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 Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]

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MessageSujet: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptySam 11 Aoû - 9:59

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John et Echo-Alice
« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »

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Elle ne voulait pas être un simple jouet entre les doigts agiles d'un marionnettiste. Elle aimait à croire qu'elle pouvait être libre et faire de sa vie ce qu'elle voulait. Mais c'était un leurre, un mensonge, une manière pour elle d'échapper à l'affreuse vérité : elle ne supportait pas la solitude. Echo-Alice avait passé près d'un siècle de sa vie seule, enfermée dans sa chambre, ou dans une bibliothèque. Espérant se reconstruire, ou mourir à jamais. Mais la solitude n'avait jamais tué un homme, il l'avait souvent rendu fou par contre. Heureusement pour elle, elle avait pu compter sur la présence de Seth et de sa soeur Esfir sans qui elle ne serait rien aujourd'hui. La belle Echo-Alice se levait avec le coeur léger ce jour-là. Elle revenait d'un voyage au Japon pour régler quelques problèmes de relationnels avec les vampires de cette contrée du monde. Elle voyageait beaucoup depuis dix ans. Depuis qu'elle travaillait pour l'Empereur elle avait fait quasiment le tour du monde. Elle était chargée des relations administratives et diplomatiques entre les vampires des différentes contrés du monde. Cela sous-entendait qu'elle devait souvent se déplacer, et ce n'était pas désagréable après être restée enfermer durant un siècle. Elle partait avec plaisir, mais revenait toujours avec plus de joie encore. Elle était attachée à son quotidien dans le palais.

Ce jour-là elle était décidée à s'y promener, à voir Seth, à passer du temps avec Esfir, et avec Elwing. Elle ne s'attendait pas à la rencontre qu'elle allait faire. Devant son miroir sans reflet elle se maquilla, s'habilla en réfléchissant, dans les nuages. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Elle avait le désire de ne rien faire, mais cela n'avait rien de nouveau. Cependant, elle devra au moins faire l'effort de trouver César pour lui parler de son voyage, et préparer le Bal qui allait bientôt avoir lieu. Elle connaissait assez bien les coutumes et l'histoire des Roumains pour se méfier. Cela n'allait pas être de tout repos, et elle aurait peut être un rôle intéressant à jouer. Soupirante, elle sautillait dans les couloirs, une musique étrange dans la tête. Elle ne savait pas vraiment où aller, ne désirant pas retrouver l'Empereur tout de suite. Elle avait faim, en outre, et devait se trouver quelque chose à se mettre sous la dent . Tout en marchant à la recherche d'une proie, elle pensa, étrangement, qu'elle ne faisait que rarement ce genre de chose. Dans les couloirs elle croisa des vampires nobles qu'elle n'avait jamais vu. Ou alors elle n'en gardait pas le souvenir. Elle ne connaissait pas vraiment la communauté dans laquelle elle vivait. Elle s'enfermait dans une bulle depuis tant d'années qu'elle avait oublié de s'ouvrir aux autres et de regarder autour d'elle. La majorité de ses connaissances lui venait de Seth et d'Esfir. Du reste, elle ne connaissait que quelques vampires de part ses relations diplomatiques. Rien d'intime ou d'intéressant.

Elle leur offrait des sourires ravies, ou narquois, quelques douces paroles, ou des clins d'oeil malicieux. Elle s'amusait. Elle regardait dans les grandes fenêtres la nuit qui tombait sur le paysage de Heartkiller. Elle adorait cet endroit. C'est alors que son corps entier se raidit, elle s'arrêta, et tourna le visage vers une silhouette qui s'était dessiné à l'angle d'un couloir. Lui aussi était tourné vers elle, lui aussi était étonné de la voir ici. Elle arrêta le souffle inutile qui sortait de sa bouche, et resta sans pouvoir esquisser le moindre mouvement. Qu'il soit répulsif, ou attractif. Elle ne pouvait pas croire qu' il était là. Qu' il était face à elle. Il n'avait pas changé, il était toujours le même. Le même regard sombre, le même visage d' ange . Ses lèvres... — C'était dans la nuit noire... Entonna-t-elle d'une voix d'enfant. Cette voix innocente, de l'enfant morte en elle il y a un siècle. Par sa faute. Parce qu'il avait réussi à la prendre, à la tordre, à la rendre folle, et à la quitter. Parce que jamais elle n'avait connu un tel monstre. — Pas toi. Tout sauf toi.... John.... Murmura-t-elle d'une voix soudainement apeurée. Elle ne voulait pas croire qu'il se trouvait là. Ca devait être un cauchemars, une hallucination. Pourtant c'était bien lui. John, son créateur. Son Meurtrier.

