beauté de marbre m'intima le silence. De toute façon, vu la coup puissant que j'avais reçu en plein visage. Je reprenais peu à peu mes esprits, et j'entendis distinctement la bête à crocs me demander si je lui proposais un marché. Cela sonnait étrangement solennel, comme un pacte avec le diable. Je me mordis la lèvre. Je ne prenais pas le temps de réfléchir. Tout pou sauver Solveig et Jean.


    | Si. |


    Fier dans mes rangers, ou plutôt, fier dans mes chaussures à moitié défoncées. La beauté surnaturelle m'empoigna par la nuque et me souleva de terre, ce qui irradia mon corps de douleur. Jeté contre le sol, elle vint contrôler mon corps en pressant le sien, plus leste, plus léger... Mais tendu au dessus de moi, contre moi, comme un câble d'acier. Je ne pouvais tout simplement pas me débattre, c'était impossible dans ma position actuelle. Sa poigne d'acier vint me saisir les cheveux, sa voix au creux de mon oreille se fit suave. Je réfléchissais à toute vitesse. Que pouvais je proposer ? Je repensais à ce que j'avais vu sur la plage. Je n'étais pas forcé de dire la vérité. Je ne le dirais pas. J'étais un soldat, nom de Dieu, et jamais je ne m'abandonnerais aux démons de cette île, pas plus que je ne leur abandonnerait ma femme et mon fils. Je la regardais pour lui répondre, d'un regard en biais puisque plaqué contre le sol, les yeux dans les yeux.


    | Je serais à toi. Ton esclave. C'est pour ça que vous capturez les humains, non ? Pour vous nourrir, pour vous servir. Tout ça n'est qu'un piège ; vous êtes en sécurité. Les humains viennent d'eux mêmes, vous les garder, personne ne les retrouve. Moins risqué que de capturer sans cesse des proies dans le monde, pas vrai? |


    Je venais de pactiser avec le diable incarné en femme, mais je ne comptais pas respecter ma parole. Je m'assurerais qu'elle assure sa part du marché, je ferais ce que je suis sensé faire... Puis, j'en tuerais autant que possible avant de mourir.


    | Retrouves ma famille, assures toi qu'elle quitte cette île maudite, et je ferais tout ce que tu voudras. Mais pas avant. |



Oui, je lui imposais mes conditions. Mais je n'avais pas le choix, j'étais un homme fier, un officier, un type qui sait ce qu'il fait, qui sait quoi faire. Enfin, normalement...[/justify][/list]
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMer 10 Juil - 13:12

Ils y étaient enfin ! Le guerrier capitulait et il ne tarderait pas à tenter désespérément de sauver ce qui pouvait encore l’être, de se plier aux quatre volontés de son bourreau. Un sourire satisfait se dessina sur le visage de la vampire, même si elle trouvait que les choses avaient été presque trop faciles. Elle s’était tenue à l’écart des humains depuis si longtemps, ou tout du moins s’était abstenue de se trouver dans pareille situation, qu’elle se sentait nostalgique. Comme si elle redécouvrait des joies enfantines depuis longtemps oubliées.

| Je serais à toi. Ton esclave. C'est pour ça que vous capturez les humains, non ? Pour vous nourrir, pour vous servir. Tout ça n'est qu'un piège ; vous êtes en sécurité. Les humains viennent d'eux mêmes, vous les garder, personne ne les retrouve. Moins risqué que de capturer sans cesse des proies dans le monde, pas vrai? |

Leurs regards se croisèrent alors qu’il s’abandonnait tout entier, son corps, son âme, pour sauver ce qui semblait plus cher que sa propre vie. Loin de trouver ça touchant, Nina le trouva soudain des plus pathétiques. Tout ça pour deux êtres qui, s’ils n’étaient pas déjà morts, ne tarderaient pas à trépasser sous les assauts de jeunes vampires affamés. La plage en était remplie, car tous savaient qu’il était plus efficace de rôder près des carcasses de bateau ou d’avion, les victimes n’ayant pas encore eu le temps de réaliser ce qui leur arrivait. La chasse en était d’autant plus simplifiée car la plupart des proies étaient déjà bien amochées, voir mourantes. Comment pouvait-il se raccrocher ainsi des espoirs tout à fait vain ?

| Retrouves ma famille, assures toi qu'elle quitte cette île maudite, et je ferais tout ce que tu voudras. Mais pas avant. |

Et voilà le guerrier fier et inconscient qui refaisait surface. Il n’était pas en position d'exiger quoique ce soit, pourtant il ne se gênait pas et tentait sa chance. Loin de pouvoir le blâmer, elle ne pouvait cependant se résigner à accepter un tel comportement de son nouvel esclave. Un poing rageur s’abattit alors violemment entre les omoplates du captif, histoire de lui rappeler qui dominait qui à l’heure actuelle.

« Première chose, je n’aime pas qu’un éphémère tente de m’imposer quoique ce soit. »

Lentement, elle relâcha la pression qu’elle exerçait sur sa prise avec son corps, se redressant un peu. Ainsi, elle espérait qu’il voit les efforts auxquels elle consentait pour calmer le jeu. Le but n’était pas de l’abîmer au point de le rendre inutilisable, et ce qu’elle attendait de lui impliquait qu’une certaine confiance s’installe, en plus de la peur bien évidemment, garante d’un comportement exemplaire dépourvu de risque de trahison.  

« Deuxième chose, je n’ai que faire d’un esclave qui me suive comme un toutou bien dressé. »

Elle n’était pas une de ces maîtresses capricieuses aux demandes futiles qui se pavanent avec leurs esclaves dans le seul but de rendre la voisine jalouse. Ni de celles qui passent leurs frustrations trop nombreuses sur le premier bouc émissaire à proximité. Elle ne voulait pas d’un esclave et n’en avait jamais souhaité. Ce qu’elle désirait ardemment, c’était de combler ce manque qu’elle ressentait depuis toutes ces années, ce vide intersidérale dans son existence. Un ennuie profond qu’elle tentait souvent d’enrayer en fréquentant les humains, s’attirant toujours les pires emmerdes qui soient.

Aussi délicatement que possible, elle retourna Philippe comme une crêpe, le mettant sur le dos pour qu’il lui fasse face. Accroupie sur lui, elle passa une main derrière sa nuque, le tenant fermement, et le força à s’asseoir. Se serrant contre lui, elle le fixa de son regard de prédatrice, qui loin d’avoir l’air de celui d’une amante, semblait plus proche de celui d’une lionne sur le point de dévorer un beau morceau de chair fraîche.  

« Sers moi loyalement, c’est tout ce que je te demande. Déteste moi, haïs moi, ne prends surtout pas la peine d’être hypocrite avec moi. Ta colère te permettra de survivre plus longtemps sur cette île de fou. »

Sa voix douce contrastait avec son attitude, elle en était parfaitement conscience et adorait en jouer. Mais elle savait aussi pertinemment que l’humain ne lui ferait pas confiance aussi facilement, qu’il ferait ce qu’il jugeait indispensable pour sauver sa famille, en faisant fi de ses sentiments réels. Il ne s’agissait là que de domination, rien de plus rien de moins.

« Si tu te montres digne de confiance, je tâcherai de te récompenser comme il se doit. Une vie contre deux autres. Je suis d’humeur généreuse ce soir. »

Restait à trouver comment honorer sa part du contrat. Si elle voulait le garder sous sa coupe, il lui faudrait absolument lui donner satisfaction d’une manière ou d’une autre. Elle ne pourrait pas se contenter d’éternelles promesses sans résultats probants. Cependant, elle ne pouvait pas non plus se permettre de perdre le seul moyen de pression à sa disposition. Un équilibre dangereux qui pourrait la faire basculer à tout moment dans les tracas auxquels elle était si bien habituée.

« A présent, j’aimerai savoir avec qui je passe contrat, ainsi que la vie de qui je suis censée sauver. Raconte moi tout… nous avons toute la nuit mon petit chéri. »

Plus qu’à espérer que les deux vies en question soient déjà éteintes, ou au moins entre les mains d’un allié qui ne lui mettrait pas des bâtons dans les roues
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMer 10 Juil - 14:19

    Elle m'écoutait, satisfaite. Je ne savais toujours pas son nom. Très concrètement, je ne savais même pas si ces créatures en avaient un. Peut être un surnom, un truc qui fait trop dark et trop terrible. J'en sais rien. Et puis je m'en fous. Cette salope m'a eu, mais elle ne l'emportera pas au paradis. J'étais quelqu'un d'obstiné, et je pouvais très bien parvenir à mes fins dans une heure, un jour un mois ou un an, cela n'avait aucune espèce d'importance. Je savais que j'avais la volonté avec moi. Esclave de quelqu'un ? Elle finirait par s'en mordre les doigts, c'est moi qui vous le dit !mais pour l'instant, je ne pouvais pas lui faire payer son arrogance et son apparente domination. Il me semblait que son ascendant était trop clairement établi pour que je tente quoi que ce soit. Et si je me targuais d'avoir un certain sens de l'honneur, je n'aurais aucun scrupule à tuer ma « maîtresse » dans son sommeil si l'occasion se présentait. L'esclavage était bien trop avilissant pour que je m'embarasse de principes... Et puis, j'étais avant tout un survivant. J'étais passé au travers des menaces d'un divorce, d'un jugement pour crime de guerre, et surtout, de près de dix années de guerres sur trois continents. Je survivrais. Je gardais la foi. L'énergie qui me poussait en avant était probablement la plus vieille qui guidait l'Humanité dans ses moments les plus difficiles. Ma haine, et ma colère. Je les sentais me réchauffer le cœur et l'âme. Elles me permettront de survivre, ou en tous cas, de jeter à bas cette soit disant vampire, cette esclavagiste en puissance. Je n'allais certainement pas abandonner. Un coup féroce me coupa la respiration et me souffla le sifflet par la même occasion. Je ne parlais plus. J'apprenais, et je me taisais. La belle me dit qu'elle attendait de moi que je ne lui impose rien. Ca me rappelait mes disputes avec Solveig. Sans trop savoir pourquoi, je souris, l'air satisfait.


