Leigh venait de finir sa journée, c'est à dire qu'il était encore dix heure du matin et qu'il n'avait plus le moindre boulot. Non pas que le travail manque, mais il rapportait toujours tellement d'esclaves qu'à la fin, il n'avait plus de clients. Il esquissa un léger sourire, mains dans les poches, voilà une autre journée bien remplie. Désormais il ne lui restait plus qu'à trouver quoi faire pour combler le temps qu'il lui restait jusqu'à demain. Son petit déjeuner terminé, il laissa tomber son esclave par terre, le cou encore sanglant de sa morsure. Il lui accorda un regard avant de rire, un rire court, léger, il ne se moquait pas d'elle, il était juste de bonne humeur aujourd'hui. Et puis elle ne pouvait pas se plaindre, peu importe ce qu'elle ressentait, elle ne pouvait que le regarder les yeux brillants d'admiration. C'était tellement pathétique, c'est pourquoi il avait tant de mal à aimer les esclaves ou à ressentir de la compassion à leur égard. Pourtant il n'avait rien contre les humains, lui même en avait été un, un jour et une personne bonne d'ailleurs. Il lui caressa la joue, il aurait voulu lui tordre le cou, malheureusement il était rare que les vampires lui autorisent à garder une esclave donc il fallait faire de son mieux pour les conserver. Il la congédia d'un geste de la main, la voir l'ennuyer terriblement. Il porta son regard à l'horloge sur son mur, il était encore si tôt et il ne lui restait rien à faire. Aucun appel, aucune activité, pas le moindre ami avec qui passer la matinée. Tout le monde était occupé, et lui n'avait envie de rien, sinon il aurait sans doute passer la journée au lit avec une de ses esclaves. Il se leva, marchant de long en large jusqu'à rejoindre son bureau. Là, il s'installa et se mit à écrire, puisque le temps ne voulait pas avancer, il avancerait son prochain livre. Les heures s'écoulaient, les pages se couvraient d'encre, la faim se faisait de nouveau sentir.

C'est alors que son téléphone sonna, un regard dubitatif sur son visage, une seconde sonnerie puis il se décida à se lever. Qui d'autre que lui n'avait rien à faire, il tourna son regard vers l'horloge, à trois heure trente de l'après midi ? Il décrocha alors, se contentant simplement d'écouter ce que cette personne avait à dire. Il reconnu la voix, il reconnaissait toujours la voix de ses clients, il esquissa un léger sourire en l'écoutant et accepta sans plus attendre cette bien étrange proposition. Comment aurait il pu refuser ? On lui offrait la possibilité de jouer avec une esclave qui ne lui appartenait pas et qu'il avait déjà eu le plaisir de rencontrer ! Il raccrocha, un rire tonitruant se fit entendre dans son appartement lorsque soudain il remarqua un regard. Un large sourire, il se dirigea dans la chambre de la pathétique chose qui lui servait de repas quotidien. Une demi-heure plus tard, il n'avait pas compté le nombre d'orgasmes qu'il lui avait offert, il sorti rejoindre son client qui allait sans doute finir par devenir son client préféré. L'accueil qu'il reçut n'avait rien de très chaleureux, mais il avait l'habitude, depuis le temps qu'on le traitait comme un moins que rien sous prétexte qu'il n'était qu'un simple "incube". De toute façon ce n'était pas ce qui allait l'empêcher d'être de très bonne humeur. Non pas qu'il avait particulièrement envie de jouer avec les jouets des autres, mais c'était l'occasion pour lui qui n'avait rien à faire, de s'occuper. Il suivit donc son hôte et observa son comportement, il n'avait pas l'air de très bonne humeur. C'en était tel que Leigh plaignait malgré lui la jeune femme qui lui servait d'esclave. Après qu'il lui ait lâché deux trois mots, il quitta la chambre, laissant l'incube seul avec l'esclave. C'était amusant, divertissant oui.

Il s'approcha de l'esclave qu'on venait de lui offrir pour le reste de l'après midi et peut-être même pour la nuit. Il porta sa main à sa joue l'effleurant délicatement, c'est qu'il aurait presque pu passer pour un gentil tellement il pouvait se montrer doux avec certaine femmes ! Il la fixa droit dans les yeux, sourit :

- Je suis désolé, mais je crois que j'ai oublié ton nom, pourrais-tu me le rappeler ?

L'état dans lequel elle se trouvait ne lui importait pas, le fait qu'elle soit ainsi, ici, cela par sa faute il s'en fichait totalement. Il vivait en quelque sorte dans un autre monde et pour lui le simple fait qu'il soit terriblement beau et plus gentil que la moyenne était déjà une chance pour elle ! Il patienta le temps qu'elle retrouve l'usage de la parole. Autant dire que sa bonne humeur allait durer et qu'avec un peu de chance, la mauvaise humeur de son maître aussi !