© Chieuze



Dernière édition par I. Echo-Alice Sunshine le Mar 14 Aoû - 22:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptySam 11 Aoû - 17:23

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Echo-Alice & John

« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »


Suite a une mauvaise manip' mon premier post a été éffacé. J'ai esseyé de le ré-écrire. Ce n'est pas exactement le premier mais ça y resemble... En plus court ! Il y a sûrement des fautes je m'en excuse, mais j'ai la flemme de corriger. J'ai tout re-écris à la va-vite pour que cela soit cohérent avec la suite.


Cesar m'avait demandé ce soir. Sûrement pour un dossier à finir? J'attendis que le soleil se couche enfin pour m'habiller d'une manière plus élégante. Une chemise blanche et un jean feraient l'affaire. Je sortis de chez moi et en quelques secondes fût dans le palais royal. Aprés une discution de quelques minutes celà fût réglé et l'empereur me permit de trainer dans le chateau. Je rencontre des amis, noble également, et les salua avant de m'éclipser rapidement. Je voulais être seul ce soir. En ce moment la solitude était ma meilleure amie. M'accompagnant partout. C'est au détour d'un couloir que je la croise. Elle. Sa silhouette reconnaissable entre milles. Que faisait-elle ici ?


Je m'approcha pour lui faire face. Elle n'avait pas changé. Toujouts ce même visage magnifique et ses cheveux blond comme les blés. Elle était mon Infant, mon oeuvre, ma poupée. La seule vampire que j'avais crée. La seule et l'unique. Je l'avais bien choisis. Un sentiment de fierté monta en moi car elle était tout simplement parfaite. J'avais joué avec elle comme avec une poupée. La brisant et la rendant dépendante de moi. Un vrai salop voila ce que j'avais été.


C'est avec un sourire sur les lèvres que je brisa le silence. Yeux dans le yeux. << Bonsoir Lily... >> Lily. Un surnom que je n'avais pas prononcé depuis des années. Un surnom excusivement réservé a elle. Preuve que j'avais eu de la tendresse envers elle. Malgré toute la souffrance que je lui avais faite endurée. Peut-être l'avais-je aimé ? Oui sûrement. Plus de cent ans passé avec une personne laisse des traces.

redsky


Dernière édition par John Constantine le Dim 12 Aoû - 3:01, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptySam 11 Aoû - 21:36

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John et Echo-Alice
« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »

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Elle se souvenait de ses étreintes, de son regard quand ils étaient dans l'intimité d'une étreinte, de ses sourires, de ses morsures, du sang. Du sang et des larmes. Voila comment résumer cette relation qui avait duré plus de cent - cinquante ans et qui l'avait littéralement détruite. Elle lui devait tout, c'était un fait. Il était son créateur, et de ce fait elle lui appartenait. Il avait le droit de vie ou de mort sur elle. Il avait choisi la mort. Il aurait pu la rendre heureuse, sans doute, mais il en avait été incapable pour une raison qui échappait encore à la jeune vampire. Pourquoi ne pouvaient-ils pas être heureux ? C'était incompréhensible quand on sait l'attachement qu'ils avaient l'un pour l'autre. Elle avait été sa seule infante - du moins à l'époque peut être avait-il encore engendré une nouvelle vampire depuis - mais également une véritable oeuvre d'art. Elle n'avait pas seulement une infante, elle était une compagne... Rectification, elle avait été une compagne pour le bellâtre. Une sorte d'expérience. Il avait testé les limites de l'amour, de la passion, de la douleur, du plaisir, de la cruauté, du sadisme, et de l'immortalité avec elle. Marchant sur un fils entre la vie et la mort, perpétuellement, ils avaient avancé tel deux acrobates, se tenant l'un à l'autre, désespérés à l'idée de se sentir en vie grâce à l'autre. Apeuré à l'idée qu'il puisse survivre sans ce soutient. John avait gagné ce jeu, faisant tomber Echo-Alice dans les méandres d'un gouffre sans fin pour continuer son chemin sur le fil tendu. A l'aide d'autres femmes ? Et il en avait rit, le fourbe, de la voir s'effondrer de la sorte...