    | C'est bien mal me connaître que de présumer ça... |


    Je m'attendais bien entendu à recevoir un nouveau coup sur le coin de la tronche, mais je serrais les dents. Impossible pour moi d'abdiquer à la douleur. Je m'autorisais un soupir lorsque la vampire m'expliqua ensuite qu'elle n'attendait pas d'un esclave un simple suivant. Je ne savais pas si je devais être soulagé, ou si je devais anticiper le genre d'esclave qu'elle désirait posséder. Je ne réagis pas tout de suite, préférant en savoir plus avant de commencer à me prendre la tête. Je ne voulais pas me faire de faux espoirs, ou ressentir un soulagement trop précoce. Ses mains vinrent, faussement délicates, me retourner pour me mettre sur le dos. La voir s'asseoir à califourchon sur moi, si elle n'avait pas été vampire et si je n'avais pas vécu un naufrage, aurait pu me faire un tout autre effet. Mais là, je ne ressentais que de la haine. Je me forçais à ne pas la frapper encore, désirant me préserver autant que possible. Vivre aujourd'hui, c'était avoir une chance d'atteindre mon but demain. Nos corps étaient tout proches, tout comme nos visages. Je n'aimais décidément pas le regard qu'elle me lançait, et je lui répondais par un regard venimeux sinon meurtrier.


    | Bien. J'ai toutes mes chances de survivre, comme ça. |


    Je ne savais pas quoi dire à ses paroles suivantes. Cela me faisait mal d'avance, mais je ne pus m'empêcher d'acquiescer d'un signe de tête, considérant que si je remplissais ma part du contrat, elle en ferait autant.


    | Merci. |


    Je ne me fiais pas à elle pour autant... Vint ensuite sa question, très personnelle. Je la dévisageais un long moment, avant de finalement opter pour un récit fragmentaire. Elle n'avait pas à tout savoir, mais je ne pouvais pas lui mentir si je voulais avoir une chance qu'elle tienne parole.


    | Je m'appelle Philippe Raulne. Je suis lieutenant dans un régiment de parachutistes français. Je suis un... soldat. |


    J'avais failli dire criminel.


    | Je le suis depuis longtemps, toute ma vie d'adulte. J'ai fait l'Afghanistan, la côte d'ivoire, le Mali, la Centrafrique. Je ne voyais qu'assez peu ma femme et mon fils. Solveig et Jean. Ceux que tu dois sauver. Solveig est ma femme depuis environ sept ans, Jean est né peu après. Ils sont tout pour moi. Absolument tout. Je ne sais même pas si tu peux comprendre ce que je te dis... |


    Habile façon de détourner la conversation... Non?
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMer 10 Juil - 17:55

C’était bien la première fois qu’on la remerciait… le pauvre petit ne mesurait vraiment pas l’ampleur de la catastrophe, du néant dans lequel il sombrerait bientôt. Même dans cette situation délicate, il ne manquait pourtant pas d’arrogance et de répartie, attisant encore d’avantage les espoirs de la Dame. Il était décidément parfait à tout point de vue… enfin… elle espérait que cette fois le boss soit de son avis, car sa précédente prise n’avait finalement pas su se montrer à la hauteur, la décevant autant, que la punition qui suivit l’emmerda profondément. Et puis quel gâchis d’avoir dû s’en débarrasser sans même pouvoir le toucher. Mais cette fois, elle ne ferait pas l’erreur de livrer sa proie sans s’en être occupée avant. Il déchanterait avant le levé du soleil, c’était une certitude. On ne la faisait pas saigner sans verser son propre sang en contrepartie.

Reprenant ses esprits tant bien que mal alors que la veine de son cou robuste palpitait et semblait l’appeler, vilaine tentatrice, elle se reconcentra sur son interlocuteur qui la dévisageait étrangement. Visiblement, sa question avait jeté un froid et un long silence s’en était suivi. Sans doute, essayait-il de trouver quoi dire qui ne risque pas de le mettre dans de sales draps.

| Je m'appelle Philippe Raulne. Je suis lieutenant dans un régiment de parachutistes français. Je suis un... soldat.|

| Je le suis depuis longtemps, toute ma vie d'adulte. J'ai fait l'Afghanistan, la côte d'ivoire, le Mali, la Centrafrique. Je ne voyais qu'assez peu ma femme et mon fils. Solveig et Jean. Ceux que tu dois sauver. Solveig est ma femme depuis environ sept ans, Jean est né peu après. Ils sont tout pour moi. Absolument tout. Je ne sais même pas si tu peux comprendre ce que je te dis... |


Son petit speech des plus formatés et ennuyant aurait pu la tuer si elle n’avait pas été déjà morte. Ou plutôt si son cœur avait battu ne serait-ce qu’un instant de sa longue non-vie. Il parlait comme un robot, mais vu son passé militaire, ça n’était pas très étonnant. Sans doute avait-il été entrainé à ce genre de chose. Tenir bon lors d’interrogatoires par exemple. Elle comprenait aussi mieux sa grande habilité à lui dérouiller la gueule. Ses coups étaient précis et d’une puissance importante pour un simple humain. Elle n’était pas tombée sur un enfant de cœur et devrait se méfier comme de la peste de son soi-disant esclave. Faire pression en menaçant la vie de sa famille ne suffirait pas, il lui faudrait se prémunir d’une attaque en fourbe, d’une autre manière. Mais cela pouvait encore attendre un peu.

« Un soldat, ça ne fait aucun doute. Tu parles comme une machine alors que tu évoques de grands sentiments dont vous êtes si friands, vous les humains. De quoi as-tu peur ? Que je me mette en colère ? »

Lui prenant le menton, elle l’obligea à lui faire face, yeux dans les yeux, son nez frôlant le sien. Il sentait si bon… l’odeur de la peur, mêlée à celle de son sang. Lui ne ressentait rien de ces choses, pouvant sans doute à peine percevoir le parfum de jasmin qui imprégnait sa chevelure et celui du tabac froid sur ses doigts.

« Ou as-tu peur d’évoquer des souvenirs heureux car tu sais bien au fond de toi, que tous tes espoirs risquent d’être rapidement mis à néant ? »

Ses longs ongles lui griffèrent la peau, alors qu’elle l’empêchait de tourner la tête, sondant son âme, cherchant à comprendre ces émotions qui semblaient s’emparer de lui sans qu’il ne puisse rien y faire. Si faible. Si humain.

« Tu as raison, je ne sais rien de ces choses-là. Ne te fait pas d’illusion à mon sujet, nous ne fonctionnons pas de la même manière que vous, même si certains, nostalgiques de leur vie, se laissent aller à quelques ersatz de sentiments. »

Aimer n’avait pas de sens, ou tout du moins n’en avait encore jamais eu pour elle. Fonder une famille, elle aurait pu. Certains vampires y parvenaient tant bien que mal, mais elle avait su très tôt que tout ça n’était pas pour elle. Offrir son âme pour l’éternité avait quelque chose d’irréel, improbable, impossible. Cette seule idée la mettait mal à l’aise, la renvoyant à des souvenirs bien cruels. La fidélité n’existait pas chez les humains qui vivaient à peine un siècle, alors chez des êtres à la vie infinie… ça n’était tout simplement pas envisageable.

« Si tu souhaites vraiment que je les retrouve, il faudra m’en dire plus. Qui es-tu vraiment Philippe ? Comment avez-vous fini sur cette île ? Que sont-ils pour toi ? Pourquoi ta vie contre la leur ? Et tes phrases formatées ne me convainquent pas ! Alors fais un effort.

Comment arrives-tu seulement à envisager qu’ils soient toujours en vie, alors que des centaines d’êtres comme moi, et même pires, parcourent cette jungle toutes les nuits ! »


Elle voulait qu’il se livre, entièrement. Qu’il lui offre chaque parcelle de son âme. Pas parce qu’elle souhaitait réellement l’aider, mais parce qu’elle devrait le briser, pour qu’il ne revendique plus jamais sa liberté.
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMer 10 Juil - 21:50

    Visiblement mais sans pour autant que je sache pourquoi, mon petit discours ennuyait profondément la vampire. Comme si elle savait lire en moi, qu'elle se doutait que je cachais quelque chose. Je me fustigeais mentalement. Peut être aurais je dû faire quelques efforts de plus, pour pouvoir me garantir un certain niveau de sécurité. Finalement, la jeune femme, ou plutôt ce foutu démon, me répondit. Je notais tout de suite que mon discours ne l'avait pas surprise. Comme s'il ne pouvait y avoir qu'une seule explication logique à ce que je venais de lui dire. Ca me mettait déjà hors de moi. Sacré bon sang, je n'allais jamais pouvoir jouer mon rôle dans ces conditions ! Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un éclat de rire ironique. Je ne m'étais tout simplement pas encore fait à ma nouvelle condition ni aux terribles révélations qui venaient de m'être faites, et il fallait bien avouer que cela allait me porter probablement préjudice dans un avenir très proche... Incroyable d'être aussi con, mais je ne pouvais tout simplement pas m'en empêcher. Pourtant, j'avais ri, mais je devais avouer la vérité. Qu'à moi même bien sûr, vu que je ne comptais rien dire à la vampire, mais elle me faisait bel et bien peur. Qui sait ce qu'elle était capable de faire d'autre, elle qui avait l'air si fragile, si belle, si douce ? Elle pouvait me briser en deux comme un vulgaire fétu de bois, je m'en étais bien rendu compte.


    | Pourquoi aurais je peur ? Il y a si peu de raisons ! Des milliers de bornes de chez moi, ma femme et mon fils disparus, je n'ai plus rien et je suis entre les pattes d'une putain de vampire ! Non, c'est vrai, tout baigne! |


