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 Angel or Demon, I gave up my soul...

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Christopher R. Eddison
In the end, all that matters is what you've done.
In the end, all that matters is what you've done.
Christopher R. Eddison

✤ LETTRES A LA POSTE : 146
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 06/09/2013
✤ AGE : 28
✤ OU TU TE TROUVES ? : Chez mon maître.
✤ EMPLOI/LOISIRS : Incube à plein temps !
✤ HUMEUR : Mélancolique...

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MessageSujet: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyMar 10 Sep - 21:55


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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& & &


I'm a ghost...
You're an angel...




Un léger cliquetis brisa le silence qui régnait dans l'appartement.
Christopher grimaça en se figeant soudainement, la main bloquée sur la poignée de porte de sa chambre. Discrétion, discrétion, se répétait-il comme une litanie. Avec lenteur, il tira la porte vers lui -qui heureusement pour ses nerfs ne grinça pas- et il jeta un coup d'oeil vers le salon, plongé dans la pénombre.

Personne.

Il soupira de soulagement. Puis se traita d'idiot intérieurement.
Si son maître avait été là, aucun doute que sa tentative pour être discret aurait pitoyablement échoué. Il était plus que bien placé pour savoir à quel point l'ouïe vampirique était sensible.
Bon sang. Depuis quand éviter le vampire était devenu une sorte de sport national pour lui ? Il se sentait ridicule. Mais aussi très, très gêné. Il n'arrivait presque plus à lui adresser un mot et redoutait sa présence depuis... depuis le baiser qu'ils avaient failli échanger.
Enfin, rectification. Depuis que le vampire avait "trébuché" au Killer Burger et avait failli l'embrasser.

Donc il le fuyait. C'était aussi simple que cela. Enfin, simple... Non, justement, c'était compliqué. Il commençait tout juste à accorder sa confiance au vampire, à s'ouvrir à lui et... Cet épisode lui avait rappelé ses anciens maîtres.
Le geste en lui-même n'avait rien de familier avec les mois de torture qu'il avait subis. Les vampires n'embrassaient pas leurs esclaves. Ils les rabaissaient, les humiliaient. Mais ne les embrassaient pas ; c'était leur donner bien trop d'importance. Il n'avait été que de la vermine aux yeux de ses anciens maîtres.
Non. Le geste n'avait rien de familier. Mais la proximité qu'ils avaient partagé durant quelques instants... Il ne s'en souvenait que trop bien. L'un de ses maîtres avait pour habitude de l'obliger à le regarder droit dans les yeux, à seulement quelques centimètres de son visage lorsqu'il le torturait. Ce vampire avait été l'un des plus fous, des plus cruels maîtres qu'il avait eu. Il ne cessait de répéter qu'il adorait voir la souffrance se peindre sur les traits de ses victimes. Voir leurs yeux s'emplir de peur le ravissait. Et lire le désespoir dans leurs regards... Il trouvait ça jouissif.

Christopher frissonna et fronça les sourcils en se dirigeant vers le canapé.
Il préférait penser à autre chose. Autre chose comme... Ce qui passait à la télé ce soir. Il saisit la télécommande et alluma le téléviseur. Il était surpris d'avoir la possibilité d'en utiliser un. Il savait, par expérience malheureusement, que les vampires n'étaient pas trop branchés modernité et télévision. Et il avait aussi conscience qu'avec ses autres maîtres, il n'aurait jamais eu l'occasion de regarder la télé et de zapper comme il le faisait maintenant.

Il soupira en maudissant le cours de ses pensées. Ce soir, il était seul dans l'appartement et il avait juste envie de se détendre un peu, pas de réfléchir ou de se remémorer des périodes de sa vie qu'il aurait bien voulu oublier. Il s'arrêta au hasard sur une chaine... islandaise.
Le choc lui fit écarquiller les yeux de surprise. La voix de l'acteur parlant dans cette langue qui lui était si familière... Il en comprenait encore chaque mot. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas prononcé un seul mot d'islandais, ou même pensé à ce pays qu'il considérait comme le sien, au même titre que l'Italie.

Un sourire courba ses lèvres. Il se sentait le coeur si léger tout à coup. Il était si heureux de se rendre compte qu'un minuscule lien existait toujours entre lui et son passé en tant qu'humain, avant Heartkiller... S'installant plus confortablement sur le canapé de cuir, il ferma les yeux, appréçiant la mélodie de cette langue si particulière résonner à ses oreilles. Les souvenirs remontaient alors qu'il entendait des enfants rire, se remémorant ces moments marqués par l'insouciance de l'enfance.

Il se sentait si nostalgique tout à coup. Jetant un coup d'oeil à sa montre, il constata qu'il n'était que 22 heures. Aaron devait être au Killer Burger et ne rentrerait sûrement pas avant la fermeture alors... qu'y avait-il de mal à ce qu'il s'allonge et somnole légèrement ? Il retournerait dans sa chambre un peu plus tard... ou bien il s'offrirait une petite escapade nocturne dans la ville.
Son regard tomba tout à coup sur un livre, qui trônait sur la table basse, juste devant lui. Curieux, il le saisit avec précautions. La couverture semblait vieille, comme datant d'une époque lointaine. Ecoutant distraitement les voix discutant en Islandais, il la caressa lentement, appréçiant la texture légèrement rapeuse sous ses doigts. Puis il ouvrit l'ouvrage. L'odeur de papier vieilli -de parchemin- l'assaillit alors qu'il tournait les pages avec lenteur.
Auteur Irlandais.
Il sourit et s'allongea sur le canapé, décidé à lire un peu et très curieux de savoir ce que pouvait bien lire le vampire. Qui d'autre aurait pu posséder un tel ouvrage ? Il paraissait si ancien, le papier jauni par les années, le dos abîmé par de nombreuses lectures... Il se plongea dans l'ouvrage sans attendre.

Et peu à peu, ses paupières se fermèrent. L'engourdissement le gagna. Il referma le livre. Il voulait juste fermer les yeux pour quelques instants...

Et c'est ce qu'il fit. La tête calée contre l'accoudoir, un bras pendant dans le vide, l'autre tenant l'ancien ouvrage contre lui, il se laissa bercer par les voix légèrement grésillantes des acteurs qui parlaient, encore et encore... murmurant, chuchotant, susurrant...


Un léger claquement de porte lui fit faire un bond.
Surpris, à moitié redressé sur ses bras, il contempla son maître, qui lui faisait face.


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Dernière édition par Christopher R. Eddison le Sam 14 Sep - 20:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptySam 14 Sep - 11:12

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La routine l'agaçait encore plus que d'habitude. Pendant plusieurs mois et plusieurs années, elle lui avait plus, elle avait été ce qu'il désirait le plus au monde. Se sentir neuf, libre, être une autre personne que celle qu'il avait du être pendant des siècles. Cela lui faisait mal, tellement mal... Jamais il n'avait eut autant l'impression que le Killerburger ne servait à rien, qu'il n'était qu'une façade qu'il avait réussit à maître entre lui et l'ancien lui. Une façade si mince qu'un simple coup de vent risquait de la faire s'écrouler.  Les clients se succédaient au bar sans qu'il ne prête réellement attention à leurs bavardages. Petits êtres malheureux... Les pauvres jeunes vampires étaient vraiment incroyablement ignorant de leur chance d'être nés dans une période de paix relative. Ils ne connaissaient pas la guerre de la nuit, ils ne savaient pas à quoi ressemblaient les massacres immémoriaux des vengeances successives. Ses yeux se fermèrent un instant revisionnant dans sa mémoire les cris et les flammes avant de les rouvrir avec le sourire sympathique du barman. Soupire et lamentations, encore... Au bout d'une demi-heure de service en plus, il attrapa un de ses employés et lui dit qu'il avait des papiers à aller faire et qu'il fallait le remplacer. Il n'avait pas pour habitude de mentir ainsi mais ce soir, il avait impression qu'il allait exploser.  Il monta à l'étage et s'enferma dans son bureau avec un sourire de soulagement. La pièce insonorisée empêchait le bruit de monter jusqu'à lui et il s'assit à son bureau, prenant sa tête entre ses mains. Même s'il tentait de se dire que tout allait bien, mais il sentait bien que non, il avait mal, là au fond de son cœur. Il souffrait encore plus qu'il y a quelques semaines et il n'arrivait pas vraiment à savoir pourquoi. Encore un mensonge... il le savait très bien ce qui n'allait pas: Christopher. Depuis qu'il avait recueillit l'incube, Aaron sentait qu'il allait s'attirer des ennuis mais s'il avait su que cela se terminerait ainsi. L'italien l'évitait autant que possible, il l'avait bien remarqué. A part pour venir s’enquérir de l'état de Bridget, l'incube passait le plus clair de son temps à l'extérieur ou dans sa chambre sans en sortir quand il était là. Et puis, il ne pouvait pas lui en vouloir... Il l'avait embrassé, il avait fait l'irréparable et il était bien punis pour cela. Fatigué, le vampire regarda sa montre et décida de rentrer chez lui. Marcher dans la nuit lui ferait du bien et puis, on n'avait plus besoin de lui ce soir. Il sortit par la porte arrière pour éviter la foule qui se pressait à l'entrée et se mit à marcher d'un pas alerte.  La lune éclairait sa peau, d'une lueur rassurante et il profita de ce bol d'air à sa juste valeur avant d'arriver devant son immeuble.  Il hésita quelques instants avant de pousser la porte et de monter les étages. Il avait décidé que de toutes les façons, il faudra qu'ils aient une explication tous les deux.  La porte s'ouvrit  et il le referma sans ménagement avant de tomber nez à nez avec Christopher, les cheveux en bataille, les yeux embués encore par le sommeil.  Mince... Il ne s'était vraiment pas attendu à cela... Mais il continua à agir comme si de rien était, enlevant son manteau et envoyant ses clés valser dans un petit vase prévu à cet effet.  En fait il ne savait pas vraiment quoi faire alors, il alla s'asseoir sur le fauteuil en face de lui, jetant un coup d’œil à la télé:

-"Islandais... Intéressant!"

Dire qu'il était gêné était vraiment très limité. Son sourire était un peu forcé et il voyait bien que son interlocuteur était aussi à l'aise que lui. Son regard s'attarda un instant sur ce magnifique visage, ces yeux bleus envoûtant et ces lèvres... il préféra retourner vers les images dansantes.  Le silence se faisait pesant, l'Irlandais n'osait pas voir la réaction qu'avait le jeune homme. Finalement, il prit la télécommande pour éteindre le bruit et commença à parler:

-"Christopher.... Il faut qu'on parle... C'est plus possible de s'éviter comme sa. Je me suis déjà excuser tu sais. Je ne recommencerais pas et ce n'était pas volontaire."

Si... C'était fait exprès mais il ne pouvait pas lui dire qu'à force de le voir sourire, de la voir se reconstruire, il ne pouvait plus se passer de le voir. Il s'était pourtant interdit de ressentir se sentiment et jamais il ne lui en ferait part.  En l'achetant, il avait décidé de le reconstruire  pas de le détruire encore plus et si jamais il se laissait aller c'est ce qui se passera.  Il souffrait pour une bonne cause si on pouvait dire cela comme sa.  Son sourire habituel s'était évanoui, il le fixait de ses yeux tristes et fatigués.

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Christopher R. Eddison
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptySam 14 Sep - 20:18


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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& & &



All my life
I was never there
Just a ghost
Running scared...




Il vit la surprise éclairer un instant les yeux d'Aaron, alors que lui-même le fixait, choqué, les paupières encore lourdes de sommeil.

S'il s'était attendu à ça...

Le vampire se mit soudainement à bouger, agissant comme s'il n'était pas là. Christopher observa quelques instants ses gestes adroits, remarquant son attitude tendue. Il détourna les yeux, se rassit correctement sur le canapé et passa une main dans ses cheveux pour tenter de les discipliner un peu. Aucun doute que s'il avait été humain, il serait aussi rouge qu'une tomate bien mûre. En arrangeant sa tenue, son regard tomba sur le sol et il grimaça : le livre avait atterri là lorsqu'il s'était brusquement redressé. Il le ramassa et le reposa sur la table basse avec mille précautions, s'assurant qu'il n'était pas abimé.

Il entendit le vampire s'asseoir sur le fauteuil, en face de lui, et n'osa pas le regarder. Gardant les yeux rivés sur ses genoux, il se tortillait les mains pour tenter d'évacuer son stress, sans succès. Il était si tendu... et il pouvait sentir que son maître n'était pas dans un meilleur état.

Dire qu'il était embarrassé était un euphémisme.

Il était si gêné qu'il aurait voulu disparaître sous terre et ne plus jamais réapparaître. Et voilà qu'il fuyait encore... Il fuyait la situation car elle le rendait mal à l'aise, il fuyait Aaron car il n'arrivait pas à clarifier ses sentiments... Il fuyait, il fuyait, encore et encore, comme il l'avait toujours fait. Il fuyait car il ne pouvait faire face à la réalité, à la vérité. Il fuyait face à la difficulté. Il se fuyait.

"Islandais... Intéressant !"

La voix du vampire le fit presque sursauter.
Qu'était-il censé répondre à ça ?

Il avait presque oublié que la télévision fonctionnait encore et qu'un journaliste Islandais annonçait maintenant la date du prochain festival musical qui se déroulerait dans la capitale. Il sentit le regard du vampire brûler sa peau. Il lui jeta un coup d'œil rapide pour constater qu’il avait détourné le regard vers le téléviseur, un sourire crispé aux lèvres.

