Lorsque Kay avait ouvert les yeux, la blondine avait pu constater l’absence d’Errol Shaw, probablement était-il aux archives tandis que Raphaël et Kay dormaient tous les deux profondément.  Le petit garçon était toujours endormi tandis que la jeune Irlandaise sortait du sommeil pour une journée entière. Parce qu’il n’y avait personne pour le voir, elle s’accorda à manger un petit quelque chose, rien de très consistant mais qui empêcherait son ventre de gargouiller durant ce nouveau jour, ou cette nouvelle nuit, Kay n’avait pas regardé l’heure et elle ne comptait pas le faire. L’écoulement du temps ne lui importait plus beaucoup désormais, elle le trouvait incroyablement long, les minutes semblaient durer des heures, parce qu’elle souffrait bien entendu, mais ça ne lui importait plus de voir le temps filer. Elle ne se souciait plus de grand-chose, si ce n’est de l’enfant qui se trouvait dans la même pièce qu’elle. Il dormait encore mais il ne tarderait sûrement pas à se réveiller maintenant, tout comme elle venait de le faire. Elle ne pourrait probablement pas l’avouer, parce qu’elle n’en avait peut-être pas encore pris connaissance, mais la présence de Raphaël lui faisait oublier la peine et la douleur qu’elle ressentait depuis la mort de Declan, lorsqu’elle était avec le petit garçon, elle oubliait qu’elle était triste. Mais tout lui revenait une fois qu’il n’était plus présent… Errol n’avait pas ce pouvoir sur elle, il ne lui faisait pas oublier sa peine, et il y avait sûrement plusieurs raisons pour cela, mais aucune qu’elle ne nommerait, aucune qu’elle ne chercherait vraiment.

Pendant que Raphaël dormait encore, Kay s’accorda un peu de temps pour elle. Pas qu’elle se souciait réellement d’elle-même, parce que ce n’était pas du tout le cas, mais cela l’occupait et il fallait bien qu’elle reste propre tout de même ! Elle s’attarda plus longuement qu’elle ne l’aurait cru dans la salle de bains, ses cheveux longs qu’elle n’avait pas coupé depuis plusieurs années lui prenaient un peu plus de temps que ce qu’elle avait imaginé. C’est propre et ses cheveux bien que mouillés recoiffés de manière impeccable qu’elle revenait dans la pièce dans laquelle Raphaël dormait encore, mais son sommeil lui semblait plus agité que lorsqu’elle l’avait quitté pour aller se laver.
La blondine s’approcha du lit de l’enfant, et s’assit au bord. Elle posa sa main fraîche sur le front de Raphaël, non la fièvre ne revenait pas, c’était une bonne chose. Pourtant il semblait ne pas pouvoir dormir convenablement. Sans vouloir le réveiller, elle tenta pourtant de le calmer, murmurant quelques mots tandis qu’elle passait sa main dans les cheveux du petit. « Tu n’as rien à craindre… » murmura-t-elle-même s’il dormait toujours.

Cela faisait seulement quelques jours qu'il vivait dans cette chambre, avec Errol et Kay, il s'habituait à leur présence au fait de vivre avec eux, un vampire et une humaine. Ils étaient gentil, il les aimait bien, mais s'il avait toujours cette peur d'être abandonner, qu'on lui fasse encore du mal. Il faisait attention lorsqu'il quittait la chambre et évitait le plus possible de la quitter seul, il y avait tellement de vampire partout, il avait peur de se faire attaquer par l'un d'entre eux. Errol ne pouvait pas toujours le protéger, ni Kay, il y avait aussi Sullivan, mais Raph n'était pas encore très habitué à lui, il se méfiait de celui-ci, même si on lui avait dit qu'il ne le mordrait pas. Il était couché dans le lit, ce qui était à Errol, mais c'était Raphaël qui l'utilisait comme Errol ne l'utilisait jamais. Il avait du mal à dormir correctement, il avait toujours des cauchemars, il n'arrêtait pas de se voir dans la grotte ou voir son père entrer dans la chambre pour le prendre et le ramener à la maison où l'enfer recommencerait. Où il le frapperait encore et encore et il pouvait sentir son dos lui faire mal, il se mis à bouger dans son sommeil, par contre, il n'ouvrit pas les yeux. Changeait de position sans se réveiller, comme s'il tentait d'échapper à son père, de courir et courir sans jamais arrivé à s'éloigner de celui-ci. Puis il voyait le vampire, qui avait tuer son père qui lui courrait après lui il courrait, il pouvait voir Errol au loin et Kay qui lui faisait signe de venir. Mais il n'arrivait jamais à les rejoindre, il s'éloignait sans cesse. « Nonnn attendez.. » Il parlait dans sa sommeil, mais il avait encore les yeux fermés, mais il y avait déjà des larmes qui coulaient le long de ses joues et qui mouillait son oreiller.

Il sentit quelque chose dans ses cheveux et il crut entendre une voix, celle de Kay, est-ce que c'était dans son rêve ou elle était vraiment là? Elle était là, il commençait à se réveiller et il sentait la main de celle-ci dans ses cheveux qui le rassurait. Il respirait rapidement à cause de ses cauchemars, il courrait encore, mais une partie de lui sentait la présence de Kay. Il se redressa d'un coup et se colla contre Kay respirant rapidement. Il avait des larmes qui coulaient le long de ses joues, il avait eu peur, paniqué il lui dit : « Il était là, il voulait me reprendre! J'arrivais pas à lui échapper, à vous rejoindre. » Il respirait rapidement et ne voulait pas quitter les bras de celle-ci. Il se décolla ensuite un peu de celle-ci et il s'essuya les joues rapidement. Il se demandait il était quel heure, il regarda autour de lui, comme s'il réalisait où il était et sa respiration se calma un peu. Par contre, il avait encore un peu peur, faut dire qu'il n'était pas encore totalement habitué à ce lieu. Le garçon se redressa un peu.