    Comme le disait mon père, toi, tu vas te prendre une main sur le coin de la gueule. Je l'avais compris, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je n'étais pas monsieur tout le monde à attendre que le temps passe. Je dégutis à ses paroles suivantes. Mes espoirs, réduits à néant ? Mon cœur se serre, je sens mes muscles se tendre. Chaque terminaison nerveuse de mon corps me semble douloureuse ; je brûle d'angoisse. Je sais que j'ai peut être tord d'espérer. Pour autant, je ne peux pas me résoudre à le faire. Pour la simple et bonne raison que c'est dans ma nature, de ne jamais renoncer. Solveig et Jean sont en vie. Il le faut. Je me crispais quand elle me griffa, striant ma peau de traînées sombres de sang, qui coulait sur ma peau en longues traînées. Je me mordais l'intérieur de la joue pour m'empêcher de hurler ma peur, ma colère, et mon dégoût. J'hochais la tête quand la vampire me signifia nos différences. Bien sûr que nous n'étions pas pareils. C'était l'évidence même. L'officier qui était en moi, prompt à recueillir les informations sur le terrain, notait mentalement ce que j'entendais. Les vampires n'étaient donc pas unis, certains apparaissaient comme plus proches des humains. Intéressant. L'information pouvait être utile. Je réfléchis un instant à ses paroles suivantes. Si je voulais mettre les chances de mon côté pour sauver Jean et Solveig, je devais faire des efforts, même si je ne savais pas encore concrètement combien ils allaient me coûter.


    | Je... j'ai... Solveig et moi... |


    J'inspirais profondément. S'il y avait une chance, une seule, que cette foutue saloperie de bête à crocs puisse sauver les miens, je devais sacrifier ma bonne conscience.


    | J'ai fait une connerie, y'a des mois. Une vraie crasse. J'ai beaucoup de sang sur les mains. Ca m'a miné. Ca m'a éloigné de ma femme. Très. On a été séparés un moment. Mais on a voulu recoller les morceaux, en faisant une croisière avec notre fils. |


    Au fur et à mesure que les mots sortaient, ma colère se faisait plus grande. Je finissais par cracher les mots suivants, d'un ton plein de haine.


    | Ouais. Tout devait aller mieux. « croisière de rêve ». Tu parles ! Bordel de merde ! Je me suis fait avoir jusqu'à l'os ! C'était un piège, hein ? Vous avez un truc, un dispositif ? |


    D'un accès de rage, je la repoussais violemment.


    | S'il est arrivé le pire, je te promets, putain, que je vous crèverais tous. Compris ? On parle plus de moi maintenant, c'est fini. |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyJeu 11 Juil - 14:08

Son petit rire ne put que lui décrocher un sourire, car elle avait cru reconnaître  là le signe que les choses tournaient en sa faveur, que ses manœuvres porteraient bientôt leurs fruits. Semer des graines de désespoirs l’amusait au plus haut point, le voir sombrer la mettrait en joie pour les trois prochaines décennies. Il était devenu si difficile de s’amuser avec ces bêtes-là qu’elle comptait bien en profiter chaque seconde.

| Pourquoi aurais je peur ? Il y a si peu de raisons ! Des milliers de bornes de chez moi, ma femme et mon fils disparus, je n'ai plus rien et je suis entre les pattes d'une putain de vampire ! Non, c'est vrai, tout baigne! |

Avec ses questions, elle voyait bien qu’elle le déstabilisait, le faisant perdre peu à peu le contrôle qu’il s’évertuait à maintenir sur son esprit et son corps, sans doute pour éviter d’aggraver encore sa situation et risquer de se faire dévorer tout cru. Mais elle l’avait piqué au vif et elle sentait qu’il ne tiendrait pas la longueur. Parler de sa vie lui déchirait le cœur, faisant monter encore un peu plus ses angoisses. Son cœur s’accélérait, elle le sentait vibrer jusque dans son être. Alors elle le serra un peu plus contre elle afin d’en percevoir chaque battement. Intérieurement, elle le suppliait de lâcher la bride à ses émotions. Plus vite, plus fort. Bientôt elle pourrait ressentir le sang coulé dans ses veines à un rythme effréné. Elle n’aspirait plus qu’à cet instant particulier où elle aurait l’impression que son cœur bat pour eux deux, emplissant de vie sa carcasse vide. Elle n’était que mort et néant et il n’y avait guère que dans ces rares moments qu’elle avait l’impression que son existence n’était pas une erreur de calcul de la part de quelques puissances supérieures.

| Je... j'ai... Solveig et moi... |

| J'ai fait une connerie, y'a des mois. Une vraie crasse. J'ai beaucoup de sang sur les mains. Ca m'a miné. Ca m'a éloigné de ma femme. Très. On a été séparés un moment. Mais on a voulu recoller les morceaux, en faisant une croisière avec notre fils. |


Cette fois ils y étaient enfin… et elle n’avait même pas eu besoin d’utiliser la moindre parcelle de pouvoir pour le persuader de livrer son âme au diable qu’elle était.

| Ouais. Tout devait aller mieux. « croisière de rêve ». Tu parles ! Bordel de merde ! Je me suis fait avoir jusqu'à l'os ! C'était un piège, hein ? Vous avez un truc, un dispositif ? |

Mais sa colère prit le dessus et, en pleine transe, Nina ne vit pas arriver ce geste rageur qui la repoussa en arrière, la faisant perdre le contact, et l’équilibre au passage. Tombée en arrière sur les fesses, elle jeta un regard des plus mauvais à Philippe qui venait de briser cette magie diabolique qui lui faisait à chaque fois perdre toute raison.  Il s’était offert encore un peu de répit, car elle n’avait pas été loin de goûter à ce qu’il avait de plus précieux à lui céder.

| S'il est arrivé le pire, je te promets, putain, que je vous crèverais tous. Compris ? On parle plus de moi maintenant, c'est fini. |

Frustrée jusqu’à la moelle, Nina n’avait qu’une envie, le frapper si fort qu’il ne s’en relèverait pas avant des semaines. Mais comme toujours, elle ne savait pas quelle attitude adopter, quel mode de procéder serait le plus efficace pour tenir cet humain sous sa coupe le plus longtemps possible. La violence ? Ou au contraire, la compréhension et la douceur ? Ils étaient tous si différents, uniques. Chacun sa personnalité, ses faiblesses et ses forces. Et sa légendaire non-retenue avait tendance à lui faire prendre les mauvaises décisions.

« Du sang sur tes blanches mains ? Cela nous fait au moins un point commun. Mais tu vis dans le passé alors que ta vie est pourtant si courte… Tu ne veux plus parler de toi ? Ne me dis pas que tu fais partie de ces lâches qui n’assument jamais leur choix. »


Le ton n’était pas le moindre du monde agressif. Ivre de colère, elle n’était pas vraiment tentée de le pousser encore d’avantage sur cette voie, préférant le laisser se calmer, lui laisser croire qu’il était libre de penser et agir comme il l’entendait sans forcément en subir les conséquences. En Russie, ces derniers mois, elle avait appris la patience. Après tout, n’avait-elle pas l’éternité devant elle ? Car c’était bien là sa plus grande faiblesse, ce désir immuable qui la poussait à vouloir tout, tout de suite.

Se redressant, elle préféra s’installer nonchalamment à même le sol, les jambes pliées devant elle, décontractée, face à cet humain dont les nerfs étaient à fleur de peau, les muscles tendus prêts à se rompre. Son sac en bandoulière tombé non loin d’elle, la vampire tendit son bras autant que possible pour l’attraper et en sortit un paquet de cigarettes. S’empressant d’en allumer une, elle joua avec la première bouffée de fumée, l’observant monter au ciel sous un rayon lunaire.

« Cesse de vivre dans ce monde illusoire inventé de toute pièce par ton esprit. Ouvre les yeux et voit le tel qu’il est, dans toute sa détestable réalité. Accepte que tes espoirs puissent ne jamais être satisfaits, accepte que la mort fasse partie de la vie.

Comment peut-on s’accrocher ainsi à quelque chose de totalement éphémère. L’immortalité n’existe pas, celle des êtres comme celle des sentiments. Tout ce qui prend vie doit mourir un jour, c’est immuable. »


Fixant toujours son interlocuteur, son regard perçant ne le quittant pas un instant, elle lui jeta son paquet et le briquet qui allait avec, l’invitant d’un signe de tête à s’en griller une.

« Si tu ne veux pas parler de toi… qu’allons-nous bien pouvoir faire jusqu’au levé du soleil ? »


Dernière édition par Nina Stark le Ven 12 Juil - 18:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyVen 12 Juil - 13:37

    Pour le coup, j'aurais pu éclater de rire en voyant la mine furieuse et vexée de la vampire, tombée fesses les premières à même le sol. Mais même dans l'obscurité, je voyais la lueur meurtrière dans ses yeux. Il fallait que je prenne garde, je ne pouvais pas la pousser trop loin dans ses retranchements, ni faire en sorte d'aller si loin que nos accords deviendraient presque aussitôt caducs. Je ne pouvais pas me permettre de perdre la seule chose que je possédais. Un accord bancal avec une personne dangereuse. Non, c'était totalement hors de propos. Impossible. Je ne m'y résoudrais pas. Le choix n'était plus miens, j'avais abandonné cette prérogative en même temps que j'avais annoncé renoncer à ma liberté. Je n'avais pas d'autre choix. Regardant la créature se redresser et me demandant encore ce que j'allais subir de ses mains, je me tenais fermement sur mes jambes, droit et fier. Personne ne me ferait jamais plier, vous pouvez avoir confiance en moi. Je ne pus m'empêcher ensuite de répondre au défi d'un ton rauque, alors qu'elle semblait me considérer comme autre chose que de la simple chair à échanger, ce qu'étaient après tout tous les esclaves de ce monde. Je ne savais pas si je devais en retirer honte ou fierté, j'optais donc pour de la colère, le meilleur raccourcis qui soit, et probablement l'un de ceux qui me maintiendraient le plus longtemps en vie. Je me radoucis très légèrement et lui parlais finalement de ce que j'avais fait. Peut être que cela me ferait gagner des points ; la vampire semblait respecter la force et la brutalité. J'allais pouvoir la servir plus que mieux à ce petit jeu là... J'inspirais un bon coup avant de me lancer. Revoir dans ma mémoire les flashs de cette fameuse nuit me destabilisa un quart de seconde, mais je remis tout de suite avec aplomb. Je ne lui laisserais pas le moindre ascendant émotionnel sur moi.


