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 Baby did a bad bad thing (again)

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Nina Stark
I’M YOUR OWN PERSONNAL JESUS
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Nina Stark

✤ LETTRES A LA POSTE : 118
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 18/06/2013
✤ AGE : 36
✤ OU TU TE TROUVES ? : Derrière le bar des Plaisirs coupables
✤ EMPLOI/LOISIRS : Serveuse et assistante personnelle de Zéphyr
✤ HUMEUR : Violente

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MessageSujet: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyMer 17 Juil - 8:56

En reprenant le chemin de l’île, Nina n’aurait jamais pu imaginer que les événements puissent prendre une telle tournure. Il ne lui avait fallu qu’une heure tout au plus pour mettre à néant de longs mois de travail sur elle-même, ainsi que toutes les belles promesses qu’elle s’était faites durant son exil en Russie. Il lui avait suffit de croiser la route de cet humain pour que toutes ses faiblesses se rappellent à elle, et qu’elle se laisse envahir par tous ses mauvais côtés. Intérieurement, elle se maudissait sincèrement. Mais lorsqu’elle humait son parfum délicat, alors qu’il reposait inconscient dans ses bras, elle ne pouvait s’empêcher de faire abstraction de tout le reste, d’oublier les risques et les punitions qui découleraient de toutes ces bêtises.

Vérifiant une dernière fois son pouls, elle constata qu’elle n’avait plus guère le temps de tergiverser. Il avait besoin de soins, de repos aussi accessoirement, et il n’y avait guère qu’un seul endroit au monde où elle se sentait assez à l’aise et en sécurité pour l’y emmener. Un vampire de sa condition n’avait pas le droit de posséder d’humain, ni encore moins de s’acoquiner avec un représentant de cette espèce. Les apparences pouvant jouer contre elle, elle prit machinalement le chemin des Plaisirs Coupables afin de s’y réfugier et de s’y cacher jusqu’à ce qu’elle trouve une autre solution, ou ne soit contrainte d’offrir sa prise à son boss.

A une vitesse qui n’avait rien de naturelle, elle traversa la ville en un clin d’œil, prenant soin de ne passer que par les ruelles les plus mal fréquentées et les plus sombres qui soient. Heureusement qu’il était dans les pommes, car il aurait à coup sûr eut du mal à encaisser un tel choc, la plupart de ses victimes désignées finissaient par faire un malaise, ou parfois même des choses bien moins glorieuses. C’est ainsi qu’en quelques minutes, Nina retrouva ce quartier qui lui était si familier. Contournant le bâtiment, elle se dirigea directement vers la porte de service, histoire d’éviter tout scandale. Si elle avait eu l’audace de débarquer à l’entrée principale devant les clients et tout le service de sécurité de la boîte, elle aurait sûrement été interdite d’entrée à vie. Philippe à moitié mort dans les bras, elle se présenta pourtant sereine sur le pallier, bien gardé par un garde vampire à l’allure qui n’avait rien d’amicale.

Lorsqu’il reconnut le visage de la visiteuse, il ne put cependant s’empêcher d’arborer un large sourire moqueur. La toisant, puis calculant un bref instant le paquet qu’elle tenait dans ses bras, il se plaça devant l’entrée, faisant obstruction de son corps.


« Tu as deux jours de retard Frau Nina. Mais ravi de voir que tu es à nouveaux dans les parages. »

« Le voyage a été plus long que prévu à vrai dire, le boss aurait au moins pu m’offrir des billets en première avec moins de changements de vol… les aéroports sont pires que l’enfer. »


Le gaillard acquiesça d’un simple signe de tête. Malgré son air détendu, il gardait un œil suspicieux sur l’humain, ayant remarqué les trous sur son cou et sa pâleur cadavérique.


« Il est encore vivant ? Tu sais que ça ferait mauvais genre dans les loges un macchabée comme ça. Je vais pas pouvoir te laisser entrer avec… tu connais les ordres ! En plus Il n’est pas au club cette nuit. »

« Je te rassure, il est encore bien vivant. On ne compte pas faire de grabuge, juste le remettre sur pied, car c’est un cadeau pour le boss. Tu m’imagines le lui offrir comme ça ? »


Non, elle ne mentait pas vraiment… car elle serait bel et bien obligée de négocier la chose avec lui. Dans le pire des cas, il refuserait et abattrait son nouveau jouet aussitôt. Le scénario le plus probable à vrai dire, mais Nina avait envie de prendre le risque. De toute manière, Philippe ne tiendrait pas plus d’une semaine seul dans la jungle, alors autant qu’il meurt sans trop de chichi ici, plutôt qu’il agonise des heures durant sans que cela ne serve à rien.

Son interlocuteur semblait réfléchir, tiraillé entre l’envie de croire son ancienne collègue et la peur que lui inspirait son patron s’il faisait le moindre faux pas. Soupirant, il finit par se placer sur le côté, invitant la Dame à bien vouloir entrer.


« Je te jure que si tu me mets dans la merde, tu le paieras chèrement. Si jamais la chambre 3 ne devrait pas être occupée ce soir. Vous pourrez vous y détendre un moment. S’Il se pointe, j’enverrai quelqu’un vous prévenir. »


Un sourire au coin des lèvres, Nina remercia le garde puis fila à l’intérieur sans demander son reste. A toute allure, elle traversa le couloir, priant de ne croiser aucune danseuse, et plus particulièrement ce crétin de Logan ou la foldingo d’Absynthe. S’ils la voyaient, ils ne manqueraient pas de lui pourrir la soirée en bons fayots et fauteurs de troubles qu’ils étaient. Par chance, rien ne se profila à l’horizon, lui permettant de gagner la fameuse chambre.

Dès qu’elle eut déposé Philippe sur le lit, elle se hâta de verrouiller la porte pour que personne ne les dérange, prenant soin de déposer sur la poignée extérieur, la petite pancarte « occupé » prévu à cet effet. Quelques pièces de la boîte avaient été aménagés afin que les clients les plus puissants et fortunés puissent passer un peu de bon temps avec les danseuses, sans être dérangés par le petit peuple. Souvent, certaines offraient quelques extras rudement négociés, leur permettant de gagner quelques privilèges non négligeables. Nina ne manquait jamais une occasion de les critiquer et les rabrouer. Elle se sentait presque honteuse de se retrouver à son tour dans une de ces chambres, la plus coûteuse d’entre toutes d’ailleurs.

Les lieux étaient plutôt bien décorés, de façon assez design, très en accord avec le reste du club. Un gigantesque lit, surmonté de draps de soie aux couleurs sombres et de coussins accordés, trônait contre le mur du fond de la pièce. Dans le coin à droite, une armoire remplie d’accessoires dont Nina n’avait pas la moindre des envies de découvrir l’utilité, bien qu’elle puisse aisément la deviner, s’élevait discrètement, moderne et classe à la fois. De l’autre côté, un petit robinet avec de quoi faire une brève toilette. Le centre enfin, était occupé par un canapé trois place et une table basse, sur laquelle reposait une bouteille de champagne et des  verres en cristal.

Abandonnant toutes ses affaires, sac, cigarettes et veston de cuir, sur le canapé, elle s’approcha enfin de son hôte et s’assit sur le rebord du lit. La main sur son front, elle sentit une chaleur anormale s’en dégager, confirmant ses craintes au sujet de son petit esclave. Les humains étaient tous si fragiles, et lui ne faisait pas exception à la règle. Elle avait peut-être aussi un peu violemment poussé l’expérience, mais sa soif dévorante lui avait fait perdre le contrôle un bref instant. Celui de trop.

Mordillant son poignet, elle y perça deux trous desquels commença rapidement à s’écouler un peu de sang, en fines gouttelettes. Philippe détesterait ça et rien que cette idée lui décrocha un bref sourire, alors qu’elle posait sa peau contre ses lèvres. De sa main libre, elle lui tapota la joue pour qu’il revienne à lui, juste assez pour qu’il parvienne à boire l’élixir de vie qu’elle lui offrait gracieusement.

« Bois mon petit chéri, tu te sentiras mieux après ça. »
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyMer 17 Juil - 13:22

    Je me sentais en colère. Une haine froide, qui recouvrait l'ensemble de mes sens d'une ivresse meurtrière. L'hélicoptère produisait un bruit du tonnerre de Dieu dans la nuit afghane. Le groupe de cmbat était séparé en trois parties, chacune transportée par un hélicoptère. Nous survolions une colline, culminant au ras des pâquerettes. Je fis signe à mon équipe d'approvisionner et de charger. Tout le monde s'exécuta. Je lisais la concentration sur leur visage, et la même haine que moi dans leurs yeux. Les leviers d'armement claquèrent. Leurs visages étaient maculés comme le mien de peinture de camouflage noir. D'un signe de tête, je leur donnais un nouvel ordre, l'exécutant moi même. Arracher nos écussons avec le petit drapeau français. Pour ce que nous allions faire ce soir, l'état major n'allait pas pouvoir être au courant. Au loin, sur la droite, le véhicule de patrouille était toujours en flammes. Nous voyions distinctement les véhicules de la colonne de secours. Ils devaient être en train d'emballer les corps de Christophe et Imane, les deux paras massacrés en retour de mission de convoyage. Ou plutôt, ce qu'il restait de leur corps. En vue du village, l'hélicoptère se posa non loin. Brandissant nos armes à hauteur de visage, la crosse bien calée contre nos épaules, nous progressions en silence, de véritables fantômes dans le noir. Longeant les bâtiments, on repéra très vite les insurgés. Un coup de feu partit sur ma droite. Et ce fut l'enfer. Les traçantes illuminèrent la nuit tandis que le tonnerre de nos armes résonnait dans les allées. Le sang éclaboussa les murs et les hurlements n'étaient couverts que par le bruit des détonations. L'appel du carnage était là.


    Il n'y aurait aucune merci, aucun prisonnier. Et quand l'aube se lève finalement, le sol est jonché de cadavres.



    Je me réveille en sursaut. Je me sens faible. Je me sens mieux. Je suis destabilisé par mon environnement, et sens immédiatement une présence avec moi. Mon regard change de direction, et je la reconnais. La peur gagne à nouveau mon cœur et mes sens. La vampire. Nina. Tout ce que j'ai vécu n'était donc pas un cauchemar. Bordel de merde... Je me redresse doucement, regardant autour de moi. Nina était assise au bord du lit. Je me trouvais sur un lit. Du satin. Un grand lit. Le tout décoré avec soin. La seule chose que ça m'évoque, une chambre de bordel de luxe. C'est tout ce qui vient dans ma tête en association avec ce décor étrange. Je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où je me trouvais. Etait ce chez Nina, chez ce fameux maître dont elle m'avait parlé, ou dans une chambre lambda dans une planque quelconque ? Je n'en avais tout bonnement aucune idée. Nina me tapota la joue, et cela eut paradoxalement pour effet de recentrer ma vue sur ce qui semblait important. Elle pressait la chair de son bras contre ma bouche, et je sentais un liquide chaud, fort et salé me couler contre les lèvres. Je refusais de boire, la cruelle révélation de la nature du liquide éveillant toutes mes alarmes personnelles. Je crachais en détournant la tête, envoyant les gouttelettes de son sang sur le lit tandis que je m'essuyais la bouche d'un revers de la main.


    | Putain c'est quoi ça ? Ton sang ? Pourquoi tu veux que je le boive ? C'est quoi ses effets? |


    Ben oui, je voulais pas devenir vampire à mon tour moi, hors de question ! Je ne le voulais pas, et je ne savais pas quelles pouvaient être les conséquences de tout ça. Si ça se trouve, ça me rendrait amoureux d'elle, me laisserait totalement sous son emprise ou alors... Peut être même serais je allergique !


    | Et c'est quoi cet endroit ? Ta piaule? -
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyJeu 18 Juil - 15:18

La claque était partie spontanément, plus forte qu’elle ne l’aurait voulu, laissant une marque rouge vif sur la joue de l’humain. Mais elle n’aimait guère que l’on gaspille un liquide aussi précieux pour des conneries et son geste n’avait été que pur réflexe. Inspirant à fond, elle tâcha de se calmer pour ne pas lui en coller une deuxième, au risque de lui dévisser définitivement la tête.

« Cesse deux minutes de geindre ! Et baisse d’un ton bordel ou je t’en recolle une illico presto, vu ? »

Son ton n’avait plus rien d’amical et son regard en aurait dissuadés plus d’un de tenter de la contredire. Excédée, la colère se lisait sur ses traits crispés. Il pouvait la frapper tant qu’il voulait, l’insulter, la mépriser, cela ne lui ferait jamais autant d’effet que le refus de son offrande pourtant si généreuse et la perte de quelques malheureuses gouttes de sang. Malgré que cela paraisse totalement dérisoire, elle lui aurait pourtant volontiers tordu le cou pour ce seul affront.

Essuyant les gouttelettes qui suintaient en nombre sur sa peau diaphane, elle en récupéra une partie, léchant ses plaies comme un animal blessé le ferait. Les draps étaient salopés également, de vilaines taches qui auraient du mal à s’en aller. Et dire qu’elle espérait rester discrète et filer d’ici avec l’humain ni vu ni connu, une fois qu’il aurait été remis sur pieds. Maintenant ça ne faisait aucun doute que Zéphyr allait être au courant du squattage de sa suite de luxe. Soupirant, elle dévisagea méchamment Philippe. Fichus pour fichus, ils resteraient ici jusqu’au retour du boss, et tant pis pour leurs gueules. Elle-même y survivrait sans aucun doute, par contre lui… il devrait sans doute faire preuve d’un peu plus d’intelligence s’il voulait passer le cap de la nuit suivante.

« Ais un peu plus de respect pour ÇA ! C’est un mélange de ton propre sang et du mien. Si tu veux vivre, bois, sinon je prendrai soin de te mettre en pièces, avant de te balancer dans la jungle à la merci des prédateurs qui la peuplent. »

Et elle était très sérieuse ! Elle n’avait pas la moindre envie d’avoir un cadavre sur les bras, encore moins ici, car il ne faisait aucun doute qu’il ne se remettrait pas du traitement de choc qu’elle lui avait fait subir En tout cas pas sans soins, qu’ils soient vampiriques ou plus traditionnels. Et ce n’était pas le genre de la maison, qui faisait toujours dans la discrétion. Les plaisirs coupables se voulaient être un lieu un minimum raffiné pour une clientèle triée sur le volet, aux exigences bien précises.

« Tu sauras bien assez tôt où nous nous trouvons. Maintenant tu vas me faire le plaisir de boire et si tu te montres sage, j’irai peut-être te chercher de quoi manger et te laisserai de débarbouiller.»

Soupirant, elle lui désigna d’un geste vague le lavabo dans le fond de la pièce.  

« Tu ressembles à un cochon qui aurait trop pataugé dans sa merde.