Alors qu’il dormait paisiblement jusqu’à maintenant, Raphaël avait fini par s’agiter comme il le faisait malheureusement très souvent. Il devait être pris de sacrés cauchemars lorsqu’il s’endormait, il s’agitait toujours, parlait ou même criait dans son sommeil. Il n’était peut-être pas étonnant que cet enfant soit pris d’autant de cauchemars après ce qu’il avait vécu… La blondine aurait voulu pouvoir le soulager de tout cela, mais globalement elle ne pouvait pas l’extirper de tout ce malheur, parce qu’il l’avait déjà vécu, et elle ne pouvait pas l’effacer. Peut-être pourrait-elle cependant le rassurer, le réconforter, peut-être pourrait-il se sentir plus en sécurité qu’il ne l’avait été auparavant, en présence de son père. Tandis qu’il s’agitait dans son sommeil, Kay essaya de le rassurer, ce n’était qu’un mauvais rêve, elle était là auprès de lui, à l’heure actuelle il ne craignait rien, il était en sécurité avec elle. Elle aurait préféré ne pas le réveiller, qu’il puisse continuer de dormir mais sans cauchemar, cependant cela ne semblait pas possible.

Le pauvre enfant se réveilla en sursaut, et se blottit instamment dans les bras de Kay, qui bien sûr referma ses bras sur Raphaël, comme pour le protéger mais aussi pour lui offrir du réconfort. Paniqué, certainement par son cauchemar, Raphaël s’exprima rapidement avec une respiration haletante, il semblait tout ce qu’il y avait de plus apeuré, il en pleurait… Le serrant davantage dans ses bras, Kay commença par le rassurer. « Tout va bien, tu es en sécurité en ce moment. On ne laissera rien t’arriver. » Et c’était bel et bien le cas, elle ne laisserait rien lui arriver, et Errol non plus. Afin d’expier un peu les démons de Raphaël, elle lui laissa quelques instants cependant avant de lui demander. « Qui voulait te reprendre, Raphaël ? » Il avait probablement besoin d’en parler, et s’il exposait ses peurs, peut-être pourrait-elle le rassurer convenablement. Elle l’espérait en tout cas, mais rien n’était sûr. Mais petite, elle avait fait de nombreux cauchemars, elle avait souvent eu peur aussi, mais Declan avait toujours su la rassurer.

Il se sentait bien auprès de Kay, elle était rassurante, sa présence le réconfortait, c'est pourquoi il n'avait pas hésiter à se blottir dans ses bras en se réveillant. Si ça avait été Errol, aurait-t-il fait la même chose? Peut-être que oui ou non, il n'en savait trop rien, Errol gardait toujours une certaine distance entre eux. Le vouvoiement aussi mettait une distance, mais Raphaël le faisait, depuis la première fois qu'il l'avait rencontré, mais avec Kay c'était différent. Il pouvait la tutoyer, comme elle le faisait pour lui. Il sentait les bras de celle-ci se refermer contre lui, il essaya de se calmer, il n'aimait pas faire des cauchemars, malheureusement il en faisait presque tout les soirs, bon ok, tout les soirs. Il tentait de pas trop faire de bruit, mais il pouvait parfois passer la nuit ou une partie du moins à fixer le plafond. Sinon, il allait discrètement voir ce que Errol faisait, mais il osait pas le déranger. Errol devait sûrement savoir qu'il était là, sentir son odeur, mais l'enfant ne disait rien. Il avait parfois penser aller se coucher auprès de Kay pour être rassurer par sa présence, mais il n'osait pas. Il voulait pas la réveiller, donc comme elle était debout, il pouvait en profiter. Coller contre elle, il était rassuré par les paroles de celle-ci. Il se recula un peu quand elle lui demanda qui voulait le reprendre et il la regarda un moment dans les yeux et dit : « Mon papa, il vient dans mes cauchemars et veut m'amener avec lui. Ou le vampire qui l'a tué qui vient pour boire mon sang à moi aussi... »

L'enfant se leva sur le lit et sauta en bas de celui-ci pour aller boire de l'eau, il avait besoin de boire, il était un sueur et il avait donc perdu beaucoup d'eau en se débattant dans son lit. Il pris un verre qu'il remplis à la fontaine et le but en une fois pour ensuite déposer son verre sur la table et retourner dans son lit auprès de Kay, il s'assit sur le bord du lit et regarda un moment Kay. « Tu es sûr qu'il peut pas revenir? Si il était devenu un vampire et qu'il viendrait le chercher et lui prendrait tout son sang? Le petit regardait Kay et il avait chaud, comme il avait pas besoin de rien lui cacher vu qu'elle avait déjà vu ses cicatrices il retira son chandail, il avait chaud. Il avait un bandage autour du torse que Kay lui avait fait et lui changeait régulièrement pour être sur qu'il n'y ai aucune infection, aucun problème et pour vérifier l'évolution de la cicatrisation. Elle était plus lente depuis qu'il ne buvait plus de sang, depuis sa sortir de la grotte, mais boire du sang le dégouterait et risquait de plus le troublé que l'aider. « y fait chaud... t'as pas chaud ? » Il la regarda un moment puis Raphaël qui n'avait pas vu se demanda : « Errol il est pas là ? » Il s'attachait de plus en plus à celui-ci qui pourrait devenir une figure paternel pour lui. Un meilleur exemple que son père en tout cas, Errol n'était pas violent lui.

Alors qu’il expliquait à Kay son cauchemar, la peur de voir son père ou même le vampire qui l’avait vidé de son sang revenir, Raphaël lâchait finalement les bras de Kay pour se précipiter vers la fontaine. Oui elle se souvenait qu’elle buvait toujours en abondance après ses cauchemars de petite fille, des cauchemars bien loin de ceux que Raphaël faisait cependant. Dans ceux de Kay il n’y avait jamais eu de vampire qui venait aspirer les litres de sang d’une personne qu’elle connaissait, il n’y avait que de monstres qui voulait la manger elle, des monstres qui n’existaient pas… C’était ainsi que Declan avait appris à la consoler, alors qu’elle avait peur de ces monstres qu’elle voyait, son frère lui répétait qu’ils n’existaient pas, et pourtant le folklore irlandais avait beaucoup de monstres en tout genre. De quoi laisser l’occasion à Kay de faire beaucoup de cauchemars durant son enfance, et Declan d’éradiquer les peurs de sa jeune sœur à l’époque… Oui elle se souvenait de tous ses cauchemars, et elle se souvenait de cette soif qui la prenait toujours au réveil, elle aurait pu boire des litres, tout comme Raphaël le faisait à cet instant précis. « Bois doucement, ne t’étouffe pas. » Lui dit-elle alors qu’il semblait ne pas prendre le temps d’avaler. Le même conseil que lui donnait son frère aîné lorsqu’elle était petite… décidément un rien pouvait lui rappeler ce frère mort, ce frère qu’elle avait perdu bien trop tôt…