    | J'assume. Je suis ce que je suis, je fais ce pourquoi je suis fait. Il y a près d'un an, j'étais en mission dans une région montagneuse. Très dur, là bas, d'y affronter l'ennemi qui se cachait. En début de soirée, on a retrouvé un véhicule de patrouille, et des morceaux des hommes qui l'occupaient. Massacrés dans une embuscade, leurs corps profanés par les monstres qui avaient fait ça. J'ai demandé l'aval de l'Etat Major pour poursuivre l'ennemi vers le village d'a côté. Je n'ai pas eu de réponse, alors j'y ai mené mon groupe. Un coup de feu est parti et ça c'est emballé. |


    Ma respiration s'était accélérée. Je n'avais pas peur, ni vraiment honte, mais mon corps était submergé de fausses sensations, les réminiscences de ce que j'avais ressenti ce soir là. Il me semblait entendre les coups de feu et les hurlements.


    | Cinquante quatre victimes. Hommes, femmes, enfants. Pour une douzaine d'insurgés cachés parmi eux. J'ai été mis à pied, mais évité le scandale. C'est de là qu'est parti toute cette merde dans mon mariage. |


    Elle en savait plus, je me ménageais. Il était clair que j'allais pouvoir essayer de trouver un équilibre, sans trop me dévoiler. Je continuais de réfléchir à tout ça en me calmant, en voyant la vampire tirer un paquet de cigarettes de son sac, de s'en allumer une, puis de me lancer le tout. Lentement, je me penchais, redoutant le piège... Qui ne vint jamais. Ramassant le paquet, je m'allumais une cigarette. Presque imperceptiblement, je me détendais. J'étais toujours en vie. Et j'allais avoir des opportunités à me ménager. Je pourrais redresser la situation. Ce n'était pas de l'optimisme, mais de la conviction. Je respirais plusieurs bouffées de cigarettes. Je soutenais le regard de la vampire.


    | J'ai depuis longtemps accepté ma mort. Cela ne me fait plus peur ; je l'ai côtoyée de trop près pour être encore effrayé par elle... Pour les sentiments, je répondrais juste que ça ne te regarde pas. |


    Je tirais de grosses bouffées de fumée, réduisant bientôt ma clope à peau de chagrin. A son interrogation, je sautais sur l'occasion.


    | Tu peux toujours me dire qui tu es, et ce que tu attends de moi. Ce que je vais devoir faire pour toi. |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyVen 12 Juil - 18:57

Loin de ce qu’elle avait pu imaginer, elle se rendait compte au gré du récit de l’humain qu’elle n’avait pas affaire à un petit soldat de banlieue. Il n’était décidément pas le dernier des crétins et avait plus de vécu que ce qu’il laissait paraître. Elle n’avait cependant pas pu s’empêcher d’arborer un léger sourire aux coins des lèvres lorsqu’il avait mentionné le chiffre astronomique de ses victimes. Il ne se doutait surement pas que cela représentait à peine le total de proies ingurgitées pour un petit trimestre… lorsqu’elle était motivée à chasser. En s’asseyant, elle avait réfléchis un bref instant au total des morts qu’elle avait bien pu semer en presque cinq siècles d’existence. Vu l’ampleur des dégâts, elle secoua imperceptiblement la tête, se disant qu’il était bien trop fastidieux d’arriver à un chiffre plus ou moins réaliste.

Son petit manège avec les cigarettes eut en tout cas l’effet escompté. Philippe se détendait enfin, sa colère se calmant peu à peu. Mais Nina ne se faisait pas d’illusion, il ne se confierait pas aussi facilement et risquait de lui résister aussi longtemps que possible. Même au bord de la mort, il continuerait de la combattre pour sauver ce qu’il resterait de son âme. Surement pas grand-chose. Mais ces bêtes-là étaient capables de tout pour sauver la face.

| J'ai depuis longtemps accepté ma mort. Cela ne me fait plus peur ; je l'ai côtoyée de trop près pour être encore effrayé par elle... Pour les sentiments, je répondrais juste que ça ne te regarde pas. |

Il ne répondait pas à ses interrogations, le faisant de manière détournée pour éviter d’entrer dans des détails qui le perturberaient. Une question très précise lui vint alors à l’esprit, mais consciente du malaise que cela provoquerait, elle se tût et fit comme si de rien n’était, la gardant sous le coude pour plus tard. Lorsqu’il ne s’y attendrait plus.

| Tu peux toujours me dire qui tu es, et ce que tu attends de moi. Ce que je vais devoir faire pour toi. |

Il rêvait éveillé s’il croyait sincèrement qu’elle allait se confier comme s’il avait s’agit d’un psychiatre au rabais. Elle lui donnerait juste de quoi le faire se tenir tranquille un moment, et aussi de quoi le protéger en cas de pépin. Nina n’avait pas la moindre envie qu’un crétin de vampire ne vienne marcher sur ses plates-bandes. Maintenant qu’elle avait mis la main sur un spécimen de choix, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour lui éviter le moindre malheur causé par d’autres qu’elle.

«  Ça ne te plairait pas de m’appeler Maîtresse ? Je t’avoue qu’à moi non plus. Nina ça suffira. »

Faisant la moue, elle demanda à récupérer son paquet d’un petit signe de main afin de se resservir et de s’en griller une seconde. La première n’avait pas réussi à suffisamment la détendre afin de réfréner ses pulsions. Ses dernières commençaient à largement parasiter son esprit. Elle avait faim, terriblement faim.

« Ce que j’attends de moi… je te l’ai dit, une loyauté sans faille. Ce que tu devras faire ? Survivre aussi longtemps que je te l’ordonnerai. »

La seconde cigarette commençait déjà à s’égrener entre ses lèvres écarlates, l’odeur de la fumée l’enivrant assez pour lui faire oublier un instant celle du sang.

En fait, elle n’avait pas vraiment réfléchi à ce qu’elle ferait concrètement de lui. Avant, elle devait en parler au boss, afin de mettre les choses au clair. Et puis elle ne savait rien de ce projet mystérieux dont il lui avait parlé. Avoir un esclave chopé gratuitement au détour de quelques arbres serait assurément un atout de choix, vu qu’il comptait mêler les humains à tout ça. En espérant que Philippe ait le profil désiré.

« Pour ça, il te faudra éviter toute confrontation avec mes congénères, et plus particulièrement avec les incubes et succubes. Tu as surement dû déjà en croiser, ces salopards qui ramassent les naufragés sur la plage. »

Le prévenir pour les sous-vampires, comme elle les surnommait, lui paraissait être une bonne chose, voir indispensable. Si l’un d’eux tombait sur son petit humain, il risquait de le ramener à l’un de ses nobles maîtres et il en serait fini d’elle et de ses petits amusements.

« Ce ne sont pas des vampires à part entière… plutôt des sortes d’esclaves transformés. Ils capturent les humains et les ramènent à leur maître qui en fera le commerce. Il s’agit essentiellement de nobles. Si tu tombes entre leurs griffes, je ne pourrai plus grand chose pour toi. »

Si sa famille avait fini entre leurs pattes, elle n’aurait d’ailleurs aucune chance de tenir sa promesse. Mais elle pourrait en revanche faire comme si elle y travaillait. Aussi longtemps qu’elle le désirerait.

« Alors si tu veux avoir une chance, il faudra rencontrer celui dont la seule évocation du nom te garantira une sécurité sans faille, ou presque. Crie son prénom, hurle le, et ton adversaire prendra à coup sûr ses jambes à son cou. Mais…. »

Oui un mais. Il y en avait forcément un. Aspirant comme une asthmatique sur sa clope, un petit nuage grisâtre floua son visage un bref instant.

« Il faudra d’abord obtenir son autorisation et mais surtout que tu lui plaises. Et il n’est de loin pas aussi sympathique que moi. T’en sens-tu capable ? Car si j’aime la violence qui coule dans tes veines, lui la retourna contre toi au centuple, ne te laissant aucune chance d’y survivre. »

Cette scène ayant comme un air de déjà vu, une phrase commença à se répéter en boucle dans sa tête, comme dans un infini écho.

Zéphyr va te tuer, les humains auront ta peau.
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyDim 14 Juil - 17:30

    Je ne me doutais pas vraiment de la réalité de l'impact de mes paroles sur la vampire. Elle semblait dubitative, en tous cas, assez fermée. Je ne savais pas lire en elle, et cela n'avait d'ailleurs pas grand chose d'étonnant. Il semblait tout simplement qu'elle s'en fichait, ou que si ce n'était pas le cas elle notait l'information quelque part dans sa tête pour peut être la réutiliser plus tard. Le nombre de mes victimes ou la nature de mes crimes semblait en tous cas peu importer pour l'instant. Pour le coup, j'en étais un peu vexé. J'aurais peut être souhaité un peu plus impressionner la créature de l'obscurité, pour la simple et bonne raison que je savais que cela m'aurait sans doute permis de prendre un certain ascendant sur mon adversaire, celle qui s'imaginait toujours pouvoir me dominer et me plier à sa volonté. Rien ne serait plus éloigné de la vérité que ceci, mais elle semblait pourtant croire dur comme fer que je serais malléable. De ce fait, le manque de réaction vis à vis du caractère particulièrement létal de mes talents et de mes compétences n'impliquait pas que je puisse impressionner la vampire, et donc provoquer chez elle de la peur ni même un peu d'hésitation. Elle était sûre de sa puissance et de sa domination sur moi, et il convenait donc de m'acclimater à cette nouvelle situation autant que faire se peut, en tous cas pour un petit moment. C'est alors que la beauté me dit son nom. Nina. Je ne connaissais pas son nom de famille, et ce prénom pouvait aussi bien aller à une russe qu'à une allemande, une serbe ou une espagnole. Je n'étais pas plus avancé pour découvrir les choses qui avaient vraiment de l'importance, mais au moins je ne serais plus forcé de m'adresser à elle par le qualificatif « elle », à défaut d'autres appellations nettement moins neutres... Je hochais la tête en signe d'acquiescement, geste signifiant « c'est noté ». Ensuite, ses paroles me firent tiquer et je ne faisais rien pour cacher ma réaction. Je ne tenais absolument pas à ce qu'elle me prenne en défaut ou qu'elle pense que j'acceptais de sacrifier ma vie.