Son attitude déplaisante la rendait vulgaire et elle n’aimait pas ça. Se calmant, elle se réinstalla confortablement au bord du lit et lui représenta son poignet une seconde fois, évitant cependant de le lui plaquer contre le visage. Elle lui laissait une dernière chance de se montrer raisonnable et de s’exécuter de son plein gré.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyJeu 18 Juil - 19:59

    Sa main dans ma gueule. Je tombais à la renverse sur le lit sous la puissance du coup, qui me semblait avoir brisé ma mâchoire ou arraché la peau de ma joue, au choix. Je ne savais pas ce qu'il venait de se passer, mais j'avais l'impression de m'être mangé un tir de MILAN dans la tronche, ou de m'être choppé un bus en plein visage. Sonné, je voyais les petites étoiles danser devant mes yeux, en fait les fleurs de sang accumulées près du nerf optique sous l'effet du coup. Je ne savais pas ce qu'il venait de m'arriver... ah si ! Je venais de me faire simplement gifler par une garce qui avait vingt fois ma force et que j'avais rendu furax. Pour quoi ? Mes questions, son sang, que j'avais recraché, ou par simple frustration ? Je n'en savais rien. Je ne voulais pas vraiment le savoir, somme toute, car cela m'amènerait à comprendre ce qu'elle avait derrière la tête et je n'en avais aucune envie. Je portais ma main à ma joue endolorie, qui me semblait littéralement cuire sous mes doigts, brûlante de chez brûlante et je l'imaginais, rouge comme une pivoine. La vampire eut l'air de vouloir se calmer, ayant l'air de quelqu'un profondément en colère ou terriblement frustré. J'enregistrais le message ; bien compris. J'avais ici l'image d'une de ses limites que je ne devais surtout pas franchir si je voulais continuer de garantir au moins en partie l'avenir de ma famille. Je devais faire des concessions, et la révélation de cette cruelle vérité s'imprima profondément en moi. Je sutenais son regard, la jaugeant, calculant jusqu'où je pouvais encore aller. Je ne baissais pas les yeux mais ce qui allait suivre était tout de même une certaine forme de reddition, ce qui me secoua l'âme plus durement que n'importe quel coup enduré durant la soirée.


    | Vu. |


    Que dire d'autre ? Hisser le pavillon blanc me coûtait déjà suffisamment pour que je tente le diable en parallèle. Parce que c'était ça ma situation, à partir d'aujourd'hui. Devoir composer avec le diable en personne, ou l'un de ses représentants. Je n'avais jamais été quelqu'un qui avait la foi, ou qui pratiquait une quelconque religion. En fait, je m'étais rendu compte au fil de mes aventures militaires que la seule chose purement impartiale et destructrice de ce monde n'était jamais que la Mort, la seule vraie source de pouvoir. Avoir la capacité de la donner sans discernement avait fait de nous des dieux, lorsque les fantômes étaient en déploiement tactique. Mais aujourd'hui, je rencontrais quelqu'un qui d'une certaine façon avait vaincu la Mort et n'était pas soumis aux mêmes obligations que moi vis à vis de celles ci : elle ne voulait tout simplement pas mourir comme nous autres humains l'aurions fait. Je ne savais pas quelle était la suite du programme ; je continuais de dévisager Nina pendant qu'elle léchait sa plaie comme l'aurait fait un prédateur, un de ces grands félins dans la savane après un mauvais coup. Et elle constata les dégâts ; j'avais ruiné la soie du lit, et pour une raison qui m'échappait cela semblait beaucoup déplaire à ma « maîtresse ». Est ce que ça avait un rapport avec son maître ? J'avais tellement de questions! Nina m'imposa ensuite de boire ; je faisais mine de croire à ses menaces, n'étant pas encore fixé sur leur véracité je voulais de toute façon lui faire croire qu'elles avaient un impact sur moi. Je m'éxécutais donc, et vint ramasser le peu de sang qu'il restait... Avec ma langue, ramassant le sang et l'ingurgitant. J'avais envie de vomir, plein de dégoût de moi même et de la nature de ma sauveuse. La dernière fois que je déglutis, je me laissais revenir en arrière. Mon corps entier me picotait, comme si le sang que j'avais ingurgité était déjà dans mes veines. Etrangement, je me sentais déjà mieux. Je m'essuyais la bouche d'un revers de la main., soutenant toujours son regard noir.


    | Merci. |


    Merci de me donner d'autres occasions de te tuer... Mais ça, elle n'était pas sensée le savoir. Je lui décochais un regard furieux, juste après.


    | Et toi à une pute revenue sur son lieu de travail. On n'est pas ce qu'on espérait, hein? |


    Tirade acerbe, je m'en fiche, je lui tourne le dos. Je suis fatigué, éreinté, affamé, ma famille a disparu et j'ai vécu trois journées particulièrement traumatisantes, même pour un vétéran. Devant le robinet, je commençais par faire couler de l'eau tiède. Et déboutonnais ce qu'il me restait de chemise pour laisser le vêtement par terre. J'enlevais mes chaussures, puis mon pantalon. J'enlevais le reste aussi. Pas de fausse pudeur, je suis sale et je trimballe des saloperies d'insectes et de parasites depuis des jours. J'écarquille les yeux en voyant deux sangsues collées à mon mollet. Probablement venues ici lorsque je pataugeais dans le ruisseau. Je les tirais d'un coup sec, me tirant un grognement de douleur à chaque fois qu'un bout de chair partait avec l'immonde créature, que je jetais dans le siphon une fois le bouchon retiré. Puis, j'entrepris de me laver. J'étais crasseux... Et mon air dans le petit miroir avait de quoi faire peur. Mes cheveux étaient hirsutes, ma barbe mal rasée et poussiéreuse, et j'avais une de ces lueurs dans le regard.


    | C'est quoi le plan maintenant... Nina? |


    Ok, je faisais un effort là... Parce que ça servait mes desseins. Et parce que je voulais vivre, encore pour un moment.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyJeu 18 Juil - 22:27

Plus hypocrite, cela aurait été difficile. Nina avait plutôt eu l’impression de nourrir un chat récalcitrant de quelques médicaments au goût immonde. Son merci sonnait si sarcastique qu’il en était presque insultant. Elle avait choisi la méthode douce, elle devrait donc l’assumer jusqu’au bout. D’ordinaire, elle aurait préféré le pendre par les pieds et le laisser se vider de son sang jusqu’à ce qu’il la supplie de l’épargner. Se maudissant intérieurement, elle détourna le regard qui s’attarda longuement sur l’aménagement de la pièce.

En fin de compte, elle ne s’était jamais vraiment intéressée à ce qu’il y avait derrière les portes des chambres privées. Des coins plus intimes pour ceux qui désiraient papoter, entre autres choses, au calme, sans cette musique incessante et tous ces mâles en rut qui bavaient sans cesse devant les danseuses. Ce soir, elle était comme l’un de ces clients fortunés, qui se payait un peu de bon temps à l’écart des regards indiscrets. Cette idée l’horripila, ne l’aidant en rien à se détendre un peu. En général, elle profitait toujours de se détendre après une chasse fructueuse et un bon repas. Une ballade sur la plage, un peu de repos au clair de lune, des choses banales qui pourtant savaient égayer son quotidien si monotone et si sombre.

Au lieu de ça, elle se retrouvait à faire la nounou pour une proie qu’elle n’avait pas eu le courage d’achever. Après avoir tant critiqué ses congénères, elle se faisait honte. Une pointe de regret germa dans son esprit encore embrouillé par l’ivresse de tout ce sang qu’elle avait ingurgité. Il fallait qu’elle se calme, qu’elle réfléchisse et cesse d’agir au hasard sur des coups de tête. Les conneries étaient déjà faites, restait à trouver une manière acceptable de corriger le tir. Mais à vrai dire, rien de très concret ne lui venait à l‘esprit. Qu’allait-elle faire de lui ? Le trainer partout comme un chien chien pas très obéissant et très encombrant ? Le remettre dans la jungle où il finirait à coup sûr en pâtée pour succube affamée ? Et cette promesse qu’elle lui avait faite alors qu’elle n’avait pas la moindre envie de s’y tenir. Vraiment, elle était la dernière des connes.

| Et toi à une pute revenue sur son lieu de travail. On n'est pas ce qu'on espérait, hein? |

Décidément, son petit remède secret avait agi plus rapidement que prévu. Monsieur retrouvait déjà de sa superbe. Sa tirade lui donna envie de lui montrer ce qu’une pute faisait à un petit cochon. Son poing se ficha dans les draps de soie, de rage. Il n’avait même pas eu l’audace de le lui dire en face, tout pressé qu’il était d’aller se faire beau. Surement dans l’idée que bientôt il reverrait sa famille et devrait donc bien présenter pour reconquérir le cœur de sa douce épouse. Foutaises. Si elle les retrouvait, elle s’arrangerait pour les livrer au premier volontaire qui se proposerait de les prendre en charge, de la manière dont le souhaiterait.

Sans gêne, Philippe commença son petit strip-tease puis sa séance d’épilation, très particulière. Et c’était elle, la pute ?

« Verpiss dich, du Arschloch. Fick dich ! »

C’était sorti tout seul. Ses racines germaniques avaient tendance à refaire surface lorsque ses nerfs lâchaient, et là, il fallait avouer qu’elle l’aurait bien arrosé d’insultes en tous les patois possibles. Sans parler de ses doigts qui lui démangeaient méchamment, l’implorant de laisser s’exprimer toute leur force destructrice. Se relevant d’un bon, elle ramassa les lambeaux de vêtements qui jonchaient le sol et en fit une boule qu’elle envoya violemment valdinguer sur le canapé. Puis elle fila en direction de l’armoire qu’elle ouvra en grand, révélant l’arsenal secret qu’elle contenait. Haussant un sourcil, elle se dit que finalement, ça aurait pu être pire. Farfouillant, elle en tira quelque chose qu’elle serra contre elle, refermant les portes de sa main libre.

« Tu as déjà salopé les draps, essaie de ne pas transformer cette pièce en porcherie. »

Retournant vers son hôte, elle posa sur ses épaules ce qui semblait être un peignoir en éponge d’un blanc immaculé. Trop petit, surement taillé pour les danseuses, mais qui ferait l’affaire le temps qu’elle lui trouve autre chose. Toujours postée derrière lui, elle contempla ce qu’il y avait à contempler par l’intermédiaire de la glace qui reflétait leurs images. Un beau morceau s’il n’avait pas été si… mortel et éphémère.

« Évite de te promener comme ça, ou sinon j’inclurai à mes fameux plans de te prendre de force dans la soie. »

Elle plaisantait, bien entendu, mais pas sûr qu’il comprenne son humour si spécial. Qu’importe, elle avait autre chose à penser que ménager son esprit d’humain tourmenté et traumatisé.

Venant se mettre sur son côté, elle profita du filet d’eau qui coulait encore dans l’évier pour nettoyer son poignet du sang qui commençait déjà à sécher. Ses plaies étaient refermées, sans qu’aucune cicatrice ne soit visible, ni sur son visage d’ailleurs, qui avait été pourtant très malmené un peu plus tôt. Beauté figée à jamais dans le temps.

« Mes plans donc… te nourrir avec quelques saloperies que vous adorez, vous les humains, te faire survivre à ta première nuit parmi nous… ah oui et te saouler jusqu’à la limite du coma éthylique histoire que tu m’en racontes un peu plus sur toi. Que je sache ce qui se cache sous le vaillant soldat. Parce que tu ne dois pas te résumer qu’à ça. Des combats, des morts, du sang… on dirait presque tu fais partie des nôtres à t’entendre. »

Elle était venue se placer entre lui et l’évier, s’y appuyant les bras croisés dans son dos, un air tout à fait innocent se dessinant sur son visage. Sa voix était redevenue calme, peut-être un brin moqueuse.

« Avant que j’oublie, il y a une question à laquelle tu ne m’as toujours pas répondu. Pourquoi crois-tu qu’ils s’en soient mieux sorti que toi alors qu’ils n’ont statistiquement aucune chance de réchapper ne serait-ce qu’à un naufrage ? Tu acceptes de mourir, mais tu n’acceptes pas leurs morts. Pourtant… tout comme la tienne, elle est inévitable. »

Elle avait décidé que c’était le bon moment pour anéantir quelques espoirs futiles. Secrètement, elle priait pour qu’il fasse quelque chose de stupide qui l’obligerait à lui rappeler qui dominait qui.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 19 Juil - 11:18

    Je me décrassais avec le gant de toilette, frottant mon corps avec force et vigueur, laissant ma peau rougie d'avoir été tant frottée. Je m'étais mis à nu, non pour destabiliser ou mettre à nu la vampire, mais parce que j'étais sale et qu'il fallait que je me nettoie. En tant que militaire, je n'avais qu'une pudeur relative ; j'avais parfois dû me laver dans des endroits incongrus et pas toujours dans la solitude rassurante d'une cabine de douche individuelle. Le nombre de baignades dans des rivières en opérations, ou alors chez l'habitant, étaient monnaie courante. Surtout en Afrique de l'ouest, quand j'y repense. Là, je savais que la vampire n'était pas clean et je n'étais pas non plus certain de ses intentions. Peut être comptait elle abuser de moi, mais en homme plus pragmatique que sensible que j'étais, je reconnaissais le premier que je n'avais pas la force de m'opposer physiquement à elle. Alors, je choisissais de l'ignorer. Me mettre à nu pour me nettoyer me permettait de me décrasser aussi bien mentalement que physiquement ; je me retrouvais à me nettoyer, à prendre soin de ce corps sur lequel j'avais bien trop tiré ces derniers jours, à me poser et faire le point. Le vide que j'arrivais à faire dans ma tête, prêt à subir toutes les souffrances pourvu que ma famille s'en sorte, me permettait aussi de sentir que ma famille était en vie. C'est alors que j'entendis Nina jurer en allemand. Je n'avais pas tout compris vu que mes cours dans cette langue remontaient à loin, mais elle venait de me traiter de trou du cul, de façon beaucoup plusgrossière. Le reste devait vouloir dire d'aller me faire foutre. Je me retournais vers elle, rassemblant mes souvenirs.


    | C'est ça, à toi aussi. J'avais oublié à quel point les allemands pouvaient aussi avoir un langage fleuri. |


    Parce qu'elle était allemande, c'était pour moi une évidence. Un motif d'insatisfaction de plus de ma condition, mais je n'en montrais rien. Il ne fallait pas qu'elle se rebiffe encore plus, sinon j'allais encore jouer avec ma vie. Elle avait juré dans sa langue natale, comme le commun des personnes une fois poussées dans leurs retranchements. Je ne savais pas trop si cette découverte allait avoir d'autres conséquences, et je n'étais de toutes façons pas fort certain de vouloir le savoir. La belle vint ramasser mes fringues amochées par un naufrage dans une mer démontée et par plusieurs jours de survie dans une jungle hostile. Je continuais de me laver quand je l'entendis s'en prendre encore à moi. J'ironisais encore, mais de manière beaucoup plus légère. Je ne voulais pas tester ses limites avec trop de rigueur, je ne devais pas me perdre au moindre faux pas.


    | Entschuldigung. |


    Je sentis Nina passer dans mon dos, tandis qu'elle me regardait dans la glace et me jetait un vêtement léger sur les épaules. Un peignoir de danseuse. Super. Je soupirais. J'étais ici, perdu au milieu d'un endroit inconnu, avec une vampire qui s'était mise en tête de me réduire en esclavage, et j'étais habillé comme une fille de joie qui sort de son premier show de la soirée. Ses paroles suivantes me firent hausser les sourcils et écarquiller les yeux. Je la dévisageais dans la glace par dessus mon épaule, et elle ne semblait on ne peut plus sérieuse. Absence totale d'humour dans la voix, mais pourtant aucun geste en rapport avec ce qu'elle venait de dire, ni aucun regard explicite. Devais je le prendre comme une menace, un compliment, ou une plaisanterie ? Je n'en savais rien. Je décidais de le prendre avec dérision, pour désamorcer la situation.


