« Lèves-toi Enzo, il est temps d’y aller. » Mon père, debout devant mon lit, son visage froid et dur était sans cesse la première chose que je voyais en ouvrant les yeux. Mon cœur se mit à battre en chamade, cette peur envahi mon âme comme une chaleur étouffante, une ardeur brulante. Je savais que je n’avais pas le droit de traîner, de faire des remarques narquoises ou encore de paresser dans mon lit comme les autres enfants de mon âge. Je n’avais pas école et pourtant, aujourd’hui serait un jour comme les autres, destiné à travailler encore et encore pour compléter mon savoir. Me redressant dans mon lit, mes petits pieds se posèrent sur le sol délicatement alors qu’une servante vient m’aider à enfiler mon peignoir. « Tu as une demi-heure pour t’apprêter. » Une fois de plus sa voix cinglante me fit froid dans le dos. Pourquoi me détestait-il à ce point ? Avais-je voulu naître ainsi ? C’était lui qui avait mis cette humaine enceinte pas moi. Je ne dis pas un mot, je me contentais de l’observer quitter la pièce d’un pas rapide. Ma nourrice ne semblait pas me regarder, elle préparait déjà mes affaires et allumait mon bain dans ma salle de bain privé. Je soupire lacement, tristement aussi ou peut-être par habitude. Rapidement, je fus habillé et lavé ainsi que coiffé. Me regardant dans la glace, j’observais la femme d’une quarantaine d’année m’observer du coin de l’œil. Etrangement, elle semblait me regarder d’un air doux et tendre, presque désolé pour moi. « Pourquoi me regardes-tu ainsi ? » Prit sur le fait, elle baissa le regard comme un enfant que l’on prend la main dans le sac. Elle n’avait pas l’autorisation pour me parler, son rôle, veiller sur moi sauf si je la tuait avant…

Une fois prêt, j’entrepris de retrouver mon père dans la salle à manger. Assit comme à son habitude, il lisait le journal et ne leva pas les yeux vers moi mais bien vers l’horloge. « Tu as cinq minutes de retard Gabriel. » Je voulu répliquer mais m’abstiens de tout commentaire, je savais que cela était dangereux pour l’enfant que j’étais. Par moment, j’avais l’impression que mon géniteur me gardait en vie par obligation, par devoir…Après tout, j’étais son seul héritier, un jour peut-être prendrais-je sa place dans l’entreprise familiale. C’est alors que ma nourrice approcha et passa derrière moi, mon père leva alors les yeux et croisa les siens. Je crus voir une étincelle dans son regard généralement dur et froid, comme de la peine ou de la souffrance. Fronçant les sourcils, je fus surpris de voir de tels sentiments dans les yeux de mon père. Lui qui était toujours si froid, si dur, si arrogant et malsain, un vampire à l’état brute. Me mordant doucement la lèvre, je senti une chaleur envahir mon ventre, j’avais faim…Toutes mes pensées, tous mes rêves ou mes questions s’évaporèrent en une seule petite seconde. Comme si mon père avait senti mon corps se raidir il claqua des mains et une femme entra, le regard vide mais le cœur battant rapidement, elle s’accroupi devant moi et me tendi son cou. « Tâches de ne pas en mettre partout cette fois. » Je me retenais, je voulais qu’il soit fière de moi pour une fois…Enfonçant mes crocs dans sa gorge, j’entrepris de boire doucement tout en savourant ce liquide chaud qui coulait dans ma gorge. Quel délice. Levant légèrement les yeux, je croisais à mon tour celui de ma nourrice et à ma plus grande surprise, elle pleurait…


« Et le bâtard, ça fait quoi d’avoir une mère humaine et qui plus est, une femme que ton père ne veux même pas dévoiler l’identité ! » Dix-huit ans c’étaient écoulés depuis ma naissance, cela me paraissait une éternité. Assis sur un banc, j’observais cette bande de vampires que j’aurais bien tués de mes propres mains. La rage montais dans mon corps tel un vague brûlante de haine, je ne supportais pas qu’on insulte la pensée même de ma mère. Pourtant, je restais assis sans bouger, sachant que si je bougeais la faute serait irrémédiablement remise sur le vampire que j’étais. Je soupire lacement, lace de ses remarques, de ses critiques sur mes origines. Serrant le poing je regardais froidement mon interlocuteur qui semblait s’amuser de la situation. Il était de sang pur comme disent beaucoup d’entre nous, à mes yeux, j’étais plus dignes d’être vampire que lui puisque j’étais né ainsi. Vu que je ne répondais pas à ses attaques, il approcha avec toute sa bande et je senti les ennuies arriver à plein nez. « Quoi tu ne sais pas répondre quand on te parle, on ta coupé la langue. » Un sourire sadique s’empara alors de moi et plusieurs d’entre eux me regardèrent avec un air incompris. Toute ma vie j’avais été nargué, torturé et exilé pour ce que j’étais un né vampire, j’en avais assez. « Non, j’ai une langue, mais toi tu ne vas plus en avoir une très longtemps. » Tous ce mirent à rire, c’est alors qu’un cri retenti et du sang sembla envahir les environs alors que dans ma main se trouvait une langue. Des cris, des hurlements, des larmes…et moi dans tout ça j’étais au milieu avec une sorte de soulagement dans le corps, enfin je m’étais vengé et ce n’était que le commencement.