    | Je survivrais au moins jusqu'à ce que je sois certain que ma femme et mon fils se soient échappés. Ensuite, advienne que pourra. Mais pas avant. |


    Je continuais d'imposer cette condition, je la rappelais sans cesse. Vu son sale caractère, la vampire allait probablement encore me punir comme on sanctionne un chien qui se rebiffe un peu trop... Après tout, à ses yeux je n'étais jamais que quantité négligeable, et je ne savais pas comment retourner la situation, pas plus que je ne savais si même cet exploit était possible. Ensuite, j'écoutais attentivement ce que la belle vampire m'apprit sur son espèce. Ainsi, ces sadiques avaient organisé un microcosme social, avec d'anciens esclaves sélectionnés sans doute pour leur sauvagerie ou pour leur beauté, afin de rabattre le cheptel humain qui servirait à nourrir les plus nobles. De ce que je comprenais, cette sorte particulière de vampire semblait sinon puissante, au moins dangereuse. Je les avais vus à l'oeuvre, et c'était eux qui avaient pris en chasse d'autres rescapés du naufrage de mon navire de croisière. Impossible de s'y tromper cependant, dans l'analyse de cette description. Leur société était cloisonnée. Je pourrais peut être en tirer profit.


    | J'ai déjà réussit à survivre face à ces salopards. J'en ai croisé quelques uns, mais ils ont perdu ma trace. Je crois qu'ils n'ont pas pour habitude que leur... Gibier, ne leur résiste. |


    Il n'y avait jamais eu d'opposition directe entre eux et moi, mais ils avaient déjà suivis mes traces et je les avais perdus. Ils étaient donc moins forts que la vampire en face de moi, même si je ne savais pas si c'était un mal ou un bien. Tout ce dont j'étais certain, c'était qu'il fallait que je sois plus que jamais sur mes gardes. Je retenais cependant les dernières paroles de Nina, soutenant son regard.


    | Oui, je peux le faire si c'est ce que je dois. Mais avant que tu ne m'en dises plus sur ce « maître », tu n'as pas répondu à ma première question. |


    J'inspirais profondément avant de me lancer, réprimant la vague de dégoût qui manqua de me submerger.


    | Tu ne m'as toujours pas vraiment dit ce que je serais amené à faire. Survivre, c'est vague. Quelles seront mes tâches ? Est ce que je suis sensé te laisser... Boire mon sang ? Jusqu'où est ce que ça va aller, toute cette histoire? |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyLun 15 Juil - 10:08

Ramenant ses jambes contre elle en tailleur, Nina observait le petit oiseau pris dans une cage de fer qui continuait pourtant à virevolter inlassablement contre les barreaux de sa nouvelle prison. L’humain ne lâchait rien, tout dans son attitude transpirant la rébellion sous-jacente qui prendrait consistance à la première occasion. S’il pouvait lui planter un poignard dans le dos, il le ferait sans sourciller un seul instant. Son avantage était qu’il ne connaissait sûrement rien des faiblesses de son espèce, mis à part ce que l’on en disait dans les livres et contes destinés à terroriser de sales gamins. Tant qu’il ne saurait ni comment ni quand il faudrait frapper, elle pouvait dormir sur ses deux oreilles.

| Je survivrais au moins jusqu'à ce que je sois certain que ma femme et mon fils se soient échappés. Ensuite, advienne que pourra. Mais pas avant. |

Il radotait, infatigable, croyant peut-être qu’elle n’avait pas imprimé ce passage de son discours. Et le « advienne que pourra » cinglant qui lui claqua en pleine face confirmait une fois encore ses craintes (si on pouvait les appeler comme ça) à son sujet. Même si l’envie de le baffer ne manquait pas, elle se tint tranquille, ayant définitivement décidé d’adopter une attitude nonchalante et impassible. Elle ne recourait à la violence qu’en dernier recours, elle s’en faisait la promesse solennelle. Car il n’y avait rien qui le déstabiliserait plus que cette passivité, cette fausse douceur, semblable au calme avant la tempête qui couve.

| J'ai déjà réussit à survivre face à ces salopards. J'en ai croisé quelques uns, mais ils ont perdu ma trace. Je crois qu'ils n'ont pas pour habitude que leur... Gibier, ne leur résiste. |

| Oui, je peux le faire si c'est ce que je dois. Mais avant que tu ne m'en dises plus sur ce « maître », tu n'as pas répondu à ma première question. |


Une bonne chose qu’il soit capable de semer ces crétins, un atout de plus dans sa manche et une qualité indéniable qui lui permettrait de tenir plus longtemps dans la jungle si elle décidait de l’y laisser gambader à sa guise. Mais aussi un risque plus grand de le voir lui filer entre les pattes. Un risque à prendre. Chassant cette obscure pensée, elle se reconcentra sur l’essentiel. Il était enfin temps de lui montrer à quoi servait principalement un esclave lorsque son maître était un vampire qui crevait de faim depuis des jours.

| Tu ne m'as toujours pas vraiment dit ce que je serais amené à faire. Survivre, c'est vague. Quelles seront mes tâches ? Est ce que je suis sensé te laisser... Boire mon sang ? Jusqu'où est ce que ça va aller, toute cette histoire? |

Ses questions paraissaient, presque stupides, tant la réponse était évidente. Ils n’allaient tout de même pas se regarder dans le blanc des yeux jusqu’à la St-Glinglin… Sûrement que le besoin d’exprimer ses craintes à voix haute était plus fort que la raison, une façon comme une autre de gérer une situation dont il n’avait jamais eu le contrôle. Et cela ne pouvait que la faire sourire encore d’avantage.

« A quoi pourraient bien servir les esclaves sur cette île… Cela dépend du maître à vrai dire. Mais la plupart du temps, ils sont là pour nous permettre d’évacuer notre lot quotidien de frustrations. Toutes sortes de frustrations. Et quelques besoins primaires également. »

Les sous-entendus scabreux n’étaient là que pour faire monter un peu plus la pression, le tester et découvrir où se situaient ses limites. Peu importait le résultat, elle s’évertuerait à les repousser chaque jour un peu plus, gardant secrètement l’espoir de pouvoir les faire céder toutes, quelles qu’elles soient. Le processus avait commencé dès l’instant où elle lui avait mis la main dessus, il n’était donc pas question de faire machine arrière, ni de lui faire le moindre cadeau. Néanmoins, elle ne dérogerait pas à ses valeurs. Si certains trouvaient plaisant de s’unir à cette vermine, il n’en était pas de même pour elle. Et la nuit où elle se compromettrait de telle façon n’était pas encore arrivée. Elle appréciait cependant le fait de pouvoir faire naître des angoisses supplémentaires dans son petit esprit déjà très tourmenté, lui faire croire qu’il devrai trahir l’amour de sa femme et son serment de fidélité. A moins que ce ne soit déjà fait et que les problèmes dont il faisait mention comprennent ce genre de comportements.

Jetant son mégo consumé jusqu’au filtre un peu plus loin, ne le quittant toujours pas des yeux, elle poussa ses affaires pour lui faire de la place et l’invita à venir s’asseoir sur le sol tout près d’elle.

« Viens, et je te montrerai ce que j’attends réellement de toi. Promis, ça ne fera pas trop mal. »
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyLun 15 Juil - 13:14

    La vampire avait ou changé de stratégie, ou recouvré quelque patience à mon égard. Je ne savais pas laquelle de ces deux explications était la plus plausible mais toutes deux m'inquiétaient en égale mesure. Je ne savais pas le moins du monde ce qu'un vampire pouvait avoir derrière la tête, pas plus que je me doutais un seul instant de ce qu'elle, à titre personnel, pouvait avoir à faire ou à quoi elle pouvait penser. Je récapitulais mentalement les choses que j'avais apprises ce soir. Les vampires existent. Ils se nourrissent des humains et en font leurs esclaves. Les phénomènes liés au Triangle des Bermudes sont probablement directement liés aux faits précédents ; ces salauds se servent d'un dispositif pour leur amener de quoi consister un cheptel humain nécessaire à satisfaire leurs besoins. Leur société semble structurée, puisque Nina m'a parlé de nobles, donc de dirigeants. De personnes, ou plutôt de vampires, disposant de plus larges pouvoirs que les autres, dont la seule évocation de leur nom suffit à éloigner les petites frappes de leur espèce. Ils devaient donc disposer d'un niveau de puissance et de prestige très élevé, même si je ne savais pas si c'était la force, la richesse ou le statut qui justifiaient de leur position dans la hiérarchie vampirique. Ce soir, j'avais aussi appris qu'il me faudrait ruser pour m'en sortir, ou en tous cas pour permettre aux miens de s'en tirer. Maintenant commençait la véritable quête d'informations, il me fallait en apprendre plus sur ce que je devrais faire, et sur la manière de combattre celle qui s'arrogeait tout pouvoir sur mon existence. Impossible de nier le fait qu'elle soit plus forte et plus résistante que je ne l'étais, mais cela ne comptait pas. J'avais déjà pris conscience que je ne pouvais parvenir à mes objectifs qu'en rusant, et non sur la seule force de ma rage et de mon désespoir. J'avais envie de m'effondrer, d'attendre la mort, mais je ne souhaitais pas en rester là. Je n'en avais même pas le droit de toute manière. Ma famille comptait sur moi. Et même si je ne vivais plus la même chose avec Solveig... je n'avais tout simplement pas le droit de baisser les bras. La beauté morte souriait encore alors que je lui demandais concrètement ce qu'elle attendait de moi. Et comme auparavant, je n'eus droit qu'à une espèce de demie réponse.