    | C'est bien la première fois qu'on me dit un truc pareil. Je vais prendre ça comme un compliment hein, si ça te déranges pas. |


    Quand elle vint prendre place à côté de moi pour se rincer le poignet, je constatais qu'il n'était plus maculé de sang et que son visage ne portait plus aucune marque non plus de nos précédentes altercations. A l'intérieur, je me sentais dépité. Je n'avais pas cherché à la tuer, mais ce que je lui avais infligé aurait dû suffire pour lui mettre la gueule ne vrac... Ce n'était pas le cas, même pas un tout petit peu. J'hésitais entre la résignation, la déception ou le pur et simple désespoir. J'en revins à mes pensées d'un peu plus tôt dans la soirée ; comment tuer ou blesser ces créatures ? L'argent, l'ail, la religion ? Je n'en savais rien, et je me voyais mal implorer un Dieu auquel je ne croyais pas sans garantie de résultats. Nina se poilerait bien, en me voyant faire, ou alors elle m'exploserait la gueule. Au choix, ou un cumul des deux. Coupant court à mes pensées, Nina vint se placer entre le lavabo et moi, nos corps encore une fois très proches. Là, je ressentis de la gêne. Parce que je n'étais plus dans un environnement « familier » comme l'avait été la jungle, et parce que j'étais nu dans des vêtements qui n'étaient pas les miens. Mal à l'aise, je l'étais totalement. Et j'écoutais ce qu'elle avait à dire. Mon regard se fit plus lourd, plus dur. Le regard que j'avais quand je faisais référence à mes crimes, ou juste avant de tuer des gens. Ce n'était pas de la menace, mais de la résignation froide, un blindage émotionnel qui venait s'ajouter entre moi et la menace ; l'absence totale d'émotions, le vide dans ma tête et dans mon cœur, pour agir comme je le faisais toujours. En soldat.


    | Ils sont vivants. Je le sens. Je le sais. Ils sont tombés loin du navire, j'avais beaucoup moins de chances qu'eux d'en réchapper. Et je n'ai pas besoin de ton aide pour savoir ou non si mon fils est vivant. Et Solveig... Elle sait se débrouiller, elle aura survécu, pour sauver notre fils. |


    Je faisais une pause, sans détacher mon regard d'elle.


    | Je ne sais pas ce que tu veux savoir de plus sur moi. Ma vie n'a rien d'exceptionnel. Mes amis sont tous encore au régiment, je vois peu le reste de ma famille... J'aime ma femme et mon fils. J'ai une vie simple. Je ne sais rien de la tienne. Si tu veux que je te serve, il faut m'en dire plus. Est ce que vous vivez en communauté? Si oui, quel genre? Je me suis réveillé dans cet endroit, je ne sais même pas ce que c'est. Et toi, t'as une famille, quelqu'un? |
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Nina Stark
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 19 Juil - 12:46

Il avait un accent horrible, mais son attitude plus tranquille et moins axée sur la haine sans limite qu’il devait lui vouer, lui permit de se détendre un minimum et de retrouver un peu de plaisir dans ce tas de nœuds qu’elle ne parvenait pas à défaire. Face à lui, ses yeux plongés dans les siens, car ce que renfermait le peignoir ne l’intéressait vraiment pas, elle s’était attendue à tout sauf à ça.

Pas de désespoir, pas de rage ni de coups. Que cette foi inébranlable qui le poussait à croire en un rêve pourtant impossible. Les humains pouvaient vraiment parfois être très étranges. Ils avaient cette capacité unique à s’accrocher à tout ce qui se trouvait à leur portée, même si cela était totalement dénué de toute raison. Il avait vraiment décidé de donner sa vie contre la leurs, sans aucune arrière-pensée, comme s’il avait confiance en ce qu’une parfaite inconnue, immortelle de surcroît, lui promettait. Ce n’était pas logique, ce n’était pas raisonnable. Ni acceptable pour un être comme elle, si rationnel. Elle ne faisait jamais dans les sentiments, ne s’attachaient pas à ce qui était éphémère et risquait de lui causer ce que certains appelaient du chagrin. Quand une situation lui paraissait désespérée, elle fuyait et abandonnait purement et simplement. Était-elle lâche ? Avait-il plus de courage de croire en l’impossible, qu’elle qui acceptait l’inévitable sans sourciller avant même que les événements ne se produisent ?

L’assaut de questions qui suivit ne put que la décontenancer un peu plus et sa dernière phrase retentit comme une gifle qui lui fit détourner le regard. Une quoi ? Une famille ? Si la plupart des vampires avait été infanté et possédaient un père ou une mère, elle, elle n’avait rien. Comme on le lui avait si bien appris, elle n’était rien, ni une vampire, ni une humaine. Une sale bâtarde que l’on n’arrivait pas à tuer et dont on se servait pour atteindre et faire le mal à d’autres.

Aucun lien, aucune attache. Juste cet endroit qui la faisait se sentir bien, et cette loyauté qu’elle avait accordé à Zéphyr plus par dépit que réel intérêt à tout bien y réfléchir. Ici elle n’était pas chez elle, mais se sentait plus en sécurité que jamais. Plus besoin de se cacher en permanence et de la nourriture à profusion. Un job qu’elle appréciait et quelques personnes avec qui se chamailler. Mais était-ce bien suffisant ?

Elle se refusait à infanter elle-même, à offrir cette éternelle non-vie à quelqu’un d’autre. Parce que personne ne le méritait soi-disant. Ou était-ce parce qu’elle refusait de prendre le risque de s’attacher et d’être trahie après avoir offert une partie de ce qui ressemblait fichtrement à une âme ?

Si elle avait pu ressentir de réelles émotions, surement qu’elle aurait pu paraître bouleversée, à moins que ce ne soit le cas finalement. N’avait-elle pas une part d’humanité au fond ? Elle ne s’était jamais vraiment posé la question, ou plutôt n’en avait jamais eu l’occasion auparavant. Se redressant, elle le repoussa sur le côté d’un geste brute pour passer et fila directement vers le canapé, trifouillant ses affaires. Ainsi elle évitait de croiser son regard, se protégeant de ce qu’il aurait pu y lire. Elle était une bête féroce et sauvage, elle avait l’interdiction formelle de ressentir ces putains d’émotions inutiles ! C’était pour les faibles et elle s’interdisait d’en être une ! Bientôt 500 ans et elle se laissait déstabiliser par un crétin d’humain. L’âge la ramollissait et s’en était terrifiant.

« En communauté… non pas vraiment. Ici oui, les vampires se côtoient plus facilement car ils sont libres et dominent cette île. Ce qui n’est pas le cas dans le reste du monde où nous avons interdiction formelle de révéler notre véritable nature. Il y a une hiérarchie et des lois à respecter comme dans toute société. »

Vidant rageusement son sac, elle se pencha sur le canapé pour trier ses affaires, des vêtements, une vieille paire de botte et une trousse de toilettes. Quelques autres effets personnels qui attirèrent d’avantage son attention que le reste. Refusant toujours de porter quelconque attention à Philippe, concentrée sur son petit manège qui servait plus à la calmer qu’autre chose.

« Cette île c’est Heartkiller. Tu n’avais pas tort, il y a quelque chose qui fait que vous vous échouez chez nous. Beaucoup meurent mais les survivants nous permettent de ne jamais manquer de nourriture. Ceux qui se font attrapés finissent esclave. Leur durée de vie va de quelques heures à quelques années pour les plus chanceux. Certains maîtres leur offre l’immortalité et ils deviennent des sortes de sous-vampires, ceux dont je t’ai parlé tout à l’heure. »

Elle récitait à merveille son texte, machinalement, comme un brave petit soldat. Ce qu’elle lui reprochait plus tôt, elle l’appliquait ici sans aucune hésitation. Elle ne lui devait rien après tout.

« Si tu es l’esclave de quelqu’un, tu deviens sa propriété et plus personne à part lui n’a le droit de te faire du mal. Sinon, les conséquences peuvent être terribles. A mon service, tu devras me permettre de me nourrir certes, mais tu seras libre de vivre ici sans qu’on vienne t’emmerder. Et je te l’ai déjà dit, je n’aime pas qu’on traine de trop dans mes pattes. Estime toi chanceux, la majorité des maîtres enferment leurs esclaves de jour comme de nuit, les exploitent jusqu’à la moelle et lorsqu’ils finissent par perdre la raison, les achèvent lentement pour qu’ils souffrent et paient chèrement leur faiblesse. »

Nina se redressa enfin, un peu d’argent à la main. Elle se retourna mais son visage ne reflétait plus rien, semblable à celui d’une statue de marbre.

« Tu bois de l’alcool ? Je vais aller voir du côté du bar s’ils ont encore quelque chose à manger. Un verre ça te fera pas de mal. »
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 19 Juil - 18:56

    Je me rendais compte que si ma tentative d'apaisement n'avait pas totalement fonctionné, l'inverse n'était pas vrai pour autant. Je me rendais compte bien sûr que tout n'était pas parfait, mais le regard de Nina se fit moins dur, moins sec et surtout, beaucoup moins empreint de brutalité. Je ne voulais pas qu'on soit potes, ni même enterrer la hache de guerre, en tous cas pas de manière honnête. Pour autant, je me rendais compte qu'il fallait que je joue l'apaisement puisque je risquais à chaque instant ma vie à côté des vampires en général et de celle qui me faisait face en particulier. Je ne savais pas du tout ce que mes paroles, dans lesquelles je mis toute la confiance la plus viscérale dont j'étais capable, avaient comme impact sur la nocturne rouge, mais elle aussi me regardait les yeux dans les yeux, l'air inébranlable et inéxorable... Mais pas tant que ça. Je crus déceler quelque chose dans son regard. Quoi ? Je n'en sais rien du tout. Pourtant, il fallait bien avouer que c'était là. De l'intérêt, de la nonchalance, de l'indifférence ? Je ne la connaissais pas, et au delà même de l'inconnue qu'elle était pour moi, je ne connaissais pas son espèce. Nous pouvions être aussi différents que le jour et la nuit sans même nous en rendre compte, bien au delà de l'apparence qui nous rapprochait. Et encore, même là... D'aussi près et à la lumière, je voyais que nous n'étions pas si semblables. Moins pâle que tout à l'heure, sa peau paraissait nettement plus blanche que la mienne, son regard plus aiguisé, et son corps tout entier transparaissait une force incroyable, prélude à des souffrances infinies. J'avais commencé à comprendre que si je voulais jouer avec Nina, il faudrait que je le fasse intelligemment, ou bien je servirais de cure dents en moins de deux minutes. C'est à ce moment précis que je vis la vampire détourner le regard, alors que je lui demandais si elle avait une famille. Etait ce une forme de désintérêt, ou est ce que j'avais touché une corde sensible ? Si c'était le cas, je tenais peut être une arme. Encore fallait il que j'apprenne à m'en servir... Elle garda le silence un bon moment, regardant ailleurs, tandis que je ne la quittais pas des yeux, l'analysant autant que faire se peut. Brutalement, la belle me poussa de côté, et je lâchais une exclamation de surprise sans avoir eu le temps de me retenir. Non mais quoi encore, quelle mouche la piquait ? Etait ce ça, son point faible ? Une solitude, à tel point que mon discours sur ma famille et mes questions sur la sienne la gênaient aussi ouvertement ? Il faudrait que je creuse la question. Subtilement, même si la subtilité n'était pas mon fort. Elle commença à farfouiller dans tout ce que son sac avait contenu. Ensuite, Nina me parla de cette île et des vampires qui la peuplaient. Son récit me paraissait tellement invraisemblable... Sans même m'en rendre compte, je m'étais appuyé sur le rebord du lavabo pour ne pas vaciller. Comment tout ceci était il seulement possible ?


    | Et quelles sont ces règles ? Et ton fameux maître, il se situe où dans cette hiérarchie? |


    Le nom de l'île ne me fit pas sourire, alors qu'il était tout bonnement ridicule si on essayait d'y penser calmement. Sauf que le problème, c'était que je n'étais pas calme, loin de là. J'étais tout ce qu'il y avait de plus fatigué et éreinté, que ce soit physiquement ou mentalement. Je ne raisonnais plus vraiment de manière claire, même si je m'y efforçais. J'étais interpellé par la suite de son récit. Quelque chose qui nous amenait à eux, vraiment ? Je me demandais justement à quoi tenait ma propre durée de vie, ou de sous vampires. Je continuais à la regarder fixement, même si elle me refusait cette marque de respect. Respectes ton son esclave dans la culture vampirique ? On dirait bien que non.


    | Et ma durée de vie s'élève à combien de temps exactement ? Tu comptes me saigner et me tuer ensuite... ? Quitte à avoir le choix, je préfère mourir que de devenir l'un de ces... Sous vampires, comme tu dis. Je suis très bien comme je suis, et je me voie mal changer. |


    Ton de la dérision, mais véritable sérieux derrière. Je ne voulais tout simplement pas en arriver là. Je ne voulais pas devenir un putain de vampire. Nina avait dit qu'à m'entendre on aurait pu dire que j'étais proche des siens, mais je n'étais pas d'accord. Je tuais parce que je le devais au nom d'une idée, d'un concept, au nom de valeurs. Eux tuaient parce qu'ils n'avaient pas le choix, mais d'après ce que j'en avais vu et compris, ils tuaient aussi parce que ça leur faisait plaisir. Que je sois bon dans le domaine du meurtre ne m'empêchait pas de regretter devoir tuer des gens pour calmer ceux qui en voulaient aux miens, que ce soit mon pays ou ma famille. Je le faisais parce que quelque part, je n'avais pas le choix, ce qui pouvait me rapprocher des vampires... Mais tout cela n'était que vaines paroles ; je n'étais pas un vampire, je n'étais pas comme eux, et je ne voulais pas le devenir. Secoué par ses paroles, je ne retenais pas encore l'ironie dans mon ton.


    | Je suis sauvé, alors, de t'avoir pour maîtresse! |


    Lorsque Nina se redressa, elle avait de l'argent dans la main, des billets. Et elle me demanda si je buvais. Un verre ne me ferait pas de mal... En fait, si j'allais aussi mal depuis quelques jours, c'était à cause de la sensation de manque. Je me forçais à rester stoïque, à résister à la tentation, mais mon corps s'emballa. Je soutenais toujours son regard, fermement. Pourtant à l'intérieur je me sentais fragile, plus que je ne l'avais jamais été... Mais je devais rester fort.


    | Va pour un verre... Si tu n'attends rien en retour. |
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Nina Stark
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 19 Juil - 21:24


Il fallait qu’elle se calme, qu’elle se reprenne et chasse ces souvenirs qui lui parasitaient la pensée. Un bon verre l’aiderait à se détendre, un de ces fameux cocktails qui savaient si bien lui retourner la tête après une sale nuit comme celle qu’elle vivait actuellement. Là, elle ne se sentait pas de lui répondre d’avantage, ni même de soutenir plus longtemps son regard aussi ferme que le sien. Elle était tombée sur une tête de mule, pire que tout ce qu’elle avait connu par le passé. Quelle plaie !

