Le lourd tic-tac d'une pendule égrenait les minutes dans le hall, tandis qu'Isalyss se tenait, silencieuse, dans l'obscurité opaque. Son dos posé contre le mur, elle attendait patiemment. Il était inconfortable mais elle y pressait sa silhouette frêle et menue de jeune femme tout juste mure. Son visage, illuminé par le sourire étirant ses lèvres, révélait une demoiselle respirant la joie de vivre. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Son regard trahissait une certaine douleur dissimulée derrière un lourd secret. Son passé, insaisissable, obscur, impénétrable n’avait encore jamais été dévoilé depuis son arrivée ici. Elle ne comptait d’ailleurs pas divulguer son histoire. Parce que ça n’en vaut pas la peine. Parce qu’il y a des souvenirs enfouis à ne pas déterrer. Son regard se balade sur le plafond blanc, blanc, éternellement blanc. Stérile à toute couleur. Un peu comme son âme. S'il lui en reste une bien entendu. Dépourvue de sentiments, elle aurait pu entendre son cœur battre il y a quelques mois de cela, le silence était lourd. La vie l'avait quitté lorsque son maître lui avait offert l'éternité. Elle a déjà mit un pied dans la tombe, puis un jour elle mettra l'autre et ne pourra plus se sauver. Cette mort palpable ne lui fait pas peur, elle aime cela, vivre dans le risque. Elle aurait pu faire partie d'un roman, un thriller tragique où son monde s'écroule. Mais elle ne se plaint pas, elle ne s'est jamais plainte. Même lors de l'accident qui lui avait retiré le droit et la capacité de parler. C'était sa manière à elle de lever le majeur en l'air en criant « Merde ! ». Elle donnait assez à la vie pour pouvoir recevoir en retour. C'est pour cela qu'elle avait pris la décision de partir sans prévenir son maître pour la journée. Elle lui était toujours dévouée et obéissait au moindre de ses ordres sans broncher. C'est pour cela qu'elle se permettait de sortir pour une fois. Jewel n'était pas là et elle n'avait pas l'intention de l'attendre pour lui dire où elle allait.

Des pas étouffés se firent entendre dans le lointain, puis les talons aiguilles d'une femme explosèrent sur le plancher, comme un train fonçant à grande vitesse. Signe qu'une personne arrivait, ne voulant avoir aucun compte à lui rendre, Isalyss partit sur le champ. Même si elle n'aurait aucun mal à partir même si la femme la voyait -puisqu'Isalyss avait une très bonne entente avec son maître- elle ne préférait pas avoir à lui parler. Parler était difficile pour la jeune succube. Elle était restée muette pendant de longues années et pensait que ce supplice allait durer bien plus longtemps. Si elle avait su que devenir un vampire pourrait la guérir et lui rendre sa voix, elle aurait tout fait pour en devenir un rapidement. Mais au fur et à mesure elle avait appris à vivre en silence et elle parlait le moins possible au jour d'aujourd'hui. Il lui arrivait même parfois de parler en langage des signes avant de se souvenirs que ses proches sur cette île ne comprenait pas un mot de ce qu'elle pouvait leur mimer. C'est donc en pressant le pas qu'Isalyss se rendit dehors. Venant d'une personne humaine, dire qu'il faisait un temps de merde serait approprié. Mais pour un vampire, il faisait beau. Le soleil, très peu pour eux, Isalyss ne souhaite pas finir grillée alors elle préfère sortir qu'en temps très sombre. Comme la plupart des vampires sur cette île, Maddox était le seul assez suicidaire pour sortir en plein jour.