Je m’enfuis avant que les vampires ne puissent m’offrir les représailles méritées. Rentrant chez moi essoufflé, mon père était au téléphone pour un rendez-vous d’affaire. PDG de plusieurs entreprises financières, il me regarda a peine mais l’odeur de sang attira plus son attention. « Non de…oui monsieur Smith, je dois vous laisser une urgence familiale, je vous recontacterai rapidement. » Il approcha alors de moi, moi qui était immobile, un regard froid et vide vers ce père que j’avais toujours haï plus que n’importe qui. «Qu'as-tu fais espèce d’imbécile, tu t’attaques aux tiens ! » Un sourire sadique s’empara de mon visage et pour la première fois de ma vie, je vis mon père reculer d’un pas devant ce fils qu’il n’avait jamais aimé. « Je déteste tous ce que nous sommes… » Et d’un geste précis, comme si j’étais né pour ça, j’enfonçais un pieu dans le cœur de mon père. Libre…Voilà comment je me sentais d’un coup. Je jouissais de cette nouvelle sensation, j’avais enfin brisé mes chaînes. Je n’avais pas entendu le petit cri de cette femme qui était ma nourrice depuis des années. Me tournant vers elle, je croisais son regard tendrement, alors qu’elle semblait penser qu’elle serait la suivante. « Je ne te toucherais pas, car malgré tous vos efforts pour garder le secret je sais que tu es ma mère. Cela fait des années que je suis au courant et je sais que mon père ta condamné au silence… » Elle éclata en larme et fonça dans mes bras, comme si dans un sens, je venais également de la libérer d’un poids énorme. « Adieu maman »


Assis derrière un bureau, une plaque gravé à mon nom, j’observais le ciel éclairé par la fenêtre. Grâce à des vitres qui empêchaient le soleil de passer, je pouvais travailler même en pleine journée. Quatre ans c’étaient écoulées depuis le meurtre de mon père. Certains vampires disaient que c’étaient des chasseurs qui l’avait eu, d’autres que c’était moi, mais grâce au témoignage de ma mère je ne fus pas admi coupable. J’avais alors déménagé et entrepris de me construire une nouvelle vie, une double vie. Oui, j’étais PDG des entreprises familiale et également chasseur de vampire. Cachant bien mon jeu, personne ne se doutait de mes activités illégales et déjà, j’avais plusieurs meurtres de vampires à mon tableau de chasse. Toc, Toc, Toc. Sortant de ma rêverie, je vis une jolie blonde entrer dans mon bureau, une née vampire comme moi. Etais-ce pour cette raison que nous étions fiancés ? Ou peut-être que c’était pour combler le manque que nous éprouvions tous les deux, un manque cuisant d’affection et de reconnaissance. « Tu fais une pause mon chéri ? » Me redressant pour avancer vers elle et déposer un doux baiser sur ses lèvres, je caressais sa joue délicatement blanche et pourtant si belle. Son regard semblait m’envouter un peu plus chaque fous, pourtant, je savais qu’elle n’arriverait jamais à me comprendre totalement. « Oui, après tout je peux me le permettre je suis le PDG. » Elle rigola et me tendit une tasse avec du sang. « Il est frais. » Un demi sourire crispé s’empara de moi, essayant tan bien que de mal de ne pas montrer le dégout que j’éprouvais envers moi-même. « Cristalline est-elle rentrée de son voyage ? » Le regard d’April sembla se fermer brutalement. Savait-elle que cette femme don je parlais était ma maitresse ? Sûrement, mais elle ne voulait pas se l’avouer. « Non, son vol semble avoir disparu. » Pardon ? Sans un mot je pris mon portable et dis à mon jet privé de se tenir prêt, sans plus un mot je sorti sous la furie de Cristalline pour rejoindre celle que j’aimais.


Ne me demandez pas comment j’ai atterri ici, tous ce que je sais c’est que cette île crouille de vampire et que je dois retrouver Cristalline…La chasse est ouverte !