Il s’obligea à se calmer intérieurement. Il n’était plus question de fuir.

Le son de la télévision s’évanouit dans le silence écrasant. Christopher se tendit un peu plus, redoutant malgré lui ce qui allait suivre. Mais il ne devait plus fuir. Il avait assez évité Aaron ces dernières semaines et, même si leur relation se limitait à l’avenir à une entente cordiale, ce serait toujours mieux que ce climat de gêne qui régnait entre eux, ces non-dits sous-jacents. Et il gardait à l’esprit que le vampire, en l’achetant, lui avait offert une nouvelle vie. Il n’était guère contraignant, se montrait sympathique. Ill était toujours le premier à venir vers lui pour tenter de le sortir de sa solitude. Et il avait été le premier à s'intéresser à lui en tant que personne et non un objet...

Bien sûr, une part de lui-même lui disait de se méfier. Le comportement d’Aaron était si différent de celui de ses anciens maîtres qu’il avait encore du mal à s’y faire, même après trois mois de « cohabitation ». Comment était-il censé réagir ? Rester distant et froid envers le vampire avait fonctionné au début. Mais comment ne pas s’attacher aux sourires gentils de cet être si semblait malgré tout si seul ? Comment rester insensible à ses paroles, ses encouragements, ses tentatives maladroites de l’approcher, comme s’il avait peur qu’il s’enfuit en courant ?
Christopher était d’un naturel méfiant, mais il n’était pas insensible. Et les attentions du vampire l’avaient touché. Alors peut-être faisait-il fausse route. Peut-être que le vampire s’amusait avec lui. Peut-être qu’il se laissait avoir trop facilement, qu’il baissait trop rapidement sa garde.
Mais était-il vraiment capable de le repousser après s’être un peu ouvert à lui ?
Et puis il y avait eu cette esquisse de baiser…

Clairement, cela avait remis en doute beaucoup de choses pour l’incube. L’espace de quelques secondes, il avait vu sa pire peur se matérialiser devant ses yeux. Pour lui, c’était comme la preuve que le vampire avait inventé un jeu encore plus cruel et sadique que tous les autres : se montrer gentil, l’amadouer, pour ensuite mieux profiter de lui et le trahir. Et il avait été terrifié par cette pensée. Il l'avait fui.
Mais l’attitude de son maître ne traduisait-elle pas à elle seule ses intentions ? S’il avait voulu profiter de lui, il ne se serait pas stoppé au dernier moment. Ne se serait pas excusé. N’aurait pas accepté qu’il le fuit durant des jours et des jours…
Alors …

« Christopher.... Il faut qu'on parle... C'est plus possible de s'éviter comme ça. Je me suis déjà excusé tu sais. Je ne recommencerai pas et ce n'était pas volontaire. »

Il releva son regard sur le vampire et le dévisagea.
Pouvait-il lui faire confiance ? Cette question l’obsédait. Il avait besoin de savoir. Tant besoin d'une réponse.
Il remua légèrement, mal à l’aise, et nota l’air fatigué d’Aaron.  Il semblait si… si triste. Ses prunelles claires ne brillaient plus de cet éclat qu’il leur connaissait bien, pour les avoir tant de fois admirées à la dérobée. Et cela ne le rassura pas.
Pourquoi semblait-il à bout ce soir ? Comme s’il était fatigué de tout…

Néanmoins, l’incube partageait son opinion et osa hocher la tête. Il humidifia légèrement ses lèvres, hésitant un instant…
Il devait jouer cartes sur table. Il lui devait au moins ça. Il se devait au moins ça.
Il voulait arrêter de fuir.

« Je suis d’accord… » lâcha-t-il finalement en plongeant son regard dans le sien.

Il détourna aussitôt les yeux, peu habitué à le regarder ainsi. A nouveau, il hésita, se mordit la lèvre.
Il devait lui dire. Rien que pour rendre les choses un peu plus réelles et concrètes.

« Je… Je vous crois. »

Ou du moins essayait-il de s’en persuader. Il luttait encore… Faire confiance pouvait s’avérer si difficile.

« Juste… Je ne veux pas que vous pensiez que je vous fuyais à cause de votre geste, continua-t-il maladroitement. Enfin, je vous évitais en partie à cause de ça mais… Je veux dire… Ce n’était pas contre vous. C’était juste moi, le problème, dans tout ça… »

Il fronça les sourcils. Il avait tant de mal à exprimer ce qu’il ressentait. Mais il était sincère.

« Est-ce qu’on pourrait juste… disons, oublier cela ? » proposa-t-il d'une voix timide.

Haha. Plus facile à dire qu’à faire.

« Comme vous l’avez dit, ce n’était pas volontaire… »

Oh.

Cela signifiait-il donc que le vampire avait cédé à une sorte de pulsion ou bien qu’il avait vraiment trébuché ? Cette pensée le troubla, ses sourcils se fronçèrent à nouveau. Mais son maître semblait si sincère… Ou bien était-ce juste une nouvelle ruse ?

Il eut presque envie de se donner une claque. Trop de questions, d’incertitudes. Et aucune réponse. Il n’aurait même pas le courage de lui demander de toute façon…  Mais maintenant que la situation était clarifiée, il se sentait étrangement mieux. Il s’obligea à se détendre un peu mais quelque chose… Quelque chose n’allait pas. La tristesse qui habitait le regard du vampire n’était pas habituelle. Cet air fatigué non plus.

Christopher se demanda un instant depuis combien de temps il n’avait pas pris le temps de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre que lui-même. Bien sûr, il s’était inquiété pour Bridget, quoi de plus normal, sachant dans quelle situation se trouvait la jeune femme mais s’était-il seulement demandé une seule fois comment son maître se portait ? Il se sentait soudainement si égoïste. Le vampire s'était tant intéressé à lui. Il s'était montré si prévenant malgré son attitude distante...
Mais d’un côté, pourquoi l'incube se serait-il inquiété ? Aaron avait toujours l’air si confiant, le sourire aux lèvres, gérant son business d’une main de maître… C’était sûrement la première fois qu’il le voyait si démuni, fragile, presque… humain ?

Oserait-il… ?
Oui.

« Est-ce qu’il s’est passé quelque chose ? » murmura-t-il timidement, inquiet.


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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyMar 17 Sep - 5:35

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C'était comme de rallumer sans cesse la flamme qui lui dévorait le cœur. Il désirait autant s'en éloigner que de s'en rapprocher encore plus. Oui... Il était perdu mais peut être arriverait-il à se perdre encore plus longtemps, juste assez pour qu'il permette à cette flamme de s'échapper vers une autre chose à brûler. Il ne voulait pas aggraver la situation, elle était déjà assez compliquée comme cela. Juste par ce qu'il avait été incapable de se contrôler plus qu'il ne l'aurait fallut. Il se faisait une telle violence de cet acte! C'était pour cela qu'il fallait mettre les choses à plat encore et encore, montrer que tout cela ne méritait pas d'être aussi mauvais. Aaron n'était pas un as en diplomatie, pas du tout même et donc, il se contentait d'être aussi gentil qu'il le pouvait. Il n'avait même pas l'habitude d'agir ainsi en tant normal. Tant de précautions, tant de douceurs dans ses paroles mais aussi un épuisement qu'il ne pouvait plus cacher. Il n'avait plus la force de faire semblant de tout. Mais, l'italien semblait aussi épuisé que lui de lutter. Faire comme si ils n'existaient pas l'un l'autre avait du être aussi difficile. Il s'agissait d'un jeu du chat et de la souris presque trop cruel en tout cas pour l'un des deux.  Oui, il ne pouvait parler que de lui, malheureusement, il n'avait pas accès aux pensées de son incube et pourtant dieu sait qu'il aurait aimer avoir ce privilège. Que pensait vraiment l'Italien pour bien croire que le vampire se jetterait sur lui à la moindre occasion. Il savait que son passé était remplit de cauchemars pour lui, qu'il ne voulait très certainement pas en parler mais, peut être qu'avec un peu de chance et de travail, il pourrait passer au dessus de tout cela!  Oui, les espoir de ce maître étaient grands, trop grands et très certainement que rien ne  sortirait de tout cela.  Aaron se leva et alla se chercher un verre d'alcool, seul liquide qui lui faisait du bien en temps normal. Christopher lui avait répondu mais, que pouvait-il y faire? Que pouvait-il répondre? Tranquillement, il vint se rasseoir avec deux verres d'alcool et une bouteille. Il pouvait au moins partager avec lui ces quelques gouttes de liquide. D'un trait, il avala son premier verre en souriant autant que possible. Il allait lui sortir une de ses réponses toutes faites qui sonnaient toujours faux. 

-" Ne t'inquiète pas, tu as assez de problèmes pour que je ne t'impose pas les miens en plus."

Il se resservit un coup, pour finalement se mettre à jouer avec le liquide au fond de son verre. Son regard s'attarda sur le livre qui se trouvait sur la table basse et un sourire presqu'enfantin apparut sur son visage. Il avait retrouvé ce livre dans une de ses vieilles malles qu'il s'était fait envoyé d'Irlande. Il se souvenait des rares moments de calme où lui et sa sœur s'étaient retrouvé pour s'en lire des passages à voix haute. C'était il y a si longtemps... Il reposa l'exemplaire où il était, effleurant sa couverture une dernière fois. Oui, il était nostalgique de certaines époques mais beaucoup moins d'autres. Finalement, il se mit à parler, presque comme s'il se faisait un monologue:

-"Tu sais, je n'ai jamais vraiment eut d'esclave ou d'incube, j'avais ceux de ma sœur. Je n'étais pas un ange, je tuais sans arrêt pas vraiment pour le plaisir mais pour le goût amer de la vengeance. A tuer pendant des siècles, on finit par y prendre goût m'avait-on dit... Je cherche encore cette satisfaction qu'on m'avait décrite. Parfois, je me met à avoir des flashs-backs et on peut dire que ce n'est pas joli joli."

Il eut un petit sourire contrit et se rendit compte qu'il lui en avait déjà parler. Pas aussi clairement mais... assez pour que son incube s'en souvienne. S'il pouvait s'enfuir, s'il pouvait avoir peur de lui peut être que tout s'arrangerait, que tout irait mieux à nouveau. Il retrouverait son ancienne tranquillité, sa vie seule et bien rangée. Peut-être même qu'il arriverait à oublier la maladie qui le rongeait de l'intérieur quand ils étaient ensemble. Son verre finit de nouveau au fond de sa gorge et il pencha la tête en arrière:

-Excuse moi, je me suis encore égaré. Tu devrais aller te coucher, tu as l'air trop fatigué.

Excuse pourrie pour raison pourrie. Oui, il ne savait plus quoi dire, plus quoi faire pour aller mieux. Peut-être que retourner au Killerburger juste à la fermeture et y passer la journée lui ferait du bien... Mais rien n'était moins sur. 


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Christopher R. Eddison
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyMer 18 Sep - 16:18


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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I will save you from yourself…



Il observa le vampire se lever sans un bruit et aller chercher deux verres ainsi qu’une bouteille d’alcool. Il se tendit à nouveau et, ne le quittant pas des yeux, le vit revenir s’asseoir en face de lui de sa démarche féline.

D’un air tranquille, son maître se servit un verre. Christopher admira sa descente, se demandant sérieusement comment le vampire pouvait bien avaler le liquide brûlant aussi vite sans s’arracher la gorge. Il avait lui-même tenté une fois de vider cul-sec un verre de whisky et il se souvenait encore qu’il avait failli s’étouffer tant la boisson lui avait brûlé l’œsophage. La nature vampirique immunisait-elle contre les effets de l’alcool ?

L’incube ne toucha pas à son verre, restant silencieux. Il attendait la réponse du vampire patiemment. Et le sourire que celui-ci affichait sonnait tellement faux qu’il ne fit que l’inquiéter encore plus. Qu’est-ce que pouvait bien mettre Aaron dans un tel état ? Il ne l’avait jamais vu si désabusé. Comme s'il était fatigué d’une lutte trop longue et bien trop violente. Et l’alcool n’était jamais bon signe…

La voix du vampire résonna, brisant le silence pesant qui régnait.

« Ne t’inquiète pas, tu as assez de problèmes  pour que je ne t’impose pas les miens en plus. »

Oh.

Il fut un instant tenté de lui demander quels étaient ces problèmes, car dernièrement, son seul souci avait été de l’éviter, lui, et que ce problème semblait à présent réglé. Il fronça les sourcils, cherchant quoi rétorquer sans paraître trop familier. Les paroles du vampire avaient exactement l’effet contraire de celui recherché.
Bien sûr que Christopher s’inquiétait ! Même si ça ne lui plaisait pas de l’avouer, il s’était attaché au vampire. Il aurait presque pu le qualifier d’ami, s’ils ne partageaient pas une relation si compliquée et dominée par leur rapport de maître et incube.

Le voir ainsi… Ce n’était pas seulement difficile à concevoir. C’était terriblement inquiétant. Et la réponse qu’il lui avait donnée l’était encore plus. Une nouvelle fois, son maître se montrait prévenant avec lui mais… il instaurait une distance entre eux. N’était-ce pas là la preuve qu’il avait bien raison de s’inquiéter ?
En face de lui, le vampire joua un instant avec le verre qu’il venait de se resservir, comme fasciné. Crispant légèrement les poings, Christopher se promit de l’arrêter au prochain verre. Il doutait que le but de son manège soit de se saouler –les vampires pouvaient-ils ressentir à ce point les effets de l’alcool ?- mais ce n’était pas bon.