Raphaël ne semblait pas bien, rien de plus compréhensible que cela, mais cela inquiétait tout de même Kay. Elle se leva également, alors qu’il retirait son t-shirt avant de lui dire qu’il avait chaud et de lui demander si elle-même n’avait pas chaud. Pas particulièrement puisqu’elle sortait d’un bain, mais elle s’approcha tout de même de lui pour poser une main délicate sur son front… Non ce n’était pas la fièvre, c’était simplement l’effet de son cauchemar, ses plaies étaient propres et aucune infection à l’horizon elle s’en assurait régulièrement, et elle était particulièrement sûre d’elle. « Calme-toi, il ne fait pas chaud, c’est simplement ton cauchemar. Regarde-moi mon grand… » Continua-t-elle, attirant son attention pour qu’il arrête de s’affoler inutilement, même si elle comprenait les raisons de cet affolement. « Ton père ne reviendra jamais, ça je peux en être sûre. » Continua-t-elle en s’agenouillant devant lui. « Je ne peux pas te dire que les monstres n’existent pas, comme on me le disait, parce qu’aujourd’hui on sait tous les deux qu’ils existent bel et bien. Mais je peux te promettre qu’aussi longtemps que je le pourrai, je ferai tout ce que je peux pour t’en protéger. » Elle ne pouvait pas non plus lui promettre qu’il n’aurait plus jamais peur, mais elle pouvait être là pour lui, l’aider à se sentir mieux, à alléger son fardeau, ses peurs… « Et si tu as besoin de moi, tu ne dois pas hésiter à venir me trouver, je ne refuserai jamais d’être là pour toi. » Sans même s’en rendre réellement compte, Kay se donnait pour responsabilité de protéger Raphaël, alors qu’elle n’était même pas certaine de pouvoir se protéger elle-même, qu’elle souffrait tant de la perte de Declan à n’en plus vouloir vivre, d'ailleurs elle gardait toujours sur son visage une certaine tristesse… La blondine devenait contradictoire, sans même le savoir, sans en avoir réellement conscience… Il lui demandait alors où se trouvait Errol… « Non il n’est pas là, il est aux archives sûrement, mais il reviendra bientôt. »

Celui-ci était assoiffé, mais il se calma lorsqu'elle lui dit de faire attention pour ne pas étouffer, celui-ci déposa son verre et retourna auprès de celle-ci alors qu'elle s'installa devant lui et lui expliquer qu'il ne faisait pas chaud, que ce n'était que son cauchemar qui lui faisait cet effet. Le petit essayait de se calmer en écoutant les paroles de celle-ci. Elle était vraiment gentille, il était content qu'elle soit ici. Il ne faisait pas de fièvre, c'était pas le même effet, la même chaleur que lorsqu'il faisait de la fièvre, au fil qu'il se calmait il retrouvait une température corporelle plus normal. Il remis d'ailleurs son chandail alors qu'elle lui parlait. Il était maintenant calme, il se sentait mieux et il se mis debout sur le lit pour en descendre et aller lui faire un câlin pour la remercier. « Merci... » Il lui fit un petit sourire alors qu'il s'éloigna de celle-ci elle avait les cheveux tout mouillés, elle devait sortir du bain ou de la douche. Il la remerciait pour beaucoup de chose : de le rassurer, d'être là pour lui, de l'écouter... sa présence le rassura. Puis il lui demanda : « Je peux manger? » Oui il le demandait, il avait trop peur de faire quelque chose de mal, même si on lui disait de se servir comme il voulait. Il se demandait ce qu'il pouvait y avoir à manger pour le petit déjeuner dans l'armoire où il y avait la nourriture, celle qu'Errol lui avait montrer.

Le petit lui avait ensuite demander il était où Errol, le petit hocha la tête comme il avait compris puis il lui dit : « Je suis content que tu sois là! » Le petit lui fit un sourire pour descendre du lit, vêtu de son pyjama, un pyjama bleu tout simple avec un t-shirt, les vêtements avaient été fait sur mesure pour lui, c'est Errol qui avait fait la commande. Le petit était pas difficile, de toute façon tout ce qu'Errol avait choisit était beau, il se demandait si Kay l'avait aidé, mais il ne posa pas la question, c'était pas très important. Il se dirigea vers l'armoire suite à la réponse de celui-ci et lui demanda : « Tu as mangé quoi toi? » Ça lui donnerait peut-être une idée de ce qu'il pourrait manger, des céréales? Bien qu'un repas tel que des crêpes ou des pancakes lui plairaient, il n'en avait plus manger depuis que sa maman était morte. Jamais son père lui en aurait fait et lui il était pas capable, il avait essayé une fois et il s'était brulé avec le four, il n'avait plus oser s'en approcher ensuite.

Alors qu'il regarda celle-ci, il vit un petit quelque chose qu'il pouvait voir chez sa mère lorsqu'elle était triste, il était sûr qu'elle était triste. Il se demanda pourquoi elle était triste, alors comme tout enfant l'aurait fait, il lui demanda : « Pourquoi tu es tristes ? » L'enfant la regardait alors qu'il pensait encore à ce qu'il pourrait manger.