Elle n'était rien sous son regard, elle n'était personne, et encore aujourd'hui alors qu'elle enfonça son regard dans celui - ténébreux - du jeune homme elle ressentit cela. Cette dépendance. Cette sensation qu'elle n'avait plus le droit d'être elle-même. Qu'elle devait être sienne, et uniquement sienne. Une marionnette, une poupée entre ses doigts agiles. Son corps, son âme, son amour, rien ne lui appartenait. Elle avait pourtant conscience de cela. Elle était prisonnière de ce corps qui supportait les coups, les caresses, les brulures, les larmes, les fouets, les jeux. Est-ce qu'il m'a aimé ? La question elle se l'était posée des centaines de fois depuis qu'il l'avait quittée, abandonnée, un siècle auparavant. Cent ans... C'était presque la moitié du temps qu'ils avaient passé ensemble. La majorité de son existence elle l'avait passé avec lui. Elle avait eu du mal à se forger une existence indépendamment de son créateur, et elle sentait qu'il serait facile que de voir tous ses efforts voler en éclat. Il suffisait d'un mot ... " Bonsoir Lily...... " Elle frémit. Son corps était une prison, et la seule joie qu'elle avait eu durant des années fut de pouvoir danser avec son amant grâce à ce même corps. Une fois que la danse finale avait été entamée elle avait paniqué. Quand la musique c'était arrêté et que le rideau s'était fermée elle avait arrêté de danser, et de vivre. A présent, lui proposerait-il d'entamer une nouvelle valse ? Elle s'approcha de lui, pas à pas, doucement, comme envoutée, attirée irrémédiablement par son créateur. Le même regard, la même bouche... Il n'avait pas changé. Toujours ce regard perçant et cruel. Animé par un feu de passion.

L'ais-je aimé un jour ? Sans doute oui. Il y a longtemps. Elle ne se souvenait pas avoir aimé un homme avant lui. Elle serait incapable d'en aimer un autre après. Il lui avait montré comme l'amour pouvait être doux, et cruel. Jamais elle ne revivra de sentiment aussi fort, aussi cuisant, aussi mordant. Un sentiment que seuls les immortels peuvent convoiter, et que peu d'entre eux osent frôler. La mort. Le jeu dangereux avec la mort. Elle en gardait encore des cicatrices qui jamais ne s'effaceront. — Bonsoir John... Qu'est-ce que ... Que fais-tu ici ? demanda-t-elle alors qu'il ne restait qu'un mètre entre leurs deux corps. C'était assez. C'était déjà trop. C'était peu. Elle ne savait pas. Elle attendait, elle attendait qu'il décide ce qu'il fera d'elle. Comme avant... Elle savait... elle savait qu'il suffirait d'un geste, d'une parole pour sombrer de nouveau. Pourquoi devait-elle être aussi faible ? Elle était éblouie. Comme avant. Elle voulu combattre ce sentiment. — Je ... il faut... je dois partir. Dit-elle, faisant part de sa décision, tout en étant incapable d'entamer le moindre mouvement pour le fuir.

© Chieuze

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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptyDim 12 Aoû - 2:45

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Echo-Alice & John

« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »




Elle se tenait devant moi. Elle que j'avais tant aimé a une époque. Elle avait quelque chose de changé dans le regard. De la... Détermination ? Elle avait mûrit pendant mon absence. Devenant plus déterminée et plus forte. J'aimais ça car j'avais abandonnée une poupée sans vie et sans âme et je retrouverais une femme plus forte que jamais. Mais malgré tout je sentais qu'elle pouvait fléchir à n'importe quel moment. Toutes ses bonnes résolutions pouvaient partir en fumée par une simple parole sortant de ma bouche. Et c'était ça le meilleur, avoir un pouvoir complet et total sur elle. C'était pour ça que j'étais resté si longtemps avec elle. Pour voir sa crainte et son amour quand elle me regardait. La passion et la soumission dans son regard, c'était ça qui me faisait vivre. Je l'avais aimé oui, et j'avais sûrement toujours beaucoup d'affection pour elle. Elle était mon Infant après tout et nous étions liés pour l'éternité. Si je l'avais voulu j'aurais pu la retrouver. J'avais goutté à son sang et elle au mien. Rien que pour ça je l'avais ancrée en moi comme une drogue.


C'était comme si en me concentrant je pouvais sentir sa respiration dans le creux de ma main. Quelque chose d'inexplicable liait le créateur à son Infant. Un peu d'elle était entré en moi pour toujours et m'avait contaminé comme un poison. J'avais remarqué son frisson quand elle avait entendu ma voix. Une mauvaise réaction pour elle mais si délicieuse pour moi. << Bonsoir John... Qu'est-ce que ... Que fais-tu ici ? >> Je pris le temps de sortir une cigarette ainsi que mon briquet. J'aimais la faire attendre. J'alluma la délicieuse drogue avant de cracher la fumée doucement, sans quitter son visage des yeux. Elle c'était rapproché et maintenant il ne restait que quelques centimètres entre nous. Elle était tout de même tendu, comme si son esprit lui dictait de fuir et que son corps ne bougeait pas. Je m'humecta les lèvres avant de répondre d'une voix calme. << Je suis venu rendre visite à l'empereur pour un dossier. Et toi que fais-tu là ? >>