L’incube le vit saisir soudainement le livre qu’il lisait quelques heures auparavant et il se figea, gardant le silence. Rien que la façon dont le vampire caressa la couverture du vieil ouvrage lui laissait deviner que celui-ci avait une valeur sentimentale à ses yeux. Et il se rendit compte à quel point qu’il connaissait en fin de compte peu son maître. Il aurait tant voulu savoir pourquoi le regard d’Aaron s’emplissait de nostalgie à la vue de ce livre si ancien…

Il écouta les paroles de son maître attentivement.

La référence aux incubes et esclaves lui arracha un léger sourire en coin. Il avait cru deviner cela oui. Et il eut envie de lui dire qu’il était le maître qui –et de loin- l’avait traité avec le plus de gentillesse et d’humanité.

Le vampire sembla soudainement se perdre dans ses souvenirs et ceux-ci n’étaient apparemment pas des plus plaisants. Lui-même avait du mal à imaginer Aaron comme un être sanguinaire seulement guidé par son désir de vengeance. Mais cela le rassurait de savoir qu’il n’y avait trouvé aucun plaisir. Néanmoins, qui était-il pour le juger ? Personne. Il ne connaissait même pas l’histoire complète…

Christopher l’avait déjà entendu mentionner son passé sombre et bercé d’horreurs une ou deux fois mais jamais l’incube n’avait été confronté à une réalité aussi crue. Et il ne doutait pas que le vampire, une nouvelle fois, gardait les détails les moins plaisants pour lui. Son maître était surement passé par de bien pires situations que lui et il avait réussi à se reconstruire, devenir quelqu’un de meilleur… N’était-ce pas là la preuve qu’il possédait une grande volonté et un courage peu commun ?

Il avait vécu ces horreurs pendant des siècles… Et elles le hantaient encore.

Le sourire contrit d'Aaron lui serra le cœur. Le vampire n’avait même pas osé le regarder dans les yeux alors qu’il était normalement toujours celui qui cherchait son regard… L’incube ne put s’empêcher de ressentir de la compassion à son égard. Son inquiétude ne diminuait pas pour autant, même si la réponse du vampire explicitait la raison de cette attitude si étrange qu’il avait ce soir.
Christopher aurait tant voulu l’aider. Lui proposer d’en parler… De lui en parler.

Mais à nouveau, le vampire vida son verre et sa voix dissipa le silence.

« Excuse moi, je me suis encore égaré. Tu devrais aller te coucher, tu as l’air trop fatigué. »

Ses paroles le figèrent sur place un instant. Surpris. Indigné. Et sa réaction tint plus du réflexe qu’autre chose…

Il se pencha vers l’avant et sa main, ferme, se posa sur celle du vampire qui tenait le verre. Il réprima un frisson, peu habitué à initier des contacts qui lui paraissaient presque intimes, et chercha le regard du vampire.

Agenouillé sur le sol, penché sur la table basse, une main sur celle-ci pour se soutenir, les doigts de l’autre enserrés autour du poignet de son maître, il songea une seconde qu’il faisait peut-être une erreur.
Il empêchait le vampire de se resservir à boire, comme il se l’était promis. Et il ne fuyait plus.
Il hésita, une seconde, intimidé par leur relative proximité. Proximité qu’il avait lui-même créée. Et il se lança finalement.

« Aaron. » murmura-t-il pour capter entièrement l’attention du vampire.

Hésitation.
Oserait-il ? Briserait-il cette barrière érigée entre eux dès le premier jour ? Celle qu’il avait lui-même instaurée, pour se protéger, s’empêcher de s’attacher, par peur, par soumission, par habitude ? Cette barrière dont le vampire n’avait jamais fait grand cas mais qui, à travers ses paroles, se renforçait à présent…

Mais ce regard perdu et las de tout qu’arborait son maître le décida.

« Ne viens-tu juste pas de dire que nous devions parler ? lui rappela-t-il avec douceur. Ce n’est pas en m’ordonnant implicitement d’aller dormir que nous allons pouvoir discuter… » continua-t-il calmement.

Il prit une inspiration inutile.

« Ne me dis pas que je ne dois pas m’inquiéter. C’est toi qui devrais cesser de te soucier de moi à chaque fois que tu m’adresses la parole. Tu… Tu as tenté pendant trois mois de me sortir de ma solitude, de la douleur dans laquelle je m’enfermais obstinément. Tu tentais de te faire une place dans ma vie même si je te rejetais… Et tu… tu avais réussi. » avoua-t-il plus difficilement.

Constater son attachement à voix haute ne le rendait que plus réel. Et cela le terrifiait.
Si le vampire avait décidé de le briser, il n’avait que quelques mots à dire, un geste à faire. Si l’incube avait tout faux, si tout cela n’avait été qu’un jeu, une ruse… Il n’avait jamais autant pressenti la trahison. Et elle ne l’avait jamais autant effrayé.
Mais il continua quand même, resserrant légèrement ses doigts autour de la main du vampire. Parce que quelque part, dans cette étreinte, il plaçait tous ses espoirs et que cela le rassurait un peu, lui donnait la force de continuer.

« Et maintenant, à cause d’un geste que tu dis involontaire, tu réinstaures cette distance entre nous, celle-là même que tu t’es efforcé d’effacer ? Est-ce que c’est encore moi que tu cherches à protéger ou bien… est-ce toi ? Je te pardonne ton geste. Je ne sais pas pourquoi tu as fait ça, ni même s’il y a une raison que tu ne veux pas me dire mais… Tu t’es arrêté. Tu t’es excusé. Tu m’as laissé fuir, te fuir, alors que tu aurais très bien pu m’ordonner de rester. Tu as fait preuve de bien plus de respect pour moi que Lucius ne l’avait fait à l’époque… » termina-t-il dans un murmure douloureux.

Il souffla doucement, son regard s’emplissant de tristesse.

« Dire que tu as eu un passé difficile serait un euphémisme. Tu as vécu plein de choses horribles et tu oses à peine m’en parler… Mais si ton passé revient te hanter et que cela te cause tant de soucis, dis-le. A tes proches amis, à John, à moi… T’enfermer dans la solitude n’arrangera pas tes problèmes. Et éloigner les gens qui tiennent à toi ne mènera à rien, je pense que tu le sais… »

Il ferma les yeux un instant, rassemblant son courage une dernière fois.

« Une fois, tu m’as demandé d’avoir confiance en toi, chuchota-t-il lentement. J’y travaille tous les jours… Mais maintenant, est-ce que tu pourrais essayer d’avoir confiance en moi ? »

Le silence les écrasa à nouveau.

L’adrénaline retombée, Christopher se recula soudainement, délaissant la main du vampire en évitant son regard.
Effrayé. Il était effrayé par la tournure qu’avaient prise ses paroles. Effrayé de s’être montré si familier. Effrayé de s’être trop dévoilé. Effrayé d’avoir été trop loin…


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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyDim 22 Sep - 9:44

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Il était immobile sur son fauteuil, contemplant le vide qui les séparez. Ils étaient tellement différents... tous les différenciaient: leurs vies, leurs sentiments, toutes ces choses qui faisaient qu'ils existaient réellement. Que pouvait-on dire quand rien ne semblait logique, quand tout semblait superflue et que les mots paraissaient plus douloureux qu'autre chose. Peut être que l'alcool rendait cela plus simple, peut-être que boire avait toujours été son moyen d'auto défense devant la difficultés, il n'en savait rien à vrai dire. Il n'avait jamais fait attention à ses actes et de toutes les façons, les vampires supportaient très bien l'alcool... difficile pour eux d'être véritablement soul. Shooté par contre était d'une facilité déconcertante, il suffisait de trouver un humain drogué et de s'en nourrir pour ressentir les effets de ces substances étranges. Oui, il lui était arrivé de le faire, dans des moments de véritable oublie, quand il avait touché le fond du gouffre, mais heureusement, il n'avait pas finit accro. Mais, quelque chose le réveilla de ses pensées noires, quelque chose qu'il ne s'attendait pas à recevoir. Une main, une main qui se posa sur la sienne et qui ne pouvait appartenir qu'à la seule personne présente près de lui. Christopher... Son regard oscilla quelques instants vers son visage avant de finalement se poser dans le vide. Il ne voulait pas qu'il voit à quel point cela le touchait à l'intérieur de lui, combien il se sentait mieux juste par ce simple contact. C'était peut-être une réaction exagérée mais... après que l'Italien l'ai fuis pendant des mois tout cela était totalement inespéré!  Mais le plus surprenant fut le discours qui s'ensuivit. Long, rafraîchissant et si plein de vérité. Oui, pas même John ne le connaissait vraiment! Il se cachait au fond de lui une noirceur telle qu'il n'osait la montrer à personne! Se serait comme montrer son autre lui-même, celui qu'il s'efforçait de mettre sur le côté et de détruire à coup de couteau bien placé. Soutenir ce regard bleu merveilleux lui faisait tourner la tête. Il aurait pu profiter de son statut, avoir ce qu'il désirait temps mais... aurait-il la force d'en supporter les conséquences? Non, il ne pourrait que constater le désastre de ses actions avec un sourire contrit et son cœur en miette. Il faisait confiance à Christopher, là n'était pas le problème... Il ne se faisait pas assez confiance pour ne pas aller trop loin, s'il se lançait dans les confidences, s'il se mettait à parler... jusqu'où irait-il? serait-il capable de s'arrêter à temps. Tout à coup, il n'y eut plus de paroles, juste un silence légèrement gêné et il su qu'il fallait qu'il fasse quelque chose, n'importe quoi. Il descendit de son fauteuil, se retrouvant lui aussi à genoux sur le tapis. Sa main se posa sur la nuque de Christopher, juste pour se rassurer et pour lui faire signe de le regarder. Il prit une longue inspiration avant de commencer à parler:

-"Tu sais que tu es une véritable bouffée d'air frais pour moi. Tu n'es pas "mon incube", tu es quelqu'un à part entière, quelqu'un que j'admire et que je n'aime pas voir souffrir. J'ai peur que ce que je te dise de fasse mal, que tu ne veuilles plus jamais parler avec moi... Que tu ne veuilles plus jamais m'écouter!"

Un signal d'alerte passa dans son visage et il attrapa rapidement le verre de Christopher comme pour se raccrocher à quelque chose, juste de quoi ne pas perdre pied. Lui aussi était brisé, lui aussi avait peur de tout... Finalement la différence entre eux n'était plus si flagrante.  La main dans ce cou si chaud descendit sur le bras de son compagnon. Il avait essayé de noyer son attirance pour lui dans d'autres corps, avec d'autres personnes mais rien n'y avait fait, il n'avait pas réussit à s'en défaire. Prisonnier de son cœur pour la première fois de sa vie, il ne savait pas comment réagir. Devait-il lui avouer? Ou bien se taire encore un peu?

-"Chris... je...je... je ne sais pas quoi faire, par où commencer, comment d'expliquer des choses sur moi. J'ai pris l'habitude d'être seul par ce que la solitude est la prérogative d'un assassin et d'un espion, ce que j'ai été pendant des années. C'était ma constante, la seule chose dont j'étais sur! Et puis, tu es apparut, il y a eut Bridget et me voilà entraîné dans une tornade de vie et d'actions!"

Cela l'avait surpris au départ mais, il avait aimé se retrouver entouré de ces deux êtres si différents, il s'était attaché à eux et c'était cela qui l'avait le plus surpris. Maintenant, il était devenu plus libre qu'il ne l'admettrait jamais. Sa peur le maintenait dans sa solitude...


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Christopher R. Eddison
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyDim 22 Sep - 16:48


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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Let’s get lost tonight…



Un contact frais sur sa nuque le fit presque sursauter, tant il ne s’y attendait pas. Toucher et être touché n’avaient pas du tout la même signification pour lui. Il tourna vivement la tête vers le vampire, replongeant son regard dans le sien. Aaron avait adopté la même position que lui, les rapprochant par la même occasion. Cette proximité lui fit peur un instant. Réflexe qu’il ne pouvait contrôler.

Mais les doigts frais, délicatement posés contre sa peau le rassurèrent. La légère étreinte n’avait rien de contraignant, il se sentait libre de s’en défaire à tous moments.

Ne pas reculer. Ne pas fuir. Pas maintenant. Pas après tout ce chemin parcouru.  

Il s’exhorta intérieurement au calme. Son maître voulait juste attirer son attention. La pression légère n’était pas un étau, mais une prise de contact. Il écouta attentivement les paroles du vampire, qui semblait soudainement s’animer.
Contemplant ses yeux si clairs, tourmentés, hypnotiques, Christopher tentait de mieux le comprendre.

Le compliment lui arracha un micro sourire. Cela faisait si longtemps qu’on ne l’avait pas considéré comme une personne à part entière qu’il s’en sentit ému. Mais encore plus que les paroles d’Aaron, ce fut sa sincérité qui toucha l’incube. Comment ne pouvait-il pas croire ces paroles doucement murmurées, si spontanées, alors qu’ils se regardaient droit dans les yeux ? Il mettait sa méfiance de côté et voulait juste profiter de l’instant.

Entendre que le vampire l’admirait le gêna un instant mais les mots qui suivirent lui allèrent droit au cœur. L’espérer et se l’entendre dire étaient deux choses bien différentes. « Je n’aime pas te voir souffrir. ».  
Il ne put s’empêcher un instant de penser que les peurs du vampire étaient fondées. Christopher se savait fragile, vulnérable. Et les efforts du vampire n’en étaient que plus touchants. Mais l’incube voulait le rassurer. Lui dire qu’il ne devait pas avoir peur de lui parler. Qu’il ne fuirait pas face à lui. Néanmoins, il l’avait déjà fait une fois, alors il comprenait Aaron. Ces derniers jours avaient-ils été si éprouvants pour son maître ? Il n’y avait pas vraiment réfléchi et il s’en voulut.