Le jeune garçon semblait rassuré par les paroles de Kay, et il se jeta presque dans ses bras pour lui faire un câlin. Bien qu’elle fût surprise, elle lui rendit son étreinte. Elle n’avait serré personne dans ses bras depuis plus d’un an, la dernière personne qu’elle avait serrée dans ses bras était… Declan, juste avant son départ, avant qu’elle ne parte pour une traversée de l’Atlantique, qu’elle avait réussi dans un sens et échoué dans l’autre… Elle se rappelait encore de cette tempête qui l’avait conduite dans un premier temps à Belfast, puis ici sur Heartkiller. Elle n’y pensait pas en ce moment, mais l’étreinte de Raphaël lui rappela pourtant qu’elle n’avait eu personne à serrer contre elle depuis bien longtemps. Pour quelqu’un d’aussi aimant que Kay, cela semblait impensable. Il la remercia avant de lui sourire et de s’éloigner d’elle. La remercier de quoi ? Kay ne chercha pas réellement la ou les raisons, et Raphaël demanda s’il pouvait manger. Il demandait pour tout, comme s’il avait peur de faire quelque chose de mal. « Tu n’as pas besoin de demander pour tout, tu sais. » Lui dit-elle pour… le rassurer encore ? Probablement. Il affirma alors qu’il était content qu’elle soit là, avant de lui demander ce qu’elle avait mangé… Errol l’avait mandaté pour surveiller ce qu’elle mangeait ? Non il n’oserait pas faire cela, Raphaël posait la question innocemment. Mais Kay était prise en défaut, et il lui faudrait être honnête. Vraiment ? Elle pouvait simplement éluder la question pour ne pas avoir à avouer qu’elle ne mangeait presque plus rien pour différentes raisons mais quid écoulait toutes d’une seule et unique raison : Declan. Et la question suivante de Raphaël lui arriva comme une gifle à laquelle on ne s’attend pas… Elle ne pensait pas que sa tristesse transparaissait aux yeux de l’enfant. Errol en avait conscience depuis le début, c’était bien pour cela qu’elle avait été renvoyée ici, mais Kay pensait qu’elle parvenait au moins à le cacher à Raphaël.

Elle prit une profonde inspiration pour se donner du courage, pour aborder le sujet qu’elle essayait pourtant de garder secret… Si elle avait abordé une fois le sujet avec Errol, si elle avait parlé de Declan avec lui, elle ne comptait pas recommencer, pas avant longtemps en tout cas. Elle laissa le silence s’installer un moment, avant de se décider à ouvrir la bouche à nouveau. « Je ne mange presque pas, et… je suis triste parce que… parce que j’ai perdu quelqu’un que j’aimais plus que tout, quelqu’un qui rendait le monde plus beau à mes yeux, plus intéressant… » Ce n’était pas une chose qu’elle aurait dite à Errol, pas maintenant en tout cas, et si elle acceptait de se confier à Raphaël, elle ignorait pourquoi elle le faisait vraiment.

L'enfant avait peur de faire quelque chose de mal, mais pour un enfant comme lui qui a grandit dans la violence, c'est normal non? Il a peur que sa recommence et c'est pas en quelque jours que son habitude de craindre va disparaitre. Il fallait être patient avec lui, parce qu'il était méfiant et le restera sûrement toujours un peu. Mais il va sûrement finir par être juste un petit garçon, qui ne demandera pas pour manger ou boire et qu'il ira se servir lui-même sans rien dire. Bref, celui-ci lui avait donc demander s'il pouvait manger, mais celle-ci lui répondit qu'il n'avait pas besoin de tout demander.. « oh d'accord. » Il fouilla donc dans l'armoire pour essayer de trouver quelque chose et il pris un sac de pain et il pris du beurre d'arachide et de la confiture de fraise. Il s'installa sur la table qu'il y avait pour sortir une tranche de pain sur sac et la tartiner de beurre d'arachide puis de confiture. Il demanda à celle-ci pourquoi elle était triste et un peu avant il lui avait demander ce qu'elle avait manger pour se donner des idées. Il s'assit sur la chaise pour manger et il regarda celle-ci un moment alors qu'elle lui expliquait pourquoi elle était triste et qu'elle mangeait pas beaucoup.

« Tu en veux? Tu as pas faim! Moi j'ai tout le temps faim quand je me réveille. » C'était par gentillesse qu'il lui proposait ça, il comprenait pas qu'elle puisse ne pas manger. Quand il était dans la grotte il était affamé et il ne pouvait pas manger, il n'avait rien pour manger, alors qu'elle avait un armoire plein de nourriture et elle ne mangeait pas? Il ne comprenait pas, mais c'est vrai que lorsque sa maman est morte, il avait beaucoup de mal à manger, mais la faim avait fini par l'emporter. « Tu as perdu qui ? euh.... si tu veux me le dire! » Le petit réalisait qu'elle voulait peut-être pas en parler, que ça lui faisait peut-être du mal d'en parler. « Moi aussi j'étais triste quand ma maman est morte.. et j'arrivais pu à manger non plus, mais j'ai fini par avoir trop faim! Elle me manque tout le temps et j'ai perdu la photo que j'avais d'elle dans l'accident... » Il allait oublier le visage de sa mère et il en avait pas envie, il voulais se rappeler le visage de sa mère. Il fini par prendre un bouchée de sa tranche de pain, une deuxième bouchée en prenant le temps de bien mâché. Il aimait beaucoup le beurre d'arachide, il pourrait le manger à la cuillère, le seul problème c'est que c'était collant, mais avec la confiture c'était moins collant et délicieux. Il fini sa tranche de pain et il s'en prépara une deuxième, il en mangeait souvent lorsqu'il était avec son père, il se faisait un sandwich au beurre d'arachide et confiture pour se l'amener en lunch.

Kay avait fait remplir le garde-manger mais elle ne s’y servait que très peu, elle ne prenait jamais plus que ce qui était nécessaire pour calmer les râles de son estomac qu’elle ne nourrissait pas vraiment. Mais elle était certaine qu’Errol Shaw avait dû remarquer que quelques petites choses disparaissaient de temps à autre, et s’il refusait d’en parler c’était certainement pour qu’elle ne cesse pas tout bonnement de le faire. Car face à une remarque, elle aurait pu le faire. En effet, prise en défaut, la jeune femme aurait pu se braquer, et ne plus rien avaler du tout.
Alors que Raphaël lui demandait s’il pouvait manger, elle lui répéta une nouvelle fois qu’il n’avait pas besoin de tout lui demander. Cela prendrait sûrement du temps pour qu’il ose se servir sans demander, mais si cela était réellement nécessaire, elle continuerait de lui répéter jusqu’à qu’il ait suffisamment confiance, pour qu’il n’ait plus à craindre de représailles. Après cela, l’enfant sembla choqué par la révélation que Kay lui faisait à propos de son frère, et du pourquoi elle ne mangeait pas. Oui cela pouvait semblait incroyable pour Raphaël que Kay ne s’alimente pas, lui qui avait eu si faim dans la jungle. Il s’étonnait réellement d’apprendre qu’elle ne mangeait pas, alors qu’il lui proposait quelque chose. Avant même qu’elle n’ait le temps de lui répondre, Raphaël lui expliqua qu’il n’avait pas eu beaucoup faim après la mort de sa mère… Il sembla alors à Kay qu’elle était plus pathétique qu’elle ne le croyait. Elle se laissait abattre par la mort de son frère, quand le petit garçon en face d’elle se montrait si fort, plus fort qu’elle en tout cas…