La plupart des gens vont prêt d'une source d'eau pour se rafraîchir dans les périodes de grosses chaleurs. Elle au contraire aimait y aller quand le vent était présent, quand les nuages recouvraient le ciel et que le froid de l'hiver faisait trembler tous les humains. Au moins, elle y était toujours seule. Etant maintenant un vampire, elle pouvait s'y baigner sans risque, elle n'avait plus de problème, aucun risque que le cœur ne lâche à cause de la froideur de l'eau, elle n'avait plus de cœur. Du moins, il ne battait plus. Puis, l'étendu d'eau était splendide, elle pourrait rester des heures assise prêt de l'eau à regarder les vagues de l'eau se mêler les unes aux autres. C'est d'ailleurs souvent qu'elle vient s'installer dans un coin pour dessiner, ou faire de nouvelles créations de vêtement. C'est d'ailleurs carnet et crayon à la main qu'elle s'assit par terre, au bord du l'océan en trempant ses pieds dans celui-ci. Lorsqu'elle était en plein air, l'inspiration lui venait tout de suite. Surtout lorsqu'un beau paysage s'offrait à elle comme aujourd'hui. Elle dessinait tout ce qu'elle voyait, le moindre petit détails était retranscrit sur papier. Compris l'oiseau perché sur sa branche plus loin, l'eau qui dégringole d'un mince chemin dans le sable formant une fine cascade, l'homme présent plus loin. L’apercevant au loin, Isalyss se fait toute petite afin de ne pas être vue. Elle n'avait envie de parler à personne et si l'homme était un humain il ne la verrait pas. Si c'était un vampire, elle ne passerait pas inaperçu malheureusement. Mais ce qui faisait qu'Isalyss était encore assise là à attendre était le fait qu'elle ait l’impression de connaître cet homme. Sinon, elle se serait déjà levée pour changer de coin. Mais cet homme l'intriguait, il était assez loin et la succube avait du mal à distinguer ses traits et pourtant elle pensait le reconnaître. Il y a certaines personnes que l'on n'oublie pas dans sa vie. Sa carrure, sa posture, son allure, tout. Elle ne pouvait oublier tous les petits détails qui lui étaient propre.

Au fond, Isalyss ne voulait pas que ce soit lui. Oui elle serait heureuse de le revoir, oui au fond il lui avait manqué et même si elle refusait de se l'avouer, elle aurait aimé pouvoir revenir en arrière et partir avec lui quand il lui avait proposé. Mais c'était impossible. La succube n'avait plus eu de nouvelle de lui à son plus grand regret, elle l'avait cherché, avait tout fait pour le revoir mais sans résultat, il avait disparu sans laisser de trace. Elle s'était promis de lui faire payer son absence si elle le revoyait un jour, de plus, elle avait eu le temps de cogiter. En le voyant ici, elle commençait à comprendre ce qui l'avait poussé à lui parler des mois plus tôt, à comprendre pourquoi il s'était intéressé à elle et à ces pensées, elle sentait la colère monter. Isalyss se leva alors en rangeant ses affaires et se dirigea vers lui d'un pas rapide et déterminé. Si ce n'était pas lui tant pis, elle aurait frappé un innocent. Une fois arrivé à sa hauteur, la succube abattit sa main sur la joue de l'homme dans un mouvement rapide pour qu'il ne la voit presque pas venir. « T'es qu'un pauvre con ! » Maintenant c'était dit. Elle hésitait entre continuer à le frapper ou se jeter dans ses bras. Les deux options lui plaisaient bien.