L’entendre ainsi exprimer ses craintes était déstabilisant. L’incube découvrait un nouveau visage du vampire. Plus fragile. Plus humain. Plus proche de lui… Bien plus proche de lui.

Le vampire agrippa son verre avec force et Christopher crut que le récipient allait céder sous sa force. Et son regard… Perdu, si perdu… Brisé. Tourmenté par une peur qui semblait presque viscérale. L’incube connaissait la peur. C’était un sentiment incontrôlable auquel il avait dû faire face un bon nombre de fois et il savait la reconnaître dans les yeux d’autrui. Et les iris d’Aaron ne mentaient pas.
Cela le troubla encore plus. Il détestait voir ce regard si torturé. Il le préférait pétillant, joueur, amusé.

La main fraîche du vampire glissa le long de son cou, parcourant un instant son épaule pour venir effleurer son bras dénudé. Le contact, léger, caressant, le fit frissonner. En soit, le geste n’avait rien d’extraordinaire. Mais il instaurait une nouvelle proximité entre eux. Une nouvelle intimité. Et Christopher était effrayé de constater qu’il n’y voyait aucun inconvénient…

Son surnom dans la bouche du vampire était si inattendu. Une autre barrière brisée.

L’hésitation d’Aaron lui serra le cœur. En fin de compte, ils s’étaient tous les deux enfermés dans la solitude, l’un par choix, pour se protéger, l’autre parce qu’il en avait presque trop l’habitude. C’était si triste. Maintenant qu’ils étaient là, tous les deux, ensemble, ils avaient toujours peur. Parce que la solitude avait quelque chose de rassurant, de concret presque. Aaron la définissait très bien. Une constante. Une constante dans leur vie.

La mention de Bridget lui arracha un petit sourire. Pour sûr, la jeune femme avait bousculé leur petite routine et leur vie… Mais entendre que lui-même avait été un grand changement dans la vie de son maître était bizarre. Il n’y avait jamais vraiment songé.

Le silence les recouvrit à nouveau et l’hésitation reprit possession de son esprit. Il voulait juste… rassurer le vampire. Mais comment s’y prendre ? Il n’avait jamais été doué pour ça alors… Il se fia juste à son instinct.

Il avait senti le vampire se détendre légèrement tout à l’heure, lorsqu’il avait pris sa main. Timidement, il la saisit à nouveau et l’ôta de son bras sans oser affronter le regard de son maître. Il se sentait si gêné… Avec douceur, il entremêla leurs doigts. Son propre geste le rendait mal à l’aise. Et la sensation qui agitait le creux de son ventre lorsqu’il contemplait leurs mains entrelacées… Il ferma les yeux un instant en s’enjoignant à se calmer puis osa affronter le regard si perturbant du vampire.

Hésitation.
Il resserra légèrement sa prise sur les doigts d’Aaron.

« Je… Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire mais… N’aie plus peur, Aaron. On est tous les deux un peu trop habitués à rester seuls -bien que les circonstances de cette solitude soient très différentes- mais je crois que sur ce coup-là, on est en quelques sortes… dans le même bateau. Ce qu’on devrait craindre, ce n’est pas la compagnie des autres mais la solitude. » finit-il dans un murmure.

Il s’autorisa un coup d’œil à leurs mains enlacées. La sensation était si rassurante, et elle ne le gênait pas tant que ça, contrairement à ce qu’il avait pensé.

« La solitude, c’est rassurant, comme tu l’as dit. Peut-être que ça l’est trop justement… Mais c’est si dur de s’en défaire et là, je ne t’apprends rien. Ça fait peur… Mais… »

Il hésita un instant, évitant le regard du vampire.

« Si on essayait ensemble ? proposa-t-il d’une voix timide en relevant les yeux vers lui. Tu as tenté de m’aider pendant tout ce temps et j’aimerais t’aider à mon tour. Si tu acceptes mon aide bien sûr, se rattrapa-t-il rapidement avec un sourire crispé. Juste… J’aimerais que tu n’aies plus peur pour moi. S’il te plait. Tes efforts me touchent, souffla-t-il plus doucement, mais je pense que cela t’empêche de… Enfin, tu peux tout me dire. J’ai appris à encaisser, et je pense que ça t’aiderait d’en parler, de ton passé, je veux dire. Je voudrais que tu puisses te confier à moi sans avoir peur de ma réaction. » termina-t-il d’une toute petite voix en baissant les yeux.

Il se sentait ridicule.

« Je ne vais pas fuir, le rassura-t-il finalement en resserrant l’étreinte qu’il exerçait sur les doigts du vampire. On ne va pas fuir, compléta-t-il avec un petit sourire. Ce n’est pas le genre de Bridget et j’en ai personnellement fini avec ça. Alors, si tu veux parler, n’importe quand, tu sais que je serai là pour t’écouter. »

Il prit une inspiration.

« Pour une fois, inversons les rôles. Tu es bien trop gentil… Sois celui qui a besoin d’aide. Si tu ne sais pas comment le dire, où commencer, ou quoi faire, ce n’est pas grave, compléta-t-il avec douceur. On n’est pas pressés. On a toute la nuit devant nous, et toutes celles qui suivent... »

Puis il rajouta timidement, hésitant.

« Merci de me considérer comme une personne à part entière. C’est peut-être stupide mais… je n'en ai pas l'habitude et ça me touche beaucoup. »

Il se tût, surpris de s’être laissé aller à cette confession. Gêné. Mal à l’aise. Mais ce n’était que la stricte de vérité. Et il avait besoin qu’Aaron le sache et qu’il arrête de penser qu’il le rejetait toujours ou bien qu’il le détestait…
Bon sang. Il s’était tant attaché au vampire. Et c’était juste terrifiant.



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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyMar 24 Sep - 20:53

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La peau sous ses doigts était douce. Se fut tout ce qu'il parvint à se dire pendant un moment jusqu'à ce que son esprit s'y habitue et qu'il revienne à la réalité ambiante. Christopher avait bien trop d'impact sur lui... Se n'était pas bon, pas sain pour leur relation. Il ne rêvait que d'une chose: le serrer dans ses bras, ne serait-ce qu'en toute amitié, sans aucun sous entendus. Menteur! Rien ne serait innocent si c'était lui, rien. Et il le savait très bien. Aaron continuait de lui parler, de lui faire part de ses craintes le concernant, de tout ce qu'il avait peur de déclencher. Seulement ces confidences étaient pour lui quelque chose de difficile à supporter. Un noble ne doit pas montrer ses sentiments, c'était contre productif et ne saillait pas à son rang. Mais, depuis combien de temps n'était-il plus un simple courtisans? et l'avait-il été un jour? Certes il avait siégé à la cour de son père mais... il avait toujours été plus une arme qu'autre chose, celui à qui on tendait l'épée pour tuer les fous, les traîtres et ceux qui méritaient la mort.  Il fallait être réaliste, tous ceux qui étaient passé sous sa lame n'étaient pas des criminels. Certains avaient juste eux le malheur de tomber entre les mains des Levinsons et d'en ressortir en vie. Combien de ses cousins avait-il décapité alors qu'ils hurlaient à la mort et tentaient de s'échapper des mains de leurs gardes? Combien avait-il tenter de sauver de leur propre folie pour échouer lamentablement? C'était cette période de sa vie qui le marquait comme un feutre indélébile, qui annonçait la couleur de son âme, rouge sang et gris acier. Mais, les paroles de Christopher arrivaient à le toucher au plus profond de lui, comme s'il arrivait à raviver une peu de flamme sur un bûcher. L'espoir semblait finalement encore un peu vivace dans son cœur de glace. Si il avait pu battre, il l'aurait fait mais, il était né mort, n'avait jamais eut de véritable pouls.  Le mouvement lent et plein de doutes de Christopher réussit à la faire sourire doucement.  Leurs doigts s'entremêlèrent délicatement presque fébrilement. Aaron avait l'impression que l'Italien tremblait un peu mais il pouvait facilement le comprendre, le pauvre avait tellement peur des contacts humains. Mais lui, il savourait ce contact à sa juste valeur, se détendant un peu. Il ne le fuyait plus, il ne courait plus dans l'autre sens quand il le voyait. Il lui tenait la main. Oui, l'Irlandais avait l'impression d'être un adolescent devant son premier émoi.  C'était stupide, il le savait mais au moins... s'était rassurant.  Son incube continuait de parler, le charmait de sa voix douce et magique. Ce qu'il disait, c'était tellement vrai, tellement profond. La changement était tellement dur, tellement... différent de sa nature même pour lui qui était pourtant un précurseur. 
 
-"Sommes nous vraiment aussi ressemblant? Je n'en sais rien, je me suis toujours fait un point d'honneur à te protéger depuis que tu es à mes côtés.  Peut-être que j'ai un peu exagéré!"

Aaron avait un petit sourire calme et posé.  Admirant leurs mains liées entre elles, il les fit bouger un peu comme un enfant devant un jouet tout neuf. Stupide, il se sentait stupide mais heureux. Pourtant le poids de la vérité venait s'ajouter au fur et à mesure que le temps passait.  Oui, il était temps pour lui de passer aux aveux mais... par où commencer? Peut être par le début me direz vous! Mais pour cela, s'installer un peu plus confortablement était obligatoire. Sans être trop rapide, il se releva et entraîna son compagnon jusqu'au canapé sans vraiment le forcer. Il s'assit sans lâcher sa main, la seul chose qui le retenait de ne pas exploser. Il prit une grande inspiration avant de se mettre à parler:

-"Ma famille est quelque chose d'assez compliqué... je suis né d'une mère humaine et d'un père vampire. J'étais l'héritier, le saint graal pour mon père. J'ai toujours aimé mes parents même si mon éducation n'avait rien de très conventionnel, en tout cas pour des humains. J'étais un guerrier et on m'avait élever comme tel..."

Mais Aaron n'était pas sur de pouvoir continuer, il n'avait pas vraiment envie de lui avouer ses plus mauvais côtés. Parfois, on préférait de loin le silence à quoi que se soit d'autre! et à cet instant, il aurait voulu se réfugier dans cette absence de bruit. Mais, il devait continuer, ne serait-ce qu'un peu.

-" Mais... ma famille était aussi le bouc émissaire des Levinsons. Ces derniers s'amusaient à les traquer où à en capturer pour le rendre fou. Ils nous les renvoyaient alors et nous devions les tuer nous même... C'était moi qui m'occupais des exécutions... Moi qui regardait les têtes de ces gens que j'aimait tomber sous le coup de mon bras..."

Il avait fermé les yeux, tentant de calmer son souffle. Oui, se remémorer tout cela, revoir leurs yeux affolés, leurs cris tandis qu'il appliquait la sentence forcée. Cela lui avait fait toujours tellement de mal... Les Levinson l'avaient détruit comme ils avaient détruit des centaines de personnes...


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Christopher R. Eddison
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyJeu 26 Sep - 20:47


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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Are you lost ?
Can’t find yourself ?



Leurs deux mains enlacées… Le contact était indéniablement rassurant. Doux aussi. Et même s’il ne parvenait pas à s’y habituer, il ne pouvait s’empêcher d’apprécier le sentiment de réconfort qui accompagnait cette simple étreinte. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas tenu la main de quelqu’un. La dernière fois… Il était encore avec Anja, c’était pour dire. Lucius n’étant pas du genre tactile en public, il n’avait jamais pris le temps de partager ce genre de contact avec lui. La relation qu’il avait eue avec l’incube avait été unique, faite de tant de passion… Mais peut-être pas assez de tendresse. Il avait été bien trop dépendant de lui.

Il sentait l’Irlandais se détendre à son contact, ce qui le rassura. Il avait eu peur de prendre un peu trop d’initiative et puis… C’était un contact assez intime. Mais le vampire ne semblait pas lui en tenir rigueur. Et Christopher aimait à penser qu’il appréciait l’étreinte… En tous cas, il ne faisait pas un geste pour s’en défaire. Immobile, le regard fiché dans le sien, son maître semblait si tourmenté. Christopher caressait l’espoir que ses paroles l’aient un peu apaisé ou du moins, qu’elles l’avaient convaincu qu’il pouvait tout lui dire, qu’il n’était pas seul…

La question rhétorique du vampire le fit légèrement sourire. Lui aussi s’était posé la question. Ils étaient différents mais, sur certains points, ils étaient plus proches que l’incube ne voudrait jamais l’avouer. L’aveu du vampire le fit sourire un peu plus. Peut-être avait-il un peu exagéré, effectivement. Mais il fallait avouer que sans tous ces efforts qu’avait faits le vampire… Peut-être ne seraient-ils pas là, agenouillés l’un en face de l’autre, tentant de se reconstruire, de se comprendre, d’apprendre à se connaître.