« J’ai perdu mon grand frère, il est mort pendant que j’étais coincée ici. » Lui expliqua-t-elle, alors qu’elle sentait plus amplement le manque de Declan tandis qu’elle en parlait. Mais interpellée par ce que Raphaël venait de lui dire à propos de sa mère, elle oublia sa propre personne, elle n’était pas à ce point égoïste, même dans la douleur elle pensait toujours aux autres. « Tu l’as perdue dans l’accident qui t’a amené ici ? La photo de ta maman ? » Demanda-t-elle. Elle aurait pu essayer d’aller la chercher, de la trouver pour le petit. Cela lui permettrait de s’éloigner un peu de ce palais, d’Errol Shaw à qui elle en voulait beaucoup trop actuellement, elle pourrait prendre l’air… « Tu as peur de ne pas te rappeler d’elle ? … Moi je ne me souviens plus du sourire de Declan. » Lui dit-elle, comme pour lui signifier qu’elle comprenait ce qu’il ressentait.

Le petit garçon ne savait pas que celle-ci se sentait si mal, il savait qu'elle n'allait pas bien, il l'avait remarqué. Il avait envie de lui faire un câlin pour la consoler, la rassurer, lui dire que tout irait bien alors que normalement ça devrait être l'inverse. Raphaël avait mangé, après les jours qu'il avait passer sans n'avoir rien à manger, il ne pouvait pas passer une journée de plus sans manger. Le petit eu même une idée peut-être qu'elle voudrait, il était sûr de rien, mais il n'avait rien à perdre. « Tu voudrais faire des biscuits avec moi? Ou un gâteau au chocolat ? » Le petit garçon aimait bien aidé sa mère à cuisiner quand il était petit alors peut-être qu'il pourrait le faire avec elle. « Tu aimes ça le chocolat? » Il était curieux, sinon il pourrait le faire à une autre saveur : « Sinon on peut faire à la vanille ou aux fruits! » Il lui adressa un sourire, alors qu'il ne voulait que son bien, que lui faire plaisir.

Elle lui expliqua pour son frère, qu'il était mort alors qu'elle était ici, il dit un petit : « J'suis désolé... » Il l'était vraiment, il était triste de savoir que celle-ci avait perdu son frère, comme lui il avait perdu sa mère lorsqu'il était encore plus jeune, car on doit l'avouer il est très jeune encore. Elle lui demanda quand il avait perdu la photo de sa mère, si c'était quand il est arrivé ici, le petit hocha la tête pour lui répondre : « Oui, elle était plus dans mes poches quand je suis arrivé à la grotte, elle a dû tomber quand j'ai couru, je l'ai chercher, mais c'est impossible de la trouver c'est bien trop grand ici! » C'est vrai, s'était bien trop grand sur cet île pour arriver à trouver une aussi petite photo.

Il la regarda alors qu'elle lui avoua ne plus se souvenir du sourire de Declan et il lui demanda : « Tu n'as pas de photo de lui? Quand il sourie? » Celui-ci la regarda un moment, alors qu'il ramassa son assiette et ce qu'il avait sortit pour se faire à déjeuner, se rappelant de quelque chose il lui demanda : « euh.. est-ce qu'il y a du lait ici? J'en ai pas vu. » Oui, Errol lui avait dit de le demander à Kay, ça n'avait pas vraiment rapport enfin pas du tout rapport avec le sujet du moment, mais il ne voulait pas l'oublier donc il préférait le demander tout de suite. Puis comme sa question avait été posé il ajouta : « J'ai peur d'oublier son visage, son sourire aussi, elle souriait sur la photo, mais maintenant que je l'ai plus je pourrais pas me souvenir de son visage... je me rappelle plus du son de sa voix... » Il ne voulait pas tout oublier d'elle, il se rappelait de certains trucs comme : « Elle me chantait des berceuses le soir pour m'endormir, pas fort pour que mon papa n'entende pas. » Il la regarda un moment et il alla vers la salle de bain pour se brosser les dents, devrait aussi prendre une douche ou un bain, mais il voulait rester avec elle.

Peut-être qu’en partageant leur souffrance, ces deux là pourraient s’entraider. Mais Kay ne parvenait toujours pas à se dire qu’elle pouvait surmonter la mort de son frère, que le monde pourrait lui paraître à nouveau intéressant. De bien des façons, Raphaël était plus courageux qu’elle, peut-être cela venait-il de son jeune âge, mais il vivait son deuil et sa situation bien mieux que Kay ne vivait les siens. Mais ce côté encore innocent, ce brin d’insouciance dont Raphaël faisait preuve – probablement bien malgré lui – apaisait la blondine d’une certaine façon. Alors qu’elle essayait de faire bonne figure devant lui, bien plus qu’elle n’essayait de le faire devant Errol, il avait le comportement qu’elle aurait normalement dû avoir avec lui, il tenait de lui faire oublier son mal être, de détourner son attention de son mal comme avec cette proposition à cuisiner quelque chose ensemble. Elle n’avait rien cuisiné depuis très longtemps, et surtout pas des pâtisseries ou des gâteaux, mais une idée lui vient lorsqu’il aborda le sujet, une chose qui leur changerait sûrement les idées à tous les deux.

« J’aime bien ça le chocolat. » Répondit-elle avant de prendre la parole. « Et les cookies, tu aimes ça ? Ma maman a une recette vraiment très bonne, elle me l’a apprise, je pourrais te l’apprendre aussi, qu’est-ce que tu en penses ? » C’était plutôt à elle d’aider le petit garçon, et non pas l’inverse. Ce n’était pas à Raphaël de soulager ses peines, mais bien à Kay de le sortir des siennes. Puis elle sortirait forcément des siennes en se préoccupant du jeune garçon et en s’oubliant.