    Immédiatement, je sentis une goutte de sueur froide couler sur ma nuque. Cela dépendait des maîtres. En somme, ils avaient des droits absolus et ne pouvaient pas se limiter à des principes. Cela m'inquiétait, parce que je ne voulais pas en être réduit à ce simple rôle de « soin aux frustrations ». J voyais déjà ça venir... Je n'étais pas un jouet, même si je savais très bien qu'au fond de moi je me sentais prêt à tout endurer pour assurer l'avenir de Solveig et surtout, celui de Jean. La colère montait en moi. Devenir une espèce de gourde de sang portative ou pire, un objet de plaisir, n'était absolument pas pour me plaire. Alors, c'était ce que j'allais devenir ? Putain de merde, j'étais un soldat. Un officier. J'avais buté des gens, rempli des missions de merde et perdu des hommes. Je sentais la poudre, le sang et la sueur. Pas le parfum d'un boudoir. Je lui jetais un regard noir, avalant péniblement ma salive. Si j'aurais pu tuer d'un regard, cette salope serait en pièces.



    | Je vois. D'accord. |


    Putain Philippe, mais ta gueule ! Je vins m'asseoir près d'elle, mon corps agissant plus vite que mon putain d'esprit toujours tiraillé entre l'amour pour sa femme et son fils et ses principes moraux. Devais je sacrifier les seconds au profit des premiers ? Je m'assis, et j'eus l'impression d'être en train de perdre quelque chose d'important. Je me crispais, convaincu que j'allais me faire mordre. Je m'assis, et soutins son regard. Nos corps étaient trop proches, et je devais vaincre la pulsion de tirer mon flingue de son holster, que je n'avais pas pu emmener en vacances.


    | Vas y. |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyLun 15 Juil - 17:54

Comme un brave petit soldat, il avait obéi et s’était soumis sans ne montrer aucune résistance. Nina fut quelque peu étonnée de le voir aussi docile, prêt à s’offrir simplement parce qu’elle lui avait promis la seule chose qui comptait encore à ses yeux, semblait-il. Elle aurait pu lui dire oui à n’importe quoi au fond, ça ne signifiait pas pour autant qu’elle était sincère. Mais il était plus proche du désespoir qu’elle ne l’aurait cru, prêt à tout.

Même pour Zéphyr, elle aurait préféré mourir que d’être réduite à l’état de brave toutou, privée de toute liberté. Un peu déçue, elle se reprit tout de même, se disant que peut-être la rébellion tant attendue éclaterait un peu plus tard. Elle espérait sincèrement qu’il se débatte et lui résiste au moins un tout petit peu, qu’il la frappe et lui montre qu’il n’était pas de ce genre-là ! Malgré que cette victoire fût appréciable, elle était si facile qu’elle en décontenançait la vampire. Soudain méfiante, elle se concentra afin de ne pas perdre totalement pied lorsqu’elle aurait enfin déchiré sa peau pour accéder à ce réseau de veines, grouillantes de vie. Juste au cas où de mauvaises idées lui viendraient en tête.

S’allongeant, elle attrapa fermement sa main au passage et le força à l’imiter. Puis, elle vint se coller langoureusement contre lui, humant l’odeur exquise qui se dégageait de cette proie de choix. A première vue, rien ne les différenciait d’un couple s’adonnant à des jeux tout sauf innocents. Pourtant, quelque chose clochait, une aura dérangeante et malsaine, qui décrédibilisait irrémédiablement cette hypothèse.

« Es-tu vraiment prêt à tout pour eux ? Jusqu’où iras-tu Philippe ? Jusqu’où avant d’en perdre la raison ? »

Sa voix n’avait plus rien de celle d’une prédatrice, doucereuse et faussement aimante. La vampire lui murmurait au creux de l’oreille tout en caressant tendrement son visage, redessinant ses courbes comme elle adorait tant le faire avec chacune de ses victimes, prenant toujours le temps de graver les plus beaux faciès dans sa mémoire sélective.

Lorsque la vitesse des battements de son cœur atteignit son paroxysme, elle posa un doigt sur l’artère qui donnerait bientôt le rythme.

« Ne m’en veux pas, mais je ne t’hypnotiserai pas. Tu es un vaillant soldat après tout. Tu verras, ce n’est pas si douloureux. Après, c’est toi qui en redemandera ! »

Son intense regard croisa le sien avant que ses crocs ne s’enfoncent dans la chaire pâle de son cou. Pour qu’il ne bouge pas, elle avait pris soin de venir l’enlacer de ses bras et passer ses jambes autour des siennes, l’étreignant fermement, le condamnant à subir sans échappatoire possible la morsure de sa maîtresse fraîchement nommée.

Prenant tout son temps, elle s’abreuva avec délectation, profitant de ce moment si particulier où elle rejoignait brièvement le monde des vivants. Ses veines se regonflaient de sang, sa peau rosissant au fur et à mesure que celle de Philippe perdait en éclat. Sa poitrine contre la sienne, elle avait presque l’impression que ce cœur était sien, et animait son corps pourtant mort. Comme un peu plus tôt, son esprit s’enivrait de cette sensation qui lui était pourtant interdite. Son esprit n’entendait plus que les palpitations d’un organe à l’agonie, sa peau ne sentant plus que le souffle bientôt court de sa victime sur son visage.

Son étreinte se fit soudain plus violente, presque acharnée. Philippe étant assez affaibli, Nina en profita pour parcourir le haut de son corps, ses doigts retraçant le parcours de ce fluide vital jusqu’à ses lèvres, passant une main sous son pull pour ne se priver d’aucun cheminement.

Il lui faudrait s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard, même si sa soif semblait sans fin, même si elle aurait souhaité que ce moment dure éternellement. Privée d’amour et de vie, elle ne pouvait que voler et jouir de celles des autres, la leur volant pour se sentir vivante, même temporairement. Et lorsque sur le déclin elle retrouvait sa condition de non-morte, mais non-vivante, elle savait qu’il était temps de recommencer, encore et encore.

A deux doigts de perdre totalement la maîtrise, Nina ouvrit enfin les yeux et découvrit qu’il n’était pas encore trop tard pour cesser là l’expérience, se réjouissant déjà de pouvoir recommencer dès que l’envie lui prendrait. Sa bouche quitta ce cou si robuste et source de plaisirs infinis, pour venir se poser sur celle de Philippe, lui offrant un baiser comme il n’avait jamais dû en connaître. Sans le sang qui maculait ses lèvres, la chose aurait pu être des plus délicieuses. Ni trop appuyée, ni trop timide. Un baiser mût par l’ivresse de la passion qui l’animait et qui venait conclure leur étreinte.

Après avoir pris soin de retirer l’excès de sang d’un revers de main discret, elle le prit délicatement dans ses bras l’y gardant encore un peu. Attentionnée, elle déplaça une mèche de ses cheveux pour lui dégager le visage et l’admira en souriant simplement.

« Un jour tu finiras par aimer ça autant que moi. »
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyLun 15 Juil - 21:21

    La vampire me prit par la main d'une poigne franche et glaciale, pleine de force contenue. Dans ces conditions, il était bien dur de lui résister, puisqu'elle ne m'imposait que tacitement ce qui allait suivre, alors que de toute manière je savais qu'elle pourrait obtenir ce qu'elle désirait par la seule force brute. Impossible dans ces cas là d'opposer la moindre résistance qui n'eut été vaine. Je ne pouvais pourtant pas m'en empêcher, dans le sens où j'avais montré mon accord, au moins pour une partie des choses qui n'allaient pas tarder à se dérouler. Je me demandais si tout ceci était bien sage. Question idiote. Rien de tout cela ne l'était, pas même un seul instant. Je me pliais pourtant à la volonté de ma nouvelle « maîtresse », et m'allongeais à même le sol. Seigneur, même le sol était humide, chaud, malsain comme toute cette île et ce qu'elle contenait. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment l'on pouvait y élire domicile, ni même imaginer y vivre plus de quelques instants. Ma chemise élimée sur le bord et parfois déchiquetée ne me protégea nullement des sensations déplaisantes de mon corps allongé sur un sol au niveau irrégulier, pas plus qu'elle ne me protégea du contact malsain du corps de Nina, qui vint se coller contre moi. Etrangement, ce contact n'était pas chaud. Frais. Frais comme la mort. Je réprimais un frisson, étrangement destabilisé par cette proximité qui ne me plaisait pas le moins du monde. Je ne voulais pas être ce genre d'esclave. En fait, je ne voulais pas être esclave du tout.


    | Suffisamment loin. Arrêtes de me tester. |


    Je grinçais des dents de colère. Je la laissais me toucher le visage du bout des doigts. Je n'aimais pas ce contact. Il éveillait des choses en moi. La violence en tête de file, mais les alternatives ne me plaisaient guère. J'acceptais d'être son objet jusqu'à un certain point, mais je sentais la colère repointer le bout de son nez. Ses doigts allèrent de mes cheveux à mon nez, en passant par mes joues, mes pommettes, l'arête de ma mâchoire. C'est alors qu'elle me prévint qu'elle ne m'hypnotiserait pas. Avant de me mettre à paniquer, j'analysais et notais l'information. Ces crevures étaient donc capable de subjuguer notre conscience ? Je ne savais pas exactement comment fonctionnait ce procédé, mais je me tiendrais sur mes gardes. Il fallait que je commence à me blinder...


    Je n'en eu pas le temps.


    Immédiatement, la douleur. Au dessus de moi, ses bras s'enroulant autour de mon corps et ses jambes collées aux miennes, j'étais raide, immobile, crispé. Je lâchais un gémissement inarticulé de douleur mêlée de surprise, les yeux pointés vers le ciel, écarquillés, la respiration fébrile. J'avais déjà été blessé en opération Gravement, une fois, par l'explosion d'un obus de mortier juste à côté de ma position, et le tir avait tué un copain. J'en avais échappé avec de profondes lacérations et manquant à deux fois de mourir d'infections secondaires mais néanmoins létales. Je n'avais pourtant jamais rien connu de tel. Son corps possédait le mien, tendu comme un ensemble de câbles d'acier. J'étais maintenu, le sang me maculant le cou. Pourtant, la sensation en soi n'avait rien de si douloureux. Déplaisante. Malsaine. Comme quand on soulage des démangeaisons. Ca fait un peu mal, on sait que c'est malsain, mais on le fait quand même. On pouvait apprécier cet abandon total. Je ne le faisais pas. Affaibli, je sentais toute force me quitter, et j'avais des picotements dans les extrêmités, tandis que des fleurs de sang éclataient dans mon champ de vision. Je n'étais pas loin du vertige, alors que mon corps était plus que jamais dominé par la vampire qui me contrôlait. Ce qui sembla durer une éternité prit finalement fin, et je me sentais faible, abandonné. Le léger vent soufflant sur mon cou à vif, sur mon sang qui coagulait déjà. Je reprenais mon souffle et retrouvais mes sens, lorsque je sentis des lèvres délicates se poser sur les miennes non sans force, mais avec passion, avec sensualité.