D’un certain côté, Aaron semblait un peu plus serein après avoir parlé. Un doux sourire fleurit sur ses lèvres et son regard se baissa sur leurs doigts entrelacés. Embarrassé, l’incube hésita un instant à rompre l’étreinte. Mais le vampire sembla renforcer la pression sur ses doigts, légèrement. Il les fit bouger lentement, suscitant la gêne et la curiosité chez l’Islandais. Que pouvait-il bien penser de son geste ? Le trouvait-il déplacé ? Trop intime? Trop familier ? Ou bien, au contraire, acceptait-il l’étreinte comme… une sorte de connexion physique établie entre eux ? Il savait que le vampire pouvait s’avérer tactile…

Aaron se leva, l’enjoignant d’une légère pression sur ses doigts à faire de même. Docile, il se laissa faire et le suivit jusqu’au canapé, contournant la table basse. Un instant, il hésita. Confiance. Il devait faire confiance à Aaron. Ce soir, il devait apprendre à mettre de côté ses craintes envers son maître. Ce soir, il devait accepter le fait qu’il avait commencé à s’attacher au vampire et que, malgré lui, il lui avait déjà accordé un peu de sa confiance. Et puis les yeux du vampire ne mentaient pas, pas plus que ses paroles…

L’incube lui avait proposé de lui parler, parce qu’il l’avait senti si fragile, si seul… Quelque part, il était lui aussi dans la même situation. Sauf que ce soir, c’était Aaron qui semblait avoir besoin de lui. Et il avait décidé qu’il serait là pour lui. Il devait lui aussi faire un pas vers le vampire et ne pas le laisser seul marcher dans sa direction.

Et puis… Il était fatigué de se méfier constamment. Chaque geste, chaque parole, chaque regard, tout suscitait sa méfiance. Il avait juste envie de se laisser aller. S’asseoir aux côtés du vampire, oublier leur relation compliquée, fragile et juste l’écouter lui parler, parce que ces jours entiers loin de lui, passés à l’éviter, lui avaient fait réaliser une chose : la voix du vampire lui manquait. Sa présence lui manquait. Ses sourires lui manquaient. Il s’était attaché, malgré tous ses efforts pour se persuader du contraire.
Imitant son maître, il prit place sur le canapé, à ses côtés, leurs deux mains toujours enlacées. Le vampire semblait sur le point de parler et, essayant de lui transmettre un peu de courage, Christopher resserra légèrement ses doigts sur les siens. Tourné vers lui, contemplant son visage, il se tenait à l’écoute, patient, calme, lui signifiant clairement qu’il ne partirait pas en courant.

Et en l’espace de quelques minutes, il en sut plus sur Aaron qu’en trois mois de cohabitation. Il l’écouta attentivement, attentif à ses réactions, ses mouvements. Il se tendit un peu à la mention du mot « guerrier », présageant que la suite de son histoire serait bien moins joyeuse. Une tonne d’hypothèses se formaient dans sa tête et il ne put empêcher son inquiétude de revenir au galop. Le regard torturé du vampire, son hésitation…

Qu’avait-il pu pouvoir vivre de si horrible pour qu’il hésite tant à le dire ?

Christopher était conscient que le passé de son maître renfermait de sombres secrets et que le vampire devait les garder depuis longtemps, très longtemps… Il espérait juste que sa présence l’aiderait à parler et à faire face à ses démons. Alors que le silence s’installait à nouveau, l’incube resserra l’étreinte qu’ils partageaient, tentant de lui donner un peu de courage.

Les paupières d’Aaron couvrirent ses yeux si clairs. Il se mit à parler, sa voix murmurant, comme n’osant pas briser le silence. Et ses paroles glacèrent l’Islandais d’effroi. Il ne parvenait même pas à mettre des mots sur ce qu’il ressentait. Un mélange d’horreur, d’indignation, de colère et de profonde tristesse. La vie du vampire semblait avoir été une grande injustice. Comment avait-il pu tenir ? Comment avait-il pu se relever après ça ? Comment avait-il fait pour ne pas finir brisé ?

La folie des Levinsons avait conduit la famille d’Aaron à sa perte. Christopher prit soudainement conscience qu’il parlait surement à l’un des derniers membres de cette famille qui avait dû tenir une place de choix dans la hiérarchie vampirique. Il ne pouvait imaginer sa douleur mais il pouvait la comprendre. Et il pensa un instant qu’il avait été bien égoïste en poussant le vampire à se confier. Qui voudrait se rappeler de telles choses ?

La dernière phrase du vampire lui noua la gorge et les tripes. Horrible. C’était horrible.

Tristesse. Douleur… Comme le vampire avait dû souffrir. Il avait été au premier plan, sur le front du champ de bataille, condamné à exécuter la pire tâche qui soit. Il ne parvenait même pas à imaginer. Les membres de sa propre famille… Rendus fous par la douleur, les tortures, renvoyés chez eux par pur sadisme… Voués à être exécuté par la chair de leur chair, le sang de leur sang.

Le silence les enveloppa de nouveau. Le visage d’Aaron traduisait une telle souffrance… Comme s’il revivait ses propres souvenirs. Sans réfléchir, Christopher posa sa seconde main au-dessus de celle du vampire qu’il tenait déjà, terriblement affecté par ses paroles.

« Si tu n’as pas envie de continuer, je comprendrai… » laissa-t-il échapper avec douceur.

Que pouvait-il faire d’autre ? Prenant une inspiration, il finit par lui murmurer :

« Je suis si désolé. J’étais loin d’imaginer que cela t’obligerait à te rappeler d’aussi horribles souvenirs. Aaron, l’appela-t-il doucement en cherchant son regard, si t’en sens capable et que c’est vraiment ce que tu veux, tu peux continuer. Je t’écouterai jusqu’au bout, qu’importe le temps que ça prendra. Tu peux prendre tout le temps que tu veux, vraiment. » lui souffla-t-il en resserrant leur étreinte.

Un peu gêné, il finit par dire :

« Je… Je ne sais pas vraiment si ce que je vais te dire va te réconforter, ni même si c’est ce que tu attends de moi mais... Quand tu as eu le courage de faire ce que tu as fait, même si c’était horrible, même si cela t’a causé tant de mal… Tu as fait ce qu’il fallait faire, même si tu n’avais pas le choix. On te l’a surement déjà dit de nombreuses fois mais j’ai l’impression que tu te sens coupable d’avoir abrégé leurs souffrances. Et c’est sûrement parce que tu ne vois pas ton acte comme les autres le voient. Tu as sacrifié tes sentiments mais aussi une partie de toi en faisant ça, afin de leur offrir le repos, loin de la douleur et de la folie. Il n’y a même pas de mots pour décrire la teneur du sacrifice que tu as fait… Mais peut-être dois-tu juste apprendre à te pardonner. » termina-t-il dans un murmure douloureux.

Il inspira lentement. Il ne doutait plus que parler de son passé aiderait Aaron, ou du moins le soulagerait un peu de tout ce poids qu’il semblait porter sur ses épaules. Presque instinctivement, il caressa le dos de sa main, essayant de lui procurer un peu de réconfort et courage par son geste. Il détourna un instant le regard, gêné, mais toujours attentif aux paroles du vampire.


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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyDim 29 Sep - 21:41

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Aaron souffrait intérieurement de tout ce qu'il racontait. Mais quel idiot! Pourquoi se faisait-il souffrir comme sa? Pourquoi! Pour faire plaisir à Christopher?  Oui... en quelque sorte, c'était pour cela.  Il se sentait tellement mal... tellement au bord du gouffre. Il voulait boire, se noyer dans l'alcool comme il le faisait autrefois. Tous ses problèmes disparaissait, il se sentait plus libre, plus léger, plus... En réalité il n'était plus rien quand l'alcool prenait le dessus sur lui, il oubliait d'où il venait, qui il était, n'était lus qu'une loque presque inhumaine. Il connaissait très bien les effets de la boisson sur lui, il avait eut son époque de perdition et John l'en avait sorti. Or de questions qu'il retombe dans ses anciens démons, il avait eut tellement de mal à s'en sortir se n'était pas pour réduire tous ses efforts à néant. Heureusement pour lui, Christopher était là pour veiller à ce qu'il ne perde pas les pédales, La main qu'il tenait était son point d'encrage , la seule chose qui l'empêchait de devenir complètement fou.  C'était stupide de se dire qu'un simple contact pouvait le guérir mais... toute la personne de son Incube était faite pour le soigner au plus profond de son être.  S'il avait pu se le permettre, il se serait penché sur ses lèvres pour les prendre les dévorer, les posséder. Cela seul aurait pu lui faire oublier totalement la douleur qui le cinglait au fond de son cœur aussi puissamment que si on le lui arrachait.   Mais tout ce calmait petite à petit, au fur et à mesure que la voix le berçait. Cela n'aurait pas du mais, il ne contrôlait plus ses sentiments, c'était devenu trop dur pour lui. Il l'incitait à continuer, à finir de parler, à finir de lui révéler les sentiments les plus noirs de son existence. Les mains qui se posèrent sur les siennes étaient tellement réconfortante et pourtant, elles pourraient s'en allées si facilement, il suffisait qu'il fasse un geste déplacé ou bien qu'il dise quelque chose de travers et cette présence s'évanouirait aussi facilement qu'elle était venue. Pardonner, pardonner... Ce mot, il l'avait entendu pendant toute sa vie, comme une mélodie ou une malédiction puisqu'il n'avait jamais réussis à l'atteindre. Le pardon ne faisait pas partie de lui, il n'en avait jamais fait partie et il était presque certain qu'il ne trouverait jamais assez de force intérieure pour y accéder.  Doucement, il serra les mains de Christopher un peu plus fort avant de lui sourire doucement.  Oui, il pouvait continuer, il pouvait lui faire confiance, il ne le poignarderait pas dans le dos avec sa culpabilité et ses remords, il n'irait pas le raconter sur tout les toits.

-"C'est tellement facile de parler de pardon, tellement plus dur de l'accorder. Tu sais... ce n'est pas tout..."

Il s’apprêtait à lui parler d'une période de sa vie qu'il gardait secrète. Il ne pouvait pas lui raconter ses agissements en temps qu'espion en détail, sous peine de trahir son roi et il avait bien trop de respect en celui ci pour se le permettre mais, il pouvait quand même lui expliquer en général, lui dire pourquoi sa vie n'avait été qu'une succession d'horreur. Il regrettait certains de ses crimes, en effectuant sa vengeance, il avait très certainement massacrer des innocents, des gens qui n'avaient rien à voir avec les crimes de leur famille.  Cela le hantait presque plus que d'avoir du exécuté des Lewis. 

-"J'ai... mon père et quasiment toute ma famille s'est fait exterminé par les Levinsons, un soir, sur cette île... Ils ont incendié notre château. Moi et ma sœur ainsi que certains jeunes vampires avons réussis à nous échappés. Mais à part ceux qui vivaient à l'étranger et ces survivants, nous étions morts."

Son sourire commença à faiblir et il cru qu'il allait pleurer. Mais, il ne pouvait pas se le permettre, il n'était pas faible! Pleurer était un acte qu'il ne pouvait même pas concevoir. On lui avait appris que montrer ses émotions n'était pas digne d'un guerrier. Se serait comme se parjurer pour lui.

-"J'ai suivit ma vengeance et ma haine, je me suis engagé dans une poursuite sanglante des meurtriers en me ralliant du côté des Bridgestone. J'ai tué, encore plus souvent, encore plus violemment. J'ai mentis, j'ai trahis pour venger tous ceux que j'avais perdu. Mais... je ne connaissais rien de mes victimes, qui sait si elle n'avait rien demandées et si comme moi, elles étaient les victimes d'une guerre qui les dépassaient? Je n'en sais rien! Je ne le serais jamais car je leur ai ôté toute possibilité de l'exprimer!"

Mais finalement il ne put retenir ses larmes et dans un silence presque absolu, seul le bruit faible des larmes tombant sur ses vêtements. Il ne disait plus rien, n'accordait plus aucune attention à l'incube. Il ne faisait plus rien.

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Christopher R. Eddison
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✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 06/09/2013
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyLun 30 Sep - 20:12


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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& & &


No matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe...




L’étreinte se fit légèrement plus franche autour de ses mains.
Sentant le vampire réagir à son contact, il coula un regard incertain vers lui. Allait-il continuer ? Etait-ce vraiment la meilleure chose à faire ? Il sentait sa certitude s’effriter aussi rapidement qu’elle était venue. Il avait l’impression d’assouvir un désir égoïste, de forcer son maître à raconter son histoire afin de satisfaire sa curiosité malsaine…

Certes, il voulait en savoir plus sur Aaron. Mais il ne voulait pas le forcer. Et c’était, d’une certaine manière, ce qu’il venait de faire.

Le vampire n’avait jamais insisté quand il lui posait des questions sur son passé. S'il ne voulait pas répondre –et il ne le faisait pas- l'incube se contentait d’un sourire gêné et se renfermait sur lui-même.
Et que faisait-il à présent ? Il encourageait le vampire à continuer, s’enfoncer encore plus dans des souvenirs de plus en plus sombres.
Il allait lui dire de tout stopper, d’arrêter, mais son interlocuteur esquissa un sourire. Un sourire d’une triste douceur, empreint de douleur. Il ne savait plus quoi penser.

"C'est tellement facile de parler de pardon, tellement plus dur de l'accorder. Tu sais... ce n'est pas tout..."

Il ne pouvait qu’être d’accord avec ses paroles. Et se pardonner soi-même était sûrement l'une des pires épreuves qui soient, car c’était aller contre ses sentiments, contre ses souvenirs, contre son passé... Une autre sorte de bataille, intérieure, mais bien plus violente. Destructrice.

Il se raidit légèrement, attentif.
Pouvait-on imaginer pire que ce que le vampire venait juste de lui dire ?
La souffrance qui perçait dans ses mots le laissait imaginer que oui.