La blondine ne répondit rien à la réplique suivante de l’enfant, mais elle esquissa un très bref sourire, qui n’en était pas vraiment un, comme pour le remercier de sa sollicitude. L’irlandaise le laissa s’expliquer à propos de la photo de sa mère, et elle ne put s’empêcher de penser qu’elle aurait pu se rendre en forêt pour peut-être la retrouver. Même si l’enfant avait raison, cet île était particulièrement grande, tout comme la forêt. C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas ? Puis cela lui permettrait de s’éloigner un peu d’Errol à qui elle en voulait toujours pour le moment. « Tu as raison, c’est très grand, et puis c’est dangereux aussi. » Mais cet aspect là n’effrayait pas Kay, la grandeur non plus cela dit. Elle tut cependant son projet d’aller chercher la photo pour l’enfant, et elle préféra même le dissuader de le faire lui-même, elle préférait qu’il ne prenne pas de risque. « Il ne faudrait pas que tu y ailles seul, même moi je ne devrais pas y aller sans Errol, la forêt est vraiment dangereuse. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. » Quant à ce qui pouvait lui arriver à elle-même, cela ne l’inquiétait absolument pas. C’était bien la dernière de ses préoccupations. Et pourtant elle aurait dû déjà y penser, le petit garçon s’attachait forcément à elle, et sa disparition serait une douleur pour lui aussi. Mais elle n’y pensait pas encore…

Kay préféra ne pas répondre sur la question qui concernait son frère, elle éluda volontairement le sujet, non pas parce que cela faisait souffrir mais parce qu’elle préférait se concentrer sur l’enfant. Il s’interrogea à propos du lait, et Kay lui répondit aussitôt : « Je m’occuperai de trouver du lait. » Puis elle le laissa parler de sa mère, de sa peur de ne pas se souvenir d’elle et d’oublier son sourire, alors c’était devenu comme une mission pour la jeune femme, il fallait qu’elle aille chercher la photo pour le petit. Elle le laissa partir vers la salle de bains et elle haussa un peu le son de sa voix pour qu’il l’entende sans qu’elle n’ait à se déplacer et lui non plus. « J’ai une idée qui pourrait t’aider. » Commença-t-elle. « Peut-être que tu pourrais prendre un peu de temps en te levant et peut-être aussi avant d’aller te coucher… fermer les yeux et te concentrer sur tes souvenirs avec ta maman. » Et dans son esprit, Kay réfléchissait déjà à un moyen méthodique de fouiller la forêt pour retrouver la photo de la mère du petit garçon.

Un enfant c'est innocent, enfin pas dans une mauvais sens, mais ça ne comprends pas certains choses que les adultes eux comprennent et peuvent vouloir dire. Donc, parfois quand on dit quelque chose un enfant peut comprendre les choses différemment. Le petit garçon avait proposer de cuisiner, il s'était mis dans la tête de lui changer les idées et lui demanda si elle aimait le chocolat, la réponse lui fit sourire et il répondit avec enthousiaste. « Oh oui je veux! C'est une bonne idée! » Bon, il ne se rappellera sûrement pas de la recette après l'avoir fait, des différentes mesures, etc. Après tout même pour les adultes, apprendre une recette par coeur ça demande de la faire plusieurs fois. Mais il avait hâte de goûter et l'aider à faire les biscuits. « On peut les faire tout de suite? » Le petit était vraiment impatient maintenant de le faire. Mais bon il devait aller prendre un bain avant et s'habiller puis se brosser les dents. Mais avant d'aller dans la salle de bain il parlait avec celle-ci, il lui avait demandé pourquoi elle était triste et tout et il avait fini par parler de la photo qu'il avait perdu. Que la forêt/jungle est grande et dangereuse qu'il était mieux de ne pas y aller seul le petit approuva d'un petit hochement de tête. Elle disait qu'elle voulait qu'il ne lui arrive rien, mais il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose. Raphy la regarda un moment et pris sa main et leva la tête pour la regarder. « Mais faut pas qui t'arrive quelque chose à toi aussi. C'est pas grave pour ma photo, je veux pas que tu y ailles, si tu faisais attaquer par un vampire ou un animal ? » L'enfant s'inquiétait pour elle. C'était la présence féminin, maternel qu'il n'avait pas eu depuis longtemps, elle était importante à ses yeux et il s'attachait à celle-ci. Si elle disparaissait il risquerait d'être mal, triste de ne plus la revoir, il serra un peu la main de celle-ci pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas la perdre, comme il avait perdu sa mère.

Il avait posé une question à propos du lait, savoir s'il y en avait ici et elle lui dit qu'elle s'en occuperait. « Merci Kay. » Il lui adressa un sourire, il était content de passer la journée avec elle. Il alla dans la salle de bain pour retirer ses vêtements et aller dans le bain qui avait été préparer pour lui, il se savonna rapidement et lava ses cheveux pour ensuite sortir du bain s'essuyant le corps, les cheveux qui restèrent malgré tout un peu humide. Il se brossa les dents puis il sortit de la salle de bain après avoir enfiler un caleçon, une paire de jeans et un t-shirt tout simple. Il alla rejoindre Kay et lui adressa un petit sourire, son idée était bonne, même s'il ne savait pas si ça allait fonctionner. Le jeune homme la regarda un moment et lui dit : « Toi c'est ce que tu fais pour te rappeler de ton frère? C'est une idée... » Il la regarda un moment et pris ses souliers pour ensuite les enfiler et les attacher rapidement et demanda ensuite à Kay : « Est-ce qu'on fait les biscuit maintenant? » Il était loin de se demander qu'elle était en train de planifier un plan pour récupérer la photo de sa mère. Il ne voulait pas qu'elle le fasse, elle ne voulait pas qu'elle soit blessé ou tuer pour une simple photo.

Il était impatient à l'idée de faire les biscuits, il n'avait pas eu l'occasion de cuisiner souvent, parfois avec sa mère, mais c'était il y a un bon moment déjà et c'était pas avec son père qu'il aurait cuisiner. En parlant de son père, ses blessures avaient fini de guérir ou presque, elles ne lui faisait presque plus mal et ça faisait du bien. Il n'avait qu'une petite cicatrice sur le bras, mais rien de très voyant.