    Je rouvrais les yeux, fermés quand le cotnact avait été rompu. M'étonnant, j'y avais répondu l'espace d'un court instant.


    Elle avait osé.


    Je tremblais, de fureur, de terreur, de désir réprimé, de répulsion. Je la repoussais violemment sur le côté, la chevauchant à mon tour, lui saisissant la tête par les cheveux. Je lui envoyais la tête contre le sol avec une violence incroyable. Encore. Et encore. Et encore. Je ne m'arrêtais plus.



    | Et ça putain, tu vas finir par aimer ? |


    Je lui écrasais finalement mon poing sur le visage, en plein dans les dents, m'écorchant les jointures sur celles ci. Je me laissais finalement tomber à la renverse, haletant, fébrile, malade. Affaibli. Il me manquait pas mal de sang. Je soufflais les mots plus que je ne les prononçais, à sa merci le temps de récupérer.


    | Tu ne me touche pas. Enfin, tu prends le sang qu'il te faut. Tu t'amuses s'il le faut. Mais je ne serais pas ton jouet. Je ne me laisserais pas avilir à ce point là. Tu ne m'embrasseras plus. Je ne te laisserais pas faire. Pas ça. J'appartiens à une autre. Et ça, tu ne le comprendras jamais. |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMar 16 Juil - 11:24

Persuadée qu’elle l’avait vidé de toutes ses forces, elle avait relâché sa garde et s’était permis un instant de calme et de repos, laissant son éternelle paranoïa de côté afin de profiter pleinement. A tort. Elle s’en rendit rapidement compte. Alors qu’elle le maternait comme s’il n’avait été plus qu’une petite chose fragile, sa poupée de porcelaine choisit ce moment précis pour laisser exploser sa colère et se transformer en une bête sauvage et féroce. Se sentant basculer sur le dos, elle ne comprit pas et ne réagit pas, réalisant seulement lorsqu’il lui tirait les cheveux en arrière pour mieux lui exploser le crâne, que ce salopard avait attendu un de ces rares moments de faiblesses qui lui permettrait de lui faire autant de mal qu’il le souhaiterait.

Car après un tel repas, Nina était toujours ivre de bonheur, comme un humain l’aurait été entre deux bouteilles de Vodka. Ce que Philippe ignorait, c’est qu’également revigorée et pleine de sang frais, ses forces ne tarderaient pas à se décupler, ainsi que sa résistance.

Qu’il profite de la vue de sa tête ensanglantée et de son visage tuméfié, car ça ne durerait qu’une ou deux minutes à peine. Contrairement à un peu plus tôt dans la soirée où il avait fallu de longues minutes à son nez et ses lèvres pour cesser de saigner, ses os, sa peau et ses plaies se régénérerait à présent en un clin d’œil. Même à l’agonie, elle survivrait encore assez longtemps pour lui filer une bonne correction, avant de fuir se mettre à l'abri, où elle redeviendrait cette figure à jamais figée dans le temps. Un éternel recommencement qui lui pesait parfois lourdement sur l’âme. Comme si la mort lui était à jamais interdite, prisonnière dans les limbes qu’on appelait à tort l'existence. Ni vivante, ni morte, elle n’était qu’un esprit enchaîné à un corps qui ne connaissait rien des faiblesses des hommes. Combien de fois elle s'était sentie partir, mais aussitôt rappelée par son enveloppe charnelle. Devant subir une reconstruction dont la douleur dépassait de loin l'entendement. Aucun humain ne serait jamais capable d'imaginer l'effet que fait un bras ou une jambe repoussant lentement après avoir été arrachée sauvagement, voire pire. Qu'ils se plaignent tant qu'ils veulent! Ils n'étaient rien et ne comprenaient rien, de vulgaires insectes pathétiques. Tout comme elle ne comprenait rien à ces fameux sentiments qu’éprouvaient les mortels.

Il s’en était donné à cœur joie et sa mâchoire la tiraillait méchamment. Pourtant elle ne bougea pas, fixant le ciel comme si elle avait perdu toute conscience, écoutant à moitié ce qu’il lui crachait comme insanités. Encore du blabla sur ses éternels sentiments pour sa dulcinée, encore et toujours le même refrain. Mais elle n’était pas dupe et l’avait senti bien trop réceptif pour que cela reste innocent.
Elle avait voulu le provoquer, c’était réussi. Même moribond il ne perdait en tout cas rien de son piquant. Et dire qu’elle l’avait comparé à un chien soumis et docile. Très loin du compte, elle avait la confirmation qu’il lui faudrait se méfier de lui comme de la peste. Mais c’était ce qui rendait le jeu plus stimulant et intéressant.

Sentant la douleur s’envoler aussi rapidement qu’elle était apparu, Nina passa une main timide sur son visage pour vérifier que tout était bien en place. Soulagée de ne pas garder de séquelles, elle eut une idée qui déplairait à coup sûr à ce cher Philippe. Sans broncher, elle resta couchée sur le dos, sa chevelure brune baignant toujours dans une petite flaque de sang. Elle écarta les bras en lançant un regard plein de défis à l’esclave un peu plus loin qui semblait avoir du mal à se remettre de son excès de rage. Une véritable invitation.

« La Colère… tu la ressens au plus profond de ton être ? De celles qui t’enivrent et flouent tous tes sens ? Qui à chaque excès te rapproche de moi, te fais me ressembler un peu plus… Et bien frappe, laisse là s’exprimer. Laisse là t’envahir. »

Elle n’aurait jamais pu sembler aussi vulnérable qu’en cet instant, simulant à merveille un semblant d’humanité. Elle voulait le pousser à la faute. Même s’il devait être terriblement affaibli après avoir perdu autant de sang, il lui en restait suffisamment pour faire un choix qui donnerait à la vampire un potentiel ascendant supplémentaire. Elle comptait bien le punir, mais pas comme une rustre en le violentant. Tout le monde faisait ça, et ça n’avait jamais grand résultat. Elle serait plus subtile, vile et aussi vilaine qu’il l’avait été.

« Frappe-moi encore ! Assume ces sentiments que tu me brandis à chaque occasion, comme pour mieux marquer nos différences. Je suis sûre que tu en meurs d’envie et que tout ça te plait plus que tu ne peux te l’avouer. »
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMar 16 Juil - 12:37

    J'avais mal aux jointures, et je me sentais mal, perdu. Un peu nauséeux. Mes sens étaient chamboulés par la perte de sang, tout autant qu'ils étaient perturbés par la passion du baiser de Nina. Pourquoi avait elle fait ça ? J'essayais de la regarder là où elle était, à même le sol, mais ma vision floue m'empêchait de tout bien discerner. Je voyais cependant qu'elle ne semblait pas souffrir malgré tout le sang qui lui éclaboussait le visage, et qui tachait aussi bien le sol que ses vêtements. Elle était donc invincible, totalement résistante à mes coups de poins et à l'énergie du désespoir que je pouvais être amené à déployer. Le sol sur lequel je reposais me semblait terriblement froid. Je ne parvenais plus très bien à bouger. Il fallait reconnaître tout de même, que la situation était compliquée. J'étais certain qu'avec une arme, j'aurais pu me la faire. Putain de garce, qu'est ce qu'elle avait compté faire en m'embrassant ? Je n'en savais rien. Le pire, c'est que je sentais au fond de moi que ça ne m'avait pas laissé totalement insensible. Ce baiser n'avait rien eu à voir avec les quelques uns que j'avais partagé depuis des mois avec Solveig, distants, hésitants, de peur de brusquer ou de blesser l'autre, ou de se blesser soi même si l'autre refusait. Cette hésitation était source de frustrations, c'était sûr et certain. J'étais haletant, ayant toutes les peines du monde à reprendre un rythme de respiration normal. Je savais que j'avais trop puisé dans mes forces. L'humidité du sol sur lequel je me trouvais étendu s'imprégna dans mes vêtements, et me glaça un peu pus. Je me sentais en sueur, une sueur glacée. Je savais que j'étais au bord de tourner de l'oeil à cause de la perte de sang et de l'agitation qui avait suivit. Je me redressais légèrement, et je réprimais l'envie de vomir. J'essayais de me calmer, mais lorsque ma vue revint et que je vis les blessures infligées à la vampire se refermer et les saignements s'arrêter, j'écarquillais les yeux. J'avais vraiment affaire à un sale monstre. La mort vivante tendit les bras vers moi, appelant à elle la douleur et ce que je redoutais, le plaisir. Je fermais les yeux et déglutissait péniblement. Ses paroles insidieuses se répandirent en moi comme un poison. Je fermais encore les yeux, essayant de réfléchir distinctement, mais je n'y arrivais pas.


