Vingt ans plutôt, Shalimar Bella Sawyer est née au Canada,un beau jour de Juin, mais un fait rendait sa naissance bien inhabituelle aux yeux des autres. Elle n'était pas née seule, quelques minutes avant elle venait au monde son frère jumeaux.

L'haleine de Zéphyr venait paisiblement rafraîchir le visage si angélique et doucereux de la belle au bois dormant endormie dans son berceau doré. En ce jour de Printemps, l'astre du jour paraissait bien haut dans le ciel et éclaircissait d'une lumière apaisante la petite poupée de porcelaine assoupie dans son lit douillet. Deux mains venaient alors se poser sur le berceau et le balancaient avec délicatesse de gauche à droite. La petite fille dormait toujours d'un profond sommeil et rien ne semblait la perturber. La silhouette à qui appartenait les deux mains, était assise sur un banc blanc au milieu d'un parc verdoyant. La jeune femme était d'une beauté naturelle. Elle possédait une longue chevelure blonde retombant en fines boucles sur ses épaules et un teint de pêche mielleux. Son regard d'un bleu troublant se posait sur le minois vaporeux et charmant de la princesse du berceau. Un sourire exquis et agréable s'affichait alors sur ses lèvres légèrement rosées tandis qu'elle remettait en place une de ses mèches blondes derrière son oreille. C'est à ce moment précis, que la belle endormie décidait de se réveiller en prenant soin de mouiller légèrement sa robe fleurie avec de douces larmes de crocodile. La jeune femme se levait subitement du banc renversant son sac sur ses épaules sur le sol herbeux et prenant précieusement son enfant dans les bras. Elle lui chantait une berceuse des plus gracieuses avant que la petite fille se rendorme dans ses bras. La dame la reposait alors avec subtilité dans le berceau doré avant de recommencer à la contempler de ses prunelles enchantées. Un homme environ de la même tranche d'âge de la femme assise sur le banc venait d'apparaître alors avec un autre bébé aux creux des bras musclés du père dans le champ de vision de cette dernière. Elle leva faiblement les yeux avant de se diriger vers lui et de lui sauter au . Elle levait faiblement les yeux avant de se diriger vers lui et de lui sauter au cou avec un bonheur indescriptible. Les deux individus s'assirent côte à côte sur le banc blanc où le berceau doré trônait au milieu et prenait une place importante. Ils regardaient tous les deux leur deux adorables enfants. Les yeux pétillants d'allégresse et de félicité, ils se penchaient tous les deux en même temps au- dessus du berceau la main dans la main. Puis, se regardant les yeux dans les yeux ils s'embrassaient tendrement...


- Julianna, que penses-tu de Shalimar pour notre petite princesse rebelle ?
- Shalimar Bella...Sawyer.
Et pour notre petit bon-homme que j'ai entre les bras, on pourrait l'appeler Tomas..Qu'en penses tu?
- Je pense que ces adorables enfants ont la chance d'avoir un père tel que toi...

Elle prononçait ces quelques mots avec tendresse et satisfaction avant de déposer un doux baiser sur la joue de leur enfant et d'acquiescer à la demande de son époux d'un hochement de tête idyllique.


« Encore une journée qui entre dans les rouages de la routine. Encore et toujours. Elle était là, à se demander "comment est-ce que tout cela ai pu arriver en si peu de temps ". Elle n'avait que vingt ans, pourtant elle avait comme l'impression d'avoir vécu déjà toute sa vie. Il lui semblait qu'elle pouvait s'arrêter là. Il n'y avait rien de plus à dire, rien de plus à faire, le croyait-elle. Elle ne faisait pas partie de ces gens qui écriront un jour leurs autobiographies alors à quoi bon vivre plus longtemps. Elle n'avait pas la prétention de dire qu'elle avait tout vu et tout fait mais, pourtant ça lui semblait si approprié à ce moment précis.
Aujourd'hui comme tous les autres jours, des gens vont se lever, prendre leurs cafés, se doucher et partir au boulot. D'autres flemmards resteront vautrés au lit avec l'envie de se rendormir. D'autres encore, feront leurs petits joggings et iront se fendre la gueule au bistrot du coin avec des amis. Et il y a ceux qui comme elle, resterons chez eux tout simplement ou partir en vadrouille à piéger les malfaiteurs, les gens malhonnêtes. Sauf qu'ils ne se pencheront peut-être pas au-dessus d'une feuille de papier pour écrire, cette idée ne leur effleurait probablement pas l'esprit. Ou au pire, si cela arrivait, ils opteront pour leurs bel ordinateurs, ne voulant peut être pas user de l'encre, tout ça bien sûr pour se faire passer pour de foutus écolo' à la con. Pathétique. A tous ces abrutis, elle avait envie de leur dire que la vie est trop courte pour être ainsi gâchée. Ils n'avaient pas idée de la chance qu'ils avaient d'être vivant. Leur dire aussi qu'au lieu de se la couler douce, ils devraient témoigner à leurs familles tout l'amour qu'ils avaient pour eux. Ils devraient aussi écrire à leurs amis qu'ils n'avaient pas vus depuis longtemps, on ne sait pas de quoi sera fait demain. On pouvait crever à tout instant, elle le savait par expérience. On vivait dans un monde vaste, dur et pleins d'imprévus, il suffisait de cligner des yeux pour manquer le moment essentiel. Le moment qui pouvait tout changer.
Profitons. Profitons de tout ce que nous avons pu manquer et qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue malgré tout., car demain est un autre jour. Et vous ne pouvez pas deviner que vous risqueriez de disparaître du jour au lendemain sans explication. Profitons avant qu'il ne soit trop tard ! »