Je m'approcha lentement. Ma cigarette dans la main gauche je tira une autre bouffée. Je passais mes nerfs dans le tabac c'était mieux qu'autre chose. << Je ... il faut... je dois partir. >> Et pourtant elle ne bougeait pas. Comme hypnotisé par mon regard. Je devais avouer que je ne quittais pas ses yeux non plus. Elle m'avait manqué mais j'étais trop fier pour le lui dire. Pour l'instant. << Et bien pars... >> Je brisa l'espace qui reste entre nous pour m'approcher plus prés d'elle encore. De ma main droite j'alla enrouler une mèche de cheveux blond autour de mon doigt. Son parfum... Je ne l'avais pas oublié. Il avait hanté mes nuits pendant de longues années. Un instant l'image de Riley passa devant mes yeux. Ce n'était pas pareil avec Riley c'était un amour tendre, calme et pur. Lily avait été mon premier véritable amour. Celui qui fait souffrir, mais dont on arrive plus à se passer. Comme une addiction. Avec mon index je vins effleurer sa joue ainsi que sa lèvres inférieure. Je savais qu'elle ne bougerait pas. Elle attendait mon étreinte, elle brulait de l'intèrieur tellement elle voulait que je la prenne contre moi. Je le savais je le sentais, et puis je la connaissais mieux que quiconque. Pendant des années je lui avais appris l'amour mais aussi la rage et la souffrance. Je l'avais détruite pour mieux la consoler jusqu'a ne plus revenir pour me délecter de son mal-être. J'avais repoussé toutes les limites avec elle. L'intolérable et l'immoral avait fait partit de notre quotidien pendant des années. Ses cheveux blonds, son visage d'enfant, sa voix cristalline. Que le seigneur lui pardonne, tout était de ma faute, j'avais transformé un ange.

redsky
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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptyDim 12 Aoû - 14:24

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John et Echo-Alice
« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »

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L'amour est une chose cruelle. Elle s'en souvenait à la manière d'une morsure qui enflamme le corps entier et met en éveil tous les sens. Elle s'en rappelle comme d'une addiction, une dépendance qui l'avait rendue folle. Elle s'en souvient comme d'une caresse qui déchire la peau et fait couler le sang. Elle s'en souvenait dans son regard, car c'est avec lui qu'elle avait appris à aimer. Elle ne croyait pas à la romance, à cet amour doux et délicat qui rend l'autre meilleur. Elle ne croyait pas à l'amour qui durait toujours, aux vertues du mariage, ou à la douceur d'un enfant que l'on tient dans ses bras. Elle pensait que tout cela était une mascarade, une amitié déguisait qui se donnait des airs amoureux. Elle, elle ne connaissait que l'amour destructeur et passionnel, qui ne prenait en compte que deux amants se coupant du monde. Durant cent cinquante ans il n'y avait eu que lui dans son paysage, elle n'avait aimé que lui, elle n'avait vécu que pour lui, elle lui avait appartenu entièrement. Quand il l'avait quitté ce n'était pas uniquement l'amour qu'elle avait perdu mais un monde. Elle n'était plus qu'un fantôme dans un univers immense qu'elle ne connaissait pas. Elle n'avait plus rien, pas même un nom, un sentiment d'identité, ou un rêve. Elle avait été l'infant de John, quand elle était partie il ne restait rien qu'un souvenir amer. Aujourd'hui il lui revenait aussi flamboyant et cruel qu'autrefois et elle voyait les vagues de souvenirs remonter en elle, incapable de les arrêtez, incapable de les soutenir.
Elle tremblait.

Elle était toujours attiré par lui, le désire de le sentir contre elle, de s'assurer que ce n'était pas qu'une illusion s'insinua dans son esprit. C'était mal, elle le savait, et il suffirait d'une caresse pour la rendre addict de nouveau, mais elle ne pouvait pas aller à l'encontre de ces émotions, de ces sentiments pour lui. Elle s'approcha, et il sembla y voir le signe des réminescences de ce passé glorieux qu'ils partageaient. Elle ne put que lui demander ce qu'il faisait ici, et il lui répondit après avoir pris le temps de sortir une cigarette. L'image qu'il renvoya de lui était si séduisante qu'elle en bavait presque. Elle eut le désire de se jeter à son cou, de lui arracher cette cigarette de la bouche pour la prendre dans la sienne. — Je suis venu rendre visite à l'empereur pour un dossier. Et toi que fais-tu là ? Elle pencha la tête de côté et le regarda dans les yeux. Il travaillait pour l'Empereur ? Chose qu'elle ignorait et pourtant... Elle le croisait ici pour la première fois alors qu'il devait venir souvent. Seth avait peut être raison, elle devait sortir plus souvent de sa tannière. — Je ... je vis ici. Depuis ... depuis que tu ... m'a abandonnée. Elle avait le droit à sa chambre près de celle de Seth et d'Esfir, afin qu'ils puissent garder un oeil sur elle. Elle travaillait pour l'Empereur, elle était intégrée à la famille royale, elle était... protégée. Soudainement elle se sentit oppressée. Elle était protégée, peut être mais à cet instant elle était seule face à John. — J'ignorais que tu travaillais toi aussi pour l'Empereur. Dit-elle d'une voix curieuse.