Il ne s’en sentit que plus triste encore. Il aurait tant voulu l’aider, lui épargner toute cette peine… Certes, il arrivait un peu tard pour cela. Mais il ne pouvait s’en empêcher. Il détestait voir les autres souffrir. Et même s’il avait toujours quelques problèmes de confiance avec le vampire, le voir si tourmenté n’était en rien une satisfaction. L’attachement qu’il éprouvait pour lui prenait le pas sur sa méfiance naturelle. Tout ce qu’il ressentait n’était qu’horreur et tristesse à l’écoute de l’histoire de sa vie…
Il ne pouvait rien faire. Il était impuissant, si impuissant face à tant de douleur…

C’était juste terrible. Voir le sourire de son interlocuteur devenir forcé puis se faner tout doucement à mesure qu’il continuait de parler. Savoir qu’il ne pouvait que lui communiquer un peu de réconfort au travers de ses mains enlacées aux siennes. Et assister à cette déchéance…

L’incendie. La douleur. La vengeance. La douleur. La culpabilité. La douleur.

Trop de souffrance, bien trop pour un seul être. Trop de peine, de meurtres, d’horreurs, de secrets, de haine, de sang, de trahisons…

Ses paroles l’atteignaient en plein cœur. Il ne pouvait s’en protéger, tout comme le vampire ne pouvait se soustraire à son passé, à ses souvenirs.
Finalement, la vengeance ne lui avait rien apporté de bon. Juste plus de souffrances et de culpabilité. Et Christopher commençait à comprendre pourquoi il ne parvenait pas à se pardonner. Aurait-il seulement le courage de poursuivre ce combat contre lui-même alors qu’il avait combattu toute sa vie ?

Le silence prit place soudainement, le laissant figé. Il ne savait plus quoi dire, quoi faire. Alors il se contentait de regarder le vampire qui venait de baisser la tête.

Une tâche de sang perla sur le vêtement d’Aaron.
Et Christopher comprit.

Pourquoi était-il choqué de voir le vampire pleurer après tout ce qu’il venait de lui raconter ? N’importe qui se serait effondré en larmes à la moitié d’un tel récit. Il avait bêtement cru que… qu’Aaron ne pouvait pas pleurer. Il n’avait jamais envisagé cette possibilité, c’était tellement difficile à concevoir. Il voyait toujours son maître si confiant, souriant, fier…
Et cette triste vérité ne faisait que rendre la situation encore plus triste qu’elle ne l’était déjà.

Une seconde perle de sang tomba.
Le vampire semblait se cacher… Comme s’il avait peur qu’il le voit dans un tel état de faiblesse. Et cela fit encore plus mal à Christopher.
Impuissant. Il était impuissant. Terriblement impuissant.
Démuni face à ces larmes, témoignage de tant de souffrance et de désespoir.
Et il ne supportait plus ce sentiment.

Il libéra les mains d’Aaron, hésitant, et finit par se pencher légèrement vers lui. Il l’appela tout doucement, comme s’il avait peur de l’effrayer. Et effectivement, il avait peur. Peur de ne pouvoir apaiser un peu la douleur de son maître, peur de contempler son regard terrassé par la douleur, peur de le voir s’enfuir à son contact, peur de sa réaction, peur de son immobilité inquiétante, peur de ses larmes…
Avec lenteur, il posa deux doigts sous le menton du vampire, releva son visage doucement... Et aussitôt, il sentit les larmes venir à ses yeux. Oubliant toute prudence, il essuya délicatement, avec son pouce, les sillons sanglants sur les douces joues du vampire, évitant son regard pour ne pas se mettre également à pleurer.

Il ne pouvait supporter la vue de ces beaux yeux si clairs ravagés par la douleur, emplis de larmes de sang difficilement contenues.

Il voulait lui chuchoter de ne pas pleurer, de ne pas se laisser aller au désespoir. Mais… Quelque part, le vampire n’avait-il pas le droit de laisser couler ses larmes ? Il n’avait pas dû souvent pleurer dans sa vie, considérant surement cela comme une marque de faiblesse… Mais ici, ce soir, en sa présence, il n’avait strictement rien à craindre, rien à cacher. Il pouvait pleurer autant qu’il le voulait…
Cela ne le guérirait pas. Mais peut-être que cela allait-il le soulager, ne serait-ce qu’un petit peu, de toute cette peine.

Une autre goutte de sang perla.
Guidé par son instinct, l’incube se pencha soudainement vers le vampire. Ses lèvres épousèrent la courbe de sa joue avec lenteur alors qu’il fermait les yeux, recueillant le liquide carmin sur sa langue.
Il se figea, prenant soudainement conscience de son geste.
Leur proximité. Sa bouche contre la peau d’Aaron. Ses mains posées sur ses larges épaules. L’immobilité dérangeante de l'Irlandais contre lui.

Hésitation.
Gêne.

Et le goût du sang envahissant ses papilles, messager d’une douleur bien trop grande à porter pour un seul homme.

Ses bras se refermèrent autour du vampire, l’attirant contre lui. Il délaissa sa joue pour éviter son regard et posa simplement sa tête sur son épaule, murmurant un vague "pardon" qui s'évanouït dans le silence.

Il sentit les larmes envahir ses yeux.
La douleur balaya la gêne et il ne fut plus conscient que de ce vampire brisé qu’il maintenait contre lui à la maigre force de ses bras, tentant de lui communiquer un quelconque réconfort, n’importe quoi, pourvu qu’il réagisse et se laisse enfin aller à sa tristesse sans craindre le moindre jugement.



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Dernière édition par Christopher R. Eddison le Dim 6 Oct - 14:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyDim 6 Oct - 11:53

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Il avait tout abandonné, il avait lâché pris totalement et le fil qui le retenait dans sa dureté et sa froideur s'était effondré. Les larmes coulaient sans qu'il ne puisse les arrêté et cela le faisait se sentir minable! Il ne montrait jamais sa faiblesse, jamais! C'était un principe auquel il n'avait jamais dérogé jusque là. Pourquoi cet incube avait-il réussit à le faire fondre, à lui donner assez confiance en lui pour montrer sont côté le plus sombre, celui qu'il haïssait le plus en lui-même. C'était injuste qu'il arrive à le mettre dans tous ses états! Les larmes de sang vinrent tâché son costume, laissant des traînées rouge sur ses joues. Il ne pouvait plus s'arrêter. Cela faisait plusieurs siècles qu'il n'avait pas pleurer, il ne savait plus comment s'arrêter, comment se contrôler et cela l'effrayait! Sa capacité de survie dépendait de sa capacité à se contrôler et voir que Christopher arrivait à lui faire perdre cette capacité était encore plus dangereux. Il ne devrait même pas se laisser aller à autant de sentimentalisme! Il était un vampire, un soldat nom de Dieu!  Mais, l'amour arrive généralement quand on s'y attend le moins! Si Aaron n'était pas passé sur le marché aux esclaves le jour de la vente de Christopher, il ne l'aurait jamais rencontré, si leurs regards ne s'étaient pas croisé et qu'il n'avait pas été totalement charmé par le regard bleu et si effrayé de l'Italien, rien de tout cela ne serait jamais arrivé! Les mains de son incube le lâchèrent et il sentit un froid dans son cœur, un froid qui se réchauffa bien vite lorsqu'il vint doucement tourner son visage. Il le contemplait, laissant voir toute sa souffrance, tout son déchirement et ce combat intérieur qu'il tentait de mener pour reprendre le dessus sur ses émotions. Et puis se fut une bouche sur sa joue, une bouche guidée par des instincts certes primaires mais qui lui fit un bien fou. Christopher était aussi un vampire! A force de le contempler aussi brisé que lui, il avait finit par l'oublier. Il pouvait se laisser aller puisque c'était l'un des siens non? Il n'était plus sur de rien, tout ce mélangeait dans sa tête, comme si quelqu'un s'amusait à remuer son cerveau avec un essoreur à salade. Drôle d'invention d'ailleurs que cette essoreuse à salade! Il était toujours tellement admiratif devant les inventions les plus farfelues des humains. Même s'ils étaient faibles, ils compensaient cette faiblesses par des mécanisme complexes auxquels les vampires n'arrivaient pas à adhérer! Les immortelles restaient bloquer dans leur éternelle façon de vivre sans comprendre l'intérêt que le progrès aurait pour eux. Et s'était pendant qu'il était blottit contre cet ancien humain, son incube, celui qu'il aimait plus que tout qu'Aaron se rendit compte de tout cela, que sa douleur était du à la stupidité de ses pairs, qu'il pouvait bien pleurer contre celui qui arrivait à le faire sourire rien qu'avec un petit regard timide, rien qu'avec quelques paroles douces et sa présence. C'était pour cela qu'il continuait de pleurer. Mais, il ne voulait pas que Christopher s'excuse, il n'avait rien fait si ce n'est le faire se sentir mieux. Doucement, Aaron se détacha de cette étreinte pour le regarder avec gratitude, pour voir ce regard qui se sentait si coupable. Il lui caressa la joue délicatement comme s'il risquait de le briser.

-"Ne t'excuse pas Christopher! Tu ne peux même pas savoir combien tu me fais du bien, combien tu comptes pour moi! Je ne veux pas que tu pleures pour moi, je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoi que se soit!"

Il ne pu s'empêcher de l'attirer jusqu'à lui, de le serrer dans ses bras par ce qu'ils en avaient tout les deux besoins. Par ce que la chaleur entre eux était bien plus réconfortant que n'importe quelle parole et par ce qu'il avait besoin de sentir qu'il n'était pas seul. Et puis finalement, il s'écarta de nouveaux, s’apprêtant à faire sa dernière révélation de la soirée. La dernière certes mais pas des moindres. Il le regarda, ses larmes s'étant finalement taries et s'assit correctement sur ses genoux:

-"Je t'aime Christopher. Je sais que c'est mal, que je ne devrais même pas t'en parler, qu'il vaudrait mieux que tu l'ignores comme sa tout irais bien mais, je n'arrive plus à me taire. Fuis moi si tu veux, je ne t'en voudrais pas, je comprendrais même mais, au moins, tu seras au courant. Je n'ai plus envie de te mentir."

Il avait avoué son plus grand secret et celui qui risquait de faire le plus de dégâts. Il tourna la tête pour ne pas voir de réponses dans le regard de son incube, il ne voulait pas savoir le mal qu'il avait pu faire par ces simples mots. Ils se détruisaient mutuellement sans s'en rendre compte. 
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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyDim 6 Oct - 20:13


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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& & &


Crash, crash,
Burn, let it all burn...




Sentir le corps du vampire contre le sien lui procurait un étrange bien-être. Et cette sensation avait quelque chose de terriblement inquiétant…

Le souffle glacé de l'Irlandais effleurait sa nuque alors qu’il fermait les yeux, retenant ses larmes avec difficulté. Percevoir aussi bien la douleur de son maître ne le laissait pas indifférent, loin de là. Il pouvait sentir ses larmes de sang tomber sur ses vêtements. L’incube raffermit légèrement son étreinte. Il espérait juste calmer ses pleurs… et apaiser sa douleur. Rien qu’un peu, un tout petit peu…

Partager à nouveau une telle proximité avec quelqu’un d’autre était quelque chose de très déroutant pour lui. Mais étrangement, il n’avait pas peur… Non. Il sentait le vampire si fragile contre lui, brisé par des siècles de solitude, de tueries, de souffrances et de trahisons. A ce moment précis, il n’avait rien à craindre de lui.

Il songea alors que quelques mois auparavant, il était dans un état d’esprit tout à fait opposé. Anéanti par la perte de Lucius, le cœur broyé, piétiné, il était terrifié par la perspective d’être acheté par un nouveau maître. Enfermé dans cette cage de fer, habillé comme une catin, il priait pour qu’aucun vampire ne l’achète. Il avait même un instant songé à se mutiler… Mais ses capacités vampiriques auraient effacé toutes traces. Seul, affamé, brisé par le poids d’années de servitude… Tous ses espoirs détruits, réduits en miettes encore une fois. Il ne daignait même pas lever le regard vers les créatures qui circulaient dans ce marché aux esclaves. Il était terrorisé d’avance par ce qu’il allait voir. Mais il avait fini par lever la tête… et croiser ce regard aux iris si clairs, qui semblaient pourtant si tristes.

Il se demanda un instant pourquoi il se remémorait cette rencontre qui avait bouleversé sa vie. Et pour une fois, c’était un changement positif. Il avait toujours un peu de mal à y croire mais… c’était bien son maître qu'il serrait dans ses bras, tentant vainement de lui procurer un quelconque réconfort. Comment en était-il arrivé là ? Lui, si effrayé par les contacts, constamment sur la défensive, méfiant envers tout le monde… La réponse était pourtant claire. Il s’était attaché. Bien malgré lui, mais il s’était attaché quand même. Il avait tout tenté pour l’empêcher… Mais c’était trop tard.

Bien trop tard.

Et pour l’instant, cette seule certitude l’effrayait assez pour qu’il ne cherche pas plus loin.

Il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable de l’état dans lequel le vampire se trouvait. Il ne se  serait jamais cru capable d’une telle cruauté. Lui demander de se dévoiler ainsi, de lui raconter son histoire, de se replonger dans des souvenirs qu’il avait certainement désirés oublier… Il avait un peu trop abusé du fait que son maître semblait incapable de lui refuser quelque chose. Même s’il avait sincèrement cru que cela allait l’aider, il n’était finalement pas sûr d’avoir été d’un grand secours. Il avait même l’impression de lui avoir causé bien plus de mal que de bien.