L’enthousiasme de l’enfant était communicatif. L’espace d’un instant, un sourire se dessina sur les lèvres de Kay. Malheureusement il disparut bien plus rapidement qu’il n’était apparu. À croire que son mal était ancré trop profondément pour qu’elle ne s’en défasse. Même inconsciemment, la blondine ne peut se défaire de cette perte, la mort de Declan l’a profondément ébranlée, tout comme celle d’Eamon avant lui. Mais c’était leur seul point commun. Tandis qu’elle n’avait pas été là pour son frère aîné, piégée sur cette île maudite, Eamon – son mentor en tant que navigateur – était mort dans ses bras, sur le bateau qu’elle avait hérité de lui. La blondine avait entendu ses dernières paroles, elle avait pleuré tandis qu’il expirait une dernière fois, et suite à cela elle était entrée dans une profonde dépression. Elle n’en était sortie que grâce à son frère et son fiancé, et voilà qu’une nouvelle perte l’y replongeait aussi intensément que la première fois. Malgré toute la volonté dont elle faisait preuve pour ne pas inquiéter le petit garçon, la douleur de la perte prenait le dessus sur l’enthousiasme entraînant de Raphaël, et ce n’était pas faute d’essayer.
Et tandis qu’il s’enthousiasmait avec la proposition de Kay, il s’inquiétait également pour elle. Il ne voulait pas qu’elle se mette en danger. Or la blondine n’était pas du genre à se soucier de son intégrité physique, elle laissait ce « détail » à Errol qui, de toute évidence, aimait à s’en préoccuper.

« Ne t’inquiète pas. » Lui répondit-elle. « Il ne m’arrivera rien. » Elle laissait sous-entendre ainsi qu’elle ferait en sorte qui ne lui arrive bien, mais l’Irlandaise comptait pourtant se rendre dans cette jungle pour y trouver de quoi faire sourire l’enfant, de quoi le rendre heureux. Ainsi il n’oublierait pas sa mère et se débarrasserait une de ses peurs, celle d’oublier sa mère. Elle éviterait simplement de mentionner qu’elle irait pour qu’il ne s’inquiète pas pour elle, Errol le faisait bien assez, Raphaël n’avait pas besoin de le faire également.

La blondine laissa le garçon s’occuper de sa toilette. Tandis qu’il disparaissait dans la salle de bains pour se laver, Kay se rassit sur le lit d’Errol avant de lâcher un soupir profond. Elle ferma alors les yeux, et elle essaya de remonter jusqu’à un souvenir qu’elle avait partagé avec Declan. L’Irlandaise se retrouvait sur une plage de Galway, les pieds dans l’eau froide à discuter avec son frère aîné. Elle se souvenait encore de la brise sur son visage, et des éclats de rire de Declan, mais elle ne parvenait pas à revoir son sourire. C’était comme un film dont la bande était abîmée, une partie n’était plus lisible… Elle lâcha un autre soupir avant de se lever du lit et de se diriger vers le garde-manger pour voir si elle avait tout ce qu’il fallait pour faire des cookies avec Raphaël, après tout elle ne remplissait pas le garde-manger de manière à pouvoir faire des gâteaux, c’était surtout de petites choses des fruits, des légumes… les matières premières n’étaient pas monnaie courante. Elle entendait alors la voix du petit garçon derrière elle.

« Parfois je le fais, oui. » Répondit-elle. Kay ne le faisait que rarement, mais cela lui arrivait de se rappeler parfois un moment qu’elle avait passé avec son frère. Tandis qu’elle regardait dans le garde-manger elle continua sur sa lancée pour répondre à la question du garçon. « Je regarde si on a ce qu’il faut. Disons que je n’ai pas forcément rempli le garde-manger en pensant faire des gâteaux un jour. » Et encore elle ne l’avait rempli que parce qu’Errol lui avait demandé et lorsqu’elle avait chargé River de le faire, il lui avait gentiment répondu que c’est à elle qu’Errol l’avait demandé et non à lui.

La blondine demeurait dans un silence quasi religieux lorsque le petit garçon lui avoua qu'il ne voulait pas la perdre. Malgré le peu de temps qu'ils avaient passé l'un avec l'autre, il était déjà à ce point attaché à elle... Kay ne l'avait pas vraiment voulu, elle n'avait pas cherché à provoquer chez l'enfant un attachement quelconque envers elle, parce que Kay se savait mal, et même brisée. Elle savait qu'elle n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour lui en ce moment, parce qu'elle n'était pas non plus ce qu'il y avait de mieux pour elle-même.
Légèrement surprise par cet aveu, elle se cacha cependant de ce malaise, laissant paraître que tout allait bien. Kay laissa le petit garçon partir se laver sans rien y répondre, parce qu'en réalité elle ignorait quoi lui dire vraiment, quoi répondre, et quoi faire. Tandis que Raphaël disparaissait dans la salle de bains, Kay s'enlissait dans ses pensées à ce sujet.

C'est machinalement que l'Irlandaise s'était rendue au garde-manger, machinalement qu'elle avait commencé à faire la liste de ce qu'il fallait pour faire les fameux cookies de sa mère... en somme c'était machinalement que la jeune femme s'était mise en activité, alors que toute son attention était en fait portée sur les paroles de Raphaël. Il ne voulait pas la savoir dans la jungle seule, car il s'inquiétait de son sort, et si jamais elle s'y rendait, il voulait l'accompagner. L'idée était plus que mauvaise, elle était même à exclure. Si Kay était tout à fait capable de mettre sa propre vie en danger, il n'était pas question qu'elle entraîne Raphaël dans sa folie. Il était primordial qu'il n'arrive rien à cet enfant, et surtout elle refusait d'être responsable d'un quelconque malheur vis-à-vis de Raphaël. Tandis qu'elle y songeait, elle repensa à la dernière conversation qu'elle avait eue avec Errol, une conversation des plus houleuses, mais qui permettrait de garder Raphaël en bonne santé.

