J'étais perdu entre le monde du rêve et la réalité. Entre l'inconscient et le conscient. Je devais oui sans doute, ce qui expliquait pourquoi la vision de ma mère me semblait si réelle alors que cela devait être impossible. Elle «était devant moi, aussi belle que le jour et souriante comme elle l'avait toujours été. Elle s'approcha et me prit contre elle alors que je me laissais bercer par cette douce étreinte maternelle. Combien de fois je n'en avais pas rêve ? La sentir contre moi, entre le son de sa voix où son rire résonner dans mes oreilles. Tout les jours depuis sa mort j'en rêvais. Malheureusement je ne voyais pas mon père... Je le cherchais du regard mais impossible de l’apercevoir il m'était invisible. Rapidement, trop rapidement à mon goût ma mère s’effaça pour laisser place au vide et au néant de plus complet. La mort... Je n'avais connu que ça. La mort et les ténèbres, le noir le plus complet. Je sortis de ce cauchemars essoufflé comme si j'avais couru pendant des heures. Je détestais rêver de mes parents car à chaque fois c'était la même chose. Cela me faisait mal... Un soupir résigné sortit de ma bouche et je me levais de mon lit. Je partis vers ma salle de bain et me passais de l'eau sur le visage afin de me remettre les idées en place.
Pour ce soir je n'allais pas me rendormir c'était impossible. Je n'allais pas y arriver tellement ce cauchemars hantait mes pensées. Comme à chaque fois que je rêvais de mes parents, je finissais seul dans le noir. Il m'avait en quelque sorte abandonné et cela se faisait sentir. Sans mon poste de conseiller des Bridgestone je ne savais pas où je serais aujourd'hui. Sûrement un vampire errant comme un autre. J'enfilais un short par dessus mon boxer ainsi qu'un tee-shirt avant de me diriger vers mon bureau.

Ce soir j'allais travailler cela allait me faire le plus grand bien. Je pris place devant une montagne de document et commençais mon office. Les heures passaient et la nuit tombait... Je m'en rendais compte à peine alors que quelqu'un venait toquer à la porte de mon bureau. Un de mes esclaves m'apporta un verre de sang frais, chose qui me fit le plus grand bien. Je dégustais le précieux breuvage en terminant la lecture d'un document quelconque. Pourtant la fatigue était bien présente, je la sentais. Elle prenait le pas sur ma logique et je sentais une migraine imaginaire me vriller la tête. C'était impossible certes et pourtant mes deux mains se posèrent sur mes visages alors que je me frottais les yeux. Chez les enfants, ce geste semblait indiquer une profonde fatigue. Pour les adultes c'était la même chose apparemment. Je terminais mon verre d'une seule et grande gorgée alors qu'un de mes esclave entrait dans le bureau sans même prendre le temps de frapper. Chose anodine certes, mais qui pouvait me faire rentrer dans colères noires car je ne supportais pas le manque d'éducation. « Maître... Ava n'est plus dans sa chambre. » Ho non pas encore une fois... Elle m'avait promis de ne plus recommencer ! Une angoisse terrible m'envahit alors que je me levais de mon siège et que l'esclave s'approchait de moi. Je le saisis par le col de son tee-shirt en l'envoyais s'écraser contre le mur le plus proche sans une once de regret ni de remord. Il n'était pas mort certes, mais il garderait quelques traces de son manque de respect. « Ne t'amuse plus jamais à rentrer dans mon bureau sans frapper. »

Malgré mes sentiments pour Ava, ma haine envers les humains était toujours aussi présente et plus violente encore. Je les détestais et ça, même elle n'allait pas le faire changer. Je sortis de mon manoir et essayais de sentir son parfum dans l'air, malheureusement impossible... De ma vitesse surnaturelle je partis en courant vers la forêt sans cesser de repérer son parfum ou l'odeur de son sang. Non impossible... Pas son sang. Cela voudrait dire qu'elle était blessée voire pire... Je ne supportais pas l'idée qu'un vampire la touche ou lui fasse du mal. Pourtant c'était ce qu'elle risquait à fuir en pleine nuit comme cela. Cette angoisse ne me quittait pas et je craignais tellement qu'il lui soit arrivé quelque chose. Rapidement une odeur de sang vint chatouiller mes narines... Une odeur que je connaissais bien. Je priais pour ne pas arriver trop tard alors que je courais vers la source de l'odeur. Ainsi je la vis... Contre cet arbre, sa main cachant avec peine une plaie énorme sur son ventre... Je m'approchais d'elle en courant et m'accroupis à ses côtés. « Ava... » En entendant ma voix elle sembla bouger. Faiblement j'entendais le bruit de son rythme cardiaque. Son cœur était si faible mais au moins je n'étais pas arrivé trop tard... Elle ne pouvait pas mourir je ne le voulais pas. Je ne pouvais pas l'accepter. Pas elle... Tout mais pas elle. Je l'aimais trop oui... Enfin je me l'avouais j'avais des sentiments pour elle. Je l'aimais comme un fou... Ma main droite se posa contre la sienne et je la fis quitter sa plaie qui ne cessait de saigner. « Je suis là... Je... » Je vais quoi ? Je ne pouvais rien faire... La plaie était trop importante et elle avait perdue beaucoup trop de sang pour que seul mon sang suffise... Si il restait une seule solution... Lui offrir l'éternité pour toujours à mes côtés. Lui offrir la vie éternelle oui... Mais le voulait-elle vraiment ?