Et visiblement, elle n’était pas la seule à qui un verre ferait plaisir. Après tout ce qu’il avait vécu, il devait avoir envie de se noyer dans les bienfaits de l’alcool pour mieux s’endormir, imaginant qu’à son réveil, il se rendrait compte que tout cela n’était qu’un vilain cauchemar.

« Que devrais-je attendre en retour ? Ne sois pas bête. »

Sur le pas de la porte, prête à défaire le verrou, elle se stoppa net, jetant un bref regard à l’armoire dans le fond, qui elle le savait, contenait tout ce qu’il faudrait pour empêcher l’humain de lui filer entre les doigts. Pourtant elle renonça, se disant qu’une folie de plus ou de moins ne changerait plus grand-chose au dénouement de cette soirée de dingue.

« Il y a de quoi t’entraver sévèrement dans cette armoire. Mais… je sais que tu n’es pas assez stupide pour tenter de t’enfuir. De toute façon tu n’auras même pas le temps de t’allonger que je serai déjà de retour. Alors sois sage et je répondrai peut-être à cet assaut de questions. »

Dès qu’elle fut à l’extérieur, elle verrouilla tout de même la porte, juste au cas où, et s’y accola un instant, inspirant profondément. Elle se sentait plus ridicule que jamais d’avoir été tant retournée par cette rencontre, par les convictions d’un homme en plein désespoir, mais qui s’accrochait à la vie et à ses rêves comme les sangsues l’avaient fait à ses jambes.

Tel un esprit vagabond, elle traversa les couloirs à la vitesse de l’éclair avant d’être repérée bêtement par une danseuse, très soucieuse de n’être pas remarquée. Au bar, elle attrapa trois bonnes bouteilles, quelques saloperies à grignoter, et lança sauvagement ses billets au visage de la serveuse qui officiait ce soir et dont elle ne connaissait absolument pas l’identité. Par chance, ce n’était pas Logan, qui aurait aussitôt appelé Zéphyr pour lui annoncer la « bonne nouvelle » de son retour. Cela lui offrait un répit supplémentaire, quelques heures, peut-être même une journée. Faisant chemin arrière les bras chargés, elle eut du mal à enfiler la clé dans la serrure, s’y reprenant à plusieurs fois, grattouillant la porte pour parvenir à ses fins. Finalement, elle put s’engouffrer dans la pièce et jeter son butin sur le canapé, avant de refermer en toute hâte la seule porte qui les protégeait de ses semblables et du monde extérieur.

Soufflant un peu, elle jeta la bouteille de vodka à son hôte et s’empara des deux autres. Du sang dans l’une assurément, mais dans l’autre… le liquide translucide ne laissait pas deviner de quoi il s’agissait. L’odeur anisée dénuée de toute douceur donnait cependant un petit indice sur l’alcool enfermé à l’intérieur. Dans un grand verre à champagne, la Dame entreprit de faire son petit mélange favori, surveillant d’un œil aiguisé son invité.

« Installe toi seulement, tu as besoin d’un peu de repos. Et si tu as faim, tu prends. Même si je me doute que ce n’est pas un repas de roi que je te propose là. »

Humant l’odeur du mélange, elle y ajouta encore une pointe d’alcool avant de faire tourner habilement le liquide dans son verre. Le réceptacle n’était pas vraiment idéal, mais il ferait largement l’affaire pour ce soir.

« A notre pacte très cher. »

Ironique, elle leva son verre comme pour porter un toast et le goûta du bout des lèvres. Si délicate et raffinée. Plus sereine, ses bonnes manières reprenaient un peu le dessus sur la vulgarité dont elle savait aussi faire preuve. Mais tout ça manquait cruellement de tabac. S’installant confortablement dans l’assise, elle attrapa son paquet de cigarettes qui trainait et s’en alluma une, réfléchissant soigneusement aux mots qu’elle devait employer avec lui.

« Nos règles sont assez simples. Les plus forts commandent les plus faibles. L’île est dirigée par une famille à laquelle tu auras surement affaire si tu survis assez longtemps. Les Bridgestone. Ils sont si vieux et puissants qu’ils ne craignent rien ni personne. Ensuite il y a cette chère noblesse qui leur lèche les bottes la plupart du temps. Je te déconseille fortement de te frotter à eux, ils ne sont pas du genre commode, ni agréable à fréquenter. Pour le reste, ce sont des vampires comme moi, qui survivent plus ou moins par leur propre moyen. »

Toisant ses réactions, elle but quelques gorgées avant de reprendre ses explications.

« Le maître comme tu l’appelles est le propriétaire de cet endroit. Il fait partie de la noblesse. Sache qu’il n’est pas mon maître, je travaille simplement pour lui. Et pas comme putain, ne t’en déplaise. »

Après ça cependant, pas certain qu’elle ne finisse pas punie à danser presque nue sur la scène. Mais elle se garderait bien de donner ce genre de détails à Philippe pour qu’il la taquine encore d’avantage.

« Dernière chose. Je n’ai jamais transformé aucun humain et ça ne commencera pas avec toi. Rassuré ? »

Les yeux rivés au plafond, elle se détendait peu à peu sous les effets de son breuvage, veillant toutefois à ne pas risquer de perdre le contrôle en abusant de ses bienfaits. Elle ne voulait pas tenter d’avantage le diable ce soir. En pleine ivresse, elle serait assez vulnérable pour qu’il en profite pour filer, ou pire encore la tuer. S’il en avait l’occasion, il n’hésiterait pas à frapper. Et elle savait de source sûre qu’il ne ferait montre d’aucune hésitation.

« Ai-je correctement répondu à tes interrogations ou y a-t-il d'autres choses qui te turlupinent ? Autre que le fait d'avoir été réduit à l'état d'esclave par une sale mégère de mon acabit. »
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 19 Juil - 22:38

    Je haussais les épaules face à l'insulte déguisée de la vampire. Je ne savais toujours pas réellement sur quel pied danser avec elle, qu'elle m'en fasse le reproche était injuste mais je comptais bien faire avec. Je n'étais plus un gosse et les insultes ou les remontrances glissaient sur moi comme du savon. J'avais appris depuis bien longtemps à ne plus me laisser toucher par les dires des gens. Après tout, quand on est militaire on est forcé de se blinder, sans compter que les brimades commencent très tôt, dès l'école, et ne s'arrêtent jamais ensuite. Je me fichais donc de ce qu'on pouvait me dire ; l'avis des autres ne comptait pas pour grand chose. La vampire se préparait à sortir pour nous ramener à boire. Cette idée seule me paraissait complètement incongrue dans le genre, boire un verre accompagné d'une vampire... C'était inconcevable. Leur existence même l'était, alors fraternisé et s'ennivrer en compagnie aussi mortelle ? Ce n'était peut être pas la meilleure idée que nous avions eu. Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, la main posée sur la poignée, elle se retourna sur la grande armoire et s'adressa à moi. Je me demandais alors ce que faisaient des outils à entraver dans une armoire dans une chambre.. Jusqu'à ce que je me maudisse pour tout ce manque de sommeil qui m'avait démoli le cerveau. Si cet endroit était voué à l'amusement, quelques menus outils pouvaient y contribuer... Je n'en savais rien. Je retenais la mise en garde, et réfléchissais à toute vitesse aux possibilités. Si je m'enfuyais, je recouvrais ma liberté. Mais pour combien de temps, sachant que j'étais dans un lieu de plaisirs vampiriques, et que j'étais peut être en plein milieu d'une ville ou d'une communauté qui, comme me l'avait dit Nina, me ferait la peau s'ils en avaient l'occasion ? Non, je ne pouvais pas partir, même si je le voulais. Les choses iraient forcément en se gâtant, et j'étais déjà bien suffisamment dans la merde sans en rajouter. Je fis alors ce que je faisais de mieux. J'obéissais aux directives.


    | Je reste là. Tu vas tellement me manquer... |


    nina partit, me laissant seul. Je me sentais bête et stupide dans ce peignoir, mais qu'est ce que je pouvais mettre d'autre ? Rien a priori. Je ne savais pas si je pouvais regarder au contenu des armoires. Et puis, j'étais fatigué. Fatigué de beaucoup de choses. Alors, je fis ce qu'il y avait de mieux à faire. Je m'assis sur le lit, mettant les oreillers contre mon dos pour me reposer en position mi assise, mi allongée. J'étais bien, là, mais je commençais déjà à m'endormir, soumis comme je l'étais à tant de pressions et de privations qui m'avaient considérablement affaibli, même si les choses allaient mieux depuis que j'avais ingurgité le sang de la vampire. Comme quoi, tout est assez paradoxal, n'est ce pas ? Je commençais à fermer les yeux, profitant de ces quelques instants de calme. Je ne savais pas combien de temps cela allait durer, il fallait que j'économise mes forces sous peine de ne plus être capable de rien, ni d'aider ma femme et mon fils, ni de survivre à ma maîtresse. Je savais pour autant que ce repos était éphémère... Ce que le destin me confirma lorsque Nina fit son entrée dans la pièce ; j'entendis distinctement le loquet du verrou. Ainsi, elle n'avait pas confiance en moi ? Ce n'était pas une surprise, mais je notais qu'elle ne faisait pas forcément ce qu'elle disait. Utile à l'avenir, si l'envie lui prenait de me tester à nouveau, ce dont je ne doutais pas un seul instant. Nina fit finalement son entrée, galérant visiblement avec tout ce qu'elle portait. J'attrapais la bouteille de vodka au vol, conscient que c'était une mauvaise idée de boire en étant sous alimenté et fatigué. Pourtant, je n'avais pas trop le choix. Cela ne m'empêcha pas le moins du monde de débouchonner la bouteille, et d'en sentir l'odeur âcre. Je remarquais le petit manège de Nina, qui distillait son sang dans l'alcool. Visiblement, j'étais pas seul à désirer un bon gros shoot. Je regardais ensuite les merdes qu'elle avait trouvé à manger. Des sandwichs pré-emballés. Nourriture pour humains, pour les caler et leur faire reconstituer leur sang, sans se ruiner en frais coûteux. Génial... J'espérais qu'il ne s'agissait pas de l'ordinaire ici. Pourtant, je tirais vers moi l'un des paquets pour l'ouvrir. Quand Nina porta son toast, je levais ma bouteille d'abord sans un mot, et engloutit une légère gorgée.


    | Je suppose que je dois te remercier, pour tout ça. Alors... Merci. |


    Après, on ne dira pas que je ne fais aucun effort, ce serait totalement faux ! Je reposais la bouteille fermée pour attaquer le premier sandwich, que j'engloutis goûlument sans la moindre retenue, cela m'importait peu. J'en mettais un peu partout dans ma précipitation, mais c'était la première vraie nourriture en trois jours. Alors, imaginez un peu... Je déglutissais mes grandes bouchées, et je me sentais déjà mieux avec le ventre ne serait ce qu'un peu rempli. Après avoir terminé le premier sandwich, je reprenais une gorgée de vodka. Manger un bout de sandwich n'était pas suffisant, et je sentais déjà les premiers effets de l'alcool. Foutu naufrage qui m'avait foutu en l'air. J'écoutais Nina du coup, faisant une pause entre deux sandwichs et entre deux gorgées. Bridgestone, plus fort, nobles, survie. Des choses que je comprenais, même si la tête commençait à me tourner. Je me permettais un sourire lorsqu'elle remit le « putain » sur la table.


    | D'accord, je vois. Je ne dois pas faire de vagues si je veux survivre. Ca m'a l'air correct, vraiment. Ce ne sera pas tellement différent de la survie tout seul dans la jungle avec tout l'environnement qui essaie de me tuer, somme toute. |


    Un peu de sarcasme ne fait jamais de mal.


    | Rassuré. |


    Devais je me fier à sa parole ? Rien n'était moins sûr.


    | Pour l'instant ça va. Ah non. En fait, si ici c'est pas chez toi mais chez ton maître... Ou est ce qu'on va crécher ? Et tu m'as dit que tu me prendrais mon sang, et que je devrais faire ce que tu me dis. Mais j'imagine qu'il va falloir m'occuper, toute la journée... Vos humains font quoi, ils font le ménage? |
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 19 Juil - 23:50

Affalée sur le canapé, elle observa le crève-la-faim se nourrir avec plus d’avidité qu’elle n’en n’avait jamais eu elle-même. Le voir boire comme un pochtron à même la bouteille parvint presque à lui décrocher un bref sourire, d’ailleurs. Elle ne s’était pas totalement trompée sur ses besoins. Tous les humains avaient leurs points communs. S’en était presque rassurant. Même si elle ne parvenait pas vraiment à le comprendre ni à anticiper ses réactions, il restait quelques points fixes auxquels elle pourrait se raccrocher. Et avec le temps, elle finirait par découvrir toute l’étendue de ses faiblesses et surtout comment s’en servir.

« Il y a des verres hein, à moins que tu ne comptes siffler toute la bouteille ce soir comme un vieil alcoolique en manque… »

A ce rythme-là, il finirait en coma éthylique sans même qu’elle n’ait à le forcer.

« L’abus d’alcool est mauvais pour votre santé très cher. »

Attrapant un des sandwichs encore emballés, elle se leva, son verre dans l’autre main, la clope à moitié consumée entre ses lèvres, et vint s’installer au bord du lit. Elle ne lui retira pas la bouteille  malgré sa remarque d'ailleurs.

« Quand tu en auras marre de ressembler à l’une des danseuses du club, sache que je t’autorise à remplacer ce peignoir ridicule par les draps. De toute façon tu leur as déjà fait leur fête, ça ne pourrait pas être pire. »

Lui agitant la bouffe sous le nez, elle finit par la lui ficher entre les mains. Qu’il mange, reprenne des forces, car il en aurait bientôt besoin. Surement que Zéphyr le malmènerait pour tester ses limites, son endurance et sa fiabilité. Ou plutôt sa capacité à obéir sans poser de question. Ça ne la dérangeait pas qu’il se montre impoli avec elle, mais le boss n’était pas de ce genre-là et le dernier esclave qu’elle avait ramené au club avait été rejoindre la fosse commune sans plus de cérémonial.

Et en attendant ? Allaient-ils rester ici ? Elle n’avait pas vraiment l’intention de lui montrer l’endroit où elle comptait se réfugier pour dormir, et lui laisser ainsi toute la journée pour l’empaler proprement. Et puis quoi encore… la journée au fond, il pourrait faire ce qu’il voudrait, de toute manière, les vampires ne trainaient pas en ville et donc ne risquaient pas de le tuer ou de le capturer. Il pourrait même chercher sa famille si ça lui chantait. Il risquait cependant de chercher longtemps avant que l’océan ne recrache leurs corps sur la plage.

« Ce n’est pas mon maître… je ne vais pas te le répéter cent fois. Et ne compte pas sur le fait que je te montre l’endroit où je vis. Tu n’es pas assez con pour ne pas en profiter et essayer de me nuire. »

Finissant son verre d’une traite, elle le posa à même le sol en attendant de pouvoir le remplir à nouveau.