Isalyss était sûrement la femme la plus douce au monde. Elle ne s'énervait que rarement et jamais sans raison. La colère ne fait pas partit de ses habitudes, lorsque quelque chose la travaille, elle s'isole dans son coin le temps de retrouver le moral. Mais jamais elle ne crie. Jamais elle ne pleure. Jamais elle ne se plaint. Et pire encore, elle ne parle que rarement. C'était le genre de femme à ne jamais parler pour rien dire, lorsqu'elle parlait c'était toujours pour une bonne raison. C'est qu'elle avait quelque chose à revendiquer et que lever le poing en l'air ne lui fait pas peur. Avec Isalyss, c'est tout ou rien, il n'y a aucun entre deux et c'est ainsi avec tout. Elle ne peut pas bien aimer une personne. Soit elle l'aime, soit elle l'aime pas. Point. Cela peut parfois lui poser quelques problèmes mais elle avait l'habitude à force. Avec le temps elle avait apprit à surmonter les problèmes que lui infligeait la vie, et cela depuis sa tendre enfance. Elle qui aurait aimé avoir une vie tranquille comme les autres. Elle rêvait d'avoir un mari à aimer et des enfants à chérir. Mais même si elle s'entend bien avec pas mal de gens et qu'elle ne manque pas d'amis sur cette île, elle ressent sans cesse ce manque de tendresse. La tendresse qu'apporte un mari. Elle n'a personne pour partager ses peines, personnes avec qui passer des soirées au lit à simplement parler de leur journée, débattre sur la pluie et le beau temps. Ce manque se faisait surtout ressentir à cet instant précis. Quand elle posait les yeux sur Alastair. Elle n'avait pas eu à attendre longtemps avant de le reconnaître. Peut-être parce que même si elle ne l'avait pas connu très longtemps, il avait su sortir du lot. Et elle ne voyait pas ici sa beauté, bien qu'elle s'y soit vite laissée prendre au piège malgré elle. Mais il avait autre chose, la chose que toutes femmes recherchent chez un homme mais que très peu trouvent. Le genre de chose qui vous fait perdre la tête et vous empêche de raisonner correctement. Aujourd'hui la succube comprenait de quoi il s'agissait. Elle voyait ce qui faisait qu'elle avait succombé à ses charmes en si peu de temps. Il était un incube. Et même si elle n'en avait aucune preuve, elle en avait la certitude au donc d'elle. La certitude qu'elle n'était pas tombé sur la personne qu'elle pensait.

Le jour de leur rencontre, Isalyss était paumée. Elle était à Londres que depuis quelques jours et devait déjà se préparer à repartir. Elle ne voulait pas s'attarder dans la capital de ce pays si merveilleux car elle avait peur. La peur de ne pas avoir le courage de repartir. Elle voulait rester dans ce pays qui lui rappelait tant de chose et pourtant elle ne pouvait pas, sa grande sœur l'attendait dans son pays natal. Toutes ses journées était bien remplies et pourtant Isalyss avait trouvé le temps de déprimer. Elle avait perdu le moral en peu de temps et voulait prendre l'air, c'est pour cela qu'elle avait rencontré Alastair. Elle s'était rendu dans une cafétéria pour prendre des forces avant de repartir. Mais au lieu de l'encourager cela n'avait fait que l'enfoncer un peu plus. Car en croisant le regard du beau brun, elle avait commit la pire erreur de sa vie. Elle aurait mieux fait de se lever pour s'enfuir à toutes jambes. Mais au lieu de cela, elle l'avait laissé l'aborder, elle avait même prit la peine de lui parler d'elle, de lui confier ce qui la rendait si effacée au jour d'aujourd'hui. Elle avait raison après tout, cela aurait pu fonctionner entre eux, pourquoi pas ? Mais elle s'était trompée. Aujourd'hui Isalyss comprenait son erreur. Cet homme était définitivement trop séduisant pour être honnête. Il sentait les magouilles à plein nez et l'idée de partir traversa l'esprit de la jeune succube, et pourtant, elle n'en fit rien. Parce qu'elle avait plus envie de lui sauter au cou que de lui tourner le dos. La jeune succube avait toujours eu un cœur extrêmement fragile. Il n'est pas difficile de la blesser et certains ont un don pour cela.

