Comme s’il n’avait pas eu assez de travail, il fallut qu’un avion s’écrase sur l’île anéantissant une partie de la belle et luxuriante jungle. Cela ne se faisait pas voyons. Ces humains, quelle piètre espèce faisaient-ils pour être incapable de conduire leur propre engin. Habituellement, nous avions les naufrages … Les écrasements d’avion étaient plutôt rare et ce ne fut nullement le fait d’un Vampire. Enfin, jusqu’à nouvel ordre, César Bridgestone laissa passer le simple accident commit pas un idiot d’humain. Peut-être fusse là un crime contre l’humanité. Sait-on jamais. Il ne pouvait pas voir tout ce que fomentait son peuple après tout.

Néanmoins, cela lui prit quelques heures de sa nuit pour diriger les opérations. L’avion, ou ce qui en restait, devait disparaître. Quelques flammes furent apparentes, mais rien de bien grave. On entassait les corps morts dans un coin pour les vider par la suite … Certes, les humains pouvaient parfois bien le surprendre. Tout comme pour la plupart des naufrages, dont celui de son cher Sullivan Mitchell, un humain vivait encore. César n’avait pas aperçu tout de suite l’attroupement formé autour de ce dernier trop occupé à diriger les opérations pour la disparition de la carlingue.

- Poussez-vous !

Oui, dès qu’il fut mis au courant, cela ne prit pas deux secondes que ses ordres fusèrent comme un claquement de fouet dans le vent chaud de l’île. D’une main, il releva à moitié l’homme comme s’il s’était agi d’une poupée de chiffon et rien de plus. Un Vampire s’approcha et proposa de le manger, de le piquer à l’Empereur … Dans une attitude prédatrice un grognement laissa passer l’impatience et la colère, César réagit au quart de tour. On ne prenait pas de décision à sa place ! Donc, cet humain allait devenir SON esclave et celui de personne d’autre ! Encore une décision prise sur un coup de tête pour cause de son orgueil démesurée.


Combien d’heures se fut-il passé ? Il ne pouvait le dire, mais ses yeux fatiguaient tout comme son esprit plus lent maintenant. Après avoir terminé la direction des opérations concernant l’avion, il avait ordonné d’emmener l’humain dans les cachots du manoir stipulant qu’il s’en occuperait plus tard. César avait passé toute la nuit dans des réunions puis, il la terminait dans son bureau. Il s’étira dans son fauteuil faisant craquer quelques phalanges. Il était près de 5 h : 00 du matin. Un sourire aux lèvres, il se dit bien avoir un peu de temps à consacrer à sa nouvelle acquisition : lui apprendre les règles de vie sur Heartkiller, ses règles personnelles et la présentation avec Sullivan au quartier des esclaves. Oh ! Le sourire faisait fichtrement peur. Aussi peur que l’accoutrement noir, chic de César.

Tel un dirigeant d’entreprise autoritaire et égoïste, il se dirigea d’un pas franc vers les cachots. Descendant deux escaliers puis, ouvrant quelques portes, une odeur âcre d’humidité l’accueillit dans les cachots. Des esclaves semblaient être présents … Les pauvres. César songeait souvent à amener Sullivan ici, mais … Mais il cherchait encore le meilleur moyen pour discipliner son esclave retors.

- Laissez-moi seul.

S’annonça-t-il au soldat de garde dans le couloir des cachots. On ne se le fit pas prier deux fois. Peut-être les plus hautes branches de la hiérarchie sur Heartkiller voulaient sa perte, mais les plus basses lui étaient très fidèles surtout lorsque son ton de voix se faisait grave, lent et donc intimidant. Il entra et s’aperçut que ses subordonnés avaient mieux fait le travail qu’il l’avait pensé au départ. Le pauvre humain … Torse nu, il semblait en avoir pâti. Un léger rire siffla au travers les dents de l’Empereur qui s’approchait de l’humain lentement, mais sûrement.

- Bonsoir … Ou plutôt Bonjour. Il fera bientôt jour en effet. Alors, je me demandais, pourquoi vous n’êtes pas près d’aller dehors ? Rester enfermé par un tel temps, c’est … Mortel.

Termina-t-il dans un chuchotement si près de l’oreille du jeune homme que ce dernier aurait pu en frissonner. À quelque part, c’était le but de César. Il s’amusait avec l’humain. Il riait maintenant incapable de s’en retenir. Oh ! Il devait tellement bouillir sur place que cela l’enivrait. Les mains sur les hanches, il se tenait droit devant l’autre.

- Soyons sérieux et où étaient mes bonnes manières ? Suis-je bête … Je suis César Irving Bridgestone et vous ?

Affirma-t-il sur un ton un peu trop sardonique pour être totalement honnête. Dans un monde normal, César aurait gentiment détaché Jaxon. Certes, nous étions sur Heartkiller.

Bienvenue en enfer monsieur Stone !

L’humain restait de marbre un moment. Il ne semblait même pas avoir frissonné. Oh combien il aimait voir ces vermines souffrir pourtant. César Irving Bridgestone aurait pu être un Vampire bien différent, mais … Mais tant pis. On n’allait pas raconter à qui voulait l’entendre que sa mère fut morte devant ses yeux lors de ses 4 ans seulement par des humains … Donc, pour en revenir à notre sujet actuel, le Vampire fut largement déçu par l’attitude fermée de cet humain. Aucune pleur ni frisson. Il ne semblait pas intimidé outre mesure.