« Je te prendrai une chambre dans une auberge pas trop dégueu. La journée, tu ne risques rien, tu ne croiseras pas un seul vampire, tu pourras faire ce qui te plait. Et le soir, je viendrai te chercher avant de prendre mon service au bar. Tu traineras dans le coin, que je garde un œil sur toi, et quand j’aurai terminé le travail, on se fera une petite séance en tête à tête, de celles que tu aimes tant. »

Chacun garderait une certaine forme de liberté. Et ça lui convenait parfaitement. Après, restait à savoir ce que Zéphyre comptait faire des humains qu’il recrutait. S’il décidait de s’approprier Philippe, Nina n’aurait rien à y redire, que ce soit pour s’en servir comme poche à sang, comme larbin ou dieu sait quoi. Quand le boss avait une idée, ce n’était jamais de très bon augure pour les éphémères qui le servaient.

« Après si tu insistes pour faire le ménage, y a toujours moyen de te faire récurer les chiottes du club. »

Elle était presque fière de sa plaisanterie pourrie. Décidément, son humour ne devait pas être à la portée de tout le monde. Et après elle s’étonnait que ses collègues la tiennent pour une folle européenne aux traditions douteuses.

« Reste que… si le patron a d’autres projets pour toi et m’interdit de te garder, il faudra lui obéir… ou mourir. Et lui n’est pas du genre à négocier une contrepartie, tu vois le genre ? »

Ce que noble veut, noble l’obtient. Et même s’il savait parfois se montrer clément et sympathique, il se comportait la plupart du temps comme un sale dominateur et manipulateur. Pourvu que sa danseuse l’ait comblé, il serait d’humeur plus enjouée, moins grognon, plus enclin à accepter des faveurs à sa petite Nina après en avoir reçu un maximum de la belle blonde.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyJeu 25 Juil - 12:14

    Mon estomac, pourtant en train de se remplir, était douloureux. Je sentais comme des bulles à l'intérieur, des bulles d'acidité qui éclataient à chaque gorgée d'alcool ou à chaque bouchée de sandwich. J'en vins à me poser la question ; devais je ou non accepter cette nourriture et cette bouteille ? Et si c'était empoisonné ? Et si la vampire voulait me faire faire des choses en étant drogué, ou prenait un malin plaisir à tuer par le poison ? Je n'en savais rien, et ça n'avait rien de rassurant. La pauvrette aurait été humaine, j'aurais sans doute pu dire que ce ne serait pas dans son intention. Après tout, on ne faisait pas de quelqu'un son esclave juste pour le plaisir de l'empoisonner, si ? Non, c'était irrationnel et complètement illogique. Pour autant, elle était vampire, et ne raisonnait probablement pas un seul instant comme nous le faisions nous autres humains. Peut être s'ennuyait elle tellement de son immortalité que son plaisir était de torturer les humains, ou de les assassiner en restant proches d'eux ? Les motivations propres même des plus grands tueurs en série ne sont pas toujours aussi aisément identifiables qu'on se plait à le penser. Je ne savais donc pas quoi en penser. La part la plus faible de mon être, celle qui était soumise à l'alcool et qui était qui plus est désespérée, me soufflait au creux de mon âme qu'il fallait que je succombe, que même si j'en mourrais, ce n'était pas grave, que si Nina avait raison et que ma famille était morte, je ferais tout aussi bien de m'épargner la peine d'une lente agonie dans la servitude. Mieux valait partir en beauté, j'en étais persuadé, ou plutôt cette partie de moi même m'en persuadait. Je jetais un regard noir à la vampire, gardant la bouteille à portée de main. L'opportunité de la briser pour me servir d'un tesson comme d'une arme m'effleurait de plus en plus l'esprit...


    | QU'est ce que ça peut te foutre ? Tu me l'as donnée, non? |


    Et paf ! Ca c'est fait, mais faut pas me faire chier quand je cède aux pulsions de mon corps, et je sais d'autant moins y résister avec l'abaissement de toutes mes défenses consécutives aux probèmes endurés depuis que j'avais commis mon crime en Afghanistan. Le désordre de ma carrière, la fin presque programmée de mon mariage... Il fallait reconnaître que j'étais psychologiquement beaucoup moins solide qu'auparavant alors que les deux constantes de mon existence, le boulot et la famille, étaient foutues en l'air. Je savais bien que rien n'était jamais irréversible, mais ces différents évènements m'avaient pourtant foutu un coup certain au moral. Quand Nina vint près de moi, elle ne me retira pas ma bouteille, pas plus qu'elle ne me fit d'autres remarques. Je retirais selon ses paroles mon vêtement de plus sommaires, pour me foutre sous le drap, tout nu mais propre. Et aussi, plus serein. L'alcool faisait son petit effet malgré mes maux de ventre. J'éloignais la bouteille de la portée de mon bras pour m'éviter de la finir et d'être malade, consolant ma petite faiblesse en m'indiquant mentalement que rien ne m'empêcherait de la vider quand ça irait mieux physiquement parlant, quand je serais un peu plus reposé et dispo.


    | Si. Un mort vivant sous ces draps, et là ce serait vraiment une catastrophe. |


    J'avais tenté de faire un peu d'humour, sans me douter le moins du monde de l'accueil que recevrait ma tentative. Peu importait de toute manière, l'alcool abaissant mes inhibitions, je ne me rendais plus vraiment compte de la gravité de mes paroles et la conséquence probablement mortelle de celles ci. Je devais prendre garde, mais le faire et m'en rendre simplement compte étaient deux choses différentes. Nina me dit alors que l'homme qu'elle servait n'était pas son maître ; elle devait donc être une espèce d'employée en dehors du circuit hiérarchique, un électron libre compétent mais sans aucune importance statutaire. Pouvait elle vraiment m'aider pour Solveig et Jean ? Je n'en savais rien, et j'avais de plus en plus de doutes. Je renonçais pourtant à me laisser abattre, il ne fallait pas. M'exposant la suite, Nina m'expliqua où j'irais et ce que je ferais. L'alcool me fit poser ma question plus rapidement que je ne l'aurais voulu.


    | Serais je libre de poursuivre mes recherches, pendant le temps où tu « dormiras » ? Et ces petites « séances » de don de sang, tu comptes le faire tous les jours ? Parce qu'un être humain dure pas longtemps avec autant de saignées. |


    Ma bêtise née de mon éthylisme occultait la vérité ; elle n'avait pas forcément besoin de moi très longtemps, peut être que le long terme me verrait remplacé depuis longtemps par un autre esclave, c'était comme ça que les vampires du coin semblaient fonctionner. Je mimais un éclat de rire lorsqu'elle me dit qu'elle pouvait quand même me faire récurrer les chiottes. Hilarante, vraiment, j'étais tombée sur une vraie marrante y'avait pas à dire ! C'est alors qu'elle me parla de son maître. Je me fis plus incisif.


    | Si ça arrive, je ferais ce que j'aurais à faire. Et toi aussi. Sinon, je jure que je trouverais le moyen de te tuer. |
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyJeu 25 Juil - 17:38

L’alcool commençait à distiller ses effets et tant elle que l’humain semblaient se détendre un minimum après ces quelques heures éprouvantes. Enfin surtout pour lui. Pour sa part, la nuit avait plutôt bien commencée et elle se réjouissait sincèrement de voir où tout cela la mènerait. L’inconnu la stimulait, ce goût du risque dont elle ne pouvait se défaire. Un suspens palpitant qui lui donnait comme une sensation de vie. Plus elle s’ennuyait, plus elle poussait le jeu. Loin très loin, jusqu’à s’y brûler méchamment les doigts. Et ça ne l’empêchait jamais de recommencer à l’infini.

D’un petit geste nonchalant de la main, elle lui fit signe de se pousser pour qu’elle puisse s’installer, le lit étant largement assez grand pour deux, voire trois, vu son emploi habituel. S’allongeant sans attendre, après avoir attrapé son paquet de clopes tout de même, elle resta cependant sur la couverture, évitant de se glisser contre lui sous les draps, se parant à présent de cette fausse pudeur protectrice que même l’alcool ne parviendrait pas à annihiler. Elle n’était plus sur son terrain et ne souhaitait pas être surprise ainsi par quelqu’un du club, après tous les sermons qu’elle avait pu faire à ce cher Zéphyr. Et puis, elle n’aspirait réellement qu’à un peu de détente et de confort. Après un bon repas, une cigarette et un verre d’absinthe sous un le ciel étoilé était ce qu’elle préférait. Elle se contenterait des deux premiers pour cette fois, scrutant tout de même le plafond afin de rassembler ses pensées en un ensemble à peu près cohérent.

« Garde ta bouteille si ça te chante, même imbibé de vodka jusqu’au dernier globule rouge, je boirai ton sang demain. »

Franchement plus très encline à s’emporter, elle ne réagit même pas à la pseudo agressivité de Philippe, se contentant d’allumer son petit antistress préféré. A quoi bon ? Qu’il se fatigue s’il en avait encore la force, ce dont elle doutait très franchement. Elle fut très vite confortée dans son choix de passivité quand elle sentit qu’il essayait vainement de faire de l’humour. Un point commun supplémentaire. Ils étaient vraiment mauvais en ce qui concernait les bonnes blagues. Cette seule idée lui décrocha un petit sourire, plus que les plaisanteries en elles-mêmes. Puis vint le temps des questions. Il n’en démordait pas et était toujours aussi obnubilé par sa famille. Dans un moment pareil, comment pouvait-il encore y penser ? Elle sentait que plus que le faite d’être saigné, c’était sa liberté de mouvement et sa capacité à en profiter qui l’inquiétait.

« Tu pourrais tenter de franchir l’océan avec une barque faite de trois planches de bois pourries que je n’en ai rien à foutre. Cherche-les si ça te chante, mais ne t’attend surtout pas à un miracle. Et puis ça m’économisera du travail si tu te charges d’explorer l’île à ma place. »

Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire qu’il les cherche ? Grand bien lui fasse, cela ne le mènerait jamais à rien. Et quand bien même, ce n’était pas un humain seul et affaibli qui les sortiraient de cet enfer. L’île ne laissait jamais repartir ses captifs, offrant pouvoir et protection à ses seuls enfants chéris. Et les mortels ne faisaient pas partis du lot.

« Et rassure toi, je n’ai pas besoin de me nourrir tous les soirs comme je l’ai fait tout à l’heure. Cela dépendra de beaucoup de choses, mais je veillerai à ce que tu survives aussi longtemps que possible. Puis, ça ne m’empêchera pas de m’accorder parfois quelques extras. Au risque de te décevoir, tu n’auras pas l’exclusivité de mes canines. J’aime les sensations grisantes que me procure une bonne traque à travers la jungle. »

Reprenant un peu de sérieux, elle avait cependant gardé ce ton calme et détaché qui contrastait définitivement avec son propos, rendu cependant des plus convaincant grâce à cette lueur d’animal sauvage qui brillait dans ses yeux, comme un fauve repensant à quelques exploits de chasse mémorables.

« Ta hargne et ta foi me surprendront toujours et j’espère sincèrement qu’elle perdureront longtemps. J’aime quand le jeu est plus intense et dangereux. Cependant, explique-moi comment tu penses parvenir à me tuer alors que certains en rêve depuis des siècles sans y parvenir ? Et surtout qu’est-ce que ça t’apportera ? Ta liberté tu l’as perdu le jour où tu es monté sur ce bateau de croisière. Et ma mort n’y changera rien. »

Le fixant de ses yeux bruns parsemés d’éclats de bleu, elle affichait un de ces sales petits sourires en coin qui mettaient toujours en rage ses interlocuteurs.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyVen 26 Juil - 20:18

    Lorsque Nina me fit un geste pour me signifier que je prenais trop de place, je me décalais sur le côté. Je ne voulais pas encore endurer sa colère, pas maintenant que j'étais alcoolisé. Je ne voulais surtout pas continuer à souffrir, même si je ne l'avouerais probablement jamais à quiconque. J'en avais assez de ressentir de la douleur, qu'elle soit physique ou psychologique. Je n'aspirais plus qu'à un repos, un long repos... Qu'il m'était absolument impossible d'atteindre tant que je n'aurais pas retrouvé ma femme et mon fils... Ou au moins, et cela me faisait mal de l'avouer, jusqu'à ce que je retrouve au moins mon fils. Les choses n'étaient plus comme avant avec Solveig ; c'est bien simple, nous nous aimions mais sans être capable de l'assumer, pas avec tout le passif que nous avions accumulé ensemble. Qu'elle me trompe avait été la goutte d'eau, et nos efforts par la suite n'avaient pas intègralement suffit à nous lier à nouveau. Loin de là, même. Elle avait découvert ma dépendance à l'alcool et ce profond mal être que je ressentais, et la découverte de ma vraie nature lui avait fait poser sur moi un tout nouveau regard, dont je n'étais pas certain qu'il lui plaise. Il fallait bien avouer que d'un mari dévoué, j'étais passé à un connard furax qui en avait gros sur la patate. Tu m'étonnes qu'elle n'avait pas forcément bien vécu la transition... Mais quand même. Je ne l'avais jamais trompée, moi. Et je m'étais promis de ne jamais le faire, même si les circonstances n'étaient plus les mêmes. Aujourd'hui, je n'étais plus sûr de rien. Ou plutôt si. D'une chose, d'une seule et unique absolue. Mon fils. Ma seule certitude. Lui pour qui je me battrais toujours jusqu'au bout, alors qu'avec Solveig, les choses étaient plus... Compliquées. Je remarquais la distance à laquelle se mit Nina, et je ne pu retenir la réflexion narquoise qui suivit.


    | Y'a plus de chances que ce soit toi qui me mange que l'inverse, tu sais! |


    C'était assez morbide comme ironie, mais je m'en fichais. J'étais là, l'estomac qui se remplissait avec le sensation d'ivresse qui accompagnait cet état de fait, plus l'effet de l'alcool qui décuplait les premiers effets. Je me taisais par contre, quand elle me dit qu'elle boirait de toute façon mon sang dès le lendemain. Super. J'allais devenir comme une station essence. Tu viens, tu siphonnes, et tu t'en fous de ce qu'il y a derrière. Super, j'allais finir ma vie en sandwich en vampire. Je n'étais pas du tout d'accord avec ce destin mais que pouvais je y faire dans l'immédiat ? Pour le reste, la vampire était directe, me disant de but en blanc qu'elle se contrefichait de savoir ce que j'allais faire. En fait, je n'étais réellement qu'un garde manger vivant. Je ne savais pas si je devais en être rassuré ou non. Je laissais couler ; que pouvais je dire de plus à cette vampire ? Elle ne comprenait pas ce qui m'habitait à cet instant précis pas plus qu'elle ne comprenait la réalité de sentiments humains. Cela devait faire trop longtemps qu'elle était devenue une saloperie de bête à crocs... Si seulement elle l'avait jamais été, je ne connaissais rien aux vampires. Tout comme je ne savais pas quoi répondre à ses paroles suivantes d'ailleurs, sur le fait que je n'aurais pas l'exclusivité de ses canines et qu'elle continuerait de chasser l'humain. J'en étais soulagé, assez étrangement. Je sortais alors la seule chose qui me venait à l'esprit.


    | euh... Merci ? Ouais, merci. J'imagine que je kifferais pas des masses que tu me suces le sang tout le temps, et ça comprometterait mon utilité à long terme. J'imagine. J'en sais rien. Je m'en fou. |


    Je me penchais derrière Nina pour reprendre la bouteille de vodka. Et faisant fi de ma précédente bonne résolution, j'en buvais une nouvelle gorgée. Son sourire me fit enrager, et je ravalais une gorgée. Mes yeux devenaient rougis par l'abus d'alcool, mais je m'en fichais. Tout ce que je voulais, c'était la cogner. Pourtant, en soufflant un bon coup, je parvins à me reprendre totalement in extremis.


    | Parce que tout ceci n'est qu'un jeu ? Si oui, c'est quoi les règles ? J'essaie de te tuer, je rate, tu me cognes ? Je suis un soldat. Je ne m'amuse pas. Mon boulot, ma vocation c'est de tuer. Pas d'entretenir des esclaves pour me nourrir. Saches que je n'essaierais jamais plus de te tuer avant d'être persuadé d'y arriver. Et même si je ne recouvre pas la liberté, ce sera toujours ça de pris. Ce n'est pas un jeu. Un jeu a forcément un but, un enjeu. Ca n'en est pas un. Moi dans l'histoire, je ne gagne rien. Tu n'as pas vraiment l'intention de m'aider, hein? |


    Ouais, l'alcool me fait encore plus con que je ne suis. Par ici la palme...
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptySam 27 Juil - 0:09


La claque avait été sur le point de partir, pourtant, la main levée au-dessus du visage de Philippe retomba au dernier moment, pour venir caresser délicatement cette joue légèrement rosie par l’ivresse.

