« PAUVRE FOLLE ! Qu'allons-nous faire maintenant que cette enfant... enfin... Cette chose grandit en vous ? Avez-vous pensés aux conséquences ? A sa vie ? A la mienne ? A toute la méprise qu'on nous apportera par la suite ? Avez-vous pensez à tout cela avant d'agir ?! » « Je suis désolé... mais » « Taisez-vous ! Vous êtes inconsciente et insouciante ! Pauvre humaine, comment vais-je faire si je dois protéger cet enfant en plus de vous ? A sa naissance je désire que cela se finisse, cet enfant ne vivra pas une seconde après sa naissance ! Ma décision est prise » Ce fut les premières phrases prononcé par mon paternel lorsqu'il appris que ma mère était enceinte de 4mois et qu'elle lui avait cachée, désireuse de garder cet enfant. On la connait tous, cette histoire de l'enfant rejeté et puis quand on voit sa petite bouille innocente on finit par le garder... C'est ce qui m'est arrivé, en quelque sorte. Mon père, un vieux vampires de plusieurs centaines d'années était tombée amoureux de celle qui fut ma mère ; Une futur princesse de Grèce, à la chevelure "or", aux lèvres pulpeuses et aux formes généreuses, une femme d'une grande beauté mais également une grande capricieuse qui ne savait pas assumait ses responsabilités. Moi ? J'étais l'un de ses énième caprices. Lorsque mon père finit par céder, ils décidèrent de me garder après la naissance, ma mère aurait pu être une femme merveilleuse, mais bien trop jeune et égoïste pour s'occuper d'un bébé. Au bout de quelques mois elle décréta la tâche trop dur et finit par se lasser de moi, m'abandonnant comme on abandonne un vieux jouet rouillé. Mon père, lui, ne se préoccupait pas de moi, il me regardait mal, essayait de me cacher des autres, semblait avoir honte de moi et être sans arrêt en colère contre le petit-être innocent que j'étais encore. La plupart du temps nous étions logis à Londres, Paris ou encore en Grèce, chez ma mère. Les rares fois où mon père se rendait à HK c'était sans ma mère afin que personne ne découvre leur relation, alors m'avoir sur ces bras était pour lui un supplice et un fardeau de plus.
Ma mère et lui n'avait de cesse que de se prendre la tête à mon sujet, je m'en rappelle, du haut de mes 5ans, j'aimais me glisser dans les escaliers pour les écouter « BON SANG Caroline ! Pourquoi voulez-vous garder cet enfant indigne si même vous n'en voulez plus? Ne voyez -vous pas que ceux de ma race nous dévisage tel des monstres de foire ? Cela ne vous froisse donc pas ? » « Bien sûr que si, j'aimerais pouvoir supprimer cet enfant d'un claquement de doigts, mais pour ma conscience à moi je refuse de le faire... je ne veux pas vivre avec ça ! Nous trouverons un autre moyen » après ça, j'étais partie, en courant dans ma chambre, ils répétaient toujours ces mêmes phrases blessantes, je savais que je n'étais pas la bienvenue dans cette famille, mais je ne pouvais rien faire. Les larmes roulaient sur mes joues rouges flambantes lorsque mon père venait de rentrer balançant d'une voix tranchante « Un vampire ne pleure pas Keylah ! Tu n'es pas moi, tu ne mérites pas une telle vie, tu devrais déjà pourrir dans un fossé pour chien ! Tu n'es pas digne de moi » « Et j'espère ne jamais l'être ! » mon père me frappa de plein fouet et s'éclipsa de ma chambre, ne prenant même pas la peine de jeter un dernier coup d’œil vers ce qui était autrefois, sa fille.
