I do not like to be in love but it is love that loves me. ♥

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Elle criait. Mais il s’en fichait. Elle souffrait. Mais il s’en fichait. Elle mourrait. Et ça il le savait. Car il était la source de son problème. Celui qui s’abreuvait de son essence de vie. D’un geste brusque, il la plaque contre le mur le plus proche et replonge ses crocs dans la morsure qu’il avait déjà faite. Il les enfonçait encore plus, comme s’il désirait toucher un vaisseau plus gros qui lui apporterait encore plus de sang.  Se pressant un peu plus contre elle, les battements de son cœur devenu rapide et fort par l’effroi qui courrait ses veines résonnait dans ses oreilles et l’enivrait encore plus. Le sang qui lui échappait coulait le long de sa gorge pour s’écraser au sol. Plus rien n’avait d’importance pour Kayne, il n’était même plus attentif à ce qui se passait autour de lui alors qu’il pouvait être repérer à tout instant. Cette femme n’avait rien demandé, elle venait d’un des grands navires qui ramenaient des humains frais sur l’île. Il l’avait repérer descendant d’un de ses même bateaux et l’avait dirigé ingénieusement dans un coin tranquille pour enfin plonger ses crocs dans sa carotide. L’incube n’y était pas allé de main forte. Car il était quelque peu sur les nerfs. Et tout ça à cause d’un humain qui le faisant tourner en bourrique.  Cet humain le faisait souffrir mais en même temps, il l’attirait à lui. C’était, inexplicable, unique. Et même si ça faisait mal, le pire, c’était que l’incube en redemandait. Certes il ne restait pas passif mais il allait toujours le voir, sa présence lui était nécessaire pour continuer à vivre. Pour continuer à survivre. Car sans lui il savait qu’il allait mourir. Qu’il rendrait l’âme comme sa victime qui s’affaiblissait dans ses bras.

Il aurait dû la garder en vie, la faire partir rejoindre les autres arrivants. Mais il avait si envie. Plus il croisait Gabriel, plus son envie de sang devenait insupportables. Ses canines le démangeaient alors que sa gorge le brûlait en permanence, à la limite de l’empêcher de parler.  Lui qui ne se nourrissait que très peu, assez pour survivre un minimum se retrouvait à aligner les cadavres. Kayne avait pensé à mordre l’esclave, comme ça il ne ressentirait plus ce désir affreux mais délicieux de savoir quel goût il a. Mais il ne voulait pas. L’humain était pour lui la chose la plus précieuse qu’il avait maintenant, au dépend même de sa propre vie. Mais il n’osera jamais le dire. Car un jeu avait été mis en place entre eux dès leur première rencontre, leurs obligeant de cacher leurs plus fort sentiments. Et il se le disait sans cesse, jamais il ne perdrait. Posant délicatement le corps inerte de la femme dans une zone où la végétation était dense, il fit demi-tour vers la ville, désirant se changer les idées. S’il repensait à Gabriel, son estomac réclamerait encore du sang frais. Et même si la plupart il cherchait des poches de sang ou encore à prélever une petite quantité sur plusieurs personnes, son désir évident pour l’humain demandait beaucoup plus que ce qu’il lui offrait. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas ne pas avoir le contrôle de la situation. Il n’aimait pas se sentir indépendant d’une personne, qui plus est un humain, qui plus est un esclave. Il savait que s’il avait le malheur d’abimer un jour sans le vouloir l’humain, il allait souffrir. Alors il devait prendre le contrôle sur quelque chose qu’il ne maîtrisait pas du tout. Et cela, il n’aimait pas. Réajustant son trench coat, Kayne fila vers un bâtiment ouvert qui le laisserait tout oublier. Il n’avait pas beaucoup d’argent sur lui mais assez pour oublier.

Cherchant un endroit qu’il n’avait pas encore visité, l’incube fit enfin la découverte d’un lieu dont il n’avait reçu que des avis positifs. Le Killer Burger. Un fin sourire courba ses lèvres alors qu’il entrait, bien décidé à oublier le temps d’une soirée Gabriel. « Un verre de whisky pur s’il vous plaît. » Demandait-il en s’accoudant au comptoir. Avec les prix des produits présentés, il était sûr de ne pouvoir acheter qu’un seul verre. Posant ses billets sur la table, il prit sa boisson et chercha une place pour replonger dans les tréfonds de ses souvenirs noirs. Mais dès lorsqu’une silhouette bien trop familière se manifesta devant ses yeux, il comprit que ce n’était pas ce soir qu’il ne penserait pas à lui. Plissant les yeux, il observait Gabriel à la table avant de se rendre compte qu’un homme l’accompagnait. Serrant son verre, Kayne fut à deux doigts de l’exploser mais se retenu de toute ses forces. Une idée lui vint à l’esprit, l’empêchant de rependre les bouts de verre sur le sol du Killer. Son sourcil gauche se releva légèrement alors qu’il adoptait une attitude de dragueur, désirant reprendre leur jeu. C’était à lui d’attaquer. S’invitant à la table, il posa son verre sur cette dernière et lâcha dans un murmure :  « Gabriel … » Pour que ce dernier tourne la tête vers lui. Sans se demander qui était cet homme qui osait discuter avec Gabriel, il attrapa le menton de ce dernier et plongea sur sa bouche. Le baiser n’avait rien de chaste. Il était là pour marquer un territoire, pour provoquer, pour dire qu’il était à lui et que c’était lui qui commandait. Sa langue s’invita dans la bouche de l’humain et se battit férocement pour avoir le contrôle alors qu’un son buccal presque obscène lui échappa alors qu’il passa sa main dans les cheveux de Gabriel avant de tout arrêter. S’arrachant de force de la bouche de l’humain, il prit place à ses côtés sans le toucher avant de se tourner vers le vampire, lui lançant un regard qui en disait long sur ce qu’il pensait de lui. « C’est toi son maître ? » Pas de politesse, pas de vouvoiement, cela traduisait parfaitement l’estime qu’avait le vampire pour lui à cet instant.