« Même si tu ne peux l’accepter, tu es entré dans le jeu. Vois comme tu me provoques sans cesse. Tu testes mes limites, me pousse dans mes retranchements pour que je te violente. A moins que tu ne sois juste totalement masochiste. Tu aimes souffrir ? Ou si je te frappais cela te conforterait-il dans l’idée que je suis un monstre sans âme qui se joue de toi ? »

C’était elle qui fixerait les règles et elle refusait de se laisser mener par le bout du nez par un sale garnement comme lui. Pour avoir le dessus, elle avait compris que parfois il ne fallait pas dominer le corps, mais s’occuper de l’esprit. Malheureusement cela prenait plus de temps sans pour autant être plus efficace. Elle sentait pourtant qu’elle n’arriverait jamais à rien avec lui en abusant de sa force. Il était déjà si faible, ce ne serait même pas drôle de le voir subir, incapable de rendre le moindre coup. Pas cette fois en tout cas.

« Je n’ai pas l’habitude d’entretenir des esclaves pour me nourrir. Je n’ai pas besoin de ça. Mais tu m’amuses, sinon tu serais déjà six pieds sous terre et ça tu l’as très bien compris. Alors ne fais pas ta vierge effarouchée et assume. La vie est un jeu qui conduit obligatoirement à la mort. Par chance, je ne risque pas de perdre de sitôt. Et toi, tu as gagné un sursis non négligeable ce soir. »

Retirant sa main, elle lui piqua la bouteille de vodka, lui l’arrachant des mains, et but une brève gorgée qui lui déchira l’œsophage. Elle ne faisait jamais ça, jamais sans le mélanger à un peu de sang. Mais parfois, se rappeler qu’elle n’était pas qu’une enveloppe animée sans âme la réconfortait. Elle vivait, d’une manière très particulière, mais tout de même. Le goût âpre de l’alcool encore sur la langue, elle n’avait qu’une envie, planté ses crocs dans la gorge de sa poche à sang sur pattes, juste pour déguster ce cocktail enivrant qui aurait tôt fait de lui monter à la tête. Mais il était trop faible, trop vide. Elle le tuerait et le jeu se terminerait prématurément.

« Comment veux-tu que ce jeu ait un but, une finalité, alors que mon existence ne connaîtra jamais de fin. Tue moi, si tu en as l’occasion. Délivre-moi de cet infini. Tu verras que je risque même d’apprécier ça. Mais rappelle-toi que les seuls gagnants dans l’histoire seront les vermiceaux qui se délecteront de nos carcasses. »

Sarcastique, défaitiste mais tellement réaliste. Elle s’était faite depuis longtemps à l’idée que viendrait le jour où un être qu’elle sous-estimerait parviendrait à se défaire d’elle, à abréger cette vie éternelle qui n’en finissait plus. Alors elle en profitait tant que faire se peut, même si parfois, il lui arrivait de se demander quand viendrait enfin ce jour bénit. Et ce soir-là en faisait partie. Peut-être que l’ivresse la rendait triste, si quand bien même elle aurait été capable de ressentir de véritables émotions. Chez elle, c’était différent. Tellement loin de ces émotions humaines auxquelles elle était sans cesse confrontée.

Alors elle l’étudierait, apprendrait et finirait par comprendre. Elle le tenait enfin son but, mais se refusait à le lui avouer, de peur qu’il ne soit pas totalement vrai avec elle, qu’il use d’artifices comme l’hypocrisie, le mensonge et d’autres joyeusetés du genre.

« Je les trouverai. Et si je peux quelque chose pour améliorer leur sort, je le ferais. Pour te prouver que je n’ai qu’une parole et que ta loyauté n’a pas été offerte à la première pétasse vampire venue. J’ai des défauts, mais aussi des qualités, même si ça doit te paraître tout à fait fantaisiste. »

Elle lui tendit la bouteille pour la lui rendre. A ce rythme, le précieux liquide serait épuisé avant la fin de la nuit. Fort heureusement, il restait encore l’absinthe. Convaincue qu’il serait beaucoup moins motivé à aller vadrouiller si elle l’empêchait de dormir, elle le garderait ici autant que possible, au moins jusqu’au retour du boss. Et plus elle pensait à le protéger des monstres comme elle qui rôdaient dehors, plus elle se maudissait de ne pas l’avoir achevé dans la forêt.

Pourvu que son sujet d’étude ne la corrompe pas, ni ne la contamine de ces sentiments qui faisaient des plus forts, de pitoyables larves baveuses de niaiseries.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptySam 27 Juil - 16:41

    Je me crispais en attente de l'inévitable coup dans la gueule que je n'allais pas manquer de prendre. Je me crispais donc, tendant mon corps tout entier, mes muscles, mes articulations... Mais Nina retint son coup, et finit par venir me caresser la joue. Ce contact, comme tous les autres avec elle, était particulièrement déplaisant, c'était un fait. Mais pas déplaisant parce qu'il n'était pas... Bien. Ses mains étaient douces, froides. Des mains de femme. Cela me destabilisait de me faire toucher par une femme autre que Solveig, même sans rien parler de sexuel. Je n'avais tout simplement pas l'habitude de ce genre de choses. Ce qu'elle m'expliqua continua de me destabiliser, et encore, le mot était assez faible. Je la poussais vraiment dans ses retranchements pour la pousser à la violence ? Je n'en savais rien. C'était possible, mais pas pour les raisons qu'elle imaginait. Une partie de moi même, assez violemment auto destructrice, souhaitait en finir avec mon fardeau et retrouver une paix que j'avais perdue depuis bien longtemps. Ou alors, c'était peut être pour entretenir le fossé entre elle et moi, comme elle semblait le supposer. Peut être bien, oui. Plus je la verrais comme une source d'oppression et plus j'étais certain de vivre longtemps. Ne pas accorder sa confiance, faire en sorte que les choses changent. Que je reste constamment sur mes gardes, prêt à parer à toute éventualité. Il fallait que je n'accorde pas la moindre once de confiance à qui que ce soit. Je soutenais son regard, ma belliquosité disparaissant un moment pour laisser place à un profond dénuement. Je me sentais seul, vide, inutile. Je n'étais pas à ma place ici, pourtant il semblait que je doive l'affronter cette fois encore. Et encore. Ca ne s'arrêterait probablement jamais, Nina avait été très claire sur ce point. Je ne paniquais pas à cette idée, mais je me sentais terriblement esseulé dans ce destin que j'avais choisi par dépit... je l'avais pourtant choisi, et je devais être à la hauteur si cela signifiait garantir la vie de mes proches.


    | Peut être bien. De toute façon, tu dois être quoi pour moi, si tu n'es pas ça? |


    Oui parce que je voyais mal comment affronter la situation en la considérant autrement que comme une garce finie. Je n'en savais rien. Peut être devais je affronter la vérité, la réalité de ma reddition, et enterrer la hache de guerre une bonne fois pour toutes. Impossible de s'y résoudre, pourtant. Il me reste un peu de conscience, et les réminiscences de ma personnalité font en sorte que je tienne encore un peu le coup. Il fallait bien que je continue dans cette voie, sinon s'en serait fini de moi. Je ne sais pas si ses paroles suivantes avaient pour vocation à être rassurantes. Si c'était le cas, elle se trompait, cela ne me rassurait pas. Elle me considérait comme un jouet, même pas comme de la nourriture. C'est bien connu, quand un jouet est cassé on le jette, on ne l'entretient pas... Contrairement à une source de nutriments.


    | Je ne vois pas trop à quel genre de jeu tu veux qu'on joue. Après tout, si on continue comme ça, tu me tueras très vite. Et ça m'arrangerait pas, tu vois? |


    Les perspectives d'avenir que je partageais avec la vampire paraissaient bien sombres. Etais je condamné pour longtemps à la divertir en m'opposant à elle, ce qui mettait ma vie dans la balance à chaque fois ? J'espérais bien que non, ce n'était pas moi qui aurait envie de ça, loin de là. Je devais trouver une alternative, un autre moyen de revêtir quelque intérêt ou importance aux yeux de ma prédatrice. Elle ne me regardait pas en tant qu'esclave sexuel, pas plus qu'elle ne voulait que je m'occupe de l'entretien de son rythme de vie. Quoi faire, alors ? Je ne répondais pas à ses paroles ; je ne voulais pas m'imaginer mort ici et tout seul, pas en tous cas avant que ma famille ne soit en sécurité. Il fallait donc que je trouve quelque chose. Jouer les espions ? Les fantômes, en parfaits soldats de reconnaissance, sont plutôt doués pour suivre, espionner, traquer. Je pouvais forcément avoir une autre utilité que celle qui était la mienne actuellement, et qui n'impliquait pas ma mort à brèche échéance. Bizarrement, je fus... Touché, par ses paroles suivantes. Je sentais qu'elle disait la vérité, même si je ne voulais toujours pas vraiment y croire. Je l'étudiais un instant.


    | Et moi, je respecterais ma part du marché. Je te servirais. Même si j'ai rien compris à ce que dans le fond, tu attends vraiment de moi. Je pense que t'es seule, en fait. T'as l'air aussi paumée que moi ici. Explorer l'île ? Tu ne la connais pas, ou peu, et tu ne connais personne. M'avoir près de toi, c'est t'assurer que quelqu'un sera là pour t'écouter, pour passer tes pulsions, et pour t'aider. Tu fais quoi comme boulot, ici ? Pour ce fameux vampire dont tu m'as parlé ? Et que serais je amené à faire, si jamais je ne suis plus tien mais sien? |
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptySam 27 Juil - 18:18

| Peut être bien. De toute façon, tu dois être quoi pour moi, si tu n'es pas ça? |

« Effectivement. Très bonne question… Fais preuve d’un peu d’imagination ? »

Que répondre d’autre ? Elle était bien un monstre, elle se servait de lui, son existence se résumait simplement à ça. Elle n’était plus vraiment d’humeur à le contredire. L’alcool commençait à lentement annihiler ses sens, à endormir sa méfiance et attiser ce feu qui lui brûlait parfois les entrailles, dont elle ne parvenait jamais à trouver la source, ni l’étincelle qui le faisait s’embraser. Les yeux rivés au plafond, elle se sentait profondément vide, un vide ampli d’une pourriture crasse et des quelques cendres de son cœur calciné. Même les effets bienfaisants du sang qu’elle avait volé à son hôte quelques heures plus tôt ne parvenaient plus à lui redonner force et vigueur.

Sa dernière réplique eu l’effet d’un coup de couteau en plein cœur, tant elle sonnait juste, mais si cruelle.

« Touché. »

Là tout de suite, elle aurait pu le laisser la tuer, elle ne l’aurait même empêché. L’ivresse parasitait bien plus que ses sens, s’en prenant aussi à sa raison et sa logique. Tout se brouillait, les souvenirs, les cauchemars, tout ce qu’il y avait de plus négatif dans son existence. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’elle se rendait compte qu’au final, il n’y avait jamais vraiment eu quoique ce soit de positif durant ces 590 années d’existence. Oui elle s’était amusée d’une certaine manière, elle avait profité. Mais jamais rien de similaire à ce que vivaient d’autres de sa condition. Sciemment, elle s’était interdit tout plaisir qui aurait pu entrainer chez elle un état de faiblesse, risquant de lui faire perdre ce sacro-saint contrôle. Elle était une bête sauvage qui ne s’assumait pas toujours.

Elle qui prétendait vivre au jour le jour et profiter de cette éternelle non-vie… elle ne connaîtrait jamais l’ivresse non alcoolique que vivait par exemple Zéphyr avec sa danseuse. Mais il avait été humain. Là était toute la différence. Comment ne pas être terrifié par des sentiments que l’on ne nous avait jamais appris à éprouver ? Elle était un monstre et le resterait jusqu’à rendre son dernier souffle, car elle se sentait véritablement incapable d’éprouver quoi que ce soit d’ici là. Elle tâcherait  de comprendre tout ce panel d’émotions, mais elle était encore assez rationnelle pour se rendre compte qu’elle ne saurait jamais en reproduire aucune, même feinte.

« Comment ne pas être seul quand, tout autour de soi, finit par mourir alors que son propre chemin n’aboutit jamais qu’à d’autres directions? »

Tout ne durait qu’un temps. Sauf elle. Jusqu’à quand ?

« Je connais cette  île, je connais sa population, ça ne veut pas dire que j’ai obligatoirement copiné avec toutes les poules qui se prétendent vampires. Zéphyr par contre, m’a donné une chance de me sentir ici comme chez moi… et de me rendre utile. »

Son prénom lui avait malencontreusement échappé. Elle aurait voulu le préserver, éviter de dévoiler son identité au cas où les choses se présenteraient plus mal encore que la dernière fois, si c’était vraiment possible. Mais soit. Elle soupira longuement avant de reprendre, blasée.

« Mais ça ne veut pas dire pour autant que l’on n’est pas seul. Au fond nous le sommes tous, non ? Les gens changent, les choses bougent. Et nous sommes le seul point fixe avec autour de nous ce monde en perpétuel évolution. Tu en ressens moins ses effets car ta vie est tellement éphémère. Cependant tes proches mourront, ta ville changera, la maison où tu as grandi sera surement détruite. Tu ne peux rien y faire et ne pourras que contempler tous ces changements qui te mineront le cœur. Quoique tu fasses, tu es seul avec tes souvenirs et tes rêves, que jamais personne ne pourra comprendre. Tu peux choisir d’être hypocrite et de t’entourer de personnes qui vont et viennent dans ton existence, repartant aussi vite qu’elles sont arrivées. Ou tu peux assumer ta solitude. »

Inspirant profondément, elle jeta un bref coup d’œil à la table où trônait fièrement la bouteille d’absinthe. Même si elle ne bougerait pas d’un pouce, elle entendait ses faiblesses reprendre le dessus et l’intimer de se saisir du breuvage pour se faire exploser les entrailles et la cervelle au passage.