Et puis ce léger baiser était… totalement déplacé. Se laisser ainsi aller à ses instincts alors qu’il se contrôlait normalement très bien… Etait-ce le vampire qui le troublait tant ? L’atmosphère saturée par la tristesse et la souffrance qui l’avait poussé à agir ainsi ? Il n’aurait su le dire. Il ne comprenait pas son attitude. Sur le moment, il s’était juste laissé porter par son envie de réconforter l’Irlandais… Et il avait fini par embrasser sa joue, recueillant une de ses larmes sur sa langue.

Il n’avait pas envie de comprendre ce que cela signifiait… Car cela lui faisait peur. Tellement peur…

Le vampire bougea légèrement contre lui. Il relâcha l’étreinte qu’il exerçait sur ses épaules alors que son maître l’éloignait un peu. Ils finirent tous deux face à face, se regardant droit dans les yeux. Le regard d’Aaron semblait toujours torturé, empli de douleur, mais il y avait quelque chose de différent… Quelque chose que Christopher n’aurait su définir.

Sa main du vampire s’anima soudainement, venant caresser sa joue avec délicatesse. Il ne put réprimer un léger mouvement de recul mais les doigts effleurèrent quand même sa peau, légers, rassurants.

Un contact totalement opposé à la violence dont avaient fait preuve certains de ses anciens maîtres.

Une fois la légère crainte passée, il s’obligea à retrouver leur proximité initiale. Ce n’était vraiment pas le moment de préoccuper le vampire avec ses sentiments. Christopher voulait se prouver qu’il n’avait plus peur… Et le prouver à son maître également.

La voix de celui-ci brisa soudainement le silence. Tant de sincérité… Quelque part, cela le rassurait. Savoir que ses actions n’étaient pas vaines et qu’il tenait malgré tout une petite place dans la vie du vampire… La déclaration avait quelque chose de terriblement touchant et de sincère aussi. Ses deux dernières phrases lui arrachèrent un sourire timide alors qu’il clignait des yeux pour refouler ses larmes. Malheureusement, il était bien trop sensible à la douleur de son maître pour garder son sang-froid. Il n’avait jamais été doué pour masquer ses sentiments. Et L’Irlandais était bien placé pour savoir que la culpabilité était une fidèle amie…
Néanmoins, l’attention le toucha. Et entendre de telles paroles apaisait ses doutes, calmait sa méfiance sous-jacente.

Bien sûr, le doute subsistait toujours dans un coin de son esprit, n’attendant qu’un geste ou un mot pour ressurgir. Mais pour l’instant… Il croyait Aaron. Il voulait croire à ses paroles, croire qu’il lui disait la vérité. Croire ces yeux magnifiques qui ne pouvaient mentir.

Le vampire l’attira soudainement contre lui. Restant une seconde immobile contre lui, surpris -et un peu effrayé il fallait l’avouer-, il finit par accepter l’étreinte. Se laissant bercer par le silence confortable qui s’était installé, il se blottit contre son maître, profitant de cette agréable proximité qu’il lui offrait. Sentir les bras fort de l’Irlandais autour de lui le rassurait étrangement. Il se sentait en sécurité. A l’abri du danger.
Il l’enlaça en retour, enserrant ses épaules. Il ferma les yeux, venant loger son visage dans le creux du cou du vampire, appréciant cette sensation agréable et chaleureuse que partager enfin une véritable étreinte lui procurait. Il se rendait seulement compte maintenant combien ce sentiment lui avait manqué. Se sentir protégé, réconforté… Comprendre qu’il n’était pas seul. Il en avait tellement besoin… tout comme le vampire. Cette étreinte anéantissait la solitude, si pesante dans leurs cœurs mutilés.

Il aurait voulu rester ainsi jusqu’à la fin de la nuit. Profiter de ce corps contre lequel il se lovait, de cette incroyable sensation de chaleur et de réconfort… Il l’avait désiré si fort.

Mais le vampire s’écarta à nouveau de lui. Ses larmes s’étaient taries et Christopher ne put s’empêcher d’en essuyer les dernières traces. Il ne voulait plus le voir si triste, terrassé par la douleur. Jamais.

L’atmosphère changea radicalement lorsqu’il croisa le regard si sérieux de son interlocuteur. Aaron s’assit correctement sur ses genoux, sous son regard légèrement inquiet.
Christopher était certain qu’il allait lui dire quelque chose d’important. Toutes les précautions qu’il prenait à bien s’installer, retardant un peu l’inévitable, comme s’il redoutait quelque chose… Finalement, le vampire planta ses yeux dans les siens.

L’incube se tendit, immobile. Légèrement curieux. Inquiet. Attentif. Finalement, les lèvres du vampire s‘entrouvrirent et sa voix déchira le silence.

"Je t'aime Christopher. Je sais que c'est mal, que je ne devrais même pas t'en parler, qu'il vaudrait mieux que tu l'ignores comme sa tout irais bien mais, je n'arrive plus à me taire. Fuis moi si tu veux, je ne t'en voudrais pas, je comprendrais même mais, au moins, tu seras au courant. Je n'ai plus envie de te mentir."

La respiration de l’incube se bloqua dans sa gorge.
Figé, tendu comme un arc, il resta de marbre. Surpris. Pris au dépourvu.

Son esprit n’était plus qu’un tourbillon de pensées décousues.
Gêne. Surprise.
“Je t’aime.”
Les mots du vampire semblaient s'ancrer dans sa mémoire. Indélébiles. Et ils ne cessaient de se répéter dans sa tête. Implacables.

Il reprit soudainement son souffle.
Il ne savait pas comment réagir. C’était trop soudain, trop confus, trop… Trop. C’était tout simplement trop.

Incapable d’aligner deux pensées cohérentes, il se leva, fit trois pas pour tenter d’éclaircir son esprit et fit par se rasseoir. Perdu. Déboussolé.

Son regard tomba sur l'Irlandais, qui venait de détourner les yeux.
Il ne savait même pas comment interpréter son geste, ses paroles. Qu’attendait-il de lui ? Que voulait-il de lui ? Que désirait-il vraiment ?
Trop de questions sans réponse. Il était juste incapable de réfléchir. Il ne savait plus. Il ne savait plus rien.
Comment réagir ?
Que devait-il lui dire ?

Soudainement, il sentit un horrible sentiment lui comprimer le cœur. Et il murmura les seules paroles qui lui vinrent naturellement aux lèvres.

« S’il-vous-plait… Non. »

Il voulait fuir. S’en aller loin d’ici. Ne plus jamais revenir. Et tuer la voix douce qui lui murmurait au creux de l’oreille des « je t’aime » si sincères.

Baissant la tête, il tenta de reprendre ce souffle qu’il n’avait plus, d’apaiser son esprit. C’était si confus dans sa tête. Bien trop confus. Il aurait voulu se lever, tourner en rond, réfléchir. Mais il s’en sentait incapable.

Faible. Il était faible. Trop faible.

Et tout à coup, les autres mots du vampire l’assaillirent.
Oui, il n’aurait pas dû lui dire.
Oui, ce n’était pas bien.
Oui, il aurait mieux fait de se taire.
Et… Et…

Il écarquilla les yeux. En réalité, le vampire avait juste fait ce que Christopher désirait tant. Il s’était montré sincère.
Alors pourquoi cela lui faisait-il tant de mal ?
Pourquoi ressentait-il cela comme une trahison ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?!

Il ne comprenait plus cette avalanche de sentiments contradictoires qui l’assaillait. Il perdait le contrôle… Le contrôle de ses pensées, ses gestes, ses émotions... Tout.
Plusieurs fois, ses lèvres s’entrouvrirent, tentatives désespérées pour tenter d’exprimer son ressenti. Mais aucun mot n’en franchit la barrière.

Il finit par se lever brusquement et marcha cette fois-ci, oubliant totalement la présence de la créature de la nuit. C’était trop à gérer. Toutes les émotions par lesquelles il était passé ce soir, tout ce qu’il avait appris sur lui-même, sur Aaron aussi, toute cette tristesse, cette douleur, cette solitude… Et maintenant, la déclaration du vampire. C’était juste trop pour lui.

La direction qu’il prit automatiquement fut celle de sa chambre mais il dévia bien avant de l’atteindre, se dirigeant cette fois-ci vers la porte d’entrée.

Il ne savait plus ce qu’il voulait, en fin de compte. Fuir ? S’isoler ? Se cacher ? Ou bien… Affronter le vampire une dernière fois ?

Ses pas le portèrent soudainement jusqu’au fauteuil situé en face du vampire. Il resta debout, posant ses mains tremblantes sur le dossier du siège sans oser regarder son maître directement. Une nouvelle fois, les paroles de l’Irlandais résonnèrent dans son esprit.

Mais cette-fois, il était un peu plus calme. Il prit le temps d’inspirer en fermant les yeux, luttant contre les larmes traitresses. Pourquoi avait-il soudainement envie de pleurer ? Il ne se comprenait plus. Les réactions de son corps lui semblaient presque étrangères.

Il s’obligea ensuite à réfléchir, faire le tri dans ses pensées, rien qu’un peu.
Ill finit par ouvrir la bouche.

« Je… »

Sa voix se brisa.
Mais que pouvait-il bien lui dire ?
Il ne voulait pas le blesser, il ne voulait pas le fuir, il ne voulait pas… Mais qu’est-ce qu’il voulait vraiment ? Il n’en savait rien.

Aurait-il préféré rester ignorant ? Il ne savait pas.
Aurait-il préféré que le vampire continue à lui mentir ? Il ne savait pas.
La sincérité était à double tranchant. Et la vérité aussi…

Comment lui dire qu’il ne partageait pas ses sentiments sans le blesser ? Comment lui dire qu’il avait fait le bon choix en se montrant si sincère avec lui, alors qu’il pensait le contraire ? Comment lui dire qu’il voulait s’enfuir, alors même qu’il lui avait promis de rester à ses côtés ?
Il y avait bien trop de contradictions dans ses pensées.

Et puis cette phrase… « Je sais que c’est mal. »
Le pensait-il vraiment ? Et pourquoi ?
Pourquoi l’aimait-il s’il pensait que c’était mal ?

Cela lui rappelait bien trop les paroles de son ancienne maîtresse, quand elle l’avait séparé de Lucius.
«  Vous deux, ensemble, c’est mal ! Interdit ! Prohibé ! Une horreur ! »

Et puis… Lucius. Malgré les trahisons, les séparations, l’éloignement… Son cœur broyé, la solitude, la douleur, le manque… Il l’aimait encore. Même s’il n’y avait aucun espoir qu’ils puissent à nouveau être ensemble, il ne pouvait taire les sentiments qui l’agitaient encore quand il pensait à lui.

Et Aaron dans tous ça. Au milieu du chaos que représentaient ses sentiments… Il s’était attaché au vampire, bien malgré lui mais… Mais il ne pouvait répondre à ses sentiments.

Pas maintenant. Tout était trop confus, trop rapide…
La bonne blague. Quand arrêterait-il de se mentir à lui-même ?
Il n’était juste pas près… Ou bien trop faible.
Comme toujours.

Il inspira une nouvelle fois et cette fois-ci, il réussit à prononcer plus d’un mot. Il brisa le silence avec hésitation, incertain, gêné.

« Je… Je suis désolé mais… Je ne peux pas répondre à vos sentiments. »

Il se sentait pathétique.
S'excuser ne ferait que souffrir encore plus le vampire... Et il ne voulait pas. Il ne voulait pas lui infliger encore plus de douleur. Mais avait-il le choix ? Comment aurait-il pu se refuser à lui sans lui faire du mal ?

Il avait repris le vouvoiement naturellement. Il voulait se protéger. Protéger son cœur, son âme. Mais les protéger de quoi ? D'Aaron ?
Les doutes l’envahissaient à nouveau, ajoutant à sa confusion. Sa méfiance revenait au grand galop. Et l’esquisse de baisé prit enfin tout son sens. Comment avait-il pu être assez naïf pour ne pas y penser ?  Mais avait-il seulement songé un seul instant que le vampire pouvait nourrir de tels sentiments à son égard ? Non.

Ou bien… Tout ceci n’était-il qu’un jeu ?

Il ne savait plus. Et il ne savait même pas s’il désirait vraiment savoir. A quoi bon ? Supporterait-il seulement à nouveau la trahison ?

Il releva timidement la tête vers le vampire, osant enfin le confronter directement. Il redoutait de croiser son regard. Il savait que la culpabilité serait grande car il détestait l'idée même de faire souffrir le vampire. Et contempler ses yeux emplis de douleur, tout en sachant qu'il en était la cause... Il en était juste incapable.

Dire que quelques minutes auparavant, il le serrait dans ses bras… Il ne parvenait pas à regretter son geste. Non, il l’avait fait parce que c’était ce qu’il pensait juste et parce qu’il avait voulu réconforter le vampire. Cela paraissait si loin à présent…

Il ne savait quoi faire, quoi penser, comment réagir. Il voulait prendre la fuite. Il voulait rester. Il voulait comprendre. Mais il ne voulait pas savoir.
Trop de contradictions… Il avait désespéremment besoin de réponses. De certitudes... D'y croire.
Mais tout était bien trop confus.
Et pourtant, une question persistait dans son esprit tourmenté, perçant le chaos de ses pensées.