Pourquoi je dis ça ? Parce-que désormais j'étais " Aslinn Gallagher " donc sa " niéce " c'était ma nouvelle identité, trop honteux de sortir avec moi et de me présenter comme sa propre fille née d'une mère humaine. Alors, ma mère et mon père faisait croire aux autres vampires que j'étais leur nièce venue vivre avec eux suite aux décès de mes parents à cause d'un chasseur... Mensonge et baliverne et pourtant tout le monde croyait en leur stupide histoire. Je m'étais doucement renfermée sur moi, les autres vampires parlaient sans arrêt de moi avec mon père, me présentant comme une erreur de la nature. Petit à petit grandissaient une haine monstrueuse en moi vis-à-vis de ces buveurs de sang. Je devenais froide et méchante, je supportais les rires moqueurs des vampires et amis de mon père, j'étais forte et je ne disais rien, je passais au travers. Ma mère, elle, ne s'occupait jamais de moi, se contentant de me rabaisser face à sa famille royale, tous était hautain et se pensait supérieur, riant de moi et de mon accoutrement souvent ridicule et pauvre. S'il avait su que j'aurais pu leur broyer l'artère en une fraction de seconde... Mais je savais que mon père n'attendait que ça, que je fasse un pas de travers, pour pouvoir m'arracher à la vie et supprimer le ' problème ' que j'étais. Alors, je ne faisais rien, je tenais à la vie et je refusais de rendre la tâche si facile à mon père. Je haïssais les humains aussi pitoyables et soumis étaient-ils et les vampires n'était pour moi qu'une race de plus à éliminer, aucun être n'était parfait, humains comme vampires se ressemblent en quelques sortes et je me sentais au milieu de ces deux espèces, incomprises et mal aimée. 10 Ans plus tard ils décidèrent de m'abandonner dans un vieux champs, près d'une ferme, un milieu campagnard et un peu perdu afin que je ne puisse jamais les retrouver. Avant de partir ma mère m'offrit un dernier regard plein d'amertume, de méprise et peut-être une pointe de tristesse, je n'oublierais jamais ce regard. Quelques minutes après, j'étais livrée à moi-même. J'avais seulement 16ans et je retenais en moi une haine effroyable envers humains et vampires.

Ma vie par la suite fut un désastre. J'assouvissais ma haine en tuant les humains qui croisaient ma route, je voyageais sans arrêt et dormait comme je pouvais. Personne n'aurait pu penser qu'un petit-être comme moi survive seule dans ce monde et pourtant j'y suis arrivée. J'oubliais mon ancienne vie, mon ancien prénom, désormais je serais Keylanah N. Johnson. Et plus le temps passait plus je ressemblais à ma mère et cette image de moi me répugnait. Chacun de mes côtés positifs s'envolaient petit à petit, je perdais mon humanité, ma gentillesse, ma joie de vivre, je devenais ni plus ni moins un vampire blessé et cruel, je haïssais mes parents de m'avoir rendu comme ça, d'avoir fait de moi un monstre. Des années passèrent ainsi, je vivais une vie misérable et pauvre pendant plusieurs dizaines d'année. Puis, lorsque j'atteignis mes 90ans un vampire me trouva dans une forêt reculée du Canada, j'étais au bord du gouffre, affamée, déshydratée et fatiguée il m'a sauvé de la mort. Je lui en fus reconnaissante, il a su voir le potentiel que j'avais, une fois remise sur pied j'étais selon lui " la plus belle créature qu'il n'ait jamais vu ". Il fit de moi une succube et m'emmena sur HeartKiller où je prenais plaisir à lui ramener ces êtres innocents et ignares qu'était les humains, j'aimais le satisfaire afin de lui prouver ma reconnaissance et ma gratitude. Il était le seul vampire digne de ma gentillesse selon moi et le seul qui, un jour, s'est arrêté pour me tendre la main, je le trouvais si différent des autres qu'il m'intriguait. J'ai passé ma vie des années entières à être une succube, à vivre près de lui, il me prenait soin de moi, m'accordait de l'attention et parfois j'aimais le voir s'arrêter à me dévisager pendant de longues minutes, j'aimais son regard sur moi et cette vie a duré environ 190 ans jusqu'à ce qu'un événement viennent troubler ma vie.