Il était proche, bien trop proche. Les effluves de son parfum parvenait jusqu'à Echo qui se souvenait de leurs nuits d'amour, de leurs disputes, de leurs blessures cruelles. Elle voulut partir, sa conscience lui hurlant de le quitter immédiatement avant que son coeur ne soit brisé à nouveau. — Et bien pars.. Elle leva le regard vers lui, alors qu'il brisa le dernier espace qu'il restait entre eux. A quelques centimètres se tenait la bouche séduisante de son Sir. Sa main s'empara d'une mèche de ses cheveux avec laquelle il commença à jouer. Comme une poupée. Comme auparavant. Elle ferma les yeux comme si ce simple contact la faisait vibrer de plaisir. — Je ne peux pas te résister ... murmura-t-elle, déjà vaincu. Son regard était assombri par le désire qu'elle avait de le toucher de nouveau, de le sentir contre elle. Faible, elle n'était qu'une faible femme quand il s'agissait de lui. Elle le savait, elle se détestait pour cela. Elle aurait voulu mourir, le tuer, se tuer. Sa bouche alla trouver la sienne et la frôla. Un contact qui l'électrisa. Elle se dégagea soudainement, le regarda, surprise, stupéfaite, et fit demi-tour pour le quitter.

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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptyLun 13 Aoû - 1:27

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Echo-Alice & John

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Un instant. Juste quelques secondes pour briser quelqu'un. Ne lui faire ressentir que la souffrance et l'abandon. Il m'avait fallu peu de temps pour fuir et la laisser elle, ma magnifique oeuvre, seule et perdue dans l'océan du monde. J'avais beaucoup réfléchis. Une seule question en tête, "Pourquoi je lui avais fait ça?". Par vengeance. Car je l'aimais et je ne voulais pas ressentir de tendresse. Je la faisais souffrir car d'un regard elle pouvait me rendre esclave d'elle, de son amour. Plutôt que de l'aimer tendrement, je l'avais rendu ivre de douleur. Je pensais que l'amour était pour les faibles et les naïfs. J'avais tort. Tellement tort. Quelque part en moi je savais que la revoir allait tout basculer dans ma vie. J'avais réussi à l'oublier ou plutôt, faire comme si c'était une vieille histoire. Mais la voir ici, seule et tremblante devant moi me faisait ressortir des sentiments trop longtemps enfouis. Cent cinquante ans d'une vie ça laisse des traces. Et son empreinte me consumait lentement.


Je luttais contre l'envie de la prendre contre moi. Offerte et tremblante comme une poupée. << Je ... je vis ici. Depuis ... depuis que tu >> Depuis que je l'avais abandonnée. Elle ne trouva pas la force de finir sa phrase. Trop douloureux peut-être ? Ou alors mon regard la troublait toujours autant. << J'ignorais que tu travaillais toi aussi pour l'Empereur. >> Si ma jolie poupée. Je travaillais ici comme toi, mais jamais avant je ne t'avais croisé. Une chance que je tombe sur toi aujourd'hui. Son regard se voila alors que je jouais avec ses cheveux. << Je ne peux pas te résister ... >> En avait-elle envie ? Elle ne se contrôlait plus alors que je jubilais. Allait-elle me céder si facilement ? Soudain sans que je n'oppose aucune résistance sa bouche vint frôler mes lèvres. Juste quelques secondes volés. Mais elle brisa le contact en se reculant rapidement comme électrocuté. Je la regarda surpris car je m'attendais à tout sauf à ça. Sa conscience avait encore un peu d'emprise sur elle. Elle se retourna et commença à partir.