Agir vite. Elle perdait trop de sang et  je sentais la vie quitter petit à petit son être. Si bien que chacun de ses souffles semblaient être le dernier. Cela m'angoissait et me faisait peur même. Pour la première fois de ma vie j'avais peur. Elle est humaine certes, une simple humaine auraient dit certain. Mais pour moi elle était tellement plus. Tellement importante que l'idée de la laisser rejoindre les cieux m'était impossible. Je ne pouvais pas, et ne voudrais pas accepter sa mort. « Pardon… » Mais pardon de quoi ? D'aimer la vie et la liberté ? De vouloir sortir respirer l'air frais ? Je ne pouvais pas lui en vouloir. D'autres esclaves je les aurais déjà tués pour cet affront. Mais pas elle, encore et toujours ce foutu sentiment qui m'empéchait de lui en vouloir pour quoi que ce soit. « Chut ne dis plus rien...Garde ton souffle. » Elle devait garder le peu d'air qui lui restait, l'economiser jusqu'à ce que j'ai le courage de faire ce que je redoutais tant. « Serrez-moi fort… S’il vous plaît, j’ai froid… » La mort l'envelloppait doucement, je ne voyais que ça pour expliquer ce froid si soudain. Il ne faisait pas froid à cette époque et mon corps n'allait pas la rechauffer. J'étais aussi froid que la glace.

Mais je lui obeis et serrais son corps contre moi, ecoutant son coeur faible. « Vous vous souvenez, quand on s’est rencontré… ? Je vous ai vu comme un sauveur… Vous étiez si beau, si fort et si confiant… » Je semblais oui. Etant vampire tout était fait pour plaire aux humains c'était comme ça. « Et tu semblais si belle et si fragile... » Un joyeux sorti tout droit d'un coffre rare et precieux. Voila comment elle me semblait. Je n'attendais qu'un signe de sa part, qu'une chose. Son aval. Son accord pour qu'elle devienne comme nous. Froide et jeune pour l'éternité. Belle et sanguinaire à jamais, mienne pour toujours. « Est-ce que… vous voudriez bien de moi, encore quelques temps… ? Voir toujours… ? » Comment lui refuser ? C'était ce que je voulais depuis toujours il ne fallait pas mentir. « Oui je veux de toi pour l'éternité à venir... Commenr refuser de t'avoir à mon bras ? » Tout en lui disant ça je pris sa main dans la mienne pour déposer un baiser sur ses doigts. « Aujourd'hui et à jamais. »

Une dernière phrase pour sceller ma promesse. Enfin j'entendais son coeur ralentir c'était le moment, la vie quittait son corps et je ne pouvais pas l'accepter. Je refusais de la voir morte c'était comme ça. Je n'entendais plus rien à cet instant, ni le bruit du vent dans les arbres, ni le cri d'un oiseau tout près. Juste son coeur et ses derniers battements... C'est à cet instant que mes lèvres se posèrent dans son cou, je sentais sa veine pulser contre ma peau... Une pulsation faible et irrégulière. Temoin muet de son état. Mes crocs se plantèrent dans son cou alors que les derniers litres de son sang coulaient entre mes lèvres. Juste quelques instant pour la vider de ce liquide rouge alors qu'elle devenait livide entre mes bras. Un dernier battement... Un seul pour me signaler qu'elle était morte à cet instant. Je relachais son cou et rapidement vins mordre mon poignet. Je le posais entre des lèvres et fis couler de mon sang en elle avant que ma plaie ne se referme. Assez pour faire d'elle un vampire... La faire éternelle et jeune à jamais. Il lui falalit quelques jours pour se reveiller changée. Je pris son corps inerte dans mes bras et la soulevais sans effort, la plaie de son ventre était à présent refermée. Dans le silence le plus complet je nous fis rentrer au manoir... Craignant son reveil surtout. Comment allait-elle réagir ? Elle détestait la condition de vampire car nous buvions du sang humain. C'était la seule façon de la garder en vie... Encore une fois je n'avais pas eu le choix. On me l'avait pratiquement imposé. Ce n'était pas ce que je voulais pour Ava, la transformer dans la forêt comme un sauvage... Non ce n'était pas l'idéal c'était certain.