C'est pour cette raison qu'elle l'avait giflée. C'est pour cela qu'elle n'avait pu retenir ce geste. Parce qu'au fond, elle refusait d'être heureuse de le revoir. Elle s'interdisait d'éprouver quoi que ce soit pour cet homme, à l'exception d'un profond dégoût. Mais haïr une personne n'est pas chose facile. C'est pour cette raison qu'elle était plantée devant lui à le regarder et qu'elle n'avait pas encore pris le large. « Isalyss ? C’est bien toi ?! Qu’est ce que.. Comment mais qu’est ce que tu fous sur cette île ? Attends tu es devenue une esclave d’un vampire ? Je croyais que t’étais muette non ? » Voilà une chose qui avait le don d'intriguer Isalyss au plus haut point. Il se souvenait d'elle. Malgré le temps qui avait passé et le fait qu'il soit partit comme un voleur, il n'avait pas oublié son nom. Il ne l'avait pas oublié tout court. Et pourtant, elle s'interdisait de lui sourire. « Esclave ? Oui c'est un peu ça. Quelqu'un a terminé le travail à ta place. Toi, t'as pas eu assez de couilles pour finir ce que tu avais commencé, t'es partit comme un lâche ! » Elle portait des accusations un peu vite, elle n'avait aucune preuve qu'Alastair l'avait abordé dans ce bar des mois plus tôt dans l'unique but d'en faire une esclave pour son maître. Et pourtant elle le sentait, elle en était pratiquement certaine. C'était évident. N'importe quel vampire sur cette île voudrait d'Alastair comme incube. Il a toutes les qualités pour cela, et la plus importante, il est beau. Beau à se damner. Croisant ensuite les bras, Isalyss lui donna des explications en ce qui concerne sa capacité à parler et former des phrases. « Mon maître m'a redonné la capacité de parler en me transformant. J'ai encore du mal à former quelques phrases et il m'arrive de bafouiller mais ... je m'en sors. » Elle avait envie de finir par un : puis ça ne te regarde pas de toute manière. Mais quoi qu'elle en dise, elle en était incapable. Elle était bien trop captivé par ses yeux d'un bleu splendide. Isalyss se demanda alors si elle faisait le même effet à certains hommes, car après tout, elle n'était pas succube pour rien.

Isalyss n'avait jamais choisis la facilité dans sa vie. Même étant humaine. Elle aimait relever les défis et lorsque la facilité s'offrait à elle sur un plateau d'argent elle lui tournait le dos. Elle avait horreur qu'on lui mâche le travail et qu'on l'aide pour quoi que ce soit. Si l'âne ne peut pas aller à l’abreuvoir c'est qu'il ne vaut pas grand chose. Voilà ce qu'elle aimait se répéter, Même lorsqu'elle a perdu un des sens qui comptait le plus pour elle, la parole, elle a toujours refusé d'aller dans une école spécialisée. Elle était resté en enseignement général avec ses camarades de classes. Si elle était partie dans un établissement pour les personnes ayant le même souci de langue qu'elle, cela aurait été un échec. Et le mot "échec" ne figure pas dans le vocabulaire de la jeune femme. Elle avait juré sur le lit de mort de ses parents qu'elle continuerait à vivre normalement, comme si rien ne s'était passé. Sa sœur était de son avis, heureusement pour elle. Isalyss est le genre de personne qui tien ses promesses quel qu’en soit le prix. Même si elle doit mettre sa vie en périls. Elle était ainsi, elle n'avait qu'une parole et tiendrait la promesse qu'elle avait fait à ses parents coûte que coûte. C'est pour cela qu'elle refusait que sa nature ne prenne le dessus sur la douce personnalité qu'elle avait durant sa vie humaine. Elle devait vivre comme lorsque ses parents étaient encore de ce monde, et être une créature avide de sang ne fait pas partit de son engagement. Elle avait donc lutté pour rester la personne sage et aimante qu'elle a toujours été jusqu'alors. C'est pour cela qu'elle ne cédait toujours pas à la facilité de suivre le chemin qu'empruntaient la plupart de ses semblables.