D'un geste rapide je me retrouva derrière elle et attrapa sa main. Je la fis se tourner et m'approcha d'elle jusqu'a ce que nos corps se touchent, comme à l'époque ils étaient faits pour être l'un contre l'autre. Ils s'adaptaient parfaitement. Comme si nous avions été crée dans ce but. Nous étions si prés que nos visages n'avaient que quelques centimètres d'écart. Si proche je pouvais sentir son souffle contre mes lèvres. Une véritable torture, ne pas céder, ne pas l'embrasser... Pas maintenant. << Tu me fuis ma jolie poupée ? >> Tout en parlant je posa ma main droite sur sa joue avant de la glisser dans son cou. Tel une caresse douce et aérienne. Elle m'avait manqué mais je n'arrivais pas à lui dire. Je n'arrivais pas à lui exprimer que ma fuite avait été la plus grosse bêtise de ma vie. Que je m'en voulais tout simplement.

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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptyLun 13 Aoû - 18:07

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John et Echo-Alice
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Il était le grand méchant loup qui apeurait les enfants dans les contes et les nouvelles. Il était ce monstre énorme, noir, et sanguinaire qui avait effrayé durant des siècles des villages entiers. A la manière du monstre du Gévaudan il dévorait les enfants et les hommes, détruisait des vies, et anéantissaient ceux qui avaient encore la force de rêver. Echo-Alice n'avait plus de force pour espérer, pour rêver ou pour vivre. Le monstre qu'il était s'était nourri de tout cela pour ne laisser d'elle qu'une coquille vide. Durant cent ans elle avait pris grand soin de se reconstruire, de devenir quelqu'un d'autre, mais il était devenu évident que jamais les sentiments qu'elle avait eu pour lui ne changerait. Elle était le Chaperon rouge, et il était le loup. Elle jouait à l'éviter, à marcher dans la forêt en espérant ne pas le croiser. Mais elle savait, elle avait toujours su qu'il était là, quelque part, et qu'il l'attendait. Peut être même espérait-elle secrètement qu'il la cherchait - pour la dévorer. Elle ne pouvait pas vivre, être complète sans son loup. Elle ne pouvait pas être en vie, si elle n'avait pas cette crainte de la mort et de la souffrance qui pendait au-dessus d'elle. Elle était masochiste, dans le sens le plus humain du terme : elle avait besoin de la souffrance pour savourer le plaisir d'être en vie. Elle se jetait dans la gueule du loup en feignant l'innocence, mais tous les deux savaient ce qui allait advenir à présent. Elle ne pourra pas l'éviter, elle ne pourra pas lui résister, elle se jetterait à son coup et le laisserait la consumer à petit feu, jusqu'à ce qu'il ne reste d'elle que des cendres.

Elle avait peur, parce que le loup, dans les contes, finissaient toujours par l'emporter, et quelque part, elle n'avait pas le désire de se laisser dévorer. Elle courait, en espérant lui échapper mais elle avait également le désire de se faire attraper. Elle finira par lui succomber. Cependant, dans son esprit lui revenait en mémoire le souvenir de son abandon, ce sentiment cuisant de solitude, et sa plongée dans le désespoir le plus profond. Amorphe, attendant simplement la tendre étreinte de la mort. Elle ne voulait pas revivre cela. Il l'avait abandonnée une fois, il pourrait sans doute le refaire. Et peut être avait-il - lui - put refaire sa vie. Peut être était-il amoureux. Peut être une femme ici était devenue sa fiancée, sa femme, sa maitresse, ou son nouveau jouet. Cette idée plus que la révolter, fit bouillir en elle un sentiment ravageur et cruel. Un sentiment d'injustice profonde, comme s'il n'avait le droit de vivre leur histoire avait une autre. Jamais elle ne pourra aimer quelqu'un comme elle l'aimait... comme elle l'avait aimé... Qu'importe. La jalousie, un sentiment que jamais elle n'avait ressenti jusqu'à présent. Elle qui couchait avec les femmes, les amants, les maitresses de tous et de chacun, qui n'avait jamais eu le temps que qui que ce soit lui appartenait, elle se montrait ombrageuse à l'idée qu'une femme ait approché son créateur. Elle n'avait pas le droit, elle ne devait pas lui faire le plaisir de lui montrer que cela pouvait la toucher. Et pourquoi pensait-elle à cela, après tout, elle ne le désirait pas pour elle. Elle ne le désirait surtout pas pour elle. — Tu me fuis ma jolie poupée ? Demanda-t-il d'une voix séductrice.