Je marchais dans la ville, j'avais une petite heure de libre accordée par mon maître lorsqu'un homme me percuta l'épaule. Je me retournais prête à l'injurier lorsque son visage devint familier pour moi, je le connaissais, j'en étais sûre, il s'arrêta en saluant un ami qui prononça son prénom et dès lors tout était devenue claire... C'était mon père, de retour à HK pour une petite semaine dans son manoir où il avait habitude de loger lorsqu'il venait ici faire affaire. Je restais immobile en le dévisageant, j'avais attendu ce moment pendant tellement longtemps.. « Excusez-moi mademoiselle il y a un problème? » venait-il de me dire avec une voix charmeuse, j'avais envie de lui cracher au visage et aussi de partir en courant... « Votre visage m'est familier vous ressemblez fortement à mon épouse, elle est d'une beauté rare ! » Son épouse ? Ma mère ? Alors, ça y est... Il avait surement fait d'elle une vampire après m'avoir abandonné. Finalement j'avais baissé la tête et m'était excusée avant de rentrer. Dès que j'eus franchit le sol de la maison de mon maître, tout avait changé, des milliers d'idées se bousculait dans ma tête, je faisais les cent pas, je parlais vite et murmurant des paroles injurieuses entre mes dents. J'avais une semaine et après il partirait, seulement cela et après ce serait trop tard... C'était la chance de ma vie. Les premiers jours je me rendais dans la ville et lorsque je pouvais le croiser j'essayais de lui parler, de me lier d'amitié doucement, mais surement. Mon maître me trouvait différente de d'habitude et étrange selon lui, mais je lui assurais que tout allait bien et il me faisait confiance. Le jour du départ de mes parents, je me faufilais à HK à une heure où personne ne sortait. Connaissant mon père il devait dormir à cette heure là. Ce jour-là, j'étais rentré dans le manoir en une fraction de seconde, je le connaissais que trop bien. Je m'étais faufilais dans la chambre de mon père étalant de l'essence autour de leur lit.Je venais de saisir mon briquet et enfin, je me rendais compte que je pourrais enfin assouvir cette haine qui me hante depuis plus de 300 ans... Tout se déroula tellement vite, les yeux de mon père se sont ouverts, étonné, ma mère a bondit hors du lit effrayé alors que je disais d'une voix lente animée d'un rictus diabolique « Tu te rappelles cet enfant que tu as abandonné ? Vos yeux remplis de colère lorsque vous êtes parties, votre méprise envers cette petite fille si innocente ? Tu te rappelle de sa chevelure aussi blonde que celle de sa mère ... Tu trouves que je ressemble à ta femme ? Peut-être que c'est parce que c'est ma mère et que je suis cet enfant que tu as abandonnée dans un champ, au bord d'une route, mais tu vois... Finalement je suis digne de toi puisque j'ai survécus jusque ici, je viens de te retrouver et je vais te tuer en veillant à récupérer toute ta fortune et celle de ma tendre maman ! » « Mais... Je te croyais ... » « Morte ? Raté papa, je suis toujours là ! »Je lâchais mon briquet et m'écartais, ils n'eurent pas le temps de sortir du cercle de feu qui brulait la maison se rapprochant dangereusement d'eux, je les regardais à travers le feu, leur yeux remplies de peur, j'aimais ça, j'adorais ça... En quelques secondes j'étais déjà loin du manoir prête à rentrer chez mon maître. Lorsque celui-ci m'aperçut reniflant la cendre et le brulé à des kilomètres sur moi il comprit ce qu'il s'était passé et que je venais d'assassiner 2vampires. S'il me dénonçait je risquerais la mort... J'eus peur, peur qu'il décide de me tourner le dos, mais une fois de plus l'homme ignora mon geste, le lendemain il m'affranchit et m'ordonna de quitter la ville sur-le-champ pour ma sécurité et la sienne. En quelques jours j'étais partie de HK pour démarrer une nouvelle vie, je ne pourrais jamais le remercier, mais il est celui qui m'a mené jusque là et celui sur qui je pourrais toujours compter.