« Ce soir j’ai décidé que je n’avais plus la force d’assumer. »


N’en dit pas plus Nina. Tu es trop faible…
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyLun 29 Juil - 22:42


    Je n'étais pas particulièrement certain d'apprécier la fameuse imagination de Nina, qui avait d'ailleurs laissé sous entendre pas mal de choses à notre sujet, et je n'étais toujours pas certain non plus de comprendre concrètement où elle voulait en venir. Peut être loin, peut être autrement qu'il ne s'agissait que d'une blague. Je n'en savais rien, et pour être honnête, dans l'état dans lequel je me trouvais je ne pouvais que m'en foutre royalement. De toute manière, j'avais accepté depuis des années l'idée qu'un jour ou l'autre je me ferais massacrer au nom de mes idéaux ou pour simplement la plus pure connerie de mon existence. Au final, quand on relativiser assez franchement, ma rencontre et toutes les révélations de ce soir n'avaient au final servit qu'à me rapprocher un peu plus de cette échéance. Vampire, insurgés, maladies... Tous pareils, ils voulaient tous ma peau. A moins de rendre les premiers aussi « inoffensifs » que les seconds, même si je ne savais pas encore m'y prendre. Ce qu'il y a de bien avec l'alcool, c'est que sans cesse on peut en arriver à la conclusion que demain ça ira mieux, et en avoir conscience ne bouleversait pas le schmilblick. Je serais mieux demain, point. Et au pire, si ce n'est pas le cas, il y a toujours l'alcool qui aide à avaler à peu près n'importe quelle pillule. Il fallait bien se rendre compte dans quel état d'abandon je me trouvais ce soir. Cela dit, la vie ou plutôt la situation gagnèrent en intérêt lorsque Nina me répondit par un simple mot qui fit prendre tellement de sens à tout ce que j'avais vu et entendu ce soir que s'en était impressionnant. Je comprenais tout de suite beaucoup plus de choses, notamment l'espèce de flou qui entourait mon avenir. Que pouvait elle décider pour moi, quand elle n'avait plus que moi ? C'était assez paradoxal. Une vampire immortelle, qui avait accès à à peu près tout ce qui pouvait faire plaisir sur terre, se rabattre sur un humain des plus récalcitrants et mal embouché pour se tenir compagnie. SI c'était pas aussi incroyable, j'aurais sûrement explosé de rire. Heureusement que je ne l'avais pas fait, je n'y aurais probablement pas survécu.


    J'étais à deux doigts de prendre un ascendant moral énorme sur Eva lorsque celle ci me dit qu'elle ne pouvait se lier à quiconque puisque tout lui semblait éphémère sur ce monde. Là, ça calme. Ca calme sévère, surtout quand on a bu pas mal d'alcool et qu'on est fatigué et désespéré. Elle était malheureuse alors, noyée dans sa propre solitude de peur de se blesser en s'accrochant à des choses qui ne dureraient pas beaucoup plus longtemps qu'un simple claquement de doigts pour elle. Je répondis le plus honnêtement du monde, avec la franchise dont seuls sont capables les alcooliques en pleine ivresse.



    | Ben si c'est pour vivre comme ça, à quoi bon continuer ?|


    J'avais peur que quelque part, ce que voulait dire Nina était que dans son besoin oppressant de normalité je représentais son seul espoir. De quoi foutre la frousse à n'importe qui, n'est ce pas ? Nina m'indiqua qu'elle connaissait l'île et ses habitants, et que son « Zéphyr » avait donné un certain sens à son existence. Je gardais le silence, de peur de trop tirer sur la corde qui se nouerait autour de mon cou en un bon gros nœud coulant. S'ensuivit un assez long discours sur la solitude. Quelque part, je ne pouvais que compatir. Les lourdes responsabilités qui pesaient sur mes épaules en opérations jouaient pour beaucoup dans ce sentiment chez moi, mais il y avait aussi Solveig... Depuis des mois, sinon des années, nous nous éloignions progressivement l'un de l'autre. Moi aussi, je me sentais seul. Et le discours de Nina me fila le bourdon.


    | Bienvenue au club. Ma femme me déteste, mes supérieurs m'ont lâché, j'ai fait peur à mon gosse quand j'ai pris mes distances, et mes camarades sont encore trop choqués de ce qu'ils ont fait pour m'adresser la parole. Pourtant, je ne pense pas comme toi. Si la vie ne valait pas la peine d'être vécue, si de toute façon on était toujours seul. Alors autant en finir, pas vrai ? Pourtant, nous sommes toujours là, toi et moi. On est plus forts que ça. Et rien n'est jamais irréversible. |


    Ouais, espoir de dupes.


    | Je ne peux pas combler ta solitude. Je ne suis pas un animal de compagnie, tu sais? |
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyMar 30 Juil - 12:34

« Au final on se ressemble plus que tu ne veux bien l’admettre. »

Deux monstres seuls et incompris, qui faisaient ce qu’il avait à faire, parce qu’il en allait de leur survie et dans une certaine mesure, de leur bien-être. Elle était fataliste, sans vraiment être triste, toujours pragmatique. On ne changeait pas l’ordre du monde et elle avait accepté cet état de fait très jeune déjà. En revanche, jusqu’à ce jour, elle avait refusé de s’encombrer de quiconque, synonyme de problèmes supplémentaires dont elle n’avait pas besoin. Elle avait accepté cette solitude qui lui pesait parfois, même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi.

« Pourquoi continuer à vivre ainsi ? Parce que c’est ça, la vie de vampire et rien d’autre. Nous sommes des bêtes sauvages, semblables aux grands prédateurs, là pour maintenir l’équilibre du monde en mangeant les humains qui colonisent la terre plus vite que des parasites. »

Tuer ne lui avait procuré un véritable plaisir et soulagement que lorsqu’elle était plus jeune, incontrôlable et d’une violence sans égale. Mais l’âge aidant, elle s’était assagie et ne ressentait plus le besoin d’achever ses victimes. En Europe, elle évitait soigneusement de trop les abîmer afin de ne pas se faire démasquer, les hypnotisant la plupart du temps pour qu’ils oublient jusqu’à son intervention. Mais sur l’île, elle n’hésitait pas à achever les survivants qui lui servaient de repas. Ils n’avaient aucun intérêt autre que celui de nourrir les vampires et étaient présent en surnombre. Autant éviter qu’ils finissent par se liguer pour contrer la race dominante en s’alliant les uns aux autres. Il ne manquait qu’une rébellion pour faire vraiment foutre le bordel.

« Tu sais, nous n’avons guère de sentiments. Nous sommes mus par un instinct primitif qui supplante tout le reste. Ceux qui n’ont pas accepté leur nouvelle condition tentent vainement de retrouver un peu d’humanité et de faire leurs les émotions des mortels. Mais ils finissent toujours par être durement rattrapés par la réalité, car ils sont bel et bien incapables d’aimer. »

Pourquoi déroger à cette règle essentielle ce soir ? Pourquoi garder cet humain auprès d’elle et lui promettre des choses impossibles, juste pour l’empêcher de partir ? Ce qui rendrait son exécution forcément indispensable. Elle ne le comprenait pas vraiment, sachant juste que c’était la chose à faire, qu’il était venu le temps pour elle d’apprivoiser ce qu’elle avait toujours considéré comme de la vulgaire nourriture. Les humains l’intriguaient et lui en particulier, curieuse de savoir ce qui les animait et les rendait si fort. Le corps si fragile, mais l’esprit si solide qu’ils en étaient presque invincibles. Surement encore une question d’équilibre.

« Vous domestiquez bien les êtres qui vous sont inférieurs, alors pourquoi n’en ferions-nous pas de même ? »

Mais elle n’était pas là pour le dresser, bien au contraire. Elle le voulait vrai et aussi revêche qu’il le désirerait. Car sinon, elle n’apprendrait jamais rien de ce qu’il ressentait.

« Je ne veux pas te dresser. Sinon je ne t’aurai pas choisi toi. Je te l’ai déjà dit. Reste tel que tu es, haïs-moi si ça peut te faire plaisir et te rendre plus fort. Vois toi plutôt… comme une sorte d’animation ponctuelle dans ma vie solitaire. Et puis rechercher ta famille m’occupera les nuits où je ne suis pas de service et n’ai rien d’autre à foutre. »

Haussant les épaules, elle récupéra une cigarette qu’elle alluma aussitôt, avant de lui proposer le paquet.

« Maintenant explique moi un peu à quoi ils ressemblent et comment tu comptes t’y prendre pour les localiser. »

Demain, elle passerait lui acheter de quoi l’habiller proprement et se défendre en cas de pépin, une fois lâché seul dans la jungle. Mais elle espérait sincèrement qu’il serait trop épuisé pour faire quelque chose de stupide, avant d’avoir obtenu la protection de Zéphyr, pour autant que ce dernier y consente.

« Mais surtout… dis-moi ce que tu feras une fois face à eux. Ce que tu leur diras… ça doit être étrange d’imaginer que ça n’arrivera peut-être jamais. »
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyMer 31 Juil - 14:55

    Je ne soufflais pas un mot lorsque la vampire me dit qu'on se ressemblait plus que je ne voulais l'admettre. Dans le fond, elle n'avait pas tord. Deux tueurs à leur échelle propre, deux sociopathes qui ne parvenaient pas vraiment à s'intégrer à une société complètement pourrie de l'intérieur ; nous ne voyions l'intérêt de nous lier aux autres si ce n'était pas pour en retirer quelque chose. Je ne parlais pas tant de bénéfices que de... Services, de renvois d'ascenseur. Nous avions bien entendus nos préférences, des gens avec qui nous nous entendions forcément mieux que les autres. Pour ce qui concernait Nina, il s'agissait probablement de la relation qu'elle entretenait avec son maître, ce mystérieux vampire... Ce Zéphyr, dont je ne savais toujours rien sinon le respect qu'il inspirait à ma maîtresse. Moi, c'était mes hommes. Plus que des frères, et jamais des amis. Nous serions probablement prêts à nous damner pour continuer à oeuvrer avec eux, cela allait même au delà de la simple loyauté. Je ne savais pas comment le qualifier. Mais à cet instant précis, j'avais acquis l'intime conviction que je pouvais libérer ma famille et sauver les miens en massacrant toutes les créatures de l'ombre de cette île pourvu que j'avais tout mon peloton derrière moi, prêts à agir comme un seul homme. Peu importait. Je ne les avais pas, ils étaient loin, et je savais que je ne pouvais compter que sur moi même pour la tâche qui m'était dévolue. Je fis la grimace aux paroles suivantes de Nina, peu convaincu de ce qu'elle disait. Je ne pouvais pas y souscrire, car cela aurait signifié abandonner une partie de moi même que je n'étais pas prêt à jeter aux orties. Les reliquaits de mon humanité, pour ce que cela voulait réellement dire...


    | Tu as déjà vu un loup vivre seul ? Les prédateurs le restent quand ils sont unis. D'après ce que j'ai pu voir, vous êtes encore plus individualistes que nous autres humains. Attends de voir le monde découvrir votre existence, et des unités se former. Quand le moment viendra, je serais à la tête de l'une d'entre elles, et on vous tuera. Pas parce qu'on est plus fort, mais parce qu'on est plus intelligents. |


    C'était comme ça que l'humanité s'était débarassée de tous ses prédateurs, des meutes de loups en passant par la nature elle même. Bien sûr, les révolutions techniques et sociales n'avaient jamais éradiqué le phénomène de la mortalité humaine, et nos ennemis aussi bien naturels que crées de la main de l'homme continuaient de prélever un lourd tribu sur nos effectifs. Pourtant, si je devais avoir foi en mon espèce, ce serait uniquement pour le fait qu'il n'y avait aucun problème qui nous était insurmontable, pour la simple et bonne raison que l'humanité avait inventé la coordination, et la gestion la plus efficiente possible de ses ressources, aussi bien effectives que matérielles. Les vampires n'avaient aucune chance si l'humanité connaissait leur existence. Ils pouvaient tout aussi bien se bercer d'illusions, en réduire quelques un en esclavage, ils ne seraient jamais capables de dominer l'espèce humaine toute entière. Nina me parla de l'instinct primitif des vampires, je ne lâchais qu'un commentaire.


    | Eh ben , c'est gai. |


    Ouais, parce que plus le temps passait et plus j'avais l'impression d'être tombé dans la fosse de l'ours, et que je n'en réchapperais pas vivant, ou en tous cas, que je n'en réchapperais pas intact. Je hasardais une réponse à sa question sur la légitimité de l'esclavage des humains par les vampires.


    | Parce qu'une vache ne se rebellera jamais, alors qu'un être humain est capable de te foutre en l'air si tu le traites comme ça? |


    Je ne savais pas vraiment si tout le monde réagirait comme ça, cela ne me semblait pas du tout couler de source. J'écoutais la vampire m'expliquait ce que j'étais pour elle, et notais mentalement l'information quand elle me demanda des informations sur ma famille. Ma tête tournait, mais je faisais en sorte que tout se passe bien. Je me crispais quand elle envisageait une fois encore l'éventualité que je ne retombe jamais sur ma famille. Mon regard noir se fixa dans le sien.


    | je leur dirais que tout ira bien, que j'ai tout prévu pour qu'ils s'en sortent. Parce que c'est comme ça que ça se passera, vu ? Je vais les localiser de la plus simple manière qui soit ; je vais chercher quiconque leur ressemblerait, physiquement parlant. Et je connais leurs habitudes. Je sais que ma femme ne succombera pas au premier vampire venu, elle est plus forte que ça. Et mon fils lui... Je le retrouverais n'importe où. Et ça arrivera, alors arrêtes de dire le contraire. Je le sens dans mes tripes. Tout ira bien pour eux, et je serais le parfait petit esclave pour toi. Même si tu me demandes l'impossible, je le ferais. |
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyMar 6 Aoû - 9:31

« Tu es si innocent et naïf, s’en est presque touchant ! »

C’était sorti tout seul, spontanément. Amusée par son petit discours, elle l’avait observé, entre deux bouffées de fumée, s’énerver tout seul et imaginer un futur meilleur pour ses congénères, un futur sans créatures de la nuit prêtes à leur vider les veines en un tour de crocs. Un futur dans lequel sa femme et son fils avaient encore une place. Si ça ce n’était pas de la naïveté bien crasseuse et mielleuse ! Autant en rire, elle ne voyait que ça à faire et serait certaine que se moquer de lui aurait un impact plus négatif sur son mental que si elle se lançait dans un grand débat philosophique.

Couper court à tout élan créatif et tout espoir. C’était là la clef du succès.

« Tu oublies une chose très importante. Les vampires avant d’être ce qu’ils sont étaient de simples humains. Et je peux t’assurer que la plupart n’ont pas perdu de leur intelligence lors du processus. C’est d’ailleurs ce qui les rend si dangereux. »

Elle n’osa pas lui dire qu’il y en avait des différents, des bâtards comme elle qui n’avaient jamais connu l’état d’être vivant. Plus faibles, plus sauvages, voire parfois incontrôlables tant l’instinct animal avait pris le dessus sur toute raison. Dans un sens, elle avait eu de la chance d’être entourée de vampires pour la mater, la former et la rendre plus sage, même si elle s’était évertuée durant de nombreuses années à se rebeller autant que possible se put. Désormais, elle en était presque à les remercier de l’avoir si bien forgée, à leur image. Même si les traits qu’elle observait parfois dans le miroir la répugnaient au plus haut point, tant ils lui rappelaient ceux de son cher géniteur.