Voilà pourquoi elle ne fuyait pas Alastair. Elle aurait pu ne pas aller le voir, partir en le laissant seule et ainsi ne pas avoir à affronter son regard une nouvelle fois. Cela aurait été bien trop simple de fuir comme une lâche, comme lui l'avait fait des mois plus tôt. Mais rester devant l'incube demandait un minimum de courage. Et le laisser la toucher aussi. Le laisser l'embrasser encore plus. Elle sentait ses lèvres se mouvoir contre les siennes et sa langue jouer contre la sienne. La succube aurait aimé avoir la force psychologique pour le repousser et lui demander d'aller voir ailleurs. Mais elle en était incapable. Ce baiser avait fait resurgir tout les sentiments qu'elle avait développé pour lui. Et contre toute attente, elle était incapable de le haïr, elle l'aimait trop pour cela. Même si elle aurait préféré ne plus penser à lui du tout, elle aurait préféré que ses sentiments s’éteigne pour de bon, mais c'était pas si simple que ça. Elle se laissa donc aller contre lui en profitant pleinement du baiser qu'il lui offrait. Mais cela ne dura pas assez à son gout, Alastair recula la tête pour lui dire quelques mots. « Bon Isalyss, avant tout il y a un truc que tu dois savoir, si je t’avais abordé à Londres ce jour-là, c’était essentiellement pour faire de toi l’esclave de mon maître, je pense que je te dois au moins un peu d’honnêteté, or tu l’auras deviné, je suis un Incube. Ne te fais donc point d’illusions à mon sujet. Evidemment on pourrait passer par cette partie où il faut qu’on raconte nos vies respectives, vu que c’est nos retrouvailles, mais on a tout deux qu’une seule envie.. » En tant normal, Isalyss aurait été blessé par cette abominable vérité. Mais elle s'était déjà faite à l'idée avant même qu'il ne lui avoue tout. Elle allait lui dire qu'elle l'avait déjà deviné mais elle n'en eu pas le temps. Alastair avait déjà repris ses lèvres entre les siennes en laissant ses mains se balader sans crainte sur son corps. « Mais t’es pas prête de m’avoir d’aussitôt crois-moi.. » Isalyss reconnu bien le sourire qu'affichait le bel homme. Elle avait l'impression de le revoir dans cette cafétéria le jour de leur rencontre.

Se reculant légèrement, Isalyss passa ses mains sur sa robe pour la remettre d'aplomb avant de bloquer ses mains sur ses hanches en le regardant de haut en bas. Elle pinçait sa lèvre inférieur avec ses dents, la mordillant légèrement. Son regard ne lâchait pas celui de l'incube, elle était partagée entre deux envies. Tout d'abord celle de partir tout de suite. Le laisser seul, pour lui faire voir ce qu'elle a vécut lorsqu'il l'avait abandonné. La deuxième était de lui sauter dessus. Le prend contre lui et l'embrasser à ne plus pouvoir respirer. Elle n'avait pas besoin de dioxygène pour survivre de toute manière. « Je te trouve bien sûr de toi, peut-être un peu trop. » dit-elle avec un grand sourire aux lèvres. Puis, elle contourna l'homme pour se poster juste derrière lui. Isalyss se mis sur les pointes des pieds, elle était plus petite que lui et était obligé de se faire plus grande pour l'atteindre. Posant ses lèvres dans le cou d'Alastair, elle se mit à déposer des baisers en prenant le tee-shirt de l'incube dans ses mains et tira dessus d'un coup sec le lui arrachant du corps. Elle passa ensuite sa main dans les cheveux d'Alastair lui tirant légèrement en arrière pour lui murmurer à l'oreille. « Sache que j'obtiens toujours ce que je désire. Si je te veux, tu es à moi. Ce n'est qu'une question de temps. » Elle lâcha ensuite les lambeaux de son tee-shirt les laissant tomber par terre. Elle pouvait maintenant profitait pleinement du dos nu de l'incube, et c'était un plaisir pour ses yeux.