Baissant les bras, César sembla sourire à nouveau comme si ce genre de défi attisait sa curiosité et son amusement. Il aimait les esclaves retors … Il adorait la force que pouvait dégager cette espèce parfois. Le sang bouillant en leurs veines même. Jaxon Stone ? Il n’eut qu’un hochement de côté de la tête et haussé machinalement les épaules à cette affirmation. Il n’y avait rien de bien original ni royal en ce nom. C’était, tout simplement, un nom cool pouvant convenir à tout jeune homme de ce siècle. Déjà, César pouvait comprendre que « Jax » était un pseudonyme très utilisé. Mais … Il dut arrêter ses songes amicaux là. Il avait été amical là, agréable, affable même. Les cris de Jaxon Stone lui vrillèrent les tympans.

- Suffit !

Claqua alors sa voix sèchement dans l’air. Cela l’énervait et l’impatientait ce genre de jérémiades. Comme un enfant, Jaxon se laissait aller … Cela pouvait être amusant, mais notre Empereur était fatigué voyez-vous. Ainsi, à une vitesse trop folle pour les yeux de l’humain, César se retrouvait maintenant derrière lui les crocs sortis. Il ne le toucha pas encore d’aucune façon, mais laissa la douce vision des veines sous la peau à son regard azur … Près de la carotide. Puis, subitement, son bras droit aidé de son bras gauche emprisonnèrent – comme s’il ne l’était pas déjà assez avec ces chaînes – Jaxon tout contre son corps. Il ne fut pas tendre dans son geste … Pas du tout.

- Je vais donc tout de raconter Jaxon … Un avion est tombé et a ravagé une partie de cette belle île … Mais vous n’avez aucun respect pour le jardin des autres vous humains … Puis, apparemment tu en étais le seul survivant … Je t’ais sauvé d’une mort certaine les autres t’auraient tué.

Son ton lent laissait passer un suspense désagréable et intimidant.  Volontairement, César avait laissé sortir cette haine envers les humains stipulant leur incapacité à contrôler leur propre engins et surtout détruisant les propriétés d’autrui. Par la suite ses autres mots, son souffle, touchaient doucement le visage de Jaxon. César laissa planer une interrogation certaine dans le cœur de Jaxon … Pourquoi l’aurait-on tué ? Ce Vampire était le gentil ici ? Oh, toutes les questions qui devaient se tramer dans l’esprit de l’humain …Cela en était si excitant.

- Tu es très important pour moi maintenant … Mon esclave.

Suite à ces mots chuchotés, ses crocs s’approchèrent, mais ils ne se plantèrent pas plus … Pas tout de suite. César aimait faire durer le plaisir.

L’amélioration de la situation était tangible. Le petit humain s’énervait et bougeait semblant tâcher de se défaire de ses chaines. Oh, mais pas si vite ! On vient à peine de commencer. Sale vermine ! César devait le maintenir un peu plus fortement sans pour autant faire perler une seule goutte de sueur. C’était tout dire que la force dégagé n’était pas gargantuesque. Quoique ses mains ressentaient les lignes du torse de Jaxon, les muscles étaient plutôt bien formés et cela anima une lueur de plaisir chez notre parfait Vampire. Un sourire parsema son visage … Aussi bien que Sullivan Mitchell. Anastasias, une femme, avait des traits particulièrement attachants. Toutefois, les hommes humains pouvaient s’en targuer tout autant.

- Qui je suis ? Mais je suis le diable mon cher …

Ricana-t-il à la bonne blague sortie tout droit de son esprit parfait. Parfois, il se surprenait lui-même. Oh ! La frousse ou bien … Non, Jaxon serait encore plus mécontent non ? Personne ne pouvait se targuer d’être le diable voyons. C’était de surcroît très agréable de se montrer plus fort, en ce moment, que le Club des Damnés … Égal à celui-ci se faisant passer pour l’unique diable. Il ne pouvait y en avoir qu’un et César tendait bien à découvrir l’imposteur. Il en avait une petite idée, mais là ne fut pas le sujet en cette paisible nuit … Pas pour tout le monde néanmoins.

Car voilà que Jaxon Stone venait à rappeler le Moyen-Âge pour comparer ce traitement privilégié des esclaves sur Heartkiller. Oh ! Mais c’était méchant ce que cet humain avançait là. Lâchant ce dernier, le Vampire contourna pour appuyer sa main droite sur l’épaule de Jaxon … Il paraissait si nonchalant que cela devait en faire frémir d’horreur le pauvre jeune homme.

- Pourquoi êtes-vous si méchant envers moi ? Je le répète que je vous ais sauvez la vie … Et avez-vous vécu au Moyen-Âge monsieur Stone ? Je dirais que non donc pourquoi utilisez-vous cette belle période de l’histoire comme comparaison ?

Rie-il le ton semblant fortement communicatif. Seulement, dans la situation, ce rire attisait la peur. Le rire fut précédé d’un ton sarcastique se jouant vraiment de l’humain pour le faire tourner en bourrique. Certes, le Moyen-Âge n’était pas aussi une mauvaise période qu’on le prétend. Les guerres étaient plus nombreuses, mais les armes chimiques ni les armes atomiques ne détérioraient pas le sol.

Dans un mouvement souple, semblant un peu trop rapide pour l’œil humain même, César Bridgestone se retrouva à nouveau près de Jaxon Stone. Ses crocs sortis, il lui murmura des choses à l’oreille … Un souffle qui le ferait frissonner … De peur !

- Je suis un Vampire monsieur Stone. Vous êtes sur Heartkiller le royaume de la nuit en Amérique appartenant aux frères et aux sœurs Bridgestone …

Choisit-il ses mots judicieusement sans dire clairement faisant partie de la famille royale. Oh ! Il avait hâte de voir la réaction de cet humain lorsqu’il comprendrait la situation dans laquelle il se trouvait.