A mon départ de HK, quelques sous en poche grâce à mon ancien maître, je pus vivre aisément. Sans oublier que la chance m'a souri, car mon père, n'ayant pas d'autres familles, m'avait légué tous ses biens, mais seulement par obligation, aucun acte d'amour paternel dans ce geste. J'eus donc une vie heureuse où l'argent de mes parents coulaient à flot. Toutefois, cette vengeance ne m'a pas apaisé comme j'aurais pu le penser. Je porte cette haine irréversible envers les humains et les vampires, cette vie, cette famille m'a totalement détruit, détruisant au passage tous mes bons côtés. Lors de ma longue existence je me rappelle le jour particulier où j'ai rencontré cette femme Valyina O. Fedeorovna. Elle me ressemble tellement, on se ressemble point par point, j'ai l'impression qu'elle est la mère que je n'ai jamais eu. Elle fait également partit des rares vampires que j'apprécie, certes elle reste sadique et cruelle comme eux mais j'ai l'impression de me voir en elle... Elle me conseille, m'aide, m'aime et me rappelle sans arrêt pourquoi je suis devenue comme ça, la cause de mon changement, cette haine que j'anime au fil des années... Je me rappelle également de cette sortie en forêt où nous avions croisé un petit chasseur malchanceux « Valyina ? Allez, on arrête de jouer, laisse partir cet homme, il n'a rien fait après tout et je crois qu'on lui a foutu une trouille d'enfer et puis... je n'ai pas faim ! » La femme venait de se fermer, me décrochant un regard noir, elle serrait les dents, je sais déjà que si je n'avais pas quelqu'un de proche pour elle, elle m'aurait brisé la nuque et démembrée... Elle me dit d'un ton grinçant, violent et dur « Mais bien sûr que non idiote on ne le laisse pas partir ! Et puis quoi encore, ce sont tous les mêmes... Serais-tu faible à ce point ? Ta tu as laissé ta mère partir après l'avoir assassiné de sang froid ? As-tu eu de la peine ? Et pourtant regarde tout ce qu'elle t'a fait subir lorsqu'elle était humaine, n'oublie pas pourquoi tu les hais tant que ça, ils sont faibles et loin d'être nos égaux. Aucun ne mérite la vie» Sur ces mots elle frappa l'homme d'une telle violence que le choc l'avait tué en quelques minutes. Elle avait raison après Valyina, tout ces êtres ne mérite pas tant que ça de vivre. a était l'une des seule à savoir pour le meurtre de mes parents, je préférais ne pas en parler, mon père était apprécié et je risquerais de terrible préjudices si cela venait aux oreilles de l'un de ses amis. J'ai vécu de longues années parmi les humains, avec de rare amis, tels que Valyina. Mais après plusieurs centaines d'années, j'avais décidé de retourner à HeartKiller, lassé de cette vie parmi les humains.
Lors de mon retour a HK, j'ai pu récupérer le vieux manoir de mes parents, j'étais devenue une vampire " noble " et je vis parmi eux. Toutefois, j'ai toujours tendance à éviter la famille royale, ils étaient proche de mon père et je n'aimerais pas qu'il apprenne mes origines ni ce que j'ai fait. Personne ne sait que je suis née d'une humaine et je m'en porte très bien ainsi, j'ai pu retrouver Valyina là-bas mais, malheureusement je n'ai pas encore vu mon ancien maître, chose que j'aimerais plus que tout, maintenant j'ai changé, j'ai grandit, je suis tellement mieux qu'avant. Maintenant je vis dans le luxe, la danse, l'argent et le bonheur. Mais cela ne m'empêche pas de rester celle que je suis, blessée et froide avec cette race qui m'entoure. Désormais c'est ma vie et je me dois d'oublier mon passé.