Si elle avait répondu une première fois à l'enfant après qu'il soit sorti de la salle de bains, Kay n'en restait pas moins perdue dans ses pensées. Elle le laissa prendre certaines ingrédients sans vraiment y prêter attention, et elle entendait ce qu'il lui disait sans vraiment écouter cependant. Si elle avait pris quelques dizaines de secondes, elle aurait probablement retrouver ce qu'il lui avait demandé, mais elle restait figée sur les dernières paroles du petit garçon avant qu'il ne parte se laver.
Bien malgré elle, la blondine lâcha un soupir bruyant, et durant quelques secondes elle ferma les yeux, comme si elle réfléchissait. À dire vrai, ele commençait à sentir une migraine lui monter, et il lui faudrait se débarrasser de ses pensées au plus vite. Il fallait qu'elle parle à Raphaël, qu'elle lui explique certaines choses, et qu'elle fasse précisément ce qu'il fallait. Coupant le petit garçon dans son élan, elle lui adressa enfin la parole après un long silence.

« Viens t'asseoir. » Lui dit-elle, tandis qu'elle-même allait s'asseoir sur un fauteuil non loin d'eux. Elle prit une seconde pour réfléchir avant d'ouvrir de nouveau la bouche. « Quand bien même j'irai dans la jungle – et je n'ai jamais dit que je le ferai, d'accord ? - je ne pourrais pas t'emmener avec moi. » Expliqua-t-elle, sur le ton le plus doux qu'elle avait. « Tu l'as dit toi-même, c'est dangereux. Et il est hors de question que je mette ta vie en danger d'une quelconque manière. Je m'en voudrais beaucoup, et Errol m'en voudrait bien plus. » Continua-t-elle, pensant qu'elle avait suffisamment de raisons pour se disputer avec l'archiviste et qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter. « C'est important pour Errol, et pour moi, qu'il ne t'arrive rien. Il est bien assez dangereux d'être un humain au milieu des vampires, alors il faut vraiment faire attention, et le mieux que tu aies à faire c'est de ne surtout pas prendre exemple sur moi, et surtout d'écouter Errol. » Chose qu'elle-même ne faisait pas, mais parce qu'elle ne souhaitait pas non plus, et parce qu'il était devenu normal que le vampire et la jeune femme passent leur temps à se prendre le bec pour un oui ou pour un non. Dernièrement Kay était même résolue à ne plus apparaître aux yeux d'Errol et à l'éviter au maximum. Elle n'avait ni envie de le voir, ni envie de lui parler. L'enfant avait d'ailleurs probablement remarqué que l'entente n'était pas au rendez-vous entre l'archiviste et l'esclave.

Il parlait un peu, il lui avait dit qu’il s’inquiétait pour elle, elle n’ajouta rien et il lui alla ensuite dans la salle de bain puis il retourna ensuite la rejoindre dans le placard afin d’aller chercher ce qui fallait pour faire des biscuits. Les biscuits de la mère de celle-ci, de bons biscuits aux chocolats…

Il la regarda un moment alors qu’il fut surpris quand elle lui demanda d’aller s’asseoir, il l’a suivit et s’installa à côté de celle-ci alors qu’il l’écouta lui parler, lui dire que c’était dangereux dans la jungle mais qu’elle ne savait même pas si elle allait y aller. Mais il serait hors de questions qu’il y aille, il hocha la tête il pouvait comprendre. Mais il s’inquiétait pour elle, par contre il fut surpris quand celle-ci lui dit que sa sécurité était importante pour lui et Errol, il ne pensait pas que c’était si important, surtout comme elle disait qu’il était un humain et pas un vampire, donc en soit d’après ce qu’il avait pu entendre les humains n’était pas important et même totalement inutile, une sous race. « Pourquoi ? J’ai entendu des vampires dire que les humains ne servent à rien qu’ils ne sont pas importants et je suis un humain, donc pas important, non ? » Il haussa les épaules alors que pour lui ce n’était pas nouveau, comme son père lui avait toujours dit ça alors entendre ça à nouveau ce n’était pas important. Par contre écouter Errol ça lui dérangeait pas il faisait ça tout le temps. « Oui j’écoute Errol, je fais tout ce qu’il me demande ! » Il lui adressa un petit sourire, mais sa vie ne le rendait pas vraiment heureux, même s’il faisait tout pour montrer le contraire comme Errol et Kay était gentils avec lui. Il la regarda un moment puis il ajouta : « Est-ce qu’on fait les cookies maintenant ? » Bah quoi, c’est ce qu’elle lui avait proposer de faire après tout, donc il avait bien envie de faire ça. Il avait envie de se changer les idées de faire d’autres choses que lire des textes avec Errol la nuit et dormir une bonne partie de la journée, mais il avait du mal à dormir avec le soleil, alors il dormait seulement quelques heures et encore c’était s’il ne faisait pas trop de cauchemars. Il pouvait donc passer que très peu de temps à dormir…

Il se frotta un peu les yeux, puis il regarda celle-ci un moment alors se posa quelque chose : « Pourquoi tu n’écoutes pas Errol toi ? » Il fut surpris, car elle disait de ne pas faire comme elle alors pourquoi elle n’écoutait pas Errol, après tout il était gentil, il ne lui avait jamais fait de mal, bon il pouvait être froid, mais il n’était pas violent, seulement il n’était pas très souriant ou expressif. D’ailleurs l’enfant se demandait pourquoi, pourquoi il pouvait être aussi froid. « Pourquoi Errol il sourit presque jamais ? Il est malheureux ? » Il se demandait si Errol était malheureux, peut-être qu’il pourrait lui changer les idées, le rendre heureux ? Il avait envie de le voir sourire et il aimerait qu’Errol soit un peu plus familiers plutôt qu’il le vouvoie toujours. Il avait l’impression d’être un adulte quand il entendait Errol le vouvoyer et d’être un étranger. Il n’avait pas l’impression d’être à sa place, d’être apprécier, il avait l’impression qu’il voudrait se débarrasser de lui, qu’il ne l’aimait pas vraiment et un jour il allait le vendre.  Il se redressa un peu sur le canapé puis il se rapprocha de celle-ci pour s’allonger et mettre la tête sur les cuisses de celle-ci. « Tu crois qu’il va me vendre ? Comme les autres… esclaves sur le marché ? » Il était sortit une fois et il avait vu des humains attachés sur la place et Clyde, un autre vampire lui avait dit que ses esclaves attendaient d’être vendus ou il allait peut-être se faire tuer… Le petit avait peur que sa lui arrive, il trembla un peu de peur pensant à ça…