Six années plutard. La vie de Julianna et de ses deux enfants, Shalimar et Tomas avaient bien changé depuis l'étrange disparition du père de cette dernière du jour au lendemain, les trois années qui suivaient sa naissance. Une bien étrange disparition, et malgré toutes les recherches faites par le FBI, il avait été introuvable pour le grand malheur de la famille Sawyer. Pour ainsi dire, Shalimar et son frère l'avaient à peine connu malheureusement. Elle n'avait aucun souvenirs de son père à son plus grand regret. La vie de Shalimar n'est pas celle qu'on aimerait avoir. Une vie somme toute banale, comparable à tant d'autre, mais malheureuse. Quatre ans après la disparition du père de famille, Julianna Sawyer s'était remariée avec un homme. Désirieuse de trouver en lui une présence masculine et paternelle pour ses deux adorables enfants sans se douter un seul instant qu'elle allait fortement le regretter. Le beau-père de Shalimar avait toujours souhaité avoir un garçon, mais ce qu'il ne savait pas, c'est que son épouse ne pouvait plus avoir d'enfant depuis la naissance de ses jumeaux. Elle avait eu quelques soucis lors de sa grossesse et de l'accouchement, ce qui maintenant l'empêchaient d'enfanter. Durant toute l'enfance de Shalimar, il lui interdissait de montrer ses émotions, ainsi que de jouer avec les autres petites filles tandis qu'il était plus gentil avec son frère. Et lorsque la question " Pourquoi ? " sortait de sa bouche, il s'empressait de lui répondre qu'elle n'était pas comme les autres enfants et qu'elle n'avait par conséquent rien à faire avec eux. Cependant, les années de sa vie, la petite Shalimar vivait assez sereinement, dans la légèreté de l’enfance. Protégée par une mère possessive et inquiète à la penser de la perdre, la petite faisait en sorte de se faire toute petite en la présence de l'époux de celle-ci. Militaire de carrière, son beau-père restait souvent absent, ou qu'il rentrait très tard le soir. Étant un homme de plus en plus puissant, il considérait que tout lui était dû. Véritable phallocrate, il méprisait sa femme qu’il ne désirait plus, lui reprochant entre autre de ne lui avoir donné aucun enfant, un garçon. Plus les années passaient, plus la cruauté de l'époux augmentait, jusqu’à s’exprimer par des actes. Peu de temps après l’anniversaire de ses huit ans, son père rentrait à la maison, un regard plus noir que d’habitude. Il se mettait à hurler sur la mère de Shalimar et de Tomas, qui préparait le dîner en hâte, l’accusant de l’avoir trompé. Paranoïaque et jaloux par orgueil, il la rouait de coup, avec une violence épouvantable. Shalimar et Tomas, cachés à l'arrière de la cuisine, éclataient en sanglot, essayant d'arrêter son beau-père qui disparaîssait par la porte. Depuis cet évènement, Shalimar le haissait à un point inimaginable. Autrefois, sa mère était pleine d’assurance et d’insouciance, se transformant en une femme renfermée et désabusée depuis la disparition de son défunt époux et surtout depuis le traitement que lui prodiguait son beau-père.

Ces séances de violence se multipliaient, avec de plus en plus de sadisme de la part de son beau-père. Chaque soir, durant les années qui suivaient, elle s'endormait avec la crainte de se lever un matin et de voir sa mère étendue sur le carrelage, dans une mare de sang. De plus en plus de cauchemars la terrifiaient la nuit et finissait toujours par dormir de moins en moins. Son jumeau était toujours là à la réconforter. Ses troubles du sommeil, ses crises d’angoisses à répétitions, l’obligeaient à dormir pendant les heures de cours, ou pendant l’heure du déjeuner. La petite fille douce et enthousiaste qu’elle était, se transformait en une enfant réservée, craintive et distante. L'écriture devenait alors un moyen pour elle de sortir de cette réalité dans laquelle elle se trouvait impuissante.Son beau-père tentait de la faire ressembler au garçon qu'il n'avait pas eu en l'obligeant à apprendre à se battre, des sports de combats, comme la boxe. En acceptant de subir en silence, elle connaissait les conséquences que ses cours engendreraient. Cependant, cette activité lui permit de développer des facultés qu'elle ne possédait pas et de renforcer son caractère. Plus sa technique se perfectionnait, plus elle se concentrait sur la maîtrise de ses émotions et de son corps. Elle avait appris à se dépasser, à anticiper et à élaborer une stratégie de combat. C'était une élève particulièrement douée, qui semblait acquérir la rage et la maîtrise d'un adulte. Elle était faite pour le combat.