Il l'avait rattrapée alors qu'elle avait esquissé un début de course pour lui échapper. A présent elle se trouvait contre lui, sentant ses muscles autour d'elle, son torse merveilleusement bien dessiné sous ses paumes sensibles. Elle était entourée par son odeur, envouté par sa voix et choquée par sa force. Elle ne comprenait pas ce qu'il faisait, ce qu'il voulait à cet instant. Son souffle frolait son visage, et elle leva les yeux vers lui. Ses lèvres étaient à quelques millimètres des siennes. Elle se perdait dans l'instant, mais n'esquissait plus de mouvement pour l'embrasser. Elle ne le devait pas. — Qu'est-ce que tu attends de moi .... ? Elle avait envie de lui céder, mais il était plus facile de fuir que de se jeter dans ses bras. Cinq minutes. Il lui avait suffit de cinq minutes pour sentir de nouveau l'addiction reprendre le contrôle de son corps. Dans dix minutes elle allait de nouveau lui jurer fidélité, et si dans une heure il la laissait, elle sombrerait dans la folie et la terreur. Elle n'avait pas envie de cela. Elle baissa le regard et voulu se défaire de son étreinte. — Laisse moi ! Laisse moi croire que ce n'est pas réel ! Que tout cela n'est ... qu'un ... rêve. Que tu n'es pas là. Que tu ne seras plus jamais là ! Que jamais plus tu ne pourras me faire souffrir. John... Elle arrêta de le fuir. Elle se perdit dans son regard et attendit. Elle ne savait pas ce qui allait advenir d'elle, de son équilibre psychologique, ou de leur histoire. Mais à cette instant cette bouche était la plus pure des tentations et elle voulait y gouter à nouveau....

© Chieuze

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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptyMar 14 Aoû - 17:56

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Echo-Alice & John

« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »




Si je l'aimais je devais la laisser partir. Cette idée me frappa de plein fouet car elle était vrai. Je ne pouvais pas revenir et la briser. Pas après tout ce temps, pas après tout ce que je lui avais fait. Je n'en avais pas le droit. Elle voulait me fuir, partir alors qu'elle la fasse car c'était le mieux. Je n'apportais que la souffrance autour de moi. Il fallait qu'elle se tienne loin. << Laisse moi ! Laisse moi croire que ce n'est pas réel ! Que tout cela n'est ... qu'un ... rêve. Que tu n'es pas là. Que tu ne seras plus jamais là ! Que jamais plus tu ne pourras me faire souffrir. John... >> Je la libéra de notre étreinte et me recula comme un enfant prit en faute. Je venais de recevoir ses mots en plein coeur, comme des coups de poignard. Je ne pensais pas lui avoir fais tant de mal en partant, si seulement j'avais su... Il était bien trop tard maintenant. << Tu as raison... Pars Lily c'est le mieux... Je n'attends rien de toi >>


Peut-être avait-elle quelqu'un ? Cette idée même si elle me faisait grincer des dents pouvait se réveler vrai. Un jeune homme lui avait surement voler son coeur. Lily était une jeune femme intelligente et magnifique. J'étais pratiquement sur d'avoir raison. Et pourtant l'idée qu'elle est put en aimer un autre me rendait fou de rage. Qu'un autre l'embrasse,la serre contre lui et l'aime comme moi je n'avais pas su faire me rendait fou de jalousie. Et pour ne pas qu'elle voit mes yeux se couvrir de haine je préféra les baisser, passer pour un faible s'il le fallait. Cela faisait 200 ans que je la connaissais et pourtant jamais je ne mettais montré faible face à elle. J'osa un regard sur elle après m'être calmé comme je le pouvais. Je me sentais comme Pygmalion devant son oeuvre. L'histoire raconte que cet artiste, dégouté par les femmes de son époque avait sculpté la statue d'un femme. La trouvant magnifique il en était tombé amoureux. J'étais exactement comme lui, elle était mon oeuvre et j'en été dingue. La revoir juste quelques secondes me faisait remonter à la surface tout mes sentiments. Les bons comme les mauvais. << Je vais te laisser Lily... Jamais nous aurions dû nous revoir >>


Je me retourna pour partir sans un dernier regard. Allait-elle penser que c'était une ruse pour qu'elle me coure après ? Sûrement mais peut importe. Je ne pouvais pas rester plus longtemps près d'elle. J'avais bien surpris son regard qui fixait mes lèvres. Mon envie de l'embrasser et la prendre contre moi avait été alors que plus forte. Je pris donc la décision de fuir loin et de la laisser vivre. Comment lui prouver que j'étais sincère à part partir ? De toute façon elle n'avait plus confiance en moi il était inutile de lutter. L'idée de quitter l'île me traversa. Il était peut-être le mieux pour elle. C'était le moins que je puisse faire après tout. Cesar ne comprendrait sûremement pas les raisons de mon départ mais... Qui pouvait comprendre ? J'étais prêt à la laisser me tuer sans me défendre pour qu'elle me pardonne. Mais jusqu'où je pourrais fuir pour l'oublier ? Quel pays serait assez loin pour lui échapper ? Elle qui était ma douleur et ma vie. Si tel était ma punition pour des années passées à lui faire mal, alors je l'accepterais.