    Les battements de mon cœur résonnaient au niveau de mes tempes, j'entendais à peine ce que la vampire avait à me dire. Je finissais par faire un signe de dénégation de la tête.



    | Non. Je ne le ferais pas. Je ne veux juste pas que tu me touches. Fais ce que t'as à faire, je ferai pareil. Je ne peux pas me compromettre avec toi. Je ne le veux pas. Vu? |


    La douleur de ma tête s'amplifiait au fil des minutes et j'avais l'impression que j'allais exploser. Je m'étais mis à trembler, puis à grelotter. Je me sentais affreusement mal, nauséeux, brûlant alors que je le savais, j'étais gelé. Rien n'allait plus.


    | Si ton but n'est pas de me faire crever ici, j'aurais besoin de manger et de me reposer. Tu as pris trop de sang, et je suis affaibli depuis trop de jours, depuis le naufrage. Il faut que je me nourrisse aussi, et que je dorme. Sinon, je n'aurais été ton esclave qu'une demie heure. |


    Je finissais par me mettre à quatre pattes, puis à lentement me redresser en prenant appui sur un arbre tout proche. Même comme ça, les fleurs de sang dans mon champ de vision était si nombreuses que ma perception de mon environnement en était toute chamboulée. Je respirais en long sifflets douloureux.


    | Je... Je t'ai dit que je serais prêt à tout pour ma famille. C'est le cas. Mais je ne me damnerais pas pour tes beaux yeux, pas sans preuve d'avancées de ton côté. Avances, retrouves les, sauves les, et je ferais tout ce que tu désires. Mais ne m'embrasse plus avant ça. Pourquoi tu as fait ça ? |
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMar 16 Juil - 17:17

Même si son discours avait quelques allures volontairement ambigües, elle n’avait pas pensé un seul instant qu’il interprétait aussi mal ses propos. Qu’il croit qu’elle l’invitait gentiment à lui donner ce qu’il redoutait plus que tout, plus que la mort elle-même. Qu’elle veuille le toucher, comme il le disait si bien. Jamais elle ne se compromettrait de telle façon, jamais !

Elle s’était fait cette promesse dès l’instant où elle avait pu poser le pied à l’extérieur du manoir familial. Dès qu’elle avait recouvré sa totale liberté, pouvant enfin vivre et non plus survivre. Libérée de toute cette violence et cette haine, que pourtant elle avait tendance à reproduire malgré qu’elle en ait été la victime durant des années. A présent c’était elle le bourreau, et même si elle en avait un peu honte, elle adorait ça. Jouer avec la vie des faibles, torturer leur esprit jusqu’à les rendre dingues. Les voir sombrer définitivement dans la folie avant qu’elle ne les achève d’un coup de crocs.

Résultat d’une putain d’infidélité, avec une esclave humain de surcroît, elle ne se gênait pas de reprocher les risques inconsidérés de telles pratiques à ceux qui faiblissaient devant les attraits indéniables de la luxure. Forniquer avec sa nourriture… voilà quelque chose qui la répugnait définitivement. D’autant plus lorsque cela générait des monstres de son acabit.

Pauvre petite chose fragile, il semblait enfin subir les effets de cette perte massive de sang qu’elle lui avait imposé. Vidé de toute énergie, il ne tarderait pas à perdre connaissance, agonisant lentement jusqu’à sa probable mort. À moins qu’elle n’intervienne en sa faveur, qu’elle ne change le cours de sa destinée et lui offre ce cadeau empoisonné qu’elle n’avait réservé jusque-là qu’à un nombre réduit de proies. Les excellents crus, comme elle les surnommait. Et lui avait bel et bien un goût à se damner.

Se relevant enfin, elle se dressa de toute sa hauteur et le regarda ramper à quatre pattes pour venir s’accrocher pathétiquement à un arbre, comme si cet appui improvisé lui permettrait d’accomplir dieu sait quel miracle.

| Je... Je t'ai dit que je serais prêt à tout pour ma famille. C'est le cas. Mais je ne me damnerais pas pour tes beaux yeux, pas sans preuve d'avancées de ton côté. Avances, retrouves les, sauves les, et je ferais tout ce que tu désires. Mais ne m'embrasse plus avant ça. Pourquoi tu as fait ça ? |

Nonchalamment, elle s’avança vers lui et s’accroupit pour lui faire face. Le dévisageant, elle lui attrapa le menton pour qu’il ne détourne pas le regard, puis lui saisit le bras pour éviter qu’il ne verse et retombe misérablement sur le sol dégueulasse de la jungle.

« Tu en es presque touchant. Quel noble guerrier prêt à tous les sacrifices pour sauver ceux qu’il aime… alors qu’il ne sait même pas si ces efforts ne sont pas vain, s’il n’est pas déjà trop tard. »


Devait-elle jouer de cette peur viscérale qu’il avait de finir dans son lit ? Devait-elle brandir cette menace, punition sans doute plus efficace que tous les coups du monde ?

« D’ordinaire, ceux que j’embrasse ainsi ne se relèvent pas pour pleurnicher, car c’est leur dernier souffle que je leur vole dans cette ultime étreinte. »


Elle n’en dirait pas plus. Pas encore.

Au vu de son état, elle devrait l’emporter avec elle pour cette nuit au sinon il ne passerait même pas le cap de minuit. Réfléchissant à toute allure, elle ne voyait qu’un seul endroit susceptible de l’accueillir sans qu’elle ne se heurte à de quelconques problèmes, tout du moins dans l’immédiat. Lorsqu’il découvrirait ce qu’elle avait fait, aucun doute qu’elle se prendrait la brossée de sa vie. Mais c’était le jeu. Et elle adorait le pimenter jusqu’à l’extrême.

« Mais tu n’as pas eu cette chance. Du coup ne m’en veut pas, mais il va falloir que l’on bouge. Je ne suis pas d’humeur à me battre pour te garder, face à une horde de succubes en colère. »

S’éloignant un peu, elle ramassa consciencieusement ses affaires et prit soin de s’allumer une dernière cigarette. Cette dernière correctement fichée entre ses lèvres encore parsemées d’éclats de sang, leur donnant une teinte écarlate contrastant avec la pâleur de sa peau, elle balança son sac sur son épaule et entreprit d’effacer du bout du pied un maximum de trace, foutant le bronx pour que quiconque les auraient repérés, n’y comprennent plus rien. Elle n’était pas vraiment une experte et râlait, en allemand s'il vous plait, de devoir exécuter parielle besogne. Se fichant habituellement comme d’une guigne de ce genre de choses, elle préférait tout de même éviter de compromettre le boss, vu l'endroit où ils se rendait, avant qu’il ne décide d’entrer de lui-même dans ses combines.

Satisfaite de ses prouesses, elle jeta son mégo au loin et retourna vers le corps presque sans vie de Philippe. Sans effort, elle le souleva comme une plume, puis le prit dans ses bras comme s’il avait s’agit d’une jeune mariée le jour de ses noces.

« Accroche toi mon petit chéri, tu risques de peu apprécier la ballade. »
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MessageSujet: Re: The Ruler and The Killer - Nina   The Ruler and The Killer - Nina EmptyMar 16 Juil - 21:24


    En savoir plus était probablement une mauvaise idée. J'en avais appris bien suffisamment pour une seule soirée, qui venait de bouleverser définitivement mon univers. Difficile dans ces conditions de tenir le choc. En fait, je crois que mon affaiblissement physique avait à voir avec le poids des révélations que je venais de connaître. Je ne pouvais pas dire que le bouleversement était anodin, ce serait un mensonge éhonté que je savais ne pas pouvoir me permettre. Je devais voir la vérité en face si je voulais avoir une chance de m'en sortir. Pour autant, cela n'avait rien de facile. Je venais purement et simplement d'entrer dans un environnement de folie, de ténèbres, de mort. Le moindre faux pas me coûterait beaucoup trop cher pour que je puisse l'accepter. Le destin de ma femme et de mon fils était compromis, et le peu de chances que je mettais de leur côté me coûtait ma vie, mon avenir, mon âme, tout. Cela ne faisait même pas une heure que je connaissais la vampire qui était là, près de moi. Pourtant, j'étais quelqu'un de très pragmatique. Je savais juger objectivement des chances de chaque tentative, c'était ce qui avait fait de moi un bon officier. Un temps de toute évidence révolu. Puisque je l'avais déjà compris au plus profond de moi même, je n'allais pas m'en cacher. Ce pacte que je venais de passer allait me coûter la vie. Il fallait que je me fasse dès à présent à l'idée que je ne retournerais plus jamais dans ma maison, dans mon pays, pas plus que je ne pourrais goûter à la quiétude d'une vie paisible auprès de mes proches. La seule chose qui comptait désormais, c'était de tout dépenser ce qu'il me restait, mon corps, mon âme, mes ultimes forces, à l'accomplissement de ma toute dernière tâche. Sauver ma famille. Je devais jouer habilement, avec force mais ruse, pour forcer ma « maîtresse » à augmenter mes chances. Je devais me refréner, sinon cela risquait de coûter la vie à ceux que j'aimais. En relevant les yeux, je vis ma némésis, debout, sûre de sa superbe. Venant vers moi, la beauté froide comme la mort me saisit le menton pour me forcer à la regarder. Je fronçais les sourcils, et même ça me coûta beaucoup et me semblait douloureux.


    | Vas te faire foutre. Mes efforts ne seront pas vains, tu m'entends? |


    D'un effort qui me sembla surhumain et qui me tira un peu plus sur mes dernières forces, j'empoignais le col de Nina pour la maintenir fermement, brutalement, ses yeux de prédateur dans les miens, embués par la sueur synonyme de défaillance. J'allais bientôt perdre connaissance si je continuais.


    | Je te forcerai à tenir ta promesse. Ils sont en vie. Tu comprends ? Ils sont en vie. Je le sens. Ils sont là, dehors. Et tu vas m'aider à les trouver. |


    Ma voix, malgré sa faiblesse, était pleine de conviction. Ses paroles semblèrent résonner dans le lointain, et je ne comprenais plus vraiment ce qu'elle voulait dire. Je la vis bouger en périphérie de mon champ de vision, alors que je l'entendais gratter quelque chose. La terre, dirait on. Elle faisait disparaître nos traces. Je me sentais au bord de l'évanouissement, abattu par la fatigue, les privations de ces derniers jours, la peur mais aussi et surtout la perte de sang. Je glissais tout doucement vers l'inconscience. Je ne pu retenir un grommelement qui remplaçait mon rire quand je l'entendis jurer en allemand.


    | La garce, il fallait que je tombe sur une boche en plus. C'est bien ma veine. |


    Je ne me rendais plus vraiment compte de ce que je disais. Je me sentis soulever mais je n'avais plus la force de lutter.


    | On s'habitue, j'ai pas apprécié grand chose de toute cette... putain de foutue... journée. |


    Mon esprit s'enfonça peu à peu dans les nuages obscurs de la tournure inattendue que venait de prendre mon destin
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