En dernière année au collège, Shalimar avait atteint l'âge de ses seize ans, et elle était devenue une jeune adolescente rebelle, mais elle était l'une des élèves dans sa classe à être une fille sérieuse et travailleuse. Tandis que son frère était partie à l'armée, suivant les traces de son père, et de même de son beau-père. Tous les deux étaient des militaires. Shalimar voyait peu son frère mais ils s'écrivaient toutes les semaines. Intelligente, elle était particulièrement douée dans certaines matières, comme le français, l'anglais et les mathématiques. Un jour, la jeune fille venait d'apprendre que la grande soeur d'une de ses meilleures amies avait disparue alors qu'elle avait pris l'avion deux jours plutôt, quittant les Etats-Unis pour un voyage en étranger. Elle avait disparu et l'avion avec tous les passagers aussi. Ce qui intriguait Shalimar. Elle avait encore en mêmoire la disparition mystérieuse de son père. La jeune fille se mettait alors à faire des recherches, de plus en plus poussées sur les étranges disparations et qui finissaient par arriver aux oreilles de son Beau-père. Surement qu'étant militaire, il avait quelques pistes. Il s'empressait d'y couper court en la menaçant. Pour la première fois, la jeune fille se rebellait contre lui, lui balançant à la figure toute sa haine, toute sa rancoeur, tout ce qui demeurait au fond d'elle depuis tant d'années. Elle connaissait l'issu de ce combat perdu d'avance, elle se doutait que celui ne permettrait pas qu'une enfant de sexe féminin de surcroît, lui tenait ainsi tête. Après qu'il l'ait martelé de coup, elle s'était enfuie. Quelques jours après qu'elle s'était cachée chez une amie, elle essayait de contacter sa mère une nouvelle fois, mais c'était sans réponse encore une fois. Inquiète, Shalimar venait prendre sa décision de se rendre chez elle pour voir sa mère.

La maison était déserte et des voitures de police l'encerclaient. Prise de panique, elle se dépêchait de demander à l'un d'eux la raison de leur présence. Il lui expliquait que le père de la famille aurait tabassé sa femme, avant de la tuer et de faire disparaître le corps. En entendant le mot « tuer », son coeur remontait dans sa gorge et y restait coincé pendant plusieurs minutes. Sa mère qu'elle avait lâchement abandonnée. Jamais elle ne pourrait se pardonner son acte. En tout cas, jamais, elle ne pourrait pardonner à l'homme qui lui avait fait vivre un enfer et à sa pauvre mère. Et comme par hasard, il avait disparu...Jamais on ne retrouvait le corps de sa mère et de son ex-beau-père. Les rumeurs d'enlèvements venaient brièvement lui traverser l'esprit avec la précision d'une flèche. Non, impossible ! Elle ne pouvait croire à de telles affabulations ! C'était alors ces instants de souffrances et de douleurs morales que Shalimar quittait tout ce qu'elle avait alors connu. Tout sans exception. Ou presque... Elle était partie donc vivre chez la famille de sa mère, à New York où elle aura la chance de vivre une vie plus seine et plus sécurisante, laissant ses mauvais souvenirs loin derrière elle.

A 18 ans, Shalimar était devenue une jeune femme accomplie, réussissant ses études, son bac avec mention. Elle avait laissé derrière elle son passé et elle avait eu une vie auprès d'une famille aimante. Reprenant toutes les disparitions des êtres qu'elle avait connu et contre la violence qu'elle avait enduré durant son enfance et son adolescente, la jeune femme avait décidé de rentrer dans l'école de police, tout juste après son bac. A la suite, Shalimar a passé deux ans dans un stage aux FBI de New York, suivant les professionnels.

Cela faisait quelques semaines que le frère de Shalimar avait disparu lors de son passage en avion alors qu'en tant de militaire, il était partie en mission. Elle n'avait plus de nouvelles de lui et il n'était pas le seul à disparaître. Elle ne le disait à personne, mais elle avait remarqué qu'il y avait des liens avec ces disparitions.Elle voulait retrouver son frère, et la meilleur façon était de prendre l'avion dans la même direction qu'il a pris. Un peu après sa disparition, il lui avait parlé de cette île étrange et inconnue de beaucoup. Déterminée à résoudre les mystères de ces disparitions dans cette île inconnues, elle prit l'avion. Elle ne se doutait pas le moins du monde, jusqu'où elle allait attérir. En Enfer !!!

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