redsky
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MessageSujet: Re: Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé]   Hélas mon triste Sir || Echo&John [terminé] EmptyMar 14 Aoû - 21:59

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John et Echo-Alice
« Hélas mon triste Sir... je ne puis vous mentir. »

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Cela aurait pu être autrement. Cela aurait pu être simple, romantique, fort, beau. Elle n'avait jamais osé imaginer le revoir, dans son esprit s'il était parti c'était bel et bien pour toujours. Mais si elle avait du le faire elle aurait inventé une histoire étrange, farfelu. Elle l'aurait revu dans la rue, au loin, et ne l'aurait sans doute pas reconnu tout de suite. Elle aurait continué sa route, alors que lui l'aurait fixé comme envouté par sa présence. Elle aurait croisé son regard, le reconnaissant soudainement mais n'aurait rien dit. Elle serait passé à côté de lui et aurait continué sa route. Elle l'aurait oublié. Dans son scénario parfait de leurs retrouvailles elle l'avait oublié. Mais la perfection était d'un ennui mortel. Qu'aurait-elle fait suite à cela ? Elle aurait continué sa vie, s'enfermant dans un hypnotisant quotidien jusqu'à oublier toute passion dans l'existence d'une immortelle. Elle serait morte à petit feu. Avec lui elle ne pouvait pas s'ennuyer, elle ne pouvait pas mourir. Il était l'étincelle qui ranimait la vie en elle. Elle était comme un Phoenix renaissant de ses cendres avec lui. Morte, amorphe loin de ses bras elle sentait les méandres d'une ancienne vie remonter à la surface pour reprendre le contrôle.

Tout devait recommencer. Sa vie vaguait dans le vide depuis bien trop longtemps. A la manière d'Elwing elle avait tout perdu, s'effondrant dans un gouffre de vide et de néant. De solitude, de terreur. Elwing avait Seth à présent, et elle qui avait - elle ? Des amants et des maitresses pour réchauffer sa couche de temps en temps ? Ce n'était que des ombres dans un chemin déjà assombri par l'orage qu'elle avait subit. Elle attendait depuis, dans le noir le plus profond, profitant de quelques coup de vent pour se réchauffer. Temporairement. Toujours temporairement, elle ne pouvait rien attendre de ces relations. Elle ne voulait rien attendre de ses relations. Elle avait aimé d'autres hommes après lui, évidemment. Elwing et Seth, mais l'amour qu'elle leur portait était bien différent. C'était un amour fraternel, pur, et simple. Elle savait qu'elle n'aurait jamais à souffrir par leur faute. Ils seront toujours là pour eux, et quelque part c'était réconfortant. Durant cent ans elle s'était forgée un cocon de sécurité, de protection, de confort. Mais elle n'était pas faite pour le confort, John ne l'avait pas éduquée dans ce sens. Il avait fait d'elle une créature sanguinaire, cruelle, joueuse. Il avait fait d'elle un monstre de luxure et de sang, une poupée désarticulée, non point une belle princesse. Elle n'était pas une princesse, elle n'avait ni la douceur, ni la générosité, ni la patience d'Esfir. Elle était entêtée, sadique, et intempérante. Elle semblait l'avoir oublié... comme elle aurait voulu l'oublier lui. — Je vais te laisser Lily... Jamais nous aurions dû nous revoir Répondit-il alors qu'elle le suppliait de la laisser partir.

Il se tourna, la laissant libre. La laissant seule. Une angoisse sans nom s'éprit de son corps et elle le suivit, marchant à deux mètres derrière lui, ne sachant si elle voulait le fuir, ou le suivre. Elle était perdue. Tendant une main vers lui elle s'arrêta. — Attends... murmura-t-elle, assez fort pour qu'il l'entende sans doute. Elle alla vers lui, doucement, et l'étreignit, son visage allant se loger dans le creux de sa nuque. — Moi ce que je veux, c'est une dernière danse... Lui dit-elle d'une voix rêveuse, joueuse, la voix de la mort. La voix de la faucheuse. Une dernière danse, une danse de mort. Une passion qui s'éveille soudainement et reprend possession de leur corps. S'en fut trop. Elle regretta ses paroles, sa faiblesse, cette étreinte et avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit elle était partie. Dans une bourrasque de vent elle s'envola, tel un songe. Partant en courant les couloirs, perdue, éprise d'un sentiment de crainte, d'angoisse et d'excitation, elle le quitta. Sachant pertinemment que cette fois elle le reverrait, et cette idée lui donna envie de sourire...

© Chieuze



TO BE CONTINUED ....
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