« Admettons ! »

Il oubliait un paramètre essentiel qu’elle n’hésita pas à lui rappeler brutalement, marquant tout de même une longue pause avant de reprendre ces quelques mots qui, elle l’espérait, claqueraient comme une gifle donnée du plat de la main.

« Admettons un instant qu’ils puissent être vraiment vivants et en sécurité sur cette île. Tu ne te rends vraiment pas compte de quoi son capable mes congénères pour arriver à leurs fins. Il suffirait d’un rien pour que ton épouse tombe volontairement entre leurs griffes et les remercient pour cela. Pire encore, certains n’ont même pas besoin qu’on les contraigne pour tomber en amour de leur bourreau. »

Pour sa part, utiliser l’hypnose sur Philippe afin de le rendre plus docile et lui faire exécuter ses ordres n’avait aucun intérêt et gâchait même le petit jeu qu’elle lui imposait. Mais la plupart des vampires n’avaient pas le temps de s’amuser à dresser leur esclave de cette façon et préféraient simplement les hypnotiser. Un coup du regard qui tue, comme elle le surnommait, et toute la volonté du monde était annihilée en une fraction de seconde pour laisser place à une parfaite  et presque éternelle dévotion.

« Qu’est-ce que tu crois ? Qu’il faut user et abuser de violence pour vous contrôler ? Il y a des moyens bien plus simples et efficaces… la nature ne nous a pas doté uniquement d’une force sans égale et de jolis crocs brillants. Je préférais éviter de t’en faire la démonstration car c’est un peu de la triche, mais si tu es curieux de voir ce que ça donne, je peux t’en offrir un aperçu. »

Elle n’était pas vraiment sûre que la nature y soit pour quelque chose dans l’apparition des vampires. Parfois, elle se demandait ce qui avait fait d’eux ces créatures oscillant entre la vie et la mort, comme figées entre deux mondes. Il n’y avait vraiment rien de naturel à tout ça. Entre deux sarcasmes, il y avait cette proposition qui sonnait un peu comme une plaisanterie malgré qu’elle soit très sérieuse. Il lui faudrait tôt ou tard lui montrer que si elle le désirait, elle pourrait lui faire lécher le parquet poussiéreux de la chambre en lui imposant d’y prendre du plaisir. Mais elle hésitait encore entre le prendre par surprise et lui proposer une expérience des plus déplaisantes qu’il vivrait en toute connaissance de cause.

« Le plus surprenant c’est lorsque l’on tombe sur des énergumènes masochistes qui semblaient n’attendre que ça, devenir le jouet d’une créature surnaturelle, sortie de quelques bouquins et séries télé. Ceux-là me donnent envie de vomir. Mais je sais que certains nobles les apprécient tout particulièrement et en font parfois même leur infant. »

Ces derniers étaient les pires, ceux qu’elle n’hésitait pas à achever le plus rapidement possible tant elle les trouvait affligeant. Lorsqu’ils comprenaient que leur fin était proche, qu’elle ne tomberait pas sous leur charme de mortel, avant de les prendre sous son aile comme ils en avaient toujours fantasmé, ils hurlaient comme des cochons qu’on égorge et pleuraient toutes les larmes de leur corps. La réalité n’avait rien avoir avec la fiction, mais il était déjà trop tard lorsqu’ils s’en rendent enfin compte, suppliant qu’elle les épargne, en vain.

« Si ça se trouve… elle ne voudra même pas rentrer avec toi. »

La force de persuasion de ses congénères suffisait parfois à convaincre les mortels que leur rôle avait changé, qu’ils étaient heureux et avaient enfin trouvé leur place dans ce monde. Pour certains, il n’y avait même pas besoin d’hypnose. Juste d’un peu de temps et de manipulation. Elle avait vu des humains changer du tout au tout, passer de la rébellion à une servitude assumée. Ils faisaient souvent partis des plus fidèles et loyaux serviteurs et pour rien au monde, ils ne souhaitaient être sauvés de leur condition très particulière. Plus vraiment des esclaves, sans pour autant être libres.

Hésitant, elle se demandait  s’il était judicieux de pousser plus loin la réflexion et donc la provocation vue l’endroit où ils se trouvaient, et vue les réactions particulièrement violentes de son hôte lorsqu’il s’agissait de sa tendre épouse.

« Ou pire… tu ne voudras plus la sauver quand tu découvriras ce qu’elle est devenue. »

Elle avait osé ! Et se tenait surtout prête à contenir les coups qui ne tarderaient pas à pleuvoir.
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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyLun 12 Aoû - 22:12

    Innocent et naïf, c'était bien la première fois qu'on me disait une chose pareille. Innocent, et naïf. Un type qui a passé au fil de sa baïonnette des gens, des civils parfois, et qui en a massacré autrement plus à coup de fusil. Quelqu'un qui avait l'habitude de la merde la plus noire qui soit, de tous les problèmes qui pouvaient survenir quand on mettait sa vie en jeu quelque part. J'étais un habitué des situations extrêmes et périlleuses, et je n'avais jamais eu peur de me salir les mains. Et voilà qu'aux yeux de cette vampire, j'étais quelqu'un d'innocent et de naïf. Ce qui me renseigna d'ailleurs un peu plus sur la vision du monde qu'avaient les nocturnes rouges. Si quelqu'un comme moi, qui passait pour un salaud fini parmi les miens, je passais pour quelqu'un de presque inoffensif, peu au fait de la façon de survivre... J'étais cuit. Etre un dur chez les êtres humains n'est pas difficile, il suffit juste d'être plus dur qu'eux, d'être beaucoup plus préparé à recourir aux dernières extrêmités pour parvenir à ses fins et à rester en vie. Malgré tout, je comprenais que les vampires n'étaient pas particulièrement éloignés des êtres humains qu'ils semblaient pourtant considérer comme partie négligeable. Je devais, si je voulais les battre ou en tous cas me défendre d'eux, faire en sorte de mieux les comprendre, de mieux saisir leur perception du monde et de ce qui les entourait. Percevoir leurs forces, pour mieux cerner leurs faiblesses. C'était quelque chose que j'appréciais faire. Un défi. Un autre adversaire plus dangereux que n'importe quel autre à faire tomber. Ca me plaisait, quelque part Mais je commençais à avoir mal au crâne. L'alcool n'aidait pas, et j'étais presque prêt à m'en remettre à la sécurité toute relative que me procurait cet endroit ainsi que la vampire. J'avais appris à dormir n'importe où à l'armée, parfois même avec du plomb qui pleuvait du ciel. C'était comme ça. Je n'écoutais plus qu'à moitié ce que me disait Nina, alors qu'une douleur potentiellement immonde pulsait au niveau de mes tempes. Des vampires intelligents. On touchait le fond, là. C'était quelque chose que je ne souhaitais pas découvrir, car je sentais déjà que notre prochaine confrontation ne serait pas des plus agréables.


    Je n'aimais pas le ton de son « admettons », augurant un moment très difficile à vivre et à appréhender. Je ne savais pas encore quelles horreurs elle allait pouvoir me servir mais il me semblait assez évident qu'il fallait qu'elle fasse des efforts si elle ne voulait pas me froisser une fois encore, ce que je savais pourtant en cours comme d'habitude. Il me semblait que j'étais un jouet en même temps qu'un sujet d'expérience, que je faisais le test de son attitude en même temps qu'elle faisait le mien. Comme si elle essayait de décortiquer ma manière de penser et moi sa manière de voir le monde, pour nous rapprocher d'une manière malsaine et imperceptiblement violente. Elle me parla de ses congénères, de leur réaction vis à vis des humains en général et de ma famille en particulier. Ce qu'elle me disait m'horrifia, même si une partie de moi même ne voulait pas y croire. Comment Solveig pouvait elle tomber amoureux d'un de ces connards, et comment Jean à qui j'avais appris à être fort pouvait se laisser corrompre ? La partie la plus faible de mon esprit envisagea la possibilité, et cela me remit en colère. Jean était jeune, donc fatalement influençable. Il résisterait, mais sa résistance s'estompera avec le temps. Solveig avait déjà choisi de me tromper. Sachant que j'étais moi même capable de donner tout ce que j'avais pour sauvegarder Jean, qui pouvait dire où elle fixerait ses propres limites ? Et sans parler de ça... A quel point jugera t'elle notre mariage encore important, alors que je n'étais pas avec elle quand le navire avait fait naufrage ? Je n'aimais pas penser à tout ça, et je lançais un regard plein de haine dans les prunelles de Nina. [/i]


    | Tu la fermes. Tu la fermes, ou je te la fermes et tu devras me tuer. Ma femme et mon gosse sont plus costauds que tous les connards de cette île réunis. Ils y arriveront. Alors fermes la. |


    Que dire d'autre ? Je n'avais pas d'arguments à lui donner, et plus je lui en donnais d'ailleurs et plus elle avait un avantage quui se creusait sur moi. Des masochistes ? Je laissais échapper un rire de défi.


    | Ma femme n'a rien d'une masochiste. Le premier qui la touche aura droit à un aller retour sur le coin de la gueule et une jolie crise. Tu crois que parce que je suis le père de famille je suis le seul costaud ? Elle ne fera qu'une bouchée du connard qui essaiera de la choper. |


    Au moins, je voulais croire qu'il en irait autrement. Imaginer ne serait ce qu'un instant, l'esprit enfiévré par l'alcool, que Solveig pouvait se laisser toucher par un vampire, se faire sucer le sang en faisant tout un tas d'autres choses innommables... Je soutenais toujours le regard de Nina lorsqu'elle s'amusa à mes dépends, parlant outrageusement de ma femme. Le pire, c'est que ses paroles n'étaient pas inenvisageables, et clairement pas non plus éloignées d'une vérité très probable. Je reposais la bouteille à côté, et tirais les draps sur moi. Mon regard, dénué d'expression, vide et insondable, était probablement le même que j'arborais en opération. Pragmatique à l'absolue, prêt à tout. Y compris aux pires horreurs.


    | Si c'est le cas, ni elle ni moi ne repartiront de cette île. Maintenant, tires toi. |


    Baisser de rideau, pour moi, c'est la torpeur étylique qui m'attend, et les cauchemars qui vont avec. Je me mets sur le côté opposé à Nina, me forçant à fermer les yeux et à réprimer d'une grande inspiration la totalité des émotions contradictoires que je ressens. Peur, terreur même, solitude, abandon, colère, haine, désir et quelque chose de bien plus horrible. Quand je ne trouve pas de solution, tuer apparaît comme la seule chose qui reste envisageable. Je ne sais pas si je sortirais vivant de ce cauchemar, mais du sang va couler.
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Nina Stark
I’M YOUR OWN PERSONNAL JESUS
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✤ LETTRES A LA POSTE : 118
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 18/06/2013
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✤ OU TU TE TROUVES ? : Derrière le bar des Plaisirs coupables
✤ EMPLOI/LOISIRS : Serveuse et assistante personnelle de Zéphyr
✤ HUMEUR : Violente

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MessageSujet: Re: Baby did a bad bad thing (again)   Baby did a bad bad thing (again) EmptyMer 14 Aoû - 9:25

L’alcool distillait doucement ses effets, et cela était valable pour lui mais également pour elle. Depuis combien de temps étaient-ils enfermés ici à batailler avec pour seules armes des mots ? Inspirés par les notes anisées de l’absinthe et celles plus âcres de la vodka ? Trop longtemps, c’était certain. Mais enfin se profilait un vainqueur, des plus inattendus cependant.

La fatigue.

La violence de chacun était allée crescendo pour finir par exploser puis s’essouffler. Ne restait rien que les esprits chagrinés par les vapeurs d’alcool, proche d’un sommeil éthylique qui n’aurait rien de paisible.

La nuit devait gentiment arriver à son terme, laissant les premiers rayons du soleil baigner l’horizon de leur détestable lumière. Il était temps pour elle de tirer sa révérence et de laisser son esclave fraîchement nommé se reposer. Car il aurait besoin de toutes ses forces pour affronter les terribles épreuves qui l’attendaient encore. S’il pensait avoir vécu le pire ce soir aux côtés de Nina, il regretterait bien vite la douceur de sa maîtresse et la tendre affection qui semblait naître envers ce compagnon d’infortune, la poussant à faire preuve d’une étrange retenue. Elle avait enfoui sa colère et sa violence profondément dans les tréfonds de son cœur mort, les enfermant dans une cage dont elle avait jeté la clef au loin.

Jusqu’à ce qu’ils brisent leurs barreaux dans une déflagration qui détruirait tout dans son champ d’action.

Chassant ces vilaines pensées, elle se releva, ramassa ses affaires qu’elle fourra négligemment dans son sac avant de passer la lanière à son épaule. Elle contemplait son œuvre en souriant, car elle avait touché en plein dans le mille avec son petit discours sur la relation que pouvaient entretenir un esclave et son maître. Plus particulièrement sur le sort qui attendait très certainement sa chère épouse. Si ce n’était pas une mort inutile et définitive qui l’emportait, s’en serait une autre qui la laisserait à jamais changée. Cette hypothèse, pire encore que la première, avait fini de ravager toute la confiance de l’humain qui sombrait lentement dans un désespoir calculé.

Avant de filer, elle s’assit un instant sur le rebord du lit et passa une main faussement affectueuse dans les cheveux de Philippe qui boudait à présent comme un enfant.

« Comme tu le souhaites mon petit chéri. Dors et repose toi. La vie est une succession d’épreuves qui conduisent toutes au même résultat. Et tu auras besoin de toutes tes forces pour aller au bout du chemin. »

Presque maternelle, elle déposa un baiser appuyé (et forcé) sur le front bouillant du boudeur, puis remit quelques mèches de cheveux en place.

Une fois debout, elle posa sur la table un peu de monnaie, puis fila à pas pressés en direction de la porte. La main sur la poignée, elle s’arrêta net avant de sortir et se retourna.

« Évite de sortir jusqu’au retour de Zéphyr, même la journée. Tu as de quoi te prendre un sandwich en cas de fringale, juste sur la table et je te laisse les restes d’alcool. Pour le reste, nous verrons demain. »

Le ton avait changé, plus sec et formel. Comme un professeur qui liste les devoirs à préparer pour le prochain cours.

« Sois au club demain soir à la tombée de la nuit. Et ne m’oblige pas à venir te chercher par la peau du cou. Ça ne serait bon ni pour toi, ni pour moi. »

Claquant la porte à en faire trembler les murs, elle ne ferma pas à clef, le laissant libre de tous mouvements. Tant qu’il était au rendez-vous demain soir, elle se fichait éperdument de la façon dont il tuerait le temps. Et elle n’avait plus vraiment le loisir d’y réfléchir, devant se trouver une chambre à l’hôtel avant de finir cramer par l’astre solaire qui pointait déjà le bout de son nez.
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Baby did a bad bad thing (again)

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