« Qu’est-ce que vous attendez de moi ? »


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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyLun 7 Oct - 8:16

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Il avait tout gâcher, tout, par ce qu'il avait exiger de lui d'être sincère, il avait été obligé de le faire jusqu'au bout. Quand il se lançait dans quelque chose, il ne pouvait pas s'arrêter à la moitié des révélations, faire comme s'il ne savait pas ce qu'il ressentait, faire comme si c'était aussi simple de vivre aux côtés de quelqu'un qu'on aime, en sachant que cela n'aboutirait jamais à rien. Alors, il avait continué à parler, au delà de la limite qu'il s'était imposée depuis déjà plusieurs mois. Et il avait tout gâcher. Les sentiments étaient une chose merveilleuses ais tellement cruelle, tellement ambiguë. Il l'avait remarqué au fil des siècles, alors que sa lame se battait pour assouvir sa colère et sa soif de vengeance et lorsque ces deux émotions s'était taries, il ne s'était retrouver qu'avec une culpabilité immense et un dégoût de lui-même tellement intense qu'il s'en était fait du mal. Pas physiquement bien sur, c'était impossible mais moralement. Convaincu qu'il ne pourrait jamais faire le bien, qu'il ne pourrait jamais changer, il s'était traîné dans les pires méandres de la noirceur vampirique. John l'en avait sortie par ce que John avait vu quelque chose en l'Irlandais que lui-même il peinait encore à voir aujourd'hui. Il ne savait pas ce qui avait décidé son compagnon, il n'en savait rien et tout cela aurait du l'inquiéter! Mais, rien, il avait trop mal, trop souffert ce soir pour que son cœur voit quoi que se soit, il était vide, blanc, comme si tout ce qu'il entendait résonnait dans un écho mais sans prendre le temps de passer par la case compréhension. Tout disparaissait, sauf les réactions et les paroles de Christopher, pourtant les seules choses qu'il aurait voulut faire disparaître. Le pauvre semblait totalement perdu, complètement choqué! Et on ne pouvait pas lui en vouloir le pauvre... il avait été détruit par l'amour, complètement ruiné par ce sentiment et la seule personne qui aurait pu l'aider à se reconstruire venait de faire voler en éclat cette possibilité en prononçant ces deux petits mots, chargés pourtant de beaucoup trop de sens. Aaron n'aurait jamais pu lui faire du mal, même s'il l'avait voulu, et pourtant, il savait qu'il était mauvais. Dans l'incapacité d'en vouloir à l'Italien, il s'en voulait à lui-même se détestait encore plus! Il faut dire que l'amour pour les immortelles avait bien plus d'importance que pour de simples humains! L'amour voulait dire l'éternité, voulait dire que si jamais on faisait souffrir quelqu'un par amour, cette personne souffrirait pendant des siècles. Victoria, son ancienne fiancée et la seule autre personne qu'il n'eut jamais aimé en était la preuve vivante. Il était mauvais, création du diable, enfant du plaisir et du sang! Les humains avaient raison de les détester, lui et son peuple, il le savait. Et puis se fut ce à quoi il s'était attendu. L'incube ne pouvait pas l'aimer en retour et c'était normal nom d'un chien! Malgré ses paroles lui disant qu'il ne lui en voudrait pas, Aaron sentait son cœur se déchirer violemment comme si une main immense s'amusait à jouer avec son organe vital. Aaron n'avait jamais été humain, il était né vampire, il connaissait mieux que quiconque les résultats d'un mauvais traitement et la peur que pouvait inspirer certaines choses après des cassures pareille. Et pourtant.... Il était aller jusqu'au bout. Il aurait du se sentir soulager de ne plus rien lui cacher mais, au contraire, il était encore pire qu'avant. Doucement son regard meurtri croisa celui de Christopher et il se rendit compte qu'il ne voulait pas que ce dernier voit ses sentiments. Rapidement, il retrouva son masque étrange, rempli de sarcasmes et de douceur. Il devait se protéger maintenant, protéger Chris pour qu'il ne se sente pas coupable, il devait oublier les cris et les hurlement de ses émotions, rester calme et logique. De toutes les façons, il n'allait pas s'écrouler et pleurer comme une fillette de quatorze ans non! Se n'était pas digne de lui! Sa voix, toujours chaleureuse, répondit à la question précédemment posée, résonnant dans le silence qui s'était installé entre eux:

-"Je n'attend rien de toi Christopher, tu n'es pas responsable de ce que je ressens, tu n'y est pour rien, je suis le seul que l'on peut blâmer pour cela. Je voulais seulement que tu le saches par ce que je pensais que tu avais besoin de sincérité, que tu avais besoin de vérité. Mais celle là était de trop et je m'en rend compte maintenant... Excuse moi!"

Il ne pouvait pas revenir en arrière et pour ce soir, il n'était pas sur de pouvoir en supporter plus. Même s'il tentait de faire bonne figure, il avait l'impression qu'il allait s'écrouler à chaque fois qu'il portait son regard sur son interlocuteur. Calmement, il se leva du canapé et se dirigea vers le porte manteau pour attraper sa veste. Il fallait qu'il parte d'ici, il avait besoin d'être seul et très certainement que Chris aussi. Il enfila le morceau de tissus et pris ses clés avant de se retourner vers son compagnon:

-"Je... Je vais sortir je pense... Je crois que j'ai assez éprouvé mon self-contrôle pour se soir. Tu as l'appartement pour toi tout seul... enfin Bridget doit dormir ou être encore sortie, elle est vraiment intenable. Je ne rentrerais certainement pas avant demain soir, après mon service au Killerburger. Je... enfin bref... Au revoir Christopher."

Et il sortit sans attendre de réponse qu'il ne supporterait certainement pas. Il referma la porte de son appartement derrière lui et se retrouva stupidement planté là, le regard dans le vide. En réalité, il ne savait pas où aller... Pas au Killerburger, il devait avoir fermé à cette heure là. Pas chez John qui devait être en compagnie de sa bien-aimée fiancée. Et il n'irait pas non plus se promener car le soleil se lèverait bientôt. Comme un con en gros! Il s'adossa alors contre le mur à côté de sa porte et se laissa glisser le long de sa surface froide pour finir assis sur le sol. A part des esclaves, personne ne viendrait ici et ceux là ne se formaliserait pas de sa présence ici, ils le laisseraient tranquille. Mais... il n'allait pas pouvoir rester ici toute la journée non? Prenant son courage à deux mains, il se releva, fit demi-tour , rouvrit la porte et se trouve de nouveau planté comme idiot devant Christopher. Il balbutia quelques paroles maladroites pour se justifier:

-"Il... Il est trop tard pour que j'aille autre part sans finir transformer en cendres de barbecue alors... alors je vais devoir rester ici."

Il alla jusqu'à la cuisine pour prendre une bouteille d'alcool par ce que sinon, il n'allait pas tenir la journée et partit dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit, attrapant un petit tableau peint et contempla sa sœur, souriante et charmante comme à son habitude. Elle lui manquait tellement. La bouteille fut ouverte et il en avala une partie à grande goulée. Ce soir, le débordement était permis.

 
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Christopher R. Eddison
In the end, all that matters is what you've done.
In the end, all that matters is what you've done.
Christopher R. Eddison

✤ LETTRES A LA POSTE : 146
✤ ARRIVÉE A HEARTKILLER : 06/09/2013
✤ AGE : 28
✤ OU TU TE TROUVES ? : Chez mon maître.
✤ EMPLOI/LOISIRS : Incube à plein temps !
✤ HUMEUR : Mélancolique...

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MessageSujet: Re: Angel or Demon, I gave up my soul...   Angel or Demon, I gave up my soul... EmptyMer 9 Oct - 21:03


Aaron I. Lewis & Christopher R. Eddison

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& & &


And I fell apart…


Malgré l’état de confusion dans lequel Christopher était, il put déceler l’étincelle de douleur dans les yeux d’Aaron, lorsque leurs regards se croisèrent. La culpabilité prit possession de son cœur. Comment pouvait-il blesser le vampire après tout ce qu’il avait traversé ce soir, par sa faute ? Bien sûr, il ne pouvait lui mentir en lui disant qu’il partageait ses sentiments mais voir la souffrance qu’avaient causée ses paroles si clairement sur le visage de son interlocuteur… Il savait bien qu’il ne le supporterait pas.

Et tout à coup, l’expression du vampire se modifia, redevant douce et avenante. Habituelle. Fausse.

L’incube se sentit encore plus mal. Indécis. Perdu.
Il aurait voulu s’isoler, s’enfermer, pour pouvoir réfléchir correctement, mettre ses pensées chaotiques en ordre, apaiser son cœur saigné à blanc…
Mais il aurait également voulu se réfugier dans les bras du vampire pour qu’il se sente à nouveau en sécurité, réconforté… Pour rassurer son maître également. Lui signifier qu’il n’allait pas le fuir. Tenter de le consoler, de le soulager de la douleur qu’il lui avait lui-même causée.
Quel égoïste il faisait.
Il se dégoutait.

La voix du vampire perça soudainement le silence. Et ses paroles ne firent que renforcer le mal-être de l’Italien. L’entendre se blâmer, s’excuser de s’être montré sincère… Quelque part, c’était pire que tout. Aaron le protégeait encore malgré tout le mal qu’il venait de lui faire. Etait-ce sa manière de lui montrer qu’il tenait à lui ?
Douleur. Culpabilité.
Comment pouvait-il encore douter du vampire et de la sincérité de ses sentiments après de telles déclarations ? Il ne savait plus lui-même. Ses doutes le hantaient et pire encore, une petit voix continuait de lui murmurer au creux de l’oreille cette question qu’il haïssait tant et dont il redoutait tant la réponse : « Et si tout cela n’était qu’un jeu ? »

Il ne savait plus quoi dire au vampire. Il aurait voulu confirmer en lui disant qu’il avait vraiment besoin de vérité mais une telle affirmation n’était même plus crédible après la réaction qu’il venait d’avoir ! Il ne savait plus ce qu’il voulait, il se sentait perdu, égaré au milieu de toutes ses incertitudes. Il avait besoin de se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi, quelque chose de vrai. Mais il ne savait même pas quoi…

Le vampire se leva soudainement, rejoignant le porte manteau sous son regard perdu.
Allait-il le fuir ?
C’était un retour à la case départ… Sauf que cette fois-ci, il n’était plus celui qui fuyait. Il était celui qu’on fuyait.
Et cette constatation lui serra le cœur. Coupable. Il se sentait tellement coupable. Et impuissant… Incapable de prendre la bonne décision, de faire le bon geste, de dire les mots qui arrangeraient la situation…
Peut-être n’y en avait-il pas, après tout. Mais ce n’était en rien une consolation.

Il entendit à peine les paroles du vampire. La référence à Bridget ne le fit même pas sourire. Le regard plongé vers le sol, les mains crispées sur le dossier du fauteuil, il se tenait immobile.
Aaron le fuyait. Aaron partait… Le laissait. Seul.
Il aurait voulu lui crier de rester. Mais en avait-il seulement le droit ? Quelque part, la fuite du vampire était légitime. Comment pourrait-il supporter sa présence après ses aveux ? Voir le visage de l’incube ne le ferait que souffrir encore plus… Et Christopher ne se sentait pas capable de lui faire encore plus de mal en lui demandant de ne pas partir.

La porte claqua.
Il eut soudainement envie de pleurer. S’emmitoufler dans sa couette et pleurer jusqu’à avoir mal, pour de vrai. Pas seulement la morsure impitoyable de la culpabilité, non, la vraie douleur, celle qui prend aux tripes et rend les larmes intarissables, sources d’encore plus de souffrance.

Mais…
Il avait besoin de savoir. Le vampire était-il vraiment parti ? L’avait-il vraiment laissé ?
Il prit soudainement conscience d’une chose lorsque son regard tomba sur l’horloge de la salle à manger. Le Soleil allait bientôt se lever ! Cette constatation le sortit soudainement de son état léthargique. Il fallait qu’il prévienne le vampire, il…

La porte s’ouvrit à nouveau, laissant apparaître Aaron. Cette fois-ci, Christopher ne put détacher son regard de sa silhouette, pas plus qu’il ne put lui dire un mot. Le vampire semblait si mal à l’aise, bafouillant quelques paroles maladroites… Rester ici devenait presque une obligation pour lui…

S’en rendre compte faisait tant de mal à l’incube.

Son maître s’éclipsa dans la cuisine et réapparut aussi tout aussi soudainement, une bouteille d’alcool à la main. Il atteignit sa chambre en quelques enjambées…

« Att… »

La porte se referma.

Cela lui avait échappé sans même qu’il s’en rende compte. Presque comme un réflexe.
Mais c’était trop tard. Par sa faute.

Ses pas le dirigèrent presque automatiquement vers la chambre du vampire.
Qu’espérait-il ? Il ne le savait même pas.
Il ne pouvait pas retirer ce qu’il avait dit. Il le pensait. Mais alors… Pourquoi se tenait-il ici, prêt à rejoindre son maître ? Pour l’empêcher de boire ? Tenter de trouver une solution ? Se réfugier dans ses bras ?

Il laissa retomber sa main contre son flanc et fit demi-tour, disparaissant dans son propre sanctuaire. Il avait besoin d’être seul.
Il s’étala sur le lit. Son regard se perdit sur le plafond. Il sentit un liquide chaud passer la barrière de ses paupières.

Il pleurait des larmes de sang.

L’incube se recroquevilla sur lui-même, enfonçant sa tête dans les oreillers pour étouffer le son de ses pleurs. La solitude réveillait ses peurs les plus enfouies, exacerbait la culpabilité qu’il ressentait.
Et Aaron, à seulement quelques mètres de lui, une bouteille d’alcool fort à la main…

Il ferma convulsivement les yeux et tenta d’oublier, de se noyer dans l’instant pour faire disparaître toutes ses angoisses, la douleur… et la culpabilité d’avoir brisé un autre cœur.


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