Même si Isalyss refusait catégoriquement de se rendre à l'évidence, elle avait grandement changé depuis qu'elle était devenue un vampire. Avant elle était douce, délicate, timide et très naïve. Aujourd'hui, elle n'avait pas perdu ces qualités. Elle faisait encore preuve de gentillesse et d'une douceur peu commune quand elle le voulait mais elle pouvait aussi se montrer manipulatrice et contrairement à avant, elle aimait se faire désirer. Elle n'avait pas le choix en un sens, elle était obligé de manipuler les humains malchanceux qui avaient eu le malheur de finir sur cette île. Elle devait les aguicher pour pouvoir les amener à son maître qui en faisait ensuite ce qu'il voulait. Mais lorsqu'elle était humaine elle était incapable de faire tout cela. Il suffisait qu'un homme lui adresse la parole pour qu'elle devienne rouge comme une tomate et parte presque en courant. Bien trop timide pour séduire ses prétendants. Mais aujourd'hui elle en était capable et mieux encore, elle aimait ça. Et c'est exactement ce qu'elle faisait à l'heure actuelle avec Alastair. Elle voulait qu'il la désire, elle voulait le pousser à bout. Elle essayait de le provoquer et aussi lui faire comprendre que la jeune femme qu'il avait connu avait changé. Qu'elle était toujours aussi douce et tendre mais qu'elle avait enfin pris conscience des atouts qu'elle possédait et qu'elle comptait bien s'en servir. Elle comptait se prouver à elle même qu'elle était capable de séduire cet homme qui l'avait laissé seul des mois avant. Puis même si elle y allait un peu fort elle s'en moquait. Cela l'amusait et elle aimait ça. Puis au moins, elle pouvait profiter pleinement du torse nu de l'incube. Les lèvres de l'homme se rapprochèrent de l'oreille de la succube qui avait le menton bloqué dans sa main. « Eh bien, je te trouve bien arrogante pour une femelle toi. Je ne suis pas un objet sexuel, Isa. A ton tour, sache qu’avec moi, on se tait et on prie dieu pour ne pas mourir d'extase.. Si tu me désires vraiment à ce point-là, tu saurais formuler une phrase plus polie.» Il n'était pas un objet sexuel ? Dommage pour Isalyss. Plus elle le regardait, plus elle avait envie de lui retirer le reste de ses habits et se serrer contre lui jusqu'à n'en plus pouvoir respirer. Chaque parcelle de son corps appelait à la luxure. Le pire était ses lèvres. Quand elle y gouttait, elle n'avait plus envie de les lâcher. Alastair devait l'avoir remarqué, il jouait avec et Isalyss avait du mal à laisser sa langue en paix quand la sienne y avait goutté. C'était de la torture de devoir attendre.

Le pire était certainement les mains de l'incube sur son postérieur. Ce simple geste l’obligeait à se coller contre son corps et plus elle était proche de lui, plus elle avait du mal à contenir le désir qui montait en elle. « Mais je suis prêt à te pardonner pour cette fois, si tu t’excuses proprement bien sûr.. » Rose-Mary ne pu s'empêcher de ricaner en entendant cela. La succube se recula alors de son interlocuteur et se mis à le regarder de haut en bas avant de diriger mon regard vers l'océan. L'étendue d'eau qui se trouvait prêt de nous était calme. Autant que la succube. Isalyss reposa ensuite les yeux sur Alastair avec un grand sourire au coin de ses lèvres charnues. « Te faire des excuses ? C'est sérieux ? Ce serait plutôt à toi de m'en faire. Tu ne crois pas ? » Elle n'avait pas tort pour le coup. Qui lui avait donné de faux espoir ? Qui avait fait en sorte qu'elle développe des sentiments pour lui avant de l'abandonner ? S'il y avait bien une personne ici qui devait se racheter aux yeux de l'autre c'était bien lui, et non elle. Finalement, Rose-Mary recommença à sourire en attrapant par le bas les extrémités de sa robe. Elle la tira ensuite vers le haut pour la retirer, se retrouvant ainsi en sous-vêtement. Avec ce qu'elle avait en tête elle devait enlever sa robe afin de ne pas la mouiller. « Tu sais quoi ? Si tu arrives à m'attraper je te ferais toutes les excuses que tu veux. Si au bout d'un certain temps tu ne m'as toujours pas eu, alors... je verrais ce que je fais de toi. » Elle lui adressa ensuite un clin d’œil avant de prendre son élan et de plonger dans l'océan.

Quelques secondes plus tard elle réapparut à la surface, sortant sa frimousse mouillée de l'eau. Il n'y avait pas de maquillage coulant le long de ses yeux car elle n'en portait jamais. Heureusement pour elle sinon cela aurait été un massacre à l'heure actuel. Mais Isalyss trouvait cela stupide de mettre trois tonnes de maquillage pour s'embellir, il fallait dire qu'elle n'en avait jamais eu besoin. Elle était déjà très belle au naturel. Elle resta dans l'eau à fixer l'incube, attendant qu'il daigne la rejoindre. Le jeu qu'elle venait de lancer était puéril elle en était bien consciente. Mais cela l'amusait, au fond d'elle, elle était encore une gamine. Elle n'avait jamais perdu son âme d'enfant et c'est sûrement cela qui